Le Retour du Mercenaire

La soirée tirait déjà quand les gardes des portes entendirent des bruits de sabots provenant des rues situées en contre-bas. Un éclaireur revint, accompagné du mercenaire Silence, de retour de mission.
Ayant respecté les ordres du Seigneur des Lieux, les gardes laissèrent l'homme pénétrer à l'intérieur du Palais Blanc. Deux petits valets le conduirent à un charmant salon, où le Roy l'attendait. A sa vue, celui-ci se releva soudain, un sourire au coin des lèvres.

"Te revoilà ! J'ai bien cru ne plus jamais te voir, bien que je n'avais aucun doute quant à tes compétences. Maintenant, assiez-toi donc dans ce fauteuil, prends un verre de vin, et compte-moi ton histoire ! Rien de tel qu'un récit avant de s'endormir pas vrai ?"

Silence balaya du regard la salle, s’attardant sur les différentes pièces de décoration, honorant le soin qui y fut apporté par son attention. Saluant le Roy d’une courbette digne de son rang, le mercenaire fit poliment un signe de refus de la main quand à son invitation de le rejoindre à table. Son attitude compensa en partie pour son manque de propreté et son odeur de fauve.

- L’on n’offre pas de récompense à un mercenaire avant de s’être assuré de sa loyauté monseigneur.

Le conseil semblait sincère et offrit de quoi méditer sur le sujet à l’avenir. Nul ne pouvait être sur de ce qu’il avait fait pendant son absence.
Rabattant son manteau sur une épaule, Silence décrocha son macabre trophée de sa ceinture : La masse d’arme qu’il avait récupérer sur un des capitaines. Elle était encore maculé de sang sécher que même la nage du mercenaire n’avait pas réussit à faire entièrement disparaître, surement car l’apparat entier de l’homme était couvert de sang à l’époque. Enroulé autour de la garde se trouvait un ensemble de cheveux et d’insignes attachés entre eux, tout aussi sale.
Silence mit en avant son trophée sans pour autant avoir l’impertinente attitude d’un commerçant vous forçant à entrer en contact avec sa marchandise.

- Six officiers dont cinq étant d’un rang important certain ont rejoint le domaine des morts. Je plaide pour preuve mes trophées.
Un seul officier m’a échappé, le plus couard d’entre eux. Il fortifiera l’île un certain temps vivant dans la paranoïa avant d’être remplacé dans sa fonction. Cela ralentira l’échéance de quelques jours. Inutile de parler des promotions qui devront être effectués à la va vite pour remplacer les pertes. Si vous avez des éclaireurs assez courageux, je vous conseillerai de réorganiser des raides par petit comités sur l’île afin de préserver la tension qui a dut être instauré suite à la découverte de mon passage. C’est un conseil gratuit.

Le mercenaire observa un instant la somptueuse coupe de vin, visiblement envieux de se rassasier, hésitant quand au prochain geste à accomplir pour ne pas vexer le Roy, étant encore novice quand aux coutumes à adoptés en présence de la royauté Gondorienne. Il patienta un instant, en espérant qu’un servant vienne le décharger de son trophée à moins que le Roy n’eut une autre idée sur le sujet…

Comme l'avait visiblement deviné le mercenaire, un valet vint soulager Silence de son trophée pour amener celui-ci dans une pièce annexe. Le Roy parut satisfait des dires de son interlocuteur et déclara :

"Selon le rapport des hommes de l'avant-post, ça beugle et ça gesticule beaucoup à Cair Andros. Tu as donc réussi la mission que je t'avais confiée, et je t'en suis reconaissant. Mais maintenant parlons récompense...."

Le Roi sourit et sortit une bourse d'un tiroir d'ivoire. Il la pesa un instant et la déposa sur la table, devant le nez du mercenaire qui n'avait toujours pas goûté au vin, alors que le verre de Méphisto était déjà vide.

"Que dirais-tu de 2300£ ? Je suis on ne peut plus conscient de la difficulté et le danger de ta mission, c'est pourquoi je me suis également permis de débouchonné une de mes meilleures bouteilles ..."

Déchargé de son fardeau, le mercenaire se mis à l’aise sur le siège posé là à son attention. Il était coutume de négocier de récompense avec son employeur à un niveau égale, sans quoi cela pouvait être mal interprété : un reflexe à prendre rapidement sans quoi l’on finit rapidement à la rue. Silence écouta la proposition du Roy, humant l’odeur délicate du spiritueux ; quand était la dernière fois qu’il avait eut le luxe de boire pareil cru ? Ce n’était pas le genre de chose que l’on pouvait trouver dans les caves des tavernes courantes. Après un instant de réflexion, voilà ce que le mercenaire annonça à son employeur :

- Combien pensez vous qu’un homme ai besoin de vies pour tuer son égale ? Hum… Six… Vingt… Une ?
A combien estimez vous les pertes de vos soldats qui mourront avant d’avoir fait couler le sang adverse ? Les deux milles pièces que les survivants reçoivent après une bataille sont il une compensation pour vos propres pertes ou une récompense pour leur propre survie ?
Vous n’avez pas besoins de mercenaires pour remplacer le rôle de vos soldats, de courir les mêmes risques qu’eux. Ceci n’empêche en rien que chaque ennemi rencontré peu être celui qui vous mènera à votre perte. Maintenant, combien pensez vous qu’un homme ai besoin de vies pour tuer à lui seul plusieurs hommes ? Soixante… Cent… Une ?
Je vais vous répondre : la mienne.
Parc qu’il faut sacrifier de nombreux soldats pendant une bataille pour atteindre les commandants adverses, vous avez ainsi sauvez la vie de pelletons entiers en me choisissant. Maintenant, pensez vous toujours qu’un survivant mérite une solde de deux milles pièces, sachant qu'il vous sauvegarde plusieurs centaines de vies ? Maintenant, à combien estimez vous le prix de la victoire, ma victoire ? ...Mais après tout, réussir à sauver la vie de nombreux hommes est inestimable… Je n’ai pas la prétention de vous demandez un chiffre égale aux vies proportionnellement préservez… Je n’énonce cela qu’à titre de sujet de réflexion.

Le mercenaire sirota la bouteille lentement, soupirant ensuite d'exaltation. Puis il reprit :

- Comprenez juste monseigneur que je n’évalue pas ma vie pour une misérable augmentation d’une solde de soldat. Si je voulais ce genre de récompense je me serais engager il y a bien longtemps. Sans parler des basses besognes auxquelles l’on attribue les mercenaires, bien que cela ne vous concerne pas, vous vous êtes montrez sage… Et je crois d'ailleurs que vous aurez la sagesse d’élever un peu plus cette même prime.
Mais aussi parce que vous me faites le don de pareil luxe, dit-il tout en élevant son verre, je n’imposerai pas de prix. Ainsi, jugez comme vous vous semblera, mais n’oubliez pas qu’il y a peu être toujours meilleure prime dans le camp ennemi… Je vous déconseille à l’avenir de traiter un mercenaire aussi légèrement car l’argent est notre seul motif.
J’ai peur de paraître un peu trop menaçant, mais rassurez vous, vous avez gagnez mon estime et je suis honorer de vous servir. Trinquons…

Après un malin clin d’œil, le mercenaire éleva d’autant plus son verre avant de s’y abreuver sans hâte, savourant le goût exquis du spiritueux. Il contempla le liquide quelques instants, pendant que le Roy digérait ses paroles.

Et le Roy digéra ces paroles quelques instants. Il fut tout d'abord surpris par la comparaison avec ses soldats, ces hommes qui se battaient et mourraient pour leur Royaume et qui finissaient oubliés, quelque part dans une vallée sombre. Mais les dires du mercenaire sonnaient juste et éveillaient les soupçons du Roy. Celui-ci parut troublé un court instant, le regard perdu, puis se ressaisit soudainement.

"Soit. Vos dires sont avant tout des paroles de mercenaire, bien qu'ils ne soient pas foncièrement faux. J'ai su apprendre à rester humble mais surtout à ne pas me laisser convaincre par autrui. Hélas, je suis un homme que je pense être juste et bon, et je vous en offre pour 3200£. Je vous laisse également la bouteille de vin..."

Silence accepta d’un léger hochement positif de la tête tout en buvant. Une fois sa coupe vide, il posa ses mains sur ses genoux, ne cherchant pas à se servir d’avantage.

- Avez-vous encore besoin de moi, Roi du Gondor ? Sans quoi permettez-moi de me retirer, j’ai quelques affaires à régler et du repos à prendre.

Le Roy regarda simultanément le visage impassible du mercenaire et ses mains. Ces membres qui avaient tué et fait souffrir nombre de gens dans ce monde. Méphisto frissonna et répondit :

"L'ennemi marche à l'instant même sur nous. Une fois les préparatifs de defense effectués, nous marcherons à leur rencontre et l'acier de nos lames mordra leur chaire impure. Si tu désires t'engager avec nous, tu recevra la prime de bataille, pour le peu que nous gagnions bien sûr. Sinon, tu es libre de partir et peut-être nos chemins se recroiseront, en tant qu'amis ou ennemis ..."

- Très bien. Je me joindrais aux rangs de la garnison pour défendre votre cité. Le passage des frontières doit être bien périlleux, il serait idiot que je quitte les lieux en période de conflit et n’étant pas lâche qui laisserait mourir ses hôtes, je défendrais cette cité malgré la solde… dit-il, tout en agrippant la bouteille et l’élevant tel un trophée, quittant simultanément son siège. Et aussi car pareille cité mérite d’être défendu !

Un sourire en coin, le mercenaire conclus. Remerciant son employeur d’une franche poignée de main il s’engagea vers la sortie après avoir effectué une élégante courbette d’adieu. Reculant de plusieurs pas avant de pivoter pour faire face à la sortie, il fut intercepté en chemin par un servant qui vint lui apporter une large bourse comportant sa prime. Acceptant d’un hochement de tête, le mercenaire fourgua celle-ci dans une des nombreuses poches secrètes de son manteau.
Traversant la porte principale, il échangea un dernier regard avec le Roy par-dessus son épaule, le genre de regard qui inclut une suite…

Silence prit son temps pour partir, se dirigeant vers les quartiers inférieurs.

Après avoir réglé quelques affaires en ville, voilà que le chef des Griffes d’Ammoth remontait à nouveau au Palais pour le dernier chapitre de l’aventure. Fallait-il toujours que les choses ce conclus ici ? Tant que le Roy resterait leur employeur en tout cas.
Quelque part au fond de lui, Silence était satisfait de cette opportunité. Sa ligue sortait d’une impasse, leur implantation à Minas Tirith redonnait espoir aux membres et leur donnait quelque chose à faire, n’enlisant pas leur esprit dans le passé.
Il avait fallu trouver LA bonne occasion pour faire renaitre les Griffes d’Ammoth. La cité blanche les avait accueillis. Et pour preuve que les choses allaient qu'en s’améliorant, voilà qu’ils recrutaient déjà ! Il y avait cependant un long chemin à faire avant de recouvrir leur grandeur d’antan…

Le pas assuré, Silence croisa les gardes royaux qui n’eurent aucun mal à le reconnaître à son attitude prétentieusement supérieur de mercenaire, cet homme libre qui ne se restreint que pour des questions d'argent, le laissant passé sans pour autant le quitter de l’œil. Bien que sa présence fût tolérée et qu’il avait ses accès au Palais, le voir dans les parages rappelait le risque que cela incluait. Une épée de Damoclès don la seule raison de ne pas s’abattre sur vous était un lien financier. Mêmes les gardes désiraient secretement cette sécurité de savoir que les mercenaires seraient là pour longtemps et qu’ils n’auraient pas à ce soucié d’un soudain changement de camp. Le poid d'autant de liberté rendait sa présence inconfortable... Tel un animal de compagnie qui nous est bien utile mais qui n'hésiterait pas à mordre si on lui en donnait l'occasion...



La liberté du mercenaire fut cependant freiner alors qu’il s’approcha dangereusement des quartiers privés. On l’interpella, sans pour autant lui poser la question sur sa venue : c’était toujours la même et Silence n’était pas du genre à offrir le luxe d’une réponse à des serviteurs… même royaux.

Il s’éloigna de l’entrée et prit place sur un banc de l’autre coté du couloir. Son toucher était froid, venait-on jamais s’asseoir sur ce banc là ? Il patienta, impassible. L’heure viendrait, comme la dernière fois.

[100ème post ^^]

La porte grinça lorsque le page l'ouvrit. Il était mal à l'aise devant le mercenaire, et se tordait les doigts. Il fit signe à l'autre de pénétrer dans les appartements du Roy.

"Je suppose que vous venez rencontrer le Roy. Il vous attend, si vous voulez bien entrer..."

Offrant satisfaction au laquais d’un bref hochement de tête, Silence se détacha des décors qui l’avaient quasiment intégré pendant son attente, tel un élément de même nature, froid et inébranlable.

Le mercenaire accompagna le serviteur sans se hâter, grandissant le malaise du page qui désirait rapidement se séparer d’objet de sa quête.

Ils ne furent pas longs à arriver dans l’appartement royal. Le serviteur poussa le vice jusqu’à ouvrir la porte au mercenaire, restant en contact avec celle-ci comme si elle avait le pouvoir de le protéger contre le chien de guerre. Une fois que ce dernier eut passé son seuil, le page referma vivement la porte derrière lui.

Silence resta immobile l’espace d’une expiration complète, peu être un rappel au roi qu’ils partageaient encore le même air et que leur relation n’était pas encore achevée ?
Le capitaine des Griffes d’Ammoth effectua une élégante et pourtant souple courbette qui n’émit aucun autre bruit que le froissement de ses habits, récemment remplacés par des propres, mais exactement du même style que d’habitude.

Se redressant, le mercenaire eut un petit sourire en coin, laissant sous entendre qu’il était tout de même satisfait de la situation. Ou était ce de voir le Roy encore en bon état ? Il y avait aussi, là accrochés à sa ceinture, sa collection d'insignes recupérés pendant la bataille. Il y avait milles possibilités d’interprété son expression qui allait si mal sur un visage généralement de marbre. Les raisons de son passage étaient multiples, mais ce que ressentant le personnage... Tout au fond... Restait imperciptible.

- Salutation, Roi du Gondor. Félicitation pour votre Victoire.

D'un signe de tête, je saluai le mercenaire et d'un geste du bras, l'invitai à prendre place sur le siège en peau de loup blanc. Je lui souris et m'assis à mon tour, de l'autre côté de la table, celle en bois sculpté.

"Salutations, Mercenaire Silence ! Notre victoire auriez dû vous dire, je pense"

Je posai mon regard dans le sien.

"Que me vaut le plaisir de vous revoir ? Vouliez-vous vous assurer que j'étais encore bel et bien vivant ?", fis-je d'une voix amusée.

- Votre santé ? Sir, un mercenaire s’assure avant toute chose que son employeur reste en vie.
Fit le chien de guerre, tout en tirant le siège et s’y installant après avoir balayé sa cape pour ne pas qu'elle ne l’encombre. Etrangement, il approfondisa le sujet :

- Surtout quand l’on sait que nos manières ne sont pas toujours bien perçus, malgré leur intérêt tactique. Aussi, quand l’on doute que les subordonnés de son employeur puissent nous payer, l’on prend soin de celui-ci.

Il fit une pause, descendant son regard vers l’emplacement approximatif de la blessure qu’avait reçu le Roy pendant son duel.

- Et tel de loyaux serviteurs, nous ne volons pas ce qui est dut à notre supérieur. N’ayez aucun doute qu’avant même que vos plus valeureux gardes eussent réagis, votre adversaire aurait été terrassé si votre situation avait été jugé désepérée…

Il fit une nouvelle pause et détacha les insignes martiales, recupérés sur les officiers ennemis, de sa ceinture et les déposa sur la table devant lui avant de se mettre à l’aise, les bras croissés.

- Voici quelques souvenirs de la bataille, peu être vous rappelleront t’ils l'importance de cet événement… Et la valeur ajoutée de notre implication.

Visiblement amusé par ses propres sous entendus, le mercenaire se pencha en avant, balayant la pièce de quelques coups d’œil comme s’il s’apprêtait à partager une confidence avec le roi. Il s’exclama alors à voix basse :

- Pshht… D’ailleurs, les tirs d’artillerie au centre de la mêlée ne venaient pas de nous, je n’aimerais pas que l’on nous inclus dans cette catastrophique estimation de tir.

Le mercenaire sourit tout en se redressant. Il semblait en effet d’une exceptionnelle bonne humeur.

Un oiseau entra dans le palais. Il portait un message. L'oiseau arriva jusqu'au roy, coupant la conversation. Le roi prit le message...

Citation :

Messire Méphisto,

Je vous remercie pour tout. Je vous prie, comme vous l'ai-je demander dans notre entrevue, de me livrer une ou deux bouteilles de cette excellent vin que vous m'avez fait boire. Je vous souhaîte bonne chance pour les occupations d'après-guerre. Mon armée est partie depuis quelques temps et c'est à mon tour et à celui de mon ambassadeur de partir. J'espère vous revoir un de ces jours. A bientôt.

Firion, roi du Rohan.

Je lus brièvement la lettre venant d'arriver, puis la posai sur la table en me jurant d'y répondre bientôt. Le mercenaire paraissait être d'excellente humeur aujourd'hui. Je pris les insignes et les scrutai quelques instants avant de les repousser vers mon interlocuteur.

"Je dois en effet avouer que vous nous fûtes d'une très grande utilité et je vous en remercie au nom de mon peuple."

Une question me vint aussitôt à l'esprit.

"Mais qu'allez vous faire à présent, allez-vous rester à Minas Tirith ?"

- Voyons, Seigneur… Ne serais ce pas à moi de demander si vous auriez encore besoin de nous ?
Avant même que le Roy ne puisse répondre, Silence continua sur sa lancée.
Mes hommes ont eut le temps de s’intégrer à la ville, si vous choisissiez de vous en tenir là quand à notre relation... Nous resterions en effet encore quelques temps dans les parages avant de continuer notre route.
Mais je vous avouerais que votre ville est indigne de n'être qu'annoté de relai pour nos annales…
Car si nous devions nous en aller, je préférerai que nous nous éloignions le plus possible de votre Royaume, je n’aimerai pas être forcé d’agir contre vous en finissant recruté par vos ennemis… Car voyez vous, nous sommes également dans une certaine impasse financière qui ne nous permet pas, à la vue de notre nombre bien qu’insignifiant à profiter de vacances prolongés dans votre belle cité…

Le mercenaire reprit son souffle, s’apprêtant visiblement à dévoiler quelque chose d'important, presque à contrecœur.

- C’est pourquoi, maintenant que vous êtes en connaissance de notre situation, j’aimerai revoir les termes de notre relation. Vous manquez de vétérans habiles à maniés les situations dans lequel nous excellons et nous manquons d’un support financier. Je suis conscient que nos tarifs peuvent parfois paraître trop lourds, aussi aimerais-je pouvoir intégrer ma ligue à la ville afin que nous puisons subvenir nous même à nos propres besoins. En guise d’assurance, je serais également près, en condition de premier officié, à rejoindre les rangs de l’armée régulière.

Sa dernière phrase sonna tel le jugement final d'un bourreau. Le mercenaire semblait très sérieux quand à sa proposition et il avait des raisons de l’être. C’était l’avenir de sa ligue qu’il misait là.

J'ai supprumé mon message

Je te demanderais donc Meph' d'éditer le tiens pour être cohéran. Je m'excuse encore.

Je me levai de mon siège, complètement abasourdi. Voilà qu'un autre mercenaire nous avait rejoint, en pleine discussion et ne prennant même pas la peine ni de dire bonjour, ni de s'excuser. Mes gardes avaient dû s'endormir...on ne rentre pas de cette façon dans le Palais Royal, tout de même. Après avoir retrouvé mes esprits, je songeai aux dires de Silence quelques secondes avant de lâcher, en murmure :

"Soit. Vous avoir dans notre armée régulière serait pour nous un luxe à ne pas nier et suffirait sans doute à taire les mauvaises langues qui ne vous font pas confiance, bien que vous devez négliger ces remarques."

Je m'arrêtai un instant pour jeter un coup d'oeil au nouvel arrivant qui ne bougeait plus et poursuivit calmement.

"Vos talents martiaux et votre sens de la tactique ferait de vous un excellent Stratège ...encore faut-il que ce poste vous intéresse, bien entendu. Néanmoins, je suis prêt à vous offrir un logement à vous et votre bande, en ville...Vos compères resteront libres, mais il se peut que nous ayons parfois besoin d'un coup de main."

Le mercenaire fit une pause pour songer à la proposition qu’on lui avait faite.

- Il y a de l’idée. Vous avez compris que je désirais avant tout que les miens gardent un tant soit peu de liberté mais je vous assure priorité sur leurs activités et pour preuve de cette assurance, je me joindrai donc à votre service. J’espère cependant que vous comprendrez que mon allégeance ne signifie pas que mes compagnons pourront être mis en lèse par l’armée… Ils resteront bel et bien indépendants, ma condition ne servant qu’à souligner notre loyauté au Gondor pour la durée de mon service en tant que… Stratège vous dites ? Soit.

Le mercenaire eut un léger rictus au niveau des lèvres puis posa un genou à terre. Ecrivant ainsi un nouveau chapitre dans les annales de sa ligue.

Je me levai une seconde fois de mon siège. Voyant que mon compagnon avait mis genou à terre, je m'approchai et lui posai une main sur l'épaule droite. J'appuyai mon regard et siffla :

"Vous voilà donc Stratège. J'espère que ce rôle vous conviendra et qu'il contribuera au bien de notre Cité. Je vous fournirai donc un endroit discret et adéquat, à vous et vos compères."

- Qu’il en soit ainsi. Je vais vous laissez vous reposez, j’ai quelques affaires qui m’attendent... Il faut que je réorganise tout ce beau monde désormais, surtout les informés. Nous nous reverrons d’ici peu j’imagine, il faudra faire le point sur mon insertion en m’annonçant à l’état-major…

Silence se redressa, posant son regard quelques instant sur le Roy qui venait de passer d’employeur à… Supérieur ?

- Prenez soin, mon Roi.

Il disposa après avoir effectué une courbette à reculons. Il aurait beaucoup de choses à organiser pour lui et ceux de sa ligue… Première nuit blanche pour le Stratège.