La Demeure d'Ivaldi l'Orfèvre

Ivaldi Barâk-Gazik est extrèmement vieux, même pour les nains qui vivent plus longtemps que les humains. Ce petit être au regard cruel et à la longue barbe blanche est sans aucun doute réputé le meilleur artisan de son peuple. Sa réputation est bel et bien fondée puisqu' Ivaldi a des mains d'or et toutes les matières, tous les métaux se font dresser et manipuler avec un talent extrème. Mais le nain en est conscient et si tu souhaites un objet de rare beauté, il ne te fera pas un prix d'ami, crois-moi ..

Ivaldi vit à l'ouest des Montagnes Bleues. Mais il côtoient très peu les autres de son espèce, passant le plus clair de son temps au fond d'une grotte où il exerce son don. L'orfèvre aime la solitude et l'étrange sentiment qu'elle procure. Alors un conseil, sois docile et ne l'excite surtout pas ...

"Ecoutez moi tous."

Le groupe se retourna. Minos était installé dans son manteau sur le sol. Il dormait déjà d'un sommeil réparateur. Je ne pouvait l'emmener avec moi. Et je devait vite me déplacer. La personne que je voulais voir n'était pas sur l'autre coté de la montagne... Mais à belle et bien une demi journée de marche de la cité. Donc, je n'allais pas trainer.

"Je dois voir un ami de mon père. Restez ici. Seul m'accompagnerons Ganor et Hourdin. Restez sur place."

Nous nous mîmes immédiatement en marche. La montagne était verdoyante d'une herbe grasse d'été...

Enfin. Le voyage fut assez silencieux. Je ruminais de nombreuse pensés dans ma tête. Enfin la demeure de notre ami apparu... Enfin, la demeure... Sa grotte... Je m'avançais vers l'entrée, appelant d'un voix forte et assuré:

"Maître Ivaldi ? "

Rien que du silence. Mes deux camarade restèrent derrière, leur armes prêtent si jamais le moindre problème apparaissait... Je faisais un pas de plus. Le sol était assez humide. J'aime pas trop ça... Si je glisse...

"Maître Ivaldi ? Je suis Toner Ghomenar..."

~Ivaldi Barâk-Gazik~

Alors que Toner, Ganor, et Hourdin avançaient de plus en plus profondément dans la grotte d'Ivaldi Barâk-Gazik, l'orfèvre, en train de façonner comme à son habitude quelque bijou en or ou autre métal précieux, remarqua que quelque chose ne tournait pas rond...

Il n'avait rien entendu, pourtant, rien vu non plus, car les trois Nains qui venaient à présent se trouvaient encore à une assez bonne distance. Mais de longues années de quasi solitude avaient développé en lui une sorte de sixième sens le prevanant de l'arrivée d'étranger.

Il posa ses outils et sa parcelle d'or sur une lourde table de bonne fabrication, précautionneusement en avec amour, comme tout artisan et comme tout nain en général, lorsqu'il s'agit d'objets précieux et beaux. Saisissant sa lourde hache qu'il avait posé contre la table durant son travail, Ivaldi se leva, prêt à en découdre contre quiconque venait lui voler ses richesses. Des pas se firent entendre... des pas lourds de Nains, faibles au début, puis faisant un vacarme de tous les diables à mesure de leur approche.

L'orfèvre abaissa très légèrement sa hache, lorsqu'il entendit des voix qui ne lui semblaient pas malintentionnées:

"Maître Ivaldi ? Je suis Toner Ghomenar..."

Peu après, trois nains firent irruption dans la pièce reculée... des nains d'aspect loyal et bons, Toner en tête...

"Huumm! fit Ivaldi. Des Nains, voilà qui n'est pas trop mal. Ivaldi n'aime pas les Elfes, ni les Gobelins! Les Hommes, ça dépend! Mais les Nains venant sans raison valable sont aussi mal vus que les Elfes par les yeux d'Ivaldi! Qui êtes-vous, vous trois? Et que voulez-vous, pour venir me déranger ainsi dans mon travail?"

Le vieux Nain n'était pas méchant, quoique d'aspect et de paler assez bourru. Et sa manière de s'exprimer peut sembler étrange aux inhabitués. courbé sur le manche de sa hache, Ivaldi Barâk-Gazik attendit la réponse des nouveaux venus, les regardant de pied en cap de sous ses sourcils blancs et broussailleux.

"Je suis Toner Ghomenar, le fils du Général. Vous me connaissez. Et voici deux de mes amis, des tailleurs de pierre. Je pensez, maitre, que vous connaitriez les causes de ma venu ici..."

D'un coup d'œil, je dévisageait le Nain. Il n'avait pas changé, tel que je l'avais toujours connu. Et comme je m'y attendez, il ne répondit pas. Un silence se fit... Il attendait que je précise la cause de ma venu. Il la savait, mais comme tout maitre devant un inférieur, il s'amusait avec moi.

Je laissais perdurer le silence encore un peu. Puis je me résolue à parler.

"Je suis ici car mon père m'a envoyé ici. Vous n'êtes pas sans savoir que le conseil des généraux est divisé sur la question de porter ou non assistance au reste de la Terre du Milieu. Il m'a donc demandé de venir ici, de manière sous entendu, et je pense qu'il désire que je passe l'Epreuve. J'y ait réfléchit et c'est ce que je veux."

Je laissais un temps de silence durant lequel il me toisa de haut en bas. Cela était assez inhabituelle qu'un élève demande de lui même à passer l'épreuve. Et encore plus un qui revenait d'une absence de 7 ans, dont 3 d'exil.

"Je suis prêt. Accordez moi une chance, vous ne serez pas déçu."

A dire vrai, j'avais vraiment de quoi l'impressionner. Les elfes m'avaient appris suffisamment pour réussir ce que tous les maitres hacheurs considérez comme... Impossible... Enfin, il fallait que ça marche. Tous n'était que supposition.

Ivaldi scruta longuement Toner Ghonemar, droit dans les yeux, sans retenue, le transperçant de ses yeux perçants qui le jugeaient en lisant dans son âme dans ses mains comme dans dans un livre ouvert.
Dans son âme, car c'est là un travail qui demande une force mentale, une concentration à toute épreuve, et une philosphie particulière.
Et dans ses mains, car là est toute la clé de la réussite, sans elles, on est rien, et si on ne sait s'en servir, on est moins que rien, tout du moins dans l'esprit de ce nain teigneux, Ivaldi Barâk-Gazik.

"Tu n'es pas trop jeune... Tu n'es pas encore vieux... Je pourrais, je pourrais..."

Le vieux nain dévisagea alors ceux que son interlocuteur avait présenté comme deux amis tailleurs de pierre.

"Eux, ils sortent, aboya t-il. Nous n'avons pas besoin des spectateurs ni de montrer nos secrets..."

Il sembla un moment se perdre dans ses pensées, redevenant calme. Il cherchait sans doute quelque chose dans l'étendue de sa mémoire. Non pas qu'il soit devenu sénile, maisi l avait tant à retenir que parfois il fallait le temps que cela revienne.

"Tu es partit de par les monde, n'est-ce pas... Tu as rencontré les hommes et les elfes ? Retiens que aussi doués soient les oreilles pointues, nul vivant ne surpasse mon art !"

Ne jamais contredire le maître... Cela aurait équivalu à se faire jeter dehors immédiatement.

"Tu confectionnera une hache, semblable à la mienne, en fer, rehaussée de mithril et garnie avec ce que je te proposerai.
Le fer, tu le martellera avec tes poings, pour le mithril tu auras un marteau. Tu actionneras toi-même le soufflet de la forge, et quand tu auras fini, tu la sertia de pierres précieuses et tu raveras des runes, selon ton goût, et tu as intérêt que cela soit réussi..."

Il désigna la forge. Il y avait là tous les outils, et du fer et du mithril. Il déposa sur la table un sac contenant de fragments de pierres précieuses. Les runes, il devrait les connaître.
Totu cela, c'était l'épreuve.

Mes camarade partirent. Je leur avais ordonné de rejoindre les autres et d'aller à Tronjheim. Moi, je rejoindrai par un autre chemin.

Dans la salle de forge, je trouvais des marteaux de toutes tailles ainsi que tout les instruments nécessaire à la confection d'un hache de qualité. Deux choix pour le manche. Je choisis le plus léger, pour éviter d'alourdir des le début mon arme...

D'un coup d'œil, je vit que l'orfèvre m'avait tendu un piège: le bois pour le feu était en quantité insuffisante. J'allais devoir être précis et rapide. Je ne pouvait me permettre de faire un geste de travers ou quoi que ce soit trop lentement. Rapidité, efficacité...

Je posais tout les métaux devant moi: mithril, fer, alliage créé par le maitre, pierre précieuse... Et je réfléchis, soupesant chaque métal, réfléchissant à l'art et la manière de créer ma hache.

Si le maître m'avait vu de dehors, il aurait vu un nain assit en tailleur, ayant dans une main du mithril, dans l'autre du fer et ne bougeant pas alors qu'il devait être rapide...

Mais dans mon esprit, je voyais en avance chaque geste que j'allais faire, comment je tiendrais le marteau, comment je frapperai de ma main le métal, comment j'agencerai les pierres précieuse, comment je graverai les runes, et enfin comment je surprendrais le maître...

Enfin, j'espérais le surprendre... Il ne devait surement pas connaitre cette technique...

J'ouvris les yeux. Le soleil tombais en face de moi et les dernier rayon rentraient dans la caverne, frappant mon visage.


"Aulë, pour ta gloire..."


Et je me mit au travail.

Alors que le fer fondait, je triais les pierres. Quand j'eus retiré toutes celles ayant des imperfections, je pris le fer, le fit coulé dans un des moules d'Ivaldi l'Orfèvre. Ce serait une hache à demain. Tout en alliage: un mélange de fer et dont je ne connaissait pas le nom que m'avait fournit mon maître. Intérieurement je lui donnais un nom secret.

Puis, quand la lame fut faites, je passait directement au manche : recouvert de cuir noir, je rajouté au bout de quoi compenser le poids de la lame. Malgré tous le poids était encore élevé. Il ne me rester plus qu'à graver les runes puis évider la lame, pour que la hache soit parfaitement équilibré.

Puis, je me mit à graver des runes sur une des faces de la hache. De l'autre coté je mit le blason de ma maison...

Je choisis pour phrase, que j'écrivis en rune, une tiré des légendes anciennes

"Et Aüle créa les nains, et ils travaillèrent pour lui."

Le soleil pénétra dans la forge quand je terminais d'affuter l'arme... Alors que je portais mon regard vers ce nouveau jour, je vit la silhouette de l'orfèvre dans le soleil...