Chapitre 2 : La défense de l'Arnor

La rumeur d'un grand Conseil à Fondcombe n'avait pas atteind les oreilles d'Halbarad jusque là. Mais, à vrai dire, la situation l'exigeait, et toutes les races des gens libres de la Terre du Milieu devaient décider ensemble de ce qu'il y avait à faire, tout comme lors du Conseil d'Elrond, longtemps auparavant, du temps du Grand Anneau.

"Certes, Aldarion, déclara le Dunàdan, nous n'avons que trop peu d'effectifs pour envoyer une escorte. Je pense que nous devions nous fier à la chance, et au talents de Bargoduin, pour qu'il se rende à cette assemblée à Imladris. C'est peut-être folie, mais il faut prendre des risques à la guerre!"

Cependant, ce risque était, grand, car, si le Mage et la Reine étaient tués ou capturés en route, l'Arnor ne serait pas représenté dans la dernière Maison simple à l'Ouest des monts. C'est pourquoi Halbarad reprit la parole:

"Ne faut-il pas envoyer une autre personne, ou bien que votre épouse et Bargoduin s'y rendent par deux chemins différents, pour éviter le risque d'être pris ensembles?"

C'était bien sûr plus dangereux pour les deux, mais l'avenir du Royaume en dépendait.

Bargoduin écouta la proposition du roi, et franchement il la trouva très tentante, un voyage à Foncombe pour une discussion politique, voilà ce qui lui allait parfaitement, voilà pourquoi il a accepté ce poste, pour ce genre de mission.
Le mage regarda son roi, c'est vrai que l'Arnor manquait beaucoup d'effectif, mais il se sentait assez fort pour y aller seul avec la reine, il proposa donc son idée qui était proche de la première d'Halbarad:

-Je pense être assez puissant pour être l'escorte que nous cherchons, ne me prenez pas pour un homme trop sur de soi, je sais juste que j'en suis capable. J'ai voyagé de nombreuses foie et fait de nombreux kilomètres sans avoir de problèmes majeurs; c'est vrai que moi et la reine sommes des personnes d'une assez grande importance, surtout la reine qui vous est chère.

Le mage regarda le roi et savait que ça devait le déranger un peu qu'ils partent seul, mais Bargoduin avait encore un atout:

-De plus j'ai une meute de chiens et un loup qui m'ont déjà sauvé la vie et celle de plusieurs personnes, et je sais qu'avec eux je suis en sécurité. Or si ça ne vous convient pas je peux essayer de faire marcher mes relations.

Hrp: Fais surtout marcher ton correcteur d'orthographe...

Quelqu'un sortit de derrière une colonne, décidément cela devenait une habitude.

- Je doute que vos talents puissent sauver une reine d'une attaque ennemie. Vous avez la puissance, mais ni le nombre ni la vitesse que pour échapper à une vaste embuscade.

Avant que Bargoduin ne puisse continuer, le nouveau venu poursuivi.

- Je dois me rendre à Imladris avec mes cavaliers... Nous pourrons assurer la sécurité de votre dame..

Je me tournai vers le nouvel arrivant, puis je souris à l'assemblé.

- Le Prince Erumelgos, je crois que vous l'avez déjà vu lors de la bataille...

Rustor savourait son petit effet, depuis le temps qu'il se servait de mes cités comme base pour lancer ses raids... Une amitié nous liait désormais.

- Je vous confierais ma vie Prince, mais je vais vous confier quelque chose de plus précieux: celle de ma femme.

J'étais heureux de cette solution, meme si au demeurant, la précense du Prince était rassurante.

Halbarad eut le souffle coupé: il croyait que le prince Rustor Erumelgos était mort, du moins c'est ce que beaucoup racontaient. Mais il vit qu'il n'en était pas ainsi, et que derrière le masque du brillant cavalier se cachait l'Elfe de Gar Thulion.

"Ainsi c'était vous, Prince, qui nous avez aidé dans notre besoin! Soyez loué! Qu'il en soit ainsi... Vous partirez donc pour Fondcombe afin d'escorter la reine et le Mage d'Arnor. Ce sera une aide meilleure encore que les chiens et le loup de Bargoduin, bien que je ne doute pas de leur valeur."

La dernière phrase du Capitaine était sincère et non ironique. Malgré cela, quelques petit rires fusèrent dans l'assemblée. Il se tourna vers Tar-Aldarion.

"Sire, demanda Halbarad, puisque cela est réglé, qu'y a-t-il d'autre à débattre et à décider en ce jour?"

Il lisait la surprise sur leur visage... Oui le Prince Erumelgos était toujours vivant.

- Mes cavaliers sont rapides... Il faudra des montures puissantes pour pouvoir suivre notre rythme.

Rustor rejetta sa tête en arrière. On pouvait voir que son visage était griffé, sans doute les aléas d'une vie sous un masque.

- Nous partirons demain à l'aube... soyez prêts.

Ainsi le Prince Rustor partirait le lendemain, avec pour mission de veiller sur la Reine et Bargoduin et de les escorter jusqu'à Foncombe.

Ils étaient bien utiles à l'Arnor, car cela évitait d'envoyer une troupe de Rangers et de perdre notre cohésion. Mais les cavaliers de la Lune ne pourraient plus combattre à nos côtés, et cela était un vrai déchirement.

Nous ne pourrions compter que sur les forces de notre propre royaume, ainsi que sur celle des cavaliers Rohirrims. Nous avions heureusement l'avantage de posséder des chars de combat, mais qui sait si cela serait suffisant pour assurer la survie de l'Arnor.

Halbarad fit part de ses inquiétudes au Roi:

"Va-t-on rester unis d'un seul bloc, ou bien se diviser en plusieurs compagnies avec à leur tête un Capitaine?" Car l'ennemi peut attaquer en différent points très éloignés du royaume, et dans ce cas notre seule chance résidera dans la rapidité à les contrer et à la capacité de division de nos troupes."

Halbarad semblait doué d'un certain géni militaire.. Il devinait les choses avant que je ne les expliques.

- Nous nous diviserons en petit groupes. Je disposerai en garnison dans chacune de nos grandes villes des soldats réguliers. Ensuite nous enverrons des patrouilles d'une cinquantaine de chars avec des rangers pour intervenir rapidement en cas d'attaque...

J'expliquai le tout en détail via une carte, j'expliquai également à Halbarad dans quel compagnie il combattrait... et enfin je clôturait la réunion.

Aldarion déplia une grande carte de l'Arnor et expliqua aux personnes présentes la situation et les mouvements à réaliser en cas d'attaque. Puis il s'expliqua clairement sur l'organisation des différentes garnisons: il y avait cinq patrouilles sur chars et le même nombre de compagnies à pied. Halbarad serait le Capitaine de la quatrième patrouille, accompagné par le sergent Hunil.

Quand tout fut expliqué, le Roi clôtura ce conseil de guerre, et toute l'assemblée prit la direction de la porte de la salle. Marchant par d'étroits corridors et descendant maints escaliers, tous arrivèrent à l'extérieur, vers la place principale.

Le Roi sortit en tête, mais dans la main avec la Reine, suivi par Halbarad et tous les autres chefs de guerre.

Puis le Capitaine regagna une chambre de la grande bâtisse en face de la place principale de Fornost. Tout en marchant, il réfléchissait en lui-même:

"Ainsi se termine ce conseil, pensa le Dunàdan. La bataille de Fornost n'était qu'une goutte d'eau parmi l'océan. Et nous serons bientôt submergés par la marée, du moins nous en avons de grandes chances. Mais nous nous battrons jusqu'à la mort. La guerre pour l'Arnor ne fait que commencer..."

Eaquem trouva la réunion très très inintéressante...

Tout d'abord, il avait peut être un cousin en plus. Cet Halbarad. Mais il montrerai qu'il était le véritable descendant d'Halbarad Dunadan, rôdeur à la main lourde...

Tout d'abord, se dit-il, un mot au patron...



Salut p'tit gars

Le fréro commence à pas trop mal ranger sa chambre. J'en ai parlé avec lui, il compte mettre la grosse étagère dans le coin ou il y à le plus de livre, mais il mettra aussi des petites boites pour pouvoir éparpiller un peu partout, si jamais il doit vite déposer un truc... Tu sais comme sa chambre est grande...

Sinon je dois dire que se enfants sont plutôt sympa...

Allez, je te laisse.

Bonne cure de repos dans ta vallée, on s'y retrouvera peut être, ça dépend si Rat à besoin de moi...



Toujours ce même code... Mais il était pas si mal que cela... Eaquem laissa le pigeon partir, espérant qu'il trouverai son maitre avant de se pencher sur la carte de l'Arnor.

Le conseil de guerre était terminée, et la nuit suivant cet évènement aussi...

Halbarad s'était levé tôt, ce jour là, ne pouvant dormir. Ainsi, accoudé à la fenêtre de sa chambre, il avait assisté au départ de la Reine et du Mage pour Imladris, accompagnés des cinquante cavaliers de la Lune et de leur chef Rustor.

Puis le Dunàdan s'était dirigé vers la bibliothèque du palais, ou la salle des archives comme d'aucuns l'appelaient, et, après maintes recherches parmi les étagères en partie écroulées, il tomba sur ce qu'il cherchait: un livre sur la généalogie dans le Nord, qui ne comprenait pas seulement l'Arnor, mais aussi bien des Royaunes des Hommes depuis longtemps oubliés... sauf par un nombre restreint.

Halbarad feuilleta l'antique manuscrit, et il trouva là un chapitre s'intitulant:

Après l'avoir lu attentivement du début à la fin, Halbarad se rendit en courant dans la pièce réservée à Eaquem, frappa, et fit irruption dans la chambre, se retrouvant nez-à-nez avec l'homme. Lui montrant une page du précieux ouvrage, il déclara à voix haute:

"Regardez mon ami! Regardez! Il semblerait que nous sommes lointains parents! Voyez plutôt!"

Eaquem regarda rapidement le livre...

"Je sais que je suis parent du seigneur Aldarion, en tant que descendant de Turin et lui de Tuor. Ils était cousins... Mais cela remonte à trop longtemps pour y reconnaitre quelque chose de commun..."

Il regarda le livre. Un détail le choqua... Et il cru entendre durant ce temps la "Mais je vous parle de vous et moi..."

Il voyait le nom de Berund, celui de Berunda, celui d'Halbarad... Oui, jusque là, aucun souci... Et à coté, le titre d'une femme. Celle ci avait des enfants, et eux même des enfants, les cousins éloignés de Berund donc. Puis en dessous... Le petit-fils d'un des neveux d'Halbarad Dunadan se nommé... Halbarad Dunadan...

"Regarder capitaine... Il se pourrait que nous soyons des cousins, éloigné certes, mais des cousins..."

Au regard du rôdeur, Eaquem eut l'impression qu'il venait de répéter ce qu'on lui avait déjà dit... Un sourire effleura ses lèvres...

C'était bien vrai...

Halbarad Dunàdan avait comme lointain ancêtre l'illustre capitaine du même nom, bien qu'il ne l'avait jamais su, qu'on ne le lui ai jamais dit...

Et dans cet arbre généalogique apparaissaient des héros de Brethil, ainsi que de Dol Amroth. Ainsi il était le cousin d'Eaquem, l'homme du Sud, et par conséquent de son frère Eaque, prince de Brethil, bien qu'il ignorait encore son existance.

Etait-il donc, lui aussi, descendant de Tuor ou de Turin, ces héros qui relevaient de la légende... rien de plus pour lui, jusqu'à ce jour, qu'un conte qu'on rapporte au coin du feu. Il sut donc qu'il n'en était pas ainsi, que toute l'histoire était véridique.

Mais était-il ou non descendant de la maison de Hador? Il l'ignorait...