Au Sénat

Les invités avaient été installé dans les gradins.Un brouhaha sans nom régnait dans les travées du Sénat. J'ouvris l'imposante tenture et je pénétrai dans la salle.

Les sénateurs étaient installés dans des gradins qui montaient du sol en spirale. Tout en bas, se trouvait mon trône. J'avais revêtu une toge verte, symbole de mon statut.

Le tribun de la plèbe Alois Chret menait les débats. Il avait du gérer le pays en mon absence et en savait davantage que moi sur la situation d'Annuminas. Je voyais que Luorn Hoest, du haut de la tribune, enrageait de ne pas avoir eu droit à cet honneur.

Alois expliqua rapidement la situation de l'Arnor, tiraillé entre une invasion imminente et une victoire récente, et il fit intervenir les tribuns militaire qui expliquèrent rapidement la situation militaire et l'apport que les chars allait fournir à l'armée.

Soudain un noble leva le bras. Alois me jeta un regard désespéré. Je fis signe au noble de s'exprimer.

- Je suis Kyle Katarn, du duché de Rhudaur Sud. Je propose que soit voté ici une motion de confiance au souverain Tar-Aldarion .

A l'intérieur du palais d'Annùminas se trouvait le Sénat, salle imposante et majestueuse, dans laquelle régnait une athmosphère salubre... du moins était-ce le cas en l'absence de séance de discussion.

Mais en ce jour, une véritable exitation se faisait sentir dans son enceinte, car il ne s'agissait pas d'un débat comme un autre: c'était une séance exeptionnelle, ce qui arrivait assez rarement. La situation présente l'exigeait cependant...

Halbarad, Berethir, Eorlund, Eaquem et tous les invités étaient assis en haut des gradins, de sorte qu'ils pouvaient entendre et voir tout ce qui se passait, et surtout tout ce qui se disait entre les Sénateurs.

Les tribuns militaires et Alois expliquaient la situation du Royaume, dont Halbarad et les eutres avaient eut connaissance lors du conseil de guerre, il y a queqlues jours, dans la palais de Fornost. Soudain, Kyle Katarn prit la parole, demandant que soit établie une "motion de confiance" au Roi Aldarion. Le Capitaine Dunàdan ne s'y connaissait que fort peu en politique, son savoir étant surtout militaire...

*Ce doit être une sorte de plein-pouvoirs donnés au Roi, pensa-t-il... bien que je n'en soit point sûr. Mais il est vrai que la situation de l'Arnor exige sans doute des mesures exeptionnelles...*

Mais il n'osait demander plus d'explications ou discuter avec les autres, car les voix s'étaient tues, et un profond silence régnait, tous les Sénateurs étant attentionnés à l'écoute de l'orateur.

Kyle sourit, fier de son "petit effet". Dans la tribune, Athos Derulan parlait à l'oreil d'Hernan Cavales.Ce dernier était un grand orateur et pourrait potentiellement renverser la tendance.
Alois blêmit... La situation lui échappait complêtement.

- Quelqu'un veut t'il discuter de la motion avant le vote ?

Je levai mollement ma main. Kyle avait, en croyant bien faire, perturbé mes plans.

- Je ne pourrais assumer un plein pouvoir militaire.

Le silence se fit plus pesant encore.

- J'ai l'intention d'effectuer une mission nécessaire à l'Arnor. Je crains ne plus disposer d'un répit suffisant plus avant dans la guerre pour l'exécuter. Aussi je compte partir rapidement... C'est une autre motion que je voudrai vous soumettre en ce jour. Je demande une motion d'intendance en faveur de Haleth Enon.
Le vieux maitre du protocole se redressa. Je l'avais déjà mit au courant. Dans la salle , les nobles s'apprètaient à voter.

Tar-Aldarion avait refusé les pleins pouvoirs, mais avait par contre demandé une motion d'intendance...

Ainsi annùminas allait peut-être être dirigée par cet homme... celui qu'Halbarad voyait lentement se lever là-bas, à l'autre bout du Sénat, dans la partie des gradins opposée à celle où se trouvaient le Capitaine et ses compagnons.

Il s'agissait d'un homme d'un certain âge, bien qu'à cette distance, nulle chose n'était sûre aux yeux d'Halbarad. Il était chauve, et à son cou scintillait une sorte de pendentif en or.

En la prochaine abscence du Roi, ce serait peut-être lui qui deviendrait le Premier Homme de la Capitale d'Arnor. Les Sénateurs n'allaient pas tarder à voter...

Halbarad se demandait quelle pourrait bien être leur décision. Lui-même connaissait trop peu Haleth Enon pour prendre tel ou tel parti. Mais cet évènement avait fait grandir une curieuse et inquiétante pensée dans l'esprit du capitaine des Rangers...

*Et si le Roi ne revenait pas de la guerre, pensa-t-il... Peut-être sommes-nous tous condamnés, peut-être trouveront nous tous notre fin en ces temps sombres... Alors Annùminas sera témoin d'une ultime résistance des Hommes d'Arnor et de l'intendant contre les forces du mal, mais cette résistance sera vaine, et tout ne sera que ténèbres...*

Mais l'esprit d'Halbarad revint au présent. Le vote allait commencer. Mais Halbarad, qui était fort peu habitué à une telle chose, ne savait quelle était la cérémonie et les règles d'un évènement de ce genre.

Une main se posa sur l'épaule d'Halbarad.

- Capitaine Dunadan.. Suivez moi..

L'homme qui portait de beaux habits et qui était accompagné d'une jeune garcon fit signe aux autres invités de le suivre.

- Toute ces histoires politiques ne vous concerne que très peu... Votre vote n'aurait aucune influence Capitaine... quant à vous émissaires... vous n'avez même pas le droit de vote.

Le petit groupe s'enfonca dans les sombres couloirs du sous sol. Etrangement leur guide semblait apprécié les couloirs. Il les conduisit dans une petite pièce ronde.

- Le Roi ne devrait plus tarder à arriver..

Eaquem ne comprenait plus... Mains vraiment plus rien...

Bon, récapitulons se dit-il. Je suis dans le conseil du Roi Aldarion, en tant d'émissaire de l'intendant, soit. J'aspire à un poste plus haut placé auprès du Roi, soit. Celui-ci gère la politique de son pays et je n'y comprend rien, soit. Mais par contre, il y avait une chose dont il était sur: il n'aimait pas les sombres couloirs. Surtout depuis cette histoire en Mordor...

Il se tenait sur ses gardes, s'attendant limite a apercevoir un orc lui tomber dessus au détour d'un couloir...

Il fut soulager, mais ne relâcha pas pour autant sa garde, en entrant dans une pièce...

En fait, ce qu'il détestait le plus dans tout ça, c'était de subir l'action...

Et son stress devait se voir... Surtout qu'il tenait sa dague dans le fourreau, mais sans la lâcher...

Une main vint se poser sur l'épaule du Capitaine Halbarad, disant à ce dernier que lui et ses compagnons devaient le suivre. Puisqu'il n'avait que très peu d'importance dans l'enceinte du Sénat, le Dunàdan suivit cet homme étrange, et fit signe à ses compagnons de le suivre...

Le petit groupe sortit dans silencieusement des gradins, et on les fit passer par maints couloirs sombres, qui semblaient descendre, descendre... Mais qui étaient cet homme vêtu de fort belle façon et ce garçon qui l'accompagnait? Halbarad était à mille lieues de le savoir.

Toujours est-il que tous arrivèrent dans une petite pièce ronde, et là ils attendirent le Roi, selon les voeux de cet inconnu. Le capitaine n'osait poser de question. Si le Roi était lui aussi attendu ici, il n'y avait pas de risque quant aux desseins de cet homme.

Berethir écoutait sagement les débats et discussions, voyant Halbarad, s'enfoncer dans les souterrains de la Cité.
Alors, dans le brouhaha continuel de la salle, il se leva et dit d'une voix fort claire et facile à comprendre:

*Sénateurs! Je suis Berethir Dolothïr, Serviteur du Seigneur Galathor Periondör, Gouverneur du Gondor.
Comme vous devez sans nul doute le savoir, la flotte de Gondor avance vers nous! Hélas, selon les dires de mon maître, une tempête s'apprête à les attraper dans ses filets, si ce n'est déjà fait.
Aussi, le lieu d'amarrage de la flotte n'a pas été décidé et je souhaiterais donc avoir toutes les informations quant au terrain, aux garnisons, mouvement militaires alliés ou ennemis, présence de l'Ennemi etc..
Après quoi, je pourrais les transmettre au Seigneur Galathor pour que la flotte puisse sans doute établir une stratégie, et débarquer en sécurité.

Le Seigneur Tar-Aldarion Le Glorieux m'eut donné le nom d'un tribun, mais celui-ci m'échappa.
Je pense qu'il se reconnaîtra promptement!
Merci.*

Puis, Berethir se rassit, attendant une quelconque réaction du tribun attendu.

Halbarad aurait sans doute approuvé le discours de Berethir, et aurait été intéressé par l'histoire de la tempête secouant la flotte du Gondor, où se trouvait son messager, Tior Celebdîn.

Cependant, le Capitaine était à présent incapable d'entendre la voix du serviteur de Galathor, aurait-il même eut l'ouïe d'un Elfe. Car la salle où se trouvaient à présent le Dunàdan et ses compagnons, ainsi que l'étrange homme et le jeune garçon se situait en dessous du niveau du sol, dans les dédales des sombres couloirs du palais des Rois.

Il s'agissait d'un salle aux murs de pierres, aux allures quelque peu archaïques. Des torches fixées aux parois des murs brûlaient en silence, et des ombres dansaient sur les visages des personnes ici présentes. Mais tout cela importait peu.

Ce qui inquiétait le plus le Capitaine Dunàdan était le fait que Tar-Aldarion ne vienne pas, toujours pas... D'interminables minutes s'écoulaient, paraissant être des heures entières. Et pour cause, là haut, au Sénat, le vote n'avait pas démarré du fait de la prise de parole soudaine de Berethir Dolothïr.

Le silence était pesant dans la petite salle reculée, coupée du reste du palais. La peur grandissait dans l'esprit d'Halbarad. Pourquoi le Roi ne venait-il pas? Il commençait à épprouver des doutes au sujet de cet homme inconnu, et le fait qu'il y eut un garçonnet avec lui ne le rassurait pas tant que ça...

Finalement, incapable de se retenir plus longtemps, le capitaine des rangers se tourna vers cet homme, qui restait stoïque et impassible.

"Qui êtes-vous? Et quel est votre but en nous amenant ici? En vérité, si vous ne m'aviez parlé dans les gradins du Sénat, j'aurais juré que vous étiez muet... Ne pourriez-vous pas nous donner la raison de notre présence dans cette salle minuscule?"

Eaquem regarda attentivement le visage de l'étranger... Il eut un petit sourire aux moments ou le rôdeur parla du fait qu'il soit muet...

Au moins, il a de l'humour...

Il se mit aussi à parler sans laisser le temps à l'étranger de répondre... Dans un interrogatoire, il faut que tout aille vite... Très vite...

"Bonne question de la part de mon cousin éloigné Halbarad. Qui êtes vous? Êtes-vous un parent du Roy Aldarion? Vous lui ressemblait un peu..."

Tout en disant ces mots, Eaquem c'était déplacé sur le coté de son ennemi... Dans un ou deux pas, il serait derrière lui, et à la moindre entre-loupe...

Je fit signe à Cavales de se lever.

- Le tribun vous montrera ce qu'il vous faut en temps voulu... Car le temps est plutôt aux votes...

Le Sénat ne devait pas devenir un lieu chaotique et désorganisé.Cependant Cavales faisait le tour pour rejoindre l'homme de Galathor.

- Amis nobles, votez !

LE vote à main levée commencait, et après le comptage. Il fallait pourtant que je m'éclipse pour rejoindre Saemon.

L'inconnu ne bougea pas d'un pouce, et le Capitaine des Rangers attendait toujours se réponse. Il se demandait bien maintenant si un mot sortirait de la bouche de l'étranger aujourd'hui, et s'il n'était pas effectivement devenu muet pendant la progression dans les couloirs...

Halbarad fixait l'homme dans les yeux, ne faisant pas un pas... ils étaient face-à-face, alors que le frère d'Eaque était passé derrière son dos. Si l'étranger avait réellement de mauvaises intentions, la situation n'était guère aisée pour lui: pris entre un Dunàdan et un Gondorien. D'autant plus que le jeune garçon ne lui serait pas d'une grande aide.

Cependant, Halbarad commença de se demander si l'inconnu n'était pas, en réalité, animé de bons desseins. Car pourquoi aurait-il cherché à les amener ici, en plein Annùminas, dans les sous-sols du palais?

Plus haut, les tribuns commençaient à voter. Le comptage serait long, mais le Roi essaierait tout de même de venir dans cette petite salle ronde...

Un ange passa dans la salle...

Enfin, c'est une expression pour dire que le silence fut pesant... Plus pesant que si cela avait été un ennemi... Et puis, comment infiltrer d'autant le palais du Roi?

Eaque commença à réfléchir avec sa tête, et arriva a la conclusion:

"Il a l'air digne de confiance Halbarad."

Juste un phrase qui allait peut être leur permettre de savoir qui il était... Et après, ils aviseraient...

Saemon avait sourit, il avait observé. Maintenant il allait agir.

- Je suis Saemon Havarian, et je n'ai pas de sang royal à mon grand dam..

Il tendit la main à Eaquem. L'envoyé de l'intendant réfléchit puis finalement serra la main tendue. On apprend toujours beaucoup d'une poigné de main pensait t'il...
Saemon avait la poigne ferme malgré des doigts fins. Quand il relacha celle d'Eaquem il regarda directement au dessus de son épaule.

- Niels! Donne moi ça.

D'un coup de poignet ferme et précis l'enfant fit voler une dague au dessus de la tête d'Eaquem, hors de portée.Saemon l'attrapa avec autant d'aisance et l'accrocha à sa ceinture à coté d'une large mais courte épée.
Quand Eaquem voulu rapprocher sa main de sa dague rassurante, il comprit qu'elle venait de lui passer sous le nez.
Saemon lui sourit avec un brin d'ironie.

- Pour éviter que vos vilaines pensée causent des dégats.

Il recula d'un pas...

Tourna le dos à l'adversaire, car c'est comme cela qu'il voyait maintenant ce Saemon Havarian...

Il vit le petit Niel... Un sourire cynique éclaira son visage...

"Saemon, voyez vous, je ne viens pas du Gondor pour me faire détrousser ma dague par un voleur... Aussi noble soit-il... Et sincèrement, pensez-vous vraiment que j'arrive de Minas Tirith armée que du simple dague?"

Et d'un coup, ses muscles se tendirent en position de combat. Tel que dans le Harad, où il travaillait comme homme de main de son père...

Son bras droit parti en avant, directement vers le nez du jeune homme.
Son bras gauche souleva un pan de sa lourde tenu de voyage...

Tenu dans laquelle il avait chaud, mais indispensable pour cacher...

Le choc sur le nez du jeune garçon le surpris... Il recula de trois mètres, se tenant le nez et après l'avoir senti tout déformé, il sombra dans l'inconscience...

Saemon Havarian commença à s'avancer quand il vit Eaquem tourner sur lui même et lui faire face, sa main gauche levant une arbalète qu'arma immédiatement sa main droite à l'aide d'un système unique au monde.

"N'espérez pas que je rate un mumak dans un couloir. Vous avez la l'arbalète de Berund, fils de Berunda, mon oncle. Faite pas les elfes dans l'ivoire d'un sanglier tuer par le prince de Brethil lors d'une chasse. Le système d'armement est nain ... Elle n'a jamais trahis celui qui la manié, et je vous déconseille de tenter le diable..."

Une simple pause...

"J'était une sorte... D'assassin au Harad... J'ai toujours était entrainé à faire face à n'importe quel situation..."

Une silence encore plus pesant se fit dans la salle... Troublé par la respiration quelque peu accéléré du jeune inconscient...

A ce qu'il parait, les meilleurs rêves sont ceux que l'on fait inconscient... Il devait surement rêver d'avoir un nez parfait...

Mais un instant était plus qu'amplement sufisant à Saemon pour arriver derrière le dos d'Eaquem et pour sortir son épée.
Il avait été tellement rapide qu'Eaquem n'avait pas remarqué qu'il parlait au vide. Il avait compris dès les premières paroles d'Eaquem qu'il allait devoir agir. Son corps avait déjà contracté les muscles nécessaires à un mouvement souple et rapide.Le temps d'un coup de poing lui avait suffit pour s'abaisser et pour plonger sur le flanc d'Eaquem. Quand l'autre avait sorti son arbalète, Saemon avait sorti son épée. Quand son bras entoura la gorge d'Eaquem, et que la situation fut sous controlle il parla à nouveau. Il avait perdu toute ironie.

" Vous avez encore beaucoup à apprendre avant de vous prétendre assasin. Vous êtes plus lent qu'une limace et plus bavard qu'une pie."

Il appuya un peu la pointe effilée de l'épée dans le dos d'Eaquem, une goutte de sang perla.

" Mais de moi vous n'apprendrez rien. Vous ne satisfaisez pas les critères de base... Courtoisie, raffinement et prudence..."

J'ouvris la porte à la volée. Eaquem avait une arbalète en main, Saemon dans le dos et Halbarad semblait comme médusé.

- Saemon ! Cette épée ne doit point faire couler de sang noble... aussi bas soit le coeur qui l'anime.

Je savais qu'Eaquem était dans une sale situation... Saemon rengaina. Il se dirigea imédiatement vers Niels a qui il remit le nez en place, lui administrant de surcroit une poudre blanchâtre.

Quand le calme regagna la pièce, je fis signe à Saemon de poursuivre. D'une main experte il débloqua un mécanisme et fit pivoter un pan du mur. Une porte de mithril apparut. Au centre, un espace vide semblait servir de serrure.
Je détachai l'Elendilmir de mon front et le placai dans le trou. La porte s'ouvrit faisant place à un couloir. Je fis un signe à Saemon qui enfonca le pomeau de son épée dans une petite fente. On entendit un claquement.

- On peut y aller.

Je détachai une torche et je m'avancai dans le couloir. Arrivé au bout, je poussai une porte de fer que Saemon avait ouverte.

- Bienvenu dans la salle des trésors d'Annuminas...

La salle étincellait de centaines d'arme, bibelots, armure, et joyaux..

- Le trésors d'Annùminas a considérablement diminué à la chute du royaume d'Arvedui... Et c'est pour cela que je vous amène ici...

Halbarad était resté comme pétrifié quand Eaquem et Saemon Havarian, puisqu'il s'appelait ainsi, dégainèrent les armes et commencèrent à échanger les coups...

Il se serait bien porté au secours du frère d'Eaque, mais quelque chose le retenait. Pourtant, l'autre n'était qu'un étranger, dépourvu de sang royal, mais un curieux sentiment s'empara du Capitaine: ne pas partir tête baissée et réfléchir après aux conséquence malheureuses de ses actes. Il sentit que Saemon aurait un rôle à jouer dans cette guerre... en bien, espérait-il.

Aussi, losque le Roi Aldarion arriva à toute vitesse, Esgalrïn était toujours dans son fourreau, et il était mieux ainsi. Et le Roi semblait connaître cet homme, ce qui était encore mieux.

Par un mécanisme incompréhensible et le recours à des objets appartenant à Aldarion et à Saemon, une porte s'ouvrit, et tous entrèrent dans la salle du Trésor d'Annùminas.

Halbarad en ignorait l'existance... mais ce qui le troublait le plus, c'était Saemon...

"Comment se fait-il qu'un inconnu sache l'emplacement du trésor de notre peuple et le moyen d'ouvrir cette porte? Qui est-il vraiment?" demanda le Dunàdan au suzerain...

Il se tourna vers Saemon Havarian...

"Ou peut-être l'homme en question va-t-il répondre à mes interrogations, maintenant?"

Eaquem se tenait silencieux, derrière le groupe... Il réfléchissait à tout ce qu'il s'était passé...

Et il apprendrait quelque chose de ce Saemon, qu'il le veuille ou non... Il allait tout analyser...

Tout d'abord, le contact de sa main. C'est un combattant froid, rapide, doué et n'aimant pas les surprise... Les doigts fin montraient que malgré une errance rude, montré par la fermeté de sa poigne, il avait peut être mentit sur son sang...

Ensuite sa manière de combattre... Silencieux, efficace. Puis son savoir: il guérissait...

En gros, dans toute sa vie, il n'avait croisé que deux hommes comme lui: L'Intendant et un assassin du Harad....

L'intendant venait dans le Nord... L'assassin n'avait pas aimé la lame dans son sommeil... Peut être Saemon devrait faire attention...

Mais non, c'était un ami du Roi, et si Eaquem voulait un poste, il se devait de mettre sa fierté de coté...

Tout de même, il aurait pensé le Roi plus juste. Est-ce qu'il s'imaginait qu'un individu les avait entrainé ici pour le voir et que, le Roy n'arrivant pas, il ne s'était présenté qu'après l'avoir désarmé? A première vu tout pouvait laisser penser que c'était un homme de basse espèce voulant rançonner deux hauts dignitaires...

Au lieux de cela, Eaquem avait un cœur bas...

Soit, mais attendez vous à ce que soit démenti Altesse, se dit-il...

Eaquem n'avait visiblement pas digéré sa petite querelle avec Saemon, et avait été indigné par la réaction de Tar-Aldarion, qui avait prit le parti de l'étranger.

Mais de là à ce que l'homme fut un adversaire, il y avait un gouffre. Il fallait mettre cette dispute de côté. N'avait-on pas assez d'ennemis comme cela? Fallait-il que les tensions se créent même au coeur du Palais d'Annùminas.

Cependant, de par l'histoire, la Terre du milieu avait connu maints actes de ce genre, maints tueries fratricides. Et cela est l'oeuvre de l'Ennemi et provoque son rire. Le petit différent de ce jour n'en vint pas jusque là... pas jusqu'à provoquer une mort d'homme, heureusement.

A la lumière de la torche d'Aldarion, la salle du trésor resplendissait, brillant de mille feux. Se voyaient moults armures étincellantes, et bon nombres de joyaux, de multiples couleurs, des coffres emplis de pièces d'or, des épées, écus et autres javelots antiques.

Tous progressaient dans le grand couloir, regardant de part et d'autre les richesses de la Cité.

*...Les trésors ont beaucoup diminué... pensa le capitaine. L'Arnor devait être immensément riche, car cela représente déjà une incroyable valeur.*

Je choisis de présenter Saemon, mais seulement en partie...

- Saemon Havarian fait comme le Seigneur Dunadan partie des descendant des compagnons gris. Il est loin de m'être inconnu. En effet il travaille à mon service comme autrefois il le fit pour feu mon père... J'ai confiance en lui, et c'est pour cette raison que je lui ai confié l'eket d'Isildur, capable avec l'Elendilmir d'ouvrir cette salle...

Le petit groupe observait les divers trésors de l'Arnor. Je m'approchai près d'Eaquem et lui glissait quelques mots à l'oreille.

- Je ne sais rien de votre querelle et je ne prendrai nulle position, sachez seulement que la violence sur des enfants ne sera pas toléré à ma cour...

Je me voulais juste, sans pouvoir l'être vraiment en l'absence de connaisance sur la querelle.
Je me placait au centre de la pièce.

- Joyaux, arme et armure ont de la valeur.. Mais aucun ici n'a de légende. Seul l'arme de Saemon et mon diadème vale réellement devant un peuple effrayé... Pour raviver le courage de mon peuple, il me faudra plus que de beaux objets... Il me faudra une arme de légende! Et c'est ce que je me propose d'aller récupérer à Carn Dum.. Avec vous...

Exactement ce qu'il lui fallait...

"Je vous suivrez Seigneur... Si seulement l'on voulait bien me rendre ma dague..."

Il se tourna vers le dénommé Saemon:

"Oublions notre querelle, elle ne servira à rien... J'aurais dut faire comme mon cousin et prendre mon mal en patience. Veuillez m'excuser."

Il ne fallait pas se mettre ce rôdeur à dos s'il était si bien placé auprès du Roi...

Je ne m'occupais plus de la querelle de Saemon, il était assez grand que pour règler ça tout seul.

- Carn Dum est la capitale du royaume maudit d'Angmar.Bien que vide et dessafectée, elle abrite de trop nombreux trésors que le Roi-Sorcier à voler lors de la chute d'Annuminas...

Je vis Saemon qui rendait sa dague à Eaquem, sans un mot.

- Nous partirons dans quelques jours, je vous laisse flâner en attendant.

"Je serai du voyage, si tel est votre but d'aller à Carn Dûm pour chercher cette arme dont vous parlez. Ainsi, vous serez accompagnés par trois membes de la Compagnie Grise, puisque Saemon en fait parti!"

Halbarad ignorait bien quelle pouvait être cette arme légendaire qui pourrait raviver le courage et l'espoir du peuple.

"Quelques jours, avez-vous dit? Nous ne devrions pas plus tarder à partir, n'est-ce pas, Monseigneur? Car l'Angmar n'est pas près d'ici, et nous devrons nous hâter en route, sinon ce sera une capitale en ruine que nous retrouverons à notre retour..."

Le Capitaine Dunàdan contempla ce rôdeur, ce Saemon... il avait surgi d'un coup et voilà que le Roi le tenait en grande estime. Ils iraient tous à Carn Dûm, quelque soit le danger.