Dernière délibération

ains, Elfes, et Hommes allaient finalement combattre en harmonie, bien que ce ne soit pas tout à fait du goût de Hadhod. Un facteur important avait toutefois modifié les pensées et les décisions du fils de Trehod et provoqué la formation à venir de cette Armée Unifiée miniature, si l'on avait pu s'exprimer ainsi - quoique les différents peuples n'auraient, selon les plans établis par Arminas, pas besoin de se mélanger totalement pour vaincre l'ennemi.

L'ambassade des Elfes avait quitté les lieux, allant sans doute préparer avec minutie ce petit tour plus au moins subtil qu'avait ourdi le serviteur de Rustor. En vérité, il importait peu, pour l'instant, de se préoccuper d'eux et de leurs faits et gestes: dans l'immédiat, il fallait regrouper les troupes, penser au pourquoi du comment de la traversée de la Moria pour arriver à l'autre bout. Ce ne serait qu'à cet instant que les autres races joueraient leur rôle.

Hadhod avait rejoins la Salle de la Confrérie avec les huits autre membres de la Maison de la Croix-de-Fer présents en ce jour. De grandes discussions s'engagèrent...

- Hmrrr... grognait Bahïn... Pensez-vous que cette alliance soit de bonne augure pour nous. Les Elfes... je ne les ai jamais bien aimé. Mais ce maudit ordre de la Pierrelune: c'est pure folie que de combattre à leurs côtés, et un manque de respect pour nos ancêtres tombés sous leurs épées effilées.

Le Seigneur de la Moria argumentait:

- Un autre facteur est venu déranger nos plans... une chose bien plus ancienne que notre profonde et séculaire rancune contre ces Hommes-là. Nous devons tenir les portes afin de lisser une chance à cette Chose de passer le seuil de nos demeures. Après cela, nous verrons...

Ses yeux étaient brillants... son regard reflétait un profond languir pour la chose dont il parlait si rarement et qu'il voyait dans ses rêves les plus secrets...

- Pour ce qui est de ces 'Pierreluniens', nous n'allons pas nous en faire des amis, pour ça non! Ils répondent uniquement aux richesses... laissons donc les Elfes les payer, utilisons-les à bon escient, et débarrassons-nous d'eux une fois cela fait.

- Seigneur!

C'était le vieil Oïn qui venait de prendre la parole...

- Seigneur... on dirait qu'une autre voix parle en vous. Où est donc passée la sagesse que vous aviez acquis pendant tant d'années au prix de si dures peines? Vous vous battez pour la pire chose qui puisse nous échoir: le Collier Maudit. Croyez-moi, le but premier que vous vous étiez fixé - la recherche de la grandeur du peuple de Khazad-dûm, valait bien plus que ce bijou maléfique, qu'il s'appelle Nauglamir ou non!

Le nouveau chef de Cavenain le dévisagea. Le sage Oïn avait peut-être considéré qu'il possédait un certain ascendant sur Hadhod, pendant toutes ces années, mais aujourd'hui les rôles venaient d'êtres échangés, et ses remarques virulentes auraient pu provoquer bien plus que cette simple remontrance:

- Oïn, vous êtes sage et puissant, mais je crois qu'en cet instant vous vous trompez. On peut à la fois penser au Royaume du peuple et à l'ojet que bien des générations de Nains ont voulu posséder. Ai-je été obnubilé par l'or? Ai-je été obscédé par le mithril et les joyaux jusqu'à la démesure? Jamais. Ce n'est qu'un seul collier, et je devrai le refuser alors qu'il est sur le point de passer à portée de main?!

Oïn ne répondit rien, il ne pouvait rien répondre, mais il pensa en lui même à la malédiction du trésor de Glaurung à Nargothrond, et aux liens qu'elle pouvait briser. Son abscence de réponse fut sans doute sage, comme à son habitude.

Murin l'éclaireur, qui n'avait pas ouvert la boche durant tous ces échanges de mots, jugea bon de changer de sujet afin d'apaiser la situation:

- Sire, dois-je partir en éclaireur, seul, afin de rendre compte des positions Gobelines dans nos mines? C'est que les manoeuvres à venir ne srons pas des plus simples: à la fois progresser et tenir tout un tunnel sur toute l'étendue des mines...

Et Hadhod de répondre:

- Non, pas pour cette fois. La Croix-de-Fer devra faire bloc dans un premier temps, et se disperser ensuite, mais pas dans l'immédiat. Je ne tarderai pas à établir une stratégie. Il faudra...

Un garde fit soudain irruption, s'écriant, essouflé:

- Un Nain demande à enter dans le Royaume de Durin. Il dit s'appeler Crogmar.

- Qu'il entre!

Le fils de Trehod semblait s'être souvenu, vaguement toutefois, d'un certain Crogmar qui avait appartenu au peuple de Khazad-dûm par le passé, et qui s'était volatiliser pour une raison qui restait inconnu à beaucoup de Nains en cet instant.

- Qu'il entre, mais je ne pourrais pas rester pour l'acceuillir, la guerre nous attends! Dites-lui de rejoindre la salle du Trône; envoyez quelqu'un le guider au besoin!

Le garde s'éxécuta. Il savait l'acceuil de ceux qui resteraient en arrière serait aussi bon que celui des autres. L'un des leurs rentrait au pays, et Hadhod aurait tellement voulut en savoir plus. Après me conflit, peut-être... mais à la guerre comme à la guerre.

Thörn, autre membre de la Croix-de-Fer qui n'avait pas parlé, s'exprima alors:

- Il est fort dommage qu'Ibun soit si loin. Il nous aurait été très utile pour surveiller ces maudits alliés.

Seuls ceux qui connaissaient bien l'abscent avaient pu saisir la portée de ces dires.

- Hélas oui, dit Hadhod, nous devrons faire sans. Restez ici, je vais appeler l'armée à être prête. Nous partirons demain.

Le Seigneur de la Moria se rendit jusqu'au seuil de la pièce réservée aux gardes du Khazad. Seul Bahïn l'avait finalement accompagné. En ce point, de nombreuses salles d'armes et de ganisons convergeaient, si bien que maints guerriers s'y trouvaient, comme à l'habitude. Et en ce jour, la plupart des forces se trouvaient ici. Le fils de Dris entama son discours:

- Khazad, un changement est survenu dans nos plans: nous ne diviserons pas notre armée en trois compagnies afin de reprendre chacun de son côté une route, une galerie, une salle. Un bouleversement est survenu dans notre tactique, provoquant l'union immédiate de toutes nos forces. Nous ne reprendrons qu'un couloir menant à la Porte Ouest; alors une aide inattendue viendra, en enfin pourrons-nous récupérer l'ouverture vers les régions occidentale. Nous partirons avec huit-cents haches, laissant ainsi nos bases avec une défense fort acceptable. L'entreprise est risquée, mais nous pouvons en tirer bien des profits, certains que vous connaissez, et d'autres que bien peu peuvent voir en cette heure. Je n'en dirai pas plus sur cela... nous partons demain à la quatrième heure après le lever du soleil.

Puis en aparté, à Bahïn le général:

- Je compte sur vous pour qu'ils soient prêt, précisément à l'heure prévue. Nous ne souffrirons d'aucun délai. Faites dire à Khazadîr de mener la moitié de sa garde, ils nous serons utiles; les autres resterons à la défense de nos positions de l'Est. Ne donnez aucun ordre à Dalin et Thorik, non plus qu'aux autre Seigneur et conseillers. Nous n'avons pas besoin de tous ceux-là, mais quelques-uns ne seraient pas de trop. Nous verrons, de par leur réponse, s'ils sont vraiment dévoués.

Il se tourna de nouveau vers l'armée, et sa voix retentit comme un tonnerre:

- Demain à la quatrième heure, ai-je dit! Pour le Khazad-dûm, pour Durin!

Et mille voix de répondre à l'unissons:

- Pour le Khazad-dûm, pour Durin!

Les Gobelins en tremblaient peut-être déjà, aux fonds de leurs sombres galeries... mais peut-être pas, demain le dirait. Toujours est-il que Hadoh s'éclipsa, et bien peu le revirent ce jour.


Toujours assis dans la Salle de la Croix-de-Fer, Oïn ne pouvait s'empêcher de penser...

* Plut au ciel que Gamil-Aznân fût ici. Lui aurait peut-être fait entendre raison à notre Seigneur. Ce plan est des plus risqué, mais je marcherai tout de même avec lui, si telle est sa volonté. *

Khazadîr sous les ordres de Bouzoîn, alla voir le Seigneur vers 3heures trente et lui dit:
- Le chef des Gardes Khazad, Bouzoîn, fils de Orïn, m'envoie, pour vous dire, que les sections une, sept, huit et neuf, sont prêtes au départ pour la guerre. Je suis le Lieutenant en chef de ce corps d'armée, vu que le Chef reste ici pour assurer la défense avec deux des caporals. J'emporte avec moi, une centaine de gardes Khazad, qui vous sont tous dévoués Seigneur. Les caporals Zoltan Chivay,Gagan m'accompagneront dans cette bataille. Seigneur, les Gardes Khazad sont là pour vous servir et vous protegez, n'ayez crainte! Mon Seigneur, l'armée attend vos ordres.

Khazadîr se frappa du poing la poitrine et le son métalique résonna longtemps sur les murs de pierre de la salle du trône, entre ses pilliers et ses statues....
Le lieutenant avait passé la nuit à donné des ordres, pour assurer une défense parfaite de Khazad-Dûm en cas d'attaque gobelines. Aucune de ces villes créatures ne pourrait mettre ne serait-ce qu'un pied dans la salle du trône. Tout le corps d'armée, était pret et patienter dans leurs quartier... Le nain reprit la parole avant que le Seigneur puisse répondre:
- Seigneur, j'ai avec moi la 9ème Sections, l'unité de reconnaissance, composé des 25 meilleurs archers nains de tout le royaume, désirez vous que je les envoies en éclaireur. De plus si je puis me permettre, un de vos compagnons et spécialisé, pour ce qui est d'avancer au devant de son armée. Il pourrait diriger ses hommes et nous rapporter les positions gobelines.

Sur ces mots Khazadîr, ne se frappa pas du poing mais s'inclina et mit un genoux à terre et se releva. En s'appuyant sur sa hache.

a nuit s'avnçait de plus en plus, et il restait à peine pluys de cinq heure avant le grand départ de l'arméeau des Nains. Mais le lieutenant Khazadîr apportait des nouvelles encourageante quant à la disponobilité de ses troupes.

- Les sections une, sept, huit, en neuf, avez-vous dit... Cent gardes du Khazad... Oui, oui, voilà qui est bien. Il est vrai qu'une bonne moitié doit rester pour protéger notre Royaume, mais les autres, ceux qui partent, nous serons fort utiles là-bas... à la guerre! Faites mes compliments au Chef Bouzoîn pour son opérationnalité, et sachez que je pense de même pour vous, lieutenant.

En vérité, toutes ces sections étaient composées de vingt-cinq unité, d'où le nombre rond total. Les groupes 7 et 8, que d'aucuns appelaient respectivement les "exterminateurs" et les "tueurs de Troll", seraient d'une grande efficacité lors des corps à corps. Les Rangers, quant à eux, pouvaient prouver leur valeur dans les missions plus solitaires, principalement...

- Pour ce qui concerne les éclaireurs, cela est plus tengeant... j'avais établi une tactique tout à fait spéciale, et j'ai fait savoir, tout à l'heure, à Murin qu'il ne partirait pas seul devant.

Il y eut un instant de silence, durant lequel Hadhod ferma les yeux pour réfléchir... Il finit par relever les paupières et reprendre d'une voix sûre:

- Bien, les deux tactiques ne sont pas si aliénées. Nous les enverrons donc en reconnaissance, vos éclaireur, et Murin les guidera. Mais nous ne devons pas les lâcher trop tôt: notre espoir réside dans la surprise, nos ennemis ne doivent déceler aucune trace de mouvement avant l'heure. Le gros de l'armée suivra donc de près le groupe avant-coureur.

Pour la garde Khazad, tout était parfait, comme à l'habitude. Certaines compagnies Naines mettaient cependant plus de temps à se préparer et à s'organiser.

L'armée des nains se préparait à partir en guerre. Khazad-Dûm résonnait des bruits de pas précipités, du tintement des armes que l'on rassemblait et des ordres hurlés par les chefs. Un vrai remu-ménage comme le royaume de pierre n'en avait pas connu depuis des temps. Dans tout ce brouhaha, le roi Hadhod s'affairait, il devisait avec ses officiers quand de la foule, une voix se fit plus forte que les autres.
-Ah! Te voila vieille barbe!
L'individu sortit de la foule. Elle portait sur lui un regard étonné et même un peu couroucé. Déja certains murmuraient à l'oreille de leurs voisins.
-Il suffit que je te laisse une bonne centaine d'années tout seul pour que tu mettes la pagaille dans... la Moria!
L'individu accompagna les derniers mots en levant les bras au ciel et en regardant les hauts piliers de la salle. Tout en continuant à parler, il s'avanca vers le roi.
-La dernière fois que je t'ai vu, tu étais déja en guerre... et ta barbe était moins grise. Mais ma foi, cela te va bien.
Puis arrivant en face d'Hadhod, d'ajouter:
-Par Grungni! Heureux de te revoir majestée... mon cousin.

t Hadhod fut pour le moins surpris lorsqu'il s'entendit appeler "vieille barbe". Il douta tout d'bord que ce fut bien lui qui était surnommé ainsi, puis se demanda bien qui pouvait avoir assez de pouvoir pour parler de la sorte au Seigneur de la Moria. Se retournant, il obtint la réponse à ses deux interrogations. Car le sobriquet lui était bel et bien destiné, et c'était une vieille connaissance qui venait de le proférer...

Voilà qui était bien! Cela faisait bon nombre d'années que le fils de Trehod n'avait pas entendu cette voix, mais il n'avait pu l'oublier:c'était Mohrnar, son cousin, le digne fils de Fréhod.

- Par Mahal, s'exclama-t-il. Que je suis content de ta venue, mon cousin. La tienne était également moins grise, si tu tiens à le savoir, mais qu'importe, couleur de barbe n'empêche pas hache de fendre les crânes des Gobelins, comme on dit chez nous. C'est que tu arrive à un moment très particulier.

Et il sourit, car il n'avait point oublié son enfance heureuse avec le fils de son oncle. Hadhod toussota puis continua:

- Ce que tu appelle pagaille nous empêchera sans doute de toucher à la bière pour fêter ton arrivée, mais tu auras double part après le combat, je te le promets. Car vois-tu, nous partons en guerre.

Le cousin de Mohrnar n'osait pas lui proposer de se joindre à l'armée pour la bataille, même s'il aurait pris plaisir à combattre à ses côtés. En vérité, cela le mettrait mal à l'aise, de demander à son parent de prendre d'emblée les armes, après le si long voyage qu'il avait sans doute accompli. Il aurait de loin préféré des retrouvailles moins... mouvementées. Mais tels étaient les inconvénients des guerres, et on ne pouvait demander aux Gobelins de repousser la date de l'affrontement.

Mais peut-être que le dit Mohrnar lui-même proposerait ses services...

Pourant, Hadhod se devait de consacrer quelques minutes à son ami et cousin:

- Allons, qu'as-tu à raconter, jeune cousin Mohrnar.

Jeune signifiait simplement que le nouveau venu était un peu moins âgé que le Seigneur... rien de plus.

Les retrouvailles furent chaleureuses. Mohrnar avait craint quelques secondes que son cousin, ayant d'orénavant un pouvoir des plus important, ait changé de mentalité et prenne mal ces familiarités. Mais rien de cela n'arriva et le nain pu rapidement constater que son cousin était le même que jadis. Il avait l'air bien plus préoccupé qu'auparavant mais il savait tout de même conserver son humour et sa bonhommie.

Le fils de Tréhod exposa brievement la situation, l'armée naine se rassemblait, sus aux gobelins.

-Oui! C'est une belle pagaille mais une pagaille nécéssaire. Ces maudites créatures ont trop longtemps tenus tête aux fils de Durin. C'est ta responsabilité, ton devoir que de les combattre... je comprends ca! Tu peux bien mettre un peu de pagaille dans la Moria... qui te le reprochera ? Tu es le seigneur en ces lieux.

La dessus Mohrnar sourit à son cousin. Les deux nains restèrent silencieux quelques instants, jusqu'à ce qu' Hadhod prenne des nouvelles.

- Quand nous nous sommes quitté Hadhod, nous étions en guerre. Cette guerre quasi éternelle, je l'ai poursuivit encore des dizaines d'années. Mais les bonnes choses ont une fin. J'ai décidé d'arreter le combat pour m'installer à Esgaroth où je tiens toujours un commerce. Un commerce fort profitable, je dois l'avouer. J'ai un fils, Frehod II. C'est un brave nain! Il est bourré de qualité, c'est lui qui tient la boutique en mon absence... La vie de marchand est captivante mais on a vite fait le tour. Et maintenant que la relève est quasi assurée, j'ai eu envie de voyager. Et voila que mon vieux cousin devient SEIGNEUR de la Moria!! Ca a été suffisant pour me faire quitter mon foyer et retrouver l'ambiance des mines. Et par Grungni, me voici en pleine guerre! Nous partons combattre la vermine verte, comme dans nôtre jeunesse. Je dis NOUS car, il va de soit que je pars avec toi...

Et d'un air taquin, il ajouta:
-...Tu pourrais bien te perdre dans ces mines!