Une attente des plus... longues.

"Et vous, là"

D'une superbe voix, posé, grave et... Rocailleuse, comme tout nain digne de ce nom.

"Vous vous débrouillez, je veux voir le Roi Aldarion"

Cela faisait quelque temps qu'il poireautait avec ses khazads dans les couloirs de ce palais. On les avait logé très correctement, on leur avait donné carte blanche à la forge, mais ils commençaient à se lasser de leurs montagnes où ils savaient de que grands faits devaient se produire. Et ils ne voulaient manquer cela.

Ils étaient quand même les ambassadeurs de la plus puissante cité naine de la Terre du Milieu, et on les faisait attendre.

Il avait tout tenté: intimidations, ultimatums, présents d'armes et d'objet que seul les maîtres hacheurs arrivaient à faire (d'ailleurs ils avaient tout récupéré, en faisant boire le conseiller traitre qui avait refusé de le voir. Il lui avait offert pintes sur pintes, lui avait pris les "présents", et enfin lui avait pété la g......).

"Euh, monseigneur... Je ne suis que palefrenier..."

Une botte vola dans la direction du jeune homme... Toner commençait vraiment à en avoir assez... Attendre comme cela...

La porte principale du palais s'ouvrit à la volée.. D'un coup, le couloir si calme sembla comme animer d'une vie intense, on se serait cru au marché. Une voix empreinte d'un mélange de panique et de solonnellité s'éleva au niveau de la porte.

" Le Roi Aldarion d'Arnor !"

J'entrai alors pour la première fois dans mon palais depuis de longs mois. Je marchais à grande enjambée comme à mon habitude, une foule de conseillers me suivait. Saemon marchait à mes cotés la démarche digne, presque royale.
Je passais sans le remarquer devant le petit groupe de nain et je m'enfonçait de plus en plus profondément dans le palais vers la Salle du trône.

" La couronne de Fer dis tu ?"
" Oui messire... dix heure de torture pour obtenir ça... ça correspond parfaitement au tatouage.. mais nous ne savons pas encore assez de choses sur ce groupe pour pouvoir vérifier la plausibilité de ces aveux.."

Je me massai les poignet tout en avançant.

" Carte blanche..."

J'avais déjà dit cette phrase de nombreuses fois ces derniers temps, mais en temps de guerre on ne faisait pas dans le détail. Saemon salua et fit demi-tour pour retourner à ses activités. J'avais annulé ma visite dans le nord pour cette information, il fallait maintenant pousser la recherche jusqu'au bout.
J'entrai dans la salle du trône. Il n'y avait personne comme la coutume le voulait. Je m'assis à ma place et je contemplai la foule massée devant moi.
Je fis un petit signe à Othar Celebrin mon Chambellan qui s'approcha de moi, je lui glissai quelques mot à l'oreille. Il s'avançat devant les courtisans.

" Le Roi a des choses urgentes à régler. Nous ferons donc conseil restreint."

Un grand vacarme accompagna cette déclaration, nombreux furent les seigneurs déçus qui cachèrent leur mécontentement derrière une courbette chorégraphiée. Ainsi après quelques minutes, il ne restait plus qu'une poignée de Seigneur.

" Bien qu'avons nous aujourd'hui ? "

Othar fit un pas en avant.

" De nombreux sujets messire, mais je vous conseillerai de voir l'ambassadeur de Tronjheim en priorité... Lui et sa suite attende depuis la fin de la guerre, et leur présence tend à devenir problématique..."

Je le fixai d'un air étonné.

" Problématique ?"
" Oui majesté, il a tenté de corrompre la moitié de vos conseillers, saoulé un valet de chambre après l'avoir couvert de présent dans l'espoir de vous approcher... Sans compter le nombre croissant de personne qu'il a insulté."

Je soupirai... ces nains étaient vraiment la plaie de la civilisation.

" Bien... faites le donc entrer."

"Il vous attend?

-Quoi, déjà? Vous ne pouviez pas nous prévenir plus tôt espèce de...."

Mais Toner ne pris pas le temps de finir sa phrase. Il attrapa sa hache et se lança dans la direction que lui indiqua l'homme venu le chercher...




Vingt minutes plus tard, et ce, après avoir visiter une bonne partie du palais en se perdant dans les couloirs (l'homme ne l'avait rattrapé qu'au bout de dix minutes. Cinq minutes d'engueulade ou Toner appliqua son point dans le ventre de l'homme, et cinq pour finalement le ranimer et apprendre qu'ils étaient à un couloir de l'endroit désiré...), Toner pénétra suivi de ses nains dans la salle ou se tenait le Roy d'Arnor.

"Le Maître Hacheur Ghomenar, représentant de la cité naine de Tronjheim"

Portant fièrement sa Hache symbolisant son titre (on avait depuis longtemps tenté de lui retiré, mais peine perdu...), notre cher ami nain s'avança vers le Roy. Il ne pris pas la peine de mettre un genou à terre, sa taille était suffisamment petite comparé au roy pour lui éviter un pareil exercice physique. Il pencha juste sa tête et dit:

"Je suis heureux d'être enfin reçu par le Seigneur du grand royaume d'Arnor, voisin par ses frontières, et par les armes, de la puissante cité de Tronjheim, ville maitresse des Montagnes Bleues."

D'un geste désinvolte, du bout des doigts je l'invitai à relever la tête. Il y avait de nombreux Seigneurs en Arnor en ces temps troublés, mais peu étaient ceux qui avaient cru nécessaire de demander une audience privée... Celui ci semblait avoir une idée derrière la tête et j'avais bien l'intention de le percer à jour.

" Tronjheim... La cité des Montagnes Bleues... Les Montagnes Bleues... le nouveau Royaume des Nains... l'ombre la plus pâle de Khazad Dum et de l'Erebor..."

Je souris légèrement. C'était de la provocation et je me demandai comment il allait réagir.

" Othar... Savez vous ce qu'est un "Maitre Hacheur" ?"

Le chambellan fit un pas en avant, comme à chaque fois qu'il sortait de mon ombre pour donner son avis.

" A vrai dire votre majesté... je n'en sais trop rien. Il doit s'agir d'un titre honorifique chez les Nains."

Je le remerciai par un sourire, rien de bien nouveau... Le petit jeu pouvait commencer.

" C'est la première fois que je vous vois ici Maitre Ghomenar... je crois que cela s'explique par votre nouveauté dans le métier... en plus de la quasi-absence de travail diplomatique de la part de votre cité..."

Encore un sourire sarcastique après une allusion assassine...

" Je mettrai sur le compte de votre manque d'expérience vos quelques erreurs malheureuses..."

Othar fit un pas en avant à nouveau, il salua rapidement Toner avant de s'adresser à lui.

" Il est de coutume d'appeler le Roi Aldarion par tous ses titres, mais le simple titre de Roi aurait sans doute fait mieux l'affaire que le mot seigneur totalement inapproprié... Ensuite, il est d'usage quand on agit pour le compte d'une cité de mentionner en premier lieu le nom de son Seigneur ou Roi avant de donner le sien... Sans cela vous passerez pour agissant pour votre propre compte et comme parlant en votre propre nom.."

Le Chambellan avait adopté un ton qui n'était ni méprisant ni moralisateur... purement explicatif. Maintenant, nous devions arriver au vif du sujet.

" Ne l'accablez donc pas Celebrin..."

Pour la première fois je me levai, et contemplant de toute ma hauteur le nain, je lui posais la question fatidique.

" Maintenant Ghomenar, dites moi qui vous représentez vraiment et exposez moi la vrai raison de votre venue ici.."

"Laissez-moi-vous éclairer Roi Aldarion. La cité de Tronjheim est la plus puissante cité naine à ce jour. Nous sortons d'une période de replis sur nous même, et ce, pour plusieurs raisons propre à notre seigneur. Celui-ci règne depuis moult années sur les Montagnes Bleues, et l'absence de relation diplomatique avec vous viens surement du fait de votre jeune âge: nos ambassadeurs étaient en contact avec votre père, mais de manière secrète. En effet, quelques... différents nous opposent aux autres nains. Or nous n’aimons pas créer d’incident diplomatique"

Il avait frappé fort. Très fort. Peut être trop… Rappeler que le roi était jeune et inexpérimenté dans son boulot n'était pas la meilleure solution diplomatique, mais il rendait ce qu'on lui envoyait.

"Ensuite monseigneur, les Maîtres Hacheurs sont des personnes très respectés dans tout les royaumes nains. Ils sont semblables aux Maître des Runes, et conseil le Roi de leur peuple, tout en étant capable d'aller combattre avec l'armée en occupant des fonctions de choix. Mais je ne peux vous en vouloir de ne pas connaitre nos coutumes, tout comme les votre me sont étrangères."

Et paf... Enfin tout du moins le pensait-il...

"Enfin je vous prierez de ne pas insulter un de vos frères d'arme. J'étais de ceux qui ont tenu votre flanc alors que les mercenaires que vous aviez engagés fuyaient. C'est dans ce conflit qu'est mort le véritable ambassadeur, que par défaut je remplace... Ma mission est donc de vous rencontrer pour établir des liens entre les Montagnes Bleues et l’Arnor. Je vous ai vu vous battre, vous et votre armée. Une alliance serait des plus profitables pour nous tous."

En plus de tout cela, Toner pris bien soin de ne pas regarder ce... conseiller? Chambellan? Homme.

Il n'était là que pour parler au Roi...

Ce nain aurait sans doute agacé mon père... L'affaire aurait été vite réglée, coup de pied dans le derrière et message scandalisé à la cité de Tronjheim... Mais je n'étais pas mon père, et il m'amusait encore suffisamment pour que je tolère ses nombreux écarts de conduite... Mais il y avait une limite à tout, et il devrait comprendre assez vite ou s'arrêter.

" Il est possible que vos paires... aient... à quelques occasions entretenu des relations diplomatiques avec mon pays. Mais en aucun cas nous n'avons vu votre hache hanter nos beaux couloirs... Et comme mon Chambellan vous l'a dit, vous auriez du en premier lieu présentez votre Seigneurie, vos attributions et m'expliquer en détail ce que vous avez tarder à expliquer concernant feu l'ambassadeur de votre ville..."

Le ton que j'employais n'invitait plus à plaisanter, de même que mon regard sombre et perçant.

" Ainsi... Maitre Hacheur, si vous avez des propositions... des messages venant de vos maitres, et non de votre clan comme certains de mes conseillers les mieux informés l'affirment, parlez... qu'on en finisse."

Narmacil quitta les écuries sur le coursier du page qui était venu le chercher ... Lors de son dernier voyage depuis la capitale du Gondor, il était tombé dans une embuscade au cœur du pays de Dhun. Pour survivre, il fut obligé d'abandonner tout ce qu'il avait alors avec lui, qui lui fut privé ou commercial, pour pouvoir s'enfuir. Il profita de l'attention particulière que les montagnards portaient à leur butin pour s'éclipser. Dunadan dut développer des trésors de furtivité pour pouvoir échapper à ses assaillants dans leurs propres terres. Ainsi il allait lui falloir se procurer à nouveau monture, équipement professionnel et armement.

Lorsqu'il arriva devant le palais d'Aldarion, la grisaille qu'il avait observé depuis son balcon au matin avait fait place à un ciel bleu clair immaculé, dont l'horizon avait toutefois encore des reflets jaunes et oranges. Il avait déjà maintes fois pénétré les couloirs et les salles du siège du pouvoir du roi d'Arnor, mais l'étonnement et la fierté qu'il ressentait à la vue de celui-ci n'en était jamais altéré. Lorsque le royaume d'Arnor fut relevé de ses cendres par la lignée des Telcontar, il garda toujours un retard, d'abord énorme, sur le Gondor. Avec le temps, celui-ci n'avait jamais cessé de se rétrécir mais les gens du sud en avait acquis un sentiment de supériorité sur leurs cousins septentrionaux. Pour remédier à cela, une politique de la grandeur avait été créé à travers l'architecture, l'armée, les coutumes et les fêtes ... Le palais d'Aldarion en était un exemple plus que concret. Narmacil gravit les marches et se présenta aux gardes de la portes ...

-Narmacil Dunadan, ambassadeur du roi Aldarion attaché au roi Méphisto de Gondor.

Traversant les couloirs et les salles jusqu'à la salle d'audience, il ne faisait plus autant attention à l'intérieur qu'à l'extérieur du bâtiment. Il avait déjà, des heures durant, parcouru chacune des tapisseries et chacune des salles à la réalisation plus particulière. Etant totalement désarmé, il put rentré après avoir prouvé qu'il ne disposait de rien de dangereux, et entra dans la salle, demandant immédiatement audience au roi et présentant le parchemin de convocation qu'il avait reçut ...

Toner compris rapidement que le roi n’était pas un de ces consanguins sans intelligence… Il avait même l’air intelligent. Trop peut être.

« Les mots de mon Seigneur n’était connue que de l’ambassadeur dont j’avais la garde. Je reconnais avoir faillit dans ma mission car il est mort lorsque nous combattions à vos coté. Il repose dans les terres du Nord, sur le champ de bataille du dragon. Je tente donc de remplir sa sienne à défaut d’avoir réussit la mienne. Je connais en effet la teneur du message du seigneur de Tronjheim: Notre seigneur aimerai renforcer les liens entre nos deux régions, il apprécierait que des routes marchandes aillent de l’Arnor jusqu’au Montagne Bleues. Les routes sont en effet sur le point d’être sécurisé, le général ayant en charge la défense de la cité y travaille chaque jour, et bientôt, si ce n’est déjà fait, il compte lancer l’attaque de Belegost, un des plus grands repaires des Gobelins dans nos montagnes. Ces pillards s’attaquent même à vos frontières m’a ton dit. Le général Ghomenar compte bien résoudre ce problème. Voilà pourquoi je me permets de vous demander d’étudier la question avec soin. Notre puissance va bientôt se prouver contre les Gobelins, et vous verrez les Khazads des montagnes Bleues détruire les repaires des vils ennemis qui s’attaquent à vos femmes et vos enfants. »

Il prit le temps à l’auditoire de bien comprendre ce qu’il avait dit.

« Nous n’avons pour vocation, comme nos frères de la Moria, de nous enfermer sur nous même. Notre cité est restée longtemps replié sur elle même, mais cela ne peut durer et bientôt nos colonies remplaceront les repaires des gobelins. Si Belegost tombe, la tradition veut que le général ayant capturé la cité en devienne le seigneur. Ces colonies auront besoin de nombreuses choses pour se développer, aussi bien au niveau nourriture que matière première. Il n’y a rien de mieux pour relancer une économie ayant souffert de la guerre que le commerce entre un pays et des colonies dynamique. De plus nous comptons rouvrir de riche mine proche des repaires des gobelins, ce qui vous offrira un apport en métaux de bonne qualité à un prix compétitif aisé… Je ne vais pas vous faire le catalogue des avantages que chaque cité gagnera lors de ces échanges, mais je pense que vous avez compris qu’il est dans l’intérêt de tous d’avoir de bonne relation de voisinage… »

Autrement dit : Le seigneur Ghomenar compte faire un coup d’état et s’emparer de Belegost pour lui même. Il vous prie de ne pas intervenir et est d’accord pour ouvrir des routes commerciales entre Belegost et l’Arnor, ce qui offrira au pays d’Aldarion un débouché pour nombre produit et lui donnera accès à des métaux et un savoir faire nain à un prix compétitif … La politique reste la politique et si l’acte de se rebeller contre un seigneur n’est pas forcément apprécier des Seigneurs, refuser une aide aussi grosse n’est pas des plus intelligent, surtout si l’on sait que Tronjheim est une des seules régions du Nord à ne pas avoir été touché par la guerre, donc que l’armée qui dirige Tura Ghomenar, et qui le suivra dans son putsch, est une armée qui n’est pas affaiblie… Aucune menace, juste une promesse d’aide…

Le message était transmit. Lorsque le roi le congédierait, il partirait vers ses montagnes soutenir son père…
 

Je marchais de long en large dans le bureau et la chambre attenante qu'Aldarion m'avait fait apprêtée après les récents événements, perdu dans mes pensées, aucunes réponses n'étaient parvenues de la part d'Amandil, et Thorongil n'était pas revenu... Ainsi les questions allaient bon train dans mon esprit. Je m'arrêtais, et reprenais inlassablement...On eut crut voir une bête en cage. Le Soleil brillait, radieux et inondait de sa clarté le bureau. Un rayon en particulier tomba sur une carte de la Terre du Milieu, en particulier sur Minas Tirith. Mon regard fut attiré vers ce point lumineux. Bizarrement à la vue de cette carte mon malaise grandit… Mais pourquoi donc ? Contre toute attente nous avions défaits les sombres projets de nos ennemis… Le Dragon n’était plus. Ah ! Elle était loin l’époque où Balthazar pouvait se jouer de nous par ses énigmes quand il était encore à notre merci. Je sorti alors de mes rêvasserie et prit une décision. Je saisis mon ceinturon, y accrochais mon fourreau et arnachais le tout. Puis je pris mon épée, nonchalamment posée contre le mur. Sur le point de partir je me rendis compte que je n’étais pas présentable…Mettre un ceinturon était une chose, mais se présenter devant Aldarion vêtu comme au saut du lit, uniquement d’un pantalon, une autre. En vitesse j’enfilais donc une chemise propre et me regardais dans le miroir.

« Voila qui est mieux… »

Milindë tourna la tête, sourit, se dirigea vers moi, ’enfilais alors ma cape et saisis mon sceptre, tandis qu'elle ajustait ka cape sur les épaules... Je la regardais dans les yeux et je ne put m'empêcher d epenser à la chance que j'avais d'être marié à elle. Elle retourna alors après m'avoir embrassé à sa lecture. Je sortis de la pièce non sans jeter dernier regard à la magnifique créature, qui sur le balcon, lisait un livre.

Je pris donc la direction du Palais. Mais lorsque je voulu entrer un garde se dressa face à moi.

« Pardon mon brave, je souhaiterais m’entretenir avec Tar-Aldarion Anglareb. »
« Beaucoup le souhaites mais peu ne le peuvent… »
« Fort bien »

Fis-je en tentant un pas en avant. Mais le garde ne bougea pas d’un millimètre.

« Je n’ai pas dit que vous pouviez passer… »
« Oh ! Et bien pourriez vous dire au Roi que Mithrandir souhaite lui parler ?»
« Je ne suis pas coursier, le Roi est actuellement en train de s’entretenir avec du monde. »
« Vous n’êtes certes pas coursier mais vous êtes ici pour filtrer les entrées du Palais ce qui implique d’annoncer au Roi où à la personne qui le représente que celui-ci à une visite. Et non pas de jouer le rôle d’un mur»

Le Garde décida alors de m’ignorer…Je reculais alors… et m’assis sur un banc...à proximité…Puis n’y tenant plus je revenais à la charge.

« Ecoutez, ce n’est pas que votre présence m’ennui, mais j’aimerais vraiment passer…Et je ne veux pas avoir recours à la moindre forme de violence, alors faites moi dont se plaisir de faire savoir au Roi que je veux lui parler… »
« Dire un mot plus haut que l’autre ici est mal placé, attention à vos mots, les menaces sortent parfois si vite et leurs conséquences sont implacables. »
« Mon brave, si j’avais voulu vous menacer vous le sauriez, je ne doute pas de votre vaillance et de votre dévotion naturelle à votre Roi. Mais il s’agit ici des affaires de l’Etat, et également de la Cité Blanche. Ma fonction au sein de cette dernière va de paire avec des rencontres de dirigeants pour des questions de sureté et de politique. D’autre part… »

Visiblement lassé de ma parlotte le Garde entrouvrit la porte pour glisser un mot à un autre Garde se tenant derrière. Celui-ci après quelques secondes d’hésitation et profitant du silence des différentes personnes présentes dans l’enceinte du Palais lança

« Tar-Aldarion Anglareb, Roi d'Arnor, Duc d'Annuminàs, Duc de Fornost, Prince de Gondor, Généralissime de l'armée d'Arnor, un dénommé Mithrandir insiste pour vous parler. »

Pendant que le nain me parlait, un homme s'était glissé dans la salle du trône, je l'avais assez vite reconnu pour l'avoir souvent croiser dans les couloirs du palais... Narmacil Dunadan...
Il s'était rapidement posé dans le fond de la pièce attendant poliment que je termine ma conversation avec le Maître Hacheur. Celui ci m'embarrassait par ses propositions déloyale, un prince en effet n'aime pas s'affilier aux traître car ceux ci risquent de trahir à nouveau. D'un autre coté, il était sot de se baser sur de vieux sentiments de loyauté que, les êtres étant avide, certains ne manqueraient pas de trahir le moment venu.

- Sachez Maître Ghomenar, que jamais le trône d'Arnor ne refusera de collaborer avec des gens sains d'esprits. Ce commerce fera les beaux jours de nos deux peuples... Mais sachez que si par vos petites manigances, des gobelins ou autre créatures venaient à créer du trouble à ma frontière sud, je ferai marcher mon armée pour mettre fin à ces nuisances...

La conversation était finie. J'avais lors de ma dernière phrase énoncés des menaces à peines voilées. L'armée d'Arnor était certes affaiblie, mais tout à fait capable de s'opposer à Tronjheim. Je m'érigeais donc comme arbitre, je tolèrerai la révolte, mais pas la guerre civile... Cela ne me rendrait certainement pas sympathique à ces Ghomenar, mais à choisir entre être craint ou être aimé, il valait mieux être craint, car l'amour est un sentiment beaucoup trop facile à battre en brèche.

Je saluai Ghomenar et fit avancer Dunadan devant moi.

" Narmacil Dunadan... Ambassadeur d'Arnor... J'ai bien connu un certain Halbarad Dunadan, descendant du compagnon d'Elessar, un grand capitaine et un ami. Qui nous a quitté trop tôt hélas... Quelqu'un de votre famille ?"

Tandis que je posais cette question, j'entendis de l'autre bout de la pièce quelqu'un qui annonçait le mage Mithrandir..

" Faites le entrer... Il sera toujours le bienvenue en ma maison ainsi que tous les gens pleins de sagesse."

Le garde s'effaça de devant la porte me disant au passage.

«Vous pouvez passer à présent, le Roi veut bien vous recevoir.»
«Merci»

La Porte magnifique et majestueuse s'ouvrit alors sur le Palais baigné de lumière. Je pus donc y entrer. En m'avançant je remarquais la présence d'autres personnes... Il y avait semble-t-il un nain, un homme et Tar Aldarion. C'est pour lui que furent mes premiers mots.

«Tar-Aldarion Anglareb, mon ami, merci de bien vouloir me recevoir ici alors que vous semblez déjà occupé. Votre garde est implacable, il n'est pas aisé de rentrer ici.»

J'accompagnais ces mots d'un sourire complice avant de poursuivre.

«Mais c'est tant mieux, il ne s’agit pas ici d’un moulin où l’on peut entrer et sortir sans contrôle. Vos gardes font bien leur travail, c’est indéniable. »

Je regardais alors autour de moi. Mes yeux se posèrent tout d’abord sur le Nain que je gratifiais au passage d’un salut en Kuzdul, puis sur l’homme qui se tenait devant le Roi auquel je fis un respectueux signe de tête…

« J’espère ne pas vous déranger en pleine réunion importante, je suis venu ici tout d’abord pou vous remercier de l’hospitalité dont vous faites preuve à mon égard. Mes recherches dans les manuscrits d’Annuinas portent leurs fruits, et votre aide n’y est pas étrangère…Mais il va falloir, je pense que je songe à rentrer à Minas Tirith… Et c’est là la seconde raison de ma visite… J’ai tenté d’envoyer des messages à Amandil, qui occupe là-bas ma fonction en mon absence, mais je n’ai reçu aucune réponse et mon aigle n’est point revenu. Je ne sais ce qui se passe dans la Cité Blanche, mais j’ai le sentiment que quelque chose cloche. Le souci c’est que j’ignore quoi et ça ne reste qu’une intuition… Avez-vous des informations au sujet de la Cité ? »

Mon regard se tourna alors vers l’homme présent…J’avais la sensation qu’il n’était pas étranger à la Cité Blanche…N’y tenant pas je lui lançais :

« Ne seriez vous pas ambassadeur dans la Cité Blanche ? »

Avant même que celui-ci ai répondu la grande porte s’ouvrit de nouveau. Je tournais mon regard vers celle-ci et vit s’avancer avec grâce mon épouse…Amusé je me tournais vers le Roi…

« Il semblerait qu’il y ai des charmes auxquels un garde ne peux résister… »
« Salut à vous Tar-Aldarion Anglareb, il m’a semblé nécessaire de venir vous présenter mes hommages à mon tour pour l’accueil chaleureux que vous nous avez réservé et pour votre hospitalité… D’autre par j’amène des nouvelles. Mithrandir, Thorongil est revenu, blessé, sans la lettre et sans aucune réponse… »

Ma mine s’assombrit et je me mis à faire les cents pas comme je le faisais souvent, faisant abstraction de ce qui se trouvait autour de moi…Décidemment quelque chose ne tournait pas rond, mais peut-être la blessure de Thorongil n’avait-elle rien à voir avec la lettre et Amandil n’avait peut-être pas eu le temps d’y répondre…C’était peu probable… Ainsi les questions revenaient-elles à la charge. Je sortis ma pipe machinalement et la bourrais avant d’allumer celle-ci d’un petit geste de la main faisant jaillir une étincelle. Je m’appuyais alors contre l’un des murs, tirant songeusement une bouffée et triturant nerveusement le pommeau de mon épée…Quand dont serions-nous débarrassés des tourments ?

Narmacil Dunadan attendait son tour ... Assit dans un fauteuil posé dans un coin de l'arrière salle du palais, il était assit, les yeux fermés, tentant de regagner peu du sommeil qu'il n'avait pas su trouver durant la nuit étoilée. Ce fut bien vain et Dunadan du se résigner à manger quelques fruits mis à disposition de ceux qui devaient patienter pour regagner quelques forces et sa lucidité d'esprit. L'ambassadeur n'était pas seul à être en audience avec le roi, ou du moins à l'attendre. D'abord un maître nain, bien bâtit et à la forte constitution, bardé d'une hache attachée à son dossard par de puissantes lanières de cuir sombre. Le nain s'entretenait de choses qui ne concernait en rien Dunadan et qui l'intéressait encore moins. Les paroles qu'échangeaient le roi et le nain passaient au dessus de lui sans que son cerveau ne semble intéressant de retenir l'information transmise. Il continuait, perdu dans ses pensées, de croquer dans la pomme dont il venait de se saisir, laissant le temps couler autour de lui, passif. Cette technique il l'avait déjà expérimenté maintes fois et cela lui avait même déjà été utile par le passé. Il ralentissait sa respiration, s'efforçait de relâcher tous ses muscles et laissait tout son poids retomber sur ce qui le soutenait, que ce fut le sol ou, comme ici, un fauteuil. Ainsi son esprit était dépollué de toute une série d'informations subsidiaires qui fatiguait la pensée des hommes. Cela lui permettait de trouver des solutions aux problèmes qui lui semblaient les plus inextricables ou encore de se calmer rapidement après un effort intense. Cela lui rappela que lors de sa fuite d'avec les dunlendings, il était resté 9 heures allongé dans un fourré sans émettre le moindre mouvement, dans cet état semi-végétatif. Il n'avait même pas assimilé le temps qui s'écoulait et il aurait pu lui sembler qu'à peine 2 minutes s'étaient écoulées, ou bien autant de mois.

Enfin le roi semblait en avoir finit avec le nain, mais ce ne fut pas cela qui "réveilla" Narmacil. Un homme venait de s'adresser à lui. Il lui fallut du temps pour appréhender les paroles de son interlocuteur. Non pas qu'il fut lent d'esprit, mais le retour à la pleine conscience prenait un certain temps, d'autant que son cerveau rechignait à quitter l'état de repos qu'il ressentait.

« Ne seriez vous pas ambassadeur dans la Cité Blanche ? »

Dès que l'ambassadeur eut appréhendé pleinement les paroles de l'homme, il le reconnut ...

-Si je le suis, seigneur Mithrandir. Quand à vous, nul homme qui ait côtoyé pour un peu la cité blanche ne saurait vous confondre ou ne pas vous connaître. Je n'avais pas connaissance de votre présence ici, sans quoi j'eus sans doute cherché à vous rencontrer plus tôt, quoique cela ait pu vous déranger outre mesure. Votre conseil est légendaire parmi ceux qui vous connaissent sans que vous vous ne les connaissiez. Pour les autres, il n'est pas possible de parler de légende lorsque cette sagesse leur est déjà dispensée.

Narmacil dut s'interrompre, bien qu'il ait eu grand plaisir à converser quelques temps avec le mage, mais qui sait, peut-être aurait-il la possibilité de le faire plus tard. Le roi venait de l'appeler auprès de lui, presque simultanément qu'il ne le fit avec Mithrandir.

" Narmacil Dunadan... Ambassadeur d'Arnor... J'ai bien connu un certain Halbarad Dunadan, descendant du compagnon d'Elessar, un grand capitaine et un ami. Qui nous a quitté trop tôt hélas... Quelqu'un de votre famille ?"

-Oui certes altesse. Il est mon cousin, bien que vos paroles me troublent et me dise qu'il n'est plus le cousin de quiconque en ce monde. Cela faisait bien longtemps que je ne l'avais plus vu, je désirais d'ailleurs le rencontrer, et j'avais le projet ardent d'aller le voir durant mon séjour en ma demeure. La nouvelle que vous m'apportez là me fait saigner le coeur. Mais je ne suis pas ici pour me lamenter de la mort de celui qui, mon sein et mon esprit en sont convaincus, a connu une mort honorable pour toute personne de ma parenté. Je suis ici en votre palais, altesse, sur votre demande. Je viens donc prendre connaissance de ma mission ou de votre volonté.

Sur ces mots, Narmacil s'inclina, autant par marque de respect à l'encontre du roi que pour cacher les larmes qui lui montaient peu à peu aux yeux. La perte de son cousin l'affligeait car il avait grandit avec lui et il était devenu un frère à ses yeux.

Ce que m'apprenait Mithrandir m'inquiétait.. Minas Tirith était donc visiblement en proie à des troubles... Il fallait agir vite et bien pour éviter que la situation ne pourrisse.
Il me fallait réfléchir vite, et je ne pouvais que peu laisser mon esprit s'attarder sur la peine que ressentait Narmacil en apprenant la mort de son cousin.

" Ce que vous m'apprenez m'inquiète grandement Mithrandir.. Mon oncle et l'armée du Gondor sont en marche, mais ils avancent terriblement lentement et en suivant des chemins tortueux pour pouvoir se ravitailler. J'ignore même si la cité blanche est au courant de notre victoire dans le nord... Si ce n'est pas le cas, le pire peut arriver."

Je me levai et m'approchait d'un petit bureau sur lequel reposait du parchemin. J'y écrivit rapidement une lettre à l'adresse de Saemon.

" Narmacil... bien que votre peine soit grande, je vais vous demander de partir dès que possible pour la cité blanche. Faites y parvenir la nouvelle de la victoire, et voyez ce qui s'y passe."

Je claquais des doigts et un enfant entra. Je lui remis la lettre et il s'éclipsa.

" Mes services secrets seront prévenus de la situation... rejoignez là."

J'indiquai une petite place près des champs de la ville.

" Je préfère éviter de vous envoyer dans un guêpier... "

Je me tournai alors vers Mithrandir.

" L'idéal serait que vous l'accompagnez.. je peux vous fournir une petite escorte, mais il vous faut voyager léger. Maintenant, je comprendrais que vous préferiez rester ici.."

Le ton bien qu'amical était clair, il y avait des choses plus urgentes que de consulter les archives d'Annuminàs.

« En effet, si Minas Tirith n’est pas au courant de notre victoire dans le Nord le pire peut se présenter…D’autant plus si personne n’est là pour diriger la Cité…Tous les dirigeants sont partis lutter…C’est là une erreur stratégique majeure que nous avons négligé…Et de cette erreur peut naître un grand mal. Pourquoi donc n’ai-je pas ouvert les yeux plus tôt au lieu de rester ici à prendre du bon temps et travailler sur les archives…Je pensais que l’armée avancerait grand train, mais d’après vos dires ce n’est guère le cas…. »
« Faegum est resté dans la Cité… »
« Milindë, je n’avais guère pensé à cela non plus, mais où donc avait-je la tête ? J’aurai mieux fait de le mettre définitivement hors d’état de nuire… Son esprit ne pense que par le pouvoir, la puissance et la vengeance. Peste soit de lui… S’il est resté là-bas je pense qu’il doit y accomplir quelques méfaits pour son intérêt propre… Le fourbe ! »

Je bouillonnais refaisant de nouveau les cents pas tandis que Milindë se tenait le menton l’air songeur. Mais très vite, après le départ de l’enfant que je n’avais pas vu entrer Aldarion reprit la parole…

« Rester ici ? Je ne me suis que trop longtemps attardé. Je pensais qu’une fois ce mal vaincu nous serions en paix, mais ses racines sont bien plus profondes que je ne l’imaginais et quelque mal peut encore se produire… Mon cœur s’obscurcit à cette pensée… Non mon ami je ne resterai pas… J’irai grand train avec Namarcil, et je pense même que nous pourrions nous passer d’escorte… Il faudra juste fournir un cheval très rapide à Namarcil a moins que celui-ci en ai déjà un… »

Décidemment, la nécessité se présentait toujours quand on s’y attendait le moins, voila pourquoi je devais toujours me tenir prêt à être parti dans l’heure… Comprenant la situation Milindë s’avança vers moi et me susurra :

« Mithrandir, je vais de ce pas empaqueter nos affaires pendant que tu régleras les détails de l’expédition avec Aldarion et Namarcil, puis tu viendras et nous partirons, ne discute pas, je viens et c’est ainsi. Si la Cité Blanche est en danger je veux être là. C’est devenu ma demeure et je m’y sens chez moi, notre Tour me manque qui plus est…Et je ne sais pas ce qu’il est advenu de notre ami Amandil…Je ne puis voir ce qui s’y passe… Ma clairvoyance se heurte à quelque chose…je pense que c’est ton cas…Allez je me charge de cela. »

//J'ai manqué à tous mes devoirs et oublié de poster mon absence, autant pour moi ...//

Narmacil attendait devant Aldarion ... Sa réponse fut sans équivoque, bien que son ton ne devint pas autoritaire au-delà de ce qu'il lui fallait être. Il avait toujours su s'adresser comme la situation le requérait à ceux qui se trouvaient devant lui.

" Narmacil... bien que votre peine soit grande, je vais vous demander de partir dès que possible pour la cité blanche. Faites y parvenir la nouvelle de la victoire, et voyez ce qui s'y passe."

Dunadan s'inclina. De toute façon, son cousin mort, il ne le ramènerait pas à la vie en s'apitoyant sur son sort. Il était bien décidé à accomplir sa mission et à s'en acquitter avec la même efficacité que celle qui l'avait fait gravir les échelons de la diplomatie jusqu'à Aldarion et Mephisto.

" L'idéal serait que vous l'accompagnez.. je peux vous fournir une petite escorte, mais il vous faut voyager léger. Maintenant, je comprendrais que vous préferiez rester ici.."

L'idée réjouit Narmacil mais la réponse plus encore ...

« Rester ici ? Je ne me suis que trop longtemps attardé. Je pensais qu’une fois ce mal vaincu nous serions en paix, mais ses racines sont bien plus profondes que je ne l’imaginais et quelque mal peut encore se produire… Mon cœur s’obscurcit à cette pensée… Non mon ami je ne resterai pas… J’irai grand train avec Namarcil, et je pense même que nous pourrions nous passer d’escorte… Il faudra juste fournir un cheval très rapide à Namarcil a moins que celui-ci en ai déjà un… »

-Je ne dispose plus de rien seigneur Mithrandir, du moins jusqu'à Minas-Tirith dirais-je. J'aurai donc grande nécessité d'un rapide coursier si je dois vous suivre. Et j'irai avec une joie redoublée avec vous jusqu'à la cité blanche et cela peut-être pourra atténuer le chagrin qui est le mien. Allons donc sur le champ puisque la situation l'exige !

Narmacil n'attendait plus qu'un signe ou un ordre du roi pour partir vers le Gondor ...

J'avais donc mes deux messagers, ils ne devaient plus perdre une seule seconde et partir vers la cité blanche.

" Ainsi soit il... Allez vite et bien, beaucoup de choses dépendent de vous, et nous pouvons craindre le pire. Narmacil, si vous ne trouvez pas de coursier auprès de Mithrandir, n'hésitez pas à passer au écuries royales."

Je m'approchai d'un petite table basse et j'imposai mon sceau sur un morceau de parchemin.

" Avec ceci ils vous donnerons ce dont vous pourriez avoir besoin pour mener à bien cette mission.."

J'en avais fini, ils pouvaient partir, aller vers leur destin, vers Minas Tirith la cité blanche...
Je leur donnai congé et je m'approchai de mon Chambellan.

" J'en ai fini pour les audiences aujourd'hui, je suis las et je n'aspire qu'à me reposer."
Il acquiésa et fit passer le message aux gardes. Il faudrait revenir le lendemain.