Retrouvailles avec la Tête.

Ils passèrent la garde, et arrivèrent sur le parvis du Palais du Roi. Montés sur leurs puissantes montures, ils redécouvrirent la Tour d'Echtelion, toute de blanc vêtue, scintillante dans le ciel azur. Et l'Arbre Blanc, royal.

Nârwel n'avait reconnu aucun visage, même les Gardes de la Fontaine lui étaient inconnus. De toute manière, peu de garde, même de la Fontaine, l'aurait, reconnu. Il ne passait quand de rares occasions par la voie royale.

Mené par Daren, il descendirent de cheval devant l'escalier fait de cette neige qui ne fondait jamais, le roc de Minas Tirith. Il laissa le fils d'Ërol à l'écuyer. C'était un jeune cheval insouciant et courageux. Alors qu'il gravissait déjà la première marche, Nârwel laissa sa main trainer sur le poitrail de l'animal qui hennit affectueusement.

Il rattrapa Daren dans l'escalier, et la porte du Palais s'ouvrit devant eux. Un garde de la citadelle s'approcha, salua Daren. Puis se tourna vers Nârwel.

"Vos armes s'il vous..."

L'homme croisa le regard dur du Lieutenant puis sembla hésité un instant. Finalement il se ravisa.

"Bonne journée Lieutenant." fit t-il en s'écartant.

Nârwel retint un sourire fier, Daren était devenu quelqu'un. Il gratifia le garde d'un signe de tête quand il passa devant lui.

"Bien Daren, je parie qu'il nous aura trouvé avant même que nous ne pensions à le chercher..."

Il continuèrent prirent un long couloir sur la droite. Et oscillèrent descendirent dans l'aile Nord pour rejoindre les quartiers généraux, là où était le bureau de Riven. Mais en chemin, Nârwel guettait le moindre signe, le moindre indice, le moindre mouvement, ne serai-ce que le courant d'air le plus discret. Il y a 2 ans, Gilgamesh l'avait un jour défié de le surprendre à l'improviste, au détour d'un couloir. Nârwel n'avait, bien entendu, jamais réussi à trouver le vieil homme. C'est Gilgamesh qui vous trouve, tout les agents de l'arbre blanc le savent bien.

#Nârwel

"Je savais que je vous reverrais un jour, Narwêl Rusk-Iâr." fit une voix derrière eux. Un vieil homme vêtu d'une toge bleu ciel et d'un étrange bonnet gris clar avec des motifs farfelus se tenait dans l'embrasure d'un bibliothèque. Cela avait quelque chose de bizarre. Généralement, on se tient dans l'embrasure d'une porte, pas d'une bilbliothèque, mais c'était pourtant bien d'une étagère remplie de livres qu'avait émergé Gilgamesh. Nârwel savait qu'il y avait quelques passages secrets dans le chateau, des portes cachées derrière des tapisseries et tout ce genre de chose, il avait eu l'occasion d'en utiliser quelques-uns au cours de ses années de Service, mais il y en avait que la Tête gardait manifestement pour son usage personnel...

"Et suite aux événements du début de cette année, je me suis dit que je vous reverrais bientôt. Bonjour officier." ajouta t-il à la fin à l'adresse de l'homme qu'il ne connaissait pas, mais qui avait l'air passablement surpris par l'apparition inatendue du vieil homme.

"C'est Neige qui vous a vu arriver au palais." fit-il pour expliquer le fait qu'il venait déjà à leur rencontre. Mais son regard malicieux fixa également le visage de Nârwel afin de guetter la moindre réaction à l'évocation de ce nom. Toute fantasque que pouvait être son attitude, Gilgamesh était assez roublard que pour aborder ces retrouvailles de la façon la plus sérieuse qui soit.

"Mais rien ne sert de parler du passé. Je n'aime pas parler du passé. Il est bien trop vaste pour en faie une conversation sans que jene sois tenté de dévier du sujet d'une façon ou d'une autre. C'est le présent qui importe, et je ne pense pas que vous seriez retrourné au Palais Blanc sans une raison importante, Nârwel..."

#Gil #Gilgamesh

Le jeune officier eut un mouvement de recul lors de l'apparition inattendue d'une forme sombre. Il avait ensuite regardé le nouveau venu avec une certaine surprise lorsque celui ci apparut en pleine lumière. Probablement cherchait-il à définir quel âge pouvait bien avoir le personnage et d'où il avait bien put arriver eut égard au fait qu'aucune porte n'étaient visible à l'endroit de son ''apparition'' …
Lorsque Gilgamesh le salua, il s'inclina puis se recula pour laisser passer Nârwel et resta derrière son mentor pour ne pas gêner les retrouvailles du vieil homme et de son ancien agent. Pourtant, l'heure n'était pas propice aux effusions et Gilgamesh ne paraissait guère du genre à perdre son temps en fioriture. Le vif du sujet fut immédiatement abordé …

Daren baissa la tête. Le souvenir de la mort de son supérieur était encore vive à son esprit. La question de Gilgamesh ramenait inévitablement à la mort du Capitaine Riven … Nârwel et lui avaient ramené sa dépouille à Minas Tirith afin qu'elle soit enterré à Rath Dînen, dans le carré réservé aux agents de l'Arbre Blanc, avec tout les honneurs dût à son rang ...

"Gilgamesh... fit-il, presque froidement. Un jour je vous aurais."

Il présenta Daren de la main.

"Le Capitaine Riven est mort. Abattu dans ma demeure." dit-il avec une amertume étonnante dans sa voix. "Dans ma demeure Gilgamesh. Devant mon fils!"

Il tourna les talons, essayant en vain de se contenir. Il ne savait d'où venait cette colère, il savait que reprocher la mort de Riven au vieil homme n'était pas juste. Mais, il devait s'en décharger. Nârwel en avait assez d'être le survivant de toujours. Une vie heureuse et simple lui était t-elle interdite? Était t-il encore un jouet dans les mains des puissants?!

"Tout ce malheur, ces intrigues, ce mal... Tout cela aurait du être contenu! Riven et Daren me parle de nombreux troubles partout en Terre du Milieu! Vous savez à quel point le Service s'est battu pour consolidé alliance, frontières et sécurité. Pourquoi Riven... MON AMI! Pourquoi est t-il mort dans une province paumée de l'Ithilien!!"

Il tourna de nouveau les talons, manqua de bousculer Daren, et s'appuya sur le rebord d'un balcon flottant au dessus des sept niveaux de la cité blanche. Il baissa sa voix, se calmant péniblement.

"Riven avait une piste."

Le sourire malicieux du vieil homme s'évanouit sur son visage sans âge. Il se doutait pourtant bien que les retrouvailles de son ancien agent se ferait à cause de mauvaises nouvelles, il n'imaginait pas que cela le concernerait d'aussi près... Mais si au moins le meurtre de cet homme pouvait persuader Nârwel de rependre du service...
Avant que ce dernier ne prononce sa dernière phrase, il n'aurait pas su quoi lui répondre. Mais cela changeait tout.

"Alors il est mort parce qu'il avait trouvé ce que personne n'avait réussi à trouver avant lui. Trop d'événements se sont enchaînés pour que nous ayions des réponses."

Le vieil homme soupira. Il n'aimait pas avouer l'impuissance du Service. Lui-même, qui semblait toujours avoir une longueur d'avance sur ses agents avait l'air de ne pas en mener large non plus.

"L'évasion de Warin, celle de Balthazar. Elles sont liées, nous en avons la certitude. Mais ils n'ont pas laissés de témoins derrière eux... Tout ce que avons pu déterminer est que les assassins étaient extérieurs à la Cité. Et nous avons déchiffré les messages codés de Warin. Ils semblent parler d'une organisation... Mais je n'ose pas envoyer trop d'agents enquêter en missions à l'étranger de peur qu'il arrive quelque chose ici. A raison. Radamanthe a réquisitionné des agents pour partir en Rohan avec lui, où la situation est instable et une série de meurtres inquiétants a été pertétrée pendant ce temps..."

Gilgamesh marqua une pause et reprit sa respiration dans quelque chose qui ressemblait à un soupir. Il poursuivit :

"Je suis désolé pour votre ami, Nârwel. Mais nous ferrons tout pour venger la mort de Riven. Dites-moi ce qu'il avait appris."

Nârwel se calma alors qu'il repensait aux derniers mots de Risen. Silencieusement, Daren et lui y avaient penser durant leur voyage depuis l'Ithilien. Il n'avait rien trouvé. Soudain Nârwel se sentit bien ridicule. S'il avait eu la compagnie d'un Elfe, le problème aurait été révélé, plutôt qu'éclaircit.

"Canthui... Le quatrième en Sidarin."

Il se tourna vers Daren et Gilgamesh.

"Je viens juste d'y penser" fit-il sur un ton d'excuse à son compagnon et ami.

Puis, doucement il continua à l'attention de Gilgamesh.

"Risen traquait un membre de ce qui n'était qu'un spectre pour le Service. L'homme s'est jeté dans un précipice. Risen le fouilla, nota un étrange tatouage sur son épaule droite et ce mot, Canthui, écrit sur une lettre trouvée dans la poche de l'homme."

C'était un début, mais c'était trop peu. Nârwel enrageait intérieurement. Si Risen avait pu lui en parler plus longuement, plus en détail....

"Je m'en remet à vous Gilgalmesh, je sais que vous pardonnez mon énervement, et le comprenez."

Alors il s'avança vers le viel homme, se figea et demanda simplement, comme il l'avait fait durant quatre années, à la fin de chaques missions:

"Que voulez-vous de moi?"

Un silence plana, un Valar passa, sans rien dire.