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 On connait le diable à ses griffes

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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On connait le diable à ses griffes EmptyDim 13 Juin 2010 - 19:13
Il soupira longuement en descendant le long des ruelles qui menaient au quartier général des Griffes. Informations aussi nombreuses que vagues. Il ne connaissait personne de proche ou de loin qui eut pu ressembler au roublard qu’il cherchait. Un nouveau venu ? Une vieille souche qui sortait de l’ombre pour saigner à blanc le groupe de mercenaires ? Il lui fallait faire rapidement un rapport auprès de cet employeur secondaire. Ensuite il chercherait lui-même sur le terrain. Il lui fallait encore mettre la main sur ces deux gamins disparus.

Il avait regardé avec sérieux la corde que la Griffe lui avait glissée dans les mains avant de lui demander de quitter l’étale devant laquelle il se trouvait. Prudence et discrétion. Il avait quitté la place du marché pour s’effacer dans l’ombre de petites traboules.

Devant lui l’imposante bâtisse apparut mais il se garda bien de s’en approcher. Depuis qu’il avait senti le regard de la vieille radasse dans son dos il se sentait constamment observé et suivi. Il avait déjà réalisé de nombreux détours pour s’assurer de perdre tout poursuivant mais l’étrange impression ne le quittait pas depuis son départ du marché.

Il ne vit personne devant la Vieille Bâtisse. Elle semblait somnoler sous la pesanteur du soleil de midi. Les rayons de l’astre léchaient les pierres saillantes qui dépassaient ça et là. Manque d’entretien. Le groupe de mercenaires ressemblait de plus en plus à ce bâtiment – une pelote de laine qui se défait lentement. Qui était donc le chat qui s’amusait à défaire les fils ? Il ne demeura pas longtemps auprès de la résidence principale des Griffes d’Ammoth. Un mauvais pressentiment. Il emprunta une ruelle adjacente à la rue principale qui menait vers le centre de la Cité blanche. Il avait dans l’idée que les hommes à capuchon étant monnaie courante dans Minas Tirith il aurait grand mal à définir une identité à partir de ce seul détail. Cependant une chose était sûre, un seul endroit pourrait le renseigner plus sérieusement sur les faits et gestes de probables enleveurs : les tavernes. Il les ferait toutes s’il le fallait, mais ce jeunot avait forcément quelques connaissances qui s’inquiétaient de son absence et pourraient lui donner plus d’indications.

Il ne continua pas de monter et entra dans l’auberge principale de la grand ville. Bondée. Il respira une odeur de viande grillée et de graisse roussie sur le feu. L’appétit lui vint rapidement. Il aurait les idées plus claires après un bon repas. Une occasion de plus pour observer les nouvelles têtes et les marchands ambulants qui venaient se restaurer dans une longue danse folle.
Le serveur lui apporta la bière qu’il avait commandée. Même pas fraîche. Le service laissait à désirer.

Un groupe de jeunes gens entra dans la salle et s’installa non loin de lui. Une chance ? Après des minutes interminables d’une conversation insipide il comprit qu’il n’avait rien à attendre de ce côté-là. Tous les garçons de la Cité ne se connaissaient pas entre eux. C’eut été trop facile. Il s’en doutait. Il avait dans sa ligne de mire deux hommes aux airs de commerçants de pacotille. Leur bourse semblait trop pleine pour avoir été remplie de leurs seules ventes journalières. Il renifla l’entourloupe. Une espèce ce contrebandiers sans doute. Ou encore quelques déguisements pour dissimuler d’autres desseins plus obscurs…

Il soupçonnait tout le monde. Cette grosse bonne femme assis sur son arrière train plus large que sa chaise ne pouvait-elle être une matrone acariâtre voulant se venger des Griffes ? Ce vieillard en loques avait-il réellement sa place dans une auberge où les prix étaient exorbitants au regard de la qualité des repas servis – peut-être était-il lui aussi un membre d’une immense conspiration.
Il sourit de sa paranoïa aigüe. Fort heureusement elle le quitta bien vite. Il regarda un peu béatement sa bière en l’accusant de tous ses maux. L’alcool, sans aucun doute frelaté, lui montait à la tête et il avait divagué un temps.
Il reprit ses esprits et regarda avec plus de discernement le groupe de marchands suderons. Que venaient-ils faire ? Il n’eut pas pensé possible de les trouver ici. Leurs mœurs n’étaient-elles pas si différentes de celles des hommes du Gondor ?
« La soif nous rend tous égaux devant Eru ».

Riches habits. Regards francs et avec un air de supériorité qui ne lui revenait guère. Ils étaient sûrs d’eux. Leurs manières lui rappelaient celles des petits nobliaux en manque de pouvoir qu’il avait pu rencontrer dans les contrées du Rohan. Sauf qu’en matière de pouvoir les suderons manifestaient toute leur magnificence sans discrétion aucune. Marchands opulents venant réaliser de grands contrats. Que venaient-ils chercher à Minas Tirith ? Armes, liqueurs, esclaves ? Il eut un doute. La Griffe au marché lui avait parlé d’orientaux ayant engagé un homme usant d’un manteau à capuche en plus de mercenaires. Pourquoi chercher tant de protection dans une cité dont les hauts niveaux étaient farouchement protégés par une milice zélée… si ce n’était pour faire affaire dans les bas niveaux ou engager quelques voyages intrigants.

Que de pistes innombrables. Il garda un œil sur ce petit groupe d’hommes tout en observant les allées et venues des personnes qui circulaient dans l’Auberge.

Il dut rester moins d’une minutes perdu dans ses pensées. C’est en sursaut qu’il réalisa que la mécréante du marché le regardait de ses yeux noirs et globuleux. Elle s’était assise à ses côtés sans avoir rien commandé. Elle le gratifia de son sourire édenté. Compris. Sa pitance contre d’autres informations. Il fit signe à l’aubergiste pour qu’il lui rapporte deux repas plutôt qu’un.

- Alors chéri, tu t’es languis de moi ?

Il ne répondit pas et serra simplement les dents. Trop en colère pour se contenir réellement il craignait en lui adressant la parole de ne pouvoir se retenir de la mordre.

- Chéri, t’as mis les pieds dans la merde en acceptant de travailler pour ces catins de Griffes. Tous des truands chéri… le minot valait pas mieux que les autres, petite gueule d’amour en sucre. Il se fait manger par plus gourmands que lui. Doit chier dans son froc chéri. Un miston de moins, ça fera pas grande différence. La cité grouille de mioches…


Ses mots furent calmement énoncés. Une colère froide se reflétait dans ses yeux.

- Tu manges, tu parles et tu dégages catin ou la prochaine nuit sera la dernière pour toi.

Un nouveau rire tonitruant. « Quelle grande gueule ! ». Les suderons lui jetèrent un regard froid et empreint de mépris. Finie la discrétion. « Fieffée salope». Il se retint d’en penser plus. Il n’était pas temps de tout gâcher pour un orgueil mal placé. Il ravala sa fierté et écouta le rire de la jeune femme s’étrangler dans sa gorge puante.

- Menaces en l’air chéri. Ton affaire va mal …
- La tienne ne se porte pas mieux.


Son gloussement se transforma en une toux grasse. Il avait touché juste. La radasse revenait le voir pour échanger des informations contre monnaie courante. Son étale de bijoux protecteurs ne devait pas lui rapporter suffisamment pour faire l’aguicheuse avec tout le monde. Elle profitait de sa situation pour le mettre mal à l’aise mais elle ne devait pas agir inconditionnellement avec tout un chacun.

- Tu balances tes pièces chéri, je mange, je parle et je m’en vais…

Elle repoussa nonchalamment sa lourde chevelure sur ses épaules avant de mordre sans plus de manière dans une miche de pain et un morceau de viande. Elle le répugnait. Cette jeune femme était l’antithèse complète de la féminité. Il posa des pièces sur la table. A peine de quoi lui payer son prochain repas. Mais il ne lui donnerait rien de plus aujourd’hui.

- Ta capuche travaille pour quelqu’un chéri…

Il s’en doutait, mais manquait l’information la plus importante.
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On connait le diable à ses griffes EmptyDim 4 Juil 2010 - 12:18
HRP : réorientation du RP face à l’absence prolongée de Silence.

L’information ne vint pas. La garce assise à ses côtés demeura muette en finissant d’achever un repas trop rapidement englouti. D’un revers de main elle essuya du jus de viande dégoulinant sur sa joue. Il détourna le regard. Une immondice bipède. Il eut un élan de compassion pour les assassins des bas quartiers de la Cité Blanche. Leurs actes aussi violents et cruels étaient-ils relevaient de la mission de service public à certains égards. Il eut été plus rassuré s’il avait su la jeune femme assassinée. Son attitude sans grâce et sa suprême désinvolture le rebutaient. Il en était d’autant plus troublé qu’il était probable qu’elle travaille pour une personne de peu de vertus. Il n’aurait pas été étonné de la retrouver dans une ruelle fréquentée par des créatures possédant les clefs du septième ciel.

Il tenait toujours fermement sa bière et la leva pour la finir d’un trait. Il reposa la pinte sur la table de bois et se leva. Les pièces qu’il avait posées sur la table avaient disparu depuis longtemps dans les loques colorées de la jeune femme. Ses dents s’acharnaient à déchirer les derniers morceaux de viande sur un os. Une chienne face à sa pitance.
Debout à côté d’elle il posa doucement sa main sur le sommet de son crâne et enfouit ses doigts dans la chevelure épaisse de la démone. Il referma son étreinte et tira doucement en arrière la tête féminine. Il rapprocha son visage du sien et parla à voix basse en feignant de lui susurrer des mots doux. Toute l’assistance aurait pu penser à un dernier échange discret entre deux amants.

- Demain soir au même endroit, contre un autre repas. Je t’ai vu maquerelle … et jamais plus je n’oublierai tes traits. Feint de ne pas m’avoir compris et je m’arrangerai pour que ne tu puisses plus répandre ton venin dans ces rues.

Il relâcha la tête de la sorcière édentée et sortir calmement de la Taverne.
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