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 Selon la bête, la clochette

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Dwilidan
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Dwilidan

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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyJeu 27 Jan 2011 - 17:37
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Le cri d'une féminité extrême de l'elfe tira Turlan d'un doux rêve où il était dans ce qu'un nain pouvait nommer le paradis: de la bière, des Gobelins et sa hache. Sa vision utopique s'estompa tandis qu'il ouvrait les yeux, redécouvrant petit à petit la lande désolée qu'il avait laissé durant la nuit à la fin de son quart.

Il se redressa donc sur ses courtes pattes, prêt à en découdre. Sa mauvaise vue et sa petite taille firent qu'il ne vit rien de ce qu'il se passait et il devait donc uniquement se fier aux commentaires des autres. C'est ainsi qu'il assista par procuration à la soudaine disparition de leur "bête" qui ne semblait pas si bestiale que ça étant donné que Garban avait spécifié qu'elle se déplaçait sur deux pattes, un Orque ou une créature comme celle-ci donc; voilà qui rassurait Pied-de-Fer qui n'aimait pas avoir affaire à des créatures inconnues.

Le nain descendit prudemment de la colline, sans oublier pour autant ses armes, afin d'aller voir de plus près la mystérieuse disparition. Un puits se trouvait à peu près à l'endroit où avait disparu la bête, selon toute logique c'est donc là qu'elle devait se trouver. Sans plus attendre Turlan sortit une corde d'une dizaine de mètres de son sac et la fixa solidement à l'aide du grappin qui se trouvait à son bout.

Il se saisit d'une des torches qui restait, ils devraient tout de même les économiser tant il en restait peu, avant de se retourner vers le reste du groupe:

"Bon les gars, qui aime l'aventure me suive! Je vous conseille de vous munir d'une torche, le noir peut faire peur alors si en plus on a des chances de croiser des méchant."

Ces paroles prononcées il commença sa descente, son sac à doit pendant mollement dans son dos, c'était partie pour l'aventure dans le noir, voilà qui n'était pas pour lui déplaire à lui, le nain des profondeurs.
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyVen 28 Jan 2011 - 18:58
Il avait également observé avec attention la créature qui avait mystérieusement disparue. Aoreth en était arrivé aux mêmes conclusions que Garban, c'était certainement un Orc ou du moins une créature qui y ressemblait. Étonnant d'ailleurs, car cette espèce ne se déplaçait de jour que par nécessité, car ses représentants craignaient l'aveuglante lumière du Soleil. Il détestait ces immondes créatures, et pour cause, il en avait déjà tué plusieurs dizaines pendant tous ses voyages, et continuerait jusqu'à une mort probable. Des jours sombres devaient de profiler à l'horizon. Mais il aurait tout le temps pour ces méditations une fois ce fléau éradiqué, même si il doutait fortement que cette créature soit la bête si terrifiante qu'ils recherchaient tous. Le capitaine leur raconta l'histoire d'un vieux puits qui se trouvait ici autrefois et à peine avait il eu le temps de réaliser le danger qui les guetterait que le Nain, décidément jamais à la traine, avait déjà dévalé la colline et entamait sa descente dans les profondeurs de la terre. Aoreth qui s'était préalablement muni d'une torche et qui avait gardé son épée au fourreau, entreprit de le suivre avec prudence. Quelques minutes plus tard, il était arrivé en bas, et se trouvait juste à côté de Turlan. Malgré la lueur des torches, on n'y voyait pas clairement à 10 mètres. Attentif, le rôdeur fixait de ses yeux aguerris, l'obscur chemin qui se dévoilait devant eux, s'attendant à voir surgir des ténèbres leurs peurs les plus secrètes. Il attendit que les autres compagnons arrivent et se risqua à prononcer quelques mots, inutiles certes, mais il jugeait néanmoins bon de le rappeler.

Restons prudents surtout. Qui sait ce que ce lieu maudit nous réserve.... Pas qu'un orc si vous voulez mon avis.

Aoreth regarda le Naugrim un instant et sourit sous son capuchon. Ils avaient avec eux le courage des Humains, l'entêtement et la force des Nains, ainsi que la puissance des Elfes. Avec de tels équipiers, rien ne pourrait les arrêter. Restait à savoir qui de l'orc ou de la compagnie trouverait l'autre en premier....

La traque commençait.
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMar 1 Fév 2011 - 23:09
Hendumaica, sur ses gardes depuis la découverte de la bête, alla rejoindre la compagnie dans les tréfonds du puits. Il descendit le corde pour se laisser tomber légèrement sur le sol humide. L'elfe n'aimait pas cet endroit sombre et profond, il avait beau être habitué à l'étouffante noirceur et à l'étroitesse de l'environnement de la Forêt Noire, il préférait et préférera toujours un entourage sylvestre dense qu'un endroit rocheux humide qui, de surcroît, est souterrain et probablement habité par des orques ou autres bêtes.

- Quoi que le Court-Sur-Pattes en puisse dire, je n'apprécie pas du tout cet endroit!

Ce beau commentaire de l'Elfe fut suivi d'un grognement caractéristique qui ne fut pas considéré comme une menace, seulement une réponse du Nain.

Les rôdeurs continuèrent à avancer dans les sombres décombres de l'endroit. Ils passèrent par divers couloirs souterrains formant une sorte de labyrinthe de pierre. Ils eurent longtemps marché et couru dans ce dédale abandonné sans aucune trace de la bête.

- Nous marchons ici depuis que la barque du midi à déchiré les premiers nuages de la journée et désormais elle doit avoir atteint son apogée au-dessus de nos têtes, même si nous sommes incapables d'en voir la lumière. Mais voilà où je veux en venir: nous n'avons encore rien trouvé, peut-être avons nous fait fausse route à travers ces dédales.

Après que l'Elfe eut témoigné, tous les autres, y compris le Nain, s'entendirent sur ce point et ils firent demi-tour, ce qui leur fit tout de même perdre un temps précieux. Une fois sur une nouvelle route, ils poursuivirent leur chemin, mais la noirceur déjà accablante du tunnel s'épaissit d'avantage. Ils commencèrent à entendre des sons lointains, puis des bruits sourds et même des voix. Ils prêtèrent l'oreille et entendirent des bruits de pas se rapprochant de plus en plus. La compagnie n'eut qu'une chose en tête pour le moment: la fuite. Ils empruntèrent le plus discrètement possible le prochain chemin. À leur grand malheur... une impasse!
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyLun 7 Fév 2011 - 15:33
Il en va des sons comme de la mort ; ils n’effraient que les hommes qui ont de l’imagination. L’air lourd des dédales sous le puits étouffa les premiers signes de précipitation. Les bruits de pas n’avaient pas été entendus car ils se superposaient parfaitement au rythme saccadé de ceux du petit groupe. L’elfe fut le premier sensible à ces bruits étranges et suspects, manifestations audibles d’une présence étrangère. Des chuintements avaient suivis. Des cliquetis. Les sons se répercutaient sur les cloisons humides et lugubres comme autant d’échos funèbres, promesses d’une mort imminente. Les voix se révélèrent être des cris, des aboiements, des paroles gutturales qui ne faisaient pas sens pour le petit groupe de fuyards pris aux pièges dans ce vaste tombeau.

Garban sourit à part lui. Cette vermine étrangère ne savait pas ce qu’elle faisait. Ils pouvaient bien le traiter d’incompétents et de lâche, ils fuyaient tous aveuglement dans la même direction. Ce fut l’elfe qui signala l’impossibilité de continuer plus avant. La torche qu’il tenait s’époumonait pour sauver les quelques flammèches qui crépitaient encore dans l’obscurité. Bientôt ils seraient dans le noir le plus complet, sans échappatoires possibles. Le capitaine Garban n’aimait guère cette situation. Elfe et nain voyaient mieux que les humains dans le noir, et manquer d’un œil ne vous aidait pas. Si jamais l’attaque était effective il ne pourrait que se débattre aveuglement en espérant toucher une cible avant que de sentir le fer trancher sa chaire. Il ressentit la même appréhension chez ses compagnons d’infortune. Le sentiment d’être pris au piège avait envahi tout un chacun. Ils étaient faits comme des rats. Ils s’étaient jetés dans la gueule béante d’une créature infâme qui ne demandait plus qu’à les acheminer jusqu’à son estomac.

Tous se retournèrent pour faire face après qu’ils eurent pris conscience qu’ils étaient dans une impasse. Un grognement sourd continuait d’embaumer l’air de terreur mais tout autour le silence s’était fait plus pesant. L’attente. Insoutenable. Les flammes de la dernière torche n’éclairaient pas à plus de trois ou quatre mètres. Des bruits de pas, des griffes sur le sol. Un son de métal. Est-ce qu’ils faisaient véritablement front contre une bête ? Des étincelles. Plus loin quelque chose ou quelqu’un avait tiré un long cimeterre et la frottait régulièrement contre les murs. Le métal laissait jaillir des myriades de petites lueurs rouges et oranges. Chaque fragment de lumières faisait émerger une forme. Les grognements lupins cessèrent. La forme continua d’avancer : elle marchait debout. Etait-ce l’orc ou l’huruk qu’ils avaient vu disparaître plus tôt dans la journée ? Cette forme semblait plus petite, plus menue. Un gobelin ?

- Qui du petit ou du menu, qui du vilain ou du barbu sera le premier à être mangé cru ?

Un ricanement s’acheva en borborygmes. L’ombre noire continua d’avancer jusqu’à la limite de la visibilité du groupe. Un visage émacié et disgracieux fut éclaboussé par la faible lumière de la torche. Une puanteur nauséabonde émanait du corps étranger. Puis la totalité du long couloir de roches fut empli de l’odeur pestilentielle de cadavres.

Il y eut un horrible cri aigu. Les étincelles furent plus nombreuses et l’horrible petite chose se jeta avec fureur sur la main de l’elfe qui tenait encore le brandon. Ses dents fines et aiguisées pénétrèrent la peau tendre et s’enfoncèrent profondément dans la chaire. La lumière chût et la torche s’éteignit en butant contre la dalle froide sur le sol. Le néant s’empara de la scène de combat. Des grognements étouffés continuaient de manifester dans le noir que la chose qui avait bondi s’acharnait sur le bras de l’elfe. Plus loin dans l’obscurité des petits points brillants apparurent. Une paire d’yeux, puis deux ou trois autres. Cinq ou six formes comme celles qui avaient sauté sur Hendumaica se rapprochèrent en jetant dans l’air des glapissements de joie. Ni langue ni mots, uniquement des cris de satisfaction, de folie. Ces sons ne laissaient plus part au doute – ni bête ni huruk haï ici bas, mais véritablement une bande affamée de gobelins en proie à la démence.

Tous se jetèrent spontanément sur les hommes présents. Arc-boutés, courant de leur manière si particulière, ils bondirent ici et là mordant et crachant. Trois sortirent des lames. Mais dans le noir … que pouvait bien en savoir les combattants étrangers ?
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Sirka Zanjîr
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 9 Fév 2011 - 9:55
Sirka ne put s'empêcher de hausser un sourcil face au spectacle navrant qui se déroulait devant ses yeux. Quel peuple étrange... s'entêter à soigner un mourant dont l'esprit se perdait en futiles déblatérations... Si on lui avait demandé son avis, elle aurait proposé à tout cela le meilleur remède : l'acier. Mais fort malheureusement pour lui (ou fort heureusement, tout dépend de ce qui l'attendait de l'autre côté de la barrière), on ne demanda pas le moindre conseil à la guerrière orientale. Peut être craignait-on la prétendue -et totalement injustifiée!- cruauté de sa race... Il n'empêche que dans ce genre de situation, mieux vaut abréger les souffrances du pauvre agneau à partir du moment où il n'est plus d'aucune utilité à la communauté. Sait-on jamais, on peut tirer un fort bon prix du contenu de sa besace, et tout le monde y trouve son compte. Vraiment dommage qu'elle n'ait pas son mot à dire...


    Hurlements. Nuit sanguine.
    Vertiges, nausée... Et Quelques éclaboussures sous la bruine.

En moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, la guerrière s'était éclipsée. Elle contourna rapidement la cloison de la taverne pour rejoindre un coin à l'abri des regards pour y vomir de tout son saôul. Du sang ainsi qu'une substance noirâtre poisseuse se mêlèrent au mélange déjà très savoureux. Quelle poisse...
Les quelques secondes qui avaient précédé son malaise connurent l'arrivée d'un elfe, d'une beauté que toute femme normalement constituée aurait considérée comme inégalable, mais qui en l'occurrence n'inspirait à Sirka qu'un peu plus de dégout et de froideur. Alors qu'elle prenait soin d'attacher sa crinière au-dessus de sa tête à l'aide de quelques ficelles en laine noire, lui vint à l'esprit la possibilité de mander l'aide de l'elfe. Les capacités médicinales de ces odieuses créatures étaient tout aussi réputées que leur grande beauté! ... Bon. En ce cas, mieux valait écarter cette option. L'orientale passa donc dix bonnes minutes à cracher ses tripes derrière l'auberge. Pendant de laps de temps elle perçut quelques exclamations provenant de l'intérieur. En tendant un peu l'oreille, et en ignorant tant bien que mal la sensation de brûlure qui parcourait tout son corps, elle parvint à comprendre l'idée générale: partir à la caserne chercher elle ne savait quel manant, et partir embrocher la bestiole. Simple, concis. Tout ce qu'elle aimait. Mais voilà, son état ne lui permettait pas, en cet instant précis, de suivre la troupe et participer à la grande sauterie. Elle jura, furieuse. Si son état ne s'améliorait pas, elle perdrait leur trace et pourrait passer le restant de la nuit à noyer son manque d'aventures dans la boisson. Ce qui était, en soi, une très mauvaise idée compte tenu de tout le reste du script.

Quelle saloperie! Deux semaines qu'elle crachait cette répugnante mixture noire, quand elle ne la vomissait pas. Deux semaines que des vertiges la prenaient plusieurs fois par jour, que sa gorge était éternellement sèche, que ses muscles parcourus de spasmes la faisaient souffrir par une brûlure indéfinissable... et sûrement inexistante. Elle se savait malade. Son corps était glacé. Frissonnant. Sa peau violacée par moment au niveau des lèvres. Pourtant cette impression de chaleur persistait. Elle ne savait quoi faire. Et si elle en parlait à qui que ce soit, on la prendrait pour folle. Elle ne pouvait se permettre de faillir à sa tâche. Il lui fallait prendre la route du Sud et retourner au Rhûn dans les prochaines semaines. Mais avant toutes choses, finir de faire ses preuves et ramener coûte que coûte un trophée... Un oeil, une dent... peut importe, du moment que la chose appartenait à la Bête qui terrorisait l'Arnor.

Après avoir craché la dernière goutte de sang que pouvaient contenir ses tripes, la jeune femme se redressa en grimaçant, puis prit une longue inspiration. Ainsi qu'une longue gorgée du thé froid qui restait au fond de sa gourde. Elle fit un geste pour la raccrocher à sa large ceinture. Mais s'aperçut en baissant les yeux que l'objet lui avait glissé des doigts. Elle se baissa pour la ramasser...

L'aube pointait lorsque Sirka se redressa, ses doigts encore crispés sur la gourde vide. Les dernières heures? Quelle dernières heures? Le néant, oui. Le trou noir. Comme une nuit sans rêves. Il ne lui fallut que quelques secondes pour se rendre compte qu'elle avait perdu connaissance. L'humidité de sa chevelure lui révéla qu'elle avait passé tout le restant de la nuit sur l'herbe fraîche qui séparait l'auberge du sous-bois le plus proche. Elle jura. Furieuse. Comment pouvait-on être aussi faible?! Elle ne tremblait devant aucun châtiment, quelle qu'en soit la cruauté, et voilà qu'une petite grippe passagère la clouait au sol pendant plusieurs heures. C'était un comble pour une cavalière de sa trempe!

Aussitôt relevée, elle siffla. Scruta le ciel. Quelques secondes suffirent pour qu'une silhouette ailée commence à tracer de larges cercles au-dessus de sa tête. Elzir vint poser ses serres sur le gant que sa maîtresse tendait. Elle murmura ce qui semblait être des indications dans la langue de ses terres, puis le rapace bondit et fila en direction du puits. L'orientale se hâta de rejoindre sa monture, sur laquelle étaient resté son épée et son bouclier, et suivit son ami jusque sur la colline, pour ensuite découvrir quelques ruines de ce qui devait être un ancien village, ou un campement étrangement dressé. Elzir se posa sur un muret, juste à côté d'un trou béant qui n'inspirait absolument rien à la guerrière mais dans lequel elle sentait qu'elle allait devoir s'aventurer. La bande hétéroclite d'intrépides aventuriers devait avoir disparu dans la gueule béante de ce... cette caverne... ou elle ne savait quoi, sous l'oeil attentif d'Elzir. Une corde était là pour en témoigner. Soit...

Le faucon, en bon volatile qui se respecte, refusa catégoriquement de pénétrer dans ce sous-sol étroit et puant. Sirka ne lui en tint pas rigueur, même si elle était intimement persuadée que les choses eussent été plus faciles avec son compagnon. Mais soit...

Après s'est munie de son épée, son bouclier et une torche, elle laissa sa monture brouter paisiblement et descendit sans plus attendre. Les relents poisseux lui donnèrent la nausée. Comme si elle n'était pas déjà assez mal en point. C'est quand même fou! Ils auraient pu trouver une destination un peu plus idyllique! Une forêt luxuriante ou une île paradisiaque, mais non, cette foutue bête devait se terrer dans le sous-sol le plus immonde et putride de la région! Trop préoccupée par ses pensées, Sirka ne fit pas attention et mit les pieds dans une flaque à la couleur hideuse, qui sentait à la fois la crasse, la vase et le sang. Et si ses compagnons avaient déjà été supprimés? Quand? Comment? Et par quoi... Cette pensée lui fit froid dans le dos. Elle regretta un moment de se retrouver seule dans cette caverne... puis comme à chaque fois que la peur commençait à s'insinuer dans ses entrailles, elle ressentit le besoin de la changer en haine et de s'en prendre à la première chose qui lui venait à l'esprit... Cette caverne l'insupportait! Etroite, nauséabonde et froide. La guerrière eut un second regret: avoir pris la mauvaise habitude de n'être que très peu vêtue dans les moments où l'inverse eut été très utile. Elle poussa le pas pour se réchauffer, emprunta divers couloirs, en évitant toujours de s'enfoncer dans les profondeurs. Elle préférait rester près de la surface. Peut être que ses compagnons avaient fait de même. Elle l'espérait. Quoi qu'il y avait un nain parmi eux...

Finalement, fatiguée par une marche silencieuse d'un ennui mortel et par la froideur des lieux qui se faisait de moins en moins supportable pour une orientale, elle eut la négligence de ne pas regarder où elle mettait les pieds, et bien entendu trébucha dans elle ne savait quelle protubérance de malheur. Elle jura en heurtant le sol. Puis nota quelques bruits bizarres venant d'en dessous. Des bruits infimes mais certainement très proches pour qu'elle ait pu les percevoir... Sa torche roula quelques secondes sur le sol, et disparut. L'hypothèse d'une flaque "d'eau" s'effaçait immédiatement, car la flamme ne s'était pas éteinte en chuchotant, elle avait juste disparu. D'autres bruits se firent entendre. Des bruits métalliques. Et un cri. Tout cela en une ou deux secondes. La situation devint limpide. Elle avait retrouvé ses amis. Mais le service d'accueil n'était pas particulièrement chaleureux. Elle s'approcha de ce qu'elle devinait être un trou. La torche s'était éteinte, cette fois surement tombée dans un trou plein de ce liquide poisseux, mais Sirka distinguait très bien les bruits d'un combat. Elle allait rejoindre son équipe lorsque... quelque chose de petit, rapide et certainement très tranchant effleura son visage. Elle était repérée. Fort heureusement pour elle ces créatures grognantes et couinantes n'avaient pas l'adresse d'un elfe. Elle se recula de façon à être hors d'atteinte et prit quelques secondes de réflexion. Il fallait qu'elle trouve un moyen de redescendre d'un étage... mais dans ce cas elle prenait le risque de tomber inopinément sur ces répugnantes... choses.

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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 9 Fév 2011 - 13:36
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Des Gobelins! La seule race qui pouvait unir un Nain et un Elfe dans l'adversité, la seule race qui était l'ennemie de toutes les autres, la seule race....enfin bref des méchants quoi. Turlan serra son poing sur son arbalète, trop crispé pour réagir, trop heureux peut être; cela faisait des lustres qu'il n'avait pas fait couler le sang noir de l'infâme race gobeline.

Il laissa tomber son arme de jet, inutile dans ces combats souterrains, et dégaina sa lourde hache. Un premier ennemi arrivait déjà sur lui, seuls ses petits yeux perfides luisaient dans la sombre caverne où la visibilité restait réduite, même pour un habitué de la vie souterraine comme Pied-de-Fer.

Sa hache fendit l'air mais déjà la maléfique petite créature avait disparu, rapide la petite bête mais est elle résistante? L'air vibra à l'oreille du nain, elle était derrière! Un bruit strident retentit, la lame gobeline avait raclé contre son armure, lui épargnant une blessure dans le dos. La hache de Turlan décrivit un large arc de cercle, visant à décapiter purement et simplement la créature qui se tenait encore derrière lui, étonnée de ne pas avoir entamé la protection du nain; les Gobelins n'étant pas vraiment connus pour leur rapidité d'esprit ou leur intelligence.

Finalement l'ennemi ne vit rien venir et la pauvre et innocente tête de la créature s'arracha du torse de son possesseur avec un bruit mat et sourd. Une créature en moins, restait à savoir combien il en restait.

Il se tourna vers le reste du groupe, l'elfe semblait souffrir de la main mais il avait l'avantage de pouvoir voir dans le noir, pas les autres:

"Mettez vous dos à une paroi, ces petites bêtes ont tendances à vous attaquer par derrière!"

Il illustra ses paroles en se mettant lui même dos à un mur, persuadé que cela lui éviterait quelques mésaventures venu de son dos, il continuait seulement à surveiller devant lui.
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 9 Fév 2011 - 21:18
Tout s'était passé si vite. Cela faisait quelques heures que le petit groupe explorait sans relâche l'ignoble souterrain dans lequel se cachait certainement (du moins l'espéraient-t'ils) la bête pour laquelle ils prenaient tant de risques. Les torches de la compagnie s'éteignaient au fur et à mesure qu'ils avançaient, ce qui donnait en somme une atmosphère lugubre et une ambiance de mort. La torche d'Aoreth fournit ses dernières flammes avant que ce dernier ne la jette enfin par terre, en poussant un léger soupir. Il réfléchit puis se dit qu'au bout du compte, l'elfe leur servirait de guide. Cette pensée le réconforta malgré le fait que le rôdeur fermait la marche, ce qui ne le plaçait pas forcément en sûreté. La tendance s'inversa enfin lorsque le groupe décida de faire demi-tour. A leur grande surprise, ils étaient à présent incapables de retrouver le bon chemin et déambulaient dans le souterrain en accélérant l'allure. Un peu d'exercice n'était pas pour lui déplaire mais ils auraient pu être plus discrets. En effet peu après s'être retrouvés dans une impasse (ce qui n'avait rien de bien rassurant), ils se trouvèrent nez à nez avec une bande de gobelins affamés. Combien étaient-t'ils ? Nul ne le savait avec exactitude. Pendant un court instant, la tension fut plus que palpable entre les deux camps jusqu'à ce que l'inévitable arrive. Ce fût le cri de douleur de l'elfe, sauvagement mordu à la main qui déclencha les hostilités.
Aoreth hésita un instant. L'arc ou l'épée ? La visibilité était nulle, il risquait de toucher l'elfe, voire pire, Garban !

Il se résigna donc à sortir son épée, une lame qui fut forgée par les elfes il y a des siècles et qui se transmettait de père en fils dans sa famille depuis quelques générations. Elle se nommait "Asto-Eleno" , ce qui en langage commun signifiait "Poussière d'Étoile." Elle méritait bien son nom car une fois celle-ci tirée hors du fourreau elle illumina un instant le couloir d'une brève mais intense lumière blanche qui perça l'obscurité pendant quelques secondes, révélant rapidement le nombre et la nature de leurs adversaires. C'était bel et bien des gobelins, malheureusement ayant été ébloui lui aussi il n'avait pas eu vraiment le temps de déterminer contre combien de ces viles créatures ils se battaient. Seule certitude cependant, ils étaient une bonne dizaine.

Malheureusement, même si la lumière avait effrayé quelques gobelins ou au moins semé le doute chez certains d'entre eux, celle-ci ne restait que purement décorative, car hormis ce détail l'arme du rôdeur n'était qu'une épée ordinaire. Pour illustrer cela, la lumière disparut et ils se retrouvèrent à nouveau dans l'obscurité. A ceci près du moins qu'Aoreth avait repris espoir et confiance en lui.

Après s'être placé dos au mur, suivant ainsi les conseils de Turlan le Naugrim, il fit face à son premier adversaire de la journée, qui n'était autre qu'un gobelin, rapide et mesquin.


Par Elendil ! hurla t'il en abattant sa lame vers l'ignoble créature qui le tenait en respect. Les fers se croisèrent et les coups partirent dans tous les sens. Le rôdeur était certes un épéiste plus talentueux que les orcs mais cette vermine avait l'avantage de l'obscurité et le combat fut rude et les parades nombreuses. Après un temps à esquiver les attaques rapides et sournoises du gobelin, Aoreth contre attaqua et frappa la créature du poing avant d'abattre sa lame en plein sur son crâne, qui se fendit en deux sous la violence du coup. Et un de moins !

Malheureusement pour eux, même si la compagnie donnait du fil à retordre à leurs ennemis, ils se feraient sans doute rapidement submerger si une aide imprévue ne leur était pas apportée à temps.
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptySam 12 Fév 2011 - 20:30
Un orc, un gobelin ou un huruk-haï n’ont pas la respiration rauque et haletante des animaux de proie à quatre pattes lorsqu’ils sont en chasse. Ce n’était donc ni un orc, ni un gobelin, ni un Huruk-Haï qui respirait à grandes bouffées à proximité de Sirka…

*******

Selon la bête, la clochette - Page 2 Garbanav

L’agitation ne fit que gagner de l’ampleur tandis que les combattants s’acharnaient à défendre leur chaire de l’assaut répété des gobelins. Trois ou quatre avaient été tués déjà. Deux gobelins continuèrent leurs courses dans l’obscurité avant de se rendre compte qu’ils n’avaient rencontré aucun ennemi sur leur route. Malgré le fort tour de taille du nain et l’étroitesse des couloirs, ils étaient passés entre les aventureux combattants adossés au mur. Un cri de mécontentement sortit de la gorge de la créature la plus proche du petit groupe. Son cri de rage mourut dans un gargouillis et il ne put plus donner de la voix.

Garban n’avait pas encore usé de l’épée en sa possession jusqu’à présent. D’un geste vif et adroit il s’était servi du bruit produit par le gobelin pour le repérer dans l’obscurité, le saisir par la gorge et lui faire goûter au fil de son arme. Il préservait à présent sa garde. Il était empreint d’une terreur sans nom. La situation ne l’avait pas dénué de tout sens de réflexion et il sentait au fond de lui-même que ce petit guet-apens n’était que la prémisse d’un carnage plus important. Il sentit un mouvement brusque juste devant son visage et eut un geste de recul brutal. Sa tête battit violemment le mur derrière lui et il laissa échapper un juron.

- Foutre…

Dans un réflexe de défense il jeta sa lame devant lui mais rata sa cible. Il n’aurait pas la chance de faire des brochettes à chaque coup de lame. Un nouveau juron.

- Puterelle

Caractéristique indéniable qu’il était en train de rentrer dans une rage folle dont les conséquences seraient fatalement dramatiques pour ses adversaires. Il fut un peu moins ébloui que les autres par la lueur de l’épée d’Aoreth ; n’avoir qu’un œil doit bien avoir quelques avantages… Le tintement d’un cimeterre contre le mur près de son oreille lui indiqua qu’il était la cible clairement indiquée d’un gobelin motivé par la haine et qu’il n’avait encore la tête sur les épaules que par la grâce des Valars. La suite s’apparenta à une valse folle entre deux bretteurs acharnés dont le plus humain des deux se prenait pour un chanteur de litanies paillardes.

- Chiabrena, coquebert, fort-en-cul, coureuse de remparts, sottard, merdaille … je m’en vais te trouer le …

A cet instant le gobelin rejoignit à l’instar de son parent proche les douves de Melkor dans l’autre monde. Garban lui avait judicieusement coupé les jambes à hauteur des genoux avant de lui enfoncer son épée à travers le crâne. Il ne s’arrêta d’appuyer sur la garde de la lame qu’une fois qu’il eut senti celle-ci glisser sur le mur derrière la vile créature. Il était un combattant acharné et fourbe, dément lorsque sa vie était clairement menacée.


*****

Dans l’obscurité le ronflement régulier des bronches de ce qui n’était ni un orc, ni un gobelin, ni un huruk-haï se fit plus féroce et devint un grondement sourd mais persistant. Sirka pouvait sentir un air fétide et tiède lui couvrir le visage à chaque respiration.







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Sirka Zanjîr
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 16 Fév 2011 - 1:26
    Hors de tes terres...
    Qui sait quel enfer...


Orzir! Pour l'amour de Melkor, combien de fois tes paroles peuvent-elles avoir autant de résonance lorsque la situation exigerait un minimum d'inconscience...
Quoi qu'il en soit, mieux valait ne pas chaumer. Un pépin est vite arrivé. L'orientale tendit l'oreille. Un sourire amusé passa sur son visage. Ce capitaine était d'une poésie absolument exquise. Mais il n'était pas heure à se laisser charmer par les émois lyriques du grossier personnage. Ils avaient besoin d'aide en bas. La jeune femme se redressa, tant bien que mal, l'étroitesse du plafond ne lui permettant pas de se tenir totalement droite sans risquer de finir réellement inutile. Son bouclier ceint dans son dos, son épée bien en main, elle fit quelques pas prudents dans le silence d'un couloir qui ne lui disait rien de bon. Ce même couloir qu'elle avait arpenté quelques minutes plus tôt, et qui ne lui paraissait guère plus rassurant au second passage. L'agitation du sous-ce-sol commençait à peine à ce faire plus lointaine que déjà la guerrière se crispa. La température semblait avoir subitement chuté. Pourtant ses mains étaient moites sur la garde de son épée. C'est avec une pointe d'irritation qu'elle se rendit compte que la peur s'était emparée d'elle et se glissait à présent sournoisement comme un serpent entre ses tripes. Elle n'était pas seule dans ce couloir...

Le pépin était trop vite arrivé. A son goût en tout cas. Certes, il permettait au reste de la troupe de n'avoir à s'inquiéter que de ces stupides gobelins. Mais Sirka n'était certainement pas reconnue pour son altruisme. Aussi se maudit-elle une fois de plus d'avoir été en si mauvais état ces dernières heures. D'ailleurs elle doutait que son infection ne soit en mesure de repousser la... chose matérielle et incontestablement organique... qui s'approchait. Elle fléchit lentement les jambes. Jusqu'à s'accroupir. Le glissement de la sangle de cuir sur sa peau lui valut une sueur froide insupportable. Un bruit qui lui parut tonitruant dans ce silence plus que pesant. Mais finalement elle parvint à faire parvenir son bouclier devant elle, de sorte à ce qu'il protège non seulement ses organes vitaux en cas d'attaque inopinément dérangeante, mais aussi ses précieuses jambes qu'elle avait tant de mal à garder intactes, et qui devaient pourtant l'être afin d'entreprendre son voyage de retour au Rhûn. Doigts crispés sur la garde d'acier. Phalanges blanchies par la peur. Et ce souffle... Répugnant. Effroyable. Elle en vint à se demander si finalement elle n'aurait pas préféré le ronflement d'un ivrogne de mari... à méditer. Enfin toujours était-il qu'à cet instant précis, la question ne se posait pas. D'autant plus qu'une bestiole aussi immonde ne pouvait être décemment envisagée rôtie. Perte de temps. C'en était rageant. Finalement l'irritation lui fit oublier ses craintes. Elle saisit l'une des dagues que Taorin lui avait offertes et qui demeuraient quotidiennement cachées dans son dos, retenues par les sangles de ce que les occidentaux auraient pu appeler une ceinture. Main gauche armée. Sans plus attendre, elle laissa son épée parler. L'acier décrivit une courbe, raclant au passage le mur de pierre qui, après cette constatation très approfondie, n'était pas aussi éloigné qu'elle aurait pu l'imaginer. Si ses oreilles souffrirent, son regard quant à lui fut meurtri. Car la gerbe d'étincelles produite par le choc suffit à laisser apercevoir, quelques dizièmes de seconde, une conclusion indubitable. Ils auraient besoin de beaucoup de d'assaisonnement.
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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyJeu 17 Fév 2011 - 15:41
Selon la bête, la clochette - Page 2 6db3b6ff0231

Un gobelin c'est déjà trop mais quand en plus ils sont plusieurs et on ne les voit pas c'est vraiment un comble. Toujours adossé à la paroi, Turlan attendait, guettait et épiait le moindre mouvement susceptible de provenir d'un de ses horribles opposants.

Une lueur soudaine apparue sous la terre, symbole d'une noire magie destinée à les éliminer? Non, Aoreth venait simplement de dégainer son épée et celle-ci s'était mise à briller. Encore une de ces stupides lames elfiques pour aveugle, l'odeur du gobelin suffisait à le repérer normalement. Malheureusement la lumière disparut aussi rapidement qu'elle était apparue, replongeant le froid tunnel dans son froid et son obscurité premiers.

Voyant qu'ils n'arriveraient probablement pas à s'en sortir notre ami naugrim prit les devants, abattant une fois de plus sa hache dans le vide:

"Bon moi je sors, qui aime la vie me suive!"

Cours discours pour un aussi cours personnage mais il n'aimait pas se battre quand il ne connaissait pas toutes les règles et surtout quand il ne voyait pas à qui il faisait face! Il se mit immédiatement en marche, se dirigeant vers ce qu'il espérait être le bon chemin.

Restait à savoir si c'était le bon chemin et si les gobelins allaient se désintéresser de lui, quitte à attaquer les autres il s'en fichait pas mal; il voulait juste survivre!
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 20 Fév 2011 - 15:57
Le combat faisait rage dans les profondeurs de la terre. Les aventuriers se battaient courageusement contre la horde de gobelins qui débarquait d'on ne sait où, remplie de "bonnes" intentions. Pendant l'affrontement, Aoreth se demandait intérieurement à quelle sauce ils allaient se faire dévorer. Une pensée pleine d'optimisme, qu'il jugea bon de ne pas partager avec les membres du groupe. Il n'eut d'ailleurs pas le temps de dire quoique ce soit, qu'un autre gobelin approchait, avec l'intention évidente de le découper morceaux par morceaux. Les fers se croisèrent à nouveau et la créature regretta son impertinence. Le Rôdeur lui adressa un coup rapide et précis sur l'une de ses jambes et la créature se retrouva un temps genou à terre avant de se faire purement et proprement trancher la tête par la lame elfique du Dunedain. Peu après d'autres ennemis arrivèrent en nombre et Aoreth vit le Nain quitter la bataille, les abandonnant à leur sort. Après tout celui-ci n'avait peut être pas tort, car dans l'obscurité ils n'auraient probablement aucune chance de s'en sortir.

Turlan, attendez !

Il se fraya donc un chemin à travers les Gobelins, donnant des coups d'épée de-ci de-là en guise d'avertissement. Quelques minutes plus tard, il avait rattrapé son compagnon Naugrim et fut pris d'un mauvais pressentiment. Il ne savait pas encore pourquoi mais il avait la nette impression que leurs ennuis ne faisaient que commencer.
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyLun 21 Fév 2011 - 19:27
Selon la bête, la clochette - Page 2 Garbanav

- Groubilmuiueeorul …

Ce furent à peu de chose près les derniers mots prononcés par l’un des gobelins à qui Garban venait d’ôter les membres supérieurs. Le capitaine avait la nette impression de se servir de son épée comme d’un éventail dont les femmes usent pour chasser l’air chaud. La fraîcheur des tunnels cédait la place aux prémisses d’un brasier. Des perles de sueur sourdaient de son front et de ses temps. Il se débattait encore contre une maléfique créature alors que le nain avouait sa défaite et prônait la fuite. « Lâches … ». Venus soumettre une bête sans nom et sans forme ils s’essayaient à la course à pieds, déguerpissant devant une bande de gobelins faméliques et grincheux. Des gobelins ! Ce n’étaient que des gobelins ! Les dents longues de ces aventuriers téméraires laissaient maintenant derrière eux d’interminables traînées sur le sol.

La reconnaissance ineffable de sa supériorité fut de courte durée. Garban se saisit de tout le courage qui lui restait et suivit promptement le rôdeur et le nain.

- Foutre ! Misérable ordure des basses fausses, bouffeur de purin … merdaille de Melkor !

Le capitaine Garban avait été mordu. Il y eut distinctement trois sons successifs : le tintement métallique d’un casque qui tombe sur le sol, le bruit mat d’une tête qui tape contre un mur, et un craquement sonore, signe distinctif qu’il ne restait de la tête que le nom.
La capitaine cracha au sol et continua sa course dans le noir derrière les deux plus courageux de la troupe. Il ne savait guère ce qu’il était advenu de l’elfe, et très franchement, il s’en moquait. Si ce gringalet au poil blond s’était sacrifié pour leur sauver la peau c’eut été une belle affaire. Mais il doutait de l’altruisme de cette blondasse efféminée. Il n’aimait pas les elfes.
Le courage et la folie du combat laissèrent la place à la raison et à l’instinct de survie. Il fut rapidement à hauteur d’épaules d’Aoreth et tous deux rattrapèrent le nain en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Leur course effrénée n’était guidée que par un sens de l’orientation intuitif : mieux valait emprunter les tunnels dans lesquels on supposait les gobelins moins nombreux. Garban courrait la main tendue en face de lui, précaution minimale pour éviter de faire front trop brusquement avec les pierres froides des murs. Précaution insuffisante cependant. Ils firent tous une foulée de trop en s’engageant sans le savoir vers les premières marches d’un large escalier montant. Imbroglio de bras et de jambes et nouveaux jurons.

Garban avait les genoux douloureux et son épée avait glissé lorsqu’il avait atterri au sol. Il sentait sous ses mains la marche qu’il avait failli heurter de son front. Il tâtonna dans le noir pour retrouver la garde de son arme. Un pied dont il ne pouvait identifier clairement l’origine lui écrasa les phalanges.

- Bougre, qu’on ôte ce pied de ma main avant que je ne vous la mette dans la figure !

Il continua de faire glisser ses doigts sur la pierre froide jusqu’à qu’il étreigne son épée. Ces deux compagnons d’infortune semblaient s’être déjà redressés et prêts à continuer leur course. Mais le tumulte n’avait pas suivi leurs pas. Le cliquetis des armures et des cimeterres s’étaient tu. Il entendait son cœur cogner dans sa poitrine et la respiration rauque du nain était audible. Le silence se fit plus oppressant que le tintamarre des gobelins.Sans le savoir ils s'étaient rapprochés de Sirka et de son charmant compagnon. Un courant d’air le fit frissonner. Il venait des étages supérieurs.

- A l’air fétide des bas fonds je préfère la brise fraîche. C’est une promesse de sortie ou bien je suis un…

La fin de sa phrase mourut sur ses lèvres. Non pas qu’il ne savait quel mot fusse le plus approprié pour qualifier la stupidité ou l’orgueil dont semblait le parer ces étrangers. Non. Un bruit fit trembler le sol et les murs. Un mélange d’aboiement et de rugissement qu’il n’avait jamais entendu ni le jour ni la nuit. Un deuxième son suivit, clairement reconnaissable.

- La Bête…

Le mot avait été couiné par le capitaine.

*****


La nuit n’aurait pas suffit à Sirka pour comptabiliser les dents qui s’étaient manifestées le temps de l’étincelle. Et l’étincelle n’avait pas suffit pour lui révéler l’étendue de la tâche à accomplir. La respiration de la bête s’accéléra tandis qu’elle se mettait à grogner plus allégrement. Une inspiration profonde lui permit de faire partager à tous sa puissante voix de stentor. Le second cri du paraître plus lointain à Sirka bien que les autres l’imaginassent provenant du même endroit. D’une part car le premier beuglement l’avait assourdi et parce qu’il venait effectivement de quelques mètres en retrait de l’halène putride qu’elle respirait à pleins poumons.

La belle et la bête … L’énorme masse noire donna quelque chose qui devait ressembler à un petit coup de pattes. Force était de constater que si Sirka l’avait prit dans la tête elle aurait été assommée. Mais les griffes n’avaient fait qu’effleurer la peau de la gente dame. Un autre coup de patte. Un nouveau grognement. Le jeu commençait…


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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 27 Mar 2011 - 16:01
Selon la bête, la clochette - Page 2 6db3b6ff0231

La course effréné des trois piégés contre la mort s'était achevé par une belle chute face à la première marche d'un escalier montant. Peut être leur porte de sortie, peut être leur entrée direct pour l'enfer, toujours était il que c'est ce chemin qu'ils devaient prendre. Monter faisait se rapprocher de la surface n'est il pas ? En tout cas c'est ce qu'ils allaient faire et Turlan le premier. Rapidement relevé après leur chute - probablement dû au fait qu'il tombait de moins haut que les autres - il gravit avec précaution les hautes marches de l'escalier souterrain.

Il sentait toujours la présence de Garban et d'Aoreth derrière lui mais pas l'elfe, chose qui ne le perturbait pas outre-mesure. En même temps un elfe dans un souterrain c'est comme un nain dans un bain, contre nature. Il était perdu dans ces philosophiques pensées lorsqu'il senti un courant d'air frais passer à travers sa barbe fournie. La sortie était proche.

Il allait crier sa joie quand un grognement menaçant émana de plus haut, le faible écho qui lui parvint de Garban confirma ce qu'il redoutait. La Bête se tenait face à eux, un peu plus loin et plus haut, et elle n'avait pas l'air de bonne humeur. Un hurlement retentit soudain, hurlement puissant qui devait provenir d'une créature non moins puissante. L'affaire allait être serré, voyant que le passage menait à la surface, Turlan sortit prudemment sa tête afin d'avoir une vue d'ensemble de la situation.

La créature se tenait face à un jeune guerrier, probablement tétanisé par la peur. Voilà qui pourrait faire un sacré trophée se dit Pied-de-Fer en appréciant les mensurations de la bête qui ressemblait plus à un loup géant qu'autre chose. Se tournant vers ses deux compagnons du moment, il chuchota afin de ne pas se faire entendre :

"Bon, c'est un sacré morceau en face, et ce jeune homme va sans doute y rester s'il fait rien. J'ai jamais été doué pour les plans donc ce que je propose c'est que moi et l'ami de la nature on l'arrose de flèches et de carreaux et que vous en profitiez pour vous créer une brèche et sauvez le pauvre garçon m'sieur le Capitaine. Si vous avez mieux à proposer je suis tout ouï messieurs les guerriers."

Il avait profité de ce cours exposé pour sortir son arbalète et l'armer, déposant son carquois près de lui afin d'avoir une réserve suffisante. Restait à voir si personne n'avait de meilleur idée, parce que Turlan n'était pas ce qu'on pouvait appeler un stratège, préférant frapper d'abord et penser ensuite.
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Aoreth
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 30 Mar 2011 - 12:41
Aoreth avait suivi le nain dans l'escalier. On n'y voyait pas grand chose et il vouait donc une confiance aveugle au Naugrim. Après quelques mètres on commençait déjà à y voir plus clair, signe qu'ils se rapprochaient petit à petit de la surface. Il s'attendait à avoir une vision paradisiaque du soleil qui éclairait la plaine, mais finalement ce fut plutôt un cauchemar. Une bête gigantesque, qui ressemblait à un loup. Elle leur tournait quasiment le dos, et heureusement car le rôdeur n'aurait pas aimé contempler la gueule de la terrifiante créature qui devait certainement être dotée d'une mâchoire puissante et redoutable. Il aperçut quelqu'un qui lui faisait face et écouta Turlan mettre sur pied une stratégie. Personnellement il n'était pas spécialement d'accord avec lui sur tous les points mais chaque seconde qu'ils perdraient en bavardage leur serait sûrement fatale. Il ne réfléchit donc pas, banda son arc et décocha une flèche qui vint frapper le dos de la créature. Elle poussa un grognement. Mais certainement plus de colère que de douleur, vu la taille du monstre. Aoreth se demanda finalement si il avait bien fait.

Il se tint droit à côté de ses compagnons, et se prépara à dégainer son épée au cas où la bête ait l'intelligente idée de se rapprocher et de se faire un copieux repas.
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Aranuir Dunadan
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 3 Avr 2011 - 15:51
Hendumaica, dernier du groupe, s'avança près d'Aoreth. Il contempla brièvement l'immense bête.

-Sale créature de Morgoth, retourne d'où tu viens et n'en reviens plus!

Il brandit son arc, y place rapidement, mais habilement une flèche elfique et la projeta sur la veine jugulaire du monstre qui étouffa un cri de rage et d'effroi. Avant même que le géant eut le temps de se retourner entièrement, l'Elfe prit sa chance, car le monstre était désormais de flanc et lui tira une autre flèche au même endroit, elle atteint encore mieux sa cible que la première.

-I Elbereth laitëatyë, pilin Quendeva!

Le monstre se retourna encore plus brusquement, lâchant un cri terrifiant qui jeta par terre toute la compagnie. Hendumaica brandit Narùtië, sa lame elfique, prêt à l'attaque... ou bien à sa propre défense. La créature le chargea, l'Elfe n'eut d'autre choix que de sauter à sa rencontre, une fois rendu à son torse, il s'agrippa à son poile crasseux et fétide et transperça sa chair mauvaise du fil de sa lame toujours affûtée. Il se laissa ensuite tomber, gardant la dague à l'intérieur de la bête, de sorte que peu et chair se fendirent pour laisser s'échapper un filet de sang noirâtre de la plaie croissante en longueur.

-Meurs, créature, va rejoindre ton maître dans le vide profond pour ne jamais en ressortir!

La bête, horrifiée par la lame bénie, se retourna en tous sens pour finalement projeter Hendumaica sur un rocher. CRRRACK! Le fémur de l'Elfe fendit...

Selon la bête, la clochette - Page 2 Hendum10


Dernière édition par Aranuir Dunadan le Jeu 5 Mai 2011 - 23:16, édité 1 fois
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMar 12 Avr 2011 - 10:58
HRP : Il me semble que parmi les obscurs couloirs souterrains, il ne se trouve aucun buisson Aranuir. Je te prierai de garder à l’idée le contexte général et de ne pas omettre non plus que ton PNJ n’est pas un Valar tout puissant. Tout elfique qu’il est, il n’en est pas moins vulnérable…



Selon la bête, la clochette - Page 2 Garbanav
Bave et sang. La mort de Sirka fut mise entre parenthèses. La bête releva la tête en entendant la voix du maître nain. Boule de chaire à pâté… Nulle pensée ne traverse l’esprit d’un animal, mais l’instinct suffit à dicter ses actes. La bête fit un bond rapide par-dessus la jeune femme et se dirigea nonchalamment vers le groupe armé. Le capitaine Garban fit un pas en arrière. Il se retint pour saisir le nain par les épaules et le placer devant lui comme un bouclier. Petit mais trapus, il aurait pu encaisser le choc d’une première confrontation, le temps de prendre ses jambes à son cou. Le courage lui faisait défaut en cet instant. Il avait combattu bien des guerriers et des hommes à la force colossale, mais cette créature venait d’un autre monde.

La bête chargea. La première flèche l’atteignit dans le cou, mais la précision de l’elfe fut insuffisante à trancher l’artère vitale. Elle n’eut pour effet que d’augmenter la fureur de l’animal. La deuxième flèche fut un aiguillon supplémentaire qui vint chatouiller l’orgueil bestial. Le combat qui s’engagea avait quelque chose de burlesque. L’elfe se fit balloter de part et d’autre des flancs de la bête avant d’être violemment jeté contre le sol. L’étroitesse des couloirs ne permettait pas de larges manœuvres et l’obscurité rendait difficile une estimation précise de la situation. La lame perça la chaire du monstre mais n’atteint aucun organe. Toute lame elfique n’est pas mortelle.
L’agressivité de l’animal n’en fut que ravivée. La douleur fit tressaillir l’animal mais en son œil brillait à présent une détermination sans pareille. Le grognement suivant fut assourdissant. La bête recula de quelques pas et revint à proximité de Sirka. Corps frêle et ne présentant aucun danger apparent. La chose blonde aux griffes froides serait éliminée en premier lieu.

Les premiers chaos du combat firent-ils oublier aux hommes armés qu’une deuxième créature était tapie au fond du sombre couloir ? Toujours est-il que toutes les attentions étaient concentrées sur la bête blessée. « Tu recules pour mieux sauter … » pensée fugitive du capitaine. Il se ressaisissait peu à peu, ragaillardit par l’action téméraire de l’elfe. Plus on est de fous, plus on rit. Garban saisit sa lame à deux mains et s’avança au devant du nain et du rôdeur. L’attaque individuelle ne servirait à rien, les projectiles ne serviraient qu’à exciter encore la fureur de l’animal. Leur action devrait être coordonnée et rapide pour mettre à mal ce monstre. Décision rapide, actions précises. Il attira l’attention de la bête en frappant le mur du fil de sa lame, étincelles et tintements funèbres. Seule la lueur des yeux de l’animal pouvaient être perçu dans cet antre infernal.

- A gros poisson, gros appât. Tenez-vous prêts à piquer du fer et à lacérer cette créature de Morgoth. Si nous agissons communément nous aurons plus de chance de tuer ce démon. Prions pour que le corps qui soit de l’autre côté du couloir soit encore un homme vivant qui puisse nous aider dans notre lutte.

Aux gestes il joignit la parole et s’avança encore de quelques pas, les muscles bandés, prêt à abattre sa lame contre poil et peau. La bête grogna avec dédain et se jeta en avant, tout croc dehors. Il décrivit un arc de cercle avec son épée et l’abattit sur le dos de la bête. Son arme entailla à peine la chaire et sembla rebondir comme un morceau de bois qu’on jette contre un mur. Il fut repoussé contre la paroi tandis que la bête continuait sa course folle vers les deux autres guerriers. Garban était étourdi mais il reconnut l’avantage de sa situation. Ils étaient à présent en position de force, entourant de part et d’autre la créature… quoi que la seconde se trouvait encore derrière lui…
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMar 12 Avr 2011 - 19:19
Les griffes du monstre enrayèrent la peau de l'orientale, joignant sa gorge à son menton de quatre belles lignes d'une délicate teinte vermeille. Une chance pour la jeune femme qui avait, par elle ne savait quel prodige, reculé au bon moment, probablement sous l'attaque d'une haleine insupportable. Elle remercia son flaire alors qu'elle perdait l'équilibre. Maudit son dos égratigné qui était plus douloureux que sa gorge. Comme quoi, ses propres bêtises pouvaient lui coûter plus cher que la rage de la bête. A garder en mémoire.

Alors que la bête s'apprêtait à s'occuper sérieusement du cas de la demoiselle, des bruits de pas et des paroles parvinrent aux oreilles des deux opposantes. Voix masculine. Quelques bribes d'elfique. Avec un peu de chance (et une probabilité certaine) il s'agissait des quatre marauds qui lui avaient fait faux-bond la nuit dernière. Elle regretta d'être face à la bête et ne pouvoir leur arracher la tête l'un après l'autre. Quel roi permettait à son peuple de revenir après une fuite sans rougir de honte? Les hommes de l'ouest manquaient décidément d'honneur en tous points. Elle se promit de le leur faire remarquer une fois le monstre tué. Alors que l'immonde salive de ce dernier dégoulinait sur l'acier de son bouclier, Sirka serra le pommeau de son épée et tint sa dague prête à l'emploi. Heureuse surprise : la bête sembla vouloir se désintéresser d'elle. Assénée de flèches elfiques, elle poussa quelques grognements avant de bondir par-dessus la guerrière qui priait à présent Melkor que ses coéquipiers, aussi fourbes soient-ils, restent en vie pour le moment. Elle se redressa sans perdre une seconde, et tenta de voir ce qui se passait plus loin. Sans succès. La faible luminosité était de loin le facteur le plus handicapant dans cette situation.

Faute d'y voir quoi que ce soit, la guerrière tendit l'oreille. L'elfe n'était pas ménagé. En revanche, qu'en était-il du nain, du rôdeur, et du colosse qui les avait menés ici? Impossible de savoir s'ils étaient présents, et à plus forte raison s'il était en vie à la seconde où elle se posait la question. Mais le temps des questionnements toucha bien vite à sa fin. L'odeur infecte se rapprochait. L'orientale, méfiante, scrutait péniblement le couloir. La respiration du monstre s'était faite plus haletante. Bientôt la fatigue commencerait à se faire ressentir, en plus de ses blessures. Mais fatigue est ennemie des deux camps. A garder en mémoire.

Quelques étincelles éclairèrent brièvement la scène. Sirka aperçut celui qui devait être Garban, car aucun des autres aventuriers n'atteignait sa stature. Ses paroles finirent de convaincre la guerrière. Un "homme"? Tiens donc. Alors ils étaient encore à cent lieues de se douter que la pauvre âme livrée en pâture à la bête n'était autre que la barbare de l'Est qu'ils avaient oubliée en chemin... Elle se ferait donc un plaisir de leur prouver qu'elle n'était ni couarde ni faible.

Les prouesses martiales du capitaine ne semblaient pas du gout du monstre qui, à en juger par les vibrations du sol, chargeait à présent à l'opposé de là où se trouvait Sirka. Celle-ci doutait que cette course soit une fuite. Le nain et le rôdeur ne devaient donc pas être bien loin. L'orientale glissa son bouclier derrière elle et, fermant les yeux, se saisit de l'extrémité de la lame de sa dague. Aux longues secondes de concentration suivit un trait silencieux. L'air fendu d'un jet métallique. Elle n'eut pas le temps de constater de l'échec ou de la réussite de ce lancer, car la puanteur qu'elle croyait hors de portée de narine ne l'était plus. Derrière elle, l'horreur reprenait forme. Une autre forme...
L'orientale, dans sa naïve superstition, pria Melkor...
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Dwilidan
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 24 Avr 2011 - 12:09
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La bête chargeait ! Et elle se dirigeait vers Turlan et Aoreth, tel les vagues se précipitent vers le sable. Sauf que la bestiasse n'était pas faite d'eau et le choc serait plus puissant qu'un simple remous causé par une vague. Saisissant sa hache à deux mains, pliant ses courtes jambes pour avoir une poussée la plus puissantes possible, Turlan attendait la bête, prêt à l'intercepter d'un coup bien placé. Il fit signe à Aoreth de faire de même, le nain avait fait un rapide calcul mathématique, à deux ils multipliaient leurs chances par deux d'avoir la bête. Un rapide sourire traversa le visage du nain, et dire que son père n'avait pas voulu l'engager pour tenir les comptes de son magasin à cause de sa nullité chronique en calcul, et puis quoi encore ?

Un souffle rauque le ramena à la réalité, la bête approchait. Elle n'était plus qu'à quelques mètres. Une dernière pression sur sa hache pour se rassurer de sa présence et le nain prit son envol. Enfin envol, un saut d'un bon mètre qui lui permit d'esquiver la bête qui lui aurait probablement séparé le corps en plusieurs parties. Au moment précis où il sautait, il asséna un coup puissant de sa hache destiné au flanc gauche de la bête. Mais la vitesse de leur ennemi animal était tel que la hache échappa des mains de Turlan et se planta dans la patte arrière gauche de l'animal.

Pied-de-Fer ne savait si son coup avait eu un quelconque effet sur son ennemi et il s'en fichait, il n'avait plus sa hache ! Et cela l'énervait plus que tout, cette dernière était comme sa seule amie, celle qui ne l'avait jamais abandonné, il commençait à devenir fou, comme à chaque fois qu'on lui volait une chose lui appartenant :

"Nomdidiou ! Je vais aller lui ouvrir le poitrail à main nue à cette bête s'il le faut mais je récupère ma hache !"

Il se lança donc à la poursuite de la bête qui continuait sa course folle, une hache plantée dans la patte. Et quand il perd sa hache, un nain peut faire des choses insensées, comme affronter une bête de trois fois sa taille à main nues.
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 24 Avr 2011 - 20:46
Le duel ne tournait absolument pas à leur avantage. La bête avait adopté la technique la plus adaptée contre un groupe de plusieurs personnes. Elle tentait visiblement de les séparer. Leurs forces s'en trouvaient alors amoindries et elle pourrait les dévorer chacun à leur tour. Cette pensée fit frémir le rôdeur qui se résolut à ne pas laisser une telle chose se produire. Il n'avait aucunement envie de mourir ici, dans un endroit aussi misérable.

Il reprit ses esprits au moment où la créature leur fonçait dessus. Il vit Turlan lui faire signe d'intercepter la bête lui aussi. D'un geste vif il tira son épée du fourreau et la pièce fut illuminée un instant d'un bref rayon de lumière, provenant de la lame elfique. La bête se rapprochait toujours.


Par Elendil !!

Ni une ni deux, Aoreth frappa un grand coup sur le flanc droit du monstre qui hurla sa rage au travers d'un puissant rugissement. Il n'avait cependant pas eu le temps de s'écarter et il fut projeté violemment contre un mur se trouvant près de lui.

Il était sonné mais il n'avait rien de bien grave. Il se releva et manqua de vaciller. Il se reprit et se tint au centre de la pièce qui avait été désertée par la bête, autrement dit pas très loin de l'endroit où se trouvaient l'orientale et le capitaine barbare. Quel ne fut pas son étonnement en assistant au spectacle suivant : le Nain courrait derrière la bête dans le but de récupérer sa hache, plantée dans la patte gauche de la créature.

Il décida de faire comme si il n'avait rien vu, même si un sourire amusé venait s'esquisser sur son visage. Il parla d'une voix forte, qui attirerait certainement la bête certes, mais il pensait que c'était leur seul moyen de s'en tirer.


Restez groupés, nous aurons plus de chances si nous combattons ensemble !!
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Nathanael
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMar 3 Mai 2011 - 19:46
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- Allons mes gaillards ! Su à ce monstre revenu des tréfonds de la terre. Qu’il retourne dans les entrailles du monde…

Garban vociféra ces quelques paroles en se jetant à la suite du nain. Il n’était jamais aussi exalté qu’après une situation paroxysmique. Le frisson du combat se saisit de son bras. La fureur gagna ses membres et il dépassa Aoreth et l’elfe dans l’obscurité du couloir. La bête s’était arrêtée un peu plus loin. Haletante. Garban sentit son pied glisser sur une substance visqueuse. L’odeur du sang chaud imprégnait doucement l’atmosphère de la pièce. La créature était blessée. Le nain avait cessé de courir, prêt à bondir pour se saisir de son arme et se venger de l’affront de la bête. Dans le noir les grognements se répercutaient contre les murs et renvoyaient aux combattants le roulement d’un tonnerre souterrain. Sans éclair. Mais l’absence de lumière se faisait moins oppressante. Leurs yeux s’habituaient progressivement à l’abyme. Ils pouvaient distinguer la créature, ombre noire parmi les ténèbres. Sa démarche était chancelante et son souffle rauque était irrégulier. Les lames avaient profondément meurtries la chair. Un lambeau de peau d’était détachée de l’échine, invisible dans le noir.

Garban fit quelques pas en avant, la démarche plus assurée. Aoreth était non loin derrière. Hendumacia avait du se relever depuis et Sirka pouvait reprendre ses esprits. La seconde bête n’était plus. Disparue ? Certainement pas, mais les couloirs sont nombreux sous terres et tous les chemins mènent à la chair fraîche.

L’honneur reviendrait à celui qui porterait le dernier coup. Garban n’était pas prêt à laisser sa part de lauriers gratuitement, il aimait plus encore la gloire que les femmes. La bête était affaiblie. Non morte. Turlan fut la victime de son premier sursaut. Un tressaillement, le dernier geste d’un animal qui fuit la mort. La force de la créature donna assez d’élan au nain pour le faire reculer de quelques mètres sur le postérieur. Fort heureusement les nains disposent d’atouts naturels dans ces conditions qui les aident à amortir leur lourde chute. Sa hache demeurait cependant inflexible dans la patte du monstre. La créature ne put se retourner aussi vivement que les fois précédentes. Ses gestes étaient ralentis par la fatigue, les blessures et cette abominable lame de fer qui lui entaillait le jarret. Sa patte arrière fléchit tandis qu’elle cherchait à faire demi-tour, il était temps d’agir.
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyDim 15 Mai 2011 - 23:10
Hendumaïca sentit la douleur s'emparer de sa jambe tout comme son sang s'emparait des tissus qui l'entouraient. Voyant ses amis se faire attaquer par une énorme bête sans pouvoir faire quelque chose pour les aider l'enrageait. Il ne put s'empêcher de décocher une de ses flèches elfiques dans la chair de la nuque de son gargantuesque adversaire qui lui ne put s'empêcher de pousser un hurlement aussi rauque qu'horrible en se retournant vers l'Elfe visiblement seul et désarmé. Hendumaïca n'avait qu'une chose à faire: se défendre coûte que coûte en infligeant le plus de dommage possible à son adversaire. En effet, le sens de l'honneur de l'être de la forêt équivalait au moins celui de Garban, sans que sa soif de gloire ne lui arrive à la cheville. Il encocha une de ses flèches , puis banda son arc, il visa l’œil droit de la créature avec toute la précision dont la race elfique, additionnée à la parfaite vision de ses yeux.

-Meurs, créature de Morgoth, et que les souhaits du capitaine Garban que tu retournes dans les tréfonds des Enfers soient exaucés.

La flèche vola dans la direction de l'oeil de la créature dans un puissant sifflement qui se répercuta sur les parois de la salle souterraine, attirant l'attention de ses camarades. Le projectile atteignit exactement sa cible, contrairement au premier que l'Elfe décocha sur la bête. Celle-ci se retourna en tous sens, prise d'une folie meurtrière soudaine. Un léger sourire apparut sur les lèvres d'Hendumaïca, il avait visiblement atteint son système nerveux. Mais le danger n'en était pas moins écarté, la créature le chargea au sommet de sa démence. L'Elfe dût fuir, ignorant momentanément le mal profond de sa jambe sous l'effet de l'adrénaline et aggravant ses blessures du même coup. La répugnante créature s'effondra, à quelques mètres de son ennemi, faisant craquer le roc. La salle allait s'effondrer!
_____________
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyJeu 30 Juin 2011 - 8:34
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Les velléités de ses compagnons se muaient en un courage et une force qu’il n’espérait plus. Le nain devait fulminer intérieurement de ne point être celui qui avait achevé la Bête. La flèche transperça profondément l’œil de la créature et atteignit les profondeurs de son crâne. Le cri du démon de Morgoth couvrit à peine le hurlement de victoire poussé par le capitaine arnorien. Un cri de soulagement aussi, chargé tout autant d’exorciser sa peur que d’exciter la petite troupe qui l’accompagnait. Il restait un animal à mettre hors d’état de nuire, tapis dans l’ombre de la nuit. La mort de la première Bête chassa un moment les craintes dans les esprits. Garban, tout en sachant que la bataille n’était pas terminée, se voyait déjà rentrer triomphant au village. Le tintement de la récompense envisagée sonnait comme un murmure plein de promesses à toutes les oreilles dans ce couloir souterrain.

L’écho d’un cri terrible fit trembler la chair des hommes les mieux bâtis. Ce n’était point la Bête qui hurlait ainsi, mais un humain. Une plainte lancinante déchira l’air lourd qui pesait sur les combattants.

- A l’aide. Pitié à l’aide. A l’aiiiidee…

Le faible murmure qu’ils avaient tous perçu d’abord se teintait d’une angoisse sans commune mesure. Les mots étaient répétés rapidement, et de plus en plus fort puis se turent tout à coup. Garban tressaillit. Il eut une sueur froide. Il fut plus secoué que les autres sans doute car il savait de qui il s’agissait. Il méprisait les jeunes recrues, les malmenait et les entraînait au combat dans l’espoir d’en voir surgir des guerriers. Mais il les connaissait toutes. Tous ces jeunes gens qui venaient offrir leur naïveté pour la gloire de leur royaume. Il s’agissait du garçon qui avait disparu la veille au soir. Le compagnon du jeune homme qui avait été retrouvé défiguré dans la taverne. Le sang de Garban ne fit qu’un tour. Il se rua en avant dans le noir et la peur pour tirer des griffes du monstre un de ses soldats. Il ne s’enquit pas même de savoir si le corps qu’il avaient vu précédemment était vivant ou mort, homme ou femme. Il sauta par-dessus Sirka en vociférant.

- Su à l’ennemi. A la mort pour l’Arnor !

Les murs tremblaient de l’écho de son cri. Le tunnel n’était pas près de s’effondrer. Une pierre tomba néanmoins sur les pas de Garban. Ceux qui étaient en arrière pouvaient sentir l’odeur de la poussière leur monter aux narines. Les vestiges de ces anciens souterrains branlaient mais tenaient encore bon, pour peu de temps. Tous tâtonnèrent derrière le capitaine pour se rapprocher du ton suppliant de la voix qui s’était tue.

Puis ils entendirent un grognement. Ce n’était point celui de la bête, c’était Garban. Il suait eau et sang pour défendre le corps du jeune soldat contre les crocs de la seconde créature. Ses coups d’estocs était repoussé par les grandes pates pleines de griffes du monstre mais il avait déjà réussi à le blesser à la tête.

- Allez mes gaillards. Qu’on en finisse avec cette ombre ! Renvoyons à la mort le messager qu’elle nous a envoyé.

Phrase ponctuée par une nouvelle parade qui frôla de peu l’épaule de la Bête. Il fallait faire vite. La salle qu’ils avaient quitté précédemment tressaillait, prête à fondre sur eux avec ses pierres taillées. L’arceau d’une porte soutenait encore le plafond dans l’obscurité mais le bois ne tiendrait pas indéfiniment.

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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyMer 3 Aoû 2011 - 18:29
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La bête était à terre mais elle n'était pas encore morte, en témoigne ses grognements et gestes qui frôlaient parfois les compagnons de Turlan. Ce dernier s'évertuait à éviter les pattes destructrices du monstre pour récupérer sa précieuse hache. Mais cette dernière semblait avoir trouvé son bonheur plantée dans la patte de la bête, au grand désespoir de Pied-de-Fer qui tentait de s'en rapprocher le plus possible.

Des plaintes sourdes s'élevèrent alors dans le corridor, un jeune homme se tenait couché, blessé voire même mourant. Turlan détourna la tête dans sa direction, il était sûrement trop tard pour lui et le nain ne se sentait pas d'aller risquer sa vie pour aller sauver celle d'un jeune inconscient, de plus il n'avait toujours pas récupéré sa hache ! Or un nain sans sa hache c'est comme un nain sans sa bière du matin, c'est contre nature.

Un dernier saut déporta Turlan sur le côté, à une trentaine de centimètres seulement de sa hache. Sa main se posa sur le manche et un grognement satisfait échappa au naugrim, un coup sec dégagea l'acier de la chair et un hurlement du monstre transperça la salle souterraine, un coup de poignard à travers l'obscurité précaire de la nuit.
Les mains assurées sur leur prise et la hache levée, Turlan attendait une ouverture.

Il allait frapper quand une pierre de la taille de son poing tomba à quelques centimètres seulement, lui faisant faire un écart salvateur, tant pour lui que pour la bête qui agonisait presque à présent. Un rugissement sonore sorti de la gorge du nain, l'ancien mineur qu'il était se réveillant soudainement :

"Éboulement ! Sortez tous ! La galerie tiendra plus longtemps et la Bête ne peut plus bouger, la terre et la pierre auront raison d'elle ! Par Aulë, il nous faut sortir d'ici au plus vite !"

Se dirigeant prestement vers la sortie, Turlan embrasa la galerie de son regard acier une dernière fois. Les autres semblaient l'avoir entendu mais leur courage aveugle ou leur honneur démesuré devaient probablement les clouer sur place cat ils ne bougeaient pas d'un pouce, comme si le monstre qu'il avaient mis à terre n'étaient pas déjà assez amoché et ne voyait pas sa fin arriver.
Grommelant dans sa barbe, Pied-de-Fer allongea la foulée de ses petites jambes tandis que la poussière flottait tout autour de lui et que les rochers tombaient sur son chemin en morceaux de plus en plus grands. La sortie n'était plus très loin, il le savait, il le sentait.
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Selon la bête, la clochette - Page 2 EmptyVen 26 Aoû 2011 - 9:04
Selon la bête, la clochette - Page 2 Garbanav

Il suait sang et eau pour protéger la jeune recrue qui se trouvait à ses pieds. Il entendit Turlan fuir le combat sur ses lourdes jambes. « Maudits nains dont la taille n’a d’égale que le courage… ». La colère s’empara une dernière fois de son bras et dans un geste désespéré il se jeta en avant pour embrocher la Bête d’un cruel coup d’estoc. La lame mordit profondément la chair dans il ne savait quelle partie du corps de la Créature. Un sursaut de douleur anima le monstre et Garban ne put éviter le coup de griffe du moribond. Une profonde blessure naquit sur son épaule droite. La douleur et la situation pressante ne l’invitèrent pas à récupérer son arme. Il abandonna l’épée dans le corps de la Bête et se précipita vers le jeune garçon toujours couché au sol pour le forcer à se relever. Il hurla et vociféra tant bien que mal quelques imprécations contre les fuyards sur le départ.

- Qu’on m’aide ou maudit soit celui sur qui je pourrais mettre le grappin sur le dos. J’étranglerai le premier venu à pleines mains. Qu’on m’aide à sortir ce gosse de ce trou à rats, mollusque à pattes !

Tandis qu’il brandissait ces mots comme une arme devant lui il tirait désespérément sur les épaules du jeune soldat pour qu’il se relève. Mais tous deux étaient extrêmement faibles et la douleur lancinante que Garban ressentait dans l’épaule l’empêchait d’user pleinement de ses capacités. Une roche aussi imposante que le crâne d’un troll frôla la tempe du capitaine Arnorien et lui retomba sur le pied. Les os résistèrent mais cette nouvelle douleur acheva le courage et le dévouement du guerrier. La jeune recrue s’était évanouie et les murs ployaient sous la charge de pierres et de gravats qui menaçaient de s’effondrer à tout moment. Garban quitta les lieux sur les talons de ses maudits compagnons d’infortune en se promettant de se venger du premier olibrius qu’il arriverait à rattraper.

Leur course folle fut difficile et tortueuse pour regagner la sortie. Les yeux porcins du nain furent néanmoins leurs alliés jusqu’à ce qu’ils atteignent la surface du monde. Dans l’obscurité chargée de poussière ils respirèrent mal et tous toussèrent ou crachèrent en retrouvant la lumière. Garban saignait abondamment à l’épaule droite mais il reprit ses esprits plus rapidement que les autres et il se jeta sur Turlan pour lui assener un violent coup de poing. Le nain était en l’instant plus vigoureux que le capitaine blessé et épuisé par le combat et Garban se retrouva rapidement en situation de désavantage. La rancune naine l’aurait sans doute mis hors d’état de nuire si les autres n’étaient pas intervenus. Non pas qu’ils aient eu pitié de l’Anorien mais parce que Garban représentait la garantie d’une récompense. L’elfe aida le capitaine à se relever et, avec un pan de chemise, il lui mit le bras en écharpe pour éviter que les mouvements n’accélèrent les flux de sang. Sirka fut désignée pendant ce temps pour rattraper les chevaux qui broutaient ici et là après leur départ précipité au petit matin. Le soleil embrassait à présent l’horizon et une lumière orangée animait les nuages de reflets ocre et roux. La nuit les envelopperait bientôt.

Ils prirent la même route que pour venir. Ils cheminèrent en silence dans une atmosphère morose. Le nain était tenu à distance du capitaine à la gauche de la femme et du rôdeur. L’elfe allait en avant pour ouvrir la marche. Garban gardait les yeux rivés sur l’encolure de sa monture et ne relevait la tête que pour chasser un insecte nocturne.

Ils regagnèrent le village en début de nuit. Un vent froid soufflait sur la campagne et les fenêtres demeurèrent closes alors que les gardes les laissaient entrer. Ils avaient reconnu leur capitaine et le plus jeune d’entre eux courus au devant du petit groupe pour prévenir la communauté de leur retour. Le silence s’accrocha à eux encore un moment puis un groupe d’hommes et de femmes sortit de la taverne. Adhoc menait ces badauds dans la ruelle.

- Où est la Bête ?
- Qu’en est-il du monstre ? L’avez-vous tué ?
- Où sont les corps ?
- Pouvons-nous sortir ?
- … Où est mon fils ?


Une multitude de voix embruma l’esprit des aventuriers et une petite foule s’amassa rapidement à leurs côtés pour obtenir des informations. Le gros tavernier grogna à deux hommes d’aider le capitaine à descendre de sa selle et de le porter dans la taverne. Adhoc invita ensuite le reste de la troupe à gagner l’intérieur du bâtiment. Il chassa par moult engueulades les curieux et les importuns. Garban trouva la force pour geindre.

- Une bière Adhoc, et bouge la graisse qui te pend encore au ventre ou j’en fais du lard…
- Le capitaine a sensiblement repris du poil de la bête à ce que je vois…


Au vu des récents évènements les bouches ne surent s’il fallait demeurer serrées ou s’ouvrir grandement pour rire à pleine gorge. Les quelques sourires qui s’étirèrent sur les lèvres furent jaunes.

Quelques minutes s’étirèrent ainsi entre une distribution de bière et les premiers soins apportés aux blessés. L’elfe eut une attèle serrée autour de la jambe, le nain n’avait de blessure grave que la gorge asséchée par la soif et Sirka fut délaissée un moment dans un coin jusqu’à ce qu’elle manifeste le fait qu’elle avait elle aussi participée au combat. Argonui s’en était mieux tiré que les autres. Il était temps de récompenser les braves

- … et les moins braves…

Garban jeta un regard noir au nain perché plus haut sur un banc que sur ses propres jambes. Il demeurait le responsable militaire du village et il lui revenait à présent de remettre à chacun un du. Il fit mander deux soldats qui revinrent avec une petite bourse tintant du son de pierres précieuses. Une demi-pierre fut attribuée à chacun d’entre eux. D’or, il n’y en avait pas, pas plus que de bijoux ou de pièces bien rondes. Les hommes et les femmes vivaient ici avec leur dignité comme couverture et l’espoir comme seule nourriture. Le regard des combattants se fit méfiant et l’œil de Sirka brillait de colère autant que celui du nain. Garban fit un faible geste de la main au tavernier et aux deux soldats mandés. Tous trois partirent dans une direction différente et revinrent quelques temps après, le temps qu’un repas gras et chaud soit servi.

Adhoc revint avec un fût de chêne duquel s’émanait une douce odeur de bière. Il perça le fut et remplit deux tonneaux plus petits qu’il donna au nain. Il s’agissait de sa meilleure bière et de ses meilleurs tonneaux. Ils gardaient toujours frais le liquide qu’ils contenaient, quel qu’il fût. A l’elfe il fut tendu un nouveau carquois et une dizaine de flèches dont les pointes étaient taillées dans de l’os. Elles ne semblaient pas solides, mais un soldat expliqua que les pointes étaient conçues pour se briser et demeurer profondément dans les blessures. Sirka fut récompensée d’une toute autre manière. Garban avait ordonné qu’on lui porte une dague forgée par son ancien maître d’arme. Le vieillard devait maintenant sucer les pissenlits par la racine mais il n’avait plus d’égal en ces terres pour fabriquer de telles armes. La garde était garnie d’un petit diamant rouge sur lequel avait été gravée la gueule d’un loup qui hurle. La lame était suffisamment acérée pour trancher une gorge d’un geste de poignet et sa légèreté était incomparable. Aoreth reçut quant à lui un petit sac d’où émanait une odeur âcre. Quelques feuilles sèches et craquelées repliées sur elles-mêmes s’y trouvaient.

- Ca coupe la faim et ça vous ravigote un homme en moins de deux. Ca courre pas les rues. J’saurais pas vous dire le nom mais on n’en trouve plus guère par ici et moins encore ailleurs. Une feuille dans une gourde d’eau et vous pouvez courir toute la journée derrière les gueuzes sans vous crever hein !

Et Adhoc partit d’un rire gras et tonitruant. Garban remercia avec aigreur chacun des survivants qui avaient participé au combat. Adhoc leur tint des discours de remerciements plus longs et plus joyeux.

- Votre aide nous a été d’un précieux secours. Cette Bête ou ces Bêtes, mais peu importe à présent, puisqu’elles sont toutes crevées hein ! Ces Bêtes semaient le trouble depuis trop longtemps. Charognes ! Mais elles viendront plus nous bouffer maintenant, qu’elles restent où elles sont, dans leur trou à rat hein !

Il continua longuement à les charger de compliments ponctués de « hein ! » pendant une partie de la nuit. Ceux qui avaient voulu se reposer purent le faire dans une annexe de la taverne qui avait été dégagée dans ce but. Garban rejoignit son fort et sa catin sans mots dire.

Le petit jour se leva avec paresse sur le monde froid de l’Arnor. Les hurlements des monstres ne mordaient plus l’air du matin et le soleil se leva sur la plaine, libérée de la chape de terreur qui pesait sur elle.
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