Enam et Denam
Âge : 19 ans. Denam est cependant âgé de quelques minutes de plus que son jumeau, d'où l'appropriation de cette lettre supplémentaire, seul gain de supériorité qu'il n'hésite pas à rappeler à son frère, ce qui leur vaut de perpétuelles disputes.
Sexe : Masculin.
Race : Humains du Gondor.
Particularités : Impétueux et arrogants, les deux impertinents jumeaux se sentent invincibles, intouchables du fait de leur position sociale et n’hésitent pas un instant à transgresser les règles ce qui leur vaut constamment d’être réprimandés par leur précepteur, Inmuhel.
Alignement : Indubitablement bon, quoique leurs exploits de jeunesse n'attirent que colère et exaspération au palais.
Rôle : Nobles, membres de la cour du roi pour leur plus grand déplaisir.
Équipement : Les deux frères possèdent tous deux une rapière de parade, splendide d’apparence mais extrêmement fragile. Ils disposent en outre de deux garde-robes différentes, l'une pour s'exhiber à la cour, l'autre pour s'infiltrer plus facilement dans les bas-fonds des cités gondoriennes, lors de leurs multiples et incessantes pérégrinations. Ils usent de gros couteaux à viande de moyenne facture, « empruntés » aux cuisines royales, lors de leurs escales en ville. Enam préfère les armes de lancer aux épées longues que manie son frère, mais ils ne sont pas ce que l’on pourrait appeler des bretteurs.
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« - Enam et Denam, encore vous ! »Le visage livide de rage, la sueur perlant son visage, Inmuhel, le vieux précepteur était furieux. Un important ambassadeur haradrim allait arriver au palais d'un moment à l'autre, et rien, rien ne serait prêt à temps. Les deux jumeaux avaient été assignés à cette tâche avec d’autres valets, mais, tout au long de la préparation Enam et Denam avaient brillés par leur absence.
Les gardes royaux commençaient à prendre l’habitude de débusquer les deux jeunes garçons en dépit de leur talent pour se fondre dans les ombres, si bien qu’ils connaissaient toutes les caches qu’utilisaient les jumeaux. Ils parvinrent à les extirper de là au prix de jérémiades et griffures sur leurs cuissardes lustrées. Ils se présentèrent finalement face à leur précepteur, flanqués par trois gardes, les bras encore endoloris par l’engouement manifeste de ces derniers.
Le vieux précepteur toisa ses deux élèves d’un œil dubitatif.
Enam et Denam possédaient un physique quelconque, ils n’étaient ni spécialement très beaux ni spécialement très laids, mais leur charme et l’ampleur de leur bourse réussissaient généralement à convaincre les jolies serveuses de la ville de passer plus de temps en leur compagnie. Grands et élancés, les yeux d’un vert moqueur, ils étaient flanqués d’une tignasse brune hirsute et de grandes cernes noires démontraient brillamment qu’ils passaient plus de temps à jouer et à boire en ville, la nuit, qu’à dormir au palais. Denam était bien plus endurant qu’Enam mais son frère le rattrapait par sa rapidité. Joueurs, ils adoraient passer leur temps dans les tavernes de la ville et perdaient des sommes impressionnantes aux jeux de dés et de cartes, ils étaient en outre de très mauvais tricheurs et se faisaient duper par tous les joueurs à un point que cela en devenait réellement comique. Mais les deux frères étaient riches et ils aimaient ça.
« -Enfin, vous voilà !
Savez-vous, mes garçons qu’il n’est jamais bon de faire attendre un ambassadeur, Haradrim ou non ?! Nous devons nous présenter sous notre meilleur jour pour que ces chiens du désert pâlissent de jalousie devant la puissance du Gondor !Il soupira, l’air exaspéré.
" - Que vais-je donc pouvoir faire de vous deux ? Et surtout, que va dire votre père de tout cela ?"Le père des deux garçons n’était autre que Pànel, l’un des seigneurs du Gondor. Leur mère, Narela n’était que l’une des nombreuses dames de compagnie de la femme du roi Méphisto, Idril Maennova. Ils avaient également de la famille à Arnor, dans la cité de Fornost, leur oncle Amel figurant sur la liste des membres du Sénat.
« - Eh bien vous lui direz simplement que vous avez failli à votre tâche et que nous exigeons de lui une liberté plus appropriée à notre façon de vivre, Inmuhel. » répondit Enam.
Et essayez de nous dégotter ce fameux met que nous a présenté le maître pâtissier, hier soir, renchérit Denam,
il était exquis. »Ce dernier paru exploser tant la remarque des deux frères était provocante et insolente.
« - Ainsi trois semaines sur les remparts de Minas Tirith n’ont pas suffis à leur majesté ? A peine rentrés en demandez-vous encore ? En effet, le comportement d’Enam et Denam leur avait coûté un séjour sur les hauts remparts de la ville et quelques travaux d’intérêt généraux particulièrement pénibles. Ils avaient alors nettoyés le palais de haut en bas, joués les garçons de cuisine, les sentinelles et les valets du roi des mois durant, sans qu’aucun résultat réel ne se présente.
Vous n’êtes que des enfants gâtés jusqu’à l’os et la moindre de mes tentatives de vous remettre dans le droit chemin se conclue inéluctablement par un échec ! Je me vois dans l’obligation de demander à votre père de passer à la vitesse supérieure. »Il fit une pause puis finit par reprendre :
« - Demain, vous partirez pour l'avant-poste établit sur le gué de Poros. De nombreux raids d'orques et de corsaires d'Umbar ont eu lieu ces derniers jours, ce qui ne présage rien de bon. Deux épées seraient les bienvenues là-bas. »Les deux frères grimacèrent. Ils étaient nés et avaient vécus toute leur vie durant dans ce lit douillet, luxueux et confortable qu’était le palais, aussi cette perspective ne leur paraissait guère plausible et peu rassurante, n’ayant jamais vu d’orques ni tué qui que ce soit. Ils avaient toujours été dépendants du palais et des bon soins que leur prodiguait avec patience leurs professeurs et serviteurs. Ils savaient lire, écrire et compter. Denam connaissait relativement bien la géographie et les techniques de commerce. Cependant il ne saurait jamais faire un bon diplomate et avait une sainte horreur pour tous les animaux à quatre pattes.
Une semaine plus tard, sur le gué du Poros.
Les deux frères jumeaux étaient flanqués d’une cotte de mailles et d’un casque trop grands pour eux. Ils avaient laissés leur épée à terre, bien trop lourde pour eux, ce qui leur avait valu quelques moqueries de la part des autres soldats. Enam et Denam en avaient rougit de honte ce qui n’avait fait qu’accroître l’hilarité générale. La présence de tous ces vétérans endurcis, ces soldats qui avaient tous vu la mort en face ne rassurait guère les deux jeunes nobliaux, cajolés depuis la naissance et désormais abandonnés à leur sort dans un campement en désordre, inhospitalier.
Enam prit la parole, rompant ainsi le silence.
« - Je crois qu’on a un petit peu trop exagéré, Denam. »