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 Un pari fort malheureux

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Belpina
Marchande Itinérante
Belpina

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Un pari fort malheureux EmptyVen 29 Juil 2011 - 20:09
Le crépuscule avait abandonné ses derniers rayons à l’obscurité de la nuit depuis peu. Un éclat doré se reflétait encore dans ses yeux tandis que Belpina jetait un dernier regard entre fierté et malice à Monsieur Ougrand Choudoux. Ce n’était pas, de loin, le plus cher de ses amis mais il se trouvait que c’était à cause de lui que ses pas la menaient à présent dans la Vieille Forêt. Reportant son regard devant elle, ce ne fut que pour rencontrer les ténèbres formées par l’épaisseur des arbres. Si une lueur de peur étreignait son regard, elle n’en faisait rien paraître. Pourtant, plus d’un hobbit aurait été effrayé de pénétrer dans cette forêt, qui plus est de nuit particulièrement. Les légendes et les contes qui l’entouraient avaient nourris plus d’une rumeur, on y entrait pas pour rien. Et ici, c’était quelque part l’orgueil de Belpina qui l’y menait. Non pas qu’en temps normal elle aurait refusé – elle était plutôt du genre téméraire et avait déjà traversé plus d’une fois cette forêt, de jour – mais la flemmardise n’aurait pas du la faire accepter. Seulement, Monsieur Choudoux avait eu l’intelligence de gagné leur pari dont le gage était de passer une nuit dans cette forêt. Imaginer Belpina se dérober et laisser les gens penser qu’elle avait peur ? Ça, jamais. Plutôt se faire dévorer par des trolls. C’est ainsi, avec ce dernier regard remplie de sa suffisance que la jeune hobbite s’enfouie dans la Vieille Forêt.

Petite comme elle était, comme sont la plus part des hobbits, elle n’avançait pas bien vite. Et cependant elle était résolue à aller se chercher un trou bien profondément – ou presque – dans la forêt, histoire de bien faire ravaler au Ougrand Choudoux les yeux moqueurs gorgé d’alcool qu’il lui avait adressé quand il avait gagné son pari. Un sac sur l’épaule qu’elle tenait très fermement, elle avançait la tête courbée d’un pas résolu. Son regard désormais un peu coléreux aurait lancé des éclaires qu’ils auraient été s’enfoncer dans le sol. Belpina ruminait ce fichu pari, pas à cause du gage, mais parce qu’elle avait tout simplement perdu. Tant et si bien que son champ de vision bien trop axé vers le sol, elle ne prit pas garde à une branche trop basse et se la prit en plein front. Sonnée, et prise par surprise, la branche, pourtant d’apparence faible, l’envoya au sol. S’étalant lourdement de tout son long sur le dos, Belpina poussa un cri proche de la fureur et se releva tout en retirant maladroitement les brindilles qui étaient venus chercher refuge dans ses magnifiques et splendides cheveux dorés. Elle qui pensait être assez petite pour que les branches ne l’atteigne pas, et bien non, même pas ! Attrapant son sac par la lanière, elle se remit en mouvement les yeux cette fois fixée sur l’horion mais d’une démarche fulminante, son sac traînant sans égard derrière pouvant en témoigner.

Les profondeurs de la forêt se faisaient de plus en plus épaisses au fur et à mesure que la hobbite progressait. On ne pouvait voir la lune, les feuillages étaient par ici trop touffus et épais. A quelques endroits une étoile ou deux parvenait à s’extirper pour apparaître aux yeux de Belpina, mais ce n’était qu’un point lointain lumineux dont les rayons ne parvenaient pas jusqu’à elle. La forêt restait tout aussi sombre. Le point positif est que bien qu’après une demie heure de marcher elle n’y voyait plus rien, au moins elle s’était calmée. Son sac de nouveaux sur les épaules, elle pensait désormais à comment elle pourrait bien profiter de la situation.. Hum.. Elle était souvent passée par la Vieille Forêt mais juste pour la traverser, et encore, elle passait par les frontières. Hors elle s’était toujours demandée ce que la fameuse vallée du Tournesaules pouvait bien qui faisait sa légende et son étrangeté. Peut-être pourrait-elle en ramener quelques mets rares, oui, ça donnerait un fort bon prix. Et un fort bon prix d’une chose fort rare était fort bon pour les affaires. Alors tout en se passant les doigts sur le menton à cette réflexion, ce fut cette fois une racine qui la fit trébucher sans préavis. Ses yeux qui avaient trop regardé le ciel, mimique que l’on a souvent quand l’on réfléchi, n’avait pu voir la protubérance extirpé du sol. Affalée sur le ventre cette fois, Belpina partit dans un accès terrible. Battant des jambes, des pieds, des bras, des pieds, de la tête, elle s’ébrouait comme un cheval se ruant.

Cela dura bien quelques minutes avant que brusquement tout ne retombe. Mais ce n’était pas parce que ses forces l’auraient subitement abandonné, non, c’était parce qu’elle en avait marre de se donner en spectacle aux arbres. Se redressant, assise en tailleur désormais, de la terre sur son visage poupon, elle jeta un regard suspicieux aux arbres. Ici, on disait qu’ils avaient l’air vivant mais pour l’instant, tout ce que Belpina voyait c’était : des arbres qui s’étalaient un peu trop n’importe où. Agacée, elle croisa les bras et leur déclara :

-Vous avez un problème ?

Glacée et froide, sa voix n’avait pourtant rien de vraiment méchant. Non, elle ne le pensait pas vraiment. En fait, si elle pouvait admettre que ses arbres étaient plus vivants que ceux d’autres forêts, elle ne pensait pas qu’ils avaient quelque chose de dangereux. Les laissant tranquille, elle finit donc par se relever tout en époussetant ses habits sans oublier son visage. Elle était en train de remettre des mèches de cheveux en place dans sa coiffure en macaron quand brusquement un bruit l’interrompit. Son regard perdant toute idiotie, exagération, dramatisation, colère ou mauvaise humeur, il était désormais alerte, fixe. Son visage vivement tournée comme un soldat entraîné l’aurait fait, la hobbite dardait désormais ses yeux sur la source du bruit.
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Môrhïn
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Un pari fort malheureux EmptyMer 24 Aoû 2011 - 13:40
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La Forêt. Merielle adorait littéralement la forêt, de ces gigantesques arbres touffus qui formaient au dessus d’elle une voute d’émeraude, aux odeurs de bois, de mousses et de pluie. Même les nombreux insectes curieux qui chatouillaient les orteils lorsqu’on se laissait aller à une sieste dans l’ombre d’un vieux chêne, n’arrivaient pas à la dégoutter de cet endroit. Il y avait bien les histoires qu’on racontait sur elle, et cette petite impression de se sentir épiée mais Mérielle n’y prêtait pas plus attention que les moqueries dont elle était fréquemment la cible. Ce n’était tout de même pas sa faute si la scoumoune se collait à elle comme un hobbit à sa pipe ! Au moins la forêt ne la jugeait ni maladroite, ni stupide, ni de mauvaise compagnie. Elle ne persiflait pas non plus dans son dos.

Bon, il était vrai, aussi, que Merielle ne restait jamais jusqu’au crépuscule dans cette sylve foisonnante. Mais les champignons qu’elle avait vu un peu plus tôt avait l’air bien trop délicieux pour qu’elle les abandonne à la voracité des limaces et des escargots. Vagabondant de champignons en champignons tout en ramassant au passage quelques délicieuses mûres bien juteuses dont elle s’était goinfrée comme une gamine, elle n’avait ni prêté attention à l’heure, ni à l’endroit où sa gourmandise l’entrainait. Si bien… si bien qu’elle ne savait tout simplement pas où elle se trouvait. Et pour couronner le tout, la lumière du jour filtrait de plus en plus faiblement au travers des frondaisons, signe indubitable que le soleil se couchait.

Serrant contre elle son panier rempli à ras bord, elle se sentit, pour la première fois qu’elle foulait le sol humide de la forêt, terriblement seule et petite. Son cœur se serrait un peu plus à chaque bruissement de feuilles à mesure que la luminosité disparaissait. Elle tournait à présent en rond, s’entravant dans les racines découvertes, butant sur les souches vermoulues. La ballade de l’après midi n’avait plus rien d’attrayant. Avec l’obscurité de plus en plus intense, elle ne voyait plus où elle mettait les pieds. Déjà qu’avec la lumière du jour elle n’aurait pas été certaine de retrouver son chemin, mais alors en pleine nuit ce n’était pas même la peine d’espérer. En plus elle ne risquait pas de croiser un promeneur ou je ne sais qui, puisque personne, à sa connaissance, n’osait entrer dans les bois à une heure aussi avancée. D’ailleurs ses parents ne lui avaient ils pas rabâché mainte fois, qu’elle était soit complètement stupide, soit irrémédiablement folle de s’y aventurer seule. Sûre, dès qu’elle leur raconterait son aventure – en imaginant qu’elle retrouve un jour le chemin de son chez-soi – qu’ils ne manqueraient pas de la gronder comme une sale gosse alors qu’elle avait bientôt 35ans !

Alors qu’elle pensait combien cette confrontation serait difficile avec ses parents qui ne la comprenaient jamais, elle entendit un drôle de bruit , un bruit mitoyen entre le reniflement d’un nain asthmatique avec une grippe carabinée et un raclement de gorge d’un orc – non que Merielle en ait jamais entendu un, mais imaginons – un bruit qui lui fit regretter de ne pas voir dans le noir. Un frisson plus parcourut l’échine, et ses poils se hérissèrent. Maudite journée, maudite ballade, maudite forêt !

Merielle perdit le peu d’assurance qu’il lui restait et dans un cri qu’elle aurait voulu perçant mais qui s’étrangla dans sa gorge, elle s’enfuit à l’opposé. Ses petits pieds martelaient le sol aussi vite qu’ils le pouvaient, s’entravant dans les ronces, heurtant douloureusement des cailloux un peu trop incisifs. Elle soufflait bruyamment. Elle courut aussi longtemps que possible puis épuisée – au bout d’environ 50 secondes qui lui en parurent bien le triple – elle s’appuya, dos contre un arbre, aux aguets tenant toujours son panier dans ses bras, bien que sa fuite l’ai un peu dégarni. Haletante, elle parvenait difficilement à calmer sa respiration. Ses petits yeux scrutaient les buissons. Le « monstre » mi nain, mi orc l’avait il poursuivit ?

« Vous avez un problème ? »

Bien sûr qu’elle avait un problème, en fait elle avait un tas de problème ! Déjà son panier n’était plus qu’à moitié plein et sa récolte de champipi jalonnait pour moitié le chemin de sa fuite. Ensuite elle était perdue, et puis il faisait noir, et un horrible « monstre » tapis dans l’ombre avait essayé de la dévorer vive. Elle avait presque senti son haleine de troll et presque vu ses yeux rouges luminescents dans la nuit ! Alors oui elle avait un tas de problème et en plus …

Et en plus…. On venait de parler ? Un fantôme ? Un esprit ?un brigand ? Le maitre du monstre de tout à l’heure ?

« Pfff, Mérielle espèce de trouillarde ! Tout le monde sait que les fantômes ça ne causent pas » se dit-elle pour se donner du courage, en parlant si bas, que même son panier ne l’avait certainement pas entendu.

« Il… il y a quelqu’un ?.. » demanda-t-elle un peu plus fort, la voix peu rassurée.
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Belpina
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Un pari fort malheureux EmptyVen 26 Aoû 2011 - 1:40
« Il… il y a quelqu’un ?.. »

Tiens, ça ce n’était certainement pas les arbres, ne put s’empêcher de penser Belpina d’un œil perplexe. Ce n’était certainement pas eux qui avait une bouche aussi mal assurée, à supposer qu’ils en avaient déjà une ce qui était complètement hors-de propos pour cette hobbite qui rassemblait ses affaires sans quitter des yeux les fourrés. Qui était-ce donc ? Un humain ? Non, peut-être un elfe ! Quoique.. un elfe n’aurait pas parlé comme ça.. Alors certainement un nain, oui, un nain. Mais pourquoi.. pourquoi un nain viendrait ici.. Non.. Alors une illumination éclaira brusquement le visage de Belpina : mais oui, c’était certainement un de ses mystères de la Vieille Forêt ! Une créature fantastique ou légendaire ou quelque chose comme ça. Il ne fallait surtout pas rater ça, surtout quand ladite chose ne semblait pas être bien offensive.

Alors, rabattant à nouveau ses affaires sur son dos, oubliant le reste de terre qui jalonnait encore sa peau et ses vêtements, Belpina se mit à avancer d’un pas aussi furtif qu’assuré, comme un chasseur traquant sa proie. Avançant courbé et silencieusement, ses yeux perçant et concentré scrutaient les moindres mouvements autour d’elle. Elle était toute proche, oui, toute proche.. Elle le sentait, sentait bien et paf ! Au détour d’un arbre, Belpina se retrouva nez à nez avec sa fameuse créature. Brusquement surprise, la hobbite cria de frayeur sans pour autant se retourner et courir. Non. Elle criait à la mort comme ça sans bouger, face à la personne, jusqu’à remarquer l’inévitable chose à remarquer : une hobbite. C’était une hobbite. Alors aussi subitement qu’était venu son cri, il s’étrangla dans sa gorge pour ne laisser qu’une expression déçu et de moroses yeux fixant la petite personne en face d’elle.

-Salut, fut le seul mot qui tomba de ses lèvres dans un son totalement inexpressif, et comme si de rien n’était.

Et elle continuait sans fin de fixer cette hobbite de son air désillusionné. Une hobbite. Bien sûr : pourquoi, elle y avait pas pensé ? C’était tellement évident. Ils étaient en Compté : qu’est-ce que vous voulez trouver d’autres que des hobbits en Comté ? Pi-to-ya-ble. Et alors qu’elle continuait cette réflexion, Belpina ne se privait pas de continuer à darder ce regard – sûrement totalement incompréhensif pour son interlocutrice – et sans le moins du monde parler. Le silence les entourait sans que Belpina puisse seulement penser que cela puisse paraître gênant là. Non, elle était trop accaparée par ses pensées. Elle voyait à peine la personne devant elle. Elle voyait seulement ‘la hobbite’ et pas comment elle était. Son esprit ne cessait de lui répéter ‘un hobbit’ sans cesse. Son air morose et dépité se quittèrent pas son visage un seul instant, même quand elle finit par reprendre la parole, se rendant vaguement compte de la situation. Mais pourquoi une hobbite ?

-Et donc, qu’est-ce que vous faites ici ?

La question fut posée d’une drôle de manière. Presque sans vraiment s’adresser à la personne tellement Belpina était encore sur son idée de ‘hobbit’. Son ton avait été toujours autant inexpressif. A un tel point que dans cette situation, cela paraissait… totalement décalée. Sans parler de ce qu'elle venait de dire.. Cette femme n'avait pas un gramme de tact et de politesse quand elle s'y mettait.. Désespérant. Depuis qu’elles s’étaient rencontrées, Belpina n’avait pas bougé d’un centimètre. La stupeur l’ayant figé sur place, elle ne s’était pas encore remise de la banalité de la rencontre. Parler avec des arbres auraient encore été plus fantastique que ça. Mais qu’est-ce qu’un hobbit venait faire ici ? se demanda-t-elle enfin pour la énième fois, ses yeux se braquant en torpille sombre de déception accusatrice.
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Môrhïn
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Un pari fort malheureux EmptySam 27 Aoû 2011 - 13:57
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Merielle serrait fort contre son cœur ses possessions. Ses petits doigts boudinés crispés sur l'anse d'osier de son panier,blanchirent à la jointure. Ses jambes flageolantes la tenaient difficilement debout. Pour un peu, on aurait presque pu entendre ses dents claquer. Une petite boule d’appréhension au creux de son ventre rebondi, et les yeux braqués sur les fourrés s'attendant à voir débouler un monstre ou un fantôme.

Quelque part dans la forêt, le ululement d'une chouette résonna dans le silence inquiétant de cette nuit éclairée d'une lune pleine. l'astre peinaient à inonder le sous bois de ses rayons argentés, filtré par les nombreuses frondaisons des arbres centenaires. Seule une faible lumière se diffusait jusqu'à la hobbite terrorisée.

Des branches craquaient, des feuilles mortes bruissaient, puis une silhouette se trouva nez à nez avec elle. Elles hurlèrent de concert, face à face. Par réflexe, ou par surprise ou peut être tout simplement par soulagement de ne pas être en présence d'un revenant, Merielle continua de crier même en avisant de sa congénère.

Lorsqu'elles arrêtèrent, Mérielle la dévisageait aussi sûrement que l'inverse était vrai. Elle avait eu bien peur pour pas grand chose finalement. En tout cas, un soulagement se peignit sur sa frimousse colorant ses bonnes joues de rose et lui redonnant un air un peu plus assurée. Elle détailla sa nouvelle connaissance, remarquant la terre dans ses cheveux, sur son front et ses habits. Un petit sourire naquit au coin de ses lèvres, non pas moqueur mais ravie.

D'ailleurs,elle ne devait pas guère présenter un bien meilleur aspect. Ses cheveux roux emmêlés de brindilles et de nœuds, présentaient un reliquat de coiffure en la présence de deux tresses pendouillant de chaque coté de son visage. Sa chemise de lin blanc s'était déchirée sur son épaule à cause de sa fuite de tout à l'heure, sa jupe bleu était tachée tout comme son tablier. Quand à ses mains elles étaient terreuses et un peu collante du jus de mûre. Même sa bouche entouré de violet prouvait sa gourmandise passé et sa tenue pitoyable. Elle n'était vraiment pas présentable, mais qui donc aurait pu la voir à cet heure ci et en cet endroit... mis à part cette drôle de hobbite si sûre d'elle et peu courtoise qu'elle en oubliait de se présenter.

"Bonjour aussi …. bien que je devrais plutôt dire bonsoir, ou bonne nuit... Non bonne nuit c'est plutôt si on allait se coucher, humm.... salut alors ! Je m'appelle Mérielle, Mérielle Clochepied et je crois que je me suis …. eu.... trompée de chemin pour rentrer."

La petite hobbite sursauta en entendant un bruit dans le loin.

" Et... et toi tu fiches quoi ici ?"
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Un pari fort malheureux EmptyJeu 1 Sep 2011 - 17:58
Les paroles de l’inconnu semblèrent ramener Belpina quelque peu à la réalité. Cassant son attitude de marbre, la hobbite se redressa face à sa précédente attitude un peu bousculée en avant à cause de la surprise. Après tout, Belpina pouvait avoir un sale caractère mais dans le fond, elle avait été très bien éduquée. Surtout que celle qu’elle avait en face d’elle ne semblait pas être dès plus rassurée. Ainsi son visage incrédule et inexpressif se mut en une mimique plus accueillante avec un beau sourire plein de confiance. Sa tenue un peu dépravée ne la dérangeait pas le moins du monde face à la dénommée Mérielle qui semblait un peu plus pire qu’elle. Au moins Belpina avait des vêtements toujours très élégants, elle, ne put-elle s’empêcher de penser tout en lui tendant sa main.

-En fait, je crois qu’un ‘salut’ aurait pu suffir, commença-t-elle dans des teintes un peu moqueuse. Belpina, Belpina Herbedorée du Quartier Sud, l’informa-t-elle avec une assurance et de petites lueurs supérieures dans ses yeux face à l’attitude si peu rassurée de son interlocutrice. Quant à ma présence ici, c’est une longue histoire.

Sa voix s’était achevée dans un concert lassée et un peu agacée, ponctué d’un beau soupir. Sans prêter attention à Mérielle, Belpina se détourna pour se diriger vers une souche d’arbre sur laquelle elle s’assit finalement. Totalement lassée, la question de la hobbite semblait l’avoir brusquement fatiguée. Belpina s’était assise comme si elle comptait se mettre à camper ici. Mais à la place de cela, elle sortit de sa sacoche un miroir, un tissu blanc, un petit bol et sa gourde d’eau. Versant de l’eau dans le bol qu’elle posa à terre près d’elle, elle trempa le tissu dedans avant de se mettre à nettoyer son visage plus convenablement grâce au miroir. Et se faisant commença-t-elle à raconter sa si longue histoire.

-Ce soir même, alors que je rentrais d’un long voyage qui m’avait mené jusqu’en Gondor, j’avais décidé d’aller me rafraîchir dans une belle petite taverne. J’avais ma belle pinte devant moi et puis brusquement une de mes connaissances lointaine au troisième degré de ma mère par l’alliance de sa tante avec les Choudoux du nord. Vous savez, ces Choudoux du nord, ils sont si bavaaaard. Impossible de les faire taire : alors j’ai eu une idée, lui faire boire au moins cinq chopes à la suite. Il a accepté à la condition que s’il gagnait j’aille passer la nuit dans la Vieille Forêt. Et devinez quoi : il gagnait ! Bof, après je m’en fichais. Au moins j’avais eu la paix pendant quelques minutes et le gage du pari me donnait une raison de le planter là.

Là s’arrêta finalement son merveilleux récit et par la même occasion sa toilette. Oui, cela semblait convenir : Belpina avait retiré la plus part des traces de terre de son visage. Arrangeant une dernière petite fois sa coiffure tant qu’elle avait son miroir dans ses mains, elle le rangea ensuite avec tout le reste de ce qu’elle avait sorti. Elle alla simplement verser l’eau restant dans son bol au pied d’un arbre avant de revenir s’assoir sur sa souche. Le menton soutenu par ses mains (elle-même finement lavée dans le main) elle regardait maintenant Mérielle. Ce n’était pas pour dire, mais qu’est-ce qu’elle faisait là elle ? Après tout, si elle n’avait pas été là, peut-être qu’à la place Belpina aurait pu tomber sur quelque chose d’autrement fantastique.

-Et oui, je sais, sacré histoire, reprit Belpina en se redressant un peu. Mais vous, qu’est-ce que vous faites ici ? Il n’est pas un peu tard pour aller faire cueillette. Quand on est pas habilité à un très bon sens de l’orientation, on évite généralement de sortir aussi tard étant donné qu’en pleine nuit, ce n’est pas la même affaire qu’en plein jour pour trouver son chemin, ou rester calme.

La voix de Belpina s’était faite bien plus calme et neutre, pourtant on sentait de son arrière timbre un côté assez tranchant. Et oui, elle était comme ça. Toujours à aimer dire les reproches ou ce à quoi les gens n’avaient pas penser ou encore leur relever leur attitude pour le moins complètement illogique. Voilà, la logique, c’était un peu son domaine ça.
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Môrhïn
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Un pari fort malheureux EmptyVen 2 Sep 2011 - 15:47
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Bavasser au beau milieu d’une ridicule clairière (en imaginant que le bout de forêt dégarni où elles se tenaient pouvait réellement prétendre à une appellation si pompeuse) , en pleine nuit , dans des bois ne bénéficiant pas vraiment d’une excellente réputation avait quelque chose d’incongru, voir de complètement décalé. Mérielle était là, les yeux comme des soucoupes, à faire des ronds de bouche avec un air bêta tandis que Belphina s’installait tranquillement sur sa souche pour faire son brin de toilette. Elle trônait sur le morceau d’arbre vermoulu comme s’il avait été le siège moelleux d’une coiffeuse. Et s’affairant à se laver le visage, les mains de la crasse accumulée, elle débitait sa petite histoire avec une assurance stupéfiante.

Cette hobbite, à coup sûr, n’était pas banale ! Une aventurière ! Elle venait de rentrer du Gondor. Les yeux bruns de Mérielle brillèrent d’excitation et de convoitise. Elle imaginait déjà les milliers d’aventures que pourrait lui raconter sa nouvelle amie. Elle débordait soudainement d’une admiration profonde pour sa congénère et rêvait déjà de lui ressembler. Hélas avec ses deux pieds gauches, elle se sentait affreusement idiote en comparaison de Belpina qui ne manquait pas de lui faire sentir . En plus son histoire à elle n’avait rien de glorieuse. Pas de pari, pas de voyage, pas de cousin pipelette roulant sous la table après ses cinq bières, juste le maigre contenu – vu tout ce qu’elle avait semé, pas étonnant ! – de son panier d’osier.

- Figurez vous que…. Eu… je me suis perdue

Comme si ce n’était pas évident ! Comme toujours la pauvre Mérielle n’avait pu s’empêcher de parler pour rien dire, ou plutôt pour dire ce que tout le monde savait déjà. Pourtant la leçon ne porta pas ses fruits et oubliant encore de tourner sa langue dans sa bouche avant de causer, elle enchaina très vite d’un seul tenant et presque sans reprendre sa respiration :

- En fait après ma sieste, je suis tombée sur un coin à champignons. Moi j’adore ça les champignons, pas vous ? Alors je me suis dit : « Mérielle pourquoi pas te faire une omelette ce soir, une omelette aux ceps ! » ! C’est tellement bon ! Surtout avec un petit peu de crème de la Mère Brandebique. Vous connaissez la Mère Brandebique?Je sais pas comment elle la rends si onctueuse, un vrai péché. Et puis aussi avec un petit peu d’herbes, j’en ai plein mon potager. – respiration – Enfin je savais que je voulais absooolument manger cette omelette, j’en salivais d’avance et là… et bien en ramassant mon dernier champi, j’ai vu des mures. Bien noires. Grosses et juteuses à souhait, je me suis dis qu’une tarte aux mûres avec, se serait un dessert parfait pour achever une journée parfaite. – respiration – Alors j’en ai cueilli tout plein en me remémorant la recette de Ma’. Elle rajoute toujours des feuilles de menthe, ça donne un petit gout à la pâte. Enfin bref je faisais plus attention au chemin depuis un bout de temps, ni à l’heure et…. elle conclut normalement - Je me suis perdue bêtement.

Mérielle se sentait gênée, se dandinant sous le regard de Belpina. Elle se sentait jugée, encore. Puis chassant ses mauvaise pensée d’un sourire timide et d’un haussement d’épaules très féminin, elle zyeuta sa compatriote d’un air indécis avant de lui poser LA question.

- Vous allez vraiment passer toute la nuit ici ? Toute entière ?

Puis de sa voix dégoulinante d’admiration, elle ajouta

- Et vous n’avez pas peur…. Vous êtes vraiment courageuse !

C’est cet instant ci où le destin décida de tester la nature du courage de l’une et de l’autre. Un craquement sinistre résonna dans les bosquets attenants. Un silence oppressant chassa les petits bruits de la nuit, enveloppant les deux hobittes dans son étreinte muette.
Mérielle se raidit instantanément, oubliant jusqu’à respirer tant elle n’osait troubler l’affreux silence.
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Manadas
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Un pari fort malheureux EmptyVen 23 Sep 2011 - 19:38
L'après-midi avait été très agréable pour Manadas, passer son temps à pêcher au bords du Brandevin avec un cousin n'était pas une après-midi de perdu. Le coin était poissonneux, il se trouvait à une heure de marche de Standelf et Mana avait amené son cousin pour lui faire découvrir le lieu. A dire vrai ce n'était pas vraiment son cousin au sens propre du terme. Il était plutôt un cousin issu du germain de son père éloigné du troisième degré, c'était donc le neveu à la mode de Bretagne du Vieux Merignac. Mais toute ses considérations généalogiques n'avaient plus que très peu d'importance pour Mana (surtout que c'était plus facile de le présenter comme son cousin) après son après-midi à pêcher et à faire des grillades de leurs prises. Mandas avait même dût desserrer sa ceinture. Tout était en tout point parfait, mis à part peut être le manque d'une bonne pinte bien fraîche. Mais cette remarque venait sûrement du côté perfectionniste de notre jeune hobbit. Ce repas fut suivit à la suite d'une longue sieste sous l'ombre d'un bosquet de chêne, le chapeau de paille de Manadas servit à cacher la lumière du soleil.

L'après-midi avait bien avancé et l'on devait être un peu moins d'une heure avant le crépuscule. Il était temps de rentrer au Château-Brande et ce pour plusieurs raisons. Tout d'abords Tatie Line ne verrait pas d'un très bon œil de voir son fils passer la soirée aussi près de la Haute Haie. Et son cousin commençait à s'impatienter à vouloir souper, surtout qu'ils avaient sauté le thé (enfin c'était surtout les petits gâteaux que l'on prenait avec le thé qu'il avait manqué qui le laissaient d'humeur grognon). Il voulait donc surtout ne pas manquer le souper. La route c'était faite sans aucun problème et ils arrivèrent enfin près du bac de Châteaubouc. Manadas laissa ici son cousin, il n'avait pas prévu de rentrer dîner chez lui ce soir, bien au contraire (voilà donc la raison de cette attitude vorace soudaine). Ses pas le dirigeait à présent vers la vieille forêt et ce fut les mains dans les poches et dans un air guilleret accompagner de quelques sifflotements qu'il pénétra dans la Vieille Forêt par une petite ouverture de la Haute Haie. Le soleil venait à peine de se coucher alors qu'il pénétrait dans la lisière de la forêt et il était encore assez loin du lieu où se tenait la raison de sa venue. De toute manière il avait toute la nuit, il ne risquait pas de rater LA période, et à la réflexion une petite ballade digestive n'était pas de trop. Il se sentait plein, trop plein même, pour un peu et avec un peu d'imagination il pouvait presque sentir la nourriture qui dépassait de son estomac. Et Mana était bien pourvu d'imagination, dommage qu'il ne pouvait pas prendre un bâton et tasser le trop plein de nourriture qui lui obstrué la gorge. Cela le ferait vomir à coup sûr et il le savait et il ne voulait pas régurgiter de la nourriture. Ce serait un manque de respect flagrant pour ses pauvres petits poissons.

Non il valait mieux une bonne marche pour faire descendre cette nourriture, ceci avec un peu d'air frais et le lendemain ce serait comme si il n'avait rien dans le ventre. D'une pierre deux coups, allier le plaisir à l'utile. La nuit était tombé depuis quelques temps et Mana suivait un sentier que les animaux empruntaient plutôt que les jeunes hobbits. L'obscurité ne lui faisait pas peur (enfin si un peu mais il arrivait à bien juguler sa peur) et la forêt exacerber toujours ses autres sens, notamment l'ouïe et l'odorat. Manadas avaient constamment l'oreille tendue, et il lui arrivait de prendre la poudre d'escampette prestement et silencieusement au moindre bruit suspects. Néanmoins c'était rare, il n'y avait pas de grand prédateur dans cette partie de la forêt (voir dans toute la forêt). Et il se surprenait parfois le nez en l'air à renifler une odeur particulière. En général il était à l’affût de l'odeur caractéristique de la putréfaction, cela attirait les charognard le hobbit préférait éviter le lieu, quitte à faire un long détour. Mais si Mana n'était pas complètement à l'aise dans la forêt, il n'y avait pas la tension qui caractérisait les autres hobbits à leur approche de la Vieille Forêt. Mana faisait attention à son environnement voilà tout.

Ses seuls frayeurs pour l'instant furent une chauve-souris qui frôla sa chevelure en poussant son cri strident caractéristique, puis une maman blaireau et quatre de ses petits qui firent une soudaine apparition et lui coupèrent tranquillement la route. Manadas resta a une distance respectable et les regarda passer quand un des petits s'approcha un peu trop près au goût de sa mère. Un grognement impérieux remit bien vite le petit sur la bonne route et il reprit par à l'étrange petite procession. Un sourire au coin, Mana fit un petit au revoir au petit aventurier de la troupe qui se retourna une dernière fois pour voir le jeune hobbit d'un air curieux, avant de reprendre prestement la route qu'ouvrait sa mère. Mise à part ses deux événements rien de notable ne se passa dans ce sentier. Rien jusqu'à ce qu'il entende un bruit bien incongrus par ici, surtout par une heure aussi indue. Mana avait entendu un éclat de voix, féminin à ce qu'il semblerai et qui devait se situer approximativement au nord-est de la vallée des Tournesaules. Un endroit particulièrement qu'il évitait la plupart du temps ou n'y aller que quand le soleil était bien haut dans le ciel et que la forêt voulait bien le tolérer. Cela devait être sûrement de la superstition, mais Manadas avait comme un sixième sens quand il concernait cette forêt. C'était comme s'il savait lorsqu'elle tolérait les intrus ou bien au contraire qu'elle était d'humeur plus capricieuse, maussade, voire rancunière. Et dans ses cas-là il préférait ne pas traverser du tout la Haute-Haie.

Ce soir là, elle devait plutôt le tolérer, il n'y avait pas cette lourdeur et cette sensation constante que l'on vous observait. Mais quand bien même il ne préférai pas s'approchait la nuit tombé de la vallée des Trounesaules. Néanmoins sa curiosité prit le part sur sa prudence et après tout il était encore à deux ou trois miles de la vallée. Ce fut d'un pas silencieux qu'il s'approchait de lieu où il eut l'éclat de voix, de plus une deuxième personne semblait être là elle aussi. La discussion qui lui était encore inintelligible à cette distance semblait se poursuivre sans que ses deux personnes ne semblaient vouloir bouger. Il ne devait rien se passer de grave et cela rasséréna notre hobbit en le confortant d'aller à son penchant pour la découverte. Et comme le disait Oncle Baldon : « La curiosité n'est pas un défaut, il faut juste savoir l'exercer avec prudence ». Encore un qui était considéré comme excentrique dans la grande famille des Brandebouc.

Mana commençait à mieux distinguer les propos, à leur voix cela devait être hobbits, une femme et peut être une plus jeune il n'en était pas sûr. Alors qu'il approchait pour mieux entendre il écrasa une branche morte et un bruit presque assourdissant s'éleva. Le dernier cri d'un mourant... Et comme par hasard, ce fut à ce moment là qu'il y eut un silence dans la conversation. Comme s'il avait été prit en flagrant délit, en train de commettre quelque chose de répréhensible, Manadas s'immobilisa soudainement. Le silence s'éternisa quelque peu, il n'y avait aucun doute que les deux autres l'avaient entendu. Le jeune hobbit sortit d'un air penaud des fourrés en faisant un sourire contrit.

_ Hum hum. Heuu, c'était moi à l'instant, désolé de vous avoir effrayé...

Il releva la tête pour mieux observer ses deux interlocutrices à la lueur de la lune et des étoiles. C'était une bien étrange compagnie et un haussement de sourcil étonné fut la seul réaction à la fin de son observation. Manadas se sentit tout d'un coup obligé de s'expliquer de sa soudaine apparition légèrement théâtrale.

_ Attention, n'allez pas penser que je vous espionnais ou que j'avais en tête de vous faire un malin tour ou quoique ce soit d'autre hein ! Non j'avais juste entendu des voix, noté que ce n'est pas ce que l'on s'attend à entendre dans ce coin-ci, et je me suis approché par curiosité voilà tout.

Un autre toussotement gêné ponctua sa petite tirade pendant que Mana trituré son chapeau de paille d'un air embarrassé.
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Belpina
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Un pari fort malheureux EmptyMer 5 Oct 2011 - 1:52
En voilà des originaux dites donc ! Belpina n’avait pas bougé un seul sourcil pendant que Mérielle lui comptait sa fascinante histoire. Par moment peut-être, un de ses sourcils se soulevaient suspicieusement. Et ce n’était pas la suspicion de la curiosité, non, c’était la suspicion de ‘mais qu’est-ce qu’elle me raconte’. Belpina se serait presque levée pour lui couper la parole mais elle se souvint juste à temps que si elle lui racontait ça, c’est parce qu’elle lui avait demandé. Cette réflexion ayant pour but de venir fermer la bouche que la jeune hobbite avait ouvert, ça ne donnait pas la plus belle des images que ce soit. Mais Belpina s’en fichait éperdument. Même la bouche ouverte comme un poisson, elle se sentait déjà plus… ‘grande’ que cette demoiselle en face d’elle. Décidément.. Belpina avait une sacrée opinion d’elle – dommage qu’elle s’en fiche également complètement. Tout comme d’un peu – presque – tout ce qui ne l’a concerné pas, c’est pourquoi elle n’avait retenu pas le moindre fichtre mot de tout ce que lui avait débité Mérielle. Dommage qu’elle n’est pas été plus attentive sinon elle aurait su que cette jeune hobbite était tout à fait intéressante si elle cuisinait (notre Belpina était fan de nourritures mais attention, de nourritures… au mélange.. parfois particuliers). Cela aurait sûrement lancé une très grande discussion ! ..donc au final.. mieux vaut sûrement qu’elle n’ait pas entendu..

-Hum oui oui.. C’est bien, c’est bien, se contenta-t-elle de minauder vaguement en réponse à Mérielle tout en regardant vaguement sur le côté.

Finalement elle revint à la réalité – car perdue lointainement dans ses pensées – à la question de sa compagne de fortune. Un éclair de surprise passa dans ses yeux avant d’être remplacé par l’inévitable et terrible éclair de supériorité ! Non mais pour qui elle la croyait, avait-elle donc une tête à plaisanter ? Pour toute réaction, Belpina fronça de ses fins sourcils et se redressa, les bras sur ses hanches.

-Bien évidemment.

Sa voix avait été nimbée d’une grande assurance, presque fierté d’ailleurs. Et d’ailleurs, son cas ne s’arrangea pas quand Mérielle reprit avec les nuances de l’admiration dans le ton.. Là, ce fut carrément une aura de grandeur dont elle s’entoura ! Et ce fut d’une voix pleine de condescendance qu’elle allait lui répondre un truc du genre ‘mais voyons, il n’y a pas de quoi avoir peur. Ce n’est qu’une forêt !’ si un bruit ne les avait pas subitement interrompu pour… faire aussi bien sauté de haut Mérielle que… Belpina. Hé bah il en était là ce fameux courage !

Se reprenant rapidement, la hobbite passa ses mains sur ses habits comme pour les lisser. Mais en réalité, c’était plus un geste de contenance afin de faire quelque chose le temps de reprendre bien tout ses esprits. Quand même, elle n’allait pas se faire avoir par une simple forêt. Et puis, surtout pas devant cette.. cette.. bref, elle. Mais alors qu’elle reprenait donc son petit air supérieur du ‘quoi moi j’ai eu peur ? vous plaisantez ou quoi ? Regardez-vous avant de parler de moi.’, un nouveau bruit surgit et… quelqu’un avec !

Là Belpina sauta littéralement de peur. Faisant un bond en arrière et projetant ses mains en avant pour se protéger, elle retomba dans une maladroite et vulgaire position de défense qui… vu comme ça donnerait surtout envi de rire à son adversaire. Et le pire, c’est qu’elle n’en bougea même pas quand elle vit que l’intru n’était autre qu’un autre hobbit. Elle commença finalement à se remettre dans une position, tout à fait stoïque par ailleurs, que lorsqu’il commença à parler. Là, ce fut la nouvelle grande déception. Passé le choc, notre merveilleuse Belpina sondait ce.. hobbit qui n’avait rien d’extraordinaire – comme tous les hobbits. N’aurait-il donc rien de plus extraordinaire ce soir ? Mais malgré la belle déception qui longeait les traits de son visage, elle consentit à répondre quelque chose de sa voix redevenue monotone.

-Splendide.. est-ce donc le rendez-vous de tous les hobbits aujourd’hui ? commença-t-elle à marmonner si bas qu’il était fort peu probable que l’un d’eux l’ait entendu avant de reprendre la tête relevée et avec plus de force dans la voix. Ne vous en faites pas, c’est une habitude aujourd’hui.

Et puis elle marqua une pause. Vu comme c’était parti, ils étaient bien partis pour passer la nuit ensemble. A moins peut-être que ce.. nouvel arrivant ne puisse reconduire Mérielle ! Non parce qu’entre nous, passer une nuit dans la Vieille Forêt n’aurait rien de très glorieux pour gagner son pari.. Hum.. à méditer. Mais déjà, s’enquérir qu’il ne se soit pas lui aussi perdu, sinon.. bah… elle était mal barrée.

-Donc hum.. je suppose que vous vous êtes également perdu ? demanda Belpina d’une voix toute innocente, sans parler de son splendide visage devenu subitement tout candide.

Quelle belle comédienne !
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Môrhïn
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Un pari fort malheureux EmptyMar 11 Oct 2011 - 15:35
Un pari fort malheureux Sans_t10

Mérielle en restait pantoise. Le corps raide comme un porte-manteau, tremblotant comme une gelée à la fraise un peu trop flasque, les bras ballants, la bouche grande ouverte à gober les moustiques, elle avait sans aucun doute un air stupide frisant le comique. A contrario de sa compatriote, aventurière dans l’âme à défaut du reste, elle n’osait plus le moindre geste de crainte de cet effrayant monstre – qui somme toute n’était qu’un vulgaire hobbit, tout ce qu’il y avait de plus banal – ne surgisse des fourrés et ne fonde sur elle. Par ailleurs, elle en était tout simplement incapable, pétrifiée sur place par le méli-mélo de ses sentiments dont la terreur muette se positionnait en bonne première. Aussi ne détourna-t-elle pas les yeux de l’horrible silhouette se découpant de la forêt pour apercevoir la culbute arrière non moins élégante de Belpina. Elle se contenta de pousser un cri, qui malheureusement resta coincé dans sa gorge ridiculisant plus encore la Hobbit .

L’horrible monstre prenait des airs trapus et hobbitesques, il parlait même d’une voix grave et charmante dissipant le malentendu comme un mauvais charme. Le temps que la cervelle de Mérielle analyse et produise une étincelle de compréhension doublée de stupeur puis d’une curiosité débordante, en deçà de son petit crâne, Belpina prenait les reines de la discussion. Toute l’attention de Mérielle se transvasa alors sur le nouveau venu et une foule de questions se bousculèrent au portillon. Coupant la parole à l’aventurière, sans même se rendre compte de son sans-gêne, elle mitrailla de questions le hobbit.

- Comment tu t’appelles ? Tu viens d’où ? Qu’est ce que tu fiches ici ? Tu es perdu toi aussi ? est ce que tu aimes les mûres ? Tu veux aussi passer ta nuit ici ? T’es tout seul ? …. – et tout un tas d’autres questions dénuées intérêt que je vous laisse imaginer sans peine.

Elle prit sa respiration, comme de nécessaire après une aussi longue tirade. Sa gorge était sèche et elle se demanda fugitivement si Belpina n’avait pas une gourde dans son sac d’aventurière. Sans doute ! Elle le lui aurait bien demandé mais pour l’heure, elle attendait les réponses, et puis avec le regard noir que lui lançait cette dernière, elle doutait d’obtenir quoi que ce soit.
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