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La bave au lèvre, les yeux injectés de sang, la monture de l’imposteur vivait ses derniers instants, se donnant au maximum comme si cela lui permettait de fuir cette méprisante compagnie et pouvoir enfin en finir avec lui, une fois pour toute.
Son vœux fut exaucée quand, le rythme de sa course fut ralentit par la montée d’une misérable colline, un exercice pourtant si insignifiant qu’il suffit pour lui siphonner ce qui lui restait d’énergie. Dans un pathétique soupir étouffé, la bête s’effondra avant même d’avoir pu atteindre le point de vue.
Son cavalier bondit du cadavre en pleine chute avec aise, sans le moindre regard pour celui qui avait donné sa vie pour le transporter jusque là. Il couvrit à pied les derniers mètres qu’il lui restait à faire jusqu’au haut de la colline, le pas pressé, impatient d’en finir. Derrière lui, l’on pouvait commencer à entendre le corps de l’animal lentement glisser en bas de l’inclinaison.
- Ashdautas Vrasubatlat (Un jour je te tuerai) - Nar Udautas (Pas aujourd'hui) Répondit mécaniquement l’homme déguisé en garde Gondorien.
Une imposante silhouette apparue de l’autre flanc de la colline. Le nouvel arrivant était un géant don l’apparat de voyage ne masquait en rien la montagne de muscle qu’elle recouvrait.
Une tête vierge de toute pilosité était à peine visible dans le creux d’une capuche don l’ombre qu’elle imposait faisait découvrir un visage aux muscles saillants.
A portée de lame, les deux personnages firent halte pendant un instant, s’échangeant un regard lourd de sens avant d’entamer chacun un pas décisif en avant. Mais au lieu de dégainer leurs armes, ce furent leurs bras qu’ils élancèrent, agrippant chacun l’avant bras de l’autre. Il y eut un peu de résistance de la part du plus petit homme avant que la brute, un sourire joueur aux lèvres, le força en avant d'un simple geste, sans le moindre effort apparent. Ce petit rituel achevé, ils s’échangèrent un sourire sans aucune franchise, mais nulle tape amicale ou signe d’amitié plus profond s’échangea entre les deux personnages. C’était comme si une entente cordiale existait entre eux, née de nulle part et scrupuleusement respectée par les deux partis.
- Il y a un petit hameau plus bas, nous t’y trouverons une nouvelle monture… Déclara passivement le plus grand des deux.
Sans un mot de plus, ni le moindre acquiescement, ils mirent leurs armes au clair, dévalant paisiblement la colline, s’apprêtant à massacrer les infortunés êtres vivants qui habitaient en contre bas comme s’il ne s’agissait que du vulgaire bétail.
Ce n'est que plus tard, les lames écarlates, que le duo sanguinaire reprit la route, en direction du Sud.
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