Cérémonie d'empierrement.

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Hadhod Croix-de-Fer
Seigneur de la Moria
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Hadhod Croix-de-Fer

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~ GRIMOIRE ~
- -: Nain de la Maison des Longues-Barbes.
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Cérémonie d'empierrement. EmptyMer 1 Fév 2012 - 20:24
Cérémonie d'empierrement. Bahan14
TOUS les tailleurs de pierre de la cité ont été réquisitionnés, et ils ont travaillé jour et nuit, ne se relayant que pour dormir un peu et et se nourrir, afin de préparer les quatre-vingt-seize sarcophages de roc pour les trépassés de la Bataille de Khazad-dûm. Il va de soi qu'il s'agit de ceux ayant combattu pour Hadhod: les renégats, ayant perdu tout droit à cet honneur, ont sobrement été enterrés dans une combe en bordure d'Azanulbizar.
LE procédé d'empierrement est une coutume typiquement naine qui remonte à des  temps reculés, peut-être même à l'époque des Sept Pères des nains. Il requière deux blocs de pierre taillés en forme de parallélépipède rectangle, et une bonne dose de vaillance de la part de l'artisan qui réalise le sarcophage. En effet, celui-ci doit reproduire aussi conformément que possible la silhouette du défunt vu de face au milieu du premier bloc, puis celle du défunt vu de dos exactement au même emplacement, mais sur le second bloc. Une fois ce travail réalisé, la dépouille est emprisonnée entre les deux monolithes, qui sont celés entre eux par un procédé dont aucun étranger n'a percé le secret. Les tombeaux des rois nains de la Moria sont ornés de la sculpture de leur occupant, si bien que ces héros semblent vous observer, immuables, longtemps après leur décès. Ceux des autres classes hiérarchiques sont toutefois dépourvus de cet ajout: c'est le cas aujourd'hui.
RESTE alors l'ultime étape, la cérémonie en elle même, qui se déroule dans un couloir bas de plafond mais large et incommensurablement long, cimetière de Cavenain. Les lourds tombeaux de pierre sont alors disposés en ligne devant chacun des deux murs, face contre terre et dos à la paroi, puis basculés en position verticale, debout contre le mur, lentement et solennellement, par un ingénieux système à manivelle et à engrenages. C'est lors de cette manœuvre qu'il convient de rendre un dernier hommage aux morts.
BAHÏN représente la Croix-de-Fer pour cette cérémonie. Général de l'armée qui a défendu les mines contre l'OCF, c'est grâce à ses talents stratégiques et à son charisme que la victoire est leur, mais également à la bravoure de ceux qui y sont restés. Car, si lui a été exceptionnel, ils l'ont été tout autant d'une autre manière. C'est pourquoi il veut rendre une dernière fois hommage à ses soldats qui ont donné leur vie à ses côtés, pour leur patrie et pour la liberté.
LES mécanismes sont actionnés, la lente montée des tombeaux commence. Centimètre par centimètre. Droit, inflexible, Bahïn ne verse aucune larme mais sa douleur et son affliction n'en sont pas moins présentes. Avant d'être un général, il est un nain. Son esprit quitte le présent et ne peut s'empêcher de faire défiler les images de la Bataille. Il revoit tout. L'arrivée de Tôrhun, tenant Drís ligotée, les cloches qui retentissent, l'armement à la hâte. Les nombreuses formes noires et blanches qui ressortent devant le soleil levant.
L'ASCENSION des blocs est nettement visible à présent. Le général repense aux tirs d'arbalètes insuffisants, à la saisie des haches, à la ligne compacte formée devant la Porte Est. Il entend encore les ordres criés par les deux capitaines ennemis, les uns graves et sonores, les autres plus aigus et raffinés, comme ceux d'une femme humaine. Il croit revivre l'assaut de la vague ennemie, la retraite à l'intérieur, la fermeture précipitée des portes... Les corps des soldats entassés empêchant la manœuvre.
LES monolithes en sont à la moitié de leur mouvement de rotation. Le silence religieux de toutes les personnes présentes à la cérémonie facilite encore le vagabondage des pensées de Bahïn, qui n'a nul besoin de fermer les yeux pour revoir les terribles corps-à-corps dans les mines. Il croit entendre de nouveau les cris de joie lors de l'arrivée du corps d'armée le plus redouté des royaumes nains, les guerriers d'élite du Khazad venant en renfort avec leurs lourdes armures et leurs effrayant casques de guerre. Il repense au désarroi de leurs ennemis, à leur expulsion vers l'extérieur.
LEmouvement des tombes est presque révolu. Le combat final dans la vallée des Rigoles Sombres en est au même point. Il se revoit en train de courir après les fuyards, ses troupes fonçant derrière lui. Les derniers ennemis abattus. Le dernier Neleg qui le défie en combat singulier et le cercle de nains encourageant leur champion. Et le visage maléfique d'Angwâl tourbillonnant dans les airs sous le soleil de midi, tête privée de corps par un revers de hache à la froide précision... Soudain, Bahïn revient à la réalité: il doit prononcer le dernier adieu aux morts victorieux.
« Aulë saura reconnaître la valeur de vos cœurs, frères d'armes qui avez quitté ce monde pour avoir tenté de le rendre meilleur. Grâce à vos actes de bravoure extrême, l'honneur de notre peuple est sauf. Nous ne vous oublierons pas. Nous nous montrerons dignes de vous. Adieu! »

#Bahïn

BOUM... la pierre heurte la pierre, les échos disparaissent progressivement, et le corridor se vide. L'unique entrée est refermée et l'obscurité redevient totale dans le cimetière souterrain: le long sommeil des guerriers de la Bataille de Khazad-dûm peut commencer. Dehors, Bahïn ne pense plus à rien, son esprit est redevenu calme. La tâche est accomplie, il est temps de regarder vers l'avenir.


The Half Cop
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