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 A la recherche d'un Clan

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Amadeo du Rohan
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Amadeo du Rohan

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A la recherche d'un Clan EmptyJeu 18 Oct 2012 - 17:48
A la recherche d'un Clan Namano11
PNJ : Garnaïl d'Umbar

"Saleté de soleil, tu ne me laissera donc jamais en paix !"

Garnaïl, natif d'Umbar, est un ancien chef de clan en exil. Son armée, défaite dans les plaines du pays de Khand, avait été complètement décimée (les rares survivants s'étant convertis à l'ennemi).
Seul, il parcourt maintenant le désert à la recherche d'une nouvelle terre d’accueil où il pourra, par ses talents de manipulateur né, monter un nouveau projet maléfique.

L'homme à la balafre terrifiante s'assis à l'ombre d'un énorme rocher. Il transpirait à grosse goûte, et avait été contraint d'abandonner toute une partie de son équipement (armures, bouclier, jambières,...) pour ne garder que le strict nécessaire, c'est-à-dire ses bottes, une gourde bientôt vide et sa dague.
Bien qu'il était habitué depuis son plus jeune âge à la chaleur du pays, l'homme éprouvait beaucoup de difficulté à avancer par une telle chaleur. Il retira ses bottes abîmées et observa ses pieds blessés. Les entailles s'agrandissaient au fil des jours et semblaient commencer pour la plupart à s'infecter.
Encore une semaine dans cet endroit et la nature aura raison de lui.

En ce moment au pays de Khand, la guerre des clans était rude. Les peuplades se faisaient la guerre continuellement, que ce soit directement ou indirectement ; en plus des raids de village ou des embuscades de convois, il fallait se méfier de tout le monde et le mot confiance, d'après Garnaïl, finirait par disparaître du vocabulaire utilisé dans ces contrées. Le mal était partout.

Son ancien clan, les Variags Khaya, avait été annihilé par une tribu de l'Est proche de la frontière avec le Mordor. Il lui fallait donc trouver un autre clan, où il pourrait à nouveau exercer son jeu d'influence - il était en effet passé maître dans l'art de la politique - et gravir à nouveau les échelons de la hiérarchie.

Alors qu'il buvait une gorgée d'eau, le Khandien sentit soudain une présence. Sans geste brusque, il referma le bouchon de la gourde et se saisit délicatement de sa dague. Maîtrisant sa respiration et sa montée d’adrénaline, l'homme fit mine de se lever tranquillement puis, une fois bien sur ses appuis, il fit volte-face, pointant sa dague vers l'avant.

"Qui est là ?!" Aboya-t-il

//HRP : J'ouvre ce scénario avec Ryad Assad (et avec l'accord de Fofo') mais si un autre joueur a envie de se joindre à nous, il est le bienvenu. Il suffit juste d'envoyer un petit MP à moi et Ryad pour qu'on sois tenu au courant de votre intervention. Au plaisir d'RP avec vous. Ama'//


#Garnaïl
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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyJeu 18 Oct 2012 - 21:05
Un silence assourdissant emplissait le Désert Sans Fin. Même le vent, qui soulevait ici et là le sable des dunes semblait glisser sur le sol, ne daignant même pas se manifester aux oreilles des voyageurs. C'est la raison pour laquelle beaucoup croyaient qu'il n'y avait pas de vent dans le désert. Pourtant, les habitants des lieux savaient reconnaître une brise agréable, et beaucoup avaient levé la tête pour profiter pleinement de ce répit. Qu'ils étaient difficiles, tout de même ! Des jours durant, le clan avait souffert du froid. Les températures avaient chuté dramatiquement durant la journée, tandis que dans le ciel, des nuages d'une couleur cendrée s'étaient amoncelés, dissimulant aux nomades le soleil qu'ils craignaient tant d'habitude. Ils avaient d'abord salué cette accalmie bienvenue, avant de s'en plaindre, quand la situation était restée ainsi plusieurs jours durant. Et aujourd'hui, le soleil avait enfin refait son apparition, toujours aussi brûlant et aussi implacable. Il écrasait du poids de ses rayons mortels la longue colonne de cavaliers qui progressaient au pas, désireux de se rendre rapidement près d'une oasis qui se trouvait non loin. Cela faisait vingt jours qu'ils voyageaient, et ils étaient las, épuisés, et impatients de rejoindre leurs familles. Il leur faudrait encore faire halte deux fois, avant de pouvoir les étreindre à nouveau, mais tous sentaient que la fin du périple était proche.

La colonne qui avançait dans le désert était composée d'une soixantaine d'individus, qui étaient prostrés sur leurs chevaux éreintés. Leurs visages et leurs corps étaient protégés des rayons du soleil par d'amples tuniques, et par des turbans, tant et si bien que seuls leurs yeux étaient visibles. Il était impossible de dire qui était qui, et c'était le cas pour tous les groupes nomades qui traversaient le Désert Sans Fin. Ceux qui habitaient plus près des villes ne se préoccupaient pas de protéger ainsi, et ils portaient des vêtements qui les mettaient davantage en valeur. Mais la cohorte ici présente ne pouvait pas se permettre de telles fantaisies. A la tête du groupe, un cavalier progressait légèrement en avant des autres. C'était de toute évidence l'éclaireur, qui montait chaque dune en avance, pour ouvrir la voie à son groupe. Sur les rudes terres du Khand, les attaques étaient fréquentes, et même un groupe aussi important que celui-ci risquait d'être pris en embuscade. Prudence était un maître mot. L'éclaireur leva la main, et tout le groupe s'arrêta sans un bruit. Prestement, deux cavaliers se détachèrent du groupe de tête, et montèrent à la hauteur de l'avant-garde, qui leur fit son rapport dans la langue exotique des habitants du Khand :

- Là, on dirait un homme.

Clair et concis, il préférait économiser sa précieuse salive, comme tout le monde d'ailleurs. L'eau se faisait rare, et il n'était pas utile de se donner soif pour un incident si banal. D'ailleurs, un geste équivalait parfois à mille mots, et il avait justement désigné du doigt une silhouette qui avançait à pied, et qui était de toute évidence un voyageur, probablement perdu. Pour autant qu'ils pouvaient en juger, il ne portait pas de turban, et il semblait progresser avec peine. Le bougre n'irait pas loin de cette manière, et il risquait la mort, assurément. Il ne valait même pas la peine d'être détroussé, car c'aurait été un déshonneur de s'attaquer à une personne aussi vulnérable. Cependant, il pouvait peut-être être aidé. Des deux cavaliers qui avaient quitté le groupe principal, l'un des deux, d'une voix puissante, s'adressa à l'éclaireur :

- Reste ici. Attends-nous.

Puis, sans un mot de plus, les deux silhouettes descendirent à la rencontre de l'inconnu. Les sabots de leurs montures ne produisaient aucun son, le sable absorbant absolument tout. Ils progressèrent rapidement, et notèrent que le voyageur s'était abrité derrière un rocher qui devait probablement fournir un peu d'ombre au malheureux, mais qui le cachait également à leur vue. C'était quelque peu problématique, car les gens avaient tendance à devenir méfiants sur ces terres hostiles, et il valait mieux ne pas les surprendre, ne pas leur faire peur. Les deux cavaliers portèrent la main à leur arme en arrivant à proximité de cet abri de fortune. Prudence, toujours prudence. D'ailleurs, c'était devenu une seconde nature pour eux, désormais. Ils ne voyageaient jamais sans armes, et à la selle des deux cavaliers, on pouvait voir un casque accroché. Le premier cavalier en avait un en acier qui s'achevait au niveau du cou et des côtés de la tête par un entrelacs de mailles. L'autre en avait un tout en acier, surmonté d'un cimier à plumes. De toute évidence, ils n'étaient pas des commerçants. Ils avancèrent donc prudemment vers le rocher, mais l'homme choisit cet instant précis pour se lever. Il se retourna et pointa son arme - une simple dague - vers les nouveaux venus, avant de sommer aux deux cavaliers de décliner leur identité. Il s'exprimait en commun, ce qui était le cas de la plupart des voyageurs qui voulaient être certains d'être compris, et qui préféraient éviter d'employer le langage des Khandéens. En effet, les habitants du Khand étaient réputés pour être de fins négociateurs, et leur langue complexe était propice aux erreurs d'interprétation.

Les deux cavaliers ne répondirent pas immédiatement à leur interlocuteur, et une des deux silhouettes - celle dont le cheval portait le casque à cimier - mit pied à terre, avant de faire deux pas en avant. C'était une manière polie de signifier qu'ils ne venaient pas en ennemis. Les Khandéens étaient de bons cavaliers, et rester en selle aurait été pris comme une menace, ou comme une marque de supériorité. Cela ne signifiait pas que les interlocuteurs étaient égaux, bien entendu, mais de toute évidence, dans leurs situations respectives, aucune des trois personnes présentes ne se faisait d'illusions sur qui était le plus en difficulté. L'individu désormais à pied rejeta de sa main gauche le turban qui lui protégeait la tête, révélant au voyageur un visage fort peu commun sur ces terres orientales.

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Des cheveux blonds comme les blés, une peau pâle en comparaison de celles que l'on trouvait habituellement par ici, et surtout un visage qui n'avait absolument rien de masculin. La femme qui se trouvait face à lui n'était pas la plus belle qu'on avait vu sur Arda, mais elle avait un charme certain, accentué par son attitude fière, son expression concentrée et distinguée, et ses yeux perçants. Elle prit la parole d'une voix empreinte d'autorité, mais sans brusquerie, visiblement désireuse de gagner la confiance de son interlocuteur. Elle s'exprimait dans un westron impeccable, trahissant des origines beaucoup plus occidentales :

- Salutations voyageur. On m'appelle l'Étrangère, et voici Akbar Aqil, du clan Aqil, fils et héritier de Radd Bekaqil, le chef de notre clan. Tu sembles égaré, et le désert est impitoyable. S'il te convient, joins-toi à nous. Nous nous dirigeons vers une oasis où tu pourras sans doute trouver ton chemin. Mais en attendant, nous pouvons t'offrir le pain et l'eau.

La jeune femme avait regardé le voyageur droit dans les yeux pendant toute sa tirade, curieuse de voir quelle serait sa réaction. Une fois qu'elle eut terminé, elle lui tendit main ouverte le turban qui lui protégeait quelques instants auparavant le visage. Au fond d'elle-même, elle éprouvait un sentiment partagé vis-à-vis de ce voyageur. D'un côté, elle savait que beaucoup d'étrangers se retrouvaient dans le désert, exilés, en quête de solitude, ou bien simplement en quête de savoirs. Mais de l'autre, elle ne pouvait pas s'empêcher de se dire que cet homme-là n'avait rien de commun avec ceux qu'elle avait pu rencontrer. Malgré la fatigue qui semblait sur le point de le terrasser, il y avait dans ses yeux un je-ne-sais-quoi de farouche et de fier, une sorte de détermination profonde, de volonté de survivre. Non. Décidément, il n'était pas comme les autres.

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A la recherche d'un Clan EmptyJeu 18 Oct 2012 - 22:08
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

La dague toujours levée, Garnaïl observa les deux cavaliers qui se tenaient devant lui. Malgré ses compétences au combat, il ne doutait pas une seconde que les ces deux-là pourraient l'éliminer facilement si il leur en prennait l'envie, vu leur équipement et leur monture mais aussi et surtout, vu son état de fatigue. Pourtant, il savait que si telle était leur intention, son cadavre serait déjà en train de servir de repas aux charognards.

Ses pensées se confirmèrent lorsque un de deux inconnu mis pied à terre, signifiant qu'il désirait parler d'égal à égal. Il rejeta ensuite le turban qu'il pourtait et qui jusque-là ne laissait paraître que son regard perçant. C'est alors que, à la grande surprise de Garnaïl, le tissu une fois enlevé laissa paraître un visage féminin. Une femme. Et blonde, par dessus le marché. Sa peau diaphane trahissait des origines lointaines, elle n'était pas du pays.

- Salutations voyageur. On m'appelle l'Étrangère, et voici Akbar Aqil, du clan Aqil, fils et héritier de Radd Bekaqil, le chef de notre clan. Tu sembles égaré, et le désert est impitoyable. S'il te convient, joins-toi à nous. Nous nous dirigeons vers une oasis où tu pourras sans doute trouver ton chemin. Mais en attendant, nous pouvons t'offrir le pain et l'eau.

La femme ne s'exprima pas dans le langage des Khandéens. Seconde surprise. Mais l'ancien Chef préférait cela, la discution sera certainement moins complexe ainsi.
Rangeant son arme, Garnaïl répondit dans la même langue ;

"Je te rends tes salutations, Femme d'Occident. A toi aussi, Akbar Aqil. Je me nomme Garnaïl, ancien souverain errant, mon peuple a été massacré il y a peu. Mais vous pouvez m'appeler "Le Politicien", c'est ainsi qu'on me nommait auparavant. Je vous remercie de votre hospitalité, et accepte avec joie votre invitation. Je présume que vous ne voyagez pas seul, et conlut ainsi que vous devez être des éclaireurs en avance sur tout un groupe. Il me manque de parler, je vous remercie mille fois."


Mis à part pour saluer Akbar, Garnaïl avait soutenu le regard de la femme qui se tenait en face de lui. Elle l'intriguait, aussi bien qu'il semblait lui-même l'intriguer.
Une brise légère souffla et caressa leurs visages. Cela faisait un bien fou. Il ne pu résister à l'envie d'accompagner ce plaisir par quelques goutes d'eau, afin de rafraîchir quelque peu sa langue, qui ressemblait à une pierre craquelée dans sa bouche.
La chaleur empêchait les longues conversations, question de préservation de la salive.

Garnaïl suivit les deux individus jusqu'à leur compagnie.

***

La colonne qui suivait devait être composée d'une grosse cinquantaine de cavaliers. Tous enroulés dans leurs turbans typiques de la région, si bien qu'on se demandait bien comment ils pouvaient se reconnaître entre eux. Lorsque leurs deux compagnons se présentèrent avec le nouveau venu, beaucoup le regardèrent avec méfiance. Garnaïl leur répondait par un regard sévère, qui sembla en troubler plus d'un.

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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyVen 19 Oct 2012 - 1:59
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Elwyn demeura impassible lorsque l'homme en face d'elle déclina son identité, mais au fond d'elle-même elle était cependant perplexe. Elle détailla un bref instant l'accoutrement de cet individu, qui semblait avoir erré dans le désert pendant trop longtemps, et elle eut du mal à croire qu'il s'agissait d'un ancien souverain. Pourtant, quel intérêt ce Garnaïl avait-il à mentir ? Il était possible de faire des suppositions, mais il n'y avait pas moyen d'être sûr, alors à quoi bon perdre du temps. Elwyn, fut tout de même ravie de voir que son interlocuteur acceptait l'hospitalité qu'elle lui proposait au nom du clan. En même temps, il n'était pas véritablement en position de refuser. Pendant ce temps, Akbar avait incliné franchement la tête, sans pour autant descendre de selle. Dans un westron quelque peu hésitant, il déclara :

- Moi et clan vous offrons hospitalité avec plaisir, ami Garnaïl. Au nom de père, je souhaite la bienvenue.

Elwyn fit quelques pas en arrière, et fouilla dans les sacs accrochés à la selle de son cheval. Elle eut quelques menues difficultés, et peut-être le Politicien vit-il à ce moment-là que la femme avait le bras droit en écharpe, plus ou moins bien dissimulé sous la tunique de voyage qu'elle arborait. Cela dit, elle n'était pas du genre à demander de l'aide, cela se lisait dans son regard. Elle parvint à récupérer une outre d'eau, loin d'être pleine, mais qui tiendrait encore longtemps, si on y prenait garde. Avec bienveillance, elle la tendit à l'ancien chef, qui accepta ce cadeau bienvenu.

Elwyn était née au Rohan, et elle savait que pour la plupart des Occidentaux - pour ne pas dire "des siens", car elle se sentait désormais plus proche des habitants du Khand que de sa propre famille - ce petit geste ne signifiait pas forcément grand-chose. Au Rohan, on offrait de l'eau à quiconque en voulait, c'était un geste simple et presque banal. On ne mesurait pas à quel point c'était vital. Quiconque avait un jour souffert l'épreuve du désert restait marqué à jamais, et gardait ancré en lui cette leçon de vie : l'eau est un bien précieux qu'il est bon de préserver. En Khand, offrir de l'eau à quelqu'un signifiait beaucoup. La jeune femme chassa de son esprit son pays natal, qu'elle n'avait plus revu depuis des années, pour se concentrer sur le présent, et sur cet homme mal en point qui, si elle ne l'aidait pas rapidement, risquait de s'effondrer de fatigue. Elle récupéra son outre d'eau, et la replaça dans ses sacs de selle, avant de se hisser - péniblement à cause de son bras blessé - sur le dos de sa monture. Puis, une fois installée, elle tendit la main à Garnaïl, pour qu'il la rejoigne.

- Mettez ce turban sur votre tête, lâcha-t-elle avant de talonner sa monture.

Ils gravirent tranquillement la petite dune, rejoignant l'éclaireur. Les autres cavaliers s'impatientaient. Attendre ainsi sans bouger avait de quoi rendre fou, d'autant que le soleil continuait à brûler. Et pourtant, cela n'allait pas durer. Ils allaient bientôt le regretter. Les cavaliers reprirent position dans le groupe et Akbar leur fit à tous une déclaration en Khandéen :

~~ Frères, ce voyageur était égaré et il avait besoin d'aide. Au nom de mon père, je déclare cet homme Hôte de marque sous la protection du clan. ~~

Les hommes opinèrent du chef, mais leur regard trahissait leur méfiance. Les voyageurs que l'on trouvait dans le désert étaient parfois de dangereux tueurs, des guerriers sanguinaires, ou des monstres psychopathes. Leur offrir l'hospitalité était une chose, leur accorder une confiance aveugle immédiatement en était une autre. Un cavalier s'approcha d'Elwyn, et lui tendit un morceau de tissu, en désignant d'un geste sa tête nue :

~~ C'est pour toi, Talâyi. ~~

La femme accepta le cadeau avec gratitude, tout en souriant intérieurement lorsqu'elle entendit Talâyi. Dans la langue de ces hommes, cela signifiait "dorée", en référence à la couleur peu commune de ses cheveux. Cela dit, seuls ces hommes avaient le droit de l'appeler ainsi. Pour tous les autres Khandéens, elle était l'Etrangère. Elle enroula le tissu autour de sa tête, l'ajusta pour bien protéger sa bouche du sable qui s'infiltrait partout, et talonna son cheval pour qu'il se mette en route. La colonne s'ébranla, et tout le monde fut soulagé de reprendre la route. Les familles étaient au bout du chemin, et plus vite ils seraient rendus, plus ils profiteraient de leurs femmes et de leurs enfants.

En chemin, il n'y avait pas beaucoup de place pour la conversation. La fatigue était omniprésente, et le soleil n'aidait en rien à délier les langues. Pour économiser l'eau, il fallait économiser ses forces et sa salive. Parler était inutile. Garnaïl était installé en croupe, un bras passé autour de la taille fine d'Elwyn. La jeune femme tentait de ne prêter aucune attention à cette proximité, mais sa méfiance ne s'était pas éteinte, et avec un bras inutile, elle se sentait terriblement vulnérable. Cela dit, l'homme derrière elle ne semblait pas animé de mauvaises intentions. Rapidement, la monotonie du voyage sembla avoir raison de lui, et il s'assoupit. Elle sentit son corps s'affaisser petit à petit, jusqu'à reposer sur son dos. Le pauvre devait être vraiment épuisé.

La colonne marcha ainsi pendant encore quatre longues heures, tandis que dans leur dos le soleil se couchait peu à peu. En début de soirée, ils décidèrent de faire halte et de monter un campement. Elwyn réveilla doucement son passager, qui semblait avoir quelque peu récupéré. Ils descendirent de selle et se mirent à effectuer les tâches habituelles. Ils délimitèrent un périmètre de sécurité pour disposer leurs tentes, allumèrent un feu, et libérèrent les chevaux de leurs selles et des sacs qui y étaient accrochées. Ces petites tâches faisaient partie de la routine, et on confia les plus simples d'entre elles à Garnaïl, comme s'il faisait réellement partie du clan. C'était une manière de faire en sorte qu'il se sente plus à l'aise, d'une part, et qu'il ne soit pas un poids mort pour le clan, d'autre part. En une trentaine de minutes, tout fut prêt pour la nuit, et heureusement car celle-ci tombait rapidement.

Les hommes qui jusqu'alors s'étaient découverts pour profiter de la fraîcheur du soir avaient rapidement trouvé des couvertures pour se protéger de la froideur de la nuit, et s'étaient regroupés autour du feu, mis à part ceux qui montaient la garde. Par petit groupe, les conversations commencèrent. Chacun parlait à voix basse, comme s'il ne voulait pas déranger la tranquillité du désert. Pas de chants, pas de danses, pas ici. Pas dans le Désert Sans Fin. Ici, la mort était partout, et il valait mieux traverser en ne se faisant pas remarquer. Même pour un groupe d'une cinquantaine de guerriers. Les hommes étaient affamés, et lorsque le repas termina de cuire, on partagea équitablement les parts, et on les distribua à chacun dans de petits bols en terre cuite. Elwyn le cala entre ses genoux, et commença à picorer de sa main libre. Puis elle se tourna vers Garnaïl qui, à côté d'elle, recevait sa portion :

- J'espère que vous allez mieux. Nous n'avons pas grand-chose, mais mangez à votre faim. Ce soir vous ne passerez pas la meilleure nuit de votre vie, mais à voir votre visage, je pense que vous ne vous plaindrez pas.

Elle se permit un sourire léger, qui n'illumina pourtant pas son visage concentré et sévère. Elle semblait incapable de se détendre, même dans cette situation où, pourtant, tout semblait calme aux alentours. Elle plaça un morceau de viande séchée entre ses dents, et le mastiqua consciencieusement avant de reprendre :

- Mais parlez-moi un peu de vous. Comment vous êtes-vous retrouvé à errer ainsi dans le Désert ? Ceux qui osent le braver à pied ont toujours une bonne raison, et je serais curieuse de l'entendre.

Elle darda ses yeux bleus sur le visage abîmé de son interlocuteur. La lueur des flammes faisait danser des ombres tribales sur son visage sculpté, et cela associé aux chuchotis des autres hommes, et au silence oppressant du Désert créait une atmosphère particulièrement propice à la conversation et à la relaxation. Un vrai moment de détente avant la journée du lendemain qui serait longue, fastidieuse et douloureuse...


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A la recherche d'un Clan EmptyDim 21 Oct 2012 - 22:41
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Après une journée harassante à dos de cheval, où Garnaïl s'était lui même surpris à s'endormir sur le dos de la cavalière, le repos du soir apparût comme une paranthèse paradisiaque dans le coeur de l'ancien souverain. Au crépuscule, la terrible chaleur battit enfin en retraite pour laisser place au voile noire et aux éclats d'argent dans le ciel. Le Politicien avait rapidement enlever quelques couches de tissu pour profiter de cette fraicheur, mais il fût rapidement contraint de réenfiler quelques vêtements afin de ne pas greloter comme une stalacmite. Le changement radical du climat était impressionnant, et nulle part ailleurs en Terre du Milieu pouvait-on rencontrer de tels variantes météorologiques aussi brutales.

Lors de l'aménagement du camp, l'homme fût heureux de constater qu'il n'était pas laisser à l'écart tel un vieillard malade ou un enfant incapable. Au contraire, il se voyait attribuer comme les autres diverses tâches, et malgré son long règne dans l'Est il n'avait jamais oublier la saveur du travail physique. La douce lumière blanche de la lune beignait le campement d'une athmosphère sereine, et donnait aux guetteurs des allures de statues de métal. Leur vigilance était de fait extrêmement aiguisée.

Plus tard, le feu de camp brûla au centre de lieu de repis, et les flammes dansantes réchauffèrent le lieu de leurs reflets orangés. La danse des ombres commença sur les visages, signe de paix et d'intimité commun à tous les peuples.

***

Assis aux côtés de l'Etrangère, Garnaïl reçu sa ration. Alors qu'il laissait ses narines profiter du bon fumet, sa voisine prit la parole à voix basse afin de ne pas gêner les autres conversations ;

- J'espère que vous allez mieux. Nous n'avons pas grand-chose, mais mangez à votre faim. Ce soir vous ne passerez pas la meilleure nuit de votre vie, mais à voir votre visage, je pense que vous ne vous plaindrez pas. [L'homme cru aperçevoir un bref sourire sur les lèvres de son interlocteur] Mais parlez-moi un peu de vous. Comment vous êtes-vous retrouvé à errer ainsi dans le Désert ? Ceux qui osent le braver à pied ont toujours une bonne raison, et je serais curieuse de l'entendre.

Construisant sa réponse avec soin, le Politicen eu besoin d'un bref moment de silence pour avant d'énoncer sa réponse ;

- Avant toute chose, premettez-moi de vous contredire ; ce repas est delicieux et la nuit sera des plus paisible que je n'ai jamais passé en ces terres. [il adoucit son visage et son regard, montrant qu'il désirait voir les masques tomber] Je vous suis très reconnaissant, vraiment. Je vous doit la vie, assurément, et tenterai d'honorer ma dette de la plus belle manière possible. En ce qui concerne mon histoire ... Elle est assez banale en réalité. Je ne suis pas vraiment un héro, mais plutôt un opportunsite [il racla le fond de son bol, dans l'espoir d'une dernière bouchée].

Fils cadet du chef de clan, mon père est tombé malade lorsque moi et mon aîné étions encore fort jeunes. C'était à lui de succéder à notre père, mais c'était un incapable.
Aussi bien que je mis fin à son règne d'un coup de poignard après moins d'une semaine. Ne me regardez pas ainsi, je ne suis pas un fourbe. Si j'ai commis ce crime, c'était pour le bien de notre tribu. J'en ai prit les rènes, et notre territoire a doubler en quelques années. Nous allions de victoire en victoire, nous avons tisser des liens commerciaux forts, chose rare dans ces régions, et nous avons prospérer ainsi longtemps.

Mais comme vous le savez, toutes les bonnes choses ont une fin. Le succès engendre la jalousie, et la jalouise la trahison. Mon cousin Khorn a organiser une coalition secrète contre nous, en ralliant sous sa bannière de nombreux clans de l'Est que nous avions jadis battu. Il a même eu le soutient, et j'ignore de quelle façon, de quelques centaines d'orcs du mordor. La guerre qui nous opposa n'était en rien égale, et il s'empara de notre cité-mère, Khand Urba, en trois jours. J'ai réussis à fuire par le trou de l'aiguille. Mais je savais que ce traître n'orait de cesse tant qu'il n'aurai pas ma tête plantée au bout d'une lance.
Le seul moyen d'échapper à ses patrouilles était d'aller là où personne de viendrait me chercher ; le Desert sans Fin. C'est ainsi que je me suis retrouvé à errer parmis ces dunes, cherchant en vain un village où reconstruire ma vie. J'ai bien cru y achever mon existence, mais je suis tombé sur vous.


La dernière phrase avait été soufflé comme un vrai compliment, se n'étaient point les cordes vocales qui avait vibrées mais bien le coeur de Garnaïl. Il se demandait si ses paroles avaient eu leurs effets sur la jeune femme, même si, chose rare, aucune idée noire ne se camouflait derrière. Il était sincère, décidément ces derniers temps il ne cessait de se surprendre. Il n'avait que très rarement, pour ne pas dire jamais, ressentis de compassion en vers un personne, pas même son frère. Mais elle, cette femme, il ne voulait pas.
Cachant ces états d'âme, il poursuivit de façon plus détachée ;

- Pour l'anecdote, mon nom entier est Garnaïl d'Umbar. Vous aurez remarquer que telle que je vous l'ai décrite ma vie n'a pas de lien avec ce lieu, mais en réalité c'est là que ma mère m'a enfanté. Et donc d'une certaine manière, pour ainsi dire plutôt "spirituelle", je suis très attaché à Umbar.


Après ce long monopole de la parole, Garnaïl désirait laisser répondre l'Etrangere. Cependant, il glissa rapidement une dernière petite question ;

- Mais au fait, vous quel est votre nom ?
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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyLun 22 Oct 2012 - 23:22
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Bien que basse extraction, Elwyn avait réussi à s'élever en se basant sur deux choses : une grande détermination, et une grande attention vis-à-vis de son environnement. C'était ainsi qu'elle avait réussi à s'imposer peu à peu dans ce groupe de guerriers Khandéens, qui avaient rapidement appris à reconnaître sa valeur. Et en l'occurrence, son environnement actuel se résumait à Garnaïl. En face, Akbar écoutait d'une oreille distraite les conversations des autres hommes, tout en gardant un œil attentif sur le nouveau venu. Il préférait ne pas intervenir directement dans la conversation, car il ne maîtrisait pas bien le Westron, mais il en comprenait assez pour se faire une petite idée de la situation. Cela dit, l'ancien souverain ne pouvait pas le savoir. De toutes façons, Elwyn était là pour en apprendre davantage sur l'inconnu. Prudence, toujours la prudence.

Se penchant en avant, captivée malgré elle par le récit étrange de cet homme qui l'était tout autant, elle se concentra pleinement sur son discours, mais aussi sur la manière dont il parlait. Le désert éprouvait la résistance mentale des Hommes, et ceux-ci baissaient immanquablement leur garde, révélant des choses qu'ils préféraient d'ordinaire garder cachées. Le Politicien - et Elwyn avait hâte de savoir pourquoi on l'appelait ainsi - prit son temps pour formuler sa réponse. Avec un tact qui semblait presque naturel, il gratifia son hôte de compliments qui pouvaient être sincères, au regard de l'air hagard qu'affichait l'homme errant. Elwyn sourit de manière un peu plus détendue, tout en baissant la tête vers son propre repas. Ce n'était pas le meilleur qu'elle avait mangé, assurément, mais après cette dure journée de travail, elle aussi appréciait les bienfaits d'un bon dîner.

Elwyn faillit dire au Politicien qu'il n'était pas obligé d'honorer une dette envers le clan, mais elle se retint au dernier moment. Au Khand, on négociait avant toute chose. Et la parole donnée étant sacrée, il valait mieux ne pas gâcher une occasion d'avoir un allié potentiel. Manipulatrice ? Non. Simplement particulièrement réaliste. La vie n'était pas faite pour avoir des principes, mais pour accomplir des objectifs. L'amitié était quelque chose de rare, qu'on ne pouvait pas donner si facilement. D'ailleurs, Garnaïl semblait être dans la même veine. Il avait achevé son père mourant pour sauver son clan, et accroître sa puissance. Cruel pour certains, pragmatique pour d'autres. D'ailleurs, il aurait peut-être bien fait de se débarrasser de son cousin également. Au final, on était toujours trahi par ses proches...du moins ceux qu'on n'avait pas choisis...

Cependant, malgré sa froideur de façade, Elwyn n'en était pas moins impressionnée par les épreuves qu'avait vécu cet homme. En quelques années, il était passé par des moments forts de la vie : devoir tuer son père, prendre la tête d'un clan, et finalement être trahi et presque tué par son cousin. Son errance dans le désert, au final, avait été relativement anecdotique au regard de tout ce qui s'était produit auparavant. La femme fut en outre surprise de la sincérité qu'elle entendit dans sa voix. Il avait raconté son histoire en gardant une certaine distance vis-à-vis des évènements pourtant difficiles par lesquels il était passé, mais au moment où il avait abordé le fait qu'il avait été sauvé, il avait semblé s'ouvrir un tout petit peu, comme pour laisser entrapercevoir à son interlocutrice sa vraie nature, suffisamment longtemps pour qu'elle ne puisse pas émettre le moindre doute, mais pas assez pour qu'elle puisse le percer à jour.

Diantre ! C'était vraiment un fin tacticien verbal ! Et pourtant, Elwyn avait du mal à croire, en regardant ses yeux fatigués et ses épaules quelque peu affaissées, qu'il était en train de la manipuler purement et simplement. Sa fierté lui hurlait qu'elle s'en serait rendue compte. La femme le laissa terminer son récit, qui s'achevait par ses origines. Ainsi il était né à Umbar ? Lui aussi pouvait, dans un sens, être qualifié d'étranger sur ces terres orientales. L'Etrangère, la vraie, leva la tête brusquement en entendant la question posée l'air de rien par son interlocuteur. Son nom ? Elle haussa les sourcils de surprise. D'ordinaire, personne ne lui demandait son nom. D'ordinaire, personne ne s'intéressait à elle, de toutes façons. Elle n'était que l'amie et conseillère du fils du chef de clan. Certes, on appréciait ses performances martiales, et elle faisait toujours sa part de travail, mais Akbar, son père et son fils étaient les seuls à savoir qu'elle était capable de raisonner et de faire des propositions parfois intéressantes. Grimaçant à cause de son bras en écharpe qui la démangeait, elle changea de position pour évacuer la gêne, avant de répondre :

- Vous êtes bien curieux, dites-moi...Mais je suppose que je vous dois bien cela. Après tout, vous venez de me raconter votre vie sans restriction, et je me sentirais mal de ne pas vous répondre.

Et à vrai dire, elle se sentait mal.

- Je sais que vous ne voyez pas trop où je veux en venir, mais si je vous révèle mon nom, il faut aussi que je vous explique d'où je viens, n'est-ce pas ?

Question purement rhétorique. Poursuivant sur un ton moins léger, elle entama le récit de son existence étrange et chaotique :

- Je m'appelle Elwyn. Un prénom du Rohan, l'endroit où je suis née. Dans ma jeunesse, j'ai eu l'occasion de voyager jusqu'au Harondor. Ma famille fuyait la guerre qui faisait rage alors. C'est là que j'ai commencé à m'intéresser au Sud et au Khand en particulier. Cela dit, je m'en suis détournée quand je suis rentrée au Rohan, après que la paix soit revenue. Les choses semblaient être rentrées dans l'ordre...

Elle marqua une pause, rassemblant son courage pour évoquer ces souvenirs difficiles.

- J'avais dix-sept ans quand la guerre a de nouveau frappé le Rohan. Mon père avait été blessé quelques années avant, et je ne voulais que mon frère y aille seul. Alors je l'ai accompagné, et je me suis déguisée en homme pour combattre...Ne me regardez pas comme ça, je l'ai fait parce que je savais que c'était la seule chose à faire pour sauver mon frère.

Elle soupira lourdement, et déposa son bol vide devant elle.

- Il se trouve que j'ai été...découverte. On m'a chassée, presque nue, moins d'une journée avant que la bataille éclate...sous les yeux de mon frère. Je ne suis jamais rentrée chez moi, et mon frère non plus. J'ai appris deux ans plus tard qu'il avait trouvé la mort durant les combats. Après ça, j'ai décidé de partir. Le Rohan m'avait pris mon frère, que j'aimais par-dessus tout, et mon honneur. Impossible de construire un futur, impossible d'assumer mon passé. Je n'ai jamais pardonné à ce pays...

Son poing serré trahissait son émotion. Akbar, en face, était désormais pleinement concentré sur la conversation de Garnaïl et Elwyn. Cette dernière reprit :

- Et maintenant me voilà ici. J'ai trouvé une nouvelle famille, une nouvelle raison de vivre, des gens qui m'acceptent. Je n'ai plus rien à voir avec le Rohan, et plus rien à voir avec Elwyn. Je suis l'Etrangère, et j'aime bien vivre ici. Et ça (elle désignait l'écharpe qui retenait son bras) je me le suis fait en défendant cette terre. J'ai passé par le fil de l'épée pas mal de soldats du Gondor, avant que l'un d'eux ne me prenne en défaut.

~~ Tu aurais pu faire attention ~~ ironisa Akbar dans sa langue natale.

~~ Je crois me souvenir que je t'ai sauvé la vie en prenant ce coup-là, non ? ~~

Akbar pouffa, avant de se lever. Il s'étira largement, faisant jouer les muscles finement ciselés de son corps athlétique, avant de poser nonchalamment la main sur son épée, toujours accrochée à son côté.

- Moi se retirer, ami Garnaïl. Je prie que toi avoir bon repas. Besoin de quelq'chose ? Demander à Elwyn. Elle et moi dormir même tente.

Il adressa un clin d'œil complice au natif d'Umbar, prouvant qu'il avait lui-même compris ce que sous-entendait sa dernière phrase. Son sourire léger et ses yeux pétillants inspiraient étrangement confiance, alors qu'à l'évidence, c'était un guerrier aguerri. Ses dernières paroles s'adressèrent à la femme blonde.

~~ Tu viendras me trouver avant que je ne dorme, Talâyi, j'ai à te parler ~~

Ce fut tout ce qu'il ajouta, mystérieux, avant de s'éloigner d'un pas preste, ses cheveux bruns mi-longs volant derrière lui. Elwyn le suivit du regard un moment. Il s'arrêta plusieurs fois, pour échanger quelques mots avec ses hommes. Il leur parlait de leur famille, s'inquiétait de leur santé, les encourageait en leur disant qu'ils seraient bientôt rentrés, et n'hésitait pas à les faire sourire avec un trait d'esprit. L'Etrangère le savait : il ferait un bon chef. Un très bon chef. Reportant son attention sur Garnaïl, elle se sentit soudainement gênée à l'idée que l'ex-souverain puisse penser qu'elle avait une liaison avec le fils du chef. Pourquoi ? Elle n'en avait aucune idée, mais elle aurait préféré qu'il ne se fasse pas d'idées. Jugeant plus prudent d'éluder, elle déclara :

- J'espère que vous êtes satisfait de ce que je vous ai raconté. Je ne suis pas...Pas habituée à parler de mon passé. Vous savez...Ici, les gens ne posent pas beaucoup de questions. Cela étant, si vous voulez en savoir plus, je peux répondre à vos questions, que ça soit...Oh, par le Désert, je suis désolée. Vous semblez épuisé, et me voilà qui vous assomme avec mes histoires...


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A la recherche d'un Clan EmptyMar 23 Oct 2012 - 11:03
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Garnaïl écouta d'une oreille attentive les paroles de l'Etrangere, jetant seulement de temps à autre des regards discrets dans différentes directions afin d'observer les autres membres du camp. Akbar était lui aussi assis au coin du feu, bavardant avec un homme à la barbe imposante. Il était donc l'héritier de ce clan ... C'est vrai, il semblait avoir les qualités d'un meneur d'homme et il émanait un charisme fort. Et, vu sa sculpture physique, il devait être redoutable sur le champs de bataille. Le Politicien se demandait quand même pourquoi il avait été envoyé en éclaireur avec Elwyn (l'occidentale venait de se présenter à l'instant même, et le prénom originaire du Rohan collait logiquement avec sa chevelure blonde et son peau claire). Etre éclaireur dans le désert devait être un tâche plutôt ingrate, mais bon.


Lorsque Elwyn acheva de parler, Garnaïl s'apprêtait à répondre mais il fut justement devancé par le futur chef de clan, Akbar. Dans le langue du pays, il échanga quelques mots avec l'Etrangère puis d'adressa à lui dans un westron approximatif :

- Moi se retirer, ami Garnaïl. Je prie que toi avoir bon repas. Besoin de quelq'chose ? Demander à Elwyn. Elle et moi dormir même tente.



L'homme s'éloignant ensuite vers sa tente, le Politicien remarqua que la blonde l'observa quelques secondes. Sentiment amoureux ? Liaison secrète ? Le regard ne dura pas assez longtemps pour que le natif d'Umbar puisse en avoir le coeur net. Il sentit une petite boule se former dans son estomac. Jalousie ? Non, impossible. Ce devait sûrement être la dernière bouchée de nourriture qui devait être mal passée.


- J'espère que vous êtes satisfait de ce que je vous ai raconté. Je ne suis pas...Pas habituée à parler de mon passé. Vous savez...Ici, les gens ne posent pas beaucoup de questions. Cela étant, si vous voulez en savoir plus, je peux répondre à vos questions, que ça soit...Oh, par le Désert, je suis désolée. Vous semblez épuisé, et me voilà qui vous assomme avec mes histoires...


Garnaïl sourit et répondit rapidement :

- Oh non, ne vous inquiétez pas, cette discution est loin de m'assommé ! Ainsi donc, vous savez aussi ce que sont les passés lourds à porter. Heureusement, vous avez eu une force d'âme capable de tout détruire pour tout reconstruire, même de grands hommes n'en sont pas capables, sachez-le. Je suis désolé si ce récit vous a peut-être remuer le couteau dans les plaies douleureuses de nos enfances .. A présent, je pense bon d'aller me reposer. La journée de demain va être longue je suppose, et je ne compte pas à nouveau m'endormir sur votre dos !

Les deux compagnons riairent silencieusement de cette dernière phrase, puis Garnaïl se leva et frotta le sable qui s'accrochait à ses vêtements. Il regarda une dernière fois Elwyn et lui dit dans le dialecte local :

~~ Passe une bonne nuit, fille du Désert ~~

***

Garnaïl marcha d'un pas léger entre les tentes. Il trouva rapidement la sienne, se déshabilla presque totalement puis alla vérifier si toutes ses affaires étaient bien là. Si il avait à présent confiance en Elwyn, et dans une moindre mesure à Akbar, il n'était pas de même avec les autres.
Mais rien n'avait disparus. Il fit tourner sa dague quelques minutes. L'arme était souvent dénigrée par ses adversaires, préférant les larges épées ou les hautes lances. Cependant, il n'échangerait cette dague contre aucune autre lame. Il la magnait avec une habilité et une rapidité telles qu'il tranchait les gorges et les jarets avant même que ses adversaires n'aient pu se mettre en garde. Dans ses mains, elle était assurément plus redoutable que les meilleures lames naines ou elfiques.


L'ancien roi s'emballa dans ses draps mais resta encore éveillé un long moment. Il se demandait bien de quelle manière pourraient se dérouler les mois qui allaient suivre .. Ce ne sera pas une histoire de flemme, ça c'était certain.
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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyMar 23 Oct 2012 - 23:53
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Elwyn se sentait bien en compagnie de ce nouveau venu aux douces paroles. Bien que loin d'être originaires de la même région, leur passé les rapprochait de manière surprenante. Tous deux avaient effectivement des passés, comme il le disait si bien, "lourds à porter". Et cette conversation ne faisait que rappeler à celle qui avait voulu tout oublier que le fardeau ne disparaissait pas avec les ans. Tout au plus finissait-il par devenir un compagnon de voyage aussi habituel que le soleil ou le sable. Jamais moins pesant, mais parfois moins perceptible. La femme laissa une ébauche de sourire fleurir sur ses lèvres lorsque Garnaïl évoqua de "grands hommes". Certes, de grands hommes elle en avait rencontrés, mais pas là où on lui avait dit qu'ils se trouvaient. Elle pensait que dans sa terre natale, ceux qui portaient fièrement l'armure du Rohan étaient de grands hommes, prêts à défendre leur patrie et à reconnaître la valeur de chacun...et de chacune. Elle avait été déçue. C'était ici, sur ces terres que les gens qualifiaient d'habitude de "sauvages" ou de "barbares" qu'elle avait trouvé des hommes qui brillaient par la grandeur de leur âme. Des hommes pleins de foi et pleins de lois, qui pourtant n'hésitent pas à tuer et à piller pour l'honneur de leur clan. Des hommes capables de reconnaître le courage, la détermination, et la valeur, qu'importe le corps qui les abritait.

Lorsqu'elle avait fait la connaissance d'Akbar, le jeune écervelé qu'il était s'était fait prendre dans une rixe, alors qu'il avait décidé de faire un saut au Harondor, pour y découvrir les lieux. S'étant soustrait à la compagnie de son clan, il aurait pu finir en prison si Elwyn n'avait pas témoigné en sa faveur. Seule. Elle ne l'avait pas fait pour lui en tant qu'individu. Après tout, elle ne le connaissait pas, et d'aspect il ressemblait à ces sauvages, ces barbares. Elle n'avait rien en commun avec lui, pensait-elle. Mais elle l'avait simplement fait parce qu'elle avait bien vu qu'il n'avait fait que se défendre, et que son honneur lui commandait de ne pas laisser un innocent être injustement condamné. Elle ne désirait pas que ce qui lui était arrivé se reproduise. Vision naïve, certes, car le monde était rempli d'injustice, et il était vain de les combattre...Aussi vain que de frapper l'air avec une épée en espérant le faire disparaître. Cela dit, elle ne regretta jamais son geste. Akbar, reconnaissant là une preuve de droiture d'âme, décida d'inviter la jeune femme chez lui, pour lui faire découvrir son clan. Elle ne l'avait jamais quitté.

Elle s'était petit à petit imposée comme la conseillère du futur chef, dont le père voyait d'un bon œil qu'il s'ouvre à la culture occidentale, et qu'il apprenne à connaître ceux qui demain seraient peut-être des partenaires commerciaux fidèles...ou des ennemis mortels. Radd Bekaqil lui avait clairement énoncé les choses, lorsqu'ils s'étaient rencontrés pour la première fois. Il n'avait pas hésité à lui expliquer clairement que si une guerre devait éclater entre le clan et des hommes de l'Ouest, Akbar aurait à mettre au service des siens les informations qu'il aurait apprises. Elwyn n'avait pas bronché. Elle ne se sentait plus "occidentale", comme ils l'appelaient. Non. Le Khand était désormais sa terre, et elle s'y sentait chez elle plus que nulle part ailleurs. Emergeant de ces pensées étranges qui étaient venues la surprendre, elle laissé échapper un rire discret lorsque la plaisanterie du natif d'Umbar accompagna sa prise de congé.

L'homme se leva, déployant son corps endolori, probablement avide d'une bonne nuit de sommeil bien méritée. Elwyn allait faire de même lorsqu'il la cloua sur place en lui adressant une phrase dans la langue du Khand. Les yeux de la femme trahirent immanquablement sa surprise, mais elle était si abasourdie qu'elle ne trouva rien à lui répondre. Sans rien rajouter, il partit, laissant en plan celle à qui par cette simple phrase, il venait de donner matière à réfléchir pour la nuit. Une fois que la silhouette du Politicien eut disparue dans la tente qui lui était réservée, assez loin pour ne plus être à portée d'oreille, un homme à la barbe épaisse s'approcha d'Elwyn.

~~ Cet homme parle notre langue, Talâyi ? ~~

~~ Je n'en sais rien, Sahid. Peut-être qu'il a juste appris cette phrase dans son passé, et qu'elle lui est revenue. Mais il n'a pas semblé hésiter sur les mots... ~~

~~ Difficile à dire d'où cela lui vient, en effet...Mais on n'invente pas "Fille du Désert". J'en parlerais à Akbar, si tu le souhaites. ~~

Elle lui sourit et posa sa main valide sur son épaule.

~~ Je te remercie, Sahid, mais ce ne sera pas nécessaire. Il veut de toutes façons me voir immédiatement, et je pense savoir pourquoi. ~~

L'homme hocha pesamment la tête, le regard ailleurs. Il sembla hésiter un bref instant, avant de demander :

~~ J'ignore si tu l'as remarqué, Talâyi, mais cet homme...Il te regardait étrangement... Je ne veux pas t'inquiéter, bien entendu, mais ses intentions ne sont pas claires. Et dans ton état... Je garderai un œil sur lui, c'est promis. ~~

La jeune femme passa son bras valide autour du cou de ce costaud au grand cœur. Sahid s'était toujours montré très protecteur envers elle, sans jamais l'étouffer. Il avait la bonté d'un père, et ses six enfants pouvaient témoigner de son attention et de sa disponibilité.

~~ Merci Sahid. Merci. ~~

Elwyn aurait pu refuser son aide. En fait, la plupart des gens l'auraient fait. Elle-même l'aurait fait, avant d'arriver au Khand. Mais ici, elle avait découvert qu'une amitié sincère était trop rare pour être barrée par l'orgueil et la fierté mal placée. Elle se savait diminuée, bien que son épaule allât mieux qu'avant. Savoir que Sahid veillait sur elle lui procurait un certain réconfort, et cela ferait des soucis en moins à gérer. Le guerrier s'éloigna, et elle se leva, avant de prendre la direction de la tente d'Akbar. Rien ne la différenciait des autres, ni par l'aspect ni par la taille. Cela s'expliquait par des raisons pratiques : il ne souhaitait pas qu'en cas d'attaque nocturne, les assaillants sachent immédiatement quelle tente frapper pour priver le groupe de chef. Mais il également question d'égalité. Akbar n'était pas le chef, et son statut d'héritier ne lui donnait aucun droit sur les autres hommes libres qui constituaient son groupe. Il avait reçu le pouvoir de commander à cette unité, mais il restait un membre de la communauté comme les autres.

La femme blonde salua le factionnaire qui se trouvait non loin de l'entrée, et pénétra dans la tente plongée dans une semi-obscurité. Peu pratique pour lire les cartes qui étaient étalées sur le sol, mais davantage pour voir venir un assaillant extérieur, dont l'ombre serait portée sur les pans de la toile. Akbar avait quitté sa tunique de voyage, qui reposait, soigneusement pliée, là où il allait allonger sa tête dans quelques instants. Pour l'heure, il était en tenue légère, assis en tailleur sur sa couchette : un simple tapis de nattes. Du geste, il invita sa compagne à prendre place, ce qu'elle fit rapidement. Elle déroula sa propre natte, ôta sa tunique, et la roula en boule avant de la caler sous sa tête. Allongés côte à côte, Akbar et Elwyn restèrent un moment silencieux, les yeux fixés sur le plafond de la tente. La femme essayait de rester calme, et sa respiration contrôlée était mesurée, mais au fond d'elle-même, elle ne pouvait pas empêcher son cœur d'accélérer. Plus elle s'y employait, pire c'était. Finalement, le fils du chef prit la parole.

~~ Tu n'es pas à l'aise, Talâyi. ~~

~~ Non. ~~

Cela ne servait à rien de mentir. Peu de gens le savaient, mais Elwyn avait fréquenté Akbar en privé suffisamment longtemps pour se rendre que derrière son air bonhomme se cachait en réalité un manipulateur né, capable de déceler le mensonge des kilomètres à la ronde. Elle ne faisait pas le poids. Elle le connaissait suffisamment bien pour imaginer le sourire satisfait qu'il devait afficher, tout heureux de la réponse qu'elle venait de lui fournir, mais elle n'osa pas tourner la tête pour confirmer.

~~ Cet homme, ce Garnaïl... Il semble t'intriguer. Dis-moi pourquoi. ~~

Qu'est-ce qu'elle détestait les interrogatoires ! Mais elle savait que c'était son devoir de lui fournir autant d'informations que possible. Ce n'était jamais agréable, mais il n'était pas là pour la brusquer. En coopérant, les choses iraient plus vite, et elle se trouverait rapidement débarrassée.

~~ C'est compliqué. Les gens qui errent dans le Désert Sans Fin, d'habitude, semblent plutôt souhaiter la mort. Lui, il avait l'air bien content qu'on soit venu le chercher, non pas parce qu'on lui a sauvé la vie, mais parce qu'on l'a empêché de mourir avant... Avant qu'il ait pu faire ce qu'il veut. ~~

Un silence pesant lui répondit.

~~ L'histoire qu'il m'a racontée...J'y crois. Mais je me demande ce qu'il désire. Je pense qu'il veut se venger de son cousin qui l'a trahi, c'est compréhensible. Mais je me demande comment. Il ne semble pas être du genre à s'infiltrer discrètement dans le village qu'il occupait pour éliminer son parent. Il me semble plutôt qu'il veut le pouvoir de manière plus...durable. Même si l'épisode où il tue son cousin fait partie de ses plans. ~~

~~ Tu penses qu'il veut partir en guerre ? De quoi dispose-t-il pour cela ? A-t-il une armée cachée quelque part ? Des hommes, des alliés, des appuis, des contacts dans sa cité ? ~~

Elwyn haussa les épaules. Elle n'en savait rien. Elle n'aurait pas pu en apprendre davantage en une seule journée. Le lendemain serait consacré au voyage, et ils n'échangeraient pas plus de deux mots de toute la journée, probablement. Akbar le savait, et il n'ajouta rien. Cependant, la femme comprit que sa mission consisterait à en apprendre davantage dès le soir suivant, après avoir laissé le Politicien mariner sous un soleil de plomb pendant toute la journée. Sans doute qu'il parlerait plus...

~~ Il te plaît ? ~~ Demanda l'homme à la volée.

Elwyn s'empourpra à la vitesse de l'éclair, et se mordit l'intérieur des joues pour ne pas bégayer une réponse ridicule qui donnerait raison à Akbar. Mais c'était trop tard. Avec malice, il avait décidé d'observer de visu sa réaction, trichant dans leur jeu aux règles tacites, qui consistaient tout d'abord à regarder le plafond.

~~ J'aimerais bien que toi aussi tu trouves quelqu'un qui compte plus qu'un frère d'arme pour toi. Il me peine de voir que tu n'as nulle famille à saluer quand nous rentrons. Mais choisis avec soin. Il parle beaucoup, il parle bien, mais tu sais que si tous les serpents ont une langue bien pendue, certains sont... ~~

~~...plus venimeux que d'autres, je sais... Mais le problème n'est pas là. Je ne peux pas dire que j'éprouve quelque chose pour lui, non. C'est simplement...Simplement qu'il m'intrigue. J'aimerais mieux le connaître. Mais le clan passe avant tout, je te l'assure. ~~

~~ Garde bien ça en tête. Le moment venu, essaie de t'en souvenir. ~~

Sur ces belles paroles, l'homme lui tourna le dos, laissant Elwyn seule avec ses pensées.


~ ~ ~ ~


La femme ne trouva pas facilement le sommeil, qui la surprit alors qu'elle encore en train de méditer sur les paroles d'Akbar. Elle ne doutait pas de l'intelligence de ses conseils, mais elle ne comprenait tout simplement pas pourquoi elle avait tant de mal à accepter de les appliquer aveuglément. Quelle étrangeté ! Lorsqu'elle se réveilla le lendemain matin, cela dit, la nuit avait été courte et si agitée qu'elle n'avait plus la force de penser à ces menus soucis. Elle était davantage concentrée sur les tâches qui lui restaient à faire. Le soleil ne s'était pas encore levé, mais c'était parfait comme ça. Ils profiteraient ainsi de la fraîcheur nocturne pendant quelques temps encore, avant de devoir se protéger pour tout le reste de la journée.

Etonnamment, Garnaïl s'était levé tôt. Soit il avait été dérangé par l'activité du camp, soit il avait simplement vraiment bien dormi. Au vu du peu de bruit que faisaient les hommes, la seconde option était de toute évidence la plus vraisemblable, bien qu'il fut difficile de concevoir qu'une nuit puisse être bonne dans ces conditions. Il devait vraiment avoir passé de durs moments dans le Désert, pour juger qu'un tapis de nattes et qu'une toile suffisaient à assurer son confort. Elwyn, encore un peu fatiguée, se dirigea néanmoins vers lui, pour lui offrir un peu d'eau avant le départ. Ce n'était pas grand-chose, mais il fallait le savourer, car ce serait peut-être le dernier avant la nuit. Difficile à imaginer, mais il valait mieux économiser le peu qu'ils avaient. Prudence, toujours prudence.

- Bonjour. Vous semblez avoir un peu récupéré depuis hier. J'en suis heureuse. Tenez, buvez, c'est pour vous.

Elle avait parlé d'un ton détaché, mais en réalité une foule de questions se bousculaient dans sa tête. Dire qu'elle allait devoir les porter jusqu'au soir, avec celui qui était l'objet de ses interrogations installé juste derrière elle. Même le Désert ne l'empêcherait pas de gamberger. Enfin...c'était ce qu'on se disait avant de prendre la route. Après que le voyageur égaré eut terminé de boire, Elwyn et lui se mirent à démonter la tente qu'il occupait quelques heures auparavant. Tout le camp bouillonnait dans un silence presque absolu. Les hommes agissaient rapidement, simplement, et les tentes tombaient, disparaissant comme si elles n'avaient jamais existé. Bientôt, le Désert aurait avalé leurs traces, laissant le sable aussi vierge que si jamais la vie ne s'était arrêtée dessus. Tandis qu'ils repliaient les pans de toile, et les fourraient dans les sacs de selle des chevaux rassemblés, la femme se tourna vers le Politicien. Une question lui brûlait les lèvres, mais elle n'osait pas trop aborder le sujet de manière directe, sans quoi elle risquait de le braquer. Elle considéra un moment les possibilités, avant de se dire qu'il valait mieux tenter le tout pour le tout. S'il réagissait mal, il aurait toute la journée pour y repenser. Oui, c'était le plus prudent. Peu assurée, elle l'interpella tandis qu'il achevait de mettre la selle du cheval, chose qu'on ne pouvait faire qu'avec deux bras :

- Dites-moi, Garnaïl... J'aurais voulu vous poser la question hier soir, mais quand j'ai entendu votre récit, je me suis dit que ce ne serait pas...hum...délicat. Je voulais simplement savoir si vous aviez encore de la famille...à part votre cousin je veux dire. Des parents ? Des oncles ? Une...une femme ?

Elwyn s'en voulut d'avoir buté sur le mot. Elle ne voulait pas qu'il se fasse des idées, mais elle se souvenait encore du regard moqueur d'Akbar, ainsi que de la mise en garde de Sahid. Elle ne voulait pas qu'on se fasse des idées.


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A la recherche d'un Clan EmptyJeu 25 Oct 2012 - 18:26
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PNJ : Garnaïl d'Umbar


La nuit fût agitée. Tournoyant parmi ses rêves les plus fou, Garnaïl revoyait les images de son village incendié, de ses amis cloués au sol par les flèches, de son cousin affichant un sourire sadique. Dans les flammes, le souverain tentait de se débattre mais il était pieds et poings liés. Tout autour de lui ne paraissait que chaos et désespoir, les enfants pleuraient à côté des corps de leurs parents, les bébés à présent orphelins gémissaient, inconscients de se qui se passait autour d'eux.
Puis soudain, au milieu de cette effusion de sang et de feu, un éclat bleu azur surgit. Une lumière blanche fit disparaître toutes ces horreurs, éclairant le visage de Garnaïl, qui se sentit tout d'un coup serein. C'est alors que l'éclat bleu se métamorphosa ...pour donner place à une femme blonde. Elwyn.


Garnaïl sursauta. Il resta un instant assis sur sa natte, de grosses goûtes de sueurs coulant sur son torse musclé. Quel rêve étrange ... D"ailleurs, il ne pu retrouver le sommeil. Il finit par se lever, enfila une tenu légère puis sortit. A sa grande surprise, lui qui s'apprêtait à voir le camp encore endormis vit au contraire quelques hommes déjà occupés à ranger leurs affaires. Moins d'une heure après, c'était tout le campement qui était debout.
Alors qu'il était en train de repenser à ses rêves de la nuit, l’Étrangère s'approcha de lui. Elle lui offrit un peu d'eau et dit d'un ton assez calme :

- Bonjour. Vous semblez avoir un peu récupéré depuis hier. J'en suis heureuse. Tenez, buvez, c'est pour vous.

Garnaïl la salua en retour, puis ils commencèrent à démonter sa tente. Il hésitait à lui parler de son rêve, puis refoula l'idée en se disant qu'elle pourrait mal l'interpréter. De toutes manières, ce n'était qu'un rêve, rien de plus. Après avoir rangé les pans de toile dans les sacs des chevaux, il passa sa dague à la sa ceinture puis s'occupa de sceller l'animal.

- Dites-moi, Garnaïl... J'aurais voulu vous poser la question hier soir, mais quand j'ai entendu votre récit, je me suis dit que ce ne serait pas...hum...délicat. Je voulais simplement savoir si vous aviez encore de la famille...à part votre cousin je veux dire. Des parents ? Des oncles ? Une...une femme ?

Légèrement ennuyé par la question, le Politicien cacha cependant son ressentit et afficha une petite moue avant de répondre :

- Et bien à vrai dire, c'est un peu compliqué. Nous avons une famille nombreuse, très influente dans la contrée d'où je viens et très prestigieuse aussi, notre renommée s'étend jusqu'à Umbar et même au-delà. J'ai donc officiellement une myriade de cousins, d'oncles et de tantes, de neveux aussi j'imagine, mais dont je n'ai jamais fait la connaissance.

Le Politicien ravala sa salive avant de continuer. Elwyn semblait très attentive à ses propos.

- Le problème, c'est que notre "famille' est divisée. Je n'ai pas besoin de vous dire pourquoi pour l'instant, c'est une histoire affreusement longue et qui remonte à plusieurs générations. Bref, nous avons au sein de la famille deux camps, celui dont moi et mon père par exemple faisons partit, et celui dont mon ... ignoble cousin fait partit. Je ne sais donc même pas sur quels membres je peux compter, ne connaissant pas la plupart d'entre eux et ignorant donc de quel côté ils sont. Ils pourraient m’accueillir à bras ouverts ou, au contraire, me poignarder dans mon sommeil.

Marquant un temps d'arrêt, Garnaïl jeta un coup d'oeil autour et remarqua que beaucoup d'hommes étaient déjà sur leur monture, prêt au départ. Au centre de l'attroupement, Akbar allait sonner le départ d'une minute à l'autre.
Elwyn et Garnaïl s'installèrent donc à dos de cheval et prirent place dans la colonne. Le natif d'Umbar ajouta à voix basse :

~~ Et hélas non, je n'ai pas de femme ~~

***

Le soleil frappait à nouveau les voyageurs de ses rayons. La chaleurs était comme toujours suffoquante, mais cette fois-ci Garnaïl résista mieux aux effets somnolant de l'astre de feu. Il sentit tout de même sa bouche s'assécher, sa langue se durcir et sa salive disparaître peu à peu.
Son cerveau par contre, fonctionnait à toute vitesse. Il ne cessait de se remémorer ce rêve, malgré tous ses efforts pour ne plus y penser. Son regard se perdait parmi les dunes, ou dans la chevelure blonde de sa cavalière. Il était impatient d'être ce soir pour pouvoir à nouveau lui parler. Tout cela n'était aucunement lié à l'émergence d'un sentiment amoureux, évidement, car il n'avait jamais éprouvé cela pour une femme et même pour les plus belles concubines, mais il avait hâte de découvrir plus en détail cette femme au caractère tantôt virile comme les guerriers de la région, tantôt doux et sucré comme les dames elfiques.

Le jour passa, monotone et chaud, mais bientôt les premières brises fraîches du soir se firent sentir. Et un soulagement silencieux était cependant perceptible chez tous les cavaliers de la colonne.



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Ryad Assad
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Elwyn hocha la tête en réponse aux paroles quelque peu empreintes de tristesse de Garnaïl. Qu'y avait-il à répondre, de toutes manières ? Les choses étaient ce qu'elles étaient, les familles étaient parfois séparées, et elle aurait été bien en peine de recoller les morceaux. Changer ce que l'on pouvait changer, et accepter le reste. Voilà la leçon de vie qu'elle avait appris à appliquer, et encore une fois, ces mots durs mais ô combien vrais lui revinrent en mémoire. Les deux étrangers terminèrent de replier les pans de toile, et passèrent les vêtements qui leur serviraient pour le voyage. De longues tuniques qui les protégeraient un peu de la chaleur, et qui éviteraient que leur peau ne soit par trop exposée aux rayons ardents du soleil. La femme décida cependant, à l'instar de la plupart des hommes, de ne pas encore s'enturbanner. Il faisait encore assez frais pour garder la tête nue, et les choses changeraient bien assez vite d'elles-mêmes. Inutile de se presser. Avec une grimace, elle passa une main sur son épaule meurtrie. La douleur était toujours là, mais elle se sentait un peu moins bloquée qu'auparavant, ce qui était bon signe. Elle se permit même quelques mouvements d'assouplissement qui lui firent monter les larmes aux yeux. Chassant ces perles salées d'un revers de l'index, elle se hissa en selle avec adresse, en dépit de son bras blessé. Puis elle attendit que Garnaïl la rejoigne en selle. Elle inspira profondément, attendant le signal du départ, quand ce dernier lui glissa quelques mots à l'oreille, dans la langue des habitants du Khand.

Un sourire se dessina sur les traits de la femme, qui eut un mouvement de tête résigné. Ses cheveux blonds s'agitèrent légèrement, brins de paille dorée oscillant au rythme imposé par son cou gracile. Cependant, il aurait été difficile de dire ce qui semblait la gêner le plus : la langue utilisée, ou la phrase en elle-même. Eludant complètement le sujet qui la dérangeait, elle se tourna à demi, et glissa au Politicien :

- Ainsi vous parlez bien la langue du Khand. J'étais en plein doute, hier au soir. Me voilà face à la confirmation que j'attendais...

A ce moment-même, Akbar leva bien haut sa main, annonçant qu'il était temps de partir. Par pur réflexe, Elwyn regarda par terre, pour voir s'ils n'avaient rien oublié. Etrangement, le feu de camp semblait déjà disparaître sous le sable, et a part quelques indices que seuls des yeux habitués pouvaient encore déceler, nulle trace évidente du passage d'une quelconque vie humaine. Cruel désert. La femme, d'un léger mouvement du bassin, intima à sa docile monture d'avancer, ce qu'elle fit sans rechigner. Elle aussi devait savoir qu'au bout du chemin se trouvait l'eau et la nourriture, et elle était probablement pressée d'arriver à destination. A l'attention de Garnaïl, Elwyn ajouta :

- Vous m'en direz davantage ce soir. Pour l'heure, économisons nos forces. Nous allons en avoir besoin.


~ ~ ~ ~


Tandis qu'ils progressaient, à un rythme constant et particulièrement lent, Elwyn sentit son corps se détendre progressivement. C'était une des seules techniques pour survivre dans un tel environnement. Progressivement couper le contact qui existait encore le corps et l'esprit, pour ne pas être envahi par la souffrance, le sentiment d'oppression que l'on ressentait dans le désert, et par la monotonie du voyage. La femme passait et repassait dans sa tête la dernière phrase du Politicien, cherchant à y déceler une information sur ses véritables intentions. "Hélas, je n'ai pas de femme". Devait-elle considérer qu'il n'avait jamais trouvé femme qui lui convienne, et qu'il regrettait cet état de fait ? A moins qu'il n'ait rencontré la perle rare, mais qu'il n'ait jamais osé le lui dire. D'autres éventualités plus sombres étaient possibles, car les guerres et les razzias privaient beaucoup d'individus de leur moitié. Cela dit, avec Garnaïl, il était difficile de dire quelle était la bonne solution. De toutes façons, se dit la femme blonde, en tant que chef de clan, jouissant d'une autorité et d'un prestige rare, et en plus étant doué d'un esprit vif et d'un certain sens de l'humour, il devait pouvoir séduire qui il voulait parmi la foule de courtisanes qui devait se presser à sa porte. Oui, probablement.

Le désert avait quelque chose d'affligeant, à cause de la nature morne de son paysage désolé. Où que se portât le regard, il y avait du sable à perte de vue. Une masse jaune, qui s'étendait jusqu'à céder la place à une masse bleue qui n'avait rien de marine. Nul arbre, nul cours d'eau, nul petit animal qui venait rompre un peu la monotonie du voyage. Même les oiseaux semblaient avoir disparu. Et pourtant, Elwyn savait qu'il en existait. Lorsqu'il y avait des guerres, ils apparaissaient de nulle part, quittant leurs perchoirs derrière les nuages pour venir faire ripaille des chairs des morts. La fin que chacun pouvait attendre, s'il mourait dans ces plaines sablonneuses, à moins qu'il ait la chance d'appartenir à un clan. C'était la seule option si l'on voulait être mis en terre avec un peu de dignité. La femme était absorbée par ses pensées, qui étaient toujours les mêmes, chaque fois qu'elle arpentait le désert. Sans cesse, elle revenait à la nature de cet endroit purement et simplement vide et hostile à toute vie. Quel genre d'environnement pouvait ainsi prendre plaisir à rejeter les arbres, l'eau, le chant des rossignols, et la complainte des loups ? Et quel genre d'hommes pouvait bien persister à vivre ici, alors qu'il leur aurait été tellement facile de s'exiler à l'Ouest, pour y trouver des terres fertiles, des climats doux, et de l'eau à foison ? Elwyn était restée longtemps sans comprendre. Et puis un jour la réponse lui était venue : les hommes qui vivaient là le faisaient parce qu'ils l'avaient choisi. Parce que la difficulté ne leur faisait pas peur, et parce que bien qu'inhospitalière, c'était leur foyer et leur terre chérie. Ils semblaient ne rien envier aux autres peuples, qui il est vrai, jouissaient peut-être d'un confort supérieur. Au lieu de quoi, ils revendiquaient avec fierté leurs origines orientales, en tirant une fierté exacerbée qui caractérisait particulièrement bien les gens de ces contrées. Et Elwyn, bien que demeurant étrangère par naissance à cet endroit, était fière de dire qu'elle appartenait désormais à un clan...qu'elle faisait partie de leur famille.

La femme revint brutalement à la réalité lorsqu'elle se sentit basculer sur le côté. Ce n'était pas grand-chose, mais elle sursauta néanmoins, surprise. Elle s'était endormie en selle ! Cela ne lui arrivait pas souvent. D'ordinaire, elle était plutôt sujette aux somnolences, comme un peu tout le monde. Elle cligna plusieurs fois des yeux, cherchant à retrouver un peu d'énergie. Elle ignorait combien de temps elle était restée assoupie, mais toujours est-il que sa monture suivait toujours la trajectoire définie par l'éclaireur, quelques mètres en avant du groupe. La force de l'habitude, sûrement. A moins que Garnaïl n'ait temporairement pris les choses en main. Comment savoir ? Elle se redressa néanmoins, contrariée d'avoir abandonné l'état de relaxation dans lequel elle se trouvait pour retrouver les sensations désagréables qu'imposait le corps à l'esprit. Elle prit douloureusement conscience que son épaule la lançait toujours, se rendit compte qu'elle avait probablement dodeliné de la tête dans son sommeil, à cause de la tension qui lui vrillait la nuque, et qui s'étendait dans toute sa colonne vertébrale. Enfin, les joies du cavalier étant ce qu'elles sont, elle ne parvenait plus à trouver une position dans laquelle son séant ne la fasse souffrir. Respirant profondément pour penser à autre chose, elle se concentra sur la première chose qui se porta sous son regard : la crinière de son cheval. Elle fixa toute son attention dessus, essayant de compter le nombre de crins. Exercice particulièrement périlleux qui eut au moins le mérite de lui permettre de replonger dans son état d'hébétude.


~ ~ ~ ~


Elle en sortit à nouveau quand Akbar fit s'arrêter toute la colonne pour camper. Il avait décidé, en bon meneur, de faire stopper sa troupe sur un endroit relativement plat et dégagé. S'abriter près d'une butte était une stratégie parfois payante, qui avait l'avantage de protéger des tempêtes de sable qui n'étaient pas rares dans cette région. Mais le principal danger, ici, n'était pas les tempêtes de sable. Plus ils se rapprocheraient des villes, plus ils auraient de chances de tomber sur des bandits prêts à les attaquer à la faveur de la nuit. Ainsi, pour faciliter le travail des sentinelles, il valait mieux se placer là où personne ne pouvait approcher sans être vu. Prudence, toujours prudence. D'autant qu'ainsi placés, ils montraient clairement qu'ils n'étaient pas effrayés. Epuisée, Elwyn descendit de selle sans prendre le temps d'admirer à sa juste valeur le choix tactique du chef de groupe. Il lui pardonnerait cela. Elle était fourbue, et avait l'impression qu'on lui avait greffé une barre d'acier en guise de colonne vertébrale. Les autres cavaliers n'étaient pas dans un meilleur état, mais malgré la fatigue, le moral semblait au beau fixe. La nuit n'était pas encore tombée, mais le soleil avait presque achevé sa course, aussi fallait-il se dépêcher. La force de l'habitude prit le pas sur la lassitude individuelle, et en quelques dizaines de minutes, les tentes furent montées, le feu fut allumé, et tout le monde se rassembla pour manger aussi copieusement qu'il l'était possible sur ces terres arides.

Akbar était occupé à désigner lesquels des hommes allaient être postés en sentinelle. Certains, courageux, se portaient volontaires pour le premier tour de garde. Ils avaient peut-être mieux supporté que d'autres la journée de cheval. Il y avait des jours comme ça où les choses semblaient aller mieux, et puis d'autres où la journée semblait interminable. Au bout d'un moment, le chef du groupe s'approcha de Garnaïl et Elwyn, qui s'étaient assis côte à côte en attendant que leur repas leur fut servi.

~~ Tu te sens capable de prendre le deuxième tour de garde ? ~~

La femme fit signe que non de la tête.

~~ Je préférerais prendre le dernier. J'ai besoin de me reposer un peu avant. Ca ira ? ~~

Akbar opina du chef, avant de se tourner vers Garnaïl. Dans un westron toujours aussi approximatif, et en s'aidant de ses mains pour se faire comprendre, il lança :

- Ami. Vous pas être garde. Vous invité : dormir sans problème. Nous occuper de tout.

Il lança un sourire amical au natif d'Umbar, avant de prendre place en face de lui. Malgré la journée de voyage, il semblait en pleine forme, ce qui était très impressionnant. Elwyn aurait payé cher pour savoir s'il se sentait aussi épuisé qu'elle et qu'il le cachait bien, ou bien s'il était vraiment insensible aux journées de marche sous le soleil. On leur servit bientôt leur repas, et ils commencèrent à manger tranquillement. Dès les premières bouchées, les conversations fleurirent, comme si les mots avaient attendu d'être sustentés pour franchir les lèvres gercées de leurs propriétaires épuisés par la longue marche de la journée. Elwyn ne fit pas abstraction :

- J'espère que vous vous sentez mieux que moi, cher ami. J'ai les jambes en coton, et mon épaule me lance un peu. Mais puisque nous arrivons demain, tout va bien.

Akbar hocha la tête, le nez dans son bol. Il avait une curieuse manière d'apparaître détaché tout en montrant qu'il écoutait attentivement la conversation. Un peu plus loin, un homme s'était levé pour raconter une histoire. Il parlait à voix basse, mais ses gestes étaient on ne peut plus éloquents, et il soulevait les éclats de rire discrets des hommes qui l'écoutaient. Elwyn reprit :

- J'ai eu la journée pour réfléchir à ce dont nous parlions ce matin. Vous vous exprimez bien dans la langue du Khand. Pour ma part, j'ai eu quelque difficulté à l'apprendre. Vous voyez, aucun des hommes ici ne parle couramment le Westron, et il m'aura été difficile de parvenir à tout saisir. Mais les années aident, n'est-ce pas ? Et vous ? L'avez-vous appris par l'intermédiaire d'un proche, ou bien seul ? J'ai entendu dire qu'il y avait une grande bibliothèque dans le Désert, mais je n'y ai jamais mis les pieds...

Elwyn plongea son regard profond dans celui de Garnaïl. Elle ne cherchait cependant pas à le défier. Seulement l'inviter à la conversation. Elle tentait de paraître naturelle, mais au fond d'elle-même elle espérait qu'elle ne l'avait pas trop brusqué en lui parlant de sa famille. Il semblait coupé de ses membres, mais qui pouvait lui garantir qu'il disait la vérité ? Qu'il ne mentait pas pour se protéger ? Elle plongea sa cuillère de bois dans son bol, sans guère de conviction. Akbar ne la regardait pas, trop occupé à sourire aux histoires que racontaient les hommes derrière, mais sa seule présence suffisait à faire peser sur ses épaules une certaine pression. Elle devait avant tout penser à l'intérêt du clan, et obtenir des informations précieuses concernant le Politicien. Le chef du groupe avait été on ne peut plus explicite, et elle ne pouvait pas se défiler. Décidant d'amener le sujet de manière délicate, elle lança l'air de rien :

- Ce matin, vous me disiez que votre famille était divisée...que certains pourraient même avoir envie de vous tuer... Alors qu'allez-vous faire, ensuite ? Vous avez des...des projets ? Des rêves ? Je...Loin de moi l'idée de vouloir vous chasser, bien entendu. C'est simplement ma curiosité qui parle.

Demi-mensonge, semi-vérité. C'était sa curiosité qui parlait, car elle désirait vraiment en savoir plus à propos de cet homme étrange qui n'inspirait pas totalement confiance aux hommes du clan. Mais d'un autre côté, Akbar, qui s'esclaffait silencieusement d'une imitation d'un guerrier du Gondor, était tout aussi intéressé par les réponses que Garnaïl avait à apporter. Et Elwyn, qui ne voyait pas dans l'homme un danger pour les siens, essayait de se convaincre que rien ne viendrait entacher cette vision. Elle l'espérait de tout cœur.

#Akbar


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Épuisé et fourbu par cette nouvelle journée de traversée, Garnaïl quitta sa monture avec joie. La rapidité avec laquelle le camp était monté était stupéfiante, si bien qu'il n'eut pas même le temps de demander ce qu'il pouvait faire pour aider que tout était déjà installé. Le feu brûlait, les tentes étaient plantées solidement dans le sol et déjà, Akbar désignait des hommes pour le premier tour de garde. L'endroit avait été fort bien choisit. Écoutant d'une oreille vagabonde des brides de conversations par-ci par-là, il était fort probable que la destination n'était plus très loin. Et malgré la fatigue, on pouvait percevoir dans les voix des Khandéens une certaine joie de retrouver leurs proches. L'absence avait dû être longue ...

***

Installé au coin du feux en compagnie d'Elwyn, Garnaïl savourait son repas. A vrai dire, la nourriture n'était pas très différente de la veille mais conservait toujours son goût délicieux, surement accentué par leurs estomacs vides et affamés.
Akbar fit son apparition et demanda à l'Etrangère d'assurer le deuxième tour de garde, mais celle-ci ne se sentait pas capable d'assumer ce rôle si tôt car elle avait réellement besoin de repos. Une fois le chef repartit à d'autres occupations, elle se tourna vers lui et plongea son regard dans le sien :

- J'espère que vous vous sentez mieux que moi, cher ami. J'ai les jambes en coton, et mon épaule me lance un peu. Mais puisque nous arrivons demain, tout va bien. J'ai eu la journée pour réfléchir à ce dont nous parlions ce matin. Vous vous exprimez bien dans la langue du Khand. Pour ma part, j'ai eu quelque difficulté à l'apprendre. Vous voyez, aucun des hommes ici ne parle couramment le Westron, et il m'aura été difficile de parvenir à tout saisir. Mais les années aident, n'est-ce pas ? Et vous ? L'avez-vous appris par l'intermédiaire d'un proche, ou bien seul ? J'ai entendu dire qu'il y avait une grande bibliothèque dans le Désert, mais je n'y ai jamais mis les pieds... [Elle marqua une courte pause et, discrètement (mais cela ne suffisait pas pour échapper à Garnaïl) jeta un regard en direction d'Akbar] Ce matin, vous me disiez que votre famille était divisée...que certains pourraient même avoir envie de vous tuer... Alors qu'allez-vous faire, ensuite ? Vous avez des...des projets ? Des rêves ? Je...Loin de moi l'idée de vouloir vous chasser, bien entendu. C'est simplement ma curiosité qui parle.

Comme toujours, le roi déchu organisa les mots dans sa tête avant de répondre. Le processus était ralentis par d'autres questionnements intérieurs ; pourquoi avait-t-elle regarder ainsi dans la direction d'Akbar ? A-t-elle reçue une mission ? Le chef ne faisait-t-il pas confiance au nouveau venu ?
L'homme se renfrogna, décidant de garder ces préoccupations pour plus tard. Il commença à répondre en fixant ses poignets :

- En ce qui concerne la langue, il faut remonter pour cela à l'époque de mon éducation. Mon père, qui avait l'ambition de rallier tous les peuples connus aux alentours à son empire, avait dans l'idée que moi et mon frère allions hériter d'un vaste territoire multiculturel et donc, par ailleurs, multilingue. D'un naturel prévoyant, il avait déjà tout prévu pour après sa mort ; mon frère devait hériter de la partie Ouest du contient, c'est-à-dire l'Harondor, la région d'Umbar et la majeure partie du Harad. Quant à moi, je devais recevoir à sa mort le pays de Khand, le Proche-Harad (nord-est de la région) et si possible une partie du Mordor. Cela suffit à vous donner une idée de l'ambition sur-dimensionnée de mon ancêtre. Bref, afin d'être certain que moi et mon frère arrivions à gérer sous notre règne les problèmes de nos communautés respectives, il nous imposa des mentors venu de ces "futures contrées à diriger". C'est ainsi que un de mes percepteur fût un sage originaire du Désert sans Fin. Et il m'apprit votre langue.

S'accordant une petite pause oratoire, Garnaïl enfourna quelques bouchées puis les mâcha silencieusement. Elwyn, comme toujours, l'écoutait sans broncher, avec assez d'intérêt pour qu'il sente qu'elle restait attentive, mais sans excès afin de ne pas lui donner une sensation de malaise, comme si il devait obligatoirement déballer toute sa vie en long et en large. De ce fait, la discussion était tout à fait sereine et équilibrée.
Après une longue minute, il reprit et Elwyn redressa la tête pour le regarder parler ;

- Et pour la suite ... Il faut déjà que je quitte ces lieux arides, donc je ferai route avec vous jusqu'à votre destination puis, prenant peut-être quelques jours de repos, j'organiserai la suite.

Même si elle ne le montra pas, Garnaïl savait que cette réponse ne la satisfaisait qu'à moitie. Par ailleurs, il ne souhaitait pas qu'elle aille ensuite rapporter à Akbar qu'il ne s'était pas beaucoup exprimé sur ses projets et que donc, il prévoyait peut-être un mauvais coup. C'est pourquoi le Politicien s'empressa d'ajouter :

- Si j'ai hériter d'une chose de mon père, c'est l'obsession du pouvoir. Beaucoup de monde pense qu'il s'agit-là d'un défaut, mais je croit que ces gens-là se trompent. Je ne cherche pas à gouverner en exerçant mon joug de manière tyrannique. Au contraire, je désire le bien de mon peuple, quel qu'il soit. Je peux tuer, empoisonner, voir trahir sans remord pour arriver à mes objectifs, ça oui, mais je le fais pour le Bien. Car si je détient le pouvoir, les nombreux tyran ne l'auront pas. Je ne reste pas dans l'ombre, ainsi je ne souhaite pas m'établir dans un pays éloigné et y écouler des jours paisibles. Je suis un homme d'action, un homme de Pouvoir, et je suis totalement prêt à mettre ma vie en jeu pour satisfaire cette passion. Après ce périple, je vais donc m'informer sur les membres de ma famille qui vivent dans les environs. J'irai à leur rencontre, en étant prêt à toute éventualité.

Sur un ton plus léger, après s'être assuré que personne ne pourrait entendre la suite, il continua dans la langue du Désert :

~~ Elwyn, j'espère ne pas abuser de la gentillesse de votre clan en vous demandant cela, mais malgré tout je pense que je n'y arriverai pas seul. J'ai besoin d'alliés sûrs. J'ai besoin de votre aide, et de celle d'Akbar. De celle de votre clan. Je sais que cela peut vous paraître fou et dénué de tout sens, mais vous pourriez y gagner aussi. Même si je sais que ces hommes n'ont pas les mêmes ambitions que moi, qu'il n'ont aucune envie de conquérir ailleurs et de risquer de tout perdre pour quelques bouts de terre, mais il doit y avoir moyen de s'arranger. Croyez-en mon expérience, il y a toujours un terrain d'entente possible. ~~

Garnaïl tourna alors la tête vers Akbar, et croisa le regard perçant du chef de Clan. Malgré toutes les précotions du Politicien, l'homme avait l'air de ne pas avoir perdu un mot de ce qui venait d'être dit. Mais peu importe, de toutes manières il fallait que lui aussi sache.
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A la recherche d'un Clan EmptySam 27 Oct 2012 - 0:19
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A l'instar d'une élève studieuse, Elwyn s'était involontairement penchée en avant, désireuse d'entendre chaque mot qui sortirait de la bouche de Garnaïl, de percevoir chaque inflexion de sa voix, et de noter chaque infime variation pour l'analyser et essayer d'en tirer des conclusions. Elle s'imagina que les nobles qui avaient des précepteurs n'avaient probablement pas d'idées aussi étranges lorsqu'ils étaient abreuvés de connaissances par d'éminents savants. Elle-même n'avait jamais été assez proche d'un précepteur pour s'en rendre compte, et elle ne pouvait que faire des suppositions. Cela dit, au-delà même de l'intérêt purement stratégique qu'il y avait à recueillir de la part de l'ancien roi des informations capitales, elle éprouvait un vif intérêt pour le personnage, dont les réponses étaient toutes plus surprenantes les unes que les autres, sans se départir d'une logique imparable.

Les mots quittaient sa bouche au compte-goutte, et il mettait son interlocutrice avide d'en savoir plus au supplice en choisissant soigneusement sa formulation. Elle commençait à comprendre pourquoi ce surnom. Le récit qu'il lui de lui, de son frère et de son père était assez étonnant pour que les sourcils de la femme se lèvent d'eux-mêmes. Un empire qui s'étendrait du Harondor au Mordor, en englobant le Harad et le Khand ? C'était un projet irréaliste à l'échelle d'une vie humaine, et bien qu'Elwyn ne fut pas au fait des dates et des grands évènements du passé, elle n'était pas sans savoir qu'une telle unification ne s'était jamais produite. Les peuples humains qui vivaient là étaient par trop différents pour s'unir sous une même bannière. Et pourtant... Pourtant lorsque Garnaïl évoquait cette utopie, elle avait l'impression de voir se dessiner les contours de l'ambition démesurée du père de ce dernier. Elle l'imaginait sans peine, installé dans le Palais Royal du Khand, sur un trône majestueux, entouré du luxe et du faste d'une cour tout entière dévouée à lui, gouvernant ses territoires avec sagesse et bonté. Un rêve que bien des hommes avaient nourri avant lui, et que beaucoup nourriraient encore.

- Voilà qui explique d'où vous vient cette connaissance, tout est plus clair désormais. Votre père a bien fait de vous faire apprendre toutes ces choses. Je suppose que cela peut se révéler aussi utile qu'une bonne lame, non ?

Le Politicien baissa les yeux vers son repas, qu'il semblait apprécier malgré sa frugalité et sa simplicité. Elwyn sourit pour elle-même. Dès demain, il pourrait goûter au repos dans un vrai lit, boire jusqu'à plus soif, et manger de délicieux mets tous plus savoureux les uns que les autres. La nourriture du désert avait toujours plus de charme après une longue expédition, et la femme ne connaissait personne qui y soit resté insensible après un périple éprouvant. Elle leva les yeux vivement lorsqu'il reprit après une pause qu'il avait probablement mis à profit pour rassembler ses pensées. Sa réponse, assez laconique, était assez loin de ce qu'imaginait Elwyn. Elle aurait voulu qu'il soit sincère, même si elle n'était pas en mesure de lui offrir elle-même cette sincérité. La pénibilité de la situation la frappait, et elle tenta de cacher son abattement. Mais c'est peut-être cet abattement qui incita brutalement l'ancien souverain à en dire plus. Sa langue se déliant, il se mit à se décrire lui-même.

La femme blonde écoutait attentivement, tout à la fois passionnée et repoussée par ce qu'il lui disait. Ses ambitions et sa personnalité étaient à la fois louables et critiquables, par bien des aspects. Elwyn ne cacha pas un seul instant sa surprise. Elle en aurait de toutes façons été incapable. Ses déclarations étaient empreintes d'une détermination farouche, et d'une résolution inflexible qui avaient de quoi faire peur. Il semblait n'être prêt à reculer devant rien pour arriver à ses fins, et ses ennemis avaient probablement du souci à se faire, car dès lors qu'il aurait retrouvé la santé, il ne se priverait pas pour les traquer et les éradiquer. Cela dit, il disait agir dans un but noble, pour le Bien de son peuple qu'il entendait guider vers davantage de paix et de prospérité. Elwyn le considéra un instant, perdue, ne sachant trop que répondre, avant de finalement décider de laisser parler ses propres émotions :

- Je suis effrayée par ce que vous me dites, Garnaïl. Autant d'ambition ne peut pas tenir dans un seul homme sans le consumer en partie.

Elle inspira profondément, comme pour retrouver du courage, et repartit d'un ton moins grave :

- Cela dit, vous dites que vous voulez agir pour le bien des vôtres. C'est là la bonne attitude si l'on veut être un bon chef. Penser en priorité à tous ceux qui suivent parce qu'ils ont confiance, mais qui n'ont aucune certitude quant à la fin du voyage. Néanmoins... Je vous suggère de ne pas vous égarer en route, cher ami. Nombreux sont les hommes qui ont semé sur leur route cadavres, ruine et désolation au nom du Bien des leurs. Ne sombrez pas comme ceux-là qui n'ont pas su écouter les conseils de ceux qui les apprécient.

Disant cela, Elwyn était on ne peut plus sincère. Elle ne pouvait pas supporter l'idée que quelqu'un ayant vécu ce qu'avait vécu Garnaïl puisse partir en guerre contre sa propre famille, avec pour seul résultat toujours plus de morts et toujours plus de sang. Non pas que son quotidien à elle soit moins rouge, mais au moins elle respectait les règles de l'honneur des Khandéens. La guerre se faisait sur le champ de bataille, et les femmes et les enfants n'étaient ni tués ni maltraités. Envoyés en esclavage peut-être, mais c'était là un sort commun dans ce pays, et la plupart ne finissaient pas dans les mines, à trimer jusqu'à en mourir. Non. Les hommes valeureux devenaient garde du corps, ou bien étaient utilisés dans des corps de mercenaires. Les femmes étaient employées dans les maisons, où la vie était probablement plus douce que dans le désert. Les enfants, eux, attendaient simplement de grandir pour s'orienter vers la guerre ou la domesticité. Pas certain qu'ils soient plus mal lotis que ceux qui restaient dans le Désert Sans Fin.

L'Etrangère prêta une attention toute particulière aux paroles que l'ancien souverain prononça dans la langue du Khand, tout en cherchant à comprendre où il voulait en venir. Concrètement, il proposait à la femme une alliance entre le Clan Aqil et lui. Mais la différence entre les deux était qu'il n'avait, pour l'instant, rien à offrir, sinon des promesses. Et de toutes manière, elle n'avait rien non plus à lui proposer, car elle n'était pas la bonne personne pour discuter de tout cela. C'était à Radd Bekaqil, le chef du clan, qu'il fallait faire ce genre de propositions. Ou à son fils, à la rigueur. Simultanément, le regard des deux interlocuteurs se porta sur Akbar, qui les dévisagea tour à tour, un demi-sourire flottant sur ses lèvres moqueuses. Ainsi il avait écouté toute leur conversation, tout en feignant de regarder ailleurs. Le fils du chef déposa son bol à côté de son pied, et en prenant appui sur ses genoux, il se releva souplement. La main posée sur la garde de son épée, comme à son habitude, il dominait les deux étrangers, sans se départir de son air jovial.

- Vous deux suivre moi. Nous devoir discuter, non ?

La proposition était un ordre poliment formulé, et ni l'une ni l'autre ne purent refuser. Ils se levèrent donc à leur tour, et emboîtèrent le pas du chef qui les mena à sa tente personnelle. Là, la couchette d'Akbar jouxtait celle d'Elwyn, qui tenta de faire abstraction de ce que Garnaïl pourrait en penser, pour se concentrer sur la conversation à venir. Hospitalité oblige, Akbar invita ses hôtes à prendre place, même si le confort était une notion toute relative dans une tente comme celle-ci. Le fils du chef se positionna d'un côté, l'ancien souverain de l'autre, et la femme étrangère trouva une position à peu près entre les deux. Ils formaient ainsi un joli triangle au sein duquel les rôles étaient clairement définis, sauf celui de l'Etrangère. Akbar prit la parole, d'une voix posée, employant sa langue natale sans faire allusion une seule fois au fait que Garnaïl la parlait. Mais cette fois, il ne souriait plus :

~~ J'ai capté votre discussion, Sire, et je vais aller droit au but. Nous n'avons pas la réputation d'être des négociateurs retors et sournois. Nous préférons la franchise, l'honnêteté et la droiture morale. Sous cette tente, j'exige de chacun d'entre vous qu'il respecte ces trois piliers, sans quoi ces négociations seront caduques et la parole donnée sera immédiatement reprise. Acceptez-vous cela ? ~~

Comment refuser, de toutes manières ? Elwyn acquiesça cependant, subjuguée par l'éloquence et le charisme dont faisait preuve Akbar. Il était le chef en ces lieux, et il se plaisait à le rappeler, mais d'une manière fort adroite, il se débrouillait pour placer tout le monde à égalité. Elle ne l'avait encore jamais vu négocier réellement, sauf avec son épouse lorsqu'il voulait sortir fêter son retour avec ses hommes, et elle était surprise de son changement d'attitude. L'adolescent écervelé et plein de fougue avait cédé la place à un chef prometteur dont le regard dur et la voix claire n'étaient que des signes extérieurs de sa profonde détermination, et de l'étendue de ses capacités. Il poursuivit, toujours sérieux :

~~ J'ai compris, en écoutant votre conversation, que vous étiez à la recherche de soutiens, d'appuis pour reprendre ce qui vous appartient de droit. Je ne parle pas au nom de mon père, mais je ne m'oppose pas à cela. Vous cherchez cependant une alliance avec le Clan Aqil, dont les relations sont puissantes, et dont la force est respectée, en Khand. Je ne parle pas au nom de mon père, mais je m'oppose à cela. Mon avis est que vous n'avez rien à offrir à notre clan qui vaille la peine de sacrifier la vie des nôtres. Les promesses sans fondement et les rêves ne sont guère des raisons valables pour déclencher une guerre contre une autre tribu du Khand, ou contre un pays voisin. Cela dit, je ne parle pas au nom de mon père, mais je suis disposé à vous faire une offre. Libre à vous de l'accepter ou pas. ~~

Il marqua une pause théâtrale, et, satisfait d'avoir capté son public, il poursuivit avec sérénité :

~~ Les hommes qui sont ici appartiennent tous à notre clan, mais ce sont également des hommes libres. S'ils décident de vous servir, notre clan ne pourra être tenu pour responsable si vous déclenchez une guerre. Vous vous doutez bien qu'il y a un prix. Vous devrez verser à chaque homme qui accepte de vous servir une solde équivalant à cinquante pièces par jour. Libre à vous de trouver le moyen d'obtenir cet argent. En outre, pour chaque homme qui tombera, le clan vous réclamera dix mille pièces, afin que sa famille puisse continuer à vivre. Et enfin, si d'aventure nos hommes venaient à vous aider à reconquérir votre Trône, le clan vous réclamera deux cent mille pièces, ainsi que des avantages commerciaux mutuellement profitables, afin d'entériner une alliance. ~~

Elwyn n'en revenait pas. C'était une somme exorbitante qu'il demandait là, mais il aurait eu bien tort de se priver. Après tout, il n'était pas en position de demandeur, et il pouvait imposer son bon vouloir. Cela dit, il se montrait prudent, et il laissait plusieurs portes de sortie à Garnaïl. Si ce dernier faisait en sorte d'agir en protégeant la vie des hommes du clan Aqil, il ne risquait pas grand-chose. Et une fois son royaume récupéré, il est probable que les deux cent mille pièces ne soient plus qu'une formalité. Les avantages commerciaux, eux, viendraient sceller une certaine amitié. Ce n'était pas un si mauvais plan. Elwyn allait intervenir pour pousser Garnaïl à accepter, mais Akbar n'avait pas encore terminé :

~~ Cependant, en plus de cela, je pose une condition. Les hommes qui accepteront de vous aider dans votre quête seront sous les ordres directes de l'Etrangère. Elle vous accompagnera, et décidera si vous respectez ou non les termes de l'accord que nous négocions. Si vous ne les respectez pas, comme je vous l'ai énoncé, celui-ci sera caduc, et les hommes rentreront immédiatement. Si vous ne payez pas les hommes... Vous comprendrez bien vite que ce n'est pas une bonne idée. Et enfin, si vous trahissez votre parole... Vous mourrez avant d'avoir eu le temps de regretter vos actes. ~~

Un sourire amical fendit le masque de négociateur d'Akbar, qui sembla redevenir lui-même, sous les yeux stupéfaits d'Elwyn. Elle était stupéfaite non pas de son changement d'état subit, bien que celui-ci put être considéré comme étonnant, mais bien de la décision qu'il avait prise de l'envoyer avec Garnaïl pour l'aider dans sa mission. Elle lui en toucherait deux mots avant de dormir, et il ne s'en tirerait pas à si bon compte, elle se le promit ! Mais pour l'heure, c'était le temps des négociations, pas des chamailleries. Akbar, sur le ton de la conversation, conclut :

~~ Avec vous, j'ai été franc, honnête et droit. J'ai parlé sans détour, et je n'ai rien dissimulé. Je n'ai pas parlé au nom de mon père, et j'ai proposé ce que je pouvais vous proposer sans risque. Je puis sans peine vous obtenir une audience auprès de mon père, mais je doute qu'il vous fasse une offre aussi intéressante que la mienne. Qu'avez-vous à répondre à ceci, Garnaïl ? ~~


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Garnaïl suivit Akbar jusqu'à la tente sans dire un mot. Le regard fixé droit devant lui, il avançait mais son esprit était totalement déconnecté du reste de son corps. Il dressait un plan mental de la joute verbale qui allait très certainement avoir lieu dans quelques instants. Il se doutait d'un débat concernant sa proposition, peut-être aussi d'autres propositions, ou quelques questions impertinentes, il structura rapidement une série d'arguments de poids et se demandait quelle posture adopter au début de la discussion. Il opta pour une position prudente et défensive, ensuite il verra bien comment les choses évoluent.
Il s'installa toujours silencieusement, puis attendit patiemment les paroles du chef.
Comme il s'y attendait, l'homme prit directement les reines du débat et, par des talents d'orateurs que même le Politicien devait lui reconnaître, il conclu :

~~ Avec vous, j'ai été franc, honnête et droit. J'ai parlé sans détour, et je n'ai rien dissimulé. Je n'ai pas parlé au nom de mon père, et j'ai proposé ce que je pouvais vous proposer sans risque. Je puis sans peine vous obtenir une audience auprès de mon père, mais je doute qu'il vous fasse une offre aussi intéressante que la mienne. Qu'avez-vous à répondre à ceci, Garnaïl ? ~~

Garnaïl gratta son bouc (qu'il était d'ailleurs bien temps de raser), on pourrait appeler cela un tic professionnel, puis présenta sa réponse en l'accompagnent de gestes souples et bien articulés ;

~~ Vos paroles sont empreintes de sagesse, Akbar. Votre proposition ne peux être plus raisonnable, car comme vous le dites si bien, je n'ai rien à vous offrir aujourd'hui en retour. Mais n'ayez crainte, je vous rendrai tout multiplié par vingt. Je n'exagère rien, je sais où je vais. Le seul bémol que j'entrevois à cet accord, ce sont les soldes quotidiennes à verser pour chaque soldat qui m'accompagnera. J'ai tout perdu dans l'incendie de ma cité, économiser une telle somme ne sera pas possible dans de brefs délais, et hélas le temps n'est pas mon allié dans cette quête. Ainsi, je vous demanderai seulement ceci ; laissez-moi le droit de négocier cette solde avec les hommes qui seront intéressés. Comme vous l'avez dit, ce sont des hommes libres. Si ils acceptent pour moins de cinquante pièces par jour, libre à eux donc. Cependant, concernant les comptes à rendre à votre clan Aqil, je n'ai rien à redire. C'est la moindre des choses. Je vous jure sur l'honneur que toutes ces dettes seront remboursées jusqu'à la moindre pièce. ~~

Garnaïl regardait son interlocuteur avec respect, mais avec un regard qui avait la dureté et l'agressivité de la détermination. Cependant, il n'y avait rien de menaçant à l'égard de l'autre négociateur. C'était seulement une manière de montrer qu'il ne doutait pas de ses mots.
L’Étrangère restait cachée dans la pénombre, elle avait seulement sembler quelques peu tressaillir lorsque son supérieur avait annoncer que c'était elle qui serait charger de l’accompagner en cas d'accord entre lui et son clan. Pourquoi donc ? Pour une fois, il devait admettre qu'il n'en avait aucune idée.

La natif d'Umbar ajouta quelques phrases à sa réponse ;

~~ Mes ambitions ne seront pas démesurées dès le départ. Pour commencer, je compte simplement identifier des membres de ma famille et m'y rendre. Dans le cas où ils sont dans le bon alignement, ils m'aideront assurément, que ce soit au niveau financier ou militaire. Je pourrais alors déjà, au bout de quelques semaines, rembourser une partie de ce que je vous aurai empreinté. Au bout de quelques mois, ne assises seront déjà bien renforcées, et nous pourrons commencer tout doucement à envisager une reconquête de mon territoire par le force des armes. Une fois cela fait, une fois mon cousin châtié, nos lieront les premiers accords commerciaux qui enrichiront nos deux peuples. Ensuite, et pour cela vous serez libre de vous lier à moi ou pas, je tenterait de conquérir le Proche-Harad et l'Harondor, afin d'accomplir le rêve de mon père ; fonder le Grand Royaume Oriental. ~~


Même un homme qui ne partageait pas les idées et les valeurs de Garnaïl devaient lui reconnaître un talent de persuasion rare, et une qualité de manipulation à peine perceptible par les plus fins observateurs.



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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyDim 28 Oct 2012 - 22:43
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Elwyn attendait avec impatience la réponse du Politicien, et elle ne fut pas déçue. Elle eut instantanément l'impression de n'être pas à sa place. Elle, qui n'était pas instruite, et qui n'avait jamais été très à l'aise pour la rhétorique, se retrouvait prise au milieu d'un duel oratoire de haute volée, au cours duquel s'affrontaient deux volontés proprement incroyables. D'un côté Garnaïl, ancien souverain expérimenté qui, passé par de nombreuses difficultés, n'avait plus rien à perdre à négocier ainsi de l'aide. De l'autre, Akbar, qui avait encore ses preuves à faire, et qui espérait bien rapporter à son père la nouvelle d'une possible alliance, qui conforterait Radd Bekaqil dans l'idée que son fils était un homme prêt à diriger. Les deux avaient des intérêts particuliers qui influençaient considérablement leur manière d'agir, mais lorsque Garnaïl prit la parole, Elwyn sut qu'ils allaient parvenir à un accord. De toutes façons, que pouvait faire le Politicien à part accepter ? Il n'était pas véritablement en position de refuser, et sans le clan Aqil, il serait encore dans le Désert à errer jusqu'à ce que la mort vienne le trouver.

Cela dit, il n'était pas non plus un piètre orateur, et s'il accepta en grande partie les conditions fixées par le jeune Akbar, il n'était pas d'accord sur tous les points, et il le fit savoir. Utilisant à son avantage les paroles prononcées par le fils du chef, il mit en avant le fait que des hommes libres devaient être en droit de négocier directement avec lui, et n'avaient pas à passer par l'intermédiaire de leur chef. Akbar se raidit, conscient de s'être fait prendre à son propre jeu, mais son corps se détendit rapidement. Après tout, ce n'était qu'un ajustement modeste et subtil pour lui, alors qu'il représentait un point capital pour Garnaïl. Elwyn capta la détermination qui imprégnait les regards des deux hommes, et le respect mutuel qu'ils se vouaient. S'il ne l'admettait pas en face, et qu'il continuait à se méfier de lui ouvertement, il était évident pour la femme, qui le connaissait depuis maintenant plusieurs années, qu'Akbar admirait le Politicien. Il semblait trouver son projet de reconquête osé et plein de panache, mais loin d'être impossible. Comment pouvait-il être aussi confiant ? Répondant d'une voix posée à son interlocuteur, il déclara :

~~ Soit, j'accepte de vous laisser négocier avec ces hommes. Mais que les règles qui régissent notre conversation s'appliquent aussi à eux. Soyez francs, et ne cachez rien à ceux qui voudront vous suivre. Ils sont loyaux et bons, et ils ne vous trahiront pas à moins que vous ne les trahissiez. En outre...Ce sont tous des hommes que j'estime personnellement. Ils ont des familles, des enfants que je connais par leur prénom, et pour la plupart ils m'ont vu grandir. Je les considère comme mes oncles, et bien que ne partageant pas le même sang, nous sommes unis par des liens plus forts que l'amitié. Je vous fais confiance pour respecter cela, Garnaïl. ~~

Akbar et Elwyn écoutèrent avec attention les paroles de l'ancien souverain, qui leur exposait son plan. Il semblait sûr de lui, et la confiance était une arme redoutable, quand elle était maniée correctement. Restait seulement à ne pas la perdre en route, sans quoi tout s'effondrait. Le fils du chef hocha la tête en réponse à cet exposé des faits probables, avant de déclarer :

~~ Si tout se passe comme vous l'avez prévu, alors nos deux clans pourront prospérer. Je ne peux parler au nom de mon père et m'engager à vous soutenir si vous tentez de conquérir les terres du Harad et du Harondor, mais sachez ceci : notre clan est soumis au Roi des Clans du Khand. Nous lui devons allégeance, et nous répondons à son appel quand il part en guerre. Aussi, si nous jouissons d'une grande autonomie pour piller les royaumes voisins, je ne peux pas garantir que notre liberté s'étende à vous aider à fonder un royaume. Cela placerait mon Clan dans une situation fort difficile, et au risque de vous paraître désobligeant, je pense qu'il serait davantage profitable pour nous de nous rallier aux nôtres. ~~

Elwyn eut un sourire amer. En effet, le Roi du Khand avait réussi à fédérer de nombreux clans, tout en leur laissant une grande liberté d'action, de sorte qu'il disposait d'un pouvoir très important. S'il le souhaitait, il pouvait mobiliser une armée colossale pour défendre son territoire, et le seul contingent qui défendait son palais et sa cité était assez puissant pour qu'il soit virtuellement impossible de le renverser. La bataille d'Assabia, où l'Etrangère avait reçu sa mauvaise blessure à l'épaule, n'avait engagé qu'une toute petite partie des forces du pays, et les occidentaux ne s'en étaient pas si mal tirés en battant en retraite peu après le début des combats. La femme se permit d'intervenir, afin de faire valoir un point de vue qui n'avait pas été soulevé :

~~ Si tout se passe bien, Garnaïl, je pense que vous et votre clan serez dans une situation favorable pour négocier avec le Roi. Avec son soutien, je ne doute pas que vous puissiez réussir à fédérer une partie des territoires que vous convoitez...à condition d'avoir quelque chose à proposer. Mais je vous déconseille de prendre à la légère le souverain de notre royaume. Fédérer des clans qui se font la guerre quotidiennement, et qui tiennent plus que tout à leur indépendance, est un tour de force politique exceptionnel en soi, et cela en dit long sur le personnage. ~~

Akbar approuva, avant de lâcher, sombre :

~~ Nous pensons déjà à ce qui arrivera dans un mois, alors que nous ne sommes même pas encore au terme du voyage. Concentrons-nous d'abord sur la longue route qui nous attend demain. Quant à vous, Garnaïl, priez pour que votre plan se passe bien. Si vous ne trouvez pas les appuis dans votre famille, il vous faudra plier le destin pour vous imposer. Et les hommes qui ont plié le destin l'ont malheureusement toujours fait avec le sang des innocents. ~~


~ ~ ~ ~


Akbar avait mis fin à l'entretien une fois que les choses avaient été entendues entre lui et Garnaïl. Certes, l'homme pouvait négocier lui-même la paie qu'il comptait donner aux guerriers du Khand, mais plus que l'argent, c'était le projet en lui-même qu'il fallait défendre. Il fallait leur faire croire qu'il y avait pour eux l'opportunité de gagner de l'or pour leurs familles, de l'honneur pour leur clan, et surtout de revenir en vie. Ces hommes vendaient leurs services, pas leur sang. Ils n'étaient pas prêts à mourir aveuglément pour autre chose que leur terre chérie, même si une fois engagés, ils étaient prêts à aller jusqu'au bout. Sortant de la tente du chef, Elwyn attrapa le bras de Garnaïl qui la précédait :

- Garnaïl, écoutez-moi. Ce que vous a dit Akbar est vrai. Ces hommes sont notre famille, et chacun d'entre eux m'est cher. Promettez-moi qu'en vous suivant, ils ne courront pas tout droit à la mort. Promettez-le moi.

Dans son regard, brûlait une détermination féroce tempérée par une inquiétude sincère. Elle n'avait pas eu à accepter ou à refuser l'ordre implicite d'accompagner et de commander le groupe qui suivrait le Politicien, mais malgré qu'ils soient devenus relativement proches, au cours de ce voyage, elle était prête à ordonner aux hommes du clan Aqil de rentrer chez eux si les termes du contrat étaient rompus. Sa voix chargée d'émotion trahissait ses pensées. Elle avait en tête les femmes de ces guerriers, qui l'avaient accueillie, qui l'avaient aidée à s'intégrer. Elle avait en tête leurs enfants, dont les rires innocents et les embrassades affectueuses donnaient du baume au cœur après de longues journées dans le désert, passées à marcher et à combattre. Elle avait en tête chaque visage, chaque sourire. Elle entendait les chansons qu'ils composaient pour leurs pères, et elle les voyait émerveillés par les histoires qu'on leur contait.

Elle se rendit alors compte qu'elle n'avait pas lâché le bras du Politicien. Il avait probablement dû ressentir sa crispation, son anxiété, sa peur. Malgré la honte qu'elle éprouvait, elle soutint son regard avec fermeté. Avec la fermeté des gens du Désert.


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A la recherche d'un Clan EmptyLun 29 Oct 2012 - 16:35
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~~ (...) Si vous ne trouvez pas les appuis dans votre famille, il vous faudra plier le destin pour vous imposer. Et les hommes qui ont plié le destin l'ont malheureusement toujours fait avec le sang des innocents. ~~ Ainsi Akbar acheva les négociations de la soirée.

Le Politicien salua le jeune chef puis sortit de la tente d'un pas ferme. Déjà, il réfléchissait à la suite des opérations. Quelle somme négocier avec les hommes ? Quels arguments avait-t-il ? Quel sera l'avis du père d'Akbar (puisque après tout, son accord n'était pas encore donné et s'avérait néanmoins capital) ?

Plongé dans de profondes rélfexions, Garnaïl ne remarqua même pas directement qu'on le retenait par le bras. Surpris, il se retourna et aperçu Elwyn, le visage étrangement tendu. Son regard était flamboyant, et il cru même déceler dans sa main un léger tremblement. Cependant, elle réussit à s'exprimer clairement ;

- Garnaïl, écoutez-moi. Ce que vous a dit Akbar est vrai. Ces hommes sont notre famille, et chacun d'entre eux m'est cher. Promettez-moi qu'en vous suivant, ils ne courront pas tout droit à la mort. Promettez-le moi.

Garnaïl retira délicatement la main de l'Etrangère de son bras droit, mais la garda au creux de ses mains. Sur un ton qui se voulait presque paternel, il répondit ;

- Elwyn, vous avez ma parole. Ma cruauté politique, dont vous avez certainement eu goût lorsque je vous ai raconter mes récits, desquels je n'ai tenter de cacher aucune de mes facettes et même les pires d'entre elles, ne s'étend pas jusqu'au non-respect des serments, ou de trahisons telles qu'elles entâcheraient l'honneur des Miens. Je manie avec soin la plupart des stratagèmes politiques, mais je suis fidèle envers ceux qui me sont chers. Et vous, ainsi qu'Akbar et tous les membres du clan Aqil, je vous doit tout simplement la vie.

Sentant que le femme se détendait peu à peu, il poursuivit ;

~~ Les hommes qui accepteront de me suivre devront néanmoins être sur leur garde. Comme l'a dit Akbar, je me dois d'être droit envers eux et qu'ils soient conscients des risques .. Nous ne partirons pas pour une promenade de santé. Mais je serai leur bouclier, comme si ils s'agissait de mes enfants. Leur sécurité sera ma première préoccupation, cependant il faudra qu'ils soient premièrement conscients du danger, mais deuxièmement qu'ils m'obéissent au doigt et à l'oeuil. Le moindre détail sera crucial, parfois une discution de salon peut s'avérer tout aussi dangereuse qu'une bataille rangée, surtout si elle se passe dans la demeure d'un individu dont nous ne savons pas si il nous veut du bien ou du mal.~~

Relâchant la main d'Elwyn, il continua cependant à captiver son regard.

~~ Nous prendrons toutes les mesures pour nous assurer une sécurité maximum. Par exemple, nous mettrons sur pied un language corporel codé, pour communiquer même durant des négociations et prévenir les autres en cas de menace. J'initierai certain à l'art de la dissimulation, de la persuasion, de la discretion. Autant de qualités que vous, peuples du Désert, utilisez à merveille dans certaines conditions, mais peut-être moins dans le domaine politique.~~

Les deux compagnons marchèrent jusqu'à la tente de Garnaïl. La nuit était calme, on pouvait à peine entendre les chuchotements des hommes au coin du feu.

~~ Nous serons parés à toutes les situations possibles. C'est peut-être difficile, mais il faudra se faire une confiance aveugle entre nous. Si nous doutons de notre équipe, nous n'aurons pas l'ombre d'une chance.~~

Avant de rentrer se coucher, Garnaïl ne se limita pas aux politesses habituelles. Il entoura la femme de ses bras musclés et la serra contre lui. Le geste était certainement inattendu pour la jeune femme blonde, mais elle devait sentir que cette étreinte n'était pas celle des amands ou des époux, mais se rapprochait plus de celle de frères d'arme avant le combat.
Sans autre parole, l'homme rentra sous sa tente.

***

Le lendemain, Garnaïl se leva à l'aube pour ranger ses affaires et son habitation de voyage. Il salua Elwyn comme les autres matins, s'installa derrière elle comme les autres jours, puis ils suivèrent la colonne d'Akbar dans un silence ... Désertique.
La journée s'écoula lentement, sous le soleil et ses rayons insasiables.

Dans un demi-sommeil, le Politicien entendit à peine l'éclaireur crier ;

~~ Village en vue !! ~~

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A la recherche d'un Clan EmptyMar 30 Oct 2012 - 0:19
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Elwyn frémit en sentant le contact des doigts de Garnaïl sur les siens. Elle aurait voulu retirer sa main, gênée par le geste un rien trop imprégné de bonnes manières, chose qui ne lui convenait pas. Elle sentait que l'homme en face d'elle, tandis qu'il reprenait peu à peu des forces, retrouvait également ses anciennes habitudes de gentilhomme. Cette manière de la retenir sans la brusquer, la voix chaude et pleine de douceur qu'il employait, n'étaient que des artifices de négociateur, de séducteur et de noble qu'il utilisait sur elle. Elle en avait parfaitement conscience, mais, comme hypnotisée par l'assemblage redoutable de ces éléments, elle ne pouvait rien faire. Sa gorge refusa de laisser s'échapper le moindre mot. Son corps, bien que légèrement crispé, n'esquissa aucun mouvement de retraite. Elle était à sa merci. Ainsi c'était cela, le pouvoir des mots ?

Toute à ses inquiétudes, elle fut quelque peu soulagée quand l'homme lui avoua qu'il n'avait pas l'intention de les trahir. Une partie de son esprit, sceptique quoique logique, lui criait qu'il pouvait tout aussi bien dire cela sans le penser, et qu'il n'était pas exclu qu'il la manipulât avec soin pour qu'elle lui fasse confiance. Mais une autre part d'elle-même était convaincue qu'il était sincère, que ses mots venaient droit de son cœur, et qu'elle ne pouvait pas se tromper à son sujet. La partie la moins logique, probablement, mais celle qu'on écoutait toujours le plus, étrangement. Elwyn se détendit perceptiblement, et Garnaïl poursuivit sur le même ton posé et apaisant. Elle l'écoutait, subjuguée sans même s'en rendre compte, lui expliquer que la mission dans laquelle ils allaient s'embarquer risquait d'être dangereuse, et que ceux qui le suivraient devraient être prêts à défendre leur vie. La femme retrouva l'usage de ses cordes vocales, et en profita pour déclarer :

~~ N'ayez crainte pour eux. Ce sont tous d'excellents combattants, et une fois qu'ils se seront débarrassé de ces tuniques de voyage, vous pourrez constater que la vaillance qu'on leur prête par les mots n'est pas usurpée. Quant à la négociation, ne les sous-estimez pas non plus sur ce point-là. J'ai eu à apprendre que les Khandéens maîtrisent l'art du verbe avec finesse, et ils ont la sagesse, quand ils sentent les ennuis venir, de ne rien dire. Je ne saurais vous conseiller meilleure escorte que ces hommes, car ils ne vous trahiront ni par les actes ni par les paroles. Avec eux, votre plan réussira. ~~

Pour la première fois, Elwyn faisait preuve d'optimisme vis-à-vis du plan du Politicien. Probablement influencée par la confiance qu'avait semblé éprouver Akbar, ainsi que par le discours de Garnaïl, elle commençait à croire à ce rêve fou. Oui. Malgré les difficultés qui s'annonçaient, ils avaient une chance, à condition, comme le déclara le natif d'Umbar, de ne pas douter de leur équipe. La femme hocha la tête afin de confirmer sa détermination :

~~ Sur ce coup-là, vous avez raison. Je suis prête à vous faire confiance et à vous épauler. Et tant que je vous suivrai, les hommes suivront. Je réponds de leur loyauté. ~~

Reprenant son masque de guerrière, elle était de nouveau concentrée sur sa mission et sur le prochain voyage. Dans sa tête, il lui fallait premièrement savoir lesquels parmi les hommes allaient l'accompagner dans son périple. Elle ne doutait pas que quelques uns accepteraient de prendre part à l'aventure, mais elle tablait sur une dizaine maximum. Les autres ne préféreraient pas s'éloigner de trop, surtout pour tenter un pari aussi risqué que celui que leur proposait Garnaïl. Mais dans un sens, c'était également un avantage. A la tête d'une armée, le Politicien aurait probablement reconquis son Royaume, mais à quel prix ? Tandis qu'en procédant de manière plus discrète, il pouvait arriver au même résultat, sans avoir à sacrifier inutilement de nombreuses vies. Et il était suffisamment malin et habile pour parvenir à louvoyer entre les obstacles qui se dresseraient sur sa route. Pour le reste, les guerriers du Khand veilleraient sur sa sécurité afin qu'il ne soit pas égorgé pendant son sommeil. Ils lui ouvriraient la voie jusqu'à son Trône, et rentreraient ensuite chez eux. C'était la seule chose envisageable. Les deux compagnons marchaient côte à côte, la femme raccompagnant l'homme jusqu'à sa tente. En chemin, elle lui déclara, en Westron car ils approchaient des membres du clan :

- Allez vous coucher. Vous n'êtes pas aussi remis que vous voulez bien le croire, et nous aurons besoin de toutes nos forces pour réussir.

En disant cela, elle essayait de ne pas penser à son bras en écharpe, qui l'handicapait sérieusement. Elle eut un sourire sans joie, et conclut :

- Quant aux hommes, je pense qu'il serait préférable que je reste leur seule interlocutrice pour l'instant. Ils me connaissent, je les connais, et leur loyauté va d'abord à leur clan. Ils pourraient trouver malvenu que vous leur donniez des ordres trop vite. En outre, ils pensent que vous ne parlez pas leur langue, et ils se sentiront probablement plus à l'aise si vous leur laissez cette intimité. Exprimez-vous en commun autant que possible, et laissez-les venir vers vous naturellement. Les choses évolueront d'elles-mêmes.

Ils s'arrêtèrent devant la tente du Politicien, et restèrent pendant quelques secondes immobiles, ne sachant trop comment se séparer après cette soirée riche en discussions et en débats. La femme allait s'éclipser en se fendant d'un banal "bonne nuit", mais l'homme la surprit en l'étreignant sans brusquerie. Le cœur d'Elwyn se mit à battre la chamade, et une foule de questions passa dans sa tête, tandis qu'elle réalisait un peu plus chaque seconde ce qu'il était en train de se passer. Avant d'avoir eu le temps de comprendre totalement, l'ancien souverain la relâcha. Nul geste de tendresse malavisé de sa part, nulle déclaration sujette à interprétation. Rien. Seulement l'étreinte de deux camarades de route, comme elle en avait souvent avec les guerriers qui partageaient son quotidien, quand les choses allaient mal, ou quand la guerre était proche. Rien de plus. Garnaïl tourna les talons sans un mot, ce qui épargna à la femme de devoir formuler une réponse, ce qu'elle aurait été bien incapable de faire à cet instant précis. Elle demeura coite un moment, avant de revenir brutalement à la réalité, pour se diriger vers le groupe d'hommes du désert. Elle s'assit parmi eux, et les invita du geste à se rassembler autour d'elle. Un des guerriers lança, moqueur :

~~ Il embrasse donc si mal que ça ? Une étreinte digne d'un gladiateur...Je croyais que ça plaisait aux femmes. ~~

~~ Tu as l'œil trop vif, et la langue trop bien pendue, Taleb. Ca te jouera des tours si tu n'y prends pas garde ~~

L'intéressé haussa les épaules. Elwyn laissa passer, et entreprit de leur expliquer l'objet de la discussion à laquelle elle avait participé. Elle leur exposa clairement les objectifs de Garnaïl, et ce qu'Akbar attendait de cette opération. Elle leur signifia bien les risques qu'ils encouraient, mais aussi les gains potentiels qu'ils pouvaient en retirer. Par respect pour elle, tous l'écoutèrent jusqu'au bout, même si beaucoup montraient ouvertement qu'ils n'étaient pas intéressés. Elle termina son explication sans leur demander de réponse. Elle leur laissait la nuit pour réfléchir, pour peser le pour et le contre. Puis, s'éloignant à contrecœur du feu qui réchauffait agréablement l'atmosphère, elle alla s'allonger aux côtés d'Akbar, qui s'était déjà assoupi, ou qui du moins n'avait pas réagi en l'entendant entrer. Elle ferma les yeux, et essaya de trouver le sommeil, cherchant à faire abstraction du fait que son tour de garde approchait à grands pas.


~ ~ ~ ~


La nuit avait été difficile pour l'Etrangère qui, les yeux fixés sur le paysage, avait dû lutter plusieurs heures durant contre la fatigue qui tentait de s'emparer d'elle. La journée de la veille avait été éreintante, et elle n'avait pas réussi à récupérer durant son bref sommeil. Le tour de garde l'avait achevée. De mauvaise humeur, les yeux rougis par la fatigue, elle accueillit Taleb, qui visiblement avait bien dormi, avec un "bonjour" enroué. Elle s'éclaircit la gorge, acceptant avec gratitude l'outre d'eau qu'il lui tendait. Tandis qu'elle s'humectait les lèvres et se désaltérait légèrement, il parla :

~~ Talâyi, j'ai bien réfléchi à notre conversation d'hier soir. Tu n'es pas sans savoir que mon père ne s'est pas très bien remis de sa blessure, et qu'il a encore besoin de repos. Or si je veux aider ma mère et entretenir mon épouse et ma famille, il me faut de l'or. Je pense que je vais te suivre et suivre cet étranger dans son projet. Tu as dit qu'il voulait négocier nos salaires : je m'en accommoderai, tant que je reviens riche de cette expédition. Mais laisse-moi profiter quelques jours de ma famille avant le départ, c'est tout ce que je te demande. ~~

Elwyn accepta bien volontiers. Tous les hommes avaient besoin de renouer des contacts avec leur famille, et certains envisageaient même de passer quelques mois au village, avant de faire une escapade à la capitale, pour y saluer leur chef. Cela dit, parmi les plus hardis, certains n'hésitaient pas à repartir au bout de quelques jours, pour des impératifs financiers, comme Taleb, ou pour d'autres raisons, comme Sahid. Ce dernier vint voir la femme blonde quelques minutes plus tard, s'exprimant en ces termes :

~~ Je n'ai toujours pas entièrement confiance dans cet homme que nous avons ramassé. Je sais qu'Akbar lui a fait une proposition, et je ne mets pas en doute son honneur quant à la parole donnée. Je m'inquiète simplement pour toi, Talâyi. Aussi je vais t'accompagner dans cette quête. Moi vivant, il ne t'arrivera rien, je te le promets. ~~

~~ Tu n'es pas obligé d'en faire autant. Tu as une femme qui t'aime et à qui tu manques. Tu as six enfants qui veulent passer du temps avec toi. Je ne suis plus une petite fille, je peux me débrouiller seule. ~~

La barbe imposante du Khandéen se fendit d'un sourire chaleureux et son regard devint tout à coup nostalgique :

~~ Tu n'es effectivement plus la jeune fille perdue d'il y a quelques années. Tu es devenue une femme fière et forte qui porte haut les couleurs de notre clan. J'ai plaisir à te connaître, et je suis honoré de pouvoir dire que tu fais partie de ma famille. Cela dit, dans mon cœur d'ancêtre, tu seras toujours un peu cette enfant aux cheveux dorés qui regardait autour d'elle, apeurée. Laisse-moi simplement venir avec toi. Tu ne regretteras pas ma présence. ~~

Elwyn sourit, mais ses yeux étaient brillants d'émotion. Elle posa une main sur la joue du guerrier, incapable de trouver les mots pour exprimer sa gratitude. Sahid s'éloigna sans rien ajouter, reprenant ses activités comme si rien ne s'était passé. Avant le départ, quatre hommes supplémentaires vinrent voir la femme blonde, pour lui proposer leurs services. Elle essaya d'analyser un peu leurs motivations. S'ils étaient prêts à combattre jusqu'à la mort, ils le faisaient principalement pour l'honneur de leur clan, car Akbar mettait sa réputation en jeu en s'alliant ainsi avec Garnaïl, puis pour l'argent, car le fils du chef avait négocié avantageusement. Si l'un d'entre eux devait tomber, ils savaient que leur famille toucherait une compensation honorable. Ils pouvaient ainsi partir l'esprit plus libre.

Quand Garnaïl se leva, une bonne partie du camp était déjà réveillée. Comme les autres, il participa au démontage des tentes, et à la préparation du départ. Le repas frugal qu'ils avalèrent pour se donner des forces leur tomba dans l'estomac, et lorsqu'ils montèrent en selle, aucun ne se sentait bien physiquement, même si la fin du périple leur donnait la force de continuer. Discrètement, Elwyn glissa à son passager :

- Six hommes ont accepté de négocier le départ. Ce sont tous des braves, et ils ne vous décevront pas. Ils vous demandent simplement de leur laisser quelques jours pour profiter de leur famille. Ensuite, si ce que vous leur proposez leur convient, nous pourrons partir.

Elle n'attendait pas de réponse particulière, ni même de merci. Elle avait fait son devoir, ni plus ni moins. De toutes façons, le cortège s'ébranla bientôt, prenant la route pour la dernière fois avant de rentrer. Le soleil semblait peser encore plus lourd sur les épaules de la femme, qui était épuisée. Elle lutta de toutes ses forces contre le sommeil, mais ne parvint pas à étouffer de nombreux bâillements au cours du chemin. Cela étant, elle n'était pas la seule. Tous les hommes avançaient courbés. Pourtant, en toute objectivité, il faisait de moins en moins chaud à mesure qu'ils se rapprochaient de l'Ouest. A croire que la fraîcheur occidentale avait réussi à refroidir, même temporairement, les vastes étendues sablonneuses du désert. Midi passa sans que les cavaliers ne s'en rendent compte, et en fin d'après-midi, l'éclaireur annonça enfin d'une voix puissante que le village était en vue.

Cela créa un regain d'énergie dans le groupe aussi soudain qu'une tempête de sable qui surgit de derrière une colline. Les hommes se redressèrent sur leur selle, et tendirent le cou pour apercevoir, au loin, les silhouettes des premières maisons. Akbar ordonna que la colonne maintienne son rythme de marche, pour ne pas épuiser inutilement les chevaux. Les cavaliers ne rechignèrent pas, trop heureux d'être rentrés pour se préoccuper de menus détails. Le groupe approcha du village, surmontant les dunes les unes après les autres. Arrivé à une distance plus raisonnable, l'éclaireur sortit de sous sa tunique un cor duquel il tira une longue plainte. Une bonne minute passa, avant qu'un écho ne se fasse entendre, en provenance du village. Comme un seul homme, la colonne poussa un cri de joie. L'éclaireur souffla à pleins poumons dans son instrument, et le village lui répondit, plus rapidement cette fois.

A mesure qu'ils avançaient, ils voyaient des silhouettes s'agiter entre les maisons. Un groupe de cavaliers lancés au petit trop se porta à leur rencontre. Ils étaient une bonne douzaine, bien armés et probablement en meilleure forme que ceux qui arrivaient. Tête nue, ils levèrent leur main droite bien haut pour montrer qu'ils ne venaient pas avec des intentions hostiles. Akbar imita ce geste, et découvrit lui-même son visage. Alors les hommes poussèrent des cris de joie, et passèrent dans les rangs de la colonne en saluant de droite et de gauche leurs connaissances. Nul ne s'attarda sur Garnaïl, mais tous remarquèrent la présence d'un cavalier supplémentaire. Puis, se rapprochant enfin assez du village, ce furent les femmes et les enfants qui arrivèrent. Le cor avait encore retenti à de nombreuses reprises, tirant les familles de leurs occupations pour accueillir ceux qui rentraient de voyage. Tous les cavaliers mirent pied à terre, et prirent dans leurs bras les êtres qui pour eux comptaient le plus. Akbar saisit sa femme par la taille et l'embrassa fougueusement, avant de soulever son fils d'une seule main, et de le hisser en selle à grands renforts d'éclats de rire. Sahid peinait à avancer, empêtré dans sa progéniture qui s'accrochait à lui en quémandant des histoires et des cadeaux. Et de tous côtés, les mêmes scène se répétaient...sauf pour Garnaïl et Elwyn, désespérément seuls au milieu de tout ce bonheur.

La femme avait beau avoir l'habitude de cette situation, elle éprouvait toujours un pincement au cœur à l'idée que son existence se résumait au désert et aux combats. Comment pouvait-elle se sentir mal à l'aise alors que tous ses compagnons attendaient ce moment avec impatience ? Cela dit, elle faisait tout de même partie de la famille, et quand les femmes eurent salué leurs maris, elles laissèrent leurs enfants occuper les pères, tandis qu'elles allaient prendre des nouvelles de leurs amis. Plusieurs vinrent voir Elwyn, s'inquiétant de l'état de son épaule, trouvant qu'elle avait encore maigri, ou plaignant l'état de ses cheveux. Elle lui promirent de prendre soin d'elle quand ils rentreraient, de l'inviter à manger, et toutes sortes de choses qui la dépassaient pour l'instant. La fatigue et le soulagement lui faisaient dire "oui" à tout, mais tout allait trop vite pour son esprit embrumé. Plusieurs femmes vinrent aussi voir Garnaïl, et le saluèrent poliment quoiqu'avec réserve. Elwyn lui expliqua en commun, pour préserver les formes, qu'il serait invité à leur table, mais si on les écoutait, il risquait de passer deux mois complets à banqueter pour toutes les satisfaire.

Ce tournoiement de vie survenait tellement brutalement après le calme effroyable du désert qu'Elwyn avait l'impression de perdre pied. Elle évita la noyade en essayant de déconnecter une partie de son esprit, ce qui lui permit d'arriver jusqu'au village en ayant écarté la majeure partie des femmes et des enfants qui voulaient lui parler. Habitués qu'ils étaient des voyages de leurs hommes, ils comprenaient aussi que ceux-ci avaient besoin de repos. La femme savoura ce retour dans un cadre familial. Le village était respectable, composé d'une petite centaine de maisons, réparties autour d'une oasis paradisiaque. Une tour de garde surplombait les lieux, et donnait à voir dans toutes les directions sur le désert immense et vide. Les chevaux et leurs cavaliers firent halte sur la place centrale, et sans cérémonie, tous se penchèrent pour boire à même l'eau de l'oasis. Pendant une paire de minutes, il régna un calme surréaliste, tandis qu'hommes et bêtes s'abreuvaient sans pudeur. Puis les guerriers levèrent la tête, le visage trempé mais radieux, se tournant vers Akbar dont ils attendaient l'ordre ultime. Ce dernier, au bras de son épouse, ne se fit pas prier :

~~ Mes amis, le voyage se termine ici. J'ordonne que vous vous reposiez jusqu'à ce soir, et que vous vous prépariez à festoyer. Vous êtes à la maison ! ~~

Elwyn, emportée par l'ambiance générale, cria de joie en même temps que les autres. Oui. Ils étaient à la maison.


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Nimrod Ben Elros
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A la recherche d'un Clan EmptyMar 30 Oct 2012 - 16:25
Le cap etait pour le moins incertain. La seule personne capable de connaitre le Nord du Nord ouest parmi eux etant la Khandienne Essira.
L'avantage c'est qu'elle etait brillante. En quelques jours de routes, elle avait deja maitrise la moitie des insultes courantes en Suderon et en Dialecte d'Umbar, plus les quelques mots de vieux numenorien que Nimrod utilisaient comme jurons. Elle savait donc appeler un "Shabrouk" (censure) de cheval ou encore un Ibni Bebesh (fils de ...) et y prenait un plaisir non dissimule. Les hommes parlaient peu. Comme ils etaient perdu a cinq en plein desert autant dire que la chaine de commandement etait devenue tres simple : Jamil dit, si on aime, on fait, sinon on propose autre chose. Les trois autres s'en accommodaient bien.

La piste qu'ils suivaient menait vers un village, appartenant a un clan repondant au nom d'Ak Il.... quelque chose sans doute. On etait jamais Ak'il(issu de) rien du tout en langue suderone.  Nimrod avait cependat un probleme, simple en soit, dire la verite aux trois autres, avant qu'un faux pas ne les fassent tous tuer. Il provoqua une discussion autour du feu de camp suivant.


Ce soir, j'aimerais qu'on discute un peu de nos passes. Histoire de se connaitre un peu. On va sans doute passer plusieurs mois a errer ensemble et ce serait mieux de se comprendre un minimum.

Jamil le gentil cousin, nouveau role... Bon, on va commencer par toi non? Tu es Abussad ou occidental, juste?

Oui, je suis d'un clan Abussad, comme toi, je suis d'Umbar aussi, ton accent te trahi.

J'y ai vecu un temps, mais le desert a toujours ete chez moi. Je comprends pas les sedentaires. Planter, regarder pousser, abattre, consommer, recommencer? Pour quoi faire quand on a le cheval, l'arc et le cimeterre ? J'ai grandi pres de Qudushu, enfin a l'echelle du desert. Mon pere a servi un Abussad, le dernier Sultan elroide proclame, mort au cote de son chef. Bonne mort, j'espere que je ferais pareil. Ma mere vit dans une echoppe de la baie a Umbar, mes differents butins ont paye pour, elle est tisserande. Toi, Aki, tas de muscle, t'es d'ou?

Moi, suis d'une ville oubliee, un tas de pierre au milieu du sable, une ruine, enfin jusqu'il y a peu, Un marchand a rachete jusqu'a la derniere pierre et laisser les gens y vivre il parait. Ca s'apelle Najran! J'ai fuit l'an passe, des problemes le capitaine de la garnison Khandienne. J'avais colle une rouste a deux de ses hommes, mauvais idee. Le capitaine de notre ancienne compagnie m'a recrute a Mashar, et depuis je servais comme mercenaire. Ma mere est morte en accouchant du frere, qui l'a suivi un mois apres. Mon pere etait forgeron a Najran. Ils ont brules sa forge apres ma fuite. La derniere fois que j'ai eu des nouvelles il etait passe en Harondor.

Abd'el, T'es d'ou?

Je suis d'Arzawa, j'ai servi en Harondor sous Mahdi Meakil.

Nimrod enregistre l'information, peut-etre que ce sera plus facile comme ca.

Mon pere etait un soldat du grand Sulaiman Al-Khader, paix a son ame et longtemps resonne son nom. Ils sont morts a quelques mois de distance, pour les reves des Duzingi. J'ai fui avec toi monseigneur. Mais Gondor c'etait pas chez moi, et quand on est revenu , les estriyya avait rase Arzawa, jusqu'au dernier cypres. Mon vrai nom est Abd'ul Malik ibn Rusha. mais je l'ai change en Abd'el Melkor pour eviter des ennuis et des assimilations douteuses. Mais il y en a un autre ici qu'y ferait bien de nous dire son nom. N'est-ce pas Sieur Nimrod?
Les deux autres le regardent, la khandienne arrete de roucouler, sentant la tension du petit camp. Nimrod hesite encore une demi seconde. Puis dit :

Mon nom est Nimrod Ben Earendil Ibn'al Elros. Je suis le dernier membre vivant de ma famille. Ancien sultan, ancien general du sultanat et puis de l'emirat d'Harondor, ancien regent d'Harondor et Harad. Fils d'un pere assassine par ses propres freres, heritier de deux trones sans pouvoir et chef de clan mediocre, a en croire la vitesse a laquelle ils se sont enfuis. Si ils connaissaient mon nom, je serais sans doute deja mort.
Sinon, je suis d'Umbar et ait ete eduque la bas, quand mon pere a eut termine son reve de construire une capitale du desert dans le desert, je l'ai suivi a Al raush. Le reste, vous etes haradrim, vous le savez.


Nimrod le pale, et moi tout le long je pensais qu'on avait heriter d'un noblion de Gondor doue pour les langues. Pour un homme mort , tu te portes pas mal. Tu m'excuseras le manque de deference, Sayidi, mais je vais avoir du mal a utiliser la forme polie quand j'ai partage ma couche et du ragout de chien avec toi.

C'est parfait ainsi.
Nimrod le pale... L'homme qui a accepte la paix avec Khand? Je dois te remercier pour ma peau et te hair pour mes nouveaux dirigeants. Oh, Warouf! Ca ca m'enerve...

S'ensuivit une discussion tres masculine sur la nature du pouvoir dans le desert. Quand Aki commenca a saigner du nez et que Nimrod avait un oeuil au beurre bien noirci ils cesserent de se taper dessus. Abd'ul etait mort de rire et Murad souriait.
Ensuite, les quatres hommes discuterent du Harad, de ses guerres. Evidemment Nimrod fut interroge dans tous les sens sur tous les aspects de la guerre de liberation et puis de la guerre contre les Melkorites, vue du cote du commandement.
Quand ils reprirent la marche le lendemain ils etaient fatigues mais joviaux. et La khandienne roucoulait toujours dans les bras d'Abd'ul

Le soir venant, alors qu'ils s’apprêtaient a faire camp ils virent des feux a la limite de leur champ de vision et décidèrent de pousser plus loin. Ils arrivèrent a vue du village peu apres la nuit tombee. Aki sortit un vieux cor de Harad et sonna les trois premières notes du chant des heros, mieux connu sous le nom de marche pour Frodon.


#Nimrod
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A la recherche d'un Clan EmptyJeu 1 Nov 2012 - 0:07
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PNJ : Garnaïl d'Umbar


Malgré le fait qu'il n'avait jamais mis les pieds dans ce village auparavant, Garnaïl eu l'étrange impression de rentrer au bercail après une longue absence. La civilisation s'était profilée à l'horizon, tranchant net la monotonie du désert et de ses dunes interminables. La joie de toutes ces familles à nouveau réunies suffit à faire apparaître sur ses lèvres un large sourire. Il traversa la foule en ligne droite, se faisant salué ci et là par des femmes, des enfants et des vieillards. Suivant le groupe jusqu'à l'oasis autour duquel avait été bâtit le village, l'ultime ordre de Akbar y apparu comme un soulagement total.

~~ Mes amis, le voyage se termine ici. J'ordonne que vous vous reposiez jusqu'à ce soir, et que vous vous prépariez à festoyer. Vous êtes à la maison ! ~~

Les clameurs s'étaient élévées vers le Ciel comme la voix d'un seul homme.

***

Le soir venu, l'ambiance folle des retrouvailles n'avait toujours pas disparue. Prenant place à une table, Garnaïl fit la connaissance de plusieurs personnes, tout en suivant à la lettre le conseil d'Elwyn ; ne s'exprimer seulement qu'en westron.
La nourriture était délicieuse, la boisson également. Le Politicien repensais à ce que lui avait dit son amie ce matin. Ainsi donc, six hommes avaient accepter de les suivre. C'était plutôt un bon départ !
D'ailleurs en parlant de ça, il s'apercu que l'Etrangère n'était pas dans son champs de vision. Garnaïl scruta bien tout autour de lui et l'aperçut enfin, aux côtés d'Akbar.

C'est alors qu'un homme à la barbe imposante vint s'installer à la table du Politicien. Il discuta dans la langue du pays avec plusieurs hommes puis se tourna vers lui. D'une voix rauque, il dit ;

- Moi Sahid. Moi accepter de suivre toi et Elwyn. Bien ?


- Salutation à toi Sahif du clan Aqil. Je t'ai vu là-tantot avec tes enfants, tu as une sacrée bande ! Mais dis moi, pour combien es-tu prêt à nous accompagner ?

Prenant le temps de déchiffrer la réponse, Sahid toussa bruyament avant de répondre ;

- Moi venir pour mon amie. Confiance en toi pas tellement, pas arnaque entre nous, clair ?

Garnaïl fit signe que oui de la tête, puis se leva et rejoignit Elwyn. Il lui glissa dans l'oreille ;

~~ Viens par ici un instant, j'ai à te parler. C'est important. ~~

Sans un mot, la femme se leva et les deux silouhettes s'éloignèrent à quelques mètres des festivités. Une fois sûr et certain de n'être bien qu'en présence de deux pairs d'oreilles, l'homme poursuivit à voix basse ;

~~ Les hommes dont tu m'as parlé ce matin. J'ai eu quelques bref échange avec ... Salid ? Sahid ? Bref, le fait est qu'il ne semble pas avoir confiance en moi. Il ne m'accompagnera pas par loyauté, mais pour me surveiller ! Comme je te l'ai dit, si nous n'avons pas un groupé soudé, ca risque de compliquer les choses. Il faut que tu lui parle, sans quoi il ne pourra pas venir avec nous. ~~

Garnaïl parlait sur un ton rapide et ferme, mais il n'y avait rien d'agressif dans ses mots. Il ne voulait pas brusquer l'occidentale, ou risquer une prise de tête bien inutile.

Avant qu'elle ne puisse lui répondre, un cor sonna dans l'obscurité. Un cor du Harad.
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A la recherche d'un Clan EmptyVen 2 Nov 2012 - 16:44
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Elwyn avait le visage enfin détendu, malgré qu'elle fut encore quelque peu fatiguée. Elle avait passé tout l'après-midi à dormir, purement et simplement, pour récupérer de leur longue marche. Et la plupart des hommes en avaient fait autant. Bien à l'abri de la chaleur derrière des murs en terre cuite, les volets fermés pour préserver l'obscurité et la fraîcheur à l'intérieur, ils avaient tous savouré ces instants de relaxation bien mérités. Et ils avaient tous demandé la même chose à leurs familles : ne pas être dérangés jusqu'au soir, jusqu'aux festivités. L'étrangère s'était finalement réveillée alors que le soleil n'était pas encore couché, et elle avait passé un long moment les yeux ouverts, fixant le plafond irrégulier de la chambre qu'elle occupait dans la maison d'Akbar. Etendue largement sur le lit douillet qui avait été préparé par la délicieuse compagne du meneur du groupe, elle repensait à tous les évènements qui s'étaient succédé ces derniers jours, et qui ne manqueraient pas d'agiter son quotidien ces jours prochains.

Garnaïl hantait ses pensées, et bien que parfaitement réveillée, elle avait l'impression de le voir flotter à la limite de son champ de vision, comme un spectre qui aurait flotté autour d'elle. Probablement qu'elle avait dû prendre un coup de soleil particulièrement violent qui lui faisait avoir des hallucinations. Se sentant encore un peu pâteuse, elle entreprit tout de même de se relever. Ses cheveux étaient en bataille, et elle le savait pertinemment, mais elle était si lasse que le simple fait de les recoiffer, même sommairement, lui semblait être une perte d'énergie inutile. Elle se traîna jusqu'à la porte, et l'ouvrit, se retrouvant dans une pièce plongée dans une pénombre agréable. La lumière qui provenait de l'extérieur était coupée par des rideaux brodés, et elle mit un petit moment à s'habituer au changement de luminosité. Alors elle vit le fils d'Akbar, installé sur un divan, qui la regardait avec de grands yeux. Etouffant un bâillement soudain, elle lui fit un petit signe de la main auquel le marmot lui répondit. Il se leva prestement, et partit en courant dans les rues du village. Elwyn haussa les épaules, le laissant à ses jeux, et s'assit lourdement sur un des fauteuils. Dans cette position, elle sentait parfaitement toute la tension accumulée dans son dos, ses épaules et sa nuque. Combien de temps faudrait-il pour que cela passe ?

Elle était en train de réfléchir à tout cela, sombrant peu à peu dans l'apathie, quand une silhouette se découpa dans l'entrebâillement de la porte. Elwyn cligna plusieurs fois des yeux tandis que Roya, la femme d'Akbar, prenait place à côté d'elle. Elle arborait un sourire de joie, mais son regard était quelque peu peiné, tandis qu'elle détaillait l'Etrangère des pieds à la tête.

~~ Tu as mauvaise mine, Etrangère. Je savais que tu n'aurais pas dû repartir avec ton bras dans cet état... Regarde dans quel état tu nous reviens ~~

Elle s'exprimait à voix basse, probablement pour ne pas réveiller son mari qui dormait encore à l'étage, et Elwyn lui répondit sur le même ton :

~~ Je vais bien, je vais bien. Ca n'a pas été facile tous les jours, mais j'ai récupéré. ~~

Comme pour appuyer ses dires, elle s'essaya à faire quelques mouvements, très légers, avec son épaule. Roya hocha la tête, guère convaincue, mais encourageante :

~~ C'est bien, mais il faut encore que tu te ménages. En attendant, viens. Je vais te laver. Tu as besoin d'un bon bain pour être présentable pour ce soir. ~~

Elwyn fit une grimace faussement contrariée, qui tira un franc sourire à son interlocutrice. A chaque fois qu'elle rentrait de voyage, Roya insistait pour l'aider à faire sa toilette, car elle trouvait que l'Etrangère ne prenait pas assez soin d'elle, et n'était pas assez féminine. Cette dernière, qui n'en voyait pas forcément l'utilité dans son quotidien fait de sable et de sang, trouvait qu'il n'était pas non plus nécessaire de se présenter par trop richement vêtue pour dîner avec des hommes et des femmes qu'elle connaissait bien. Mais le caractère inflexible des gens du désert se retrouvait aussi chez les épouses de ces vaillants guerriers, et il aurait été vain de tenter de la faire changer d'avis. S'éloignant dans une pièce retirée, Elwyn entreprit de se dévêtir, et commença à se laver avec un seau d'eau. Elle remarqua alors combien cela lui avait manqué. Elle était loin d'être propre, et le pain de savon que Roya lui avait passé était loin d'être du luxe. Elle se frictionna vigoureusement pour faire disparaître la crasse, ce qui n'était pas facile avec un seul bras. L'autre pendait, inutile, libéré de l'écharpe désormais inutilisable qu'elle avait porté pendant près de trois semaines. Enfin, une voix chantante appela de l'autre côté de la porte, pour demander si elle était prête. Elwyn se glissa dans l'eau tiède d'un bon bain qu'elle était certaine de ne plus salir, désormais, et répondit que oui.

Roya fit son apparition, portant sous le bras des huiles, des parfums, et des vêtements fraîchement lavés, à en juger par l'odeur de propre qui en émanait. Elle déposa le linge sur un panier, et s'approcha de la femme blonde, prenant place derrière elle.

~~ Au moins, tes cheveux ne s'emmêlent pas. Sinon, quelle catastrophe pour les coiffer ! ~~

Elwyn sourit pour elle-même. Les femmes d'ici étaient toutes en admiration devant ses cheveux lisses et blonds, elles qui avaient toutes des cheveux ondulés et noirs. Elle ne cessaient de lui poser des questions à ce sujet, et Roya, qui s'occupait exclusivement de la coiffure de l'Etrangère, semblait en tirer une grande fierté, et un grand plaisir personnel. Elle humidifia les cheveux, et entreprit de les frictionner avec un savon parfumé. Elle avait les mains habiles, et bien qu'elle s'employât activement, Elwyn ne sentait aucune tension. Au contraire, elle était parfaitement détendue. L'eau massait doucement ses muscles endoloris, et elle avait l'impression d'être redevenue une enfant dont on prenait soin, ce qui n'était pas désagréable, bien qu'elle se refusât à l'avouer devant quiconque.

Après une bonne lessive de sa chevelure, Roya s'appliqua à les nourrir avec des huiles parfumées. Ses doigts fins coururent sur le crâne de la femme blonde, qui eut l'impression qu'on lui massait la tête. Quel bien cela lui faisait ! Puis, après les avoir peignés avec patience, la femme s'appliqua à les coiffer soigneusement, en une tresse simple mais tout à fait élégante. Tandis qu'elle procédait, elle fredonnait une courte chanson, guère assez fort pour perturber Elwyn dans ses méditations, mais suffisamment pour qu'elle puisse l'entendre distinctement, et se laisser bercer par elle. L'histoire racontait que le désert n'avait pas toujours été ainsi, et qu'un jour il avait été peuplé d'arbres aux feuilles dorées et de rivières de rubis, mais qu'un démon avait ouvert la terre, et obscurci le ciel. Les arbres étaient tombés en poussière, et avaient créé le désert, ensevelissant à jamais les rubis que personne ne pourrait jamais retrouver. Elwyn ignorait si cette chanson décrivait une certaine réalité, ou si c'était pure fiction, mais elle avait erré longtemps dans le Désert Sans Fin, et elle n'avait jamais vu une seule fois une trace d'une rivière de rubis...mis à part le sang des morts qui, lorsqu'il coulait sur le sable brûlant, pour s'y apparenter pendant quelques brefs instants, avant de prendre une teinte brune horrible.

~~ J'ai terminé.~~

Cette simple phrase tira l'Etrangère de ses rêveries. Cependant, Roya ne s'éloigna pas pour autant. Ses doigts fins et froids coururent sur l'épaule blessée de la jeune femme, s'attardant sur la cicatrice impressionnante qui la barrait. Celle-ci était encore nettement visible, et ses bords irréguliers trahissaient son origine belliqueuse. La lame avait pénétré profondément dans la chair, et Elwyn avait failli perdre la vie, sur ce coup-là. Elle l'avait reçue à Assabia, de la part d'un guerrier du Gondor. Les hommes de Méphisto avaient fait une longue route avant de s'arrêter devant les murailles de la cité, y piégeant Akbar et ses hommes, qui s'y trouvaient pour affaire. Au début, le chef du groupe avait voulu quitter les lieux, pensant qu'il s'agissait d'un simple conflit d'intérêt entre deux cités, mais la nouvelle était parvenue que le Roi du Gondor désirait s'emparer du Khand. Alors, tous les clans avaient juré de combattre jusqu'à la mort pour le repousser. Les occidentaux avaient attaqué en grand désordre les murs de la cité, et les Clans avaient tenté une sortie à cheval pour les anéantir. Cependant, les chevaliers de l'Ouest étaient bons en rase campagne, et leurs lourdes armures, bien qu'handicapantes sous le soleil de l'Est, leur donnaient un avantage sérieux dans les conflits de grande ampleur. C'est ainsi qu'Elwyn, Akbar, et les hommes du clan Aqil avaient peu à peu été contraints de reculer jusqu'à l'intérieur de la cité où, mettant pied à terre, ils avaient tout fait pour endiguer l'avancée des hommes du Roi de Gondor.

Aux prises avec l'avant-garde ennemie, les hommes du clan avaient été séparés les uns des autres, et Elwyn était demeurée seule aux côtés d'Akbar, ferraillant contre les féroces Gondoriens. Ce dernier avait trébuché maladroitement sur le bras d'un homme étendu. Il avait brièvement perdu l'équilibre, et son adversaire en avait profité pour le mettre en difficulté. Dans la tête de l'Etrangère, tout était allé très vite, et elle avait quitté son combat pour se précipiter au secours de son ami. Le fin bretteur qui l'affrontait avait brandi son épée bien haut, et l'avait abattue de toutes ses forces dans l'espoir de fendre Akbar en deux. Elwyn avait interposé sa lame, mais celle-ci avait purement et simplement cédé sous la puissance de l'assaut. Disloquée, son arme avait laissé la voie libre à l'acier ennemi qui avait cruellement mordu la chair de la femme blonde au niveau de l'épaule. La blessure était profonde, et elle avait dégorgé un flot incroyable de sang. Pragmatique, Akbar avait profité de cette diversion bienvenue pour se faufiler sous la garde de son ennemi, et pour lui ouvrir l'abdomen. Mais il n'avait pas pu se résoudre à continuer le combat en laissant là la femme qui l'avait sauvé. Elwyn avait été traînée dans les rues par le fils du chef, qui avait fait tout son possible pour éviter les combats, et qui avait réussi à la ramener jusqu'à un hospice où elle avait été prise en charge.

La femme frémit, et Roya retira ses doigts.

~~ Je suis désolée, Etrangère. Ce sont des mauvais souvenirs, pour toi. Mais sans ton courage, peut-être qu'Akbar ne serait plus, aujourd'hui. ~~

~~ Ce ne sont pas de mauvais souvenirs, Roya. Et si c'était à refaire, je le referais sans hésiter. Akbar a un grand avenir devant lui, avec des responsabilités de chef de clan, de mari et de père. Si je dois donner ma vie pour quelqu'un, autant que ce soit pour lui. ~~

Roya resta un moment silencieuse, méditant sur ces paroles, avant de déclarer :

~~ Moi, je préférerais que ni l'un ni l'autre ne donniez votre vie.~~

Puis, changeant complètement de sujet :

~~ Je t'ai laissé tes vêtements ici. J'aurais préféré que tu portes une belle robe, mais Akbar m'a dit que ça ne te mettrait pas à l'aise, alors tu auras ta tunique habituelle. Propre et sèche. Profite bien du repas de ce soir, et repose-toi. Maintenant que tu es à la maison, tu pourras dormir pendant un mois entier. ~~

~~ A ce propos, Roya... Je vais devoir repartir en mission d'ici quelques jours. Je ne reste pas. J'accompagne l'homme que nous avons trouvé dans le désert. Akbar m'a confié le commandement du groupe qui le suivra. ~~

La femme de l'héritier du clan Aqil était sur le seuil de la porte quand elle entendit ces paroles. Elle se figea, et resta une seconde muette. Puis, d'une voix inquiétante, elle lança :

~~ J'en parlerai à Akbar. ~~

Elwyn remercia les Valars de ne pas être celle à qui Roya allait aller demander des explications. Pauvre Akbar.


~ ~ ~ ~


Les festivités avaient lieu dans une grande salle, prévue à cet effet plusieurs années auparavant. En effet, les retours des voyageurs étaient souvent l'occasion de grandes fêtes, et il était devenu nécessaire de disposer d'un endroit suffisamment vaste pour accueillir tout le monde. D'un point de vue architectural, ce n'était pas une merveille. Guère plus que quatre murs érigés à une distance suffisante les uns des autres pour qu'il soit possible de faire tenir à l'intérieur plusieurs centaines de personnes. Des tables ovales étaient disséminées dans toute la pièce, et des hommes y étaient installés, savourant les mets délicats concoctés par toutes les familles du village. La tradition voulait que chacun goutât un peu à tout, ce qui permettait aussi de discuter avec tout le monde. Les enfants couraient un peu partout, inventant probablement de merveilleuses histoires grâce à leur imagination débordante. Leurs éclats de rire et leurs cris rythmaient la soirée, même si les adultes n'étaient pas en reste.

Elwyn, qui avait donc revêtu une tunique de cuir souple et légère, était partie à raconter aux femmes le périple qu'ils avaient vécu. Elle était leur principale confidente, et elle avait tendance à les faire rire, car elle avait l'œil vif, et n'était pas du genre à rater les épisodes peu flatteurs du voyage. Cependant, elle savait aussi sélectionner son public, et ne racontait rien de désagréable devant des gens qui n'eussent avant promis maintes et maintes fois de ne rien révéler. Puis, après avoir satisfait la curiosité de ces dames, elle se déporta, son bras toujours invalide, vers une table où il y avait davantage d'hommes. Elle se renseigna un peu sur les nouvelles du village auprès des anciens qui étaient restés. Elle apprit ainsi qu'une caravane était passée, et que les échanges avaient été fructueux. Le village avait trouvé de nouvelles pouces pour des orangers, et ils semblaient solides et adaptés au climat. Pour ce qui était du reste, la vie suivait son cours, loin des affres de la politique, mais jamais loin de la guerre. Des bandes armées avaient été aperçues par les sentinelles, et trois jours durant, des tours de garde plus réguliers avaient été instaurés. Cela avait dû dissuader les pillards, qui avaient probablement considéré qu'un village bien organisé leur coûterait trop de vies.

Elwyn se dirigea ensuite vers Akbar. Elle l'avait repéré plusieurs fois au cours de la soirée, mais il avait semblé ne pas prêter attention à elle. Cependant, il finit par accrocher son regard, et elle comprit qu'elle pouvait venir lui parler. Elle fendit donc la foule, évitant adroitement les bambins qui couraient entre les jambes des adultes, pour finir par se retrouver à portée de conversation du fils du chef. Elle lui demanda banalement s'il profitait bien de la soirée, mais l'homme ne répondit pas, se contentant de la dévisager intensément :

~~ Je déteste quand tu fais ça. Viens-en au fait, Akbar, et si tu as quelque chose sur la conscience, dis-le moi. ~~

Son visage se dérida, mais ses yeux demeurèrent sérieux :

~~ Roya m'a parlé tout à l'heure. Et il n'est pas besoin d'être oracle pour comprendre que vous avez une petite conversation. Tu n'as pas à t'en vouloir. Elle a sa manière à elle de dire les choses, et peut-être qu'elle a su trouver les mots pour me faire comprendre la situation. Talâyi... J'ai peut-être sous-estimé la blessure que tu as reçue ce jour-là à Assabia... ~~

Elle l'arrêta net :

~~ Pas du tout ! Tu étais là lorsque je l'ai reçue, et c'est toi qui est resté à mon chevet durant ma convalescence. C'est toi qui m'a aidé à remarcher et c'est toi qui veille sur moi depuis. Tu es le mieux placé pour savoir que je vais mieux qu'avant. Je m'épuise moins vite, et je pense que je pourrai bientôt reprendre les armes. ~~

~~ Je ne parlais pas de ta blessure physique, bien que cela entre en ligne de compte. Je parlais de là-haut.~~

Il posa un doigt sur sa tempe, et étrangement ce seul contact lui fit l'effet d'un feu liquide qui se déversa dans son cerveau. Il sembla ne rien remarquer :

~~ Tu es passée très près de la mort, Talâyi, je pense que tu t'en rends compte... Mais pendant que ton sort était encore incertain, pendant que tu délirais à cause de la douleur, tu...tu as dit des choses qui m'ont troublé, et que j'ai peut-être mal interprété. C'est la première fois que je t'en parle, car personne n'aime à savoir qu'il a parlé sans réfléchir dans un moment aussi grave. Mais Roya m'a fait observer les choses sous un angle neuf, et je pense qu'il serait préférable que tu ne suives pas ce Garnaïl. ~~

Le regard de l'Etrangère, qui était passé par tous les degrés de l'incrédulité, était désormais devenu dur. Ses yeux, brillants d'émotion, étaient pourtant plein de détermination, et c'est d'une voix cassante qu'elle déclara :

~~ Akbar Aqil. Je t'apprécie comme un frère d'arme, et tu es la personne que je souhaite le plus voir réussir sur cette terre. Mais cela ne te donne pas le droit de m'insulter pour autant. J'ai l'impression d'avoir fait mes preuves, et d'avoir versé assez de sang sur le sol du désert pour qu'on puisse presque parler de lien de parenté. Je ne suis pas lâche, et je ne crois pas que, même prise par le délire, je puisse avoir jamais dit avoir peur de remplir une mission. Et si tel est le cas, ce n'est pas la vérité. Sous cette tente, nous nous sommes engagés tous les deux pour que je prenne le commandement des opérations. J'ai donné ma parole, et j'irai jusqu'au bout. Il n'y a pas que les hommes qui soient libres de décider. ~~

Le regard d'Akbar se fit presque suppliant, mais Elwyn ne le vit pas. Elle avait déjà tourné les talons, et s'était éloignée, sa longue tresse dansant au rythme de ses pas décidés. Elle semblait de marbre, mais au fond d'elle-même, son cœur battait la chamade, et elle avait l'impression qu'il allait exploser. Sa respiration était irrégulière, et elle était en route pour aller prendre l'air dehors, quand soudain le fils d'Akbar vint lui attraper la jambe, la faisant trébucher. Il éclata de rire, et lui tira la main pour qu'elle se baissa à sa hauteur, ce qu'elle fit. Il avait à peine trois ans, mais il était déjà plein de vie, et dans ses yeux brillaient la même lueur intelligente que dans ceux de son père. S'il suivait les traces de ce dernier, il ferait de toute évidence un chef avisé. Avec douceur, il enlaça le cou gracile de la femme blonde, et lui dit :

~~ J'aime bien quand toi et papa sont là, Talâyi. Tu restes longtemps, aujourd'hui ? ~~

~~ Pas très longtemps, hélas. Mais je reviendrai vite, c'est promis. ~~

Le bambin lâcha la femme et lui adressa un sourire angélique, avant de filer prestement vers, non pas les autres enfants qui étaient en train de jouer, comme le pensait Elwyn, mais bien vers sa mère, à qui il confia quelque chose à l'oreille. Roya leva les yeux vers l'Etrangère, et son regard exprimait toute la tristesse qu'elle éprouvait. Elwyn serra les mâchoires, en proie à des émotions contradictoires, avant de tourner les talons. Quel drôle de petit espion.

C'est dans cet état d'esprit que Garnaïl vint parler à la femme blonde, qui sursauta lorsqu'il lui demanda de le suivre. Elle aurait préféré être un peu seule, pour pouvoir réfléchir, mais le ton du Politicien était si sérieux qu'il ne semblait pas possible d'y échapper. Aussi le suivit-elle. Ils s'éloignèrent un peu en retrait de l'animation principale, et l'homme lui confia ses doutes et ses inquiétudes à voix basse. Elle les entendit bien, et aurait voulu lui rétorquer que pas un des hommes de cette salle n'avait confiance en lui, et qu'il ne pourrait compter que sur la parole des hommes qui le suivraient, ce qui n'avait pas de prix ici, en Khand. Elle aurait voulu lui crier dessus, pour lui dire qu'elle ne comprenait pas pourquoi tout le monde autour d'elle semblait ne pas avoir confiance dans ses choix et ses décisions. Elle était d'ailleurs peut-être sur le point de le faire, quand un cor sonna dans le lointain. Etrange, à cette heure-ci de la nuit. Et qui disait étrange disait potentiellement dangereux, dans ce pays. Dans la salle quelques secondes auparavant bruyante, s'imposa un silence écrasant. Alors, on entendit le cri de la sentinelle :

~~ Colonne en vue ! Colonne en vue ! ~~

Pas d'autres informations. Ami ? Ennemi ? Armé ? Nul ne pouvait le savoir. L'obscurité rendait tout cela très difficile, et dans ce genre de situations, il valait mieux se montrer prudents, sans quoi une attaque pouvait survenir. Akbar, qui était la personne la mieux placée pour, prit brusquement la tête des opérations :

~~ Aux armes tout le monde ! Cinquante hommes avec moi pour rencontrer ces inconnus. Torches et épées ! Les autres, déployez-vous dans le village. Que tous les non-combattants restent ici pour le moment, nous ne savons pas encore à qui nous avons affaire. En route ! ~~

L'agitation qui suivit fut à peine croyable. Les femmes rassemblèrent leurs enfants, qui avaient subitement cessé de crier et de jouer. Cinquante hommes, parmi les plus jeunes, et au nombre desquels on put compter Elwyn et Garnaïl, coururent vers leurs chevaux en attrapant leurs armes au passage, tandis que les autres grimpaient sur les toits et se postaient au coin des ruelles, préparant déjà leurs flèches et leurs épées. Les deux étrangers se hissèrent sur le même cheval, et se portèrent à la hauteur d'Akbar, qui menait le groupe. Le guerrier alluma sa torche, imité rapidement par tous les hommes, avant de dégainer son épée et de faire virer sa monture d'un simple mouvement des jambes et du bassin. Les cavaliers s'élancèrent au trot, et se déployèrent, sur un ordre bref de leur meneur, en une longue ligne de torches. Si des bandits leur en voulaient, ils commenceraient par voir surgir une myriade de torches déployées en un large éventail. Peut-être craindraient-ils ainsi pour leurs vies, et s'enfuiraient-ils. Les cavaliers approchaient dans un silence de mort, tendant l'oreille pour anticiper toute volée de flèches en provenance des nouveaux arrivants, dont ils ne voyaient que les formes grossières au loin. Arrivé à portée de voix, Akbar cria :

~~ Qui que vous soyez, gardez vos armes au fourreau et présentez-vous ! ~~

Une once de menace, mais qui n'avait rien d'illégitime sur ces terres balayées par les pillards et les criminels. Elwyn, qui se trouvait non loin d'Akbar, et qui tenait en main une torche, espérait qu'ils n'étaient pas animés d'intentions hostiles, sans quoi les choses risquaient d'être compliquées. Quoi qu'il en soit, la journée était loin d'être finie.


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Nimrod Ben Elros
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A la recherche d'un Clan EmptySam 3 Nov 2012 - 6:02
D'abord Il y eut le cliquetis du metal qu'on attache a son corps, porte par le vent. Ensuite, vint une cavalcade.

Nimrod s'attendait a dix ou vingt hommes au maximum, il n'etait que cinq dont une femme apres tout. L'idee l'effleura qu'ils savaient qui il etait vraiment, puis il realisa que la verite etait sans doute plus dans le clan qui l'avait depossede du sien. Si ceux la etait passe par ici, ca n'avait du etre ni discret, ni silencieux.

Ils avaient suivi les recommandations de son intendant Khandien Anerk et ils etaient arrives ici, un village perdu d'un clan beaucoup moins perdu si il devait en croire leur "Brillante" compagne. Elle jurait toujours autant mais tentait de dire des choses sensees. Avec un peu de chance elle ferait une interprete a peu pres convenable.

Devant eux et sur leurs deux flancs apparurent rapidement des torches et des guerriers, plutot jeune, a l'air repose mais pour certains clairement imbibes. Il devait donc y avoir un fete en cours, bonne ou mauvaise nouvelle restait a voir.

Avant que le cercle ne se referme il donna de simples instructions de postionnement, pour eviter de se faire voler et pour eviter de montrer un groupe compact qui inviterait trop ostensiblement au combat.


Mourad, gauche, Aki, droite, Abd'ul Chariot, Essira, kanta (avec moi)! Tu dire en langue Khand ce que Anta dire en Suderon, Afhimat?(compris?).
Afahim Jamil!


Il descend de cheval et commence a s'avancer vers le point ou les torches sont le plus concentre quand il entend...

~~ Qui que vous soyez, gardez vos armes au fourreau et présentez-vous ! ~~

Nimrod ne peut que constater que l'humeur joviale habituelle de sa traductrice l'a quelque peu quittee, la voix semblait faite pour le commandement c'est vrai, meme si il ne comprenait pas un traitre mot. Ce devait etre le chef de ces Ak il quelque chose. Mais il paraissait bien jeune a en croire les intonations de sa voix.

Il dire pas faire sortir arme et dire nom.

Les Khandiens s'etaient un peu rapproche, Nimrod pu voir qu'il n'etait pas le seul a ne pas etre local ici. Un Suderon et une westrone? ou une Abussad, trop blonde pour etre une sang mele. Mais, lui, l'etait bien a l'origine blond. Il reflechit un instant, un trop long instant, suffisant pour qu'Essira commence a trembler comme une feuille.

Kul shelim?(tout va bien?)
Je repondre quoi?

Tu leur dit nos noms, notre point de depart, notre objectif de voyage et tu ne leur parles ni d'or, ni de combat.
Afahim! Ni..Jamil

La jeune femme se tourne vers Akbar, toujours monte, mais maintenant distinctement visible dans la lueur des torches de ses guerriers. Oui, se dit Nimrod, il est impressionant comme ca, on voit ses muscles sous sa robe d'apparat, mais on voit aussi sa fatigue, cette homme la rentre d'une longue chevauchee ou d'une guerre. Il ne cherchera pas le combat pour le combat.

~~ Jamil Ak Mumsi vous fait savoir que lui et ses compagnons n'ont pas d'intention hostile. Ils cherchent un lieu ou passer la nuit et se reposer un peu. Ils sont des mercenaires de Harad. Leur caravane a ete dispersee par le desert. Je suis leur interprete et la compagne d'Abd'el ibn Rusha, le grand sur le chariot. Celui sur la gauche se nomme Aki, fils de Shamis, sur la droite c'est Murad du clan Khewadi. Tout ceci est verite, Melkor m'ecoute.~~

Elle etait jeune, mais Khandienne et qui dit Khand et Harad dit desert et qui dit desert dit durete. Elle tremblait comme une feuille mais elle se tenait droite devant un homme capable de la faire mourir ou pire en un tournemain. Nimrod ressentit pendant une demi seconde la fierte de l'avoir a ses cotes. Ah! Si tous les noblions de Harad avait su montrer un visage pareil face au Hordes Melkorites pendant l'invasion! Regretter le passe dans une situation pareille lui paraissait un rien absurde, mais n'etait pas ce non plus absurde que le seul heritier legitime du trone d'Umbar soit devenu un simple chef de bande en plein desert de Khand.
La reponse semblait suspendue a un genre de conciliabule cote Khandien.
Ses réflexions cesserent quand ses yeux se fixerent sur un visage en particulier. Celui la n'avait rien a faire ici, il ne put s'empecher de lancer une phrase en Suderon pour verifier.


Anti, La'antii Haradyyi? (Toi, tu es Haradrim?)

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Amadeo du Rohan
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A la recherche d'un Clan EmptyLun 5 Nov 2012 - 9:39
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Le son brumeux avait laissé place une agitation instantanée, mais néanmoins bien organisée par les ordres rapides et clairs d'Akbar. Frustré de ne pas avoir reçu de réponse à ses interrogations, Garnaïl suivit en vitesse l'Etrangère et se mit comme à leur habitude derrière elle. Une cinquantaine d'hommes avaient prit les armes et scellés leurs montures, tandis que d'autres s'étaient mis en position dans le village au cas où les choses venaient à tourner mal. Garnaïl aurait aimé avoir eu le temps de demander une lance ou même une épée, car une dague n'étaient pas l'idéal pour se battre à dos de cheval. Il jura de ne pas l'avoir demander plus tôt, mais il ne se doutait pas d'un retour sur scelle si rapide. Les cavaliers, également équipés de torches, s'avancèrent hors du village.
Les individus devaient se situer à moins d'un demi-kilomètre du village du clan Aqil. Rapidement, les cinquantaines guerriers arrivèrent à portée de voix des étranges silouhettes.

~~ Qui que vous soyez, gardez vos armes au fourreau et présentez-vous ! ~~


La voix d'Akbar était comme toujours remplie d'assurance. La réponse ne fusa pas, et apparement le chef de cette petite bande avait besoin d'une interprete pour se faire comprendre. Le Politicien s'attarda plus longuement sur ce qui semblait sans nul doute être le meneur.
C'est son interprete qui s'exprimer d'une voix ferme, mais même si elle faisait tous les efforts du monde pour rester droite, l'oeuil habile de Garnaïl déscellait même dans une presque obscurité le tremblement léger de certaines parties de son corps.

~~ Jamil Ak Mumsi vous fait savoir que lui et ses compagnons n'ont pas d'intention hostile. Ils cherchent un lieu ou passer la nuit et se reposer un peu. Ils sont des mercenaires de Harad. Leur caravane a ete dispersee par le desert. Je suis leur interprete et la compagne d'Abd'el ibn Rusha, le grand sur le chariot. Celui sur la gauche se nomme Aki, fils de Shamis, sur la droite c'est Murad du clan Khewadi. Tout ceci est verite, Melkor m'ecoute.~~


Le discours n'était pas des plus convaincants, mais à l'évidence il ne serait guère très difficile de surveiller ces drôles de personnages durant une seule lune. De plus, les mécanismes de réflexions se mirent rapidement en route dans la tete du natif d'Umbar, qui furent soudain interrompu par une parole qui, étrangement, lui était adressée.

** Anti, La'antii Haradyyi? **

Garanaïl releva la tête. C'était le meneur du groupe qui avait parlé. Un silence s'étaient installé, les autres cavaliers du clan Aqil observant soudain de manière plus inquiète leur nouveau compagnon de voyage. Même Akbar et Elwyn ne bronchèrent pas. Après quelques secondes dans cette atmosphère particulière, Garnaïl mit pied à terre et s'avança vers l'homme qui lui avait parlé.
Il s'exprima à voix haute, pour que tout le monde puisse entendre ces paroles. Mais il fixait dans les yeux cet homme qui lui rappelait d'une étrange manière sa cité originelle.
Il décida de parler en westron, et ainsi respecter ce que la femme lui avait conseillée, mais aussi pour ne pas se découvrir directement à l'individu, et mettre en route un nouveau plan qui pourrit s'avérer fort utile.

- J'espère que tu pourras comprendre mes paroles, homme. Je te remercie de te soucier de moi ainsi, mais sache qu'il faudra bien plus pour obtenir des informations me concernant.


Le phrase, plutôt agressive, fût pourtant achevée en étant accompagnée d'un clan d'oeuil subtile et léger. Le clan Aqil, dans le dos du Politicien, ne pouvait avoir vu le signe étrange et même les compagnons de cet homme n'avaient sans doute pas vu également.

Se tourant ensuite vers le clan Aqil, Garnaïl dit simplement à Akbar.

- Ces hommes sont fatigués. Fait-en ce que tu veux.


L'homme rejoignit ensuite sa monture, s'intallant derrière Elwyn. Dans son fort intérieur, le Politicien pensait déjà à faire de ce groupe leurs compagnons de voyage.
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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyLun 5 Nov 2012 - 23:08
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Les lèvres serrées, le visage sérieux, Elwyn avait chassé de ses pensées tous les soucis qui l'avaient ennuyé quelques minutes auparavant. Pour l'heure, elle était pleinement concentrée sur la menace potentielle que représentait cette caravane venue de nul ne savait où, abritant nul ne savait qui. Décidément, le désert était riche en surprises, en ce moment. Si les rencontres n'étaient pas rares, dans ces terres parcourues par de nombreux groupes de tailles variées, il était bien moins fréquent qu'il y en ait deux le même jour, a fortiori lorsqu'ils comportaient des personnages aussi étranges. Un Politicien seul, à peine armé, et fort de ses seuls pieds pour traverser le Désert Sans Fin. Une caravane de misérables qui auraient été bien en peine de se défendre contre l'attaque d'un groupe armé. Ils avaient eu de la chance de survivre jusque là. Le regard de la femme blonde glissa brièvement vers Akbar.

Tout aussi concentré qu'elle, il faisait preuve d'une autorité indubitable, et tous ici savaient qu'il avait le pouvoir de vie ou de mort sur ces malheureux. Il attendit donc que ses ordres fussent traduits en une langue qu'il ne connaissait pas, et patienta encore jusqu'à ce que la réponse lui parvînt. Guère de surprise dans leur discours. Ils n'étaient que de simples voyageurs en quête d'un abri. Ils ne désiraient probablement pas passer une nuit dans le désert, alors qu'un village était si proche, et qu'importe les apparences. Ce fut probablement la conclusion à laquelle arriva Akbar, qui, posant les yeux sur eux, constata qu'ils n'étaient probablement pas en mesure de les inquiéter. Et pourtant, il fallait toujours faire preuve de prudence, c'était plus sage.

Elwyn ne put s'empêcher de penser à ce qu'il serait arrivé si la situation s'était produite dans le désert, et que le groupe de combat d'Akbar était tombé sur ces pauvres voyageurs. Les auraient-ils attaqué sans merci, comme ils l'avaient fait de si nombreuses fois ? Probablement que oui. Les hommes qui auraient résisté auraient été promptement massacrés. Les autres, incapables de se battre, auraient connu le même sort que les femmes : l'esclavage. Akbar raffermit sa prise sur sa monture, portant son regard fier sur les différents membres du groupe.

La femme qui s'adressait à lui était de toute évidence Khandienne, et elle parlait au nom de ce Jamil. Son nom trahissait des origines méridionales, mais qui pouvait dire avec certitude où se trouvait ce qu'il considérait être comme son "chez lui" ? Elwyn et Garnaïl étaient de bons exemples de cette situation. Akbar était sur le point de répondre au chef du groupe, quand il fut devancé par celui-ci, qui s'exprima dans la langue du Sud. L'héritier du clan Aqil et tous ses compagnons restèrent coi devant l'intervention de cet homme plein de prestance, malgré sa caravane guère impressionnante. Tous sauf Garnaïl. Les hommes tournèrent la tête vers lui, ne comprenant pas de quoi il retournait. Finalement, à la plus grande surprise d'Elwyn, son compagnon descendit de selle.

Mettant pied à terre, attirant immanquablement l'attention de toute l'assemblée sur lui, tout le monde attendait sa réponse. Et celle-ci ne fut pas décevante. Le Politicien avait acquis une des bases de la survie dans le Désert : la prudence. Si Elwyn ignorait encore sur quoi portait la question, la réplique ne lui déplaisait pas. Elle coula un regard à son supérieur. Akbar comprenait encore moins qu'elle ce qu'il se passait, mais il ne laissait pas cette incompréhension se lire sur ses traits. Il était exactement comme son père. Elle reporta son attention sur la conversation, satisfaite de voir que le Politicien se rangeait du côté de son clan, et qu'il préférait ne pas répondre aux questions de ce meneur étrange. En outre, lancer une conversation dans une langue inconnue au milieu d'une négociation aurait été malvenu. Il n'avait pas encore la confiance de tous les membres du clan, comme il le disait lui-même, mais il venait peut-être de marquer quelques points.

Après avoir répondu assez sèchement aux voyageurs, Garnaïl se tourna vers le chef du clan Aqil, pour lui dire qu'il pouvait disposer des nouveaux arrivants. Puis il remonta en selle, s'installant derrière Elwyn, reprenant une place qui était désormais familière. La femme s'étonna un instant que cette proximité, auparavant gênante, lui soit désormais devenue...agréable. Elle tourna la tête vers l'homme, s'excusant au passage de lui mettre ses cheveux blonds, propres et parfumés, juste devant le nez. Peut-être put-il constater à ce moment-là, à la lueur des torches qui brûlaient, sous l'œil unique de la Lune, qu'elle portait un maquillage léger et discret, qui soulignait le bleu de ses yeux, la clarté de sa peau, et la finesse de ses traits. Elle lui souffla, à peine assez fort pour qu'il soit le seul à pouvoir l'entendre :

- Vous vous êtes comporté comme un homme du clan. C'est bien.

Son visage se fendit d'un petit sourire, avant qu'elle ne se retourne pour écouter ce qu'Akbar avait à déclarer. Il avait attendu avant de formuler sa réponse, réfléchissant à la situation. Puis il s'était lancé, d'une voix claire et assurée :

~~ Voyageurs, je suis Akbar du Clan Aqil, fils de Radd Bekaqil. Je vous offre l'hospitalité de notre village et de ma famille. Gardons les mains loin de nos armes, et partageons l'eau, si vous le voulez. ~~

Akbar n'eut pas besoin de donner d'ordres, pour que les cavaliers de son groupe se répartissent en une escorte impressionnante autour des voyageurs. Ils ne descendirent pas de cheval, et gardèrent un air méfiant, mais conformément aux directives de leur chef, ils avaient tous les mains bien en évidence, tenant fermement leurs rênes. Ce n'était pas totalement une menace, ni vraiment une protection. Un mélange subtil des deux, qui renseignait assurément sur qui dominait qui dans la situation actuelle. Le chef du groupe fit monter son cheval à lança un coup d'œil éloquent à Garnaïl. Il désirait clairement des renseignements sur ces nouveaux venus, et puisqu'ils parlaient la même langue...

Elwyn remercia la chance de l'avoir placée dos au Politicien, sans quoi il aurait peut-être pu la voir rougir de gêne. Garnaïl allait-il comprendre qu'elle avait probablement reçu la même mission de la part de son chef ? Cela allait-il le rendre furieux ? Elle préférait ne pas l'imaginer. Elle était censée l'accompagner dans sa mission, et il lui avait demandé la confiance des hommes. Mais avait-elle réellement été honnête avec lui pendant tout ce temps ? Cette question, elle préféra ne pas essayer d'y répondre. C'était bien trop douloureux. Au lieu de quoi, elle se mura dans un silence pensif, parcouru de sombres pensées et de tourments internes. Cette soirée ne voulait donc pas se finir.

Pendant ce temps, Akbar avait ramené sa monture à hauteur du chariot, et plus précisément à hauteur du chef du groupe, ce Jamil. Il avait perdu de sa rigidité, avec autant de naturel que s'il avait simplement dû enlever des pantoufles, et était retourné dans les souliers qui lui convenaient le mieux : ceux d'un homme ouvert et communicatif. Sa voix changea d'ailleurs de timbre, et se fit plus chaleureuse, plus sympathique. Il s'exprimait dans sa propre langue, espérant que la femme Khandéenne traduirait convenablement ses propos :

~~ Vous tombez en pleine fête, voyageurs. Nous célébrons notre retour d'un long périple dans le désert. Voilà qui explique que les hommes, moi le premier soient un peu à cran. J'espère que vous ne tiendrez pas compte de la rudesse de cet accueil. J'imagine que dans vos terres, les choses ne doivent pas être bien différentes. ~~

Il se permit un sourire léger, comme s'il essayait d'imaginer à quoi ressemblait le Harad. Ou comme s'il se souvenait d'un raid qu'il y avait effectué. Difficile de dire à quoi pensait cet homme surprenant. Il poursuivit, après avoir laissé un peu de temps à la traductrice de faire son office :

~~ Ce soir, vous mangerez et boirez à volonté. Cette nuit, vous aurez le droit à une bonne nuit de sommeil. Mais avant tout cela, je ne puis résister. Racontez-moi un peu comment vous en êtes arrivés là. Une caravane sans escorte qui se promène dans le désert a une espérance de vie assez faible. Vous avez eu une grande chance de ne pas tomber sur des pillards en chemin. ~~

Pendant ce temps, Elwyn et Garnaïl s'étaient également approchés, et étaient maintenant à portée d'oreille. Le bruit des sabots dans le sable était étouffé, le vent était calme, et à part le bruit du chariot, rien ne venait déranger les interlocuteurs, dont le visage prenait une teinte mystérieuse à cause des torches. Et toujours, au dessus d'eux, la Lune qui les fixait, bienveillante.


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Nimrod Ben Elros
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A la recherche d'un Clan EmptyMar 6 Nov 2012 - 7:58
ww-J'espère que tu pourras comprendre mes paroles, homme. Je te remercie de te soucier de moi ainsi, mais sache qu'il faudra bien plus pour obtenir des informations me concernant.-ww

Il etait donc bien Suderon. La reaction, calculee sans doute, mais prompte, ne laissait aucun doute, et quoiqu'il pense lui meme son westron avait des sonorites qui n'auraient trompes aucun Gondorim. Nimrod avait paye assez cher pour le savoir. Le clin d'oeuil de l'homme calma la tradutrice autant que Nimrod. Ils avaient deja un presque ami dans la place.

ww-Ces hommes sont fatigués. Fait-en ce que tu veux.-ww

Il put constater que le Suderon remontait en selle avec la femme blonde, qui lui parut par ailleurs tres attirante. Il put aussi constater qu'ils communiquaient, elle parlait donc au moins une langue en commun avec lui, bonne nouvelle. Nimrod fut ensuite ramenes aux problemes urgents, loger son monde, proteger leur tresor de guerre et vendre ces maudits chevaux par la voix du chef.

~~ Voyageurs, je suis Akbar du Clan Aqil, fils de Radd Bekaqil. Je vous offre l'hospitalité de notre village et de ma famille. Gardons les mains loin de nos armes, et partageons l'eau, si vous le voulez. ~~

Avant qu'Essira ait fini de traduire ils etaient bardes de deux rangees de Khandiens les main bien en evidence, et Abd'ul avait lance son outre de vin a un des gardes. Radd Bekaqil? Nimrod ne se sentit pas vraiment rassure, Bekaqil ressemblait facheusement a un titre de haute noblesse. Il remonta a cheval et laissa le petite remonte rsur le chariot, le temsp de se replacer a cote d'Abd'ul et il etait flanque d'un Khandien a l'air jovial. Quand il parla, Nimrod realisa que le jeune homme qui venait de lui donner l'hospitalite se tenait a cote de lui.

~~ Vous tombez en pleine fête, voyageurs. Nous célébrons notre retour d'un long périple dans le désert. Voilà qui explique que les hommes, moi le premier soient un peu à cran. J'espère que vous ne tiendrez pas compte de la rudesse de cet accueil. J'imagine que dans vos terres, les choses ne doivent pas être bien différentes. ~~

**Il dire bienvenue, nous avoir grande fete, juste rentre du waith, beaucoup fatigue, vite tout rouge, excuse pour attitude.**

Un hote bien poli. Il sembla rever un instant. Nimrod s'appretait a glisser une reponse polie quand il continua.

~~ Ce soir, vous mangerez et boirez à volonté. Cette nuit, vous aurez le droit à une bonne nuit de sommeil. Mais avant tout cela, je ne puis résister. Racontez-moi un peu comment vous en êtes arrivés là. Une caravane sans escorte qui se promène dans le désert a une espérance de vie assez faible. Vous avez eu une grande chance de ne pas tomber sur des pillards en chemin. ~~

**Il dit il veut savoir comment nous arriver ici. Il dit nous chanceux, pas croiser voleurs.**

Nimrod hesita, cette fois il allait marcher sur des oeufs. Aussi il commenca son histoire, depuis Dur'zork mais du point de vue de Jamil, son ami defunt. Il espera vivement que le Haradrim etait proche, parce que la petite ne traduirait pas la moitie de ca.

**Anta(Je suis) Jamil Ak Mumzi, du clan Al Mumzi oth Nurn, Ancien servant de leurs majestes , longtemps soit loues leurs noms, Meakil Mahdi Duzingi oth Harad et Nimrod ben Earendil ibn al Elros. Je suis parti en mer. Il y a presque deux ans avec mes maitres. De tempetes en tempetes d'iles en iles nous avons errer. Un matin, pres des iles damnees notre bateau a ete emporte. Mes maitres ont ete noyes, je me suis reveille en mer, sur un bout de bois. J'ai ete esclave sur les galeres, m'en suis evades et ais paye.**

Il secoue sa main gauche, montrant ses deux doigts manquants et crache par terre

**Ensuite la mer m'a jete dans un endroit nomme Les sables gris. L'extreme sud du Harad, la fin de toutes terres. J'ai suivi une caravaner vers le Nord. Nous avons eu un probleme avec des exclus d'un clan Khadien, nos groupes ont marches ensemble, m'ont elus chef.

Nous nous sommes separes a Sahd ar Khand. et nous voila chez toi ce soir.**


(hrp//15h31, DEf1, Revi ortho en soiree.)
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A la recherche d'un Clan EmptyMar 6 Nov 2012 - 19:44
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PNJ : Garnaïl d'Umbar

Sur le chemin du retour, Akbar entama la discution avec les nouveaux venus alors qu'Elwyn rapprocha sa monture de celle de son supérieur afin d'entendre un maximum de choses. Le regard appuyé du chef avait emplement suffit à Garnaïl pour lui faire comprendre qu'il s'était fait engagé pour une mission de renseignement. Cet acte pouvait se voir comme une preuve de confiance et un désire de rapprocher les liens encore fragile entre le Politicien et le clan Aqil. Néanmoins, l'état de fatigue de l'ancien roi faisait qu'il n'était pas tout à fait content d'être investis d'une pareille responsabilité alors qu'il traînait encore la fatigue et les douleurs du Désert. Il allait s'en charger, mais pour l'heure il pensa à autre chose. Il n'écouta même pas attentivement les échanges entre Akbar et ce Jamil.
L'homme repensait à ce que Elwyn lui avait dit tout à l'heure. Ce compliment lui avait fait très plaisir, et il sentait en lui de plus en plus d'affection pour cette femme.

***

Enfin arrivé au village, la colonne se déforma et les cavaliers mirent pied à terre. On rassembla les hommes qui s'étaient préparés à défendre le village et les festivités recommencèrent. On gardait à l'oeil les nouveaux arrivant, mais ils étaient bien acceuillis et on mit à leur disposition boisson et nourriture. Finallement, le Politicien décida d'aller directement parler aux nouveaux. Après tout, il n'avait pas grand chose d'autre à faire ce soir.
Garnaïl alla s'installer à la table de Jamil et de ses compagnons. D'un air plus jovial que lors de leur rencontre, l'homme d'Umbar entama la discution dans la langue du Harad.

** Alors, ça vous plait ? Je suis désolé d'avoir été un peu sec là-tantôt à votre égard. Vous pouvez m'appeler Garnaïl. Je ne fais pas partie de ce clan, comme vous ils m'ont sauver des griffes du Désert il y a peu. J'ai beaucoup d'estime pour eux, cependant je ne vais pas m'attarder en ces lieux. J'ai beaucoup de choses à faire ... des choses qui pourraient vous interesser. **

Voyant qu'il avait captiver l'attention de ses auditeurs, comme il y parvenait la plupart du temps, il poursuivit.

** Je pars d'ici quelques jours. Plusieurs hommes de ce clan m'accompagneront, mais je ne peux vous en dire beaucoup plus pour le moment. Par contre, je peux vous dire que ca va rapporter gros. Très gros. Si vous êtes de la partie, vous aurez votre part. Je crois connaître le genre de personne que vous êtes, des mercenaires, des hommes à la poursuite de richesses. Le Destin vous a conduit au bonne endroit. Je dois rencontrer des gens, peut-être dangereux. J'ai besoin d'un groupe, sans quoi je me ferai sans nul doute liquider avant de pouvoir achever mes projets. Si vous vous engagez à mes côtés, vous aurez votre part du trésor. **


Croquant dans un fruit juteux, Garnaïl prit un air plus sérieux.

** Si vous êtes interessés ... Je dors dans une petite habitation près de l'oasis. Celle avec le drap rouge qui pend à la fenêtre. Venez me voir avant le lever du jour. **


Sans ajouter un mot, l'homme costaud se leva puis traversa la foule en ivresse. Pour la majorité d'entre eux, la fête ne faisait que commencer.
Croisant Elwyn, Garnaïl lui saisit délicatement le bras et lui glissa dans l'oreille ;

~~ Je pense que ce Jamil viendra me voir cette nuit. Garde-le à l'oeil, et si il vient, suit-le discrètement. Une fois qu'il sera rentré, viens frapper à ton tour. On pourra parler ensemble. Il peux nous êtres très utile, je le sens. ~~

Relâchant sa main, Garnaïl lui lança un regard tendre avant de s'éloigner à grand pas.

***

Une fois dans son habitat de fortune, Garnaïl échanga sa tenue de fête contre de simples vêtements légers. Il éclaira la petite pièce à l'aide de deux petites lampes à huile, puis dressa une petite table au centre sur laquelle il disposa rapidement des cartes du pays.
Puis, il s'allongea sur sa natte et fixa le plafond.

A présent, il n'avait plus qu'à attendre ...
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Ryad Assad
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A la recherche d'un Clan EmptyMer 7 Nov 2012 - 0:04
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Akbar écoutait avec attention le chef des voyageurs lui conter son aventure. Il ne comprenait bien entendu pas un traître mot de ce qu'il disait, mais il appréciait son intonation, et les sonorités amusantes de cette langue du Sud. La traduction qui lui parvint par la suite fut succincte, probablement parce que la pauvre fille ne parlait pas couramment le Suderon, mais aussi parce que le récit en question était long et compliqué. Le meneur du groupe nota quand même le nom des maîtres de cet homme. Nimrod Ben Elros, Meakil Mahdi Duzingi... Il ne les connaissait pas, guère intéressé par la politique extérieure, préférant laisser cela au Roi et à ses intendants. Cela dit, il en toucherait deux mots à son père, car il lui semblait avoir déjà entendu parler de Duzingi un jour. Dans quel cadre, il ne parvenait pas à s'en souvenir.

Le regard d'Akbar se pencha sur les doigts manquants de Jamil. Même si les explications de la fille étaient brèves et imprécises, ce seul indice donnait à penser que le passé du malheureux n'avait pas dû être bleu - comme le ciel sans nuages - tous les jours. Mais qu'importe le passé. Akbar considérait que dans sa situation actuelle, l'homme et ses compagnons ne représentaient pas une menace pour lui et son clan, aussi ne posait-il pas trop de questions, se comportant en un hôte poli et courtois. Toutefois, il comptait sur Garnaïl pour achever le travail, d'autant que puisqu'ils parlaient la même langue, ils n'auraient aucun problème pour échanger. Décidément, le hasard faisait bien les choses. Peut-être même un peu trop. Le fier guerrier tourna la tête vers le cheval d'Elwyn, qui progressait quelques pas devant le sien, et sur lequel se tenait son amie, ainsi que cet égaré mystérieux. Dans l'esprit du Khandéen, une petite cloche tinta, tandis que l'énormité de la coïncidence lui apparaissait pleinement. S'était-il laissé duper par un coup parfaitement orchestré entre ce Jamil et Garnaïl ? Il l'ignorait, mais cela ne lui disait rien qui vaille.

Perdant quelque peu de sa chaleur, il se contenta de déclarer :

~~ Soyez les bienvenus. Cette nuit, vous dormirez en sécurité. ~~


~ ~ ~ ~


Elwyn lâcha un soupir de soulagement lorsqu'ils arrivèrent au camp, et que ceux qui s'étaient embusqués comprirent qu'il n'y avait pas lieu de s'inquiéter. Ils retrouvèrent instantanément leur sérénité, et les plus jeunes partirent avertir les femmes et les enfants qui s'étaient cachés que le danger était passé, et qu'ils avaient des invités supplémentaires. De l'agitation se fit entendre dans la salle de réception, tandis que les enfants retrouvaient leur joie de vivre. Leurs éclats de rire résonnèrent dans la nuit. Elwyn descendit de selle à la suite de son passager, observant d'un œil attentif les voyageurs qui se précipitaient vers l'oasis pour s'y abreuver. Leurs montures semblèrent apprécier également cette bénédiction. Une fois qu'ils eurent étanché leur soif, Akbar les invita du geste à le suivre à la fête, et c'est toute une procession de Khandéens et de Haradrim mêlés qui retrouva l'ambiance joyeuse et détendue de la soirée de retrouvailles. Elwyn observa les femmes, qui apportaient volontiers des plateaux de nourriture à ces inconnus que quelques minutes auparavant elles craignaient comme la mort. Il était étrange de voir que la situation pouvait être critique pendant un instant, et redevenir parfaitement normale l'instant d'après. A l'image du désert, calme et silencieux, qui tout à coup voyait se lever une effroyable tempête de sable. Et quand celle-ci s'éloignait, suivant un itinéraire qu'elle était seule à connaître, alors le paysage retrouvait son aspect immuable et désolé.

Les discussions reprirent bon train, et Elwyn vit Garnaïl aller s'attabler avec les nouveaux arrivants. Elle le félicita intérieurement, satisfaite de voir qu'il s'empressait d'aider le Clan. Recueillir des informations était essentiel si l'on ne voulait pas se retrouver surpris, et même un simple indice pouvait sauver la vie de dizaines de personnes. Akbar disposait dans ce petit village d'un contingent d'hommes assez nombreux pour repousser une attaque de brigands, mais qui pouvait garantir qu'un Clan adverse ne marchait pas sur eux en ce moment, avec une caravane de malheureux pour avant-garde ? On avait vu bien plus surprenant dans les conflits claniques qui avaient déchiré le pays au cours de l'histoire, et il valait mieux se montrer trop prudent que pas assez. Elwyn elle-même avait développé cette manière de voir les choses, et elle était attentive à tout ce qui pouvait sembler anormal. D'ailleurs, elle gardait son épée à son côté, quand bien son bras blessé l'handicapait sérieusement.

Elle resta debout, discutant tranquillement avec Taleb, qui avait accepté de partir avec elle. Il semblait encore fatigué, mais il n'était pas revenu sur sa parole, comme tout bon Khandéen. Ils bavassèrent de choses et d'autres, parlant surtout de l'expédition à venir. Tous deux se sentaient un peu coupés des retrouvailles, et il n'était pas forcément facile de profiter de ces moments de joie quand on savait qu'on allait repartir peu après. Autant ne pas trop s'attacher à la quiétude des lieux, sans quoi le départ à venir serait une véritable déchirure. Ils parlèrent du père du combattant, qui était toujours incapable de marcher sans canne. Courageux, il avait livré bataille seul face à trois ennemis, et avait reçu de multiples blessures. On aurait pu croire qu'il allait succomber, mais il avait survécu, bien que cruellement blessé. Et pourtant, il se remettait à un rythme incroyable. Mais ce n'était pas suffisant. Le Clan prenait en charge ses besoins courants, mais ne pouvait pas l'assumer totalement. Voilà pourquoi Taleb participait à cette mission. Elwyn lui donna une claque sur l'épaule, et lança :

~~ Va donc t'amuser, salue ta femme et remplis ton verre. Ce n'est pas l'heure de se morfondre, alors que nous rentrons de voyage !~~

Son visage se fendit d'un sourire, et il lâcha :

~~ Merci Talâyi ! Et je te le répète, tu peux compter sur moi jusqu'au bout !~~

Elle le salua de la main tandis qu'il partait arracher son épouse aux griffes des femmes qui discutaient avec elle. Elle le vit essuyer les critiques faussement contrariées des amies de l'intéressée, qui riait aux éclats en voyant son mari se débattre virilement pour les contenir. Elwyn soupira. Première à donner des conseils, dernière à les appliquer. Elle sursauta en sentant quelqu'un la prendre par le bras, la tirant brusquement de ses rêveries. Elle se retourna à toute vitesse, et découvrit Garnaïl. Celui-là ! Aimait-il donc cela, de la surprendre alors qu'elle était plongée dans ses pensées ? Elle retrouva une contenance, un peu confuse d'avoir eu au fond d'elle-même une telle réaction. La fatigue, sans doute.

Elle l'écouta, ses yeux maquillés exprimant son étonnement, lui confier qu'il y allait y avoir une conversation entre lui, elle et Jamil. En pleine nuit, et à l'abri des regards, en plus. Elle ne parvint pas à s'empêcher de jeter un coup d'œil à Akbar, qui était absorbé dans une conversation avec son fils, qu'il instruisait probablement sur l'art de bien gouverner. Il n'apprécierait pas que des choses se décident sans lui, mais il ne pouvait de toutes façons rien faire pour l'empêcher. Et puis Elwyn saurait se débrouiller. Elle en était convaincue. Elle revint au Politicien, et hocha la tête :

- Je me fie à votre instinct, et si vous considérez qu'il peut vous aider, soit. Et je suivrai aussi votre plan, même si j'espère qu'il ne sera pas effrayé par une filature.

Elle n'ajouta rien, rendue brutalement muette par le regard que venait de lui adresser Garnaïl. Il lâcha sa main - et elle se rendit alors compte qu'il la tenait toujours -, avant de s'éloigner. Elwyn inspira profondément, en proie à des émotions contradictoires, une foule de questions se bousculant aux portes de son esprit. Mais si elle ne faisait que l'entrouvrir, elle savait qu'elle serait submergée, et qu'elle risquait de ne pas s'en sortir. Elle s'y risqua tout du moins.

Que signifiait ce regard ? Elle avait déjà vu Akbar regarder sa femme ainsi...mais Garnaïl était un ancien souverain, probablement noble et bien éduqué. Il avait dû connaître de nombreuses courtisanes belles et intelligentes, qui présentaient bien en société et qui feraient certainement de meilleures épouses. Alors qu'elle n'était qu'une vulgaire guerrière, affiliée à un Clan parmi tant d'autres sur les plaines du Khand. Elle était blessée, illettrée, et n'avait rien d'une dame de cour. Elle ne se trouvait aucun charme, refusant de porter les robes qu'on lui proposait, se sentant bien uniquement dans les tuniques de voyage qu'elle portait en mission. Etait-ce la touche de maquillage et la nouvelle coiffure que lui avait confectionnée Roya qui l'avait impressionné ? A la lueur des torches et des bougies, avec la fatigue et la proximité du voyage...oui il était possible qu'il se soit mépris à son sujet. C'était même probable, pour ne pas dire évident. La réponse était là. Et pourtant, au fond d'elle-même, une question s'agitait, comme un fer chauffé à blanc que l'on applique sur une plaie : qu'éprouvait-elle en retour pour lui ?

Elle ferma les yeux, et ses mâchoires se crispèrent. Elle ne désirait pas y répondre. Elle ne désirait pas y répondre car il n'y avait pas de bonne réponse.


~ ~ ~ ~


Jamil ne s'attarda pas outre mesure à la fête, probablement épuisé par le voyage. Il abandonna ses compagnons, et quitta le bâtiment non sans avoir salué une dernière fois Akbar. Politesse oblige. Même s'ils ne se comprenaient pas vraiment, les deux hommes appartenaient à des peuples proches géographiquement, et il y avait des us qui traversaient les frontières. Elwyn se leva à son tour, quittant sans se presser ostensiblement ses camarades de table. Nul besoin de prétexte, tous étaient fatigués, et elle était l'objet de l'attention de bien des hommes, à cause de sa blessure. Elle les salua, et quitta les lieux, se retrouvant dehors.

Il y faisait très froid, par comparaison avec les températures qui régnaient en journée, et elle se recroquevilla en grelottant, avant de suivre la silhouette de Jamil, qui semblait chercher quelque chose. Elle garda une certaine distance entre eux, considérant qu'il y avait déjà assez matière à interprétation, sans qu'en plus elle se tienne assez proche pour lui donner une raison de paniquer. Après tout, il pouvait simplement croire qu'elle rentrait chez elle, elle aussi. S'il était un imbécile, ce qu'il ne semblait pas être du tout. Il bifurqua soudainement, et franchit une petite porte. La petite pièce où résidait Garnaïl. Elle attendit qu'il l'ait refermée pour forcer l'allure, et elle y arriva une poignée de secondes plus tard. Elle frappa à son tour, et entra sans attendre de réponse. Il valait mieux ça que de se faire repérer alors qu'ils étaient sur le point de se lancer dans une discussion cruciale.

Elwyn se retrouva dans la petite pièce, où trônait une table sur laquelle étaient disposées des cartes, éclairée chichement par deux bougies bien esseulées. Mais c'était suffisant pour qu'ils voient clair, et ils n'avaient pas besoin de davantage. La femme croisa le regard de Jamil, et elle crut déceler dans son attitude qu'il avait remarqué qu'elle le suivait. Dans ce cas, pourquoi n'avait-il rien dit, ni rien laissé paraître ? Elle commença à s'inquiéter, car le fait est qu'elle se retrouvait dans cet espace clos au milieu de deux inconnus, bien qu'elle répugnât à considérer Garnaïl de la sorte. Elle fit en sorte que son inquiétude ne se peigne pas sur ses traits, et elle fit bien attention de ne pas croiser le regard troublant du natif d'Umbar, pour se concentrer uniquement sur l'objet de sa présence ici :

- J'ai cru comprendre que vous parliez le Westron, aussi je préférerais que nous employions ce langage pour éviter tout malentendu fâcheux.

Ce disant, elle faisait référence aux incompréhensions qui pouvaient exister entre eux, et à celles qu'il pouvait y avoir avec d'éventuelles oreilles indiscrètes. Mais elle était davantage rassurée sur le second point que sur le premier. Elle poursuivit :

- Dans cette pièce, je représente le Clan Aqil, et si nous devons parler, j'insiste pour que nous le fassions sans mensonge. Si vous êtes d'accord avec cela, je vous invite à vous exprimer. Sinon, vous pouvez partir immédiatement, rien ne vous l'interdit.

Elle prit place sur une chaise, grimaçant à cause de son bras blessé, et attendit qu'ils répondent. Elle ne commencerait pas sans leur promesse.


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