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 Les Deux Semblables

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Radamanthe
Emir de Harondor - Prince d'Ithilien
Emir de Harondor - Prince d'Ithilien
Radamanthe

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Localisation : Minas Tirith

~ GRIMOIRE ~
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Les Deux Semblables EmptyLun 29 Avr 2013 - 11:47
L'abri côtier et l'abricotier se tenaient côte à côte sur la côte du Delta de l'Anduin. La réalité était que l'on était si avancé que l'on aurait du parler de rives plutôt que de côtes, mais pour Bader, c'était passer à côté d'une amusante coïncidence linguistique, pour peu que l'on maîtrise le Commun correctement. C'était pour ça que le petit Alim se demandait toujours pourquoi le vieux veilleur parlait de ses deux semblables. En ce moment, le deux semblables étaient similaires dans le sens que l'abricotier était tout aussi décrépi que l'abri côtier. Bader savait que l'arbre n'aurait aucun mal à survivre à l'hiver, mais comme celui-ci semblait se prolonger, il craignait que la floraison de l'arbre fruitier n'en soit perturbée. Cela le contrariait vraiment, si tel était le cas. Les fruits étaient un plus agréable à l'existence en été, et ce n'était pas un arbre si commun que ça par ici. L'abri côtier n'avait lui aussi rien à craindre de l'hiver, sa décrépitude lui étant totalement étrangère. C'étaient les invasions corsaires qui avaient ruiné la tour de guet dans son presque ensemble ainsi que l'habitation qui y était rattachée. La maisonnette, il l'avait reconstruite rudimentairement mais il y disposait de confort. La tour était restée en ruine, mais on savait encore en atteindre le sommet avec une échelle, et il restait quelques poutres qui permettaient encore de se tenir là-haut. Non pas qu'il monte encore là-haut pour guetter. C'était inutile. Les corsaires l'avaient regretté amèrement, la dernière fois qu'ils avaient remonté l'Anduin pour attaquer le Gondor.

Ah, le Gondor. Il avait souvent souhaité pouvoir le visiter, voire Minas Tirith la Cité Blanche, voir l'Arbre Blanc. Tout était-il blanc au Gondor lui avait donc une fois le petit Alim. Evidemment non, lui avait-il répondu, mais en vérité il n'en avait pas la moindre certitude. Leurs armures étaient d'argent, et leur bouclier noir, ça il le savait. Et leur sang rouge comme celui de tout un chacun. Ce pendant, il s'imaginait que pour le moment, tout était blanc au Gondor. Parce que c'était le cas ici. Une fine couche de neige recouvrait le sol d'ordinaire fait de sable. Ce n'était pas inédit, ils était après tout au plus nord du Harondor et ils avaient souvent l'occasion de voir la neige en hiver. Mais rarement restait-elle. Encore plus rarement restait-elle aussi longtemps. Jamais autant, de sa mémoire. Il frissonnait tellement qu'il se demandait pourquoi il était dehors, sur ce tapis blanc qui ne scintillait qu'à la lumière de la lune. La nuit était froide et pleine de flocons. Il regardait l'Anduin, tandis que ses yeux s'acclimataient au noir, juste guidés par l'éclat des étoiles brillantes. Il n'avait pas osé prendre de lanterne, ils auraient vu le feu, à coup sûr. A coup sûr, car il les distinguait à présent. Il n'avait pas rêvé. Il discernait les formes sombres qui remontaient le fleuve, une dizaine de navires aux voiles sombres qui se suivaient. Il faut être fou pour passer le delta la nuit. Il y avait des multitudes d'îles et des récifs traîtres qui gênaient la navigation. Fou ou alors, n'avoir vraiment pas envie d'être vu. Et c'est pour ça qu'il guettait, lui, même si sa tour de guet n'était que ruine et qu'il ne lui restait que ses deux semblables, un abri côtier et un abricotier.

Bader n'avait pas osé allumer de feu, même à l'intérieur, avant qu'une petite heure ait passé. Son éclat porterait loin, trop peut-être. Il réveilla Alim et lui dit d'apprêter les pigeons, pendant qu'il écrivait le message. Un message d'alerte court et il les priait de prévenir le Gondor. Alim se demandait pourquoi il ne faisait pas directement, mais il n'avaient que deux pigeons, entraînés à rejoindre Arzawa et Dur'Zork. Ceux-ci n'avaient guère envie de sortir par ce froid, quand il les lacha et Bader pria pour arrive à destination et qu'ils ne piquent pas vers le sud. Tandis qu'il les voyait s'éloigner il se dit qu'en effet c'était bête, il aurait plus avisé de prévenir le Roy que l'Emir, qui n'était pas concerné. Il se trompait évidemment, et il ne saurait rien de son erreur avant un certain temps. La guerre imminente avait peu de chances d'atteindre Bader, son abri côtier et son abricotier.

****
A des lieues et des lieues de là.

Les Deux Semblables Witch_10Les Deux Semblables Amaric10

"Les deux semblables sont similaires dans le sens que la mort est sur eux." fit la jeune fille, traduisant approximativement les paroles de la sorcière. La petite était peut-être la fille de l'autre, Erich Amaricsen ne savait, mais elles avaient la même origine, pour sûr. Elles avaient la peau plus foncée que les Haradrim qu'il avait déjà vus. Les étranges tatouages blancs lui étaient tout aussi inconnus. La petite n'avait encore qu'un point sur le front, heureusement. La sorcière avaient le visage séparé verticalement en deux par une ligne, des signes sur les joues, mais c'étaient les lignes blanches autour de ses lèvres qui faisaient le plus frémir le soldat. Thaer, le jeune villageois, lui avait expliqué ce que ça signifiait. Mangecoeur voulait dire leur nom dans leur dialecte, mais le capitaine avait un autre mot pour dire cela. Cannibale... Il lui avait expliqué leurs rituels, aussi. Le coeur était la force, la cervelle la sagesse, d'autres organes encore avaient d'autres fonctions et un rituel les attribuaient aux privilégiés du sort. Les restes du défunts étaient alors partagés par les autres de la tribus, et il ne devait plus rester de chaire avant qu'ils offrent ossements à leurs idoles. Erich n'avait pas vraiment eu envie de savoir toutes ces coutumes lointaines. Il se méfiait déjà de la sorcière, il en avait maintenant carrément peur.

"Oui mais... qu'est-ce que ça veut dire ?", s'entendit-il demander d'une voix tremblotante. La sorcière pouvait voir des choses à ce qu'on lui avait dit. Les villageois y croyaient fermement, c'était pour ça que le jeune Thaer l'y avait emmené. Elle pourrait l’aider lui avait-il assuré. Les villageois faisaient vraiment grand cas que cette émigrée de l'extrême sud-est car elle n'avait jamais été prise en défaut par ce qu'elle racontait. Peut-être parce que ça n'a aucun sens, songea Erich. Mais ils continuaient à l'accueillir, la couvrir de dons. Elles savait aussi fabriquer d'étranges potions. On lui prêtait des savoirs plus noirs encore, mais le seul moyen de les lui acheter, disaient les villageois, étaient de la fournir en cadavres frais. Ceux qui osaient faire cette offrande impie était récompensés au-delà de toute imagination. Peuh, juste des promesses au cas où elle a faim.

"Les deux semblables sont similaires en ce que ils sont menteurs et faux." fit la petite.

"Mais quel rapport avec Jorkil ?" beugla cette fois Amaricsen. Loin de s'en formaliser, la sorcière continuait à parler sa langue impie et inconnue de tous sauf de celle qui traduisait ainsi :

"Les deux semblables sont différents en ce que l'un est rongé par les vers de Dur'Zork, l'autre ronge sa patience près des sources de l'Harnen."

Amaricsen comprit alors. Il avait entendu les bruits disant que Jorkil était mort, les bruits de ceux ayant assisté à son exécution. Il les avait ignorés mais cela expliquait l'histoire de cette folle et de ces deux semblables. Le Capitaine avait exterminé plusieurs petites bandes égarées sans subir de pertes, un exploit. Mais pas de traces du gros des troupes malgré quelques interrogatoires. Juste une vague idées de leur destination. Mais pas facile de suivre des traces dans ce désert, où la neige recouvrait toutes traces. Quand par chance quelques jours fondait-elle, le vent s'amusait à faire valser le sable, puis souvent revenait la neige. Mais il avait compris maintenant les paroles de la sorcière. Il savait où était son ennemi, il savait qui il était. Un double, un sosie, rien de plus, le vrai était déjà mort. Il jubila intérieurement, Radamanthe ne le savait pas, ça, il était plus intelligent que l'Emir, il l'avait deviné lui, et il se gausserait de lui lorsqu'il lui ramènerait la tête du double.

Ou peut-être l'Emir était-il au courant. Cette pensée renfrogna Amaricsen. Dans ce cas... c'était encore un affront supplémentaire. Il n'y avait aucune gloire à tuer un homme déjà mort. Le Gondorien bouillonnait intérieurement. Tant pis, il lui montrerait, avec les révélations de la sauvage, il le trouverait et remporterait une victoire éclatante. Ces informations, parlons-en. Il y songea. En somme, rien que la sorcière ne puisse savoir d'avoir vu passer Jorkil. Rien qu'elle n'ait pu connaître uniquement par prédictions. Une arnaqueuse, rien de plus. Il se leva.

"Enfin une vraie réponse... Il a fallu le temps, la tarée... Tu m'as fait perdre du temps, à dire tes âneries, allez on s'en va..."

Et il s'en alla avec ses hommes, sous le regard horrifié du jeune Thaer. L'étranger n'avait pas fait le don à la sorcière, elle n'avait pas eu sa récompense, elle allait être en colère. Minaktajar resta impassible pourtant. Puis alors elle prépara ses ingrédients pour un rituel. Voyant ce qu'elle faisait le jeune Thaer prit la fuite. Car cela semblait vraiment, vraiment sinistre.

Minaktajar avait du sang qui lui dégoulina de ses lèvres entourées de blanc lorsqu'elle eut finit sa malédiction. Elle déclara alors dans une langue sauvage ici traduite :

"Les deux semblables sont similaires en ce qu'ils sont arrogants et sans parole. Les deux semblables sont similaires en ce que la mort sera sur eux lorsqu'ils se porteront l'un contre l'autre"

Et cette fois-ci, ses paroles ne concernant qu'un seul Jorkil. Quant au deuxième semblable...
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