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 Sur les traces du régiment disparu

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Forlong
Tribun Militaire d'Arnor
Tribun Militaire d'Arnor
Forlong

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Sur les traces du régiment disparu EmptyLun 10 Aoû 2015 - 3:00
L'homme assis à une table dans l'auberge se trouvant près de la Porte Est d'Annuminas regardait le contenu de son verre, pensif. A première vue, l'on aurait pu croire qu'il s'agissait d'un simple voyageur comme on en voyait plein dans les parages. Les traits abîmés par le vent et les lames ennemies, la veste en cuir brun qui avait connu beaucoup de nuits à la belle étoile, la longue lame glissée dans un fourreau, posée contre la table, à portée de main. Les signes caractéristiques d'n mercenaire ou d'un chasseur de trésor typique...

Et pourtant, quelque chose ne collait pas dans cette image. Quelles étaient ces runes étranges sur le manche de son épée? Où avait-il trouvé l'étoile argentée qui ornait son épaule gauche? Et comment, par le rôt de Manwë, est ce qu'un vagabond pareil avait pu s'offrir une chevalière comme celle-ci, qu'un bijoutier aurait reconnu immédiatement comme un anneau de mithril orné d'une émeraude solitaire...

Non, il ne s'agissait pas, ou plutôt plus d'un mercenaire, ni d'un aventurier sans but. La posture de l'homme, son dos droit et son regard vif montraient une confiance calme et une détermination dont seuls les ceux qui servaient une cause plus grande qu'eux mêmes étaient dotés. Cet homme n'errait plus. Cet homme était nul autre que Forlong Neldoreth, Tribun Militaire du Royaume d'Arnor.

Son compagnon, qui aspirait bruyamment une bière ambrée, était maigre comme un clou, quelque chose que sa cape de voyage grise n'arrivait pas à dissimuler. Une multitude d'amulettes étranges pendaient à son cou; d'autres ornaient ses poignets, recouvrant à moitié un tatouage délavé. Un chasseur d'esprits. Un de ces individus étranges que l'armée arnorienne recrutait, car loin du luxe et de la sécurité de la capitale des choses ancestrales et terrifiantes rôdaient dans la nuit. Des choses que l'acier simple ne pouvait tuer.

Cet homme étrange, originaire des frontières entre l'Arthedain et le Rhudaur, fut le premier à enquêter sur la disparition du régiment arnorien il y a plus de deux mois. Il était revenu à Annuminas afin de rejoindre et guider Forlong, à qui la mission de retrouver les soldats perdus avait été confiée par l'Intendant Aleth Enon. Crowken, car tel était le nom du chasseur d'esprit, presque aussi étrange que lui même, était un représentant typique de sa confrérie. Sombre et instable bien que loyal, il était persuadé de sa propre supériorité par rapport à tous ceux qui n'avaient pas affronté les cauchemars des plaines glacées du Grand Nord. Néanmoins, s'attendant à rencontrer un officier pompeux tout droit sorti de la cour royale, il fut pris au dépourvu, et finit par accorder une certaine dose de respect réticent au Loup Blanc.

Les missives furent distribuées parmi les soldats et mercenaires de la capitale, sans trop dévoiler sur la nature de la mission afin d'éviter les rumeurs et la panique. Le nouveau tribun militaire recherchait des hommes dignes de confiance pour une mission périlleuse dans le Grand Nord. Une paie augmentée et des possibilités de promotion rapide étaient la cerise sur le gâteau, mais ceux des candidats qui étaient aveuglés par l'avarice et l'ambition avaient peu de chances d'être sélectionnés par le Dunadan aux cheveux blancs.

Le guerrier vétéran s'impatientait. Chaque journée passée à la capitale effaçait davantage les traces du régiment perdu. La route l'appelait...La route vers le danger inconnu. La route vers le Grand Nord. La route vers son destin...

#Forlong


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Lithildren Valbeön
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Sur les traces du régiment disparu EmptySam 15 Aoû 2015 - 20:01
C'était une journée banale. Taness Oeil-Vif, couteau en main, affinait les embouts de son arc fétiche. Dans sa modeste demeure pauvre en décoration, l'ancien soldat turbulent avait allumé un feu dans l'âtre, et faisait cuir un lapin idéalement bien dépecé. Etant chez lui, Taness n'avait nul besoin de sa capuche ou de son masque, ce qui laissait dévoiler ses cheveux noirs et des lèvres fines brisées par une cicatrice, lui donnant un air bien plus dur que voulu.

Taness se trouvait assis dans une chaise en bois grinçant à chacun de ses mouvements, son carquois rempli de flèches posé au sol près de lui, son arc sur les genoux. Après avoir retaillé les embouts de son arme, il prit une brosse - initialement conçue pour son cheval - et polit le bois de l'arc, comme s'il le caressait. Son arc était presque sa vie. Ce formidable outil lui permettait de vivre, littéralement. Grâce à sa précision de tir, il parvenait non seulement à se nourrir, mais parfois aussi à revendre des prises en trop. C'était bien moins courant qu'il ne l'aurait voulu. La fin du Rude Hiver avait donné un grand coup dur aux chasseurs comme lui, et trouver un peu de quoi se nourrir avait été assez difficile comme cela. Mais il avait tenu, comme à son habitude, à jeûner comme il faut pendant trois jours à la recherche d'une proie ou deux.

Son faucon hobereau, Asdräel, émit un cri depuis son perchoir, près d'une fenêtre donnant sur le devant de la demeure. Taness posa son arc et prit une de ses dagues posée sur la table à manger, puis il entrouvrit la porte. Il vit un jeune homme tenant un cheval épuisé par la bride. Le jeune homme portait un équipement léger, mais l'insigne de l'armée d'Annùminas. Taness n'avait pas put dire quel rôle il jouait.

- Etes-vous Taness Oeil-Vif ?
- C'est moi-même. Que puis-je pour toi, petit ?
- C'est une requête à la fois militaire et politique. Je ne souhaite pas être entendu. Pouvons-nous parler à l'intérieur ?

Taness, surpris, laissa entrer le jeune homme. Il prit un moment pour mettre le cheval dans l'écurie, lui enleva son harnachement, le fit boire et lui mit à manger. Après cela, Taness rentra et invita le garçon à s'asseoir sur sa chaise couinante.

- Alors. Une requête politique et militaire ? Parle, gamin. J'ai pas de temps à perdre avec l'armée.
- Ecoutez, il ne me plaît pas plus qu'à vous d'être ici. Mais on m'a dit que vous étiez un excellent archer et un bon pisteur, alors on m'a invité à vous joindre. Je suis Felsthen, messager de l'armée dans l'Arnor, et...
- Bien, bien, enchanté Fles-machin, mais je me fiche de savoir qui tu es. Dis-moi pourquoi tu es dans mon espace privé ou j'te fiche un poing dans les dents dont tu te souviendras. Pigé ?

Flesthen déglutit et adressa un regard à la fois hautain, méprisant et haineux à Taness. Il prit un rouleau de papier cacheté et enrubanné. Il portait le sceau du Roi Aldarion en personne.

- Lisez ceci, je n'ai aucune envie de parler.

Taness soupira bruyamment et prit rageusement le papier. Il décacheta et déroula la missive, puis lut en diagonale, juste histoire de savoir pourquoi lui, et pourquoi un gamin vient lui pourrir sa journée. "missive importante... blabla... par l'intendant Aleth Enon... blabla... recrutement de personnes qualifiées... blabla... rencontre avec le Tribun militaire Forlong Neldoreth... blabla..."

- Eh bien. Le pays est bien enfoui dans la merde...
- Ca, vous l'avez dit. Le Roi Aldarion a préféré ouvrir des recrutements "à la sauvage" plutôt que de perdre d'autres soldats dans une telle quête. J'espère que ces soldats seront retrouvés, vivants dans le meilleur des cas. Quoi qu'il en soit, j'ai fais mon devoir. Et si vous êtes fidèle à la couronne, comme à son armée par votre serment passé, vous irez voir Neldoreth. J'ai entendu dire qu'il serait à l'auberge de la Porte Est.

Taness garda le silence un moment, alors que le messager s'en allait. Tout ceci n'avait pour lui aucun sens. Il avait été exclut de l'armée pour conduite arrogante, violente, insultante, souci avec l'autorité et après avoir commis un adultère. Ou fait commettre un adultère. Il eut un rictus vengeur à ce simple souvenir. Mais la lettre le préoccupa davantage, plus qu'elle n'aurait dû. Il n'aimait pas l'armée, et il avait horreur des ordres, mais ceci ne concernait pas ses petits soucis personnels. Cela concernait la nation entière. Avec un régiment de moins, cela fait des soldats en moins pour protéger les habitants lambdas comme lui. Et si une guerre quelle qu'elle soit et où qu'elle soit se prépare, il faut avoir assez de soldats pour défendre plusieurs fronts, ou un seul mais en nombre suffisant en tout les cas.

L'ancien militaire soupira bruyamment. Il profana une injure et prépara ses affaires. il mit son carquois et son arc dans le dos, mit sa capuche et son masque, et alla harnacher son cheval bai. La route dura un peu, mais le temps semblait s'être figé.


C'est en passant par la porte Est qu'il repensa au pourquoi du comment de sa présence à la capitale. Il n'aimait guère la ville, préférant la solitude et le silence de la campagne. Taness Oeil-Vif voulut profondément faire demi-tour et rentrer chez lui. Mais Felsthen, aussi insuportable qu'avait été ce gamin arrogant, avait raison : sa fidélité à la couronne et envers sa nation devait être plus grande. Au moins, on se souviendrait de lui comme d'un homme ayant aidé sa nation, pas comme d'un archer borgne viré de l'armée.

Taness arriva enfin près de l'auberge qu'une passante grassouillette lui avait indiqué. Il laissa son cheval aux écuries de l'auberge et entra. L'archer alla voir le barman et lui demanda quelques renseignements à voix basse. L'homme, ayant l'air niais et la voix grasse, montra une table où deux hommes étaient assis. L'un portait des habits boueux de vagabonds, l'autre ressemblait à un squelette vivant. Taness soupira pour lui-même. Il priait pour que le squelette soit Forlong Neldoreth. S'il devait aider un vagabond boueux et puant, cela n'allait pas être facile.

En s'approchant, la prière de Taness fut mise à l'inverse. La chevalière que portait le vagabond n'était certainement pas ordinaire. Elle semblait valoir au moins un an de paye de soldat, peut-être même bien plus. Le Roi Aldarion pouvait-il s'en offrir, aussi riche était-il ? Taness s'en fichait. Quant à son compagnon, Taness reconnut un chasseur d'esprit, à cause des innombrables amulettes. Pendant sa période militaire, Taness n'en avait croisé qu'un seul. Mais cela avait suffit pour qu'il ait une once de respect envers ces gens bizarres. Il les méprisait, bien entendu, mais ces chasseurs d'esprits pouvaient battre des créatures que l'acier ne pouvait pourfendre.

Taness s'approcha de la table du Tribun militaire, enfin il espérait que ce fût lui. L'archer ignorait pourquoi il était ici, la nature de la missive et la présence d'un personnage aussi important. Taness n'avait qu'entendu parler de Forlong Neldoreth, le Loup Blanc, mais le peu qu'il avait entendu devait forcer le respect. Bien que Taness était certain qu'il le mépriserait. Quoi qu'il en soit, l'ancien soldat enleva son masque du nez pour parler plus facilement.

- Etes-vous Forlong Neldoreth, envoyé par l'Intendant Aleth Enon ?

L'homme aux cheveux blanc releva la tête vers Taness, sans un mot. Il articula un "Oui" si calme que Taness en fût presque décontenancé.

- J'ai reçu une missive plus tôt dans la journée, parlant d'une chose importante, autant sur le point de vue politique que militaire. Je suis Taness Oeil-Vif, ancien militaire d'Annùminas, et un très bon archer, tout comme un bon chasseur. J'aimerais en savoir plus sur cette "mission" de si haute importance, afin de me rendre utile envers ma nation et la couronne que j'ai servi.

Taness avait prit un ton déterminé, calme, et assez bas pour que seul Neldoreth et son compagnon l'entendent.

#Taness
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Adaes Thiemond
Baron d'Isle-Grise
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Sur les traces du régiment disparu EmptySam 15 Aoû 2015 - 23:46

Les rues de la capitale de l'Arnor, cela faisait quelque temps que le Baron d'Isle-Grise n'était pas revenu là où il avait passé une bonne partie de sa vie, après le mariage du Roi il était rentré chez lui où il était resté cloîtré, muet une bonne partie du temps, ne parlant qu'à lui-même du choix qu'il avait fait avec son compagnon d'armes au sujet du Roi de Dale. Il ne savait toujours pas si, oui ou non, son choix fut le bon.

Les jours passaient et le mutisme du maître d'arme diminuait, jusqu'à finalement reprendre un cours normal, malgré quelques isolements dont la raison est inconnue de tous, y compris sa femme. Néanmoins, les sorties du Baron d'Isle-Grise revinrent, c'est dans ce contexte que le vieux soldat se rendait à Annùminas, accompagné par deux soldats de sa garde et Tenit, son assistant et vieil ami, qu'il considérait presque comme un fils.

Pourquoi donc un voyage ? Et pourquoi pas vous répondrait-il sans doute, la cité d'Elendil restait un lieu qu'il appréciait tout particulièrement, d'autant plus que de manière logique, il devait être présent aux séances du sénat bien que... Le vieux guerrier ne soit pas très à l'aise avec la politique ainsi, poussé par sa femme et Tenit à y aller les rares fois où il a pu s'y rendre. Ou tout du moins les rares fois où il a accepté.

Son séjour à Annùminas avait donc notamment pour raison un passage au sénat et la présence de son ami pour s'assurer qu'il y aille bien. Grommelant l'ancien maître d'armes sortait de son ancienne demeure où il passait, ainsi que le reste de son groupe. Deuxième jour sur place et le vieil homme ne souhaitait toujours pas assister à une séance de politique comme il n'aimait pas. Tandis qu'il faisait un tour dehors un soldat partit peu de temps avant revint, interpellant l'ex maître d'armes.


« Monsieur, un homme de la garde d'Annùminas m'a remit ceci, avec quelques informations supplémentaires. »


Le Maître d'arme acquiesça et prit la lettre. Le Tribun Militaire Forlong Neldoreth cherchait des hommes de confiance pour une mission importante pour le compte de l'Arnor. Le Baron fit signe à son soldat de rentrer et, ensemble, ils entamèrent une discussion au sujet de que l'on lui avait dit, les quelques indications en plus. Récompenses et argents ne l'intéressaient pas, si sa conscience le poussait à agir son envie de trouver une excuse également. Lorsque Tenit arriva le Baron annonça sa décision.

« Bien, Tenit, j'ai reçu des nouvelles importantes, le Tribun Militaire semble chercher des hommes pour une mission de la plus haute importance, tu en conviens bien que je me dois d'y participer plutôt que de débattre avec les autres seigneurs sur une quelconque politique sans importance. »
« Mais Adaes vous aviez dit... »
« Que l'Isle-Grise y serait, bien, tu iras donc sans moi. »
« Je ne suis pas sénateur. »
« Tu es Bachelier, tu interviendras autant que je ne l'aurais fais. Une fois la séance terminée, tu rentreras au château. Je me débrouillerais pour la suite. »
« Adaes ! Vous n'êtes plus un simple maître d'arme, vous avez un rôle et une fonction à assumer. »

« Et je le ferais volontiers, mais mon premier rôle est de servir l'Arnor, pas de porter une toge et de me palabrer devant d'autres toges sans aucun autre but que de me faire voir. »

« Vous n'êtes plus un soldat. Vous êtes aujourd'hui un Noble de l'Arnor, il serait temps de comprendre cela. »

« Je suis noble de naissance. Seul un fief est arrivé. Mon épée sera néanmoins toujours au service du Roi et de l'Arnor lorsque celui-ci en aura besoin. »


Le Bachelier n'ajouta rien, il savait que le caractère têtu du maître d'arme bloquait son avis. De même que sa tendance à préférer le problème d'épées que ceux de parole. Comme il lui avait dit... Il est tellement plus simple de suivre des décisions que les prendre. Il est tellement plus simple de les appliquer par l'acier que les prendre par la voix. Soupirant le Bachelier laissa partir son ancien patron, arme à la ceinture, cape sur le dos.

Le vieux guerrier se rendit jusqu'à l'auberge dont le soldat lui avait parlé. Il n'arborait pas son armure lourde comme à Minas Tirith, préférant des vêtements plus légers, au détriment de sa protection. Son épée était à sa ceinture, lorsqu'il rentra dans l'établissement, il chercha des yeux l'homme qu'il cherchait, puis se renseigna auprès du tavernier qui le renvoya à une table plus loin. Mains sur le pommeau le baron s'en approcha calmement, avant de prendre la parole.


« Tribun ? Je viens au sujet de ce que vous recherchez. Adaes Thiemond, pour vous servir. »


Il resta calmement debout à côté de la table, l'homme à la chevalière à qui il s'adressait ne semblait pas être un haut responsable, pourtant l'habit ne fait pas le moine comme beaucoup de choses l'ont prouvé au fil du temps.
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Njall
Garde Personnel de Poppea d'Arnor
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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 16 Aoû 2015 - 16:16
Embrasé par le lever du soleil, le ciel d'Arnor prenait des teintes oranges et colorées tandis qu'un vent matinal venait se briser contre le lossoth. En haut de la tour de garde, il renouait avec le silence et la tranquillité. Un endroit idéal pour méditer. Le regard porté vers le Nord, il poussa un long soupire. Dans quelques heures, il serait délivré de sa tâche. Une garnison de la capitale arrivait en renfort, relever une partie de la caserne, et avec elle des hommes du roi, venus pour la protection de Poppea d'Arnor. Njall allait être démis de ses fonctions et remercié, selon son souhait. Il s'impatientait de quitter Fornost et l'Arnor. Allait-il retourner dans sa baie glaciale, ou errer au Sud ? Il ne le savait pas encore. Mais l'épisode de Minas Thirit l'avait grandement perturbé. Le choix qu'il avait fait de garder le silence sur l'entrevue avec le roi Gudmund lui pesait sur la conscience. Il avait encore du mal à estimer s'il avait fait bon ou non de se taire. Seul le temps le dirait.

Njall Nanuq ?

Le lossoth eut un sursaut et fit volte-face, la dague au poing en un instant. Sa surprise avait été telle qu'il avait même agrippé la main tendue par le soldat, livide. Poussant un soupire de soulagement, Njall se détendit.

-Vous m'avez effrayé... Je ne vous ai pas entendu venir. Navré. C'est bien moi, lâchait il, légèrement gêné.


Relâchant la main du jeune homme, le guerrier nordique remarquait alors qu'elle tenait une lettre cachetée. L'empoignant, il fit un signe de tête au garde qui s'éclipsait alors sans demander son reste. Décidément, le lossoth semblait avoir secoué cette jeune recrue. S'adossant au mur de la tour, il prit alors le temps de déchiffrer le contenu de la lettre, écrite dans une langue qu'il ne connaissait que depuis trop peu de temps pour la lire à la perfection.

Il était question d'une mission dans le Grand Nord et de troupes disparues. Il fallait rejoindre un Tribun militaire dans une auberge à l'Est de la cité d'Elendil. Njall avait été convié à la mission. Il ne lui fallut que quelques instants pour se décider et aller en informer les supérieurs hiérarchiques de la cité forteresse.

Quelques heures plus tard, ses maigres affaires étaient rassemblées. Il avait abandonné son armure arnorienne à l'armurerie pour revêtir son armure de cuir, à laquelle avaient été greffés des ajouts de fourrures. Il laissa cependant quelques affaires aux bons soins de l'armurier en attendant son retour, notamment sa masse de guerre dont il ne voulait pas s'encombrer pour cette fois. S'il s'agissait bien d'une traque comme il l'avait compris, son arc et son glaive lui seraient suffisants. Désormais vêtu  quasiment comme à son arrivée en Arnor, tel un trappeur, il prit la route d'Annuminas peu après le repas.


Les deux cités étaient relativement proches et sa monture vive, si bien qu'il gagnait les bords du lac Evendim dans la nuit.

Après avoir passé la nuit dans une auberge dans la périphérie de la cité, il se rendit alors au point de rendez-vous, confiant. Il devait y rencontrer un certains Neldoreth.

Poussant la lourde porte de bois de la taverne où il avait rendez-vous, Njall retrouvait avec nostalgie l'ambiance particulière de ses lieux qu'il avait fréquenté souvent pendant les premières semaines de son périple. La chaleur du feu et des êtres attablés, l'odeur étrange de nourriture, d'alcool et parfois de sueur si particulière de ce lieux le mit étrangement en confiance. Sans jeter un seul regard à la salle, Njall se rendit au comptoir pour commander une boisson chaude, infusion d'herbes locales. Il prit alors le temps de se retourner et de chercher du regard qui pouvait bien être l'homme qui attendait les volontaires. Cela ne prit guère longtemps. Autour d'une table étaient déjà rassemblés quatre personnes dont une particulièrement familière. Un large sourire se dessinait alors sur les lèvres du lossoth. Prenant son infusion il se rapprochait avec hâte, suivit du bruit léger de son équipement, soulevé à chacun de ses pas. Arrivant dans le dos du noble arnorien, il posa sa main sur son épaule.

« - Adaes Thiemond, voilà une rencontre des plus heureuses ! »

Sans plus attendre, il saluait également les trois autres individus présents, regardant avec insistance l'étrange personnage assis aux côtés de l'aventurier aux cheveux blancs, dont la prestance trahissait la noblesse ou du moins le rang prestigieux. Cela devait être le commanditaire de cette mission, Forlong Neldoreth.



« - Njall Nanuq, de Fornost. J'imagine que nous sommes tous ici pour la même raison. »


Poppea d'Arnor avait cru bon d'envoyer Njall pour cette mission quand la missive de recrutement était parvenue jusqu'à Fornost, demandant à la garnison locale d'envoyer un de ses meilleurs éléments. Une fois libre de ses attributions, le lossoth était une recrue de choix aux yeux de la noble. Il connaissait bien le Nord et pour cause, y avait grandis. Quant à sa motivation, elle était claire : il mourrait d'ennui chaque jour un peu plus à Fornost et jouer les gardes ne le passionnait décidément plus bien qu'il continuait à le faire avec une rigueur parfaite.

#Adaes #Njall
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Mardil
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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 16 Aoû 2015 - 22:19
Sur les traces du régiment disparu Davron10


- Et j’espère que tu seras bientôt en mesure de nous rendre visite. Tu nous manques plus que tu ne peux imaginer et ta sœur te réclame jour après jour. Néanmoins je sais que ta mission passe avant tout et je suis si fière de toi. Ta mère qui t’aime, Eleonora.

Davron tendit la missive au jeune homme qui essayait de rester impassible mais il était évident que cette lettre l’avait touché. Cependant, il souhaitait garder l’image d’un jeune homme viril qui se devait forcément de rester insensible. Davron se moquait éperdument de respecter un tel cliché et c’est sûrement la raison qui avait poussé le jeune soldat à lui demander à lui, et non pas à un autre de leurs camarades, de lui lire la lettre de sa mère, que lui-même ne pouvait lire. Comme beaucoup de gens issus du peuple, il n’avait jamais appris à lire et à écrire.

Cette marque de confiance faisait plus plaisir au jeune noble qu’il ne l’aurait avoué. Il était heureux de pouvoir rendre ce genre de menus services à ses compagnons soldats. De toute évidence, le fait qu’il ne portât ni jugement ni moquerie sur leurs réactions et qu’il ne parlât jamais à quiconque du contenu de ces lettres, avait considérablement augmenté sa popularité. A vrai dire, de nombreux soldats recherchaient sa compagnie malgré son air austère. Et lui-même acceptait de temps à autres de les accompagner dans une soirée de beuverie, bien qu’il ne bût qu’à petites gorgées et jamais assez pour s’enivrer.

Il n’était pas très réceptif à ce genre de camaraderie quelque peu brusque et à ces conversations avinées qui, immanquablement, débouchaient sur le soi-disant héroïsme du narrateur, qui n’avait sûrement jamais attaqué autre chose qu’un plat de nourriture, ou sur la supposée interminable liste de ses conquêtes féminines, sujet qui le mettait invariablement mal à l’aise. En revanche, il était la personne vers qui se tourner lorsqu’on avait le manque du pays, lorsque la peur de devoir se battre était la plus forte, lorsque les doutes ne laissaient plus la possibilité de trouver le sommeil.

En somme, il était apprécié et, quelques rares fois aussi, dénigré pour les mêmes raisons. Il était le confident, celui qui savait écouter sans porter de jugement, celui qui consolait aussi parfois. Mais personne ne savait vraiment qui il était. Il courait les rumeurs les plus folles sur son histoire qu’il n’avait jamais partagée avec personne. De toute évidence, il était noble. Cela se voyait à son maintien, à sa façon de parler et, bien sûr, à l’opulence de ses tenues et à la qualité de son équipement.

Mais que faisait-il au juste au sein de l’armée régulière ? Peut-être s’agissait-il du dernier fils d’une grande famille mais, le plus souvent, ces derniers étaient envoyés dans l’armée car leur famille était désargentée et ne pouvait subvenir à leurs besoins. L’autre hypothèse était qu’il avait été envoyé à l’armée en guise de punition, ce qui arrivait bien plus fréquemment qu’on aurait pu le croire. Ou bien, son père ou lui-même étaient simplement d’authentiques nobles arnoriens qui pensaient qu’un homme ne pouvait prétendre à ce titre qu’après une expérience militaire. Nul ne le savait et lui-même n’infirmait ni ne confirmait les rumeurs.

Il se savait apprécié et, plus important encore, respecté par ces hommes. Et il appréciait leur compagnie, leur honnêteté, leur simplicité même. Mais, pour autant, il n’oubliait pas qui il était, d’où il venait et ce qui lui était arrivé. Contrairement aux apparences, il n’était pas un jeune homme sage. Il avait beaucoup travaillé sur lui-même afin de refréner sa tendance à l’emportement et même son impertinence face à l’autorité. Il pensait y être parvenu mais il n’était pas satisfait.

Il n’était qu’un soldat parmi tant d’autres. Un peu plus calme, plus taciturne et plus introverti que la moyenne des jeunes gens. Un peu plus mature aussi peut-être. En tous cas, sûrement plus désenchanté que les autres. Il n’avait pas encore 20 ans et ne se faisait déjà plus aucune illusion sur le monde qui l’entourait. En particulier sur les êtres humains qui le peuplaient.

Avait-il souffert plus que d’autres pour en être arrivé à un tel niveau de désillusions ? Il ne le pensait pas. A force de discuter avec tant de jeunes hommes issus de milieux bien moins fortunés que le sien, il en était venu à comprendre qu’à bien des aspects, il avait bénéficié d’une enfance dorée. Et s’il était certain qu’il avait eu sa part de souffrances, aussi bien physiques que morales, il ne pouvait décemment se plaindre face à d’autres ayant eu moins de chance que lui.

Cela ne l’empêchait pas de ressasser le passé. Comme tant d’autres avant lui, il ne souhaitait avoir que ce qui était inaccessible. Cette décision de s’enrôler avait d’abord été un acte d’orgueil. Il voulait démontrer à tous qu’il pouvait s’élever, être respecté et obtenir un statut social encore plus élevé que celui de son père, même si ce dernier l’avait renié. Après 3 ans dans l’armée, il avait compris que ce rêve était illusoire et ne le grandissait nullement.

Ce n’était donc pas pour l’avancement qu’il s’était porté volontaire pour rejoindre l’expédition menée par le tribun Forlong Neldoreth. Il n’avait pas vraiment accompli quoi que ce soit d’important depuis qu’il avait rejoint l’armée. Il ne rêvait pas tant d’héroïsme que d’aventure. Cette aventure que, étant gamin, il avait passé des jours à imaginer et à appeler de ses vœux.

Il avait donc empaqueté l’essentiel pour cette mission, dont il ignorait tout mis à part qu’elle se déroulerait dans le grand nord, et avait fait ses adieux à ses compagnons. Non pas qu’il pensât mourir, loin de lui une idée aussi épouvantable, mais il comprenait les risques que représentait une telle aventure.

C’est d’un pas tranquille qu’il se dirigea vers l’auberge où le tribun attendait patiemment que les volontaires le rejoignent. Davron avait cru comprendre que seuls des volontaires seraient acceptés. La mission était-elle si dangereuse que cela ? Seul l’avenir le lui dirait mais il était confiant. Il était jeune et, comme tous les jeunes, l’hypothèse de sa propre mort ne semblait pas même envisageable. Il n’avait pas la naïveté de se croire éternel et n’était pas non plus un risque-tout mais la mort, c’était quelque chose qui arrivait aux autres, n’est-ce pas ?

Il pénétra enfin dans l’auberge et n’eût pas à se demander longtemps où il devait se rendre, repérant l’attroupement qui s’était formé autour d’un personnage qui ne pouvait être que le tribun. Il s’approcha lentement de ceux qui, pour les prochaines semaines au moins, seraient ses compagnons et s’inclina respectueusement devant eux, se présentant aussi bien au tribun qu’à toute l’assemblée.

- Davron Silverhill, pour vous servir.

Il attendit que les autres se présentent à leur tout, puis se tournant vers Forlong en personne, il poursuivit :

- Que puis-je faire pour vous aider, Monseigneur ?

Question bien impertinente, se rendit-il compte après l’avoir posée. Sa présence ferait-elle la moindre différence pour des hommes qui de toute évidence, semblaient tous bien plus expérimentés que lui? Cependant, s’il y avait bien une chose qu’il avait apprise en trois ans, c’était que le vieux proverbe était vrai : la valeur n’attendait pas le nombre des années.

#Davron
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 0:43
Alors que le Tribun attendait la bière qu'il venait de commander auprès du tavernier afin de faire passer le temps, la première de ses nouvelles recrues entra dans la taverne et se dirigea vers lui. Il écouta l'homme attentivement tout en l'étudiant du regard. Une musculature discrète mais présente, témoignant d'un parcours de militaire. Un regard...difficile à cerner. Celui d'un homme expérimenté, certes. Mais il y avait quelque chose d'inquiétant dans cet oeil vert, que Forlong n'appréciait guère...Dans tous les cas, il était trop tôt pour refuser des volontaires. Surtout qu'un archer et un chasseur vaudrait son poids en or dans les terres sauvages du Rhûdaur...d'autant plus que l'homme aux cheveux blancs n'avait jamais appris cet art. Il fit signe à Taness de s'asseoir sur la chaise libre. Le chasseur d'esprits, quant à lui, semblait bien plus intéressé par le contenu de sa chope que par le nouvel arrivant.

-Vous aurez vos réponses, maître archer, mais permettez-moi d'abord de poser mes questions. La nature exacte de ma mission doit rester secrète tant que nous sommes dans l'enceinte des murailles d'Annuminas, vous comprendrez donc que seuls les hommes sélectionnés pour m'accompagner seront informés.

Forlong Neldoreth regarda son interlocuteur calmement dans les yeux, étudiant ses réactions, y cherchant une trace de colère ou d'impertinence. Il reprit la parole:

-Je ne vous demanderai pas pourquoi vous avez quitté le service de l'Arnor, car je connais que trop bien les surprises, changements et tragédies que la vie nous réserve parfois. Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi vous voulez revenir au service du royaume. Quelle est la nature de ce sens de devoir, et qu'attendez vous en échange?

Le dunadan fit une pause, en attendant la réponse de l'homme en face de lui. Lorsque celui-ci termina, il lui posa une dernière question, d'un ton calme mais très sérieux:

-Si vous deviez choisir entre sauver la vie d'un frère d'armes et mener votre mission à bout pour le bien de votre peuple et de votre royaume, que feriez vous?

Ceci sembla enfin susciter l'attention du chasseur d'esprits, qui se mit à observer l'Oeil-Vif attentivement. Le visage du Tribun quant à lui était dépourvu de toute émotion, ne laissant aucune indication sur le genre de réponse qu'il attendait.

Le prochain arrivant était très différent du premier. Là où Taness était fin, Adaes Thiemond avait la posture d'un taureau. L'Oeil Vif était un serpent, dur, rapide et calculateur. Le Baron d'Isle-Grise inspirait confiance, ses rides et sa silhouette lui donnant un air de solidité, peut-être même de bienveillance. Ce visage...Forlong fronça ses sourcils blancs, en essayant de se rappeler où il l'avait déjà vu. Cependant plus que son visage, ce fut la démarche d'Adaes, l'identifiant directement en tant qu'épéiste et guerrier vétéran, qui permit au Tribun de se souvenir de son identité. Le mariage du roi Aldarion deux mois auparavant! Oui, ils avaient tous les deux porté des armures de chevalier ce jour là, mais c'était bien lui. Un des gardes du corps du couple royal. Que faisait-il donc ici? Le Tribun n'était pas convaincu que le Roi Aldarion serait enclin à risquer la vie d'un de ses hommes de confiance dans une mission suicidaire pareille...

Lorsque Adaes se présenta, Forlong demanda poliment mais fermement au chasseur d'esprits et à Taness de se déplacer à une table plus éloignée, afin de pouvoir discuter avec le baron en face à face. Lorsqu'ils se retrouvèrent seuls il l'invita à s'asseoir, et lui demanda avec une certaine curiosité:

-Maître Adaes, qu'est-ce qu'un homme suffisamment respecté et digne de confiance pour que le Roi Aldarion lui confie la sécurité de sa nouvelle épouse fait ici? En ce moment même, je n'en doute pas, vous pourriez être au Palais ou dans n'importe quel autre endroit de votre choix, alors pourquoi vous lancer dans une mission dans des terres distantes et sauvages?

Après avoir écouté attentivement la réponse du Baron, il rajouta:

-Parlez moi de votre parcours, maître Adaes...qui êtes vous, et comment pensez vous pouvoir vous montrer utile lors d'une mission dans le Rhûdaur?

En réalité, Forlong était persuadé que son interlocuteur serait un atout précieux sur un champ de bataille. Un vétéran que l'âge avait endurci plutôt que plié...ils n'étaient pas si différents l'un de l'autre après tout. Ceci-dit l'homme aux cheveux blancs était curieux d'entendre ce qu'Adaes avait à lui dire. Après tout, la façon dont un homme présentait ses exploits pouvait en dire long sur son caractère.

Finalement vint le moment de la question difficile...la même qu'il avait adressé à Taness: si vous deviez choisir entre sauver la vie d'un frère d'armes et mener votre mission à bout pour le bien de votre peuple et de votre royaume, que feriez vous?

A la plus grande surprise de Forlong, les volontaires arrivaient un après l'autre. Il s'attendait à devoir rester ici pendant deux ou trois jours, afin de faire le tri parmi des mercenaires douteux et des soldats réguliers. Il n'avait pas prévu que des nobles, des chasseurs, des soldats et aventuriers, jeunes et vieux, viendraient tous répondre à l'appel. Le dunadan commençait seulement à comprendre ce que signifiait être un Tribun Militaire d'Arnor, faire partie d'une quinzaine de personnages les plus influents du royaume...le capitaine des messagers d'Annuminas avait pris la demande de Forlong au sérieux, et ses hommes avaient fait parvenir sa missive à un groupe d'individus très différents l'un de l'autre, mais tous capables d'apporter quelque chose à la mission périlleuse qui attendait le Loup Blanc.

Le prochain à les rejoindre avait des traits étranges, et un nom qui ne pouvait être tiré du langage des dunedain. Il semblait connaitre Adaes Thiemond, ce qui était plutôt bon signe, car les hommes que Forlong allait mener vers les frontières du royaume devaient être capables d'agir ensemble et de s'entraider face aux dangers qui les attendaient. Ceci-dit, être un ami du baron n'était pas en soi une garantie des capacités de cet homme habillé comme un trappeur. Comme il l'avait fait pour Adaes, le Tribun invita Njall à une table vide, afin de discuter calmement avec lui.

-Vous dites que nous sommes tous ici pour la même raison...Nous sommes certes réunis par un objectif commun, celui de mener une mission à bien au service du royaume. Pourtant les motifs de la présence de chacun d'entre nous peuvent être bien différents. Alors dites moi, Njall Nanuq, qui êtes vous et pourquoi êtes vous ici? Si vous avez simplement reçu l'ordre de vous rendre dans cette auberge, alors vous êtes libre de partir. J'accepte uniquement des volontaires pour cette mission. Des volontaires qui sauront se montrer utiles dans le Grand Nord.

Le regard de Forlong était perçant. Cet homme étrange l'intriguait, mais maintenant qu'il avait constaté le nombre important de volontaires, il pouvait se montrer davantage sélectif. Comme toujours, il termina l'entretien par sa question concernant le choix difficile entre la camaraderie et le sens du devoir.

D'autres recrues arrivèrent au fur de la journée, des mercenaires et des soldats. Le Tribun fut amusé de constater la réaction des différents hommes face à son apparence et son choix vestimentaire. Certes, il aurait pu porter sa magnifique armure argentée forgée par les elfes et sa longue cape noire, mais quel en serait l'intérêt? Là où ils allaient un esprit attentif et une main sûre étaient la meilleure armure. Les recrues qui n'étaient pas capables de le comprendre n'avaient pas leur place ici. Certains hommes furent donc renvoyés rapidement après une conversation avec le Tribun; des nobles inexpérimentés et des mercenaires à la moralité douteuse, ils n'avaient clairement pas rempli les critères imposés par Forlong. Un ou deux autres firent une impression favorable sur l'homme aux cheveux blancs, dont un guerrier qui avait jadis servi sous ses ordres lors de la Grande Bataille du Nord.

Un des derniers à arriver fut un jeune homme que la gente féminine qualifierait sans aucun doute d'attirant. Ceci ne faisait pourtant pas partie des critères du Tribun. Silverhill...ce nom qui sonnait comme une petite cloche argentée était sans aucun doute celui d'un noble; en réalité, les origines du guerrier furent déjà trahies par son équipement d'une qualité qu'aucun simple soldat ne pourrait se permettre. Forlong fronça les sourcils en constatant à quel point Davron était jeune. Non pas parce qu'il pensait qu'un adolescent ne pouvait pas se montrer courageux ou utile...son ancien écuyer, Bannor, lui avait sauvé la vie alors qu'il avait seulement une quinzaine d'années. Ce qui le dérangeait, c'était d'emmener un gamin pour une mission qui avait des grandes chances de s'avérer fatale pour lui. Le Tribun prit la décision de discuter avec le jeune soldat, mais si jamais il s'agissait d'un chevalier idéaliste et détaché de la réalité, il n'avait aucune intention de l'embarquer avec lui.

Il incita le garçon à s'asseoir à une table vide avec lui, et lui dit, en le regardant dans les yeux:

-Je ne suis pas votre seigneur. Si vous rejoignez ce groupe, je serai votre commandant, rien de plus rien de moins. La classe sociale et les titres de noblesse perdent toute leur importance lorsqu'on passe une nuit dans la boue glacée des marécages du Nord après un orage, n'est-ce pas?

Un léger sourire, qui pouvait être identifié comme de l'ironie ou de l'amusement, apparut sur les lèvres du Loup Blanc. Il continua:

-C'est à vous de me dire ce que vous pouvez faire, soldat. Pourquoi vous vous êtes porté volontaire pour une mission pareille? Quelles capacités pensez vous avoir qui feront de vous un atout plutôt qu'un poids lorsque nous serons dans le Grand Nord?

La dernière question finit par tomber, inévitable: Si vous deviez choisir entre sauver la vie d'un frère d'armes et mener votre mission à bout pour le bien de votre peuple et de votre royaume, que feriez vous?

***

L'après-midi s'était transformé en soirée lorsque les entretiens se terminèrent, et l'effet des boissons que le Tribun consommait pour s'hydrater la gorge commençait à se faire ressentir. Il s'absenta donc, afin de soulager ses besoins naturels. A son retour, il invita ceux qu'il avait pre-sélectionnés à le rejoindre dans une salle à l'étage. Ils étaient une petite dizaine, et lorsqu'il les regarda, Forlong sentit soudainement le poids écrasant de la responsabilité sur ses épaules. La vie de chacune des personnes présentes dans cette petite salle, si elles décidaient de le rejoindre, était entre ses mains. Combien d'entre eux périraient dans le Grand Nord au service du royaume d'Arnor? Aucun, il espérait, mais l'expérience lui soufflait que cet espoir était naïf. Etre Tribun était bien plus que servir la Couronne. C'était mériter la confiance de tous ceux qui allaient le suivre vers l'inconnu.

Il caressa légèrement la chevalière symbolisant son nouveau rang afin de se rassurer, puis dit d'une voix forte:

-Messieurs. Il y a quelques mois, un régiment de soldats du royaume a disparu sur les frontières du Rhûdaur et de l'Arthedain. Des hommes du Roi, comme chacun d'entre vous. Des hommes sans lesquels la sécurité du peuple ne peut être garantie...ma mission et celle de ceux qui me suivront est de les retrouver, morts ou vivants, et de rétablir la sécurité dans cette région. La sécurité est un bien grand mot, car je parle ici d'un des endroits les plus sauvages et dangereux de la Terre du Milieu. Nous devrons y faire face à des menaces auxquelles aucun entrainement ni expérience que vous possédez n'a pu vous préparer. La mort est véritable reine sur ces terres, impitoyable et soudaine. Seule une volonté de fer et une capacité à coopérer au sein du groupe nous permettra de survivre.

Le ton du Loup Blanc était grave; il ne s'agissait pas là d'une simple tentative de faire peur à des nouvelles recrues...

-Certains d'entre vous servent actuellement dans l'armée du Roi. D'autres non. Mais sachez que pour la durée de cette mission, tous les participants seront des soldats. Chacun de mes ordres devra être respecté, car sans discipline nous ne survivrons pas. Si quelqu'un souhaite partir, qu'il le fasse maintenant sans avoir besoin de donner une raison, tant qu'il fait serment de ne pas parler de la mission en dehors de cette pièce. Pour ceux qui décideront de m'accompagner: nous partons demain à l'aube. Les chevaux seront un atout précieux, surtout lors de la première partie de notre voyage, donc si vous ne savez pas monter à cheval, vous feriez mieux de rester à Annuminas. Ceux d'entre vous qui ne disposent pas de leur propre monture en recevront une de la part de l'armée. Encore une chose.
Il adressa un petit sourire au jeune Davron Silverhill. Pour la durée de la mission, je ne serai ni Tribun ni Seigneur. Vous m'appellerez Capitaine.

Le silence s'installa dans la salle, pendant que les guerriers assimilaient les informations qu'ils venaient d'entendre de la part du dunadan aux cheveux blancs.


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Lithildren Valbeön
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 12:48
Taness Oeil-Vif observa le Tribun un instant. Il n'avait pas tardé à inviter l'ancien soldat à s'asseoir, ce que Taness fit sans précipitation, mais sans trop tarder non plus. Taness ne se sentait pas très à l'aise, mais bien entendu faisait mine d'être confiant.

- Vous aurez vos réponses, maître archer, mais permettez-moi d'abord de poser mes questions. La nature exacte de ma mission doit rester secrète tant que nous sommes dans l'enceinte des murailles d'Annuminas, vous comprendrez donc que seuls les hommes sélectionnés pour m'accompagner seront informés.

Taness comprenait. Qui sait si un espion, ou un être mal intentionné entendant parler de cela pourrait l'utiliser pour mettre la pression sur le pays, le Roi ou la population. Tout pouvait arriver en ces temps de folie. C'est ce que Taness aurait fait sans hésiter, s'il était d'une autre nation prétendant venir de celle-ci. Il n'était qu'un ancien soldat anonyme, sans importance, mais aussi venimeux qu'un serpent. Taness hocha doucement la tête pour sortir de ses pensées, et être pleinement à l'écoute du Tribun. Quel genre de question poserait-il ? Sur sa fidélité, peut-être son courage, ou des exploits passés ? Quoi qu'il en fût, Taness était très confiant et sûr de lui.

- Je ne vous demanderai pas pourquoi vous avez quitté le service de l'Arnor, car je connais que trop bien les surprises, changements et tragédies que la vie nous réserve parfois. Ce qui m'intéresse, c'est pourquoi vous voulez revenir au service du royaume. Quelle est la nature de ce sens de devoir, et qu'attendez vous en échange?

Taness mit un petit instant à répondre. Il n'avait aucune envie de partager son "passé criminel" dans un cadre de vengeance personnelle à cet homme dont il ignorait tout. Il se contenta d'aller au plus simple, en tentant d'anoblir un peu sa venue.

- Cesser de servir la couronne en tant que soldat n'empêche pas que ma loyauté envers elle se doit éternelle. Je souhaite que le pays recouvre pleinement ses forces défensives. Il m'est impensable d'imaginer que nous puissions perdre tout un régiment sans que je me sente concerné par mon ancien métier. En échange, je n'attends rien de spécial. Pas même de la gloire, de la reconnaissance ou de l'argent, ou un titre de noblesse. Je souhaite venir, servir et repartir aussi anonyme que l'instant-même.

La moitié de ses paroles étaient embellies. Bien entendu qu'il attendait gloire et reconnaissance, argent ou titre honorifique. Mais il disait vrai dans son sentiment d'être concerné par la disparition, bien que ce soit un sentiment égoïste et non pas altruiste : Et si ç'avait été moi ? se demandait-il. Je serais bien heureux que l'on vienne m'aider, peu importe qui, même un paysan armé d'une fourche.

La dernière question du Tribun mit Taness dans une impasse. Sa confiance en lui s'effrita, et ses épaules s'abaissèrent presque face à un abandon. Mais il resta droit tout de même, se penchant un peu en avant. C'était une question piège, c'était certain. Il ignorait ce qu'était en jeu, derrière tout cela. Taness décida de mettre son égoïsme et sa fierté de côté, pour être honnête et franc.

- Je l'ignore. Je suis partagé pour cette réponse. Je sauverais n'importe quel frère d'armes, comme tout bon soldat. Mais je ferais aussi en sorte que la mission vienne à son terme, quite à y perdre la vie. Je ne saurais me départager, ce serait mettre une valeur sur une vie, alors qu'une vie n'a aucune valeur, même face à d'autres vies, et ce, quel que soit le rang social, et n'importe quel paramètres. Si sauver une vie permet d'apporter quelque chose à la mission, je le ferais sans hésiter. Je n'ai jamais laissé, et ne laisserais jamais, un frère d'armes derrière moi s'il y a quelque chose à faire. Seule la mort pourra m'empêcher de faire quoi que ce soit. Et si sauver une vie signifie entre autres me sacrifier, alors j'y suis prêt.

Taness souffla un peu après sa réponse. Il avait hésité, mais il espérait que sa réponse était bonne... Un autre homme se présenta derrière l'archer comme Adaes Thiemond. Forlong demanda au chasseur d'esprits et Taness de changer de table. Ils s'exécutèrent sans trop sourciller. Taness devait se montrer presque irréprochable. Mais tout chez lui pouvait inspirer la fourberie, un serpent venimeux fin et manipulateur. Ce qu'il était en partie seulement. Taness se mit face au Tribun. Ils étaient assez loin pour ne pas le déranger, mais assez près pour entendre. Enfin, Taness pouvait discerner. Ses sens étaient ceux d'un chasseur, pas d'un soldat classique. Il devait bien entendre les moindre bruissements de feuille. Bref. Après qu'Adaes les ait rejoint, un certain Njall Nanuq se présenta. Un nom bien étrange, pas sûr qu'il soit Arnorien... Après celui-ci vint Davron Silverhill, un nom aussi doux et résonnant ou mélodieux qu'une pluie de neige dans la rosée matinale, lorsque les gouttes de rosée sont cristallisées par le froid. Il semblait être un adolescent, face à ces adultes qui se présentent... Toute l'après-midi les candidats défilèrent, peu importe leur rang social ou leur âge, le Tribun les questionna tous de la même façon.

Le soir tomba. Après que Forlong se soit absenté, il invita une petite dizaine parmi tout les interrogés à le rejoindre à l'étage. Taness fut satisfait d'être parmi eux. Il alla donc à l'étage et se posta dans un coin, contre le mur, avec son masque sur le visage. Son oeil vert clair semblait plus sombre, dans l'ombre. Il l'avait ôté toute la journée, mais il avait eut envie de le remettre. Forlong les rejoignit avec un air grave et sombre peint sur le visage. Il caressait son étrange chevalière, certainement par nervosité ? Ou inquiétude ? Peut-être un stress quelconque, une angoisse ?

- Messieurs. Il y a quelques mois, un régiment de soldats du royaume a disparu sur les frontières du Rhûdaur et de l'Arthedain. Des hommes du Roi, comme chacun d'entre vous. Des hommes sans lesquels la sécurité du peuple ne peut être garantie...ma mission et celle de ceux qui me suivront est de les retrouver, morts ou vivants, et de rétablir la sécurité dans cette région. La sécurité est un bien grand mot, car je parle ici d'un des endroits les plus sauvages et dangereux de la Terre du Milieu. Nous devrons y faire face à des menaces auxquelles aucun entrainement ni expérience que vous possédez n'a pu vous préparer. La mort est véritable reine sur ces terres, impitoyable et soudaine. Seule une volonté de fer et une capacité à coopérer au sein du groupe nous permettra de survivre.

Certains d'entre vous servent actuellement dans l'armée du Roi. D'autres non. Mais sachez que pour la durée de cette mission, tous les participants seront des soldats. Chacun de mes ordres devra être respecté, car sans discipline nous ne survivrons pas. Si quelqu'un souhaite partir, qu'il le fasse maintenant sans avoir besoin de donner une raison, tant qu'il fait serment de ne pas parler de la mission en dehors de cette pièce. Pour ceux qui décideront de m'accompagner: nous partons demain à l'aube. Les chevaux seront un atout précieux, surtout lors de la première partie de notre voyage, donc si vous ne savez pas monter à cheval, vous feriez mieux de rester à Annuminas. Ceux d'entre vous qui ne disposent pas de leur propre monture en recevront une de la part de l'armée. Encore une chose. Pour la durée de la mission, je ne serai ni Tribun ni Seigneur. Vous m'appellerez Capitaine.


Cela laissa Taness bien plus songeur qu'il ne l'espérait. Et inquiet. C'était beaucoup plus grave qu'il ne le pensait. Un régiment, carrément ? Bon sang... Taness était tenté de rebrousser chemin et de reprendre sa vie normale, mais son égoïsme et son excès de confiance en lui l'intimèrent de rester. Un ou deux parmi les dix se regardèrent et sortirent de la salle. S'il était un assassin ou un espion, il irait les faire tuer de suite, pour éviter qu'un mot ne sorte de leur bouche. Il en serait capable...
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Adaes Thiemond
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 20 Aoû 2015 - 20:57
L'arrivée de l'ancien maître d'amre attisa visiblement un peu la curiosité du Loup Blanc. De son côté le Baron observait les traits de l'homme. Il l'avait déjà vu, à Minas Tirith, lorsqu'il était revenu prêté allégeance au Roi. Un tel acte peut-être salué et, bien que des questions subsistaient, Adaes ne pouvait que saluer l'acte de loyauté du nouveau Tribun. Après avoir scruté l'ancien soldat le Tribun demanda aux autres personnes sur la table de se déplacer plus loin, Adaes prit place face à lui et une sorte d'entretien d'embauche arriva.

Tout d'abord le Tribun se questionnait sur la raison de la présence de l'ancien Maître d'Arme, il se demandait pourquoi le choix du maître de la maison Thiemond se portait sur une mission au loin et pas dans le luxe d'un palais à soutenir nobles et dignitaires, par l'acier ou la parole. Une question qui lui rappelait un peu les reproches que sa femme et son ami lui faisaient sur ses refus d'aller au sénat, un fin sourire aux lèvres il répondit une première fois.


« Et bien parfois il faut bien se dégourdir les jambes hors d'un palais, quoi de mieux qu'une balade sur des terres lointaines pour ça ? »


Le visage de l'ancien soldat se raidit après quelques secondes, reprenant son calme et son sérieux. Si le Tribun en personne voulait mener une compagnie de soldats, mercenaires et autres nobles triés sur le volet alors c'est qu'elle devait être des plus sérieuses, le Baron attendit quelques secondes, laissant sa plaisanterie planait dans l'air un peu avant de répondre, avec un sérieux absolu cette fois au Tribun nouvellement nommé.


« Si le Roi m'a confié la tâche de garde du corps c'est que j'étais digne de confiance et respecté comme vous dites. Ce n'est pas en parlementant avec certains sénateurs avides de pouvoir ou bien en vérifiant les murs d'un palais, ou en se dorant sous le soleil naissant que l'on obtient confiance et respect. Qu'importe ce que l'on pense de moi ou pense que je devrais faire, si ma lame ou mon expérience peuvent servir l'Arnor ce n'est sans doute pas derrière une table ou sur un banc. »


Après avoir répondu à la question du Tribun Adaes s'enfonça de nouveau dans son siège, attendant la suite de cet entretien, qui visiblement servait à connaître ceux avec qui il allait voyager et, sans doute, risquer sa vie par la suite. Une précaution des plus intelligentes, de l'avis du seigneur de l'Isle-Grise. Le Tribun militaire continuant, demandant un rapide historique des antécédents du maître d'arme, ainsi que ses capacités.


« Il y a pas mal à raconter, point positif de l'âge. Né noble je suis entré dans l'armée rapidement, j'y suis resté pendant plus d'une vingtaine d'année, puis j'ai formé de jeunes hommes au maniement des armes, en tant que maître d'arme dans cette même cité, jusqu'aux événements d'Annùminas, au retour du Roi, suite à quoi je suis devenu Baron. J'ai vécu toute ma vie autour de mon épée, et c'est sans doute ainsi que je la finirais. Même si l'âge semble avoir altéré un peu mes capacités à l'épée je pense pouvoir affirmer être un bon bretteur, si une lame aiguisée et expérimentée ne vous suffit pas, peut-être que le sang froid un peu plus. Si vous avez quelques personnes à qui il manque des bases à l'arme je peux aussi me débrouiller dirons-nous. Précisément, qui je suis ? Un guerrier, ni plus ni moins. »


Il termina sa phrase avec un petit sourire, se débrouiller était un mot bien faible pour lui, il était presque certain d'être un bon professeur, le résultat de plusieurs années à former des gens en tant que maître d'arme, voilà tout ce dont il était certain. Le Tribun continua à parler, posant l'ultime question au vieux guerrier. Sauver un compagnon ou mener à bout la mission. Un choix toujours difficile, pourtant le vieil homme n'attendit pas longtemps.

« Mener à bout ma mission. Si le choix peut sembler difficile j'ai eu tout le temps d'y réfléchir. Cette question demande à un homme qui a fait un serment de servir s'il choisit de l'appliquer ou de le rompre pour sauver un homme qui a fait le même serment, lui faisant rompre et lui faisant porter le poids du possible échec ? En mission, nous savons tous ou nous allons. Bien que perdre un camarade est toujours triste je ne ferais pas de discours hésitant, car il n'y a pas à en avoir, ce serait mentir de dire que leur sort m'indiffère, pourtant les priorités sont claires. Nous savons pourquoi nous signons, le fardeau qui pose sur nos épaules dans ce cas est trop lourd pour fléchir. »


Le discours du vieux soldat pouvait paraître cynique, pourtant il était vrai. Pourtant le maître d'arme savait qu'en situation il était bien plus difficile d'agir, le recul étant remplacé par l’adrénaline. Mais sur la théorie le choix était logique et obligatoire pour Adaes, la loyauté passait avant le reste. Lorsque l'entretien fut terminé une tape sur l'épaule et une voix familière firent se retourner le maître d'arme qui laissa un grand sourire sur ses lèvres.

« Njall ! Et bien, il semblerait que le destin ne semble pas vouloir que l'on mène nos route chacun de notre côté. Il est bon de vous voir pour une expédition qui risque de s'avérer dangereuse. »

Après les salutations il laissa le Lossoth faire à son tour sa discussion avec le Tribun, rejoignant ceux à qui il avait déjà parlé. L'après midi passa, les candidats se succédèrent et finalement Forlong en choisit que quelques un pour la mission, un groupe plus que réduit à qui il expliqua la mission. Un régiment avait disparut, dans le Rhudaur et il fallait le retrouver. Pire que ce craignait le Baron, le Tribun mit en avant conditions et risques intimidants certains d'entre eux.

Le Vieux soldat resta stoïque, observant pendant quelques secondes le reste de l'assemblée. Certains semblait jeune, si jeune. Comment leur en vouloir de défendre leur pays, une fougue que seul la jeunesse peut avoir. Pourtant que tous reviennent de cette expédition semble improbable, le retour n'étant déjà lui-même pas certains.
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Mardil
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Sur les traces du régiment disparu EmptyMar 25 Aoû 2015 - 23:41
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Davron se renfrogna quelque peu face à la remarque du tribun. Il était évident que ce dernier ne le prenait pas au sérieux. De toute évidence, il ne pouvait pas plus cacher ses origines sociales que se faire passer pour plus vieux qu’il ne l’était. Non pas qu’il cherchât consciemment à ressembler à un homme du commun mais il voulait penser que sa naissance n’était pas ce qu’il y avait de plus important chez lui. Quelquefois, il aurait préféré être un va-nu-pieds entouré d’une famille aimante.

Mais il ne pouvait se mentir à lui-même. Il n’avait jamais connu la pauvreté. Même au sein de l’armée, où il était traité comme n’importe quel soldat, il avait toujours eu à manger et un toit au-dessus de sa tête. Il n’avait jamais connu la vraie misère ni la famine. Pour être honnête, il n’avait même jamais connu quoi que ce soit s’en rapprochant. Cela n’empêchait pas qu’il se sentait presque coupable d’avoir eu la chance de faire partie des « bien nés ».

- Je ne pourrais être plus d’accord avec vous. La naissance n’a que bien peu d’importance face aux forces de la nature.

Et la mort fauche aussi bien les rois que les mendiants, rajouta t’il pour lui-même. Il n’était pas venu pour philosopher ni pour décourager ses frères d’armes par de sombres et, il l’espérait, inexactes prédictions. D’ailleurs sa réponse n’avait rien à voir avec la flatterie. Il se fichait bien que le tribun l’apprécie ou non (bien que ce dernier déciderait de son avenir immédiat). Cependant, il pensait sincèrement que les prétentions de la noblesse à revendiquer l’apanage d’un certain esprit chevaleresque (et les vantardises de ces jeunes hommes qui savaient à peine tenir correctement une épée) étaient loin d’être méritées.

La question suivante ne le surprît pas outre mesure mais il n’était pas sûr de la réponse qu’il devait faire. Il ne cherchait pas une réponse joliment tournée ni même à dire à haute voix ce qu’il pensait que le tribun voulait entendre mais il ne savait pas lui-même ce qui le poussait à se porter volontaire. Plusieurs raisons étaient aussi valables les unes que les autres. Il désirait faire ses preuves, s’éloigner de la vie agréable mais monotone qu’il menait à la caserne, se sentir utile et même découvrir une région inexplorée mais dangereuse. Tout ça était vrai mais ce n’était pas vraiment ce qui le motivait au fond de lui.

Il avait rencontré des situations dangereuses depuis qu’il avait rejoint les forces arnoriennes mais il n’avait jamais été en mesure de vraiment tester ses limites. Il avait fait face à des voleurs et des meurtriers. Il avait même affronté un groupe d’orques en compagnie d’autres soldats. Peu d’entre eux étaient revenus. Mais il ne s’était jamais trouvé dans une situation requérant qu’il donnât le meilleur de lui-même. Il voulait savoir comment il réagirait face à une difficulté à première vue insurmontable. Il voulait savoir qui il était réellement.

- On ne connaît sa force que lorsqu’elle est mise à l’épreuve. Voilà ce qui me motive à me porter volontaire.

Sa réponse lui parut bien réductrice par rapport à ce qu’il avait voulu transmettre. Il n’était pas venu pour la gloire, ni même pour faire ce qui était juste. Il n’avait pas le moindre doute que cette mission était importante pour le royaume mais il s’était montré honnête. C’était pour lui-même qu’il était venu, pour obtenir des réponses aux questions qu’il se posait sur lui-même.

- Quant à ce que je pourrais apporter à cette mission, je n’ai pas l’expérience d’un vétéran cela va sans dire, mais j’ai déjà fait face à maintes situations dangereuses. Si je ne puis vous garantir d’être un atout, je ne représenterai pas non plus un poids pour l’expédition, soyez-en assuré.

Il avait failli répondre en disant qu’il pourrait toujours servir de plat principal si la nourriture venait à manquer mais c’était typiquement le genre de remarques impertinentes qui l’avaient tellement desservi par le passé. Un instant, il fût même surpris qu’une telle pique lui soit venu à l’esprit alors qu’il pensait avoir totalement réprimé cet aspect de sa personnalité. Au moins, il avait eu suffisamment de bon sens pour que cette réplique ne franchisse pas le seuil de ses lèvres.

En revanche, il n’hésita pas une seule seconde avant de répondre à la dernière question de Forlong. Il aurait pu faire semblant de peser le pour et le contre mais cela n’aurait pas été honnête. Il comprenait bien qu’il n’y avait pas de bonne réponse à une telle question mais faire preuve d’indécision lui semblait la pire réponse possible.

- La vie d’un compagnon d’armes passera toujours en premier. Si nous ne nous montrons pas fidèles les uns envers les autres alors les sermons que nous avons prononcés lorsque nous avons juré de défendre l’Arnor et ses valeurs ne signifient pas grand chose.

Il n’aurait su dire si les réponses qu’il avait données avaient résonné favorablement en Forlong. Il n’était pas aisé de déchiffrer les émotions sur le visage du tribun. Quoi qu’il en soit, il était parmi ceux à qui le tribun expliqua la nature de cette mission qui était restée secrète jusqu’alors.

Davron comprît immédiatement pourquoi. Un régiment entier disparu. Si une telle chose venait à s’apprendre, la confiance du peuple dans la capacité de l’armée à maintenir leur sécurité serait plus qu’ébranlée. Mais qu’est-ce qui avait bien pu se passer pour causer la disparition (ou la mort) de tant des leurs ?

Le jeune homme sourit en retour à la petite remarque du tribun. Il n’aurait aucun mal à l’appeler capitaine. Forlong faisait parti de ces hommes inspirant un dévouement sans faille de la part de ses hommes et Davron était fier de faire parti de ces derniers.
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Njall
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 27 Aoû 2015 - 15:35
Après avoir échanger quelques mots avec Adaes, Njall fut rapidement invité à avoir un entretien plus personnel avec le Tribun. Bien évidemment, le nombre de volontaires était assez élevé et de ce fait, il se devait de tester ses hommes, leur fiabilité et la raison de leur venue. Le lossoth pouvait aisément le comprendre. La mission avait l'air particulièrement importante vu tout le mystère et les précautions mises en place. Ce n'était pas une simple patrouille de routine, cette expédition allait certainement être cruciale. C'était exactement ce qu'il fallait à Njall, en soif d'aventures depuis la mission d'infiltration dans la capitale.

Njall prit donc place en face de Forlong, à l'écart des autres. L'ambiance lui semblait tout à coup beaucoup plus solennelle que quand il était arrivé. Pour sur, passer de retrouvailles avec un vieil ami à un entretien avec un homme de confiance du roi Aldarion, haut-gradé et noble avait quelque chose d'intimidant, maintenant que Njall comprenait ce que cela impliquait. La pression du pouvoir.


-Vous dites que nous sommes tous ici pour la même raison...Nous sommes certes réunis par un objectif commun, celui de mener une mission à bien au service du royaume. Pourtant les motifs de la présence de chacun d'entre nous peuvent être bien différents. Alors dites moi, Njall Nanuq, qui êtes vous et pourquoi êtes vous ici? Si vous avez simplement reçu l'ordre de vous rendre dans cette auberge, alors vous êtes libre de partir. J'accepte uniquement des volontaires pour cette mission. Des volontaires qui sauront se montrer utiles dans le Grand Nord.

Le lossoth hochait doucement la tête en écoutant le Tribun. Il ne réfléchit que quelques secondes avant de répondre, après tout, la question était simple, la réponse allait donc être spontanée.


- Vous connaissez déjà mon nom. Quant au reste... Je ne suis pas un arnorien, vous l'aurez compris. Mon premier foyer se trouve au Nord de votre royaume, sur les rives de la Baie de Forochel. Je suis un lossoth. Si j'ai quitté les miens, c'est pour un voyage initiatique. L'Arnor et son armée m'ont accueillies et cela m'a permis d'apprendre de ce monde et de progresser dans tous les domaines. Jusqu'à il y a peu de temps, j'étais le garde personnel de Poppea d'Arnor. Celle-ci a pensée que mes talents de chasseurs et mon expérience dans le Nord pourraient vous servir. Je ne suis pas ambitieux. Je suis ici pour servir la couronne qui m'a prise sous son aile. Et bien sûr... Je dois avouer être friand d'aventure.


Le tribun ne perdit pas de temps et renchérit avec une dernier question, une sorte de dilemme, qui laissait le lossoth assez surpris tout d'abord. Pour lui, le groupe primait sur l'individu et les intérêts de son clan par exemple, la survie de celui-ci et sa pérennité pouvaient très bien impliquer sa mort. Chacun vivait pour faire vivre. Pour autant, le groupe n'était pas entendu comme une entité désincarnée, chaque membre de celui-ci faisait qu'il était, qu'il vivait, et n'étaient donc pas de simples serviteurs d'un intérêt général. Ils étaient le groupe. Et le servir, c'était aussi garantir la survie de ses membres. Mais ici l'approche était différente. D'abord car nous étions au Sud. Ensuite car ils étaient des soldats.


- L'intérêt général doit primer. Si aucune issue permettant d'éviter le sacrifice d'un homme pour aller au terme de la mission... alors je préfère en sauver mille plutôt qu'un. Nous savons tous que nous avons une chance de ne pas revenir de ce périple... c'est le prix à payer.


Une fois que tous les volontaires furent passés devant le regard inquisiteur de Forlong, celui-ci les rassemblait tous pour un dernier discours.


Le but de la mission leur fut alors révélé.


-Messieurs. Il y a quelques mois, un régiment de soldats du royaume a disparu sur les frontières du Rhûdaur et de l'Arthedain. Des hommes du Roi, comme chacun d'entre vous. Des hommes sans lesquels la sécurité du peuple ne peut être garantie...ma mission et celle de ceux qui me suivront est de les retrouver, morts ou vivants, et de rétablir la sécurité dans cette région. La sécurité est un bien grand mot, car je parle ici d'un des endroits les plus sauvages et dangereux de la Terre du Milieu. Nous devrons y faire face à des menaces auxquelles aucun entrainement ni expérience que vous possédez n'a pu vous préparer. La mort est véritable reine sur ces terres, impitoyable et soudaine. Seule une volonté de fer et une capacité à coopérer au sein du groupe nous permettra de survivre.

Le résumé qui était fait pouvait être à la fois terrifiant et excitant. Ils allaient donc devoir pister ce régiment porté disparu. Njall s'interrogeait déjà sur la nature de leur présence à la frontière, était-elle banale ? Cela cachait-il quelque chose ? Et comment un régiment entier avait-il pu disparaître ainsi ? Cette expédition promettait d'être intéressante.


« - Bien... On se voit à l'aube alors ? »
lança-t-il à Adaes en souriant avant d'aller réserver une chambre auprès de l'aubergiste. Il avait besoin de sommeil. La journée de demain serait longue.
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Forlong
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 3 Sep 2015 - 2:25
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* * *

La pâle lueur du crépuscule dessina la silhouette d'un cavalier telle une tâche d'encre sur la toile grise des murs de la cité...





 
Il inspira l'air encore frais après la nuit. Une autre heure passerait avant que les rayons du soleil estival dissipent le brouillard provenant du lac Evendim. Une autre heure...ils auront déjà quitté Annuminas depuis longtemps. Erwin, son fidèle cheval noir du Rohan s'ébroua et frappa du sabot sur les pavés, le bruit avalé et déformé par la brume.

Forlong caressa le cou de son cheval. Il sentait lui aussi la tension du départ imminent...Malgré la fatigue et le confort offert par un lit dans une bonne auberge, le Dunadan s'était levé en avance, et se servit lui-même dans la cuisine vide. Quelques tranches de viande et du pain que la femme du tavernier avait préparé la veille au soir, c'était du luxe en comparaison à ce qu'il avait connu lors de la campagne d'Assabia...

Le Tribun repensait à ce que ses recrues lui avaient dit la veille. Il avait posé une question difficile, à laquelle il n'y avait pas une seule bonne réponse, bien qu'il y en avait plusieurs mauvaises...Les choix qu'ils avaient fait lui permirent de mieux cerner les caractères des hommes qu'il devait prendre sous son commandement. Des hommes qui allaient dépendre sur lui, et sur qui il devait dépendre à son tour...Le savoir acquis lors de ces conversations pourrait un jour lui permettre de faire des choix cruciaux pour la réussite de la mission.

Davron le noble, Adaes le vétéran, Taness et N...Njall, les traqueurs...Il récitait les noms de ses recrues dans les pensées, conscient de l'impact que la mémoire d'un capitaine pouvait avoir sur le moral des troupes. Crowken, Njor...Elend..üril,Sharpe...Il recommença son exercice avec un soupir léger. Viendraient-ils tous?


Il tourna son regard vers l'Est, où l'horizon avait pris un teint orangé. La première partie du voyage serait relativement simple...Jusqu'à Fornost, ils ne craignaient rien. La route reliant les deux cités était sous la protection de la Vieille Garde et la Garde du Lac, deux formations d'élite qu'aucun bandit ni gobelin n'oserait défier ouvertement. Les alentours de Fornost étaient plus sauvages, mais Poppëa veillait sur ses terres avec une détermination qui ferait rougir plus d'un général expérimenté. C'est après que les vraies difficultés allaient commencer...il leur faudrait monter vers le Nord Est, sur les frontières du Rhûdaur où le régiment fut aperçu pour la dernière fois. A partir de cet endroit, ils ne pourraient compter que sur eux-mêmes...


Lorsque les premiers membres de l'expédition commencèrent à apparaître devant les écuries, ils purent voir leur capitaine à cheval, perdu dans ses pensées, le regard dirigé vers l'Est...

* * *

La première partie de leur voyage se déroula sans imprévus. Le capitaine imposa un rythme soutenu mais raisonnable, son but étant d'endurcir mais pas d'épuiser inutilement les hommes et les chevaux avant l'arrivée en Rhûdaur. Ceci-dit, dès le premier jour, il veilla à ce qu'une discipline de fer soit respectée. En territoire boisé, ils progressaient avec un éclaireur et une garde arrière. Un tour de garde était obligatoire chaque nuit, même lorsqu'ils dormaient près des grandes routes du royaume. Chaque activité potentiellement périlleuse, telle la chasse, devait se faire par groupe de deux au moins...Finalement, en ignorant a fatigue après une longue journée de cavalcade, Forlong demandait tous les soirs à Adaes de mener une petite session d'entrainement martial à laquelle ils participaient tous. Bien que le Tribun observait de plus près les moins expérimentés et les plus jeunes du groupe, il s'agissait aussi là d'un exercice de récupération visant à diminuer les courbatures après des longues heures en selle, et surtout d'habituer les guerriers à agir en groupe.

Toujours à l'écoute de ses hommes, le Tribun restait néanmoins quelque peu réservé. Il avait décidé qu'il ne pouvait pas se permettre d'effacer les limites imposées par la hiérarchie; pas lors d'une mission aussi dangereuse. Qui plus est, il ne voulait pas que son ressenti personnel soit un handicap dans la prise des décisions en cas de crise. Cela ne l'empêchait pas de discuter avec ses compagnons, participer aux tâches quotidiennes ni même parfois de rire, mais il gardait clairement en tête le fait qu'il n'était pas un d'eux...
* * *

Ce soir là, ils s'étaient arrêtés sur une minuscule colline auprès d'un ruisseau qui murmurait agréablement, promettant la perspective de poisson frais et d'une nuit reposante. L'endroit était loin d'être une forteresse, ceci-dit des vieux rochers formaient un petit espace protégé en partie du vent, parfait pour un campement.

Ils avaient quitté les territoires saufs depuis deux jours, et se trouvaient à présent dans un pays bien plus sauvage, à une journée de voyage de l'endroit où le régiment avait été aperçu pour la dernière fois. Les températures descendaient bien plus bas ici qu'à Annuminas. Forlong descendit de son cheval, se dégourdit les jambes et s'étira avec une grimace, puis dit:

-Deux volontaires pour aller chasser ou pêcher. Avec le reste on établit le campement: les trois tentes, un feu, vous savez tous quoi faire. Dès que c'est fait et que vous aurez eu l'occasion de boire un peu d'eau de ruisseau, nous passerons à l'entrainement. Adaes, j'aimerais bien que tu nous montres aujourd'hui comment éviter d'être blessé au combat. Les esquives, l'art de parer, ou simplement celui de lire le langage corporel de notre adversaire...Nous n'avons ni les moyens, ni le temps de nous occuper des blessés au cours de notre voyage. Les tours de garde cette nuit seront deux par deux: Adaes et Davron. Elendüril et Crowken. Taness et Njall. Sharpe et moi...

Lorsqu'ils finirent de s'entraîner, manger, et échanger quelques histoires et projets autour d'un feu e camp, la nuit était déjà tombée depuis plusieurs heures. Forlong partit s'allonger dans une des tentes. En s'enroulant dans une fine couverture, il s'endormit presque immédiatement, conscient du fait qu'il lui faudrait monter la garde dès l'aube.

* * *

Tout changea pendant la garde de Taness et de Njall. Il n'avait aucune idée de l'heure qu'il était lorsqu'un bruit le tira de son sommeil. A moitié conscient, Forlong regarda autour de lui. Ce qu'il vit le réveilla immédiatement, en lui glaçant le sang dans les veines. Torse nu, il attrapa son épée en la tirant du fourreau tout en se précipitant vers la sortie. La lame ancestrale brillait d'une flamme bleue dans la nuit...

HRP: Après la description de l'attaque, je vous invite donc à décrire votre expérience de la première étape du voyage, les conversations potentielles avec votre compagnon de garde ainsi que la réaction face aux événements troublants...Il n'y a pas d'ordre de posts à respecter pour ce tour de table. HRP


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Dernière édition par Forlong le Jeu 3 Sep 2015 - 22:20, édité 1 fois
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Evart Praven
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 3 Sep 2015 - 2:37
~ Gobelins de Gundabad~

Alors que le Soleil tombait, le chef gobelin se sentait de plus en plus hardi. Les orques n'étaient pas des créatures de jour mais, la nuit, ils étaient capables de tout. Monté sur son ouargue, Khagdum observait l'horizon. Depuis des semaines, sa petite troupe de maraudeurs faisait razzia sur razzia en détruisant tout ce qui lui passait sous la main. Ils avaient brûlé des fermes isolées, égorgé des petites bandes de réfugiés et détruit des petites installations comme de vieilles tours de garde abandonnées, des ponts...  Ils avaient même attaqué une petite caravane. Maintenant qu'ils voyaient la petite troupe d'hommes installer son campement, les gobelins étaient sûrs de les massacrer, pas tout de suite mais en pleine nuit. Alors que tous s'attendaient à finir la nuit tranquillement, Khagdum et ses hommes les anéantiraient dans une attaque surprise.

Pour le moment, il les observait de loin et préparait sa stratégie. Toujours les hommes avaient cru les gobelins fourbes mais idiots et brutaux. Depuis un certain temps, ils leur montraient que ce n'était pas le cas. Sous l'égide de son commandant, ils montraient désormais aux hommes que les orques formaient un peuple dangereux, intelligents et capable de les battre sur leur propre terrain... Malgré tout, l'orque ne partageait pas toutes les idées de son chef. S'il n'hésitait pas à dire qu'on leur avait volé leurs terres et qu'ils étaient tout aussi légitimes pour y habiter, Khagdum était plus cynique et il savait que les gobelins ne faisaient ça que pour une raison : le goût du sang. Cette nuit, il y goûterait. Il ramènerait la tête de chacun de ces guerriers devant son général et celui-ci le nommerait parmi sa garde rapprochée tant il serait impressionné...

Maintenant que la nuit était bien noire, ils allaient bientôt s'élancer. Depuis la fin de cet hiver interminable, Khagdum avait bien observé la tactique de son chef et il allait la reproduire à la perfection. D'abord, lui et son cavalier s'élancerait dans le camp pour fixer les hommes, les distraire et les prendre par surprise. Cela laisserait le temps aux gobelins à pieds d'avancer et de combattre … Enfin, si jamais il restait quelque chose à combattre. Son second lui avait bien dit qu'ils n'étaient pas assez mais le chef avait balayé l'argument. Certes les gobelins attaquaient le plus souvent à deux contre un voire plus. Cependant ils avaient l'effet de surprise pour eux et il était certain de pouvoir écraser cette vermine. Malgré tout il y avait du vrai dans tout ça et, pour prendre le plus de précautions, Khagdum avait envoyé un de ses meilleurs guerriers, petit mais discret et efficace, pour tuer leurs chefs. A la faveur du jour, ils avaient pu repérer que c'était bien le grand guerrier aux cheveux blancs qui commandait. A la faveur du soir, ils avaient pu repérer la tente dans laquelle il dormait. A la faveur de la nuit, leur chef serait égorgé pendant son sommeil et le camp serait en flamme …

Alors que la nuit sombre et noire planait sur les plaines du Rhudaur, Uzul s'approchait peu à peu du camp. Petit et frêle, il savait se faire discret et il avançait à pas de loups en se cachant derrière chaque rocher et buisson. Invisible aux yeux des sentinelles, il parvint jusqu'aux portes du camp. Heureusement pour lui, il n'y avait pas assez de gardes pour surveiller tout le temps chaque entrée. Se faufilant entre deux rondes, il atteignit aisément les tentes. Il avait déjà repéré la tente où dormait le capitaine de la troupe humaine. Ne voulant pas faire de bruit, il comptait bien passer par l'entrée « normale » de la tente. Tout  à coup, un bruit retentit. Il lui fallait faire vite et tuer le capitaine humain avant que tout le monde ne se réveille. Son diable de chef avait chargé trop tôt ! Alors qu'il s'apprêtait à entrer, le fameux capitaine aux cheveux blancs sortit, à moitié nu, de la tente. Faisant deux pas en arrière tellement il était étonné, Uzul sauta tout à coup sur lui.

Tandis que son petit assassin était déjà sensé avoir fini sa besogne -il en était convaincu mais il était bien impossible d'en être sûr-, Khagdum chargea sur son ouargue accompagné de l'autre monteur. Il leur fallait arriver au plus vite dans le camp ennemi pour y semer la confusion, tuer le plus d'hommes avant qu'ils ne prennent les armes et s'organisent et, enfin, laisser le temps aux gobelins à pied de venir. S'estimant à assez bonne distance, les deux monteurs de ouargues chargèrent mais c'était sans compter sur la vigilance des sentinelles. Ils n'étaient même pas à deux cent pas du camp que l'alerte était donné. Cependant tout n'était pas gagné pour les hommes, loin de là, il leur faudrait un peu de temps pour s'armer, s'organiser et préparer leur défense. Si les ouargues parvenaient à rentrer dans le camp, ce serait probablement un désastre pour l'expédition et la promesse d'un sacré bazar... Décidément, le lossoth et le chasseur borgne étaient bien seuls face à eux.

Pendant les deux sentinelles étaient aux prises avec les terribles bêtes des orques, la défense s'organisa relativement rapidement. C'était bien la chance de cette expédition que d'être composée de soldats parmi les meilleurs du Royaume qui connaissaient leur devoir et savaient que faire. Le fameux bretteur et baron Adaes Thiemond menait les hommes face au groupe principal de gobelins qui leur arrivait en face. Ils étaient une dizaine, peut-être plus. Parmi eux, il y avait un grand uruk qui devait faire près de deux mètres. Avec une poitrine de taureau, des bras comme des cuisses et des cuisses comme des troncs d'arbre, il portait une vieille cote de maille rapiécée et en mauvais état mais, aussi, une lourde hache naine. C'était probablement le trophée d'un précédent combat et le fait qu'il ait battu un nain était sans conteste un gage de sa compétence. S'ils voulaient espérer résister à cet assaut frontal, il était donc absolument nécessaire que le Baron de Grise-Isle parvienne à battre ce dangereux guerrier.

En parallèle à cet assaut frontal, un petit groupe avec quelques archers s'était placé au nord du camp sur un petit promontoire à peu près aussi haut que le campement mais qui n'était pas, lui, protégé par les rochers. Bien que la position fut précaire, ils représentaient une menace particulièrement vive. De là, ils pouvaient certainement tirer sur le camp et les traits, même lâchés à l'aveugle, pouvaient facilement blesser les hommes et désorganiser la défense. Face à cette menace, il fut demandé à Nroc et Davron de les éliminer. Ce ne serait probablement pas facile car il leur faudrait attaquer à découvert mais nul doute que, ensemble et synchronisés, ils seraient capables d'éliminer ce petit groupe de tireurs.

Les ordres étant ventilés à tout va, Elenduril se retrouva à surveiller un autre accès au camp. Situé le plus au sud, il était bordé par un petit ruisseau et ne devrait pas être bien difficile à défendre bien que l'accès entre les deux rochers fut assez large. Se préparant à un combat héroïque digne des meilleurs récits de chevalerie, le guerrier allait être profondément déçu parce qu'aucun ennemi ne voulait pointer le bout de son nez ici... Fallait-il continuer à surveiller un accès sans intérêt ou aller aider ses collègues qui risquaient d'être en difficulté ?

L'idée de ce petit événement est de ne pas faire plus de deux tours de posts donc n'hésitez pas à avancer correctement dans vos posts ! Ça ne doit pas durer comme mini-évent ^^
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Adaes Thiemond
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Sur les traces du régiment disparu EmptyLun 7 Sep 2015 - 21:50
La situation n'était pas évidente, le maître d'arme en avait conscience, visiblement le groupe partirait le lendemain, au plus tôt. Pour une expédition dans le lointain nord. Après avoir salué les membres de l'équipe et répondit affirmativement à son compagnon d'arme au sujet de la prochaine voit où ils se verront. Néanmoins le maître d’arme rentra pour sa part en son ancienne demeure dans la cité, faisant rapidement ses bagages avant le grand départ, donnant également à son bras droit les informations sur son départ.

L'ancien maître d'arme se changea rapidement, prenant une tenue ressemblant à son ancienne armure matelassée, quelques affaires chaudes et un vieux couteau à dépecer. Il ressemblait plus à celui qu'il était avant qu'au noble de confiance du royaume d'Arnor qu'il était aujourd'hui, pourtant un sourire se dessina sur son visage lorsqu'il eut finit de se préparer, cela lui rappelait quelques événements heureux, et puis on a toujours moins de mal à se mouvoir que dans une armure de plate.

Arme à la ceinture le Baron d'Isle-Grise rejoignit le groupe, la compagnie plutôt de soldats sur le départ. Il monta sur son cheval, fixant quelques instants le ciel, il espérait malgré tout le revoir. Malgré la loyauté et le courage qu'on lui prêtait parfois le vieil homme tenait encore à sa vie, maintenant qu'il avait obtenu son fief, sa famille et ses amis il espérait bien en profiter encore quelque temps, après quelques secondes à fixer le ciel le baron replanta son attention dans celle du Capitaine de l'expédition, la route serait longue et il valait mieux éviter de se laisser distraire.

La première partie du voyage sembla calme, comme reposante lorsqu'ils pensaient au fardeau qui leur incombait, à la lourdeur de la tâche et au danger qu'elle représente pour chaque membre de la compagnie ici présente. Au final les moments de calmes que certains détestent tant sont ici ceux qui manqueront sans doute plus tard. Ceux qu'ils voudront avoir une fois que le Nord aura révéler le mal qui sommeille en lui. Chassant les pensées obscures de sa pensée le maître d'arme profita du quotidien calme tant qu'il pouvait, bien que le tribun laissait une vigilance de fer et un calme à toute épreuve dans ce groupe, malgré la relative sécurité de leur emplacement.

Le Baron faisait de nouveau office de maître d'armes, au final cela lui arrachait un petit sourire d'offrir à des recrues ses connaissances, de voir le talent se développer chez les jeunes hommes qu'il avait en face de lui, le temps lui avait donné de quoi instruire, et son caractère la volonté de le faire. Le Capitaine lui ne semblait pas se mêler trop au groupe, restant bien souvent à l'écart et prenant à cœur son rôle de chef, marquant le trait dans la hiérarchie qui était présent ici. Initiative louable, bien que parfois peut-être de trop pour le maître d'arme, imposer aux jeunes hommes une discipline et une habitude était important, mais laisser leur moral en haut également autant que possible, car nul doute que le Rhudaur le mettrait à rude épreuve.

Les terres elles-même semblaient plus dangereuse que les lames du Sud ici, l'ambiance n'était pas la même et le maître d'arme le ressentait, plus alerte, plus calme et plus distant que d'habitude il surveillait tant qu'il pouvait, le danger était tout autour du groupe de soldats. Il n'y avait plus qu'une journée de voyage avant d'arriver au même point que le régiment, deux jours seulement après avoir quitté les territoires surveillés... Si proche.

Le soir le campement se monta, sous l'autorité du tribun qui distribua les ordres rapidement, deux collecteurs et le reste pour monter le camp. Le Baron se joignit au groupe pour monter le camp, après avoir mémorisé le fait que le tribun avait en tête un entraînement sur l'art de la parade et de l'esquive pour ce soir, il enchaîna avec les tours de garde, Adaes et Davron en premier. L'ancien maître d'arme acquiesça, une fois que l'heure fut venue il donna sa leçon.


« Lorsque vous affrontez un adversaire, le premier objectif que vous devez avoir n'est pas de toucher, mais de ne pas être touché. Si vous êtes touché vous ne pourrez pas contrer, si vous contrer vous pourrez attaque. L'essentiel d'un combat à l'arme tourne autour de la manière de réagir à l'attaque d'un adversaire de de contre-attaquer, la partie la plus importante pour attaquer est de se placer dans la bonne position. Pour cela il vous faudra choisir entre l'esquive ou la parade, deux composantes essentielles d'un duel, ou du combat en général. Chacun trouvera avec le temps la manière qu'il préfère d'user de son arme, aujourd'hui je vais vous donner un aperçu de ce que vous pouvez en faire. »


Le cours se passa, les armes sifflaient et les exercices s'enchaînaient. Lorsque les hommes s'entraînent ils ne pensent pas au danger qui peut survenir, ils se concentrent pour faire au mieux. C'est ce qu'il faut lors d'un combat, le Baron les enviaient sur ce point, lui restait alerte, craignant ce qui se cachaient derrière les buissons du Rhudaur. Puis vint la nuit, les tours de garde. Tandis que tous allaient se coucher Adaes et le jeune noble du groupe restaient éveillés, montant la garde. Comme pour passer le temps le maître d'arme prit la parole.


« Alors Davron, que pense-tu donc de cette escapade, pas trop calme j'espère ? Calme... Au final c'est relativement agréable en un sens et terrifiant dans un autre, ni bruit, ni mouvement, comme si tout se cachait ici pourtant il n'y a rien visiblement, si ce n'est quelques animaux vivant leur vie. C'est ta première fois dans ce genre d'expédition n'est-ce pas ? »

Un peu blagueur sur le début de sa phrase le Baron retira rapidement cet air, semblant se perdre quelques secondes dans ses pensées, se plongeant un peu dans son inquiétude et ses interrogations sur le régiment perdu avant de commenter un peu la forêt. Il termina ses paroles sur une question sur un ton calme, camouflant l'inquiétude d'avoir à ses côtés un jeune homme manquant d'expérience. Non pas qu'il craignait d'avoir à en souffrir, mais plutôt de voir un homme encore jeune mourir dans une expédition aussi dangereuse.

Le temps passa et le tour de garde changea. Adaes et Davron allèrent réveiller les suivants dans l'ordre des tours de garde. Le Maître d'Arme se posa sur son couchage, posa son arme sur le côté et s'enroula dans sa cape de fourrure pour lui tenir chaud, comme dans une couverture, voilà une raison de plus d'avoir prit ce genre de tenue pour l'ancien maître d'arme. Si il resta quelques minutes éveillé, à penser il finit par se laisser aller dans le sommeil, pour être réveillé par un bruit anormal quelques heures plus tard.

L'Alerte ! Le maître d'arme se leva en catastrophe, laissant derrière lui sa cape et attrapant le manche de son arme qu'il dégaina dans la foulée. Sortant de sa tente Adaes jeta un rapide coup d’œil, les deux gardes étaient au prise avec des Warg, le Capitaine avec un Gobelin et les hommes se levaient à peine. Sans perdre un instant le Baron prit l'initiative de rassembler les soldats pour faire face à la horde qui leur arrivait dessus.


« En ligne ! En ligne ! En ligne face aux gobelins ! »

Après ces quelques mots et en pointant du doigt l'endroit où il voulait voir se former la ligne le maître d'arme s'y rendit. Se positionnant en posture défensive il prit à deux mains son arme et une profonde inspiration en fixant la dizaine de créatures qui leur arrivait dessus. Voici donc ce qui se cache dans les buissons du Rhudaur, et si il y en avait d'autres ? Le choc arriva, arme à la main le bretteur arrêta une première lame qui lui fondait dessus, puis une seconde.

Le mouvement révéla un grand danger, un Uruk des plus impressionant arriva, armé d'une lourde hache il lança son arme sur le Baron, d'un pas de côté le Baron esquiva l'attaque, puis contre-attaqua. La créature dévia l'attaque d'un coup de pommeau, puis renvoya sa hache sur le maître d'arme. N'ayant pas le temps d'esquiver Adaes plaça son arme devant lui, encaissant le choc qui le fit reculer de plus pas. Une flèche vint se planter au sol devant lui, attirant son attention. Il tourna la tête et vit quelques archers plus loin, en hauteur.


« Davron, Nroc, les archers ! Elenduril, surveilles l'autre accès au campement, préviens nous en cas d'arrivée ! »


Le Baron pointa du doigt les archers, puis un autre accès au campement, si jamais ils venaient à être prit à revers la situation pourrait s'avérer des plus dramatiques. Après quelques secondes le combat reprit, juste le temps que l'orque arriva au contact. Envoya sa hache vers le sol il fendit en deux une buche restant là tandis que le noble se poussa et enchaîna sur un rapide coup du tranchant au niveau de l'articulation de la jambe de l'orque, laissant une plaie béante sur la jambe de la créature et un bruit de douleur venir de celle-ci.

C'était loin d'être assez pour stopper la créature pourtant, d'un geste elle envoya son manche vers la tête du Baron qui ne put se préparer à temps, encaissant le coup qui l'envoya au sol un mètre plus loin, laissant un filet de sang sortir de la lèvre du Baron. Ce dernier se redressa immédiatement, roulant sur le côté pour éviter d'être une cible facile. Dans son dos l'orque s'apprêtait à abattre sa hache sur le vieux guerrier. D'un coup d’œil Adaes décida de sa riposte, tout en se tournant il envoya sa lame de toutes ses forces dans la hache, la déviant pour la voir heurter le sol.

Poussant un hurlement le Baron renvoya son arme dans l'autre sens, traversant le flanc de la créature sur plusieurs centimètres, arrachant chaire, sang et cri au gobelin qui continua de enrager après l'attaque du maître d'arme. Le pommeau de la hache vola vers le ventre du guerrier, d'un rapide mouvement du poignet Adaes frôla l'arme, pivotant sur le côté tandis que le manche de l'arme naine le frôlait. Il effectua une rotation et, en fin de mouvement, envoya sa lame vers la tête du gobelin blessé. Sans un instant d'hésitation il percuta la tête de la créature qui fut tranchée à l'impact, tombant au sol un peu plus loin suivit de près du cadavre de la créature.


« Tenez la position, restez en place ! »


Il renvoya quelques ordres aux hommes derrière lui, n'ayant pas réellement le temps de regarder la situation des autres il para la lame d'un gobelin autour de lui, le repoussant avant d'envoyer son estoc dans l'estomac de l'orque qui tomba au sol. Retournant au niveau de la ligne le maître faisait signe de la main au reste des hommes de faire la ligne à ses côtés pour repousser les orques restant.
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Lithildren Valbeön
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Sur les traces du régiment disparu EmptyVen 11 Sep 2015 - 20:20
Taness était sceptique sur le voyage. Cependant, il était plus ou moins ravi de faire parti de l'expédition. Il ne put dormir de la nuit, et s'il s'endormit, ce fut seulement assez tard. L'agitation troublait le chasseur borgne. Tout cela lui rappelait ses années de service militaire, ses erreurs du passé et plus simplement, la vie de soldat. Les ordres, les cris, la précipitation, les armes... Tout cela lui faisait tourner la tête, et il dût se faire violence avant de parvenir à s'allonger et tenter de dormir. La nuit était fraîche, mais son corps produisait un haut taux de sueur, collant les draps fins à sa peau mate. Serait-ce de l'anxiété ? Non, impossible, Taness Oeil-Vif ne connait pas l'anxiété, la peur, la crainte. Ce sont ses proies qui le craignent, pas lui. L'arrogance d'une telle pensée, d'une telle confiance en lui, Taness ignorait que ses fondements allaient bientôt s'effondrer. La nuit parut donc atrocement longue, chaude et froide, et le peu qu'il dormit, Taness fit des cauchemards, ses Chimères revinrent le hanter, et des douleurs auparavant disparues refirent surface.

Mais la matin arriva bientôt, presque trop tard lorsqu'il était éveillé, et trop tôt lorsqu'il fut endormi. L'ancien soldat se leva péniblement, courbaturé de tout les membres, ceux-ci tremblant sous un simple effort. Il mit un moment avant de parvenir à se lever, à marcher et à s'habiller. Il entendit du bruit, d'autres étaient levés. En ouvrant la porte, il vit le jeune Davron sortir. Ce gamin allait perdre la vie bien assez tôt, comment un gamin pensait-il tenir plus d'une semaine ? Taness réprima un grognement arrogant emplit de mépris envers le jeune garçon, puis il descendit. Le repas qu'il prit fut copieux, bien que la longue nuit lui ait coupé l'appétit. Mais il ignorait dans combien de temps ils pourraient se sustenter, alors il prit ses précautions et prit un repas qui manqua de lui peser sur l'estomac. Le chasseur borgne rejoignit ensuite son cheval aux écuries. Il vit Forlong, assis sur son cheval. Son air noble contredisait son apparence de rôdeur, et Taness reconnut à contrecoeur en lui que l'homme avait une présence et une force émanant de lui qu'il jalousait. Il aurait aimé avoir cette allure, donner cette impression de noblesse et puissance juste en un regard même lointain. Le soleil découpait la silhouette du cavalier, le faisant ressembler à un des Neufs dont on raconte l'apparence dans les livres, ou les contes pour enfants que les parents racontent à leurs enfants. Ce genre d'image qui fait peur, mais qui donne aussi une impression de puissance.

Le chasseur fut chassé de ses pensées par un mouvement. Il vit Adaes Thiemond, Njall et Nroc s'avançant devant lui. Taness grogna doucement et rejoignit les cavaliers. La troupe sous le commandement du Capitaine - mot que Taness avait un mal fou à prononcer - était à peine plus d'une dizaine, et tous d'âges et de conditions différents. Des jeunes, des à peu plus âgés que lui, des nobles ou de simples soldats. Taness était tout de même étonné de voir cela, il ne pensait pas que cela serait possible. Une nouvelle fois, du respect passa en lui et le dégoûta. Mais il mit de côté ses sentiments et se mit en selle pour suivre le groupe.

###
Les journées se succédaient, identiques les unes aux autres. Ils n'étaient pas beaucoup d'archers, et il était le seul chasseur et excellent archer de la troupe. Il participait donc à la corvée de chasse, chaque fois avec un autre homme. Une pensée lui venait chaque fois : il n'y avait pas de femmes dans la troupe. Trop faibles pour participer, pas assez nombreuses à être assez braves, ou juste un sexisme refusant les femmes dans ce genre de périples ? Il ne le savait pas et cela le peinait, Taness aimait les femmes, leur corps gracieux, leur voix, et surtout leurs aptitudes au lit. Il se souvenait avec délice l'adultère qu'il avait fait faire à cette jeune catin arnorienne. Il en ricanait de délectation, se souvenant qu'il n'avait pas senti le corps chaud et frémissant, réclamant ses soins, d'une femme depuis bien longtemps.

La chasse se déroulait donc le soir, alors que les autres montaient le campement, cherchaient du bois pour le feu, allumaient le feu. Taness et l'autre venant avec lui traquaient des proies conséquentes, mais aussi de plus petits êtres. Les proies style lapins et autres animaux de la même taille pouvaient se conserver au moins jusqu'au lendemain matin ou midi sans trop de difficultés - si le soir ils étaient enterrés afin d'être gardés au frais. Néanmoins, il fallait un gibier bien plus gros comme des cerfs, chevreuils ou daims pour la troupe chaque soir. Taness et son compagnon chassait parfois pendant plus d'une heure, maximum deux s'ils ne trouvaient rien. Ils revenaient généralement avec un demi-dizaine de lapins, lièvres, ou faisans et demandaient de l'aide pour un gibier plus costaud.

Les repas se faisaient dans le silence, parfois l'un de la troupe chantait une chanson, jouait un air? Parfois, la discussion s'éternisait, et de l'humour était à l'oeuvre. Taness était souvent loin des autres, dans son coin. Lui, se mêler à ces imbéciles ? Jamais. Ils riaient, mangeaient, chantaient, mais lui n'avait le coeur qu'à la gloire et la reconnaissance s'il revenait de ce périlleux voyage. De femmes où qu'il aille, des gens parlant de lui comme presque un héros... Il voulait cela, le souhaitait et le jalousait à ceux qui possédaient ce bien qui le brûlait de l'intérieur. Pour se rassurer, il repassa en mémoire la scène d'adultère et s'en trouva délicieusement ravi, et même excité, mais malheureusement énervé de ne pas pouvoir assouvir ses envies bestiales.

###
La journée avait été longue. Son cheval était fatigué, mais tenait le coup. Le Tribun tenait un rythme soutenu mais raisonnable, et cela convenait au chasseur borgne. Le soir vint assez rapidement. Taness sentait un air plus lourd que d'ordinaire, mais n'en tint pas compte. Le temps avait changé, l'air était un peu plus chargé. Des nuages menaçaient l'horizon d'un orage, mais la troupe en était préservé pour le moment. Et heureusement, sinon la chasse aurait été difficile. Taness n'assistait que très peu aux cours d'Adaes, occupé à chasser et toujours à fuir cet instant détestable. Cependant, il prenait tout de même note des conseils du Baron, car le chasseur savait qu'avec son poignard, il n'irait pas loin du tout. Il était un chasseur, un archer, et n'avait rien pour se battre au corps-à-corps.

La nuit était là. Le repas avait été prit, et tandis qu'Adaes terminait son tour, Taness et Njall furent réveillés. Le chasseur avait son arc avec lui avec ses flèches, assis sur une pierre près de l'entrée du camp. Njall était adossé contre un troc d'arbre, bras croisés. Le chasseur ne souhaitait pas parler plus que ça, mais le silence le gênait. Il scrutait l'obscurité malgré son oeil invalide.

- Personne ne sait grand-chose sur Taness le Borgne, n'est-ce pas ?

La question brisa le silence comme une épée qui se brise. Le chasseur ne répondit pas immédiatement, laissant la question en suspend dans l'air.

- Ma vie n'est que peu d'importance, et je ne souhaite pas m'étendre plus longtemps sur le su...-

Un bruit brisa de nouveau le silence, mais lourd, pesant et étrange. Taness bondit sur ses pieds et put apercevoir Forlong torse nu, un gobelin petit et courbé - en plus d'être profondément laid - se jeta sur lui. Taness scruta l'obscurité et il lança l'alerte. Presque immédiatement, Adaes bondit hors de sa tente tandis qu'un Ouarg se jetait sur les deux sentinelles. Taness prit son arc et une flèche d'un geste rapide. Alors qu'un elfe aurait déjà crevé l'oeil d'un Ouarg, Taness lâcha un peu trop tardivement la flèche. Celle-ci perça le mince espace entre l'épaule et la gorge, restant fichée dans la chaire, et le Ouarg, qui avait sauté au même instant, retomba au sol derrière le roc avec Taness sous sons poids. Le chasseur lâcha son arc et eut le réflexe de prendre sa dague alors que Njall se battait contre le Gobelin. Lui, le chasseur, se retrouvait avec un Ouarg blessé mais vivant sur lui, bavant du sang au milieu de sa rage. Le sang coulait sur Taness, que la peur envahissait. Allait-il mourir si tôt, si vite, sans gloire ? Le chasseur prit sa dague et alors que le Ouarg s'apprêtait à le décapiter d'un coup de crocs, Taness lui planta la dague dans un oeil. Le Ouarg se redressa difficilement, mais rapidement, donnant douloureusement une bouffée d'air violente au borgne. Taness resta au sol, mais il roula afin de se fondre dans le noir, près d'un buisson. Il n'avait rien de cassé, mais une vive douleur le lançait dans le dos, dû à la rencontre brutale avec le sol, sous le Ouarg. Le chasseur chercha des yeux son arc. Celui-ci se trouvait près d'un cadavre de Ouarg - SON Ouarg - que Njall avait réussit à tuer facilement après le Gobelin. Le chasseur se redressa et prit vivement son arc et une flèche.

La situation était peu avantageuse pour la troupe. La troupe suivait les ordres et consignes d'Adaes, qui criait sous le boucan des Gobelins. Des cadavres jonchaient le sol, et déjà un ou deux, peut-être plus des hommes de la troupe était décédé. Taness décocha une flèche qui perça la tempe d'un Gobelin attaquant Davron et Nroc à revers. L'un des deux - le chasseur n'aurait su dire lequel - le remercia d'un regard avant de reprendre le combat. Adaes donna un ordre que Taness ne comprit pas, mais il vit Elendüril se diriger vers une autre entrée du camp. Le chasseur, aussi discret qu'il le pouvait, tenta de se diriger vers le guerrier arnorien. Un gobelin vit sa manoeuvre et vint l'attendre au tournant. Taness fut surpris et se prit un coup de pommeau dans le ventre, ce qui lui coupa le souffle et lui força à tomber à genoux. En redressant un peu la tête, Taness vit sa vie défiler devant ses yeux. Le gobelin allait le décapiter, et le fait qu'il soit plus loin des autres le faisait prendre son temps. mais c'était avant qu'une lame ne lui transperce le ventre : Elendüril avait quitté son poste pour venir aider Taness. Le guerrier aida le chasseur à se relever.

- Je suis d'une plus grande utilité de loin, alors va aider les autres. Je me charge de cette entrée-là.

Enfin content de pouvoir aider ses camarades, Elendüril n'hésita pas et laissa Taness se charger de son petit coin. L'endroit était calme, propice. De plus, un peu caché, Taness put lancer quelques flèches pour aider les autres.
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Mardil
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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 13 Sep 2015 - 16:09
Sur les traces du régiment disparu Davron10


Les journées passaient et se ressemblaient. Elles consistaient avant tout en une longue chevauchée de l’aube jusqu’au crépuscule. Ils avançaient rapidement mais calmement, les terres qu’ils traversaient étant parfaitement sécurisées. Davron faisait de son mieux pour ménager son cheval et pour se ménager lui. Malgré tout, les premiers jours, il se couchait le dos douloureux et courbaturé de partout.

Cependant, cela ne dura guère. Il pouvait sentir son corps s’adapter au rythme du voyage petit à petit. Les leçons qu’il recevait d’Adaes y étaient pour beaucoup. Davron pensait avoir eu des maîtres d’armes compétents, sur les terres de son père d’abord puis au sein de l’armée, mais aucun n’arrivait à la cheville du baron. Le jeune homme n’était pas un débutant mais il ne pouvait pas non plus se considérer comme un soldat accompli. Il suivait donc religieusement les leçons du baron et y prenait même grand plaisir.

Ce dernier semblait également apprécier cette opportunité d’exercer à nouveau son ancien métier. Les élèves étaient tous appliqués et Davron savait qu’il progressait rapidement. Il avait toujours été bon bretteur (à défaut d’être un bon archer) mais il avait surtout la particularité d’apprendre vite. Au contact d’un homme du talent d’Adaes, il espérait apprendre beaucoup.

Comme à son habitude, il s’intégra rapidement à la petite troupe. Il n’était pas vraiment un joyeux drille mais son honnêteté eût tôt fait de le faire apprécier des autres. Il passa de longues heures à discuter avec Nroc et Elendüril. Seul Taness lui lançait parfois des regards méprisants mais il se comportait ainsi avec la plupart des membres de l’expédition et Davron préférait l’ignorer.

Ils finirent par pénétrer dans une région plus sauvage et Davron, bien que séduit par le paysage à la fois rude et fragile, se sentit tout de suite moins en sécurité. Alors qu’il avait dormi profondément depuis le début de l’expédition, le sommeil semblait lui faire défaut désormais. Il avait un mauvais pressentiment, comme si quelque chose ou quelqu’un les observait mais il se dit qu’il était seulement paranoïaque. Il lui faudrait sûrement un peu plus de temps pour s’habituer à ce saut dans l’inconnu.

Il savait qu’ils approchaient de l’endroit où le régiment avait disparu. Allaient-ils devoir faire face aux mêmes périls qui s’étaient abattus sur ces soldats ? Toutes sortes de légendes couraient sur cette terre autrefois demeure d’un puissant sorcier maléfique. Davron pensait à Crowken, l’étrange chasseur d’esprits qui les accompagnait. Taciturne semblait être un mot trop faible pour le décrire. Cependant, le jeune homme ne pouvait se défaire du sentiment que, d’eux tous, il était peut-être le seul qui savait un tant soit peu à quoi s’attendre.

Cette nuit-là, Forlong décida de monter le camp sur une petite colline, qui leur fournirait un abri quelque peu précaire contre le vent glacial qui venait du nord. Si la température était agréable pendant la journée, il en était autrement la nuit, en particulier lorsque le vent venait du nord. Davron était heureux d’être bien couvert car il avait le sentiment qu’il risquait de faire bien plus froid au fur et à mesure qu’ils progresseraient vers les régions septentrionales.

Le tribun le nomma pour le premier tout de garde en compagnie d’Adaes et Davron en fût ravi. Il avait du mal à s’endormir donc il préférait être de garde plus tôt et non au plus profond de la nuit, lorsqu’il aurait enfin réussi à trouver le sommeil. De plus, il trouvait la compagnie du baron agréable, bien qu’ils n’aient pas eu l’occasion de beaucoup discuter jusqu’alors.

La première partie de leur tour s’effectua dans le silence, chacun des deux hommes semblant plongé dans ses propres pensées. Davron s’interrogeait, une fois de plus, sur les choix qu’il avait fait auparavant et sur comment il pouvait faire afin de ne pas réitérer les mêmes erreurs. Quelque part, au cours de ces trois dernières années, ses priorités avaient changé. Il n’était plus tant intéressé par réclamer vengeance (et son héritage) que par obtenir le pardon de son père. Le ressentiment qu’il éprouvait était toujours vivace mais il ne pouvait se définir uniquement de cette façon. Il désirait des réponses (et des excuses également) mais il voulait surtout combler le fossé qui s’était creusé entre son géniteur et lui.

Les paroles d’Adaes le ramenèrent à la réalité. Le ton utilisé était badin mais renvoya Davron à ses craintes. En effet, tout était trop calme et le sentiment d’être observé ne s’était pas démenti, bien au contraire. Cependant Adaes était à moitié sérieux et le jeune noble comprît qu’il n’était pas le seul à imaginer qu’on puisse les surveiller. Qui pouvait bien être ce « on », en revanche, il n’en avait pas la moindre idée.

- C’est peut-être même trop calme en effet.

Il marqua une pause. Son inquiétude devait transparaître dans son attitude mais il tenta de réprimer ses sombres pressentiments.

- C’est, en effet, la première fois que je prends part à ce genre d’expédition. Jusqu’alors, je m’occupais plus de la sécurité dans les cités et quelquefois des patrouilles sur les frontières est mais je ne me suis jamais rendu dans le nord.

Il aurait voulu ajouter quelque chose mais il ne voyait que dire de plus. Ils restèrent donc en silence, surveillant les abords du camp, tentant d’apercevoir quoi que ce soit dans la nuit noire mais pas un bruit sortant de l’ordinaire n’attira leur attention. Ils finirent donc par aller se coucher et, une fois de plus, une bonne heure s’écoula avant que le jeune homme ne trouvât enfin le sommeil.

Il fût réveillé en sursaut par les cris. Il ne lui fallut qu’une demi-seconde pour émerger de son court et léger sommeil et comprendre qu’ils étaient attaqués. Il ne perdit pas de temps et s’empara de son épée. Il passa sa cotte de maille directement sur sa peau nue et sortit afin de voir ce qui se passait. Lorsqu’il vît que les ennemis qu’ils devaient affronter n’étaient autres que des gobelins, son sang ne fît qu’un tour dans ses veines. Il se souvenait trop bien de la seule autre fois où il avait dû combattre ces créatures répugnantes.

Alors qu’il se dirigeait vers Adaes, ce dernier lui ordonna, ainsi qu’à Nroc, de s’occuper d’un petit groupe d’archers gobelins qui les canardaient depuis le sommet d’une sorte de  colline toute proche. Nroc et lui commencèrent à dévaler la colline tâchant de ne pas se faire remarquer mais ils ne virent pas le gobelin qui tenta de les prendre à revers. Heureusement Taness méritait bien son surnom et son œil expert ne manqua pas sa cible. Davron lui adressa un bref hochement de tête en guise de remerciements. Il n’appréciait peut-être pas l’homme mais il venait de leur sauver la vie.

C’était à eux de jouer maintenant. Trois gobelins se tenaient au sommet de la colline, sans aucune protection mais continuant à tirer régulièrement. Il fallait à tout prix éliminer cette menace. Davron fît un signe de tête à son coéquipier et ils contournèrent la base de la colline, Nroc vers la gauche et lui-même vers la droite. Trop concentrés sur la bataille au loin, leurs ennemis ne les avaient pas remarqué mais le plus dur rester à faire. Ils ne pouvaient compter que sur l’élément de surprise mais ils seraient totalement à découvert dès qu’ils commenceraient l’ascension de la colline.

Ils s’élancèrent en même temps mais furent repérés à mi-chemin. Aussitôt les gobelins les prirent pour cible mais les deux jeunes hommes continuèrent à avancer sans se soucier des flèches volant dans leur direction. Ces dernières ne les frôlèrent même pas, les gobelins ayant été surpris par leur mouvement et n’ayant pas pris la peine d’ajuster correctement leurs tirs. Ils furent sur eux avant qu’ils ne puissent tirer de nouveaux et leurs adversaires abandonnèrent leurs arcs pour s’emparer de leurs épées.

Deux d’entre eux se jetèrent sur Nroc et le dernier fît face à Davron. Le jeune noble évita la première attaque de la créature sanguinaire et riposta aussi sec. Il n’avait pas oublié les paroles d’Adaes. Parer, contre-attaquer et bien se positionner afin de trouver une ouverture. Celle-ci arriva plus tôt que prévue et sa lame trancha net la gorge sans protection du gobelin qui s’écroula sur le sol dans un geyser de sang noir.

Davron se précipita aussitôt au secours de son compatriote qui était en difficulté face aux deux autres gobelins. A vrai dire, tout fût terminé très vite. Il planta son épée dans la nuque d’un gobelin alors que Nroc décapitait le deuxième. La victoire fût cependant de courte durée car Nroc s’écroula sur le sol, une main plaquée contre son flanc droit.

Davron s’agenouilla à ses côtés et vit la lacération qui courait de la hanche jusqu’en bas des côtes du jeune homme. Ce dernier ne portait aucune armure, dans la précipitation qui avait été la leur lorsque l’alerte avait été donnée. La blessure était profonde et Davron appuya dessus du mieux qu’il pouvait pour contenir le saignement mais Nroc avait besoin de soins le plus vite possible. Malheureusement le jeune noble ne pouvait pas faire grand chose à part gagner du temps en attendant de l’aide. S’il quittait le chevet de son compagnon, celui-ci se viderait de son sang en quelques minutes.

- Tiens bon. Les autres vont venir nous aider.

Davron aurait voulu être sûr de cela mais il en doutait fortement. Pour recevoir de l’aide, il aurait déjà fallu que les autres viennent à bout des gobelins qui continuaient à les attaquer. Que devait-il faire ? Sacrifier Nroc pour venir en aide à ses compagnons ou veiller le jeune soldat et laisser les autres face aux gobelins ?
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Sur les traces du régiment disparu EmptyMar 15 Sep 2015 - 20:02
Elendüril arriva en retard de sa recherche du vieil animal de la veuve Mirceline. Le lieutenant avait reçu la visite des messagers pour le recrutement pour une mission, il y envoya  sa jeune recrue. Ce fut pourquoi en punition, il fut envoyé à Annùminas où un gradé cherchait à se constituer un contingent dans le but d’effectuer une mission préilleuse. Le jeune rôdeur accepta la sentence sans rechigner. Il n’eut pas le temps de défaire ses affaires qu’il partit aussitôt à Fornost, avec un rouleau contenant l’ordre de son supérieur afin de pouvoir réquisitionner un cheval afin de rallier la capitale le plus vite possible. Il arriva rapidement à Fornost, il alla voir le capitaine et lui montra son rouleaux, il prit un destrier et prit la direction d’Annùminas.

Bien qu’habitué à vivre à Fornost, le jeune dunadan trouva que la ville était immense au point de lui faire passer Fornost pour un gros village. Il trouva avec un peu de difficulté la fameuse auberge mais il y parvint avec l’aide de quelques passants. Il descendit de son cheval avant de pénétrer dans l’écurie, il tomba sur un jeune commis de l’aubergiste qui lui proposa de le mettre dans un box de s’occuper de lui. Elendüril accepta et lui donna une pièce.  Il entra dans l’auberge proprement dite. En entrant il jeta un rapide coup d’œil dans la salle. Le feu dans la cheminée apporta autant de chaleur que l’odeur d’un plat mijotant tranquillement dans l’âtre mais dans l’air flottait d’autre senteurs comme celle de poissons séchés et d’épices diverse afin de masqué l’odeur propre au lieu. Il alla vers le comptoir et commanda un verre de vin chaud, cette boisson qui réchauffe n’importe quelle personne qui a froid sans altérer son jugement par les effets de l’alcool. Il alla voir ces deux étranges personnes qui étaient proche d’une tablée mais dont l’un avait son épée posée contre la table, à ses côtés. Cette épée se révéla ne pas être faite par les hommes présents ou passés. Elle dégageait une aura comme celle des lames elfiques des temps anciens qui portèrent un nom révélé dans les légendes que beaucoup d’hommes ignorent actuellement mais que les sages et les érudits connaissent. Il est dit qu’à ce propos que les elfes ou les archives du Gondor aient gardé la trace de ces récits. Cet homme bien qu’il fut habillé simplement, il n’aurait jamais pu passer inaperçu uniquement à cause de sa chevalière et de sa lame. Sinon rien n’aurait pu le trahir.  En face de lui siégeait un homme que la plupart aurait qualifié d’étrange mais pour un dunadan qui avait été élevé dans les anciennes traditions, il en était qui parlaient de ses hommes capables d’affronter des ennemis que l’acier de la meilleure facture ne pourrait faire saigner.  Ils sont comme les rodeurs dùnedain qui surveillaient l’Eriador en y préservant la paix. Ils sont présents, loyal envers la couronne du royaume arnorien. Les amulettes, nombreuse, pendues à son coup, était couverte d’inscription que le jeune homme ne put discerner distinctement.  Il s’adressa au moins étrange des deux hommes, et dit d’une voix basse : « il paraîtrait que vous soyez à la recherche de personnes, je suis un rodeur de la Vieille Garde comme tous mes aïeux. ». L’aura que dégageait cet homme-là, l’intimidait mais il fit tout pour ne pas le montrer.

Les deux hommes parlèrent des motivations et compétences qui motivaient le jeune rôdeur puis vint la question fatidique qui en réalité ne pouvait pas avoir une bonne réponse dans le fond. Le vieil dùnadan dit :

« Si vous deviez choisir entre sauver la vie d'un frère d'armes et mener votre mission à bout pour le bien de votre peuple et de votre royaume, que feriez-vous ? »

Elendüril déglutit sa salive et répondit :

« Même s’il m’est difficile de faire un choix, je ne mettrais pas en danger la vie de plusieurs centaines de personnes, si je ne peux pas sauver mon compagnon d’arme sans être sûr de pouvoir achever ma mission. Et pour cela je suis prêt à vivre avec sa mort sur ma conscience jusqu’au jour où Mandos m’appellera à lui. Et chaque jour je veillerai à honorer sa mémoire. »

Il tenta de garder son calme mais il laissa transparaître un léger trouble car il chérissait la vie plus que tout autre chose alors pour résoudre ce dilemme, il choisit l’option du groupe plutôt que de l’individualité. Il fut invité à aller se mettre sur une table à proximité, il s’installa en silence et remit sa capuche sur sa tête inutile de se montrer d’avantages aux inconnus qui durent passer après lui. Il resta dans son silence à regarder ce qui semblait être ses futurs compagnons. Le tribun partit prendre l’air après ses maints entretient avec ces divers et nombreux hommes. A son retour il demanda, au groupe de passer dans une pièce à l’étage, une fois la porte refermée il prit la parole :

« -Messieurs. Il y a quelques mois, un régiment de soldats du royaume a disparu sur les frontières du Rhûdaur et de l'Arthedain. Des hommes du Roi, comme chacun d'entre vous. Des hommes sans lesquels la sécurité du peuple ne peut être garantie...ma mission et celle de ceux qui me suivront est de les retrouver, morts ou vivants, et de rétablir la sécurité dans cette région. La sécurité est un bien grand mot, car je parle ici d'un des endroits les plus sauvages et dangereux de la Terre du Milieu. Nous devrons y faire face à des menaces auxquelles aucun entrainement ni expérience que vous possédez n'a pu vous préparer. La mort est véritable reine sur ces terres, impitoyable et soudaine. Seule une volonté de fer et une capacité à coopérer au sein du groupe nous permettra de survivre. »

Il prit un ton encore plus sérieux avant de dire :

« Certains d'entre vous servent actuellement dans l'armée du Roi. D'autres non. Mais sachez que pour la durée de cette mission, tous les participants seront des soldats. Chacun de mes ordres devra être respecté, car sans discipline nous ne survivrons pas. Si quelqu'un souhaite partir, qu'il le fasse maintenant sans avoir besoin de donner une raison, tant qu'il fait serment de ne pas parler de la mission en dehors de cette pièce. Pour ceux qui décideront de m’accompagner : nous partons demain à l'aube. Les chevaux seront un atout précieux, surtout lors de la première partie de notre voyage, donc si vous ne savez pas monter à cheval, vous feriez mieux de rester à Annuminas. Ceux d'entre vous qui ne disposent pas de leur propre monture en recevront une de la part de l'armée. Encore une chose. Il adressa un petit sourire au jeune Davron Silverhill. Pour la durée de la mission, je ne serai ni Tribun ni Seigneur. Vous m'appellerez Capitaine. »

Pour sa part, le jeune rôdeur resta silencieux. Il prit conscience que la mission qui s’annonçait serait loin d’être un parcours de santé. Il commanda un potage avec un peu de pain ainsi qu’une chope de bière, qu’l consomma dans un grand silence. Il paya pour son repas ainsi que pour l’écurie. Il demanda s’il pouvait dormir auprès de son animal à l’écurie, il proposa même de payer le prix pour une nuit dans une chambre pour ce confort sommaire. Depuis quelques temps, il avait appris à vivre avec le moins de confort que pouvait offrir cette auberge. Il ne souhaitait pas connaitre ce confort avant de partir car au fond de lui ce qui allait arriver dans les jours futurs le terrifiait au plus haut point. Comment se faisait-il qu’un régiment, c’est-à-dire plusieurs dizaines d’hommes armés, entrainés on-t-il pu disparaître sans laisser aucune trace ni indice concernant la direction qu’ils prirent. Cela n’est pas normal. Pour se détendre un peu et oublier tout ceci, il soigna son cheval. Il le brossa et lui cura les sabots, car il avait appris de par son père que celui qui désire voyager loin doit impérativement ménager sa monture. Ceci est d’autant plus vrai dans les terres froides de l’Arnor où chaque jour, passé loin des sentiers, risque de te prendre la vie. Apres avoir pris soin de sa monture il s’emmitoufla dans son manteau et s’allongea dans la paille afin de reposer son corps même s’il dormira peu au final. Il se leva environ une bonne demi-heure avant le lever du soleil. il se prépara tranquillement comme on lui avait appris à la caserne mais cette fois une boule noua son estomac et oppressa son cœur, la peur. Pas cette peur qui te paralyse, celle qui te pousse à agir. Cette peur se dissipa un peu quand le Loup Blanc vint chercher son cheval afin de le seller et le sortir. Les deux hommes s’échangèrent un rapide regard.  Il ne tarda pas à sortir lui aussi de la grange, le visage tendu par l’appréhension du départ.

La première partie du voyage se fit sans encombre bien que le capitaine, prudent ou conscient qu’il devait se montrait sûr de lui instaura tour de garde la nuit, avant et arrière garde dans les passages boisés et entraînement le soir avec ce noble arnorien Adaes. Elendüril vit là une bonne occasion d’apprendre et de se perfectionner au maniement de l’épée sans oublier cette lame sournoise que constitue la dague. De plus cela permet au groupe de se connaitre, de dire ce qu’il ne va pas dans les postures et mouvement de ses camarades dans l’unique but d’améliorer. Le capitaine bien qu’il participa comme n’importe quel homme aux tâches quotidiennes, il marqua volontairement une barrière entre eux, comme n’importe quel gradé de la vieille école. Cela ne dérangeait pas outre mesure le jeune rôdeur. Le jeune dùunadan passa du temps à discuter avec Davron, malgré la différence de leur monde respectif, le jeune soldat de la Vieille Garde comprit rapidement que ce noble n’avait rien de toutes ces personnes nées avec une cuillère en argent dans la bouche, il percevait un que sa vie de fut pas aussi facile que sa condition sociale pouvait donner.

Un soir, le groupe s’arrêta près d’une petite colline au pied de laquelle coulait un cours d’eau. A un endroit des rochers formaient un mur qui rendait un terrain propice à un campement à l’abri de la froide morsure du vent. Rapidement le capitaine distribua ses ordres pendant que deux personnes iraient chercher du gibier, les autres monteraient le campement et ira à la recherche de bois. Elendüril a été désigné pour le deuxième tour de garde avec cet étrange homme que fut le chasseur d’esprit. Après le repas l alla se coucher aussitôt, car son tour de garde se déroulait à l’un des moments le plus dur pour rester éveiller surtout après une journée passée à parcourir l’Arnor à cheval. Ce soir-là, il était un peu plus fatigué que d’habitude bien qu’il fut au chaud sous sa couverture il ne parvenait point à se réchauffait. Alors il remit sa cape de voyage afin d’obtenir un surplus de chaleur afin de pouvoir s’endormir rapidement.  Il fut réveillé bien trop tôt à son goût pour prendre son quart mais il ne dit rien, il remercia Adaes de l’avoir réveillé en douceur. Et lui laissa sa place.  

Le jeune homme s’approcha du feu et vit que les braises étaient suffisamment importante avant de devoir remettre du bois pour éviter l’extinction, cela leur permettait de rester aussi discret qu’il le pouvait en ces terres sauvages. Le jeune bien qu’accompagné de Crowken, le chasseur d’esprit, se sentait mal à l’aise. Dans les légendes, il est dit que ces hommes affrontent un mal que la volonté et l’épée ne pourrait pas venir à bout. Mais ils sont aussi auréoles de maints mystères qu’il voulait autant découvrir que ne pas les connaitre. Au bout d’un moment il se risqua à lui poser une question :

« Crowken que pouvait vous me dire à propos de votre ordre, car nous vous voyons que rarement dans les villes et nous savons que peu de chose à votre propos comme ce fût le cas de mes ancêtres avant l’avènement d’Aragorn Elessar. »

il écouta son récit avec une attention particulière car il était rare de pouvoir glaner quelques précieuses vérités à propos de ces êtres. Hormis quelques animaux qui menait leur petite vie sans se préoccuper plus que nécessaire du campement la nuit était silencieuse, tout était calme depuis le départ d’Annùminas. Et pour Elen, ceci n’était pas habituel. Car à cette époque ci, les animaux devraient être plus actifs. Hors mis quelques lapin et autres rongeurs aucun grands animal ne fut aperçus. Le temps passa, l’heure de réveiller l’archer et Njall était arrivée.

Elen se recoucha. Il plaça son épée dans son fourreau à ses cotés et mit sa dague dégainée de son fourreau sous son oreiller. Il retira son capuchon et s’enroula dans sa couverture. La fatigue lui ferma les yeux qui se rouvrirent quelques menues heures plus tard par l’alerte d’une attaque pas les orques. Il sorti uniquement avec son épée, il jeta le fourreau au pied de la tente. Lh’eure du combat avait sonné.

Elendüril se posta sur la ligne afin de barrer la route aux orques. Le choc fut rude les coups furent échangés, parés, bloqués et mortels. Aussitôt qu’il entendit Son nom suivi d’un ordre, il alla faire ce qu’on lui demandait. Il allait faire barrage au seul accès à revers qu’ils eurent à défendre. Pendant qu’il se déplaça, il jeta plusieurs coup d’œil afin d’éviter de se faire surprendre par un orque préparant une attaque sournoise. Il aperçut un orque en train de jubiler à l’idée de tuer cet humain. Il fondit sur lui plantant son épée dans le dos et ressortant par son abdomen. Il tourna son épée d’un quart de tour avant de la retirer. Il arracha un long filet de sang ainsi qu’un cri à faire pâlir plus d’un tortionnaire. Elendüril entendit Taness qu'il s'occuperait de cette entré avec son arc, m'encourageant à aller aider mes compagnons dans la bataille contre cette bande d'orque qui croyait s'attaquer à de simples voyageurs. Elen se jeta dans la bataille, tout en gardant en mémoire ce'qu'il avait appris. Le but était de rester entier, esquive, parade blocage le contexte faisait ce choix ainsi que la fatigue. Il reçut un coup dans la cuisse mais son armure de cuir le protégea mais à l'avenir il faudra éviter à tout prix de reprendre un coup là. Sinon en dehors de ceci il n'eut aucune blessure.

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Dernière édition par Elendüril le Lun 21 Sep 2015 - 22:52, édité 1 fois
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Njall
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Sur les traces du régiment disparu EmptyMer 16 Sep 2015 - 20:49
Le lossoth avait le sourire aux lèvres tandis qu'il chevauchait à allure convenable vers le Nord. Il se sentait là bien plus à l'aise qu'en n'importe quel autre lieu. Enfin il reprenait la route, et le danger qui planait sur lui et ses compagnons ne l'inquiétait alors guère. Il aimait se sentir guider par un but précis et en compagnie d'hommes de son acabit : des guerriers et des traqueurs, des gens du grand air et non des villes. Bien que Fornost ne fut pas une cité tentaculaire ni embourgeoisée et que Njall avait toujours servis dans des fonctions militaires depuis son affiliation à la couronne d'Arnor, il aimait plus que tout se retrouver ainsi dans la nature. La première partie de leur périple étant des plus tranquilles, il savourait donc cette expédition tant qu'il le pouvait.

Naturellement, Njall fut volontaire pour les activités de chasse, de pêche et de cueillette. Renouant avec sa fonction première, celle de chasseur. Il fit souvent binôme avec le dénommé Taness lors de ces occasions. L'homme était bon chasseur et était peu bavard. Le duo du Lossoth et du borgne était plutôt efficace, et le peu de mots qu'ils s'échangeaient garantissait au moins leur discrétion. Le fait que Taness ne parle pas permettait au moins au nordique d'apprécier le silence du Nord et la beauté de la nature, froidement cruelle en ces contrées.

Ce fut avec grand plaisir que le lossoth prit par aux leçons de combat animées par Adaes à la demande du tribun, qui se révéla être très discret et en retrait de sa troupe. Au sein de celle-ci, quelques liens commencèrent à se nouer, primitifs mais bien présents. Un léger esprit de camaraderie naissait entre la plupart des hommes, qui grandirait au fil des épreuves. C'est le sang et la sueur qui scelleraient leur solidarité. Pour l'instant, leur entente n'avait pas été mise à l'épreuve, et leur seul point commun était leur mission. Naturellement, Njall chevauchait instinctivement non loin d'Adaes, qu'il connaissait bien et avec qui il aimait converser, mais il prit bientôt part aux discussions de tout le groupe et profitait des moments de calme autour du feu de camp pour apprendre à connaître les hommes qui battaient la campagne avec lui.

Ils vinrent à faire une halte sur une colline. L'endroit était calme et peu d'animaux semblaient y vivre, ce qui ne fit pas tilter le lossoth immédiatement. Tout semblait paisible et immobile. Fatigué d'une journée intense, Njall ne se posait pas de question et ne fut que trop heureux de faire halte. Les tours de gardes furent attribués, et après une bonne séance de chasse, Njall pu bénéficier de quelques heures de sommeil avant son tour.


Il était de garde avec Taness, et la nuit était bien avancée quand leur tour vint. Son compagnon était toujours aussi silencieux et ce malgré les efforts du lossoth pour lui délier la langue. Emmitouflé dans sa cape de fourrure, Njall se tut donc, son glaive entre ses jambes, l'aiguisant lentement à la lueur du feu.


Alors que tout était calme jusqu'à présent, la nuit semblait s'agiter. Instinctivement, voyant l'obscurité se mouvoir à la lisière de son champs de vision, Njall se redressait, tirant son glaive. Le cœur battant, il scrutait les formes en contrebas. Il ne comprit que bien trop tard que c'était deux bêtes montées de gobelins qui fonçaient sur le camps. Ils étaient encore à une dizaine de secondes dans les atteindre quand lui et Taness donnèrent l'alerte :

- On nous attaque ! Des Ouargs !

Njall hurlait aussi fort qu'il le pouvait, sa voix déraillant à la fin de sa phrase. Il n'eut pas le temps de réitérer l'alerte, brandissant son glaive face aux ennemis envahissant le campement. Voilà bien longtemps qu'il n'avait pas fait face à la vermine gobeline, et la dernière fois, cela l'avait mené aux tréfonds d'une caverne, face à un troll. Il espérait que son sort serait moins compliqué aujourd'hui, et surtout moins funeste. Mais il fallait gagner du temps pour ses compagnons qui devaient à peine se mobiliser. La surprise de l'attaque les mettait mal en point.

Une de ces engeances maléfiques qui peuplent les nuits sauvages se dressaient devant lui tandis que sa monture avait bondit sur le compagnon du lossoth. L'immondice se ruait sur le guerrier sans plus attendre, et Njall esquivait sans peine son coup hargneux. Ces bêtes étaient sournoises et malicieuses, mais dénuées de toute discipline au combat, Njall l'avait bien compris. Combattants de piètre qualité, leurs ruses, leur nombre et leurs coups vicieux étaient surtout les clés de leur dangerosité. Ils échangèrent quelques coups et le lossoth prit rapidement le dessus, brisant la garde de la créature avant de lui asséner un coup d'estoc qui vint lui ouvrir le flanc. Lâchant un hurlement terrible, le gobelin continuait cependant à se battre, un sang foncé coulant de ses plaies. L'épuisant au cours d'un échange brutal, Njall finit par faire voler le cimeterre gobelin en éclat avant de trancher la gorge de son adversaire.

Faisant volte-face et laissant choir sa cape au sol afin d'être plus mobile, le lossoth cherchait son compagnon du regard. Celui-ci venait de s'extirper des crocs d'une ouargue et le nordique n'attendit pas avant de fondre à son secours, venant poignarder de toute ses forces la bête déjà blessée. Elle se laissa choir sur le flanc et finit la gueule noyée de son propre sang.

La deuxième ouargue avait saccagé le feu de camp et, toujours montée de son perfide maître, approchait. Taness avait disparu et Njall dû faire preuve de sang froid. Il resserra sa poigne sur son arme et fit face à la bête avec tout le courage qu'il lui restait. La bête le dominait largement, lui, homme trapu aux jambes courtes, mais il s'efforçait de ne pas être impressionné. Lorsqu'elle s'élança vers lui, crocs en avant, il ploya le genou et se laissa tomber sur le côté, esquivant sa morsure pour venir élargir sa gueule d'un coup d'épée. Mais l'animal était hargneux et l'adrénaline lui faisait oublier la douleur. L'énorme bête sauvage parvint à attraper le glaive de Njall et le fit voler en arrière. Se redressant, le chasseur parvint à bondir sur sa gauche pour ne pas être bloqué face à la bête et aux coups de cimeterre qu'essayait de lui asséner son monteur. Ramassant une torche embrasée dans les vestiges du feu de camps, Njall agitait l'air pour repousser les assauts de la bête enragée. Appeler à l'aide serait inutile, partout sur la colline, le combat faisait rage et les gobelins arrivaient de toute part. Il devait s'en tirer seul cette fois. Il n'y aurait personne pour le tirer d'affaire. Pas Adaes, comme au fin fond des grottes arnoriennes, ni Thorondil au sommet des clochers royaux d'Annunimas. Il n'y avait que lui et la bête immonde.

Jetant la torche sur la bête qui glapit, Njall se précipitait sur son arme ensanglantée et la brandissait déjà quand la ouargue contre-attaquait. Se jetant sur le côté pour esquiver sa charge, il se réceptionnait maladroitement et se démit l'épaule. Malgré la douleur, il plongea son bras dans les tripes de la bête, la pourfendant de toutes ses forces. La bête blessée fut gagnée par la frénésie et envoya paître son maître qui atterrit dans le feu qui avait commencé à se répandre sur les herbes bordant la colline. La créature enflammée roula sur le flanc de la colline pour disparaître dans la nuit, brûlée vive.

Mais sa créature, bien que blessée, était toujours présente, se déchaînant de manière frénétique, dépourvue de toute raison. Elle courait de long en large, grognant, hurlant, bondissant, rendue folle par la douleur. Alors qu'elle fonçait vers lui, Njall n'eut d'autre choix que de subir sa charge, n'ayant pas le temps de bondir une nouvelle fois, au risque d’aggraver son épaule. Poussé au sol, il parvint à enfoncer son glaive dans la gorge de la bête, mettant fin à ses souffrances et à son propre calvaire, repoussant avec grandes peines le corps puant de la ouargue.

Il n'attendit pas avant de se redresser, prêt à en découdre avec d'hypothétiques autres ennemis, ou s'ils étaient absents, pour courir au secours de ses camarades.
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Forlong
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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 20 Sep 2015 - 2:53
Crowken mâchait une feuille d’une plante inconnue, qui avait comme effet secondaire de teinter ses dents. Lorsque Elendüril lui adressa la parole, il répondit donc avec un demi-sourire rouge comme le sang, assez terrifiant dans la nuit.

-Notre ordre, tu dis…Ne crois pas que nous formons une espèce de fraternité soudée de Chasseurs d’Esprits ! Personnellement je déteste la plupart de ces connards…Oui, nous recevons un entrainement commun et des objets qui sont seulement fabriqués dans un ou deux endroits de la Terre du Milieu…mais on passe la plupart du temps en apprentissage solitaire avec un Chasseur vétéran, à parcourir le royaume…Et oui, vous savez pas grand-chose sur nous, parce que dans les villes, le Mal prend une autre forme. L’avarice, l’envie, la paresse…Mais ici, dans les terres sauvages...à n’importe quel moment un homme innocent peut se faire posséder par un démon et tomber dans une folie meurtrière. Un spectre peut attirer un voyageur sous terre et en faire son esclave pour l’éternité…et j’en passe ! Mais ce ne sont pas des sujets qui devraient être abordés au milieu de la nuit lorsque le pouvoir des serviteurs du Mal est à son apogée…



* * *


Il n'aurait pas fallu grand chose pour que sa courte carrière de Tribun se termine ici, sur les terres sauvages du Rhûdaur, avec une lame gobeline plongée dans les entrailles. Cela pourrait sembler ironique qu’après des innombrables batailles, escarmouches et combats solitaires, ce guerrier puisse finir ainsi…mais il n’y avait pas de mort honorable pour les hommes honorables. Combien de rois et héros avaient péri dans des circonstances bien plus banales ?
Et pourtant son heure n’avait pas encore sonné. Ce qui fit reculer Uzul plutôt que de plonger son arme dans la chair du capitaine, c’était la lumière bleue qui émanait de son épée. Certes, les légendes des anciennes guerres contre les humains et les elfes parlaient des terrifiantes lames brûlantes qui tranchaient, coupaient, transperçaient et broyaient les corps des braves guerriers gobelins, mais il ne s’attendait pas à en voir une en vrai, surtout pas lors d’une embuscade nocturne…Uzul recula donc, aveuglé par cette lumière qui brûlait douloureusement ses grands yeux, avant de se ressaisir et sauter sur son adversaire.  

Forlong sentit les longs bras et jambes de la créature l’agripper. La proximité du gobelin l’empêchait d’utiliser son épée bâtarde de manière efficace, et il utilisa sa taille et son poids supérieurs pour renverser son adversaire et le plaquer au sol. Cela faisait des années que le Loup Blanc n’avait pas affronté des gobelins…les guerriers orientaux, les criminels du Bas de la Cité Blanche ou les bandits des grandes routes étaient des ennemis tout aussi redoutables, mais combattaient avec un style complétement différent, moins furieux et démesuré. Le gobelin plongeait ses griffes et ses dents dans la chair du Dunadan, essayant de le poignarder avec sa lame, de lui briser les côtes entre ses jambes, de l’étrangler, lui arracher les cheveux, lui crever les yeux…Il y avait beaucoup de force dans ces bras qui semblaient pourtant frêles, ce qui en faisait un adversaire très coriace. Pendant que les deux guerriers s’affrontaient au sol, le combat s’était déchainé dans le campement…

Forlong agrippa le poignet du gobelin avec ses doigts, et lui cria tout droit dans la face « Arnor ! Arnor ! » On pourrait croire qu’il s’agissait d’un gaspillage inutile de souffle et d’énergie, mais ce n’était pas le cas. Crier au combat était le meilleur moyen de sortir son corps de la paralysie initiale causée par le choc de la douleur et de la peur, et de surprendre ou distraire son ennemi. Entendre un cri de guerre dunadan pourrait aussi encourager les autres soldats qui affrontaient les créatures des Monts Brumeux. L’homme aux cheveux blancs donna un coup de poing vicieux dans le foie de son adversaire, qui heureusement ne portait pas de cotte de maille afin de se rendre plus discret lors de son infiltration dans le campement des humains. Profitant de la douleur de la créature Forlong lui enfonça les doigts dans cet endroit sensible entre le cou et la mâchoire, le forçant à relâcher sa prise. Il réussit à se redresser, ce qui lui laissa assez de place pour assommer son adversaire d’un coup de poing dans la tempe, alors qu’il le maintenait cloué au sol avec ses genoux et son autre main. Forlong infligea le coup de grâce au guerrier inconscient avec sa propre lame courbée, et la laissa plongée dans sa chair alors qu’il ramassait son épée sur le sol. Il se releva en haletant, le torse et le dos lacérés par les griffes et dents de la créature, et balaya le champ de bataille du regard.

La présélection des hommes sous son commandement, les entrainements avec Adaes et la routine militaire imposée par Forlong semblaient porter leurs fruits. Malgré la surprise de l’attaque nocturne, il n’y avait pas de panique ni de désespoir du côté des Arnoriens. La situation était difficile car les assaillants avaient réussi à pénétrer dans l’enceinte du campement, mais alors que le Loup Blanc affrontait le gobelin envoyé pour l’assassiner, le Baron d’Isle-Grise avait su donner des ordres cruciaux aux hommes. Armé de son épée flamboyante le Tribun se jeta dans la mêlée. La panique s’installa dans les cœurs noirs des gobelins lorsqu’ils comprirent que s’attaquer en si petit nombre à ce campement avait été une erreur fatale. Les Arnoriens ne laissèrent aucun survivant, guidés en partie par leur haine ancestrale envers cette race maléfique, mais surtout par la conscience que n’importe quel rescapé reviendrait avec une force plus grande afin de se venger.

Alors que l’escarmouche s’achevait, Forlong fit un compte rapide de ses hommes, et s’aperçut qu’il en manquait deux. Davron et Nroc n’étaient pas parmi eux. Il tourna son regard vers la colline voisine de laquelle quelques flèches gobelines et des bruits de combat étaient parvenus auparavant, mais il était incapable de percer l’obscurité, car leur feu avait été piétiné par un des ouarges et ne donnait plus qu’une lumière faible, tandis que son épée fidèle, Lunerill, cessa de briller lorsque le dernier des gobelins rendit l’âme.

Le Loup Blanc se dirigea vers la colline voisine d’un pas rapide, espérant qu’aucun piège ne l’attendait là-bas, même si d’après la couleur de son épée il n’y avait plus de gobelins dans les parages. Il y retrouva le jeune Davron et Nroc, gravement blessé. Les doigts de Forlong se resserrèrent sur le manche de son épée. « Nous n'avons ni les moyens, ni le temps de nous occuper des blessés au cours de notre voyage…» Il s’agissait à peine de la première escarmouche de l’expédition, et Forlong s’était déjà avéré incapable de protéger ses hommes. Se maudissant dans ses pensées, le Dunadan regarda autour de lui pour voir s’il ne pourrait pas trouver du tissu pour un bandage provisoire pour le blessé. Malheureusement il était torse nu, tandis que Davron n’avait pas de chemise sous sa cotte de maille non plus…Forlong ne comptait pas se servir de vêtements gobelins comme bandages, conscient du fait qu’ils pourraient facilement être à l’origine d’une infection fatale. Tant pis. Il se tourna vers le jeune noble, lui tendit Lunerill et dit :

-Vous avez tous les deux combattu avec courage, Davron. Maintenant il faut ramener Nroc au campement le plus vite possible…Prends mon épée et ouvres la marche.

Forlong s’approcha du blessé et le souleva aussi délicatement que possible. Suivant la trajectoire exacte de Davron afin de ne pas trébucher, il porta Nroc jusqu’au campement ce qui n’était pas une tâche facile…La transpiration avait perlé son front malgré le froid nocturne, et la douleur dans son dos l’empêchait presque de respirer lorsqu’il arriva enfin aux tentes, et déposa le blessé auprès des restes du feu qu’il ordonna de raviver le plus vite possible. Le Loup Blanc retrouva des bandages ainsi qu’une sacoche remplie de feuilles d’Athelas séchées dans son sac de voyage ; il s’était bien préparé pour cette expédition dangereuse…Il ordonna à Taness de raviver le feu, et à Njall d’aller chercher de l’eau à faire bouillir. Le Tribun lança un regard interrogateur à Crowken qui s’était installé à côté du blessé. Ce dernier remarqua :

-La lame n’était pas empoisonnée…si on arrive à arrêter le saignement et accélérer la cicatrisation, il devrait survivre. Aucun des organes majeurs n’a été atteint il semblerait.

Forlong acquiesça les paroles du Chasseur d’Esprits d’un hochement de la tête, et le laissa s’occuper de recoudre la plaie ainsi que de mettre les bandages, car il était sans doute plus compétent dans ce domaine. Le capitaine s’adressa alors à ses hommes :

-Je suis fier de vous, soldats. L’affrontement de cette nuit était le baptême sanglant de notre groupe, et vous avez tous fait preuve de courage. Nous sommes à présent unis par un lien plus fort que le sang : celui des frères d’armes. Nous pouvons mettre nos doutes de côté et faire face au danger sans hésiter, car on sait que ceux qui combattent à nos côtés ne failliront pas et ne nous abandonneront pas.

Pour la première fois depuis le début de l’expédition, Forlong s’approcha de chacun de ses hommes et leur serra l’avant-bras en un salut de guerrier. Il dut s’accroupir pour faire pareil avec Nroc, qui le remercia avec un sourire pâle et endolori. Lorsqu’il se redressa, le Loup Blanc dit aux hommes rassemblés :

-Y a-t-il d’autres blessés ? Ne cachez pas vos blessures, messieurs. Le courage est quelque chose que j’apprécié. La bravoure inutile en revanche est une preuve de stupidité. L’affaiblissement lié à la perte de sang et les infections potentielles sont des ennemis aussi dangereux qu’un gobelin. Si vous êtes blessé, laissez Crowken mettre des bandages et de l’athelas sur vos plaies. Une fois que ce sera fait, nous lèverons le camp. Nous avons tous besoin de repos, mais je pense que vous êtes d’accord avec moi que dormir parmi les cadavres des ouarges et des gobelins n’est pas une option attirante. Et on ne sait pas s’il y a d’autres gobelins dans les alentours…A partir de maintenant, après le coucher du soleil je laisserai Lunerill à ceux qui tiennent la garde. Sa lumière pourra nous prévenir des futures attaques suffisamment tôt pour éviter que ces créatures percent nos défenses…Nous avons été chanceux cette fois car les gobelins étaient assez peu nombreux. Je ne miserai pas deux fois sur la chance. Il nous reste une demi journée de voyage jusqu’au village où le régiment a été vu pour la dernière fois. Nous nous arrêterons là-bas et nous reposerons le reste de la journée ainsi que toute la nuit. Nous débuterons l’enquête le lendemain. Taness et Elendüril : vous allez m’aider à déplacer les cadavres vers la forêt. Njall et Davron, essayez de fabriquer une espèce de brancard en tissu que nous pourrons attacher aux selles de deux chevaux afin de transporter Nroc…Sharpe et Adaes, commencez à plier les tentes et préparer nos affaires.  Crowken, je te laisse t’occuper des blessures, et ravive moi ce feu ! On a besoin de lumière, car l’aube est encore loin…

Le capitaine lava rapidement son dos et son torse lacérés avec un bout de tissu imbibé de l’infusion à l’athelas, et partit enfiler une chemise dans la tente, puis revint avec une gourde d’alcool fort qu’il fit passer dans les rangs. En retroussant les manches, il attrapa un gobelin mort par les jambes et commença à le tirer vers la forêt, loin du ruisseau.

* * *

Ils partirent un peu avant l’aube, et arrivèrent au village en début d’après-midi. Les habitations étaient entourées d’une palissade solide haute de trois mètres, et ils furent accueillis par une porte barricadée et les regards méfiants des hommes armés qui les observaient du haut des fortifications.

-Qui va là ? Nous n’accueillons pas les vagabonds et nous ouvrons pas les portes aux bandits !

-Nous sommes des soldats d’Arnor, ouvrez au nom du Roi ! Nous avons un blessé avec nous !

-Le nom du Roi ?! Il ne veut pas dire grand-chose sur ces terres maudites, vieillard ! –répondit l’homme qui dirigeait les défenses, en regardant la chevelure blanche de Forlong, puis cracha par terre du haut de la palissade.  Et quelle preuve avez-vous d’être des soldats d’Arnor et pas des bandits ou des déserteurs ?

Forlong soupira, frustré. La méfiance des villageois n’était pas entièrement sans justification, mais Nroc avait besoin de soins rapidement. D’un geste de la main il dévoila l’étoile des Dunedain attachée sur son épaule, ainsi que la chevalière qui ornait son doigt.

-Je suis Forlong Neldoreth, Tribun Militaire du royame d’Arnor, et je vous ordonne d’ouvrir les portes.

Un long silence s’ensuivit…puis la porte s’ouvrit en dévoilant un groupe d’hommes armés. Ce n’étaient pas de soldats, et ils ne portaient pas d’épées mais plutôt des haches de bûcheron, des arcs de chasse et des lances. Néanmoins, ils semblaient dangereux et prêts à tout. Leurs traits étaient assez grossiers, ils avaient les cheveux sombres et les corps trapus. Il n’y avait pas une goutte de sang dunadan parmi les habitants de ces terres sauvages, et leur loyauté envers le roi était plutôt douteuse. D’un geste de la main, le dirigeant du village invita les voyageurs à franchir la porte, mais il les prévint:

-Vous pouvez rentrer, mais je vous préviens : je n’accepterai aucun dégât ni assaut sur les habitants du village, compris ? Et vous payerez pour tout ce que vous consommerez, vous n’êtes pas des invités.

Forlong le regarda calmement et hocha de la tête, n’ayant aucune envie de continuer à discuter avec cet homme désagréable. Il n’y avait pas d’auberge à proprement parler dans le village, avec des chambres et des lits. Juste une taverne où les habitants se réunissaient pour boire de la bière forte après une journée de travail. Le Tribun paya pour louer une grange pour la nuit, suffisamment grande pour accueillir tous les hommes et leurs chevaux. Lorsqu’ils se retrouvèrent seuls à l’intérieur, il dit à ses hommes :

-Nous dormirons bien ici, nous en avons tous bien besoin. Cette nuit je couvrirai deux tours de garde avec Sharpe, car la nuit précédente l’attaque eut lieu avant qu’on ne puisse prendre la relève. Oui, nous tiendrons la garde même ici, car je ne fais pas entièrement confiance à ces villageois...Demain nous irons explorer les alentours du village à la recherche des traces, mais en attendant nous avons des choses plus urgentes à faire. Davron et Njall, vous allez essayer de trouver un guérisseur ou une herboriste pour Nroc…Adaes, Sharpe et Elendüril, vous irez nous chercher des provisions pour ce soir. Du bois pour la cheminée, de quoi manger et de la bière. Ils ont sans doute de la viande fraîche et des légumes au village, profitons-en tant que nous pouvons.

Lorsque les cinq hommes partirent, Forlong se retrouva seul avec Taness. Nroc était couché plus loin, près de la cheminée, avec Crowken qui gardait un œil sur lui tout en se nettoyant les ongles avec le bout de son couteau. Le Loup Blanc prit une brosse et commença à nettoyer le poil de son cheval noir. Après un moment de silence, il s’adressa à l’Oeil-Vif :

-Nous allons nous enfoncer plus profondément dans les territoires sauvages du Rhûdaur, où le climat est plus hostile et les habitations humaines plus éparses. Comment estimes-tu nos chances de chasser et cueillir assez de nourriture pour nourrir tout le groupe sans trop puiser dans nos réserves de provisions ?


* * *


Adaes, Sharpe et Elendüril marchaient parmi les habitations dans la direction de la taverne. Les maisons étaient assez solidement construites, et le village entier semblait plutôt prospère. Cela n’était pas si étonnant que ça : le Rhûdaur regorgeait des richesses naturelles, accessibles à ceux qui n’étaient pas découragés par le danger et le climat hostile. En marchant, ils croisèrent trois enfants qui jouaient dehors malgré la journée assez froide. Un d’eux s’amusait avec un heaume en acier, orné d’une étoile…


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Lithildren Valbeön
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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 20 Sep 2015 - 13:46
Taness, de son point de tir calme, ne tira que quelques flèches pour assister ses camarades. Il n'en aimait aucun d'entre eux, leur sort lui importait peu. Néanmoins, Taness était ce genre d'hommes déchiré sans cesse par deux volontés : celle de la gloire et celle de la loyauté. Alors que le combat faisait rage non loin de loin, Taness se plongeait dans ses pensées. Il ne supportait pas tant que cela de revoir son passé de militaire resurgir, et ses erreurs refaire surface. Bien que la gloire soit un de ses buts, l'Oeil-Vif se sentait aussi porté par une volonté de porter de l'aide au royaume qui l'avait vu naître, qui l'avait vu grandir, qui l'avait fait soldat, et pour qui son attitude avait bien des fois été désagréable, déplorable et condamnable. L'ancien soldat avait eut de la chance de ne pas finir en prison par ses anciens crimes, que ce soit l'adultère, les coups, et tout le reste... Tout cela l'affligeait mais avait forgé une part de lui qu'il comptait bien brosser dans le sens du poil : son égo.

Le combat prit fin après un temps qui parut interminable à Taness. Il se rapprocha des autres, toujours à l'affût d'un danger potentiel. Des cadavres jonchaient le sol, et Taness crut revoir des scènes de batailles de son passé. Il eut un haut-le-coeur et mit une main sur son nez. Il avait l'habitude d'animaux dépecés, du gibier utilisé, mais pas des cadavres humains. Il en avait vu bien trop dans sa vie. L'archer reçut l'ordre de raviver le feu, et il s'y appliqua au plus vite. Il ne supportait pas les ordres, mais il prit celui-ci sans rien dire : il voulait s'éloigner le plus vite possible de ce lieu. En se retournant, il récupéra le maximum de flèches qu'il put, et il en compta une dizaine décochées mais 2 perdues ou cassées. Il s'éloigna du campement et remettant ses flèches dans son carquois, et prit du bois dans les alentours. Ses bras en étaient chargés quand il revint. Nroc était assez gravement blessé, et tous semblaient savoir qu'il mourrait sans soins plus approfondis. Forlong possédait bien heureusement de l'athéla, mais serait-ce suffisant ? Taness s'occupa ensuite de raviver le feu. Les braises était rougeoyantes et semblaient danser dans l'obscurité des cendres. Taness prit de la suie sur ses doigts et l'estima. Il eut un léger sourire pour lui-même et prit un bourse vide qu'il gardait toujours sur lui. Il mit des morceaux de bois calcinés dedans et pria pour que ce bois marque toujours dans quelques jours.

- Je suis fier de vous, soldats. L’affrontement de cette nuit était le baptême sanglant de notre groupe, et vous avez tous fait preuve de courage. Nous sommes à présent unis par un lien plus fort que le sang : celui des frères d’armes. Nous pouvons mettre nos doutes de côté et faire face au danger sans hésiter, car on sait que ceux qui combattent à nos côtés ne failliront pas et ne nous abandonneront pas.


Forlong s'approcha de tous les hommes pour leur serrer l'avant-bras. Taness s'était esquivé pour ne pas subir cela. Il ne supportait pas cet homme aux cheveux blancs, et encore moins son ton hautain, son air trop noble. Cet homme se savait supérieur, et Taness se plaisait à croire qu'il les lâcherait pour sauver sa peau au moment venu. Gagner leur confiance et les abandonner, c'était ce que Taness pensait de Forlong, alors que l'archer lui-même pensait accumuler sa gloire et s'en aller...

- Y a-t-il d’autres blessés ? Ne cachez pas vos blessures, messieurs. Le courage est quelque chose que j’apprécié. La bravoure inutile en revanche est une preuve de stupidité. L’affaiblissement lié à la perte de sang et les infections potentielles sont des ennemis aussi dangereux qu’un gobelin. Si vous êtes blessé, laissez Crowken mettre des bandages et de l’athelas sur vos plaies. Une fois que ce sera fait, nous lèverons le camp. Nous avons tous besoin de repos, mais je pense que vous êtes d’accord avec moi que dormir parmi les cadavres des ouarges et des gobelins n’est pas une option attirante. Et on ne sait pas s’il y a d’autres gobelins dans les alentours…A partir de maintenant, après le coucher du soleil je laisserai Lunerill à ceux qui tiennent la garde. Sa lumière pourra nous prévenir des futures attaques suffisamment tôt pour éviter que ces créatures percent nos défenses…Nous avons été chanceux cette fois car les gobelins étaient assez peu nombreux. Je ne miserai pas deux fois sur la chance. Il nous reste une demi journée de voyage jusqu’au village où le régiment a été vu pour la dernière fois. Nous nous arrêterons là-bas et nous reposerons le reste de la journée ainsi que toute la nuit. Nous débuterons l’enquête le lendemain. Taness et Elendüril : vous allez m’aider à déplacer les cadavres vers la forêt. Njall et Davron, essayez de fabriquer une espèce de brancard en tissu que nous pourrons attacher aux selles de deux chevaux afin de transporter Nroc…Sharpe et Adaes, commencez à plier les tentes et préparer nos affaires. Crowken, je te laisse t’occuper des blessures, et ravive moi ce feu ! On a besoin de lumière, car l’aube est encore loin…


Taness estima ses blessures. Il n'en avait aucune. L'archer n'avait reçu qu'un coup d'estoc dans le ventre, et il était tombé sur le dos sous le poids d'un Ouarg. En y repensant, une douleur le lança dans le dos et il dû retenir un grognement de douleur. Il n'avait même pas senti la douleur dans l'adrénaline du combat, mais maintenant son dos lui faisait mal. Difficilement, l'archer se dirigea vers Elendüril et Forlong afin de les aider à porter les cadavres dans la forêt. Les Gobelins étaient laids et lourds, mais le plus dur à porter furent les Ouargs. Ces grosses bestioles du Mordor étaient si lourdes à porter que les trois hommes firent un effort immense pour en déplacer un seul. Le dos de Taness le faisait souffrir, mais il n'avait aucune blessure. Ce devait être une courbature, ou le contre-coup de la chute. Rien de plus.

# # # # #

L'aube se pointait lorsque le groupe prit la route. Nroc était attaché à deux selles, allongé sur un brancard de fortune. Taness était un peu penché sur sa propre selle, épuisé par la longue nuit. Il avait du mal à rester éveillé. Mais il n'était pas le seul, la plupart d'entre eux étaient épuisés par le combat et les corvées juste ensuite. Ils avaient, de plus, reprit la route sans une seule once de repos.

Le village était plutôt fortifié, avec de hautes palissades. les hommes en haut des palissades toisaient le groupe avec un air mauvais. Taness avait envie de leur ficher des flèches dans les yeux.

- Qui va là ? Nous n’accueillons pas les vagabonds et nous ouvrons pas les portes aux bandits !

-Nous sommes des soldats d’Arnor, ouvrez au nom du Roi ! Nous avons un blessé avec nous ! répondit Forlong d'un ton ferme et las.

- Le nom du Roi ?! Il ne veut pas dire grand-chose sur ces terres maudites, vieillard !–répondit l’homme qui dirigeait les défenses, en regardant la chevelure blanche de Forlong, puis cracha par terre du haut de la palissade. Et quelle preuve avez-vous d’être des soldats d’Arnor et pas des bandits ou des déserteurs ?

- Je suis Forlong Neldoreth, Tribun Militaire du royame d’Arnor, et je vous ordonne d’ouvrir les portes.

Après avoir montré des preuves de son identité, le silence s'abattit et les portes s'ouvrirent. Des hommes armés de haches, pioches, lances et arcs sortirent. Leurs visages fermés, agressifs agaçaient l'archer et lui inspiraient le mépris. Le Tribun paya une grande grange pour accueillir chevaux et hommes.

- Nous dormirons bien ici, nous en avons tous bien besoin. Cette nuit je couvrirai deux tours de garde avec Sharpe, car la nuit précédente l’attaque eut lieu avant qu’on ne puisse prendre la relève. Oui, nous tiendrons la garde même ici, car je ne fais pas entièrement confiance à ces villageois...Demain nous irons explorer les alentours du village à la recherche des traces, mais en attendant nous avons des choses plus urgentes à faire. Davron et Njall, vous allez essayer de trouver un guérisseur ou une herboriste pour Nroc… Adaes, Sharpe et Elendüril, vous irez nous chercher des provisions pour ce soir. Du bois pour la cheminée, de quoi manger et de la bière. Ils ont sans doute de la viande fraîche et des légumes au village, profitons-en tant que nous pouvons.


Taness pansait son cheval quand le Tribun parla. L'archer avait presque oublié le Tribun insupportable pour lui. Mais il se devait de lui montrer un respect qu'il ne portait pas ; il devait se montrer faux pour recevoir la récompense finale. Il espérait juste ne pas mourir entre temps.

- Nous allons nous enfoncer plus profondément dans les territoires sauvages du Rhûdaur, où le climat est plus hostile et les habitations humaines plus éparses. Comment estimes-tu nos chances de chasser et cueillir assez de nourriture pour nourrir tout le groupe sans trop puiser dans nos réserves de provisions ?

Taness jeta un regard vers le Tribun. Il pansait son cheval noir avec soin, presque comme un amour amical. Taness réfléchit un instant, prit le temps de fouiller dans ses connaissances de chasseur. Il sortit du box et prit les bouts de bois calcinés.

- Je n'ai jamais chassé dans des terres comme celles-ci, mais je peux dire que le gibier sera beaucoup moins fréquent. Il faudra se contenter de petit gibier, si nous en trouvons... En clair, il va être difficile de peu puiser dans nos provisions. Il va falloir être prudents, je ne pourrais pas estimer nos chances de survie à plus d'une semaine si on ne chasse pas le jour entier.
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Elendüril
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Sur les traces du régiment disparu EmptyMer 23 Sep 2015 - 0:08
Bien qu’Elendüril ait entendu un nombre important de description et de combats contre ces créatures que les habitants de la terre du milieu nommé : orques. Il était à mille lieues d’imaginer que les récits furent aussi éloignés de la réalité. Ils sont la violence et la barbarie de la guerre incarnées. Ce premier contact restera à jamais gravé dans sa mémoire. Cela lui changea des petits bandits qui osaient s’attaquer aux voyageurs en profitant de leur avantage numérique. Il pensa aussi que le baron eut le bon réflexe d’organiser la défense et que tout le monde l’écouta. Et rapidement, la menace fût éliminée sans gros dégâts. Enfin sauf pour Nroc qui était blessé. Davron, le jeune noble, n’abandonna pas son camarade et resta auprès de lui en assurant sa défense.

Forlong et Crowken s’occupèrent de sa blessure. Peu après il prit la parole :

« Je suis fier de vous, soldats. L’affrontement de cette nuit était le baptême sanglant de notre groupe, et vous avez tous fait preuve de courage. Nous sommes à présent unis par un lien plus fort que le sang : celui des frères d’armes. Nous pouvons mettre nos doutes de côté et faire face au danger sans hésiter, car on sait que ceux qui combattent à nos côtés ne failliront pas et ne nous abandonneront pas. »

Suite à cela le dunadan salua chacun de ses hommes comme le ferait n’importe quels soldats avec ses compagnons. Ensuite il distribua ses recommandations avant d’en faire de même avec les ordres. Elendüril se retrouva à devoir déblayer le camp de ces cadavres. Le plus dur fut de transporter ces loups malfaisants que l’on nommait Warg.

Lorsque le groupe reprit la route le crépuscule dévoilait les prémices des premiers rayons de soleil. Ils ne s’arrêtèrent qu’en début d’après-midi aux abords d’un village avec une solide et haute palissade, la porte d’entrée était fermée. Et d’après les gardiens, elles ne s’ouvriraient pas s’ils étaient des vagabonds ou des bandits. Le capitaine montra alors les signes distinctifs de sa personne, le capitaine était le tribun militaire d’Arnor, l’étoile de dunedain et la chevalière. Il se présenta et leur intima l’ordre d’ouvrir la porte. Derrière celles-ci se trouvait un groupe d’homme armés décidés à défendre leur bourg contre tout intrus. Aucun n’était militaire mais leur détermination ne les rendait pas inoffensifs pour autant. Le chef des gardes leur fit comprendre qu’ils étaient toléré sur leur territoire mais qu’il ne laisserait passer aucun écart. Forlong loua une grange assez grande pour qu’hommes et bêtes fussent au même endroit. Une fois à peu près sûr d’être seul il leur dit :

« Nous dormirons bien ici, nous en avons tous bien besoin. Cette nuit je couvrirai deux tours de garde avec Sharpe, car la nuit précédente l’attaque eut lieu avant qu’on ne puisse prendre la relève. Oui, nous tiendrons la garde même ici, car je ne fais pas entièrement confiance à ces villageois...Demain nous irons explorer les alentours du village à la recherche des traces, mais en attendant nous avons des choses plus urgentes à faire. Davron et Njall, vous allez essayer de trouver un guérisseur ou une herboriste pour Nroc…Adaes, Sharpe et Elendüril, vous irez nous chercher des provisions pour ce soir. Du bois pour la cheminée, de quoi manger et de la bière. Ils ont sans doute de la viande fraîche et des légumes au village, profitons-en tant que nous pouvons. »

Elendüril profita que leur capitaine parla pour regarder le dernier endroit solide où ils pourront dormir tranquillement autrement que par terre et en prime il y avait une cheminait qui donnait lumière et chaleur à la bâtisse. Devront-ils faire confiance à ces villageois pour assurer leur sécurité où devront-ils le faire en instaurant des tours de gardes comme s’ils étaient dans les terres sauvages ? Cette décision ne lui revenait pas, mais il ne se sentait pas à l’aise dans ce village alors qu’il l’était davantage dans la cité naine de Kazâd-Dûm lorsqu’il alla chercher son armure de cuir. Malgré le sentiment qu’il n’était pas à sa place dans cette cité.

Donc le voilà parti avec le maitre d’arme et Sharpe, à la recherche de nourriture pour le corps et pour l’âtre. Ils se rendirent à la salle commune qui leur servait de taverne, lieux de rencontre après une journée de labeur pour se délasser avec une bonne bière. Sur leurs routes ils croisèrent des enfants jouant dans la rue malgré le froid. Cela lui rappela sa jeunesse à Fornost où il joua dans la rue avec ses camarades même lorsque leurs parents le leur interdisaient à cause du froid qui régnait sur la cité. L’un des bambins joua avec un heaume portant une étoile. Un heaume dans ce village, désert de tout soldat en dehors d’eux, cela était étrange. Alors le jeune rodeur lui dit : « C’est une joli pièce que ton casque, d’où te vient-il, mon grand ? En aurait tu vu d’autres récemment ? ». Le garçon leur répondit, il le remercia de sa réponse.

Leur entrée causa un vide dans les discussions comme s’il était rare de croiser un groupe de soldat au service du roy Aldarion. Elendüril se sentait vraiment mal à l’aise dans ce village. Il fut envahi par un désir de quitter ce village hostile pour retourner dans les contrées non pas plus sûres mais surement moins oppressante pour lui mais il avait un pressentiment comme si quelqu’un dans ce vilage savait mais ne voulait rien dire. Ils demandèrent où ils leur étaient possible d’acheter de la nourriture, du bois et de la bière en tonnelet. On leur indiqua l’emplacement de la boulangerie, du maraîcher et du boucher. S’il voulait acheter la bière, ils furent au bon endroit. Elen demanda un tonnelet qu’il paya avant de sortir de cet endroit où les yeux étaient fixés sur eux. ils allèrent acheter des légumes, le peu de viande qu’on voulut leur céder, et un peu de pain. Ils allèrent voir le bucheron du village à qui ils demandèrent de leur préparer de quoi faire du feu toute la nuit et qu’ils reviendraient le chercher une fois qu’ils auraient déposé leurs achats. Ils demandèrent même s’il pouvait louait sa brouette afin de transporter plus facilement le bûches.
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Adaes Thiemond
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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 24 Sep 2015 - 17:16
Formez la ligne, formez la ligne... Combien de fois lui avait-on dit cela ? Une dizaine ? Une centaine ? Cela faisait des années qu'il avait arrêté de compter, tout comme le nombre de fois où il l'avait dit, tout comme le nombre de fois où il l'avait enseigné. Les gobelins avaient le nombre, pourtant moins qu'ils ne l'avaient eu d'autres fois. Fait étrange que celui-ci. Le combat se déroulait sans trop d'accrocs, ou tout du moins le dirait-on.

La lame du baron volait, parant les armes ennemies tant qu'il le pouvait. L'un des gobelins se jeta sur lui, lame en avant, l'acier de son arme protégea le vieux guerrier, néanmoins la seconde main de la créature ne manqua pas de heurter violemment le visage de l'ancien maître d'armes, ne tardant à le faire lâcher un filet de sang. La lame du gobelin repartit, Thie s'interposa et l'épaule du maître d'arme repoussa violemment le gobelin.

Celui-ci ré attaqua encore, l'épée se leva encore. Les deux armes s'entrechoquèrent, gagnant son duel de force le maître d'arme fit descendre son épée jusqu'à couper les tendons du bras du gobelin. D'un main il attrapa la main de la créature, tourna la lame vers son propriétaire et lui enfonça profondément dans la gorge avant de repousser au sol l'engeance qu'il venait d'abattre. Le sang noir sur la main et le rouge sur les lèvres le vieux guerrier fit un pas en arrière, se préparant à continuer le combat.

La lutte fut âpre, mais finalement les soldats du Roi vainquirent, néanmoins l'un d'entre eux fut blessé plutôt gravement pas un gobelin. Observant son compagnon le maître d'arme rangea son épée. Il ne lâcherait pas de larme pour la mort d'un homme, mais cela ne signifiait pas pour autant qu'il n'avait pas de compassion pour ceux qui risquaient de ne pas voir l'aube. Adaes contempla quelques instants le corps que le capitaine venait de ramener et essuya les gouttes de sang qui couvraient ses lèvres.

Le Tribun d'Arnor félicita ses soldats pour leur combat, serrant amicalement le bras de ceux qui avaient combattu. Un seul s'éclipsa, ce Taness, un bien étrange comportement que le sien. Reclu et pas vraiment amical, le regard du maître d'arme se posa dessus quelques secondes, jugeant plus qu'autre chose, avant que le tribun ne vienne le remercier à son tour et qu'Adaes ne lui renvoie ses mots. Le vieux guerrier prit avec joie une gorgée d'alcool que lui proposa le tribun, avant de faire passer et de piocher un peu dans son vin, cette petite bouteille lui était presque aussi précieuse que son épée. La suite de la nuit se déroula sans encombre, Adaes aida à replier les bagages, les coups qu'il avait prit étaient contondant, rien de bien grave pourtant son corps peinait parfois à les supporter, l'effet de l'âge.

Son mental prit le dessus sur ses douleurs et il se remit en route, aux côtés des autres membres du groupe. Revêtant sa cape et enlevant tant que possible les traces de sang sur lui il monta sur son cheval, arme à la ceinture et prêt à repartir. Lorsqu'ils reprirent définitivement la route le soleil n'allait pas tarder à se lever, il y avait encore du chemin avant de rejoindre leur destination. Le zénith du soleil venait de passer depuis peu lorsque les palissades du village apparurent devant eux.

Les habitants se montraient bien hostile envers les soldats du Roi, seul les preuves du rang de leur capitaine permit à la petite compagnie de rentrer dans ce village afin de trouver indices, repos et vivres. Malgré l'aspect inamical du village le petit groupe se força à s'y arrêter, après un bref discours du tribun et quelques ordres de distribuer les hommes agirent. Adaes, Elenduril et Sharpe partirent pour aller chercher des vivres.

Nonchalant d'apparence le maître d'arme n'en oubliait pourtant pas sa méfiance, son avant posé sur le pommeau de son arme lui permettait d'agir si nécessaire tandis que ses yeux se baladaient d'un côté de la rue à l'autre. Son attention, tout comme celle d'Elenduril, fut attiré par un enfant jouant avec un heaume. Tandis que le soldat de l'Arnor négociait pour savoir d'où il venait et si l'enfant en avait vu d'autres Adaes observait calmement la scène. Bientôt la petite troupe repartie, l'attention d'Adaes était désormais focalisé sur la question de ce heaume, il suivit le groupe en transportant des vivres, mais son esprit était focalisé sur ce casque. Où était son porteur ?

Une fois de retour auprès du Tribun le premier geste d'Adaes, une fois les vivres posées, fut de s'approcher du loup Blanc et de prendre la parole.


« Capitaine, les enfants du village sont en possession d'un heaume étoilé, un heaume de soldats. C'est ici que le régiment a été aperçu pour la dernière fois. Je n'aime pas les conclusions hâtives, néanmoins de toute évidence ils doivent avoir vu, entendu ou bien fait quelques chose pour obtenir ce casque et ils savent quoi. Je pense que l'on ferait mieux d'avoir une discussion avec le responsable du village. »
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Mardil
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Sur les traces du régiment disparu EmptySam 3 Oct 2015 - 20:35
Sur les traces du régiment disparu Davron10


Davron accueillit l’arrivée de Forlong avec un soulagement non dissimulé. Le tribun prît immédiatement les choses en main et lui ordonna d’ouvrir la voie tandis qu’il se chargerait de porter Nroc jusqu’au campement. Le jeune homme aurait été bien incapable de faire de même car Nroc était loin d’être un freluquet. Le sang recommença à couler sitôt qu’il cessa de comprimer la blessure mais cela n’était plus comparable à l’inquiétant bouillonnement qu’avaient été les premiers instants suivants le coup d’épée du gobelin. Le jeune noble avait les mains pleines de sang lorsqu’il s’empara de l’épée de son capitaine : le sang de son camarade.

La légèreté de l’épée était exceptionnelle et son tranchant n’avait pas d’égal, tout du moins, Davron n’avait jamais tenu une lame semblable entre ses mains. Si l’instant n’avait pas été si dramatique, il aurait jouit davantage de ce moment mais il devait ouvrir la voie aussi vite que possible, en faisant bien attention où il mettait les pieds afin d’éviter que Forlong, chargé de son fardeau comme il l’était, ne trébuche sur un obstacle si infime soit-il.

L’inquiétude qu’il ressentait pour Nroc l’empêcha donc de savourer pleinement l’incroyable sensation qu’était le fait de tenir Lunerill entre ses mains. C’était presque comme si l’épée avait une vie propre, qu’elle lui dictait quoi faire et qu’il suivait aveuglément. Une telle lame ne pouvait avoir été forgée de main d’homme. Et de fait, c’était bien une lame elfique qu’il tenait dans la main. Le genre d’épée si rare que les hommes à en posséder une dans toutes les terres du milieu devaient se compter sur les doigts de deux mains. Il se demanda comment le tribun était rentré en sa possession. Etait-elle dans sa famille depuis des générations, l’avait-il trouvée ou s’agissait-il d’un cadeau des elfes ? Il faudrait qu’il pense à interroger Forlong à ce sujet un jour.

Dès qu’ils arrivèrent au campement, Davron vît avec soulagement que ses autres camarades n’étaient pas blessés. Très vite, on s’occupa de Nroc et Davron tendit respectueusement Lunerill à son véritable propriétaire. La tenir entre ses mains était formidable mais il avait eu l’impression de n’être qu’un imposteur. Il ne méritait pas pareil honneur.

Alors que Forlong les félicitait et leur donnait des ordres succincts, il vît Taness qui se dérobait au contact de leur supérieur. Il ne s’expliquait pas le comportement de cet homme étrange. Un instant, il pensa à remercier ce dernier de l’aide providentielle qu’il lui avait apporté durant la bataille mais décida de ne rien en faire. Il avait le sentiment que Taness l’aurait mal pris et l’aurait rembarré d’une façon ou d’une autre. Bref l’échange n’aurait été plaisant pour aucun d’eux et il était préférable d’en rester là.

Tandis que Njall s’occupait de découper une large bande de tissu afin de fabriquer un brancard pour Nroc, Davron partit à la recherche de deux branches d’arbre suffisamment solide pour servir d’armature. Ils trouva ce qu’il lui fallait et en raccourcit une afin qu’elles aient la même taille. Ils cousirent ensuite le tissu autour des deux branches en utilisant des lanières de cuir. Le tout était rudimentaire et il faudrait que les chevaux chargés de transporter le blessé avancent au même rythme (et pas trop rapidement) pour que leur brancard de fortune tienne bon. Et encore, même ainsi, cela n’était qu’une solution des plus temporaires.

Ils repartirent dès que possible et finirent par arriver en vue du village où le régiment avait été aperçu pour la dernière fois. Nroc était relié à la selle de la jument de Davron et l’inquiétude de ce dernier n’avait fait que croître durant tout le voyage. Le jeune homme était d’une teinte maladive et il gémissait au moindre choc. Il avait été dans un état second toute la journée et il avait besoin de soins au plus tôt s’il comptait survivre.

L’accueil qu’ils reçurent fût loin d’être celui escompté. Forlong dût faire preuve d’autorité pour qu’ils soient autorisés à entrer et encore fût-ce de mauvaise grâce. Que s’était-il passé dans cet endroit reculé pour que les habitants se montrent si méfiants envers des alliés manifestes ? Un instant, Davron se demanda quelle type de relation les soldats du régiment perdu avaient nouées avec les habitants du village. Peut-être que la cohabitation s’était mal passée ? Ou alors, la méfiance des villageois était ancrée en eux depuis longtemps ? Quelles menaces devaient-ils affronter sur ces terres hostiles et si éloignées de la lumière réconfortante de la civilisation ?

Sitôt qu’ils furent installés dans une grange, spacieuse à défaut d’être confortable, Forlong leur demanda, à Njall et lui-même, de trouver un guérisseur ou une herboriste. La vie de leur camarade en dépendait et ils partirent s’acquitter de leur mission sur le champ. Cela fût plus difficile qu’ils ne l’avaient cru tous les deux. Les habitants étaient méfiants et plus d’un refusa tout simplement de leur adresser la parole. Ils finirent néanmoins par obtenir de la bouche d’un vieil homme juste un peu moins désagréable que les autres que la femme du forgeron était ce qui se rapprochait le plus d’une guérisseuse dans le village. De fait, c’était à elle que tout le monde s’adressait en cas de blessures ou de maladie.

Les deux hommes se mirent en route vers la forge n’échangeant que quelques mots en chemin. Il semblait à Davron que toute parole qui n’était pas consacrée à sauver la vie de Nroc était du temps perdu. Comme ils auraient dû s’y attendre, ils furent aussi mal reçus par le forgeron que par les autres membres du village. Non seulement celui-ci se montra suspicieux à leur égard mais également franchement désagréable.

- Qu’est-ce vous lui voulez à ma femme ?

- L’un de nos amis est blessé. Il a besoin de soin de toute urgence et on nous a dit que votre femme était la plus à même de l’aider.

- Et c’lui qu’vous a dit ça, l’a aussi dit que c’srait pas gratuit ?


Davron préféra couper court à toute polémique même si l’envie de frapper cet homme pour lui apprendre les bonnes manières lui traversa l’esprit durant un instant.

- Nous paierons bien entendu pour ses services.

Le malotru ne comprît pas l’allusion de Davron. Ce dernier eût honte de lui d’avoir insulté cette femme qu’il ne connaissait même pas. Cette dernière fit son apparition juste après et Davron laissa Njall lui expliquer la situation. Il n’adressa pas la parole à la guérisseuse et évita même soigneusement de la regarder en face. Ce n’était pas seulement à cause de ce qu’il avait dit. C’était aussi car elle était fort belle, de longs cheveux châtains, une bouche sensuelle et de grands yeux lumineux. Elle était calme et sereine et beaucoup plus sympathique et ouverte que tous les habitants qu’ils avaient croisés jusqu’à présent. C’est à peine si le jeune noble pouvait supporter de rester en sa présence.

Dès qu’ils arrivèrent dans la grange, elle s’occupa de soigner les blessures de Nroc. N’eût été par égard pour son compagnon blessé, Davron serait sorti de la grange mais il souhaitait veiller sur Nroc autant que possible. La guérisseuse lui administra une potion qui sentait bon les fleurs sauvages et lava soigneusement la blessure avant de recoudre la plaie. Puis elle se tourna vers le jeune noble.

- J’aurais besoin que vous m’aidiez à le redresser afin que je puisse enrouler ce bandage autour de sa taille.

Davron fît ce qu’on lui demandait et soutînt Nroc, qui ne parvenait pas à rester en position assise tout seul, pendant que les mains expertes de la jeune femme mettaient en place le bandage. A chaque tour qu’elle faisait, ses mains frôlaient celles de Davron et cette proximité le dérangeait au plus haut point. Heureusement, elle était concentré sur sa tâche et ne semblait pas se rendre compte du trouble qui habitait le jeune soldat.

Lorsque tout fût terminé, elle se tourna vers Forlong afin de s’entretenir avec lui de l’état de son patient et de discuter de son paiement. Soulagé qu’elle se soit éloignée, Davron s’assît aux côtés de Nroc et épongea son front à l’aide d’une serviette humide. Si Forlong le décidait, il serait plus que ravi d’assurer le premier tour de garde. Il savait déjà qu’il aurait du mal à trouver le sommeil.
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Njall
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Njall

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Sur les traces du régiment disparu EmptyJeu 8 Oct 2015 - 18:29
L'assaut passé, tous purent se rassembler. L'endroit avait été mis à sac. Bien que la menace ait été repoussée, Njall ne se sentait désormais plus en sécurité en ces terres, et les gobelins avaient au moins réussis à saccager le camp. Un seul des hommes avaient été blessés, le dénommé Nroc. Visiblement, il s'en sortirait. Malgré l'apparence étrange de Crowken, Njall se fiait à lui. Il lui rappelait les shamans de son peuple, pleins de rites et de mystères, menant une existence incompréhensible et inaccessible à qui n'était pas de leur cercle. Le lossoth reçu avec satisfaction et un légère pointe de fierté la poignée de main solennelle du Tribun, tandis qu'un des leurs s'était éclipsé sans que cela n'échappe à personne. Que penser de ce Taness, si solitaire et peu prompt à la compagnie ? Il fallait espérer qu'il ne leur fasse pas faux bond ou ne leur joue un mauvais coup quand la situation deviendra réellement tendue. Njall commençait à se méfier du mystérieux chasseur, si peu enclin à se mêler aux autres.

Lui et Davron eurent alors pour mission de fabriquer un brancard pour le blessé. Avec la flore et les vestiges du campement, il ne serait pas difficile de confectionner rapidement un moyen de transport de fortune pour le malheureux. Un instant, Njall avait eu peur que le Tribun ne préfère abandonner un blessé plutôt que d'être ralentis dans une mission présentée comme véritablement primordiale. Mais l'homme qui les menait avait visiblement des valeurs. Il n'était pas là pour sacrifier la poignée d'hommes qu'il avait entre ses mains. Peut-être que certains d'entre eux périraient, Njall le savait, et tous devaient en avoir conscience, mais le lossoth avait le sentiment que leur taciturne capitaine n'était pas aussi insensible qu'il ne le laissait paraître.

Ils reprirent la route dès que possible, ne souhaitant pas s'attarder sur ces terres arpentées par les créatures qu'ils avaient eu à affronter la veille. Ils rejoignirent bientôt le village où le régiment avait été vu pour la dernière fois. L’accueil fut des plus rugueux et cela fut perturbant. Si loin de la capitale, l'autorité de la couronne était certainement plus diffuse. Les gens d'ici vivaient isolés, entre les terres sauvages et les territoires relativement sains du royaume. On tirait plus vers les survivalistes et trappeurs que les humbles citoyens. Le pays était âpre et inhospitalier. Les gens qui le peuplait ne pouvait qu'être à son image.

Et dire que le régiment avait fait escale ici... Quel accueil avaient-ils eu ? Et cette méfiance, cette agressivité, était-elle naturelle ou des événements l'avaient-elles causée ? Ils le découvriraient bientôt, aucun doute là-dessus. Njall se fit discret, suivant la troupe à l'intérieur une fois que la situation fut arrangée par les bons soins de leur leader.

Une fois à l'intérieur et regroupés dans la grange qui leur avait été allouée, les rôles avait rapidement été distribués. Lui et Davron iraient quérir une personne capable de soigner le blessé.
Après avoir subis de nouveau l'accueil rugueux des villageois et leur méfiance ils finirent par apprendre que la femme du forgeron avaient les talents qu'ils recherchaient. Ils allèrent donc directement à leur rencontre, Davron prenant l'initiative de s'adresser à son mari, particulièrement malpoli.

Njall pu voir le visage de son acolyte se renfrogner subitement quand l'homme, et c'était à prévoir, précisa que le service ne serait bien évidemment pas gratuit. Se gardant bien de faire toute réflexion, le lossoth surveillait tout de même que son camarade ne perde pas patience. Inutile de se fatiguer pour ces gens.

La femme fit donc apparition et le lossoth entreprit de lui expliquer de manière brève, vu l'urgence, la situation.

« - Un de nos camarades a été blessé lors d'une attaque de gobelins dans la campagne, et nous avons besoin d'une guérisseuse pour le soigner. » Jetant un regard au forgeron, il ajoutait alors : « Nous vous paierons, bien entendu. »

Ils l'accompagnèrent donc jusqu'à la grange tandis que Davron se terrait dans un silence gêné. Observateur, Njall avait bien entendu remarqué le regard troublé du jeune homme quand il avait posé ses yeux sur la jeune femme, bien différente des gens aigris et fatigués qu'ils avaient pu croiser jusqu'ici. Il était vrai que c'était une belle femme, et la gêne du jeune guerrier amusait Njall sans qu'il n'ose le dire. Inutile de le rendre plus mal à l'aise.

Une fois à la grange, son acolyte épaula la femme du forgeron pour soigner Nroc, tandis que Njall restait à disposition, attendant qu'on ne lui demande de remplir une autre tâche. Il ne se sentait pas à l'aise dans ce village et espérait que l'escale ser
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Forlong
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Sur les traces du régiment disparu EmptyMar 27 Oct 2015 - 0:23
Forlong acquiesça la réponse de Taness d’un hochement de la tête, tout en étudiant cet homme étrange du regard. Le comportement du chasseur n’inspirait pas confiance, et le Tribun craignait qu’il pourrait nuire à la cohésion du groupe si les choses continuaient ainsi. Simultanément, il était incapable de regretter d’avoir recruté l’Oeil Vif, car ses talents étaient très précieux au combat tout comme à la chasse. Jusqu’à là, l’homme borgne ne s’était permis aucune marque d’insubordination ouverte, mais Forlong s’était promis que chaque preuve de désobéissance de sa part serait sévèrement punie.

En attendant le retour de leurs compagnons, les deux hommes vaquèrent à leurs propres occupations, préférant tous les deux le silence à une conversation réservée. Davron et Njall furent les premiers à revenir dans la grange, accompagnés d’une guérisseuse sensuelle. La gêne du jeune noble ne passa pas inaperçue et l’homme aux cheveux blancs sourit amèrement, non pas par moquerie, mais parce qu’il se rappelait très bien de son propre esprit troublé lorsqu’il avait était soigné par la guérisseuse elfique Calimehtar.

La femme était compétente en plus d’être agréable à l’œil, et lorsqu’elle s’approcha du Tribun, ce dernier la récompensa généreusement avec des pièces d’or. Dans cette expédition l’argent n’était pas un problème. En tant que Tribun, Forlong avait accès à des ressources qui lui semblaient presque illimitées en comparaison à ses expériences précédentes. L’Arnor était un royaume puissant et prospère, et la Couronne veillait à ce que ses serviteurs les plus fidèles ne soient pas dérangés par ce genre de contraintes lors des missions importantes. Dans tous les cas, l’or ne servirait pas à grand-chose dans les plaines sauvages du Grand Nord ; le Dunadan préférait s’en servir tant qu’il avait une valeur réelle. Il profita de son bref moment seul avec la guérisseuse pour lui demander un diagnostic du blessé. La réponse ne le surprit point, il avait déjà vu assez de blessures dans sa vie pour savoir estimer vaguement leur gravité, ceci-dit les nouvelles n’étaient pas très bonnes. Nroc allait probablement survivre, la plaie n’était pas infectée, et il n’avait pas perdu trop de sang. Il lui faudrait cependant du temps pour reprendre les forces, et il ne pourrait pas combattre ni chasser pendant des semaines, voire des mois. Son rôle dans l’expédition s’achevait donc ici, mais les choses n’étaient pas si simples. Devaient-ils le laisser ici, dans ce village à moitié hostile, sans aucune garantie de le retrouver vivant  un jour? Ou bien fallait-il l’emmener avec eux jusqu’au prochain endroit habité, en espérant que celui-ci serait plus hospitalier ? Il s’agissait là d’une lourde décision qu’il devrait prendre le lendemain.

***

Pendant ce temps,  Adaes, Elendüril et Sharpe s’étaient retrouvés face au gamin à présent seul, car ses camarades avaient fui en voyant que les étrangers s’intéressaient à un d’eux. Le petit garçon regardait les guerriers avec des yeux ronds. Un mélange de peur, de bravoure, de fierté et de curiosité pouvait se lire dans son regard et son expression. Il leur répondit :

- Je l’ai trouvé près du galgal dans la forêt. D’autres ?
– Il prit un air pensif, puis fit la moue –je voulais prendre une épée mais c’était un peu trop lourd…

Il berça le heaume dans ses bras, le serrant fort contre son torse, comme s’il avait peur qu’on le lui arrache.

-Mais vous ne direz rien à mes parents hein ?

Quelque peu rassuré par leur réponse il s’éloigna aussitôt en cherchant ses camarades du regard, sans doute pour leur raconter comment ces grands guerriers avaient besoin de son aide pour accomplir leur mission de sauver le monde.

***

Lorsqu’ils revinrent et firent le rapport à Forlong, ce dernier fronça les sourcils, perplexe. D’un côté, ils avaient enfin une piste, un endroit où commencer leurs recherches. D’un autre, toute cette affaire sentait décidemment très mauvais, et sa méfiance envers les villageois ne faisait que croître. Il répondit à Adaes, sans parler trop fort :

-Tu as raison, même si je crains qu’une discussion ne nous donnera pas les éléments que nous recherchons, vu la manière dont cet homme nous a accueilli tout à l’heure. Actuellement, nous n’avons ni les moyens de le menacer de manière efficace, ni de le soudoyer…Nous irons lui parler, mais pendant ce temps là il faudra explorer les alentours de ce fameux galgal pour voir ce qui s’y est passé…

Après avoir remercié Adaes et Elendüril pour les informations précieuses, l’homme aux cheveux blancs s’éloigna afin de faire un tour de la grande grange, en supervisant les activités de ses hommes, vérifiant l’état de Nroc, inspectant les provisions, mais aussi en vérifiant discrètement les points faibles du bâtiment d’un point de vue défensif.  Alors qu’il parcourait la grange, Forlong réfléchissait intensivement. Il savait qu’il serait obligé d’aller voir le dirigeant du village en personne ; son rang de Tribun semblait être la seule chose que cet homme respectait plus ou moins. Mais qui   devait-il emmener avec lui ? Adaes ? Non. Il avait besoin d’un homme expérimenté pour mener les recherches, si jamais quelque chose de mauvais arrivait dans les alentours du galgal. Taness ? Certainement pas, son caractère ferait de lui un piètre négociateur. Davron ? Il aurait pu être utile dans un endroit civilisé, mais parmi ces hommes froids et rudes, ses airs de noblesse seraient perçus comme une faiblesse ou un défaut. Njall Nanuq ? Pourquoi pas après tout…cet homme du Nord lointain semblait être capable de contrôler ses sentiments ainsi que d’observer et réfléchir avant d’ouvrir la bouche. Et si jamais les choses tournaient mal, Forlong savait qu’il pouvait compter sur l’ancien garde du corps de Poppea pour faire face à des villageois armés de haches et de lances.

Il demanda à tout le monde de se rassembler au milieu de la grange, et leur annonça :

-Messieurs. Elendüril, Sharpe et Adaes nous ont dévoilé des informations précieuses. Les enfants du village sont en possession d’un heaume de soldat d’Arnor, qu’ils prétendent avoir trouvé dans les alentours du vieux galgal dans la forêt à l’Est d’ici. Il nous faudra enquêter cette piste, mais aussi nus entretenir avec le dirigeant de cette bourgade. Njall, tu m’accompagneras lors de la discussion avec cet homme demain matin. Sharpe, tu resteras avec Nroc, vous vous barricaderez dans la grange, afin que personne n’essaie de fouiller ni voler nos affaires pendant notre absence. Adaes, Crowken, Taness, Elendüril et Davron. Vous irez enquêter dans la foret. Cela ne devrait pas être particulièrement dangereux, les soldats ont disparu il y a des mois. A cinq vous devriez être capables de vous en sortir en cas de danger, mais ne prenez aucun risque inutile. Nous nous retrouverons dans la grange demain à deux heures de l’après-midi au plus tard.  Le plan convient-il à tout le monde ?

Après avoir donné l’occasion à ses hommes de s’exprimer, Forlong reprit :

-Ce n’est pas tout. Là où nous allons, les sources de nourriture se feront de plus en plus rares. Nous devrons surveiller nos provisions, et nous assurer que nous partons d’ici avec tout ce que nous pouvons prendre sans trop nous encombrer. Elendüril.  J’aimerais bien que tu assumes le rôle de notre quartier-maître. Tu seras responsable de renouveler nos provisions, de distribuer la nourriture, la boisson, les bandages et autres provisions tous les jours, de m’informer régulièrement de leur état, et de t’entretenir avec nos chasseurs, Njall et Taness, pour prévoir quelle proie on peut espérer selon l’endroit où on se trouve. Es-tu prêt à prendre cette responsabilité sur tes épaules ?

Il laissa un moment à Elendüril pour prendre sa décision, et éventuellement pour que d’autres volontaires se présentent pour ce poste. Lorsque l’affaire fut réglée, il rajouta :

-Pas d’entrainement ce soir, j’aimerais bien que tout le monde se repose. Nous nous lèverons pas à l’aube demain, mais pas plus tard que deux heures après le lever du soleil. Pour ce soir, je vous demanderai à tous de vérifier l’état de votre équipement, nettoyer et acérer vos armes, prendre soin de vos chevaux, et laver des vêtements au besoin, pour qu’ils aient le temps de sécher autour du feu  avant demain après-midi. Taness et Adaes, vous cuisinerez ce soir. Vous ouvrirez aussi le tonnelet de bière, vous l’avez tous bien mérité. Je tiendrai la garde en premier avec Davron, ainsi qu’en deuxième avec Elendüril. Ensuite ce sera Taness avec Njall, Adaes avec Crowken, et Sharpe avec Nroc.

Pendant que Taness et Adaes préparaient la nourriture, Forlong alla chercher deux seaux d’eau dans un puits qui se trouvait à l’extérieur de la grange. En se servant du précieux savon qu’il avait emmené dans sa sacoche, il nettoya quelques-uns de ses vêtements dans une grande bassine en bois qu’il trouva dans un coin de la pièce, en les piétinant dans l’eau savonneuse, pieds-nus. Il les essora ensuite de toutes ses forces, et les étala pas loin du feu, en espérant qu’ils sèchent avant le lendemain. Il commença à huiler soigneusement Lunerill alors que l’odeur de la nourriture commençait à se faire sentir. Forlong inspecta avec satisfaction la lame ; elle n’avait pratiquement jamais besoin d’être acérée, grâce aux runes des jours anciens gravées dessus. Lunerill, la flamme bleue, était sa possession la plus précieuse et son compagnon le plus fidèle.

***

Pendant le repas, quelqu’un demanda qu’est-ce qu’était ce fameux galgal. Ce fut Crowken qui répondit. La voix du chasseur d’esprits était douce, mais tout le monde l’écoutait parler pendant qu’il regardait les flammes et jouait avec ses amulettes.

-Les galgals…qui étaient ceux qui les ont bâti, quels dieux vénéraient-ils, et quels pouvoirs étranges maîtrisaient-ils ? Ce sont des questions auxquelles nous n’avons pas de réponse. Nous savons que les hommes qui ont enterré leurs morts sous ces collines étaient là bien avant l’arrivée des Numénoréens. Nous savons aussi que les premiers Numénoréens les considéraient comme des lieux sacrés. Aujourd’hui, ce sont des lieux maudits. Maudits, car le Roi-Sorcier d’Angmar utilisa ses sombres sortilèges pour réveiller ceux qui y étaient enterrés, noircir leurs cœurs, tordre leurs esprits jusqu’à ce qu’ils deviennent fous, et terribles dans leur folie. Certains d’entre eux sortirent de leurs tombeaux et hantèrent les Dunedain, volant leurs âmes, semant la mort et le désespoir. Ceux qui avaient choisi la même voie que moi il y a des centaines d’années, réussirent enfin à sceller la plupart des tombeaux avec des sortilèges qui empêchent les spectres de les quitter…Mais gare à ceux qui tenteraient d’y rentrer, ou de s’aventurer trop près d’eux pendant la nuit. Il y en a eu beaucoup. Des hommes « civilisés » qui prétendent qu’il s’agit de rien d’autre que des histoires de grand-mère utilisées pour faire peur aux enfants. Des chasseurs de trésor attirés par l’or légendaire des habitants ancestraux de ces terres. Les jeunes ivres, convaincus par leurs amis d’accepter le défi et passer une nuit au galgal. La plupart ne revient pas. Ils servent à présent d’esclaves aux grands rois païens d’antan,  et ne quitteront jamais ces tombeaux qui sont devenus les leurs…


Après cette histoire, l’ambiance se refroidit un peu. Les hommes, fatigués après les évènements de la nuit précédente, ne tardèrent pas à aller se coucher, et le tour de garde de Davron et de Forlong commença. Lorsqu’ils se retrouvèrent seuls, il dit au jeune noble de le suivre. Ils montèrent l’échelle qui menait à la plateforme sous le toit où le foin était entreposé. Le capitaine montra à son compagnon un trou assez large entre deux planches de bois, qui permettait d’observer discrètement ce qui se passait devant les portes de la grange.

-Je ne fais pas entièrement confiance à ces villageois…Je ne pense pas qu’il s’agisse des meurtriers, mais ce n’est pas un risque que je compte prendre. Cette grange…elle a l’avantage de nous mettre à l’abri du froid, du vent et de la pluie, mais elle peut rapidement se transformer en piège. Si les villageois venaient à barricader les portes de l’extérieur et mettre le feu au bâtiment…on en sortirait pas vivants. C’est pour ça que je préfère que les personnes qui montent la garde utiliser ce trou pour vérifier de temps à autre ce qui se passe à l’extérieur.


Il laissa pendant un moment le jeune noble seul, alors qu’il descendit raviver un peu le feu et faire un tour rapide de la grange Lorsque le capitaine revint quelques minutes plus tard, il avait des ustensiles d’écriture en main. Il s’adressa à Davron :

-J’ai décidé qu’emmener Nroc avec nous serait de la folie…Le laisser ici est risqué, mais si on l’emmène…c’est pas seulement le fait qu’il nous ralentira. Mais nous allons nous retrouver face à des dangers comme les attaques gobelines ou pire, et il se peut que nous serons obligés de fuir au galop, ce qui serait impossible en vue de son état actuel. Dans les terres sauvages, ses plaies peuvent se rouvrir ou s’infecter à chaque moment, et qui sait quand est-ce que nous rencontrerons un autre guérisseur.. ? Il doit rester ici, je paierai généreusement la guérisseuse pour qu’elle prenne soin de lui. Ceci-dit, je ne fais pas confiance au dirigeant du village. Je compte écrire une missive à Poppea de Fornost, pour qu’elle envoie quelques hommes chercher Nroc dans quelques semaines. Il y a forcément des hommes ici qui voyagent jusqu’à Fornost pour faire du commerce, je compte donner une lettre scellée destinée à Poppea à l’un d’eux. Mais au cas où les villageois décidaient de briser le sceau pour découvrir le contenu de la lettre, je préfère faire en sorte qu’il soient incapables de la déchiffrer. Je suis convaincu, que les hommes d’ici ne savent pas lire l’elfique. Le problème c’est que le mien est très rouillé aussi…en tant que noble, tu as du recevoir une éducation digne de ta classe sociale, n’est-ce pas.. ? Saurais-tu m’aider à rédiger cette lettre en elfique ?


Forlong tendit le parchemin à son jeune compagnon.

***

Le premier tour de garde passa assez rapidement. Pendant le deuxième, qu’il passa en compagnie d’Elendüril, il commença à ressentir les effets de la fatigue. Il demanda au rôdeur de montrer le trou dans le grenier à ceux qui allaient les remplacer, afin qu’ils veillent eux aussi à ce qui se passait à l’extérieur de la grange. Il alla réveiller Njall et Taness, puis s’allongea et s’endormit presque immédiatement. Malheureusement, son sommeil fut troublé par le poids des décisions et les inquiétudes de la veille. Les scènes d’un incendie se mêlaient dans ses cauchemars à celles d’une attaque gobeline, et il voyait Nroc mort, pâle et recouvert de sang, allongé à côté des cadavres de ses autres compagnons. Forlong se réveilla en sursaut pendant la nuit, recouvert de sueur. Sous les regards d’Adaes et Crowken, il se releva pour se rincer le visage dans un seau d’eau froide, puis se rallongea. Cette fois, la fatigue prit le dessus sur l’angoisse, et il sombra dans un sommeil profond dépourvu de rêves.

***

Le lendemain matin, le groupe se sépara. Forlong et Njall se dirigèrent vers une bâtisse assez imposante ou siégeait le dirigeant du village. Les quelques hommes armés à l’entrée, vêtus de cottes de maille ce qui était assez surprenant, les laissèrent passer en se contentant de les regarder d’un œil mauvais. Le Dunadan sentit ses muscles se détendre quelque peu. Les villageois n’avaient pas tenté de les désarmer…peut-être se doutaient-ils que les guerriers d’Arnor n’accepteraient jamais de laisser leurs armes dans ce genre de circonstances. Ou alors ils étaient absolument convaincus qu’en vue de leur supériorité numérique, Forlong et Njall n’auraient même pas le temps de se servir de leurs armes lors d’une confrontation éventuelle.
Le dirigeant du village était assis sur une chaise sculptée au fond de la salle, presque vide à cette heure-ci. Seuls quelques hommes jouaient aux dés à une table non loin de la grande cheminée. Lorsqu’ils saluèrent cet homme au regard sombre, ce dernier ne s’adressa pas à Forlong, mais directement à Njall.

-Tu ne viens pas des grandes villes, et tu ne fais pas partie de ces Dunedain qui prétendent être les maîtres du Nord. Qu’est-ce qu’ils t’ont offert pour que tu les suives ainsi ? Ils se disent être nos souverains, ils veulent qu’on honore leur roi, qu’on respecte leurs tribuns et capitaines, qu’on paie leurs taxes. Et pourquoi ? Parce qu’ils descendent d’un peuple anéanti il y a des milliers d’années ? Parce qu’ils offrent une soi-disant protection ? Ici, dans les terres sauvages, nous n’avons jamais compté sur les soldats d’Arnor pour assurer notre survie et notre sécurité. Ici, on apprend très rapidement que prendre soin de soi-même est la seule alternative à l’extinction. Alors dis-moi, homme du Nord, pourquoi est-ce que l’on devrait aider ton maître.

Forlong resta impassible, son visage ne dévoilant rien, bien qu’un observateur habile aurait pu remarquer le mélange d’émotions dans ses yeux ou les poings légèrement serrés sous la table. Il tourna son regard vers Njall, en attendant la réplique du Lossoth. Le capitaine était conscient du fait qu’il devait laisser son compagnon parlait ; face aux reproches du dirigeant du village, les paroles d’un Tribun n’avaient aucune valeur.

***

Pendant ce temps, les guerriers de l’Arnor venaient d’entrer sous l’ombre des premiers arbres de la forêt à l’est du village. Une colline se dressait au loin, couronnée par les racines tordues des arbres ancestraux. Le galgal. Crowken s’adressa à ses compagnons :

-Ca ne sert à rien de chercher des traces tous ensemble au même endroit, ce serait une perte de temps. Adaes et Davron, contournez le galgal par le nord, Elendüril, Taness et moi ferons pareil par le sud. Nous nous retrouverons de l’autre côté pour voir qui a trouvé quelque chose.

Ainsi, le groupe se sépara selon les suggestions du chasseur d’esprits. Adaes et Davron se retrouvèrent dans un endroit où  la forêt était particulièrement épaisse. Ils auraient pu passer à côté de la piste si un grincement métallique ne s’était pas fait entendre sous la botte du jeune noble. Lorsqu’il se baissa, il put découvrir une épée sale mais en assez bon état parmi les fougères. Le choix s’offrait à présent à eux : devaient-ils fouiller davantage les fougères, ou bien continuer leur chemin pour trouver des indices plus clairs ? Il restait encore la possibilité de s’approcher davantage du mystérieux galgal…

***

Pendant ce temps, Elendüril, Taness et Crowken avançaient à travers une clairière du  côté sud du galgal. Soudainement, un bruit de feuillages agités et de brindilles craquant sous les pieds se fit entendre. Crowken fit un pas en arrière et sortit ses amulettes d’un geste rapide de la main, commençant à murmurer des formules. Taness quant à lui eut moins de chance ; pris au dépourvu, il se fit renverser par une silhouette terrifiante sortie de nulle part. Portant ce qui restait d’un plastron, l’assaillant avait des longs cheveux et une barbe collés par le sang ou la saleté. Ses yeux brûlaient fiévreusement, et il criait quelque chose : seuls les mots « trâitres » et « meurtriers » étaient discernables…la créature étrange renversa Taness avec tout son poids. Une courte lame noire apparut dans ses mains…



HRP : Je suis désolé pour le retard ! Adaes et Davron, je vous demanderai de m’envoyer un mp avec votre choix de piste à explorer. Selon le choix que vous faites, je vous renverrai par mp un élément que vous pourrez incorporer dans votre post. HRP


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Sur les traces du régiment disparu EmptyDim 8 Nov 2015 - 18:17
[HRP : Veuillez m'excuser de ce bien trop long retard, cela ne se reproduira plus.]

Doute. Incertitude. Double jeu.

C'étaient les mots maudits que Taness traînait dans son être, son comportement et ses mots. Cet homme était un homme déchiré, en proie à un constant choix entre la trahison et la loyauté. Ses nuits étaient souvent emplies de cauchemars, son passé d'homme violent ne s'était pas effacé de son être, dont la cicatrice le rendant borgne en témoignait fidèlement ; et jamais cet homme à l'apparence froide et sereine n'était pourtant serein : il lui fallait faire un choix, mais son égoïsme prenait souvent le dessus. Que ferait-il si Forlong ou l'un des autres de l'expédition se retrouvait dans une mauvaise situation sur laquelle lui seul pouvait agir ? Laisserait-il son égoïsme, amour-propre de côté afin de sauver cet homme ? Ou se laisserait-il submerger par son côté solitaire et sans âme qu'il tentait ne pas être ? Cette déchirure lui faisait très mal, et c'était un des raisons pour laquelle il voulait à tout prix ne pas parler, ou alors très peu. Que les autres ne lui fassent pas confiance, à la fin de tout ceci, il ne serait peut-être plus. Au fond de son coeur noir et blanc, Taness Oeil-Vif espérait que la mort le prendrait afin que ce choix n'ait pas à être prit...

Il avait cessé de prendre soin de son cheval, qui le poussait désormais du bout du museau afin de le sortir de sa rêverie. Taness flatta le chanfrein du cheval, sans un sourire, le visage fermé et froid. Seuls ses yeux et ses cheveux étaient visibles, l'ancien soldat portait toujours son "masque" remontant sur le nez, cachant ainsi la moitié de ses joues jusqu'à son cou. Personne ne connaissait encore le reste de son visage, seul son oeil vert clair était visible, parmi ses cheveux en bataille. Le chasseur portait une entaille sur le bras où il s'était fait un bandage rapide et discret avec un morceau de tissu sombre. Taness s'assit en hauteur, comme souvent lorsqu'il avait besoin de réfléchir. Nroc était en piteux état, et le chasseur devinait déjà qu'il ne suivrait pas le reste de l'équipe dans la suite. Un poids en trop n'était pas conseillé là où ils allaient, et son état ne ferait qu'empirer. Tant pis. Mais Taness, et il était sûr que Forlong aussi, était prêt à sacrifier à contre-coeur un être pour en sauver des centaines d'autres. Peut-être que...

Une femme ?! Et jolie, qui plus est. Le chasseur, de son perchoir d'ombre, caché aux yeux de tous, mais tous étant visibles par lui, observa cette délicieuse créature entrer avec Davron et Njall. Le jeune noble était gêné et s'éloigna de cette beauté que Taness ne reverrait peut-être jamais. Son oeil vif aperçut la marque du mariage, et un sourire presque pervers se dessina sur les lèvres cachées du chasseur. Une femme aussi belle que fraîche, mariée, ici ? S'il le pouvait, il en profiterait largement... Cette pensée fit pousser en lui en une chaude adrénaline, mais quelque chose l'empêcha de bouger et de passer une action. Peut-être une volonté de garder ce désir se faisant presque brûlant pour lui-même. Il se fondit un peu plus dans l'ombre, prit d'un mal de crâne qui le fit gémir doucement. Comme si un coup lui avait été porté. Il revit le moment où sa vie avait défilé devant ses yeux, lorsque son oeil avait perdu ses fonctions de base. Le jour où il était devenu borgne à cause de lui-même, d'une faute commise par lui. Le temps passa, et Taness resta seul dans l'ombre. Personne ne remarqua l'absence du chasseur, et personne ne posa la question. Il était en proie à de douloureux souvenirs, et ce désir de tout à l'heure avait fait place à une atroce torture de l'esprit qu'il se faisait, comme pour expier des fautes que son coeur noir et blanc ne regrettait qu'à moitié... L'appel de Forlong au rassemblement sembla réveiller l'homme. Taness sauta à terre avec agilité, et les autres furent presque surpris de voir où il s'était perché.

- Messieurs. Elendüril, Sharpe et Adaes nous ont dévoilé des informations précieuses. Les enfants du village sont en possession d’un heaume de soldat d’Arnor, qu’ils prétendent avoir trouvé dans les alentours du vieux galgal dans la forêt à l’Est d’ici. Il nous faudra enquêter cette piste, mais aussi nus entretenir avec le dirigeant de cette bourgade. Njall, tu m’accompagneras lors de la discussion avec cet homme demain matin. Sharpe, tu resteras avec Nroc, vous vous barricaderez dans la grange, afin que personne n’essaie de fouiller ni voler nos affaires pendant notre absence. Adaes, Crowken, Taness, Elendüril et Davron. Vous irez enquêter dans la foret. Cela ne devrait pas être particulièrement dangereux, les soldats ont disparu il y a des mois. A cinq vous devriez être capables de vous en sortir en cas de danger, mais ne prenez aucun risque inutile. Nous nous retrouverons dans la grange demain à deux heures de l’après-midi au plus tard. Le plan convient-il à tout le monde ?


Le chasseur ne répondit pas, mais il opina lorsque Forlong posa son regard sur lui. Les deux hommes échangèrent un regard montrant clairement le manque de confiance l'un à l'autre, le doute sur chacun et l'autre. Les deux hommes ne s'entendraient jamais, le pacte venait d'être signé.

- Ce n’est pas tout. Là où nous allons, les sources de nourriture se feront de plus en plus rares. Nous devrons surveiller nos provisions, et nous assurer que nous partons d’ici avec tout ce que nous pouvons prendre sans trop nous encombrer. Elendüril. J’aimerais bien que tu assumes le rôle de notre quartier-maître. Tu seras responsable de renouveler nos provisions, de distribuer la nourriture, la boisson, les bandages et autres provisions tous les jours, de m’informer régulièrement de leur état, et de t’entretenir avec nos chasseurs, Njall et Taness, pour prévoir quelle proie on peut espérer selon l’endroit où on se trouve. Es-tu prêt à prendre cette responsabilité sur tes épaules ? Elendüril répondit après un instant, et Forlong reprit son discours que Taness trouvait déjà fatiguant et ennuyant, voire même agaçant. Pas d’entrainement ce soir, j’aimerais bien que tout le monde se repose. Nous nous lèverons pas à l’aube demain, mais pas plus tard que deux heures après le lever du soleil. Pour ce soir, je vous demanderai à tous de vérifier l’état de votre équipement, nettoyer et acérer vos armes, prendre soin de vos chevaux, et laver des vêtements au besoin, pour qu’ils aient le temps de sécher autour du feu avant demain après-midi. Taness et Adaes, vous cuisinerez ce soir. Vous ouvrirez aussi le tonnelet de bière, vous l’avez tous bien mérité. Je tiendrai la garde en premier avec Davron, ainsi qu’en deuxième avec Elendüril. Ensuite ce sera Taness avec Njall, Adaes avec Crowken, et Sharpe avec Nroc.

La cuisine ? Sérieusement ? Il avait l'air d'une cuisinière ?! Taness gronda et grogna comme un chien mécontent de sa récompense, puis il se mit à la tâche, avec nervosité et colère dans chaque geste, et toujours sans dire un mot malgré les essais d'Adaes à cela. Taness prit son écuelle puis il s'éloigna des autres, retournant à son perchoir. Crowken parla du galgal, mais Taness n'écoutait pas. Il repensait au corps délicieux de la première femme avec qui il avait passé une nuit chaleureuse dans ses bras. Il se souvenait du désir de vengeance et de haine qui le submergeait, il lui avait fait l'amour sans aucun amour ou désir réel, tout n'avait été que factice et mensonger. Son mari s'était vengé, et il ressentit une sorte d'épine douloureuse dans le crâne, comme si cette femme lui avait planté un couteau dans la tête. Il revoyait à la place la délicieuse créature du jour, cette jeune et fraîche femme... Taness se frappa la tempe trois fois avec le poing et posa son écuelle vide sur le sol près de lui. Il était fatigué de se battre contre lui-même...

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Il alla se reposer et fut prit et possédé d'affreux cauchemars. Il visualisa ses deux parts de lui, son côté égoïste et affreux, et l'autre loyal et sage, s'affronter et déchirer son enveloppe corporelle en deux. Cette vision, à la fois vraie et terrifiante, le fit transpirer et sursauter lorsque Forlong vint le réveiller. Le chasseur grogna contre lui-même et alla se poster à la lucarne que le Tribun lui montra, surveillant ainsi les mouvements extérieurs. Aucun mot ne dérangea le silence, aucun mouvement ne dérangea le calme, rien ne brisa Taness dans sa concentration et ses pensées. Hormis lui-même.

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Le matin vint et, avec lui, la corvée du jour : la forêt. La traque. Retrouver la piste des arnoriens disparus. Taness n'était pas prudent, et il tomba facilement en face d'un être enragé, couvert de boue ou de sang il ne saurait le dire, qui le fit tomber. Le choc lui coupa le souffle un instant, et c'est alors qu'il entrevit la lame. Celle-ci, et il eut à peine le temps de le sentir, pénétra sa chaire à l'épaule gauche, vers le haut, dans une entaille profonde sur le sommet de l'épaule alors que le chasseur paniqué se tortillait pour se dégager de l'emprise fortement établie. Il poussa un cri rauque et un filet de sang coula du coin de sa bouche...
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