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 Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie

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Forlong
Tribun Militaire d'Arnor
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Forlong

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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyDim 30 Sep 2018 - 16:47
Raz'Oûl prit en main l'amulette que lui tendit Atalia. L'objet semblait authentique, bien qu'il ne se sentait pas entièrement à l'aise à l'idée de miser sa propre vie sur l'authenticité d'un laisser-passer acheté par une esclave au marché. Il passa ses doigts sur la petite sacoche accrochée à sa ceinture, qui contenait son porte-bonheur, et sourit intérieurement ; après tout, la chance souriait aux témeraires, et il s'en était toujours sorti jusqu'à là. Le chasseur de primes avait confiance en Atalia. Il ne lui faisait pas confiance, nuance, mais il était certain qu'elle allait faire de son mieux pour rester en vie, et tant que leurs destins étaient liés, le protéger également.

-Si tout ce que tu dis est vrai, ces informations nous seront précieuses. Tu as l'air d'être plus utile que notre précedent guide, continue à bien me servir, et tu éviteras un sort semblable au sien.

Avant qu'Atalia ne puisse réagir à ce commentaire qui était à la fois un compliment, une plaisanterie et une menace, il rajouta :

-Mettons nous en route. Le soleil se leve, et j'aimerais parcourir autant de chemin que possible  avant qu'il n'atteigne son zénith.

***

La révelation de Jassem sur les conséquences de ses aventures nocturnes gâcha quelque peu l'excellente humeur de Raz'Oûl. C'était souvent ça le problème des mercenaires ; ils ne savaient pas nettoyer après-eux. Ils se faisaient des ennemis et une mauvaise réputation...puis un jour on les retrouvait avec la gorge tranchée, comme cet individu au bandeau rouge. Sortir vivants d'Assabia aujourd'hui était la chose la plus importante, mais s'ils repassaient par ici à leur retour de la Bibliothèque Interdite, ils risquaient de ne pas être les bienvenus. Peut-être qu'il lui faudra se séparer de Jassem avant que cela n'arrive, mais pour l'instant ce futur était encore trop incertain pour s'en préoccuper davantage.

Raz'Oûl aurait pu dire à Jassem qu'il prendrait la porte principale avec Atalia et Saïs, et le laisser se débrouiller tout seul pour trouver une sortie discrète, mais il ne le fit pas. Une fois de plus, il était curieux de la manière dont le mercenaire allait résoudre cette situation. Il asquiesca en silence, et fit signe à Jassem et Atalia de suivre l'homme à la cicatrice.

***

Il avait sous-estimé le mercenaire. Au final, ce dernier semblait être prêt à faire diversion et attirer le danger sur lui pour permettre aux autres de sortir de la ville. Suivant sa suggestion, les trois membres restants du groupe tentèrent de franchir la porte, mais le nombre trop important de voyageurs nuisait à la circulation. Jassem eut le temps de les rejoindre, un peu essoufflé, avant qu'ils n'atteignent les gardes. Lorsqu'ils arrivèrent enfin au niveau de ceux-ci, Raz'Oûl leur glissa discrètement quelques pièces d'une valeur non-négligeable, bien que pas trop extravagante afin d'éviter d'attirer les soupçons. Cela aurait pu être un geste risqué, mais le chasseur de primes avait l'habitude de cotoyer ce genre de miliciens...être garde était une simple profession pour eux, pas une vocation, et chaque source facile de revenu supplémentaire était la bienvenue.

Ils avaient franchi la porte depuis plusieurs minutes et s'étaient mélangés aux autres voyageurs lorsque l'Assabyte reapparut au loin. En se retournant, ils purent le voir gesticuler dans la direction de la sortie en expliquant quelque chose aux gardes, mais ces derniers semblaient impassibles. Raz'Oûl lâcha un petit soupir de soulagement. Ils avaient quitté Assabia. Direction la Bibliothèque Interdite.


***

La première journée de voyage se déroula sans imprévus. Après avoir quitté Assabia, Raz'Oûl imposa une cadence assez soutenue. Il voulait s'éloigner des Assabytes, et profiter de la fraîcheur matinale. Lorsqu'ils prirent de l'avance sur les marchands et voyageurs qui avaient quitté la ville en même temps qu'eux, il leur fit signe de s'arrêter, et dit :

-Atalia, tu m'as dit que la présence d'esclaves dans notre groupe pourrait être problématique lorsque nous atteindrons les terres des Velnasyin ? Il faudra faire en sorte qu'ils ne l'apprennent pas. Tu aimes bien le théâtre, Saïs ? On va jouer un peu. Tu joueras le rôle de mon fils, bien que tu n'aies pas hérité de mon charme inné. Atalia, tu seras mon épouse...

Il jeta un regard critique sur les deux esclaves, puis rajouta :

-Deuxième épouse...tu es trop jeune pour avoir donné naissance à Saïs. Jassem, votre rôle sera simple.  Je suis un dignitaire haradrim qui se déplace à Kryam en affaires, mais aussi pour voir le spectacle unique des combats dans l'arène avec ma famille. Vous serez le garde du corps engagé pour nous protéger. Apparemment les Velnasyin n'apprécient pas particulièrement le gouverneur d'Assabia ni ses hommes. Quelque chose que vous avez en commun, je suppose... ? Nous atteindrons leur territoire seulement dans deux jours, mais il n'est pas impossible que leurs informateurs nous voient bien avant ; il faut donc jouer le jeu dès maintenant. Atalia, Saïs. Cachez vos marques d'esclaves, et mettez des vêtements dignes de la famille d'un riche haradrim. Enlève ton anneau également, petit. C'est une marque d'un esclave favori, pas celle d'un fils d'homme libre. Tâchez de jouer vos rôles de manière convaincante...d'ailleurs, on partagera la même tente, et le même couchage avec toi, Atalia. A moins que tu préferes être vue comme une marchandise par les Khandéens plutôt que de jouer le rôle de ma femme ?
- rajouta t'il avec un sourire carnassier. - La Loi des Clans interdit de prendre la vie d'une femme ou d'un enfant sans armes, mais elle s'applique seulement si ces derniers sont également des Khandéens. Malheureusement, les Velnasyin n'auront probablement pas de pitié si les choses se passent mal.


***

Une fois rentrés dans leurs nouveaux rôles, ils continuèrent leur chemin. Ils se laissèrent ratrapper par les autres voyageurs qui fréquentaient cette route, et s'arrétêrent pour la première nuit avec eux, formant un campement plus large et plus facile à défendre en cas d'attaque. La nuit se déroula sans imprévus. La deuxième journée de voyage fut un peu plus difficile. Loin du fleuve qui alimentait Assabia, le Désert Sans Fin devenait de plus en plus aride, et le soleil de plus en plus impitoyable. Raz'Oûl demanda à Saïs de gérer leurs rations de nourriture et d'eau, afin d'en préserver si jamais l'accès à la première oasis venait à leur être refusé pour une raison quelconque.

Heureusement, les informations partagées par Atalia s'étaient avérées correctes cette fois. Les représentants du clan à qui appartenait l'oasis étaient armés jusqu'aux dents mais contents d'accueillir les voyageurs, marchander avec eux, et prélèver une taxe pour le passage à travers leurs terres. D'après la Loi des Clans, refuser du pain ou de l'eau à un voyageur dans le désert était déshonorant, mais le faire payer pour passer la nuit à l'oasis était tout à fait acceptable.

Le soir, lorsque les premiers feux furent allumés dans l'oasis, Raz'Oûl dit à Atalia :

-J'ai repéré une caravane de marchands Rhûniens qui passent également leur nuit ici. Il y a des femmes parmi eux, et au Rhûn les femmes sont traitées comme indépendantes et égales ou presque aux hommes. Va leur parler, peut-être que tu apprendras quelque chose d'utile. Atteindre la Bibliothèque Interdite sera dangereux, nous ne pouvons pas nous permettre de se perdre et d'errer dans le déser inutilement. Mais avant ça, prépare nous un repas ; Jassem pourra peut-être t'aider.


La préparation des repas était généralement le rôle de Saïs, mais cela ne collait absolument pas avec  l'image d'un fils de dignitaire haradrim.

Bien plus tard, lorsque le repas fut terminé et qu'Atalia s'éloigna, Raz'Oûl se tourna vers le jeune garçon, en soufflant sur le thé chaud se trouvant dans sa tasse.

-Tu as déjà une douzaine d'années, mon fils. Un âge où il est temps pour toi d'apprendre à être un homme. Apprendre à être un haradrim. Tu connais déjà les bases de l'usage d'un couteau, mais la vraie arme d'un haradrim est le sabre. Ton bras est à présent suffisamment long pour apprendre à en tenir un.

Il posa délicatement sa tasse sur l'herbe éparse qui recouvrait le sol de l'oasis, et souleva un long objet posé sur ses genoux ; un long sabre recourbé, dans un fourreau décoré. Raz'Oûl atrappa le fourreau, et tendit l'arme vers Saïs, de manière à ce qu'il puisse en attrapper le manche.

-Jassem. Je vous confie l'honneur de donner une première leçon en armes blanches à mon fils.

Le ton de Raz'Oûl était bienveillant, mais son regard froid ; d'autres voyageurs s'étaient arrêtés dans les alentours, et la crédibilité de leur couverture dépendait en grande partie de la performance du jeune Saïs.


***


Au milieu de la troisième journée du voyage, ils arrivèrent enfin dans les territoires du redoutable clan des Velnasyin. C'était la dernière étape de leur voyage avant d'atteindre la Bibliothèque Interdite, du moins si Atalia allait réussir à les guider jusqu'à cet endroit perdu dans le désert. Ils avaient suffisamment d'eau et de nourriture pour ne pas s'arrêter dans l'oasis contrôlée par le clan, mais l'éspoir qu'ils allaient réussir à traverser ses terres sans être repérés fut bien vite dissipé. Des cavaliers firent leur apparition dans un nuage de sable au loin, et au bout de quelques minutes ils furent entourés par une dizaine de Khandéens portant des foulards verts assez caractéristiques. Leurs chevaux bien que petits semblaient très résistants, et toute tentative de fuite de la part de Raz'Oûl et de ses compagnons résulterait très probablement en un échec total.

Les cavaliers se contentèrent de les dévisager en silence, jusqu'à ce que le chasseur de primes décide de prendre la parole.


-Salutations. Je voyage à travers vos terres avec ma femme et mon fils afin d'atteindre la lointaine ville de Kryam.

D'un geste lent et peu menaçant, Raz'Oûl sortit l'amulette en forme de tortue des plis de sa tunique, et la tendit dans la direction des Khandéens, afin qu'ils puissent tous la voir. Ces derniers echangèrent quelques mots dans un dialecte local. Certains semblaient être satisfaits en voyant l'objet, mais l'un d'eux ne semblait pas entièrement convaincu. Il dévisagea les voyageurs, et s'adressa à Jassem, en ignorant totalement Raz'Oûl et les deux esclaves.

-Toi. Tu es un Khandéen, et tu voyages avec ces haradrim sur la route d'Assabia. Quel est ton clan, et à qui est-ce que tu dois allégeance ?

Les regards des Velnasyin étaient tournés vers Jassem. Raz'Oûl baissa la main dans laquelle il tenait le laisser-passer, et se contenta d'écouter. Aux yeux de quelqu'un qui ne le connaissait pas bien, il semblait entièrement calme. Atalia et Saïs se trouvaient un peu en retrait, en deuxième ligne, les selles de leurs montures se touchant presque. Un cheval hénnit nerveusement, en interrompant le moment de silence.




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Evart Praven
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyMar 9 Oct 2018 - 1:45
~ Saïs ~

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Lorsqu'il arriva à l'étage, Saïs se sentit libéré d'un poids. Au moins, il n'avait pas été reconnu par quiconque mais il tremblait encore de tout son corps. Il parcourut péniblement le couloir, manquant de faire tomber le plateau deux fois. Une fois dans la chambre, il tendit son petit déjeuner à son maitre qui lui fit remarquer son état. Embarrassé comme à son habitude, le jeune esclave balbutia de simples excuses :

- Pardon, maitre.

De toute façon, ce n'était pas comme si on s'attendait réellement à ce qu'il réponde. Il tâcha donc de s'occuper l'esprit en rangeant les affaires de son maitre. Ils devraient bientôt être partis. Après avoir aidé son maitre à s'habiller, ce dernier le chargea d'aller retrouver l'autre esclave qui semblait être dans une grande discussion avec quelqu'un. Sur le chemin, personne ne le remarqua. Cétait l'avantage d'être un enfant, petit, chétif et esclave, de surcroit, le soucis était qu'on ne se gêna pas pour le bousculer. Lorsqu'il vit Attalia, celle-ci était avec un homme qui lui tenait la mâchoire et la détaillait comme on l'avait lui-même détaillé mille fois. Puis elle lui donna de l'argent avant qu'il ne s'en allait. Il avait l'air très en colère et fit volte face. Saïs tenta de faire un pas en arrière pour se cacher du regard d'Attalia. Il aurait préféré qu'elle ne sache rien de sa présence. Cependant, il ne fut pas assez rapide. L'homme le bouscula, manquant de le faire tomber.

- Vaut mieux pour toi que tu ne dises rien aux autres, même à ton maître.

Comme à son habitude, Saïs ne dit rien. Au moins, cela lui évitait de mentir. Cependant la jeune fille ne semblait pas à l'aise. Elle tremblait et semblait embarrassée. Lorsqu'ils rentrèrent à l'auberge, la jeune esclave lui donna tout ce qu'elle avait appris. Puis ils commencèrent à ranger toutes les affaires. Saïs et la jeune femme eurent le temps d'engloutir ce qui restait du gigantesque petit déjeuner qui avait été servi à Raz'Oul.  Lorsqu'ils arrivèrent en bas, Saïs ressentit une vive inquiétude. Certes, la présence de son maitre le rassurait mais celle de l'esclavagiste le paniquait plus que tout. Deux forces s'égalant plus ou moins, Saïs blémit, des tremblements se firent sentir et les vertiges commencèrent à lui tourner la tête. Puis tout se passe très vite. En l'espace d'un instant, une lame aux reflets brillants se retrouva entre les mains de son maitre et passa au fil la gorge de l'esclavagiste. D'un sens, le jeune esclave éprouva un immense soulagement.

Tout le reste passa très vite. Les tristes souvenirs de Saïs semblaient être restés pour veiller le corps de l'auberge. La sortie de la ville fut plus simple qu'il ne l'aurait cru et ils purent reprendre leur longue traversée des terres arides du Sud. La journée fut étouffante mais Saïs était plus coriace qu'il n'en avait l'air. Lorsqu'ils s'arrêtèrent, le maitre de Saïs eut une idée étrange :

- Atalia, tu m'as dit que la présence d'esclaves dans notre groupe pourrait être problématique lorsque nous atteindrons les terres des Velnasyin ? Il faudra faire en sorte qu'ils ne l'apprennent pas. Tu aimes bien le théâtre, Saïs ?
A dire vrai, Saïs n'avait jamais vraiment vu une vraie pièce de théâtre en dehors de quelques farces au marché alors il n'aurait pu le dire, de toute façon, ce n'était pas comme si on lui demandait réellement son avis. On va jouer un peu.  Tu joueras le rôle de mon fils, bien que tu n'aies pas hérité de mon charme inné.

- Oui maitre.
Devant le regard de son maître qui semblait le transpercer de part en part comme s'il voulait réellement l'embrocher, Saïs se remplit. Pardon. Père.

Son maitre grommela une réponse avant de continuer. D'un sens, le garçon fut soulager qu'Attalia ne soit pas censé être sa "mère". Le souvenir en était trop vif pour lui et il n'aurait pas su comment se comporter. Puis il s’affaira à changer dans les bagages pour trouver des vêtements convenables pour lui et Attalia. D'abord il se changea pour une chemise et un pantalon propres, il profita d'un long foulard ouvragé de son maitre pour se protéger la tête et le coût tandis qu'il prit quelques minutes pour enrouler autour de ses épaules l'une des capes courtes de son maitre. Son maitre lui confia également un poignard et son fourreau qu'il accrocha dans son dos pour le dissimuler. De toute façon, ce n'était pas comme si Saïs allait le tuer au beau milieu d'un pays inconnu, hostile et dangereux.

Lorsque la nuit arriva, ils eurent la chance s'installer avec une caravane. La soirée fut calme et le jeune garçon put même échanger quelques mots avec son maitre tandis qu'Attalia glanait des informations à son habitude et que la grande brute participait aux tours de garde. Le trajet fut long et difficile mais Saïs avait l'habitude des longues journées de travail sous les chaleurs du Sud alors il fit bonne figure. Par ailleurs, il porta une grande attention aux réserves qu'on lui avait confié. Par moment, on eut pu presque croire qu'il voulait que tout le monde ne meure de faim ou de soif mais c'était un sentiment qu'il ne connaissait que trop bien pour ne pas avoir envie de le vivre.

L'arrivée à l'oasis fut vécu comme une bénédiction par le garçon qui reconstitua immédiatement les réserves d'eau de leur groupe, en cas de départ précipité. Saïs avait compris que ce voyage n'allait pas être une partie de plaisir alors il voulait tout faire pour ne pas mourir en plein désert mais il ne voulait pas non plus alarmer les autres caravanes alors il lui fallait être discret. Ce qui n'était pas la chose la plus difficile pour lui.

Il profita justement de sa discrétion et de la préparation du repas pour s'éclipser et faire le tour de l'oasis comme l'aurait fait n'importe quel enfant de son âge mais contrairement aux autres, il nota tout. Là l'importante caravane de rhunien qui comptait au moins une cinquantaine d'hommes et femmes. Ici une caravane de haradrims plus modestes, tout au plus une trentaine de personnes qui semblaient transporter une précieuse cargaison car il y avait beaucoup de gardes. Il y avait aussi trois expéditions plus petites entre trois et huit hommes. Lorsqu'il rentra après avoir laissé trainé une oreille attentive, le repas n'était pas encore prêt alors le garçon s'assit près de son père avant de lui dire à voie basse :

- Père, en dehors des deux grandes caravansérails, j'ai vu de petites caravanes. Une d'entre elle vient de l'Est mais les autres semblent venir de l'Ouest depuis Assabia ou plus loin encore. J'esserai d'en savoir plus si cela vous convient, père.

Après un repas assez bon, Saïs fut jeté dans les pattes du grand mercenaire avec un sabre en main. Le garçon avait l'impression que l'arme faisait sa taille même si ce n'était pas le cas. Jassem commença par lui donner quelques conseils d'ordre généraux sur la manière de tenir sa lame, sur ce qu'il devait faire, et surtout, ce qu'il ne devait pas faire. Puis ils commencèrent à faire quelques passes. Ne voulant pas son décevoir son maitre... père, il mit autant d'énergie et d'application que possible. Au début, il chercha plutôt à savoir comment se placer, comment placer ses mains... en écoutant attentivement les conseils de Jassem et les remarques de celui qui était censé être son père.

Cette première leçon se termina sur un combat au sabre. Évidemment Jassem retint ses coups et son talent car il aurait fait probablement une bouchée du garçon puis ce n'était pas comme si ce dernier avait besoin d'apprendre la modestie. Cela n'empêcha pas Saïs de se battre comme un lion dans l'espoir de ne pas décevoir son maitre. Ne pouvant rivaliser avec le géant de muscle qu'était ce mercenaire, le garçon tacha de profiter de sa petite taille et sa fluidité pour s'échapper aux coups de l'énorme épée du mercenaire. Même s'il mettait toute sa meilleure volonté, Saïs savait qu'il ne pourrait pas vaincre Jassem dont la main gantée attrapa son sabre avant de lui arracher des mains puis de le tenir depuis le fil de son épée. D'une voix monocorde, il lui dit :

- N'oublie jamais d'être fourbe.

- C'est bien, Saïs.


Son père semblait content de lui alors le jeune homme s'installa au coin du feu pour se reposer de son combat. Après s'être rafraichi et avoir eu droit à quelques mots de son maitre, Saïs s'éclipsa discrètement pour aller se renseigner discrètement sur les deux caravanes qui pouvaient servir aux ennemis de Raz'Oul. Profitant de l'obscurité et d'une nuit sans lune, le garçon s'approcha des premières tentes. C'était une petite caravane de trois personnes, un homme se pensait important n'arrêtait pas de rabrouer ces deux hommes de main. Rien de bien inquiétant. S'esquivant, le petit se glissa jusqu'à la seconde caravane où il entendit :

- Tu crois que c'est eux ?

- Je ne sais pas, on ne dirait pas.

- Le chef semble correspondre à sa description.

- Oui mais pas les autres.

- Que faut-il faire ?

- Les suivre, discrètement.

La conversation bifurqua ensuite sur des sujets triviaux. C'était le signe pour Saïs de revenir à son camp. S'approchant de Raz'Oul, il lui fit un rapport sur ce qu'il avait entendu même s'il n'était pas certain des personnes que le fameux petit groupe suivait. Quoiqu'il en soit, ils partirent discrètement le matin avant l'aube pour éviter d'être suivis. Son maitre semblait lui accorder de plus en plus de confiance alors le petit garçon timide ne souhaitait pas le décevoir.

A mesure qu'ils s'enfonçaient dans le désert, la chaleur devenait de plus en plus étouffante malgré un vent sec qui battait les dunes. A un moment, Attalia et son maitre se mirent d'accord pour dire qu'ils venaient d'entrer dans le territoire du clan "Velnasyin" qu'ils décrivirent comme redoutable. Il ne fallut pas longtemps pour se retrouver face à de redoutables guerriers qui semblaient aussi dangereux que peu amènes. Ne suivant pas bien les tractations qui se passaient devant, Saïs avait un mauvais pressentiment et scrutait les environs. Soudain un cheval se fit entendre. Au loin, sur leur droite, Saïs remarqua un cavalier qui émergeait  d'une dune. D'une voix suffisamment faible pour n'être entendue que par son maitre et Attalia, le garçon lui dit :

- Père, sur votre droite.
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Qewiel
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyLun 29 Oct 2018 - 23:09

Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 225752portaitbyandreiaugraid7aobkd
Atalia


Et voilà. On faisait ce qu'il fallait pour que l'épopée se passe au mieux et résultat, on se faisait - gentiment - menacer ! C'était bien pour son maître qu'elle participait à cette expédition... parce que là, l'homme libre, il ne lui donnait pas envie de continuer tout d'un coup. Mais bon... c'était là son rôle, sa vie, son service : obéir à son maître, quel qu'en soit le prix. Aussi Atalia s'inclina-t-elle une nouvelle fois devant Raz'Oûl, acceptant autant le compliment que la mise en garde. Mise en garde qui n'avait pas lieu d'être, d'ailleurs. Ainsi commença le départ pour la Bibliothèque Interdite... départ qui commençait assez mal entre Raz'Oûl et l'autre Jassem qui avait visiblement été assez malhabile pour se faire repérer. Au moins sortirent-ils de cette cité, après des têtes baissées, une mine l'air de rien, un pot de vin et un trot plus rapide que l'ensemble du monde qui allait dans la même direction.

Oui... effectivement la présence d'esclaves allait être un problème. Très bien, Saïs jouerait l'enfant de Raz'Oûl. Et elle... SA FEMME ?! Hum. Très bonne idée. C'était le mieux, effectivement. Ils auraient peut-être plus de scrupules à prendre la femme d'un riche dignitaire qu'une simple esclave. Bon... la deuxième femme, en fait. Trop jeune pour avoir enfanté de Saïs. Cela pourrait en même temps expliquer le manque de relation entre la mère et le fils, d'ailleurs, ce qui pouvait donner quelques scènes intéressantes. Jouer une femme riche, libre mais tout de même soumise à son mari voire même aux hommes dans leur ensemble allait être complexe à jouer. Il faudrait qu'elle soit des plus convainquantes pour ne pas attirer l'attention des plus pointilleux sur elle. Ce qui incluait... comment dire... une chose qui pouvait autant bien se passer que mal. Pour elle tout du moins. Parce que partager la couche d'un autre homme que son maître ne lui était pas habituel. Voilà, c'était pensé. Il fallait désormais qu'elle cache son tatouage et se pare de beaux atours. Pour le tatouage à l'épaule, c'était simple : un bandage pour protéger sa peau suite à une lampe à huile qui s'était malencontreusement déversée sur elle il y a quelques nuits. Il faudrait qu'elle pense à jouer la crainte de ces lampes et la préférence de rester à la limite entre l'ombre et la lumière. Pour les vêtements, ce fut un peu plus compliqué à trouver, Raz'Oûl ne se baladant pas avec des robes féminines dans ses sacs pour ses expéditions. Une fois une robe pas trop handicapante - les pantalons étaient quand même nettement mieux pour les voyages - ainsi qu'un voile coloré trouvés, l'esclave s'évertua à ranger ses habits normaux et cacher son épée à la selle de son cheval.

Les jours passèrent. Atalia resta avec son "mari" la majorité du temps mais il se trouva certains moments où elle se voyait discuter avec d'autres femmes, étrangement toujours les mêmes. Notamment une très jeune femme nouvellement mariée extrêmement bavarde et désirant secrètement penser autre chose qu'à celui avec qui elle partageait la couche, de ce que l'esclave pouvait comprendre de son comportement. Elle en posait de ces questions parfois... heureusement qu'Atalia pouvait être très imaginative quand elle le voulait, cela lui permettait d'inventer des détails cohérents à la volée. En tout cas, elle se rendit assez rapidement compte qu'elle allait avoir du mal avec les autres femmes... enfin qu'elle allait avoir du mal à afficher ouvertement des émotions sur son visage. Ce n'avait pas été dans son éducation.



"J'ai repéré une caravane de marchands Rhûniens qui passent également leur nuit ici. Il y a des femmes parmi eux, et au Rhûn les femmes sont traitées comme indépendantes et égales ou presque aux hommes. Va leur parler, peut-être que tu apprendras quelque chose d'utile. Atteindre la Bibliothèque Interdite sera dangereux, nous ne pouvons pas nous permettre de se perdre et d'errer dans le désert inutilement. Mais avant ça, prépare nous un repas ; Jassem pourra peut-être t'aider.
- N'avez-vous pas peur qu'elles me pervertissent avec leurs idées incongrues, cher mari ?"


La question avait été posée suffisamment bas pour ne pas être entendue de tout le camp mais également suffisamment fort pour que les personnes les plus proches l'entendent. Oui elle avait osé parler ainsi à Raz'Oûl ; et non elle n'avait aucunement mis de plansanterie dans sa voix. C'était une véritable question d'une femme soumise à son mari qui pouvait avoir peur d'un quelconque retour de bâton si elle venait à avoir de mauvaises pensées. Ou comment brouiller une conversation pour l'extérieur. Un seul regard de Raz'Oûl suffit à sa femme. Un peu plus bas, elle parla à nouveau.

"Très bien. J'irai leur demander si elles en ont juste après le repas. Jassem, pourriez-vous m'aider je vous prie ?"

Ainsi alla-t-elle s'occuper du repas, ce qui était de toute façon sa tâche en tant qu'esclave. Si ce n'est qu'elle éprouvait un fin plaisir à faire travailler un homme libre à cette même tâche. Autant en profiter, comme ça ils mangeraient plus tôt. Le repas fut simple bien que complet, l'esclave ne pouvant se permettre de montrer que le dignitaire manquait de beaucoup - ou qu'ils se rationnaient comme s'ils étaient en expédition. La chance d'avoir plusieurs fois eu à voyager avec son maître et ses habitudes souvent luxueuses. Il suffisait juste de faire moins faste et cela passait bien. En plus ils se trouvaient à un oasis donc pouvaient racheter des vivres sur place.

Les femmes du Rhûn. Atalia alla les voir en faisant comme si elle était une personne libre mais quelque peu timide face à des étrangères. Du moins en surface. Parce qu'elle n'hésita pas à regarder derrière elle lorsqu'une femme l'accueillit puis à demander comment ça se passait dans leur pays... vis-à-vis des femmes. Comment elles vivaient cette liberté qu'elle ne possédait pas suffisamment. Ne voyant ni le mari, ni le fils, ni le garde du corps, elle se permit ainsi de rester avec celles qui allaient l'instruire. Elles discutèrent ainsi longtemps, Atalia pensant à ne pas trop s'approcher des sources de lumière, parlant des coutumes de leurs deux pays avant d'en venir aux sujets plus littéraires. C'est à se moment qu'arriva avec un linge la jeune mariée très bavarde, qu'elle venait juste rendre à celles qui l'avaient dépannée plus tôt dans la journée. La gamine eut un grand sourire en voyant Atalia et, reconnaissant une personne qu'elle appréciait, n'hésita pas à s'approcher. Elle fut donc conviée à la discussion... et ce fut étrangement elle qui apporta le plus d'informations intéressantes à la fausse mariée. Visiblement cette gamine était férue d'histoires en tout genre, apportant des on-dit qui semblaient intéressants aux oreilles d'Atalia. Des qui étaient du style à se révéler à peu près vraies. L'esclave faisait comme si elle n'en avait entendu parler que comme des contes pour enfants mais détailla chaque réaction des personnes l'entourant. Non, vraiment, Raz'Oûl avait eu une bonne idée de demander à ces femmes si elles savaient quoi que ce soit. Et elle avait eu le bon instinct que d'écouter l'autre en quête d'une interlocutrice. Parce que les deux ensemble, cela donnait une petite panoplie d'informations bonnes à remettre les unes avec les autres. Après plus d'une heure de présence des hommes vinrent chercher la jeûnette qui commençait à avoir plusieurs dizaines de minutes de retard. Son mari risquait de la châtier... Heureusement pour Atalia, elle n'avait pas ce risque. Elle était soit-disant trop bonne au lit pour que son époux pense à la mettre dans un piteux état pour la nuit...




"Elles avaient ce qui me manquait, époux."

Atalia s'assit à côté de Raz'Oûl, dans la tente, tout en lui montrant un sachet en tissu dans lequel se trouvait quelques épices. Mais ce n'était pas le mieux. Elles avaient effectivement les quelques informations qui lui manquaient et c'était bien parce qu'elle avait dû faire tout un tri dans son esprit qu'elle revenait si tardivement, bien après avoir quitté les femmes du Rhûn.

"Au sixième jour vers le soleil levant,
Assabia la belle, tu nous oublies au tournant.
Vers la fleur brûlante tu nous entraînes,
Fille des sables, deux jours durant
Tu marches en ayant l'aube à ta gauche.
Alors tu reprendras ta marche, éreintée,
Contemplant la naissance pour une dernière journée.
Alors se trouveront les os des possédés
Alors les tombes seront relevées
Et dans les ténèbres les cendres dispersées."


Elle s'allongea alors, fatiguée d'avoir tant travaillé le relationnel avec autant de monde en seulement une soirée.

"Cela nous donne le chemin, une vieille histoire pour enfants. De celles qui leur font suffisamment peur pour qu'ils n'osent jamais s'aventurer dans les parages. Je pense que par os et tombes ils veulent signifier des ruines. A savoir maintenant comment entrer dans la bibliothèque... Il parait qu'il y a une histoire de sang et de magie. Si seulement cette chose existe."

Atalia se mit à bailler. Elle se frotta un instant les yeux puis se releva.

"Si vous me le permettez... je vais profiter de la nuit pour aller me laver."

Elle attendit un accord, de quelle que manière que ce soit, pour sortir de la tente avec quelques affaires. Elle n'avait pas envie de se laver devant cet homme ni devant le petit Saïs. Et, dans le fond, depuis qu'elle se voyait obligée de dormir avec lui elle craignait qu'il ne profite de leur proximité physique. Jusque là ce n'avait pas été le cas... mais elle attendait de voir la suite du voyage.
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Théomer
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyVen 21 Déc 2018 - 1:06
Jassem
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Ce n'est qu'après avoir mis une certaine distance avec les murs d'Assabia que tu tu permis de souffler quelque peu. Raz'Oul semblait avoir les mêmes préoccupations puisqu'il leur imposa une cadence forcée encore un peu plus longtemps avant que d'ordonner la halte et exposer son plan pour les jours à venir.

Des constatations et calculs froids et méthodiques. Depuis le début de votre expédition, c'est ce qui semble le mieux caractériser votre employeur. Il serait sans doute bon d'en prendre de la graine, si cette aventure est censée te propulser au delà du simple rang de mercenaire. A voire.
Le rôle qui t'est attribué est simple et à vrai dire, correspond à peu de semblances prêtes, à ton contrat actuel. Il n'y aura sans doute pas besoin de talents de comédien et à vrai dire... cela te sied bien. Tu te plais à dévisager les deux esclaves et leurs réactions. Comment le jeune garçon s'adaptera à son rôle peut être ... intéressant? Ou inquiétant c'est selon, l'assurance ne semble pas vraiment être sa qualité première. Quand à Attalia... il semblait évident qu'une partie de son rôle puisse être un poil plus contraignant que prévu.
Quant à toi, il s'agirait de jouer au dur et d'aider à monter le camp. Rien d'inhabituel.


*****
Si la caravane que vous formez tous ensemble semble réussir à vous prémunir des dangers d'une attaque de pillards, il n'en reste pas mois que dans l’âpreté du désert, la règle du chacun pour soi prédomine. Le rationnement est sévère mais s'annonce efficace puisque vous n'êtes à court ni de nourriture ni d'eau en arrivant à l'oasis.

Les transactions avec les maitres des lieux sont rondement menées. Une fois que votre emplacement vous est attribué, tu t'attelles à ce qui est devenue ta première tâche à chaque soirée : le dressage de la tente de la "petite famille". Quelque chose qui comme chaque soirée pourrait sembler superflu pour votre petit groupe mais il s'agit avant tout de sauver les apparences. Et un riche marchand ne fait pas dormir sa famille à la belle étoile.

Vous profitez ensuite des facilités locales pour vous préparer un vrai repas. Les denrées locales ne sont pas au meilleur prix mais cela changera de l'ordinaire des derniers jours. Alors que tu aides Attalia à préparer le repas, il te semble distinguer un sourire sur le visage de la jeune femme dont tu n'arrives pas très bien à trouver l'origine.

Le repas terminé, tu t'apprêtes à une soirée plus détendue que d'habitude. Vos hôtes d'un soir fournissent à l'oasis une protection suffisamment forte pour que rien de constant ne soit à craindre, mais visiblement, Raz'Oul a d'autre projets pour toi et Saïs.


''Allez debout, petit maître.''

Tu évalues le jeune home saisir son arme. Il n'est pas besoin d'être bien malin pour comprendre, au vu de son passé, que c'est peut-être la première fois qu'on lui demande de manier une véritable arme de guerre.

''Saisis ta garde à deux mains. Tu auras besoin de toute ta force avant de t'y habituer. Ressens le poids de ton arme, fais quelques mouvements seul d'abord.'' Tu laisses le jeune homme mouliner dans l'air pour l'instant, lui laissant le temps d'adapter sa prise, de connaître son arme.''Ceci est un sabre courbe. C'est une arme efficace, faite pour trancher. Si tu as moins d'allonge qu'avec une épée, les sabres sont censés te donner l'avantage de la vitesse car plus légers'' Tu dégaines ta propre épée pour illustrer tes propos.'' A l'inverse des épées droites, tu n'as qu'un tranchant. Et si tu peux utiliser l'estoc - la pointe- avec ton sabre, tu seras généralement moins efficace contre un adversaire en armure.''

Tu fais siffler Vicieuse d'un mouvement de moulinet. Tu as bien conscience que plusieurs autour de vous vous observent et il vous faut faire garder à votre groupe une certaine crédibilité.

''Prêt? Allez en garde. Relève les bras à hauteur de ton sternum, la lame à hauteur du visage. C'est ta position de garde, tu dois être prêt à pouvoir parer un coup venant de n'importe quelle position. Bien.''

S'ensuit ensuite le cours proprement dit. Conscience du rapport de force, tu te forces à retenir tes coups, encourageant le jeune homme dans ses déplacements.

''C'est bien, n'hésite pas à te déplacer. La force n'est pas suffisante pour gagner un combat et tu peux la remplacer par la vitesse... '' Dans une tentative d'attaque un peu trop impromptue, le jeune homme se découvre un peu trop précipitamment, et u n'as qu'à t'écarter et le bousculer légèrement pour 'envoyer trébucher. mais il ne tombe pas . ''Mais vitesse ne veut pas dire précipitation. Allez recommence. Et si tu sens qu'un adversaire est trop fort pour toi.'' Tu pares une autre attaque. Le petit manque encore de force dans sa prise mais il semble en vouloir. ''Alors c'est que tu as raté quelque chose. Gagne du temps, cherche une faiblesse, tourne lui autour, fatigue le. Plus ils sont gros et plus ils s'épuisent inutilement.'' Nouveau tintement de l'acier.'' Et surtout n'oublie pas...'' Tu lui arraches son arme d'une main, et d'un croc en jambe, l'envoie au sol.

''N'oublie pas d'être fourbe.'' Tu lui tends une main pour le relever. '' C'est bien jeune maître, tu as la fougue nécessaire.'' Tu te tournes vers Raz'Oul. '' Il me faudra plusieurs jours, mais votre fils a sans doute de quoi faire un vaillant guerrier''

*****

Peu après dans la soirée, le groupe semble se déliter et tu vois Saïs puis Attalia se fondre vers les campements proches Raz'Oul bouge ses pions une fois de plus et pars à la pêche aux informations. Pour ta part, tu préfères néanmoins ne pas laisser le campement complètement vide, et te contentes donc de brièvement discuter avec deux des gardes autochtones, pour prendre quelques nouvelles sur la région, et à priori, celle-ci est plutôt calme depuis plusieurs lunes. Une seule caravane a été attaquée par une bande inconnue, mais les victimes avaient eu la maladresse de voyager seul et de refuser de payer certaines "taxes" locales. Il y a des choses à ne pas faire quand on veut survivre. Tentant de soutirer des informations sur les Velnasyins, tu sens une certaines tensions des gardes par rapport à ces voisins peut-être un tantinet trop belliqueux. Et en lisant entre les lignes, il te semble deviner les auteurs de l'embuscade rapportée.

Plus tard dans la soirée, lorsque Attalia s'isole à nouveau du campement, les quelques affaires qu'elles portent sur elles indiquent assez clairement ses intentions. Et si tu t'apitoies un instant sur le sort de la personne et comprend ô tellement son souhait d'intimité, tu te sens obligé de lui courir après.


''Permettez moi de vous accompagner ma dame.''
Plus bas '' Je ne vous conseillerai pas de vous isoler seule en pleine nuit, même ici. Ne vous souciez pas pour votre intimité, je garderai mon bon œil pour surveiller les alentours, c'est promis.''

*****

La fraicheur de l'oasis était déjà un bien lointain souvenir lorsque les possibles ennuis commencèrent. Tu grognes en voyant le nuage de sable se rapprocher rapidement de votre position. Tant pis pour la discrétion, et bienvenu soit le stratagème de Raz'Oul.
N'ayant aucune connaissance spécifique concernant le talisman remis au chasseur de prime par Attalia, tu observais la scène avec circonspection, et allait te détendre en même temps que les Velnasyins lorsque tu fus pris à partie. Et à vrai dire tu ne t'y attendais pas trop.

Tu jauges l'homme devant toi, cherchant un signe distinctif d'appartenance à une caste dirigeante, mais rien d'évident ne ressort.


''Je suis Jassem, mercenaire de la cité de Kryam. Je n'ai d'autre allégeance qu'à ma lame et mon employeur. Et au roi Shomeri.''

Le dernier est ajouté  après hésitation. Espérons que certaines informations se révèlent justes.

Voilà, voilà, je m'excuse du délai
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Forlong
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptySam 12 Jan 2019 - 23:34



Raz'Oûl jeta un regard inquisiteur à Atalia lorsque cette dernière fut une remarque sur les idées incongrues et la perversité des femmes rhûniennes. L'esclave le provoquait-elle, ou jouait-elle juste bien le rôle qu'il lui avait donné ? Le visage de la femme était impassable, le chasseur de primes la laissa donc partir après le repas. Il l'accompagna cependant longuement du regard alors qu'elle s'éloignait, intrigué par les formes du corps féminin soulignées par la robe légère et les mèches de cheveux bruns qui s'échappaient de son voile coloré.

Il se racla la gorge, et tourna son regard vers Saïs, puis sortit son sabre et le lui tendit en l'incitant à commencer sa première leçon de combat sous la tutelle de Jassem. Raz'Oûl les regarda attentivement tout en sirotant son thé. Il jetait de temps à autre des regards discrets autour de lui afin de s'assurer que d'éventuels spectateurs venus de l'extérieur étaient convaincus par la mascarade. Une mascarade qui n'était que partielle car les lames que maniaient l'homme et le garçon étaient loin d'être des accessoires de théâtre tandis que les conseils donnés par le mercenaire pourraient un jour sauver la vie à Saïs. L'haradrim écouta ces derniers avec curiosité, en espérant obtenir quelques  précieux secrets sur le style de combat employé par le khandéen. L'allégéance des hommes était aussi capricieuse que le vent qui balayait le Désert Sans Fin, et il se pourrait qu'un jour il se retrouve face au mercenaire. Si cela devait arriver, il préfèrerait avoir un atout dans sa manche.

A la fin de l'entrainêment, le chasseur de primes leur fit l'honneur d'applaudir délicatement pendant quelques secondes, et les invita à le rejoindre près du feu, en glissant à nouveau le sabre dans son fourreau. En vérité, il était assez satisfait de l'énergie que le petit Saïs avait démontré face à Jassem.


***

Un léger sourire déforma les lèvres de Raz'Oûl lorsque ses deux esclaves, ou plutôt son épouse et son fils unique vinrent lui faire un rapport sur leurs activités nocturnes. Ces deux petits espions s'avéraient très utiles, et ils avaient réussi à obtenir des informations précieuses sans dévoiler leurs identités réelles.

Le rapport de Saïs était inquéietant. Ainsi, ils étaient suivis...

-Des Assabytes ou des espions payés par les Velnasyin...dans les deux cas, ce ne sont pas des bonnes nouvelles. Rassemble nos affaires à l'intérieur de la tente discrètement, Saïs. Il faut qu'on soit prêts à partir avant l'aube, tout en donnant l'impression à des éventuels observateurs qu'on va passer une longue nuit à l'oasis.


Il avait hésité pendant un moment à partir en laissant la tente et le feu allumé afin de leur faire gagner une poignée d'heures supplémentaire, mais il abandonna aussitôt cette idée ; un noble haradrim qui part au milieu de la nuit sans sa tente, cela attirerait l'attention de l'oasis tout entier sur eux.

Les nouvelles apportées par Atalia étaient beaucoup plus encourageantes. Il n'était pas entièrement convaincu par la comptine qu'elle lui déclama, mais l'esclave semblait confiante, et jusqu'à là, elle ne l'avait pas déçu. Raz'Oûl ne resta pas indifférent lorsqu'elle s'allongea à ses côtés, tout aussi attentif à sa proximité qu'à ses paroles. Cependant, avant qu'il ne puisse faire ou dire quoi que ce soit, elle se releva avec agilité en s'échappant de sa portée. D'un geste quelque peu impatient, il lui donna son accord pour s'éloigner. Après tout, en tant que citoyen de Djafa il appréciait l'hygiène et comprenait l'envie qu'Atalia devait éprouver de se débarrasser du sable omniprésent et de sentir la fraîcheur de l'eau sur sa peau soyeuse.

Lorsque la femme revint dans la tente bien plus tard, elle trouva le chasseur de primes endormi profondément. Encore affaibli par les effets du poison, la fatigue avait remporté le dessus sur ses autres désirs.

***

Il eut du mal à ouvrir les yeux lorsque Saïs secoua doucement son épaule. Il faisait encore nuit noire, et son corps protestait brutalement, réclamant plusieurs heures de repos supplémentaire bien méritées. Raz'Oûl chassa les images des rêves qui parcouraient encore sa tête en se rinçant le visage à l'eau fraîche provenant de la bassine apportée la veille par son esclave. Il se demanda comment le jeune garçon faisait pour toujours se lever à l'heure et penser à réveiller son maître. La menace d'une punition sévère était sans doute aussi efficace que le chant du coq. En parlant de menace, il ne fallait pas oublier qu'ils étaient suivis, et que s'ils voulaient échapper au petit groupe d'espions il leur fallait quitter l'oasis au plus vite. Cette pensée électrifia Raz'Oûl, et quelques instants plus tard il aidait déjà Saïs à plier la tente de la manière la plus silencieuse possible.


Ils réussirent à quitter l'oasis en silence, protégés des regards malveillants par les ailes noires de la nuit. Les chevaux, revigorés par le repos et l'eau fraîche dont ils avaient pu bénéficier pendant la nuit, avançaient rapidement en les éloignant de leurs adversaires et les approchant, pas par pas, de leur but ultime : la Bibliothèque Interdite.

Raz'Oûl fit arrêter son cheval à plusieurs reprises pendant la première moitié de la journée afin de scruter attentivement l'horizon, à la recherche des silhouettes sombres de cavaliers qui auraient pu les suivre depuis l'oasis, ou d'un nuage de poussière dévoilant leur présence. Aucune trace à l'horizon.

Tout changea une heure après le zénith. Ils furent rapidement entourés par la dizaine de cavaliers du clan Velnasyin. Celui qui posa la question à Jassem le dévisagea puis, en entendant le nom du souverain de Khand,  répondit en posant une main sur son cœur :

-Bekkhand Shomeri, puisse son sabre ne jamais perdre son tranchant.

Il semblait que Jassem avait réussi à éviter toute gaffe qui pouvait le lier à un clan ennemi des Velnasyin. La situation sembla se desamorçer pendant un moment, mais cela ne dura pas longtemps.

«Père, sur voitre droite »...alors qu'il y tourna le regard, Raz'Oûl put voir quatre autres cavaliers émerger de la dune, venant vaguement de la direction de l'oasis où ils avaient passé la nuit précedente. Les guerriers du clan Velnasyin avaient eux aussi eu le temps de remarquer l'arrivée d'un nouveau groupe, et gesticulaient entre eux de manière agitée.  

C'était étrange de voir trois groupes de cavaliers se rencontrer au milieu de cet océan de sable qui semblait infini. La tension fit qu'ils oublièrent tous momentanément la chaleur presque insupportable.

Le Velnasyin reprit la parole, et adressa la même question aux cavaliers, que Saïs put reconnaître de la veille. Un d'eux cracha la chique de tabac qu'il mâchait, et répondit en montrant ses dents noircies par la substance :

-Nous servons le gouverneur Khaldun d'Assabia l'Indomptable, protecteur de Khand et terreur des impérialistes gondoriens.

C'était la mauvaise réponse. La suite des événements se déroula très rapidement. Un des Velnasyin lança un court javelot qui vint se planter dans le torse de l'Assabyte avant que celui-ci ne puisse se rendre compte du danger imminent. Ses compagnons, bien que choqués, arrachèrent leurs sabres et épées des fourreaux et s'attaquèrent à leur tour aux hommes aux foulards verts. Le sang rouge coula sur le sable. Raz'Oûl et ses compagnons étaient un peu éloignés du milieu de cette mêlée sanguinaire, ce qui leur laissa un moment précieux pour analyser la situation.

Les Assabytes semblaient être des meilleurs guerriers que les Velnasyin ; des véritables soldats face à des bandits glorifiés. Cependant, les guerriers du clan étaient deux fois plus nombreux et combattaient dans leur élément. L'issue du combat semblait évidente. La mort des Assabytes ne préoccupait guère Raz'Oûl. Les hommes de Khaldun voulaient sans doute leur mort et les suivaient depuis la ville. Mais les Velnasyin...les guerriers du clan étaient complètement imprévisibles, et l'amulette qu'il leur avait montrée ne garantissait en aucun cas leur sécurité. La fortune sourit aux audacieux. Si le petit groupe de voyageurs parvenait à frapper au bon moment, ils pourraient peut-être faire d'une pierre deux coups.

Alors que plusieurs corps jonchaient déjà le sol, et que le chaos du combat était amplifié par les hennissements des chevaux paniqués, Raz'Oûl frappa. Précis et mortel comme un cobra, il enfonça son poignard dans l'oeil d'un des Velnasyin. Les cavaliers ne s'attendaient pas à une menace quelconque de la part de la femme et du jeune garçon...ils pouvaient peut-être faire pencher la balance en faveur du chasseur de primes.

***

Raz'Oûl respirait lourdement en nettoyant sa lame sur la tunique d'un Assabyte mort. Il essuya la sueur salée qui perlait son front et coulait dans ses yeux. Ils avaient réussi, bien que tous les membres du groupe n'en étaient pas sortis entièrement indemnes. De son côté, il n'avait subi aucun dégât hormis une blessure peu profonde sur le biceps gauche. L'haradrim rinça sa gorge asséchée avec le contenu de la gourde trouvée sur un des cadavres, puis dit à ses compagnons :

-Il est temps de changer de plan. Faire semblant d'être une famille ne sert plus à rien à présent. Trouvez nous des vêtements des Velnasyin qui ne sont pas trop déchirés ou trempés de sang. Avec leurs tuniques, armures de cuir et ces foulards verts, on nous confondra facilement avec des guerriers de clan, du moins de loin. Nous prendrons aussi leurs chevaux, ils sont plus résistants que les nôtres.

Une quinzaine de corps jonchait le sol, mais le chasseur de primes ne semblait ni choqué ni attristé par ce massacre. Seul leur objectif importait, et le désir de l'atteindre augmentait au fur et à mesure qu'ils s'en approchaient.

-Atalia, c'est la dernière ligne droite. Guide nous vers la Bibliothèque Interdite.


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Evart Praven
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptySam 14 Mar 2020 - 20:38
~ Saïs ~

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Dans les hautes terres du Haruzan, lorsque des hardes de hyènes noires se retrouvaient au même endroit, elles se jaugeaient longuement avant de se lancer dans un combat. Ici, dans le Khand, cela ne durait qu’une poignée de secondes. C’était à croire les hyènes plus intelligentes que bien des hommes. Saïs ne connaissait bien ni les Velnasyin, ni les assabytes de Khaldun. Enfin, il savait que les premiers étaient un clan de dangereux pilleurs et esclavagistes alors que les seconds étaient un petit groupe de mercenaires voulant mettre la main sur tout ce qui avait de la valeur. Deux sortes d’engeances qu’il aurait fallu faire disparaitre d’Arda. Fort heureusement pour la petite troupe de Raz’Oûl, ils ne semblaient pas décider à s’entendre.

Une poignée de secondes leur avait suffi pour se décider.Un trait sombre traversa le ciel avant de se ficher dans la poitrine d’un des assabytes. L’instant d’après, une mêlée confuse s’engagea. Dans le désert de sable, les lames pleuvaient comme dans le plus terrible des orages. Jetant un regard furtif à son maitre, ce dernier avait son œil des mauvais jours. Il semblait jauger la situation sans savoir vraiment quoi faire. Puis, aussi rapide que l’éclair, il fit s’abattre son poignard dans la tête d’un des khandéens de l’Est. Un flot de sang vomit du trou béant du Velnasyin. Au début, Saïs ne savait pas bien dans quel camp ils étaient vraiment. Quelques instants plus tard, il comprit qu’ils n’auraient pour camp que celui de Raz’Oûl et que le plan était simple : tuer tous ceux qui n’étaient pas eux.

Sortant le sabre de son fourreau, Saïs s’avança vers un des hommes. Une lame à la main, il manquait encore d’assurance. En effet, il n’avait jamais suivi qu’une petite leçon de maniement aux armes et encore ne s’était-il jamais saisi d’une lame tout en montant à cheval. Il comprit rapidement qu’il n’était pas raisonnable de tenir son épée à deux mains quand on était à cheval comme lui avait conseillé Jassem. Avançant sur le côté, le garçon hésitait à se lancer dans la mêlée. Le tintillement des lames qui pleuvaient au cœur du combat l’effrayait. Saïs se lança contre un homme au bord de l’attroupement. Il espérait ainsi pouvoir l’attaquer par derrière mais quelqu’un de plus expérimenté aurait su que c’était une erreur. Lorsqu’on était aussi petit que lui, avec une allonge réduite, il valait mieux se tenir au plus près du combat au lieu de s’en tenir éloigné par peur des lames.

Le combat s’engagea avec le khandéen. Le garçon tachait d’utiliser son épée comme le lui avait indiqué le grand mercenaire mais son adversaire était coriace et parait tous les coups qu’il tentait. Son visage mauvais semblait prendre plaisir à jouer avec Saïs comme un félin prenait plaisir de voir sa proie se débattre. Tandis que le garçon tentait une ultime attaque d’estoc, le bandit du désert enroula sa lame autour du bras du jeune et d’un coup sec fit voler l’arme du garçon. Un moulinet plus tard, le sabre du khandéen traça une longue entaille dans le torse du garçon qui, se reculant, fut projeté à terre. Tandis que Saïs se relevait, un peu sonné, l’homme jubila :

- Je vais t’écraser comme un rat du désert.

S’approchant de lui, la lame bien haute, le khandéen vit sa grosse tête hideuse tomber de cheval. C’était Jassem qui, de sa lourde épée, venait de décapiter un homme. Son cadavre s’écroulant devant lui, Saïs se saisit du poignard à sa ceinture sans même chercher à prendre le lourd cimeterre. D’une voix forte, le mercenaire lui lança :

- N’oublie pas ce que je t’ai dit ! Attention ! Derrière toi !

Sautant sur le côté, il échappa de peu à la ruade d’un cheval tandis que le sabre du khandéen qui le montait lui lacéra le dos. La douleur irradia son corps. En moins d’une seconde, la peur de Saïs avait complètement disparu couverte par la montée d’adrénaline qui lui commandait de faire quelque chose. Il lui fallait faire de sa faiblesse une force. Montés sur de hauts chevaux, les cavaliers de chaque camp ne feraient pas attention au petit garçon qui se baladait parmi eux. Se jetant sur les flancs d’une des montures, le jeune esclave profita des sangles pour escalader rapidement et planta sa dague dans les flancs d’un des cavaliers. Il n’était pas encore mort. Tandis que le petit continuait son ascension sur le cheval, l’homme le frappa du pommeau de sa lame mais ce ne fut pas suffisant pour qu’il lâcha prise. Sa petite taille lui avait toujours permis de passer n’importe où, délicatement Saïs fit glisser sa lame entre les bras et le torse de sa cible. La petite lame s’enfonça dans son cou. Un flot de sang se déversa sur le garçon. Le corps inanimé s’affaissa sur lui. D’une certaine façon, cela lui sauva la vie. En effet, un lourd cimeterre s’enfonça dans ses chairs qui agirent comme un bouclier. Le coup ébranla le macchabé qui tomba lourdement au sol. Saïs jeta un œil aux alentours mais son oreille fut attirée par la voix rauque de son maitre :

- Saïs !

Pour une fois, ce n’était pas vraiment un avertissement, plutôt un ordre. L’un des assaillants venait d’être jeter à terre par Ras’Oûl. Il s’agissait de l’homme qui lui avait tranché le dos. Ces gaillards là étaient coriaces, à peine tombé, il se relevait déjà. Saïs se jeta sur lui du haut de sa monture. Il l’emporta au sol avec lui. Sa petite lame en main, il laboura ses flancs de plusieurs coups de poignard. Puis ce fut au tour de son torse de subir la fureur du petit. Comme s’il n’était pas sûr de sa mort, il lui attaqua également le visage. Le temps pour lui était comme suspendu. Une heure aurait pu lui paraître une seconde et inversement. Tout à coup, une main lui saisit délicatement l’épaule. Il se retourna le visage maculé de sang. C’était Attalia. Sa voix douce le fit comme sortir de son état second.

- C’est fini, Saïs.

Ces mots simples l’arrêtèrent net. Se retournant vers le cadavre, il fut horrifié de le voir perlé de dizaines de petits trous, comme autant d’impacts de sa lame. Son visage était complètement défiguré. Était-il à l’origine de tout ça ? Rien qu’à y penser, il en était complètement épouvanté. Comment avait pu il déchainer une si grande violence ? Pourquoi ici ? Pourquoi maintenant ? Qu’est ce qui avait fait sortir cette rage en lui ? Le garçon était complètement effrayé, hébété par ce qui venait de se passer. Il chercha désespérement un bout de tissu pour se nettoyer le visage. Frénétiquement, il se frotta le visage comme si le sang des hommes qu’il venait de tuer ne partait pas. Autour de lui, les morts jonchaient le sol. Cette vision lui fit horreur.

Peu à peu, il tâche de se calmer, de respirer plus profondément. Se saisissant d’une des gourdes des bandits, il but un peu tôt et se passa un peu d’eau sur ses blessures. Heureusement, ils n’en manqueraient pas avec tous les morts qui les entouraient. Etant parvenu à trouver des bouts tissus plus ou moins propres, il confectionna des bandages qu’il essaya d’ajuster à ses blessures. Il reçut une aide bienvenue tant il était difficile d’atteindre son dos. Puis il se mit à fouiller les cadavres au sol tandis qu’il avait retourné sa rage et sa colère dans leur petite cage dont il espérait un jour perdre la clé.

Le combat avait été dur et il leur fallut un peu de temps pour rassembler les affaires nécessaires. Le garçon avait trouvé deux ou trois choses intéressantes dans les affaires des morts : une sorte de petit livre, un étrange médaillon et une bague sertie assez jolie. Il les rangea avec le reste. Il en profita également pour refaire le plein de provisions et attaquer quelques gourdes d’eau en plus aux cadavres. Cela ne serait pas de trop dans ce désert assoiffé. Saïs eut plus de mal à trouver quelque chose à se mettre. L’armure de cuir du plus petit des Velnasyin était déjà trop grande pour lui mais il fallait bien qu’elle lui aille. Pour les vêtements, Saïs essaya de bricoler un pantalon et une chemise correctes en retroussant les manches. Il lui aurait fallu plus de temps pour les ajuster mais cela ferait l’affaire.

C’est ainsi qu’ils laissèrent derrière eux un champ de cadavres. Les chevaux avaient fui depuis longtemps, probablement trop heureux de retourner à leur liberté… A leur mort probablement, il n’y avait aucune herbe pour eux dans le désert, et de trop rares points d’eaux. Cette pensée émut Saïs même s’il n’aimait pas beaucoup monter à cheval. Eux n’avaient rien demandé et ne souhaitait probablement être mêlés à la folie des hommes. En attendant, les rapaces charognards accouraient en masse pour se repaître des infortunés qui étaient tombés aujourd’hui.

Glissant parmi les vagues de sables, on ne vit bientôt plus qu’eux. Ils étaient comme l’ultime stigmate du carnage qui venait de se passer. Au bout d’un temps, ils devinrent de simples points dans le ciel bleu avant de disparaitre. Plus rien à part le sable blanc à perte de vue dont les dunes entrecoupaient le bleu du ciel comme autant de montagnes. La réverbération du soleil sur le désert était éblouissante. Saïs était en proie à une intense réflexion. La réaction qu’il avait eu l’effrayait. Il avait littéralement dilacéré un homme pendant de longues minutes alors qu’il était à terre, inanimé et mort. Pourquoi avait-il été transformé en une bête sanguinaire en l’espace de quelques instants ? Pourrait-il se contrôler pour que jamais cela n’arrive à nouveau ? Distraitement, il toucha la bague que son maitre lui avait confié. Était-ce elle qui l’avait empli de cette rage ? Peut-être que s’il s’en débarrassait, pourrait-il aussi perdre cette rage qui l’habitait et qui le rendait si inhumain ? En attendant d’avoir une véritable réponse, les dunes défilaient à l’infini…
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Qewiel
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyMar 2 Juin 2020 - 17:17
Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 225752portaitbyandreiaugraid7aobkd
Atalia


"C'est fini, Saïs."

Atalia se redressa, le visage toujours aussi impassible qu'à son habitude. De là où il était, le petit esclave pouvait avoir l'impression d'avoir un agent de la mort elle-même venu le calmer : une légère brise de vent faisait flotter la robe désormais déchirée de la femme ainsi que ses cheveux et, malgré le contrejour lui donnant l'impression d'une aura dorée, Saïs pouvait sans problème remarquer le sang encore frais ayant giclé sur son cou comme sa figure. Peut-être même percevait-il dans son regard de la compassion, sans pouvoir en être sûr.

"Il n'y a que dans les légendes gondoriennes que les morts ne sont pas tout à fait morts."

Elle se détourna alors, laissant le préféré de Raz'Oûl seul face à l'une de ses premières victimes - et certainement le premier corps sur lequel il avait déversé son être profond. Il fallait qu'elle participe à fouiller les habitants du désert décédés, ou plutôt ceux d'Assabia qui les coursaient, puis à changer de tenue pour se faire passer pour une membre du clan. Parce que, vraiment, être dans une tenue riche aux longues manches à moitié bouffantes n'était vraiment pas pratique pour le combat, alors là... Même si elle n'aimait pas montrer ses jambes à d'autres personnes qu'à son maître, le seul côté positif qui restait à cette robe déchirée était que la (trop) grande ouverture lui laissait dorénavant toute liberté de mouvement. Mais bon, avec le sable... autant revenir à un bon vieux pantalon, non ? Avant que les deux hommes libres ne lorgnent plus qu'ils ne le faisaient déjà sur son corps. Elle vint d'abord voir Raz'Oûl, la tête baissée et tendant une bourse ainsi qu'un papier qu'elle venait de trouver sur l'un des poursuivants. Désormais à nouveau esclave, elle reprenait pleinement la place qui était la sienne dans ce groupe. Une fois que le chef d'expédition prit connaissance de ce qu'elle lui tendait, elle alla plus ou moins se cacher derrière un cheval pour s'habiller rapidement à la manière des Velnasyin. Un pantalon était définitivement mieux que la moitié d'une jupe.

Quand ils partirent de ce champ de cadavres où les charognard commençaient déjà à festoyer, Atalia dirigea comme demandé le groupe à travers le désert. Cela dura plusieurs jours pendant lesquels elle les fit continuer vers l'est le jour et se reposer la nuit. Si la chaleur diurne était harassante, sous les étoiles tous les animaux sortaient de sous le sable et c'était un coup à se retrouver avec des rencontres malencontreuses et des chevaux empoisonnés à mort. Une fois arrivés à la fin du sixième jour, elle fit bifurquer la petite équipe vers le sud pendant une journée. La nuit qui suivit, alors qu'ils venaient de monter le campement et que les deux esclaves préparaient à manger, la jeune femme vérifia les provisions et les compta plusieurs fois avant de regarder autour d'eux.

"Il ne manque pas un sac ?" demanda-t-elle à Saïs.

Ne trouvant pas son bonheur elle se leva, fit quelques pas pour ne pas faire tomber de sable dans la nourriture avant de s'épousseter puis commença à faire le tour du petit campement avant de revenir auprès de l'enfant. Cette fois-ci Jassem était dans le coin, les ayant probablement vu compter et recompter la nourriture qui leur restait. Elle inclina la tête face à l'homme libre, attendant visiblement qu'il l'autorise à prendre la parole, et une fois que cela lui fut accordé elle expliqua la situation.

"Même en continuant à nous rationner nous risquons de manquer de vivres. L'oasis la plus proche se trouve à deux jours au sud, ce qui nous rallongerait la route de trois jours mais nous assurerait une survie jusque sur le chemin du retour..."

Elle lui tendit la carte au cas où il souhaiterait vérifier, en tant qu'homme libre. Venant du Khand, Jassem pouvait se douter qu'ils se trouveraient encore sur un territoire sous le contrôle des Velnasyins ou de proches alliés, certainement à la frontière entre les deux. Aux personnes libres de décider, et probablement Raz'Oûl demanderait l'avis de son esclave favori sur la situation.
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Les Ambitions de Raz'Oûl: Grain de sable, Grain de folie - Page 2 EmptyDim 7 Juin 2020 - 17:39
Avant de quitter le lieu de l’escarmouche, Raz’Oûl s’approcha du corps de l’homme que Saïs avait tué et l’inspecta, curieux. Il sourit légèrement, intrigué par le massacre. Ce jeune garçon qui mélangait si habilement les thés était donc capable d’une violence pareille ; il avait bien fait de l’emmener avec lui dans cette aventure, et de lui donner l’anneau en bois. Il avait du potentiel.

Raz’Oûl apparut parmi eux comme un spectre du désert. Méfiant de nature, il n’aimait pas que ses trois compagnons discutent longuement entre eux derrière son dos. Dans ce groupe hétérogène il ne faisait entièrement confiance à personne et depuis le début du voyage il utilisait habilement les ambitions et les faiblesses de chaque membre de l’expédition pour préserver sa place de chef. Et si quelqu’un venait à le trahir...il partagerait le sort de l’érudit Sahba.


-Non. Assez de détours. La fortune sourit aux audacieux, Atalia. Il nous faut atteindre la Bibliothèque Interdite au plus vite. Et cette oasis dont vous parlez, elle est sans doute habitée par les Velnasyin ou un autre clan belliqueux. Nous avons survécu une rencontre avec eux ; ce ne sera probablement pas le cas d’une deuxième, surtout que les corps dans le désert ont déjà du être découverts  et on porte leurs vêtements.


Raz’Oûl regarda autour de lui comme pour vérifier si quelqu’un oserait s’opposer à son avis.

-Nous arriverons à la Bibliothèque Interdite demain si vous nous avez bien guidé. D’après mes informations, la Bibliothèque elle-même a été bâtie sur une oasis, ce qui me semble crédible car je ne pense pas que ses gardiens se nourrissent uniquement de sable. Nous trouverons un moyen d’acheter ou faire du troc pour obtenir des provisions une fois arrivés sur place, pour le chemin de retour. Et si vous nous avez mal guidé Atalia...on mangera votre cheval en premier.


Le sourire de Raz’Oûl laissait sous-entendre qu’il s’agissait d’une blague, mais son regard, lui, était froid. Chasseur de primes légendaire, l’homme avait du commettre des actes terribles pour accomplir certaines de ses missions. Rien ne le détournerait de son objectif.

***


Ils y étaient. Les impressionnantes structures en grès se mélangeaient au sable du désert dans l’air de midi tremblant de chaleur, mais les quelques palmiers et l’escalier impressionnant bien qu’à moitié en ruine ne laissaient aucun doute. Ils étaient arrivés à la Bibliothèque Interdite dans le coeur du Désert Sans Fin. Raz’Oûl éperonna son cheval laissant pour une fois libre cours à son excitation, et se mit à galoper dans la direction du complexe.
En s’approchant, ils purent distinguer plusieurs détails. Quelques bâtiments étaient en ruine et presque entièrement recouverts de sable ; l’heure de gloire de la Bibliothèque Interdite où les érudits des quatre coins de la Terre du Milieu s’y rendaient en pèlerinage était terminée depuis des décennies, avec la fin de l’influence du Royaume Réunifié sur les terres de l’Est et du Sud. Le bâtiment principal auquel menait un escalier gigantesque semblait toujours en bon état. C’était un endroit sacré pour les Khandéens, et même les hommes des clans belliqueux du désert n’osaient pas s’y attaquer. Les palmiers indiquaient la présence de l’eau en abondance, une bénédiction pour les voyageurs assoiffés dont les provisions étaient presque épuisées.
Ils furent accueillis en bas de l’escalier par un vieillard au visage recouvert de tatouages à moitié effacés et au regard bienveillant mais à moitié aveugle à en juger par la couleur pâle de ses yeux. Il était entouré par plusieurs gardes masqués armés de longues lances de couleur bronze.

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-Bienvenue Voyageurs. Ainsi, vous avez traversé le Désert sans Fin ! Vous êtiez prêts à endurer la soif pour assouvir celle du savoir. Je suis Himlad, le gardien de la Bibliothèque Interdite. Avant de pénétrer dans ces lieux sacrés, vous devrez laisser toutes vos armes ici. C’est ainsi.


Jassem savait que c’était une loin ancestrale khandéenne. Personne ne pénetrait armé dans la Bibliothèque Interdite, il s’agirait d’un sacrilège innomable. Réticent mais résigné, Raz’Oûl donna ses lames aux gardes.

-Maintenant, vous allez pouvoir purifier vos corps et vos esprits avant de pénétrer dans la Bibliothèque et être illuminés par le savoir. Suivez-moi.


Himlad les guida en haut de l’escalier, puis à l’intérieur du bâtiment. Les impressionnantes sculptures contrastaient avec la perception d’une architecture khandéenne généralement peu élégante. Le vieux gardien du temple avait une démarche étrange, comme s’il était un marin peu habitué à la terre ferme.

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Il les mena jusqu’à une pièce où ils furent étonnés d’entendre un bruit qu’ils avaient presque oublié : celui de l’eau qui coule sur la pierre. Un jet d’eau qui provenait sans doute du massif rocheux sur lequel était bâtie la Bibliothèque remplissait une grande piscine en dalles. Des véritables bains en plein milieu du désert. Le vieux gardien leur indiqua quelques robes grises simples qu’ils pourraient revêtir après leurs ablutions. Il leur indiqua la porte par laquelle ils pourraient se diriger une fois purifiés, puis les laissa.

#Himlad


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