Entrevue dans la demeure des Balrim.

Finalement, Golam poussa les battants d'une lourdes porte de fonte et de mithril qui donnait sur une antichambre qui semblait plûtot faire office de no man's land entre l'extérieur et la demeure. Frappant trois coups sur une porte qui semblait taillée dans la roche Golam se retourna vers les visiteurs.

"Mon Maître vous souhaite la bienvenue en sa demeure. Tout ce que vous y trouverez est à votre disposition le temps de votre visite. Seul les glorieuses armes du clan des Balrim doivent se dérober à votre usage. C'est déjà pour vous un honneur de pouvoir les admirer."

Cette dernière tirade ressemblait plus à une mise en garde qu'à un accueil courtois. Mais déjà l'énorme porte s'ouvrait. Le sol trembla un moment, puis avec un son grave tous peurent passé sous le porche de pierre. Dès qu'il furent entrés dans la demeure, qui était en réalité composée d'une seule salle de taille modeste, la tempèrature se réchauffa et la lumière éblouïssante du soleil se réflètait sur une fontaine aux sculptures finement ouvragées. De grandes bibliothèque renfermaient d'innombrable manuscrit. Et sur le mur du fond, les armes de la familles reposaient derrière un léger voile de tissu aussi opaque qu'une goutte d'eau.

"Prenez place messires. Le conseiller Dalin nous rejoindrat dès le conseil terminer. Désirez vous boire quelques Bières? Nous avons hélas pas d'hydromel."

Si les mots étaient courtois, le ton n'y était pas, sauf quand il s'agit de bière, Golam, comme tout nain qui se respecte, devint soudain plus sociable qu'une fourmie retrouvant sa colonie.

Arminas prit place dans un des fauteils que comptait la pièce... Les elfes autour de lui également. Quand Golam proposa une bière, Arminas répondit en le flattant...

- Je ne doute pas que votre bière est un délice, mais nous n'avons pas la résistance des nains à ses effets les plus dévastateurs... Et comme je tiens à mener une discussion sensée avec votre maitre...

Il sourit largement.

- Il me suffira de consulter les plus modestes de vos nombreux manuscrits pour attendre sans ennui la venue de Dalin... Si du moins vous m'autorisez à les consulter...

La question n'en était pas vraiment une, et Golam dut sentir qu'il serait stratégiquement malvenu de refuser à son hôte la consultation de ses ouvrages les plus précieux...

Golam se raidit soudain coura planquer sa choppe de bière et subtilisa celle qu'il venait d'apporter à l'homme qui n'avait même pas eu le temps d'y toucher. Pourtant, personne n'avait rien entendu, pas même Arminas. Mais Golam époussotait son habit, et se mit presque au garde à vous.

Dalin ouvrit les battants de la lourde porte de fer. Pénètrant dans l'antichambre, il attendit qu'Hadhod et son second aient passer la première porte pour la refermer.

"Seigneur. Je ne désirais pas outrepasser vos décisions. Mais simplement vous donner l'occasion, après avoir agi pour les intérèt de la Moria elle même, de servir la Moria pour ce quelle doit signifier. Un Royaume Libre. Dans ma demeure vous trouverez l'Ambassadeur Arminas. Mon conseiller l'a inviter. Je suis sûr qu'il est impatient d'améliorer l'Entente entre les Elfes et les Nains qui ne put être établie publiquement."

Effectivement, il s'agissait bien là de politique, et si son petit discour fut assez long. Le Balrim en contrôlait la moindre intonation.

Fuyant le regard du maître de la Moria, car Dalin ignorait tout de la réaction qu'il pouvait avoir, il activa la lourde herse de pierre.

Golam toussota, comme tout Balrim, et prit une profonde inspiration.

"Ambassadeur Arminas, voici venir Dalin Balrim Grand Seigneur Nain et Conseiller de ..."

"Fermez là Golam. Nous parlerons de vos ridicules intrigues plus tard."

En effet, la manière qu'avait pris Golam pour l'inciter à tromper son suzerain n'avait pas du tout plu à Dalin. Ce dernier s'éclaircit une énième fois là gorge.

"Ambassadeur Arminas. Voici venir Hadhod Croix-de-fer, Seigneur de la Moria."

Dalin aurait voulu fermer les yeux et échapper à l'entrevue qu'il avait pourtant lui même arranger. Claquant dans les doigt, il manda Golam qui ne comprenait vraiment plus rien du tout.

"Sers moi de la bière." murmura t-il en jetant un regard anxieu à son suzerain.

Arminas se leva et fusilla du regard Golam... Mais la traitrise, amenait toujours avec elle son lot de mensonges... Et Arminas ne voulait pas mettre en danger l'entente, aussi mauvaise soit elle entre les nains et les elfes pour la survie politique d'un nain arrogant.

- Seigneur Hadhod... Je vous attendais.. Je me doutais bien que votre conseil devait durer.. Mais pas à ce point.

Arminas sourit très naturellement. A se demander s'il n'avait pas été troubadour dans son passé.

- J'ai eu bien du mal à deviner les intentions cachée de ce Golam... Il m'a fallut refuser avec fermeté, face à des arguments tous plus recherchés et réfléchit, tout entrevue avec un nain n'ayant recu aucune légitimité du reste de ses pairs... C'est alors qu'il m'a avoué à mon grand soulagement, qu'en réalité vous étiez derrière cette manoeuvre habile de politique...

L'elfe voyait le visage de Golam se décomposé, mais il n'en avait cure...

- J'ai alors salué, comme en sont témoins mes compagnons, votre initiative pleine de bon sens qui était de plus une belle preuve de maturité et d'habilité politique...

En jetant des fleurs à Hadhod, il espérait que celui s'approprirait l'idée de l'entrevue ce qui éviterait un incident... Dans le cas contraire, Golam et Dalin passeraient un très mauvais quart d'heure.

ais il y avait une troisième possibilité concernant la réaction du dit Hadhod, Seigneur de la Moria. Ou peut-être était-ce un plus ou moins subtil mélange des deux premières.

En vérité, le fils de Trehod ferait passer - sauf execption - un sale, mais alors très sale quart d'heure à ces deux diables de Balrim, le Golam et le Dalin à mesure égale: mais pas tout de suite... car Hadhod ignorait que ce mensonge venait de la bouche d'Arminas, mais plutôt pensait-il quil était issu de celle de Golam.

Et si cela avait été effectivement le cas, le digne héritier des Rois aurait perdu beaucoup de crédibilité en réprimandant son serviteur au sujet d'une entrevue qu'il avait lui-même arrangée.

- Je vois que mes conseillers ont fort bien accompli le service que je leur avait demandé.

Les mots avaient été durs à sortir, mais ils étaient tout de même parvenu aux oreilles de toutes les personnes présentes: Nains, Elfes, Homme. Si le visage de Hadhod ne portait aucune expression, sa tête bouillonnait en pensant à cette traîtrise. Il continua sa prise de parole, s'exprimant un peu plus aisément:

- J'ai en effet jugé utile de m'entretenir avec vous en privé, Seigneur Arminas. Aussi demanderais-je à toute cette bande qui vous accompagne de quitter cette salle, Golam les accompagnera en un lieu convenable, non lui d'ici.

Il fit un signe de tête au Balrim. Si tout se passait bien, ne resteraient qu'Arminas, Dalin, et lui-même.

Arminas avait confiance en Hadhod, surtout depuis qu'il avait cru son mensonge... Mais les Balrim lui semblaient pour le moins politicés et les valars savent en quoi la mort d'un ambassadeur elfe aurait pu les aider...
Il tata discrètement son manteau pour sentir la présence rassurante de sa courte épée et fit signe à son escorte de disposer.

- Nous ferons selon vos désidérata Seigneur Hadhod... Même si mes elfes sont d'une discretion sans pareil...

D'autant plus que Saemon Havarian avait quitté le petit groupe. Tandis qu'on menait ses elfes en un lieu plus convenable, Arminas se rassit.. Profitant de l'inattention de ses hôtes, il sonda rapidement la pièce... Il ressentait beaucoup de tension.. Mais pas spécialement d'hostilité... A part dans le chef de Golam qui devait enrager d'avoir été ainsi roulé dans la farine. Mais en réalité, ce nain n'avait aucune importance.

- Je crois que nous pouvons parler maintenant.

L'elfe sourit à nouveau... Aimablement comme toujours.. Même si il commencait à s'impatienter, il n'en montrait rien... Cette discussion risquait bien d'être capitale pour la guerre... Enfin dans la pire des alternative. Dans l'autre cas, Arminas se ferait un plaisir de repasser avec l'armée victorieuse de Gar Thulion à proximité de cette moria qui n'avait jamais parut , à l'exception de l'époque gobeline, aussi renfermée.

adhod avait presque envie de s'asseoir, mais il resta finalement bebout, trop occupé à engager une conversation qu'il n'avait jamais vraiment souhaité, ou qui l'avait même franchement répugné. En effet, il fallait bien dire quelque chose, puisqu'il était officiellement le moteur de cette entrevue, bien que les deux autres personnes présentes savaient pertinemment le contraire.

- Très bien, Maître Arminas, très bien, voilà une bonne chose de faite: votre escorte n'est plus ici, et nous pouvons nous entretenir seul à seul, à ceci près que le Seigneur Balrim nous accompagne, mais c'est tout de même lui...

Il arrêta derechef sa phrase...

L'irréparable n'avait pas été bien loin d'être commis. Que devait comprendre l'Elfe à cette soudaine hésitation? C'est tout de même lui qui... quoi? Qui a arrangé cette rencontre?

Le Seigneur de Khazad-dûm afficha un sourire infime en regardant l'Elfe, une expression que seule une personne de la race préférée de Manwë eut pu discerner. L'entretien devenait sérieusement spéciale, et particulièrement ambigu... Désormais, Hadhod était presque certain que l'ambassadeur de Rustor était bien le menteur dans cette affaire, et le fils de Trehod en était devenu un aussi, ce qui ne lui ressemblait pas. L'Elfe, quant à lui, avait certainement dû percevoir la gêne du Naugrim, et ce dernier le savait congrûment.

Pourtant le Nain faisait comme si de rien n'était, et peut-être son interlocuteur ferait-il de même. Et cela pouvait durer longtemps encore...

- ... C'est tout de même lui qui remplit la charge de conseiller, et le plus fidèle. Et puissant est-il dans la hiérarchie de notre Royaume, il se doit d'être présent en ce moment et en ce lieu, acheva Hadhod, en partie mensongèrement.

Il jeta un regard à Dalin, un regard dur mais dénué de colère, simplement dans le but de le mettre en garde contre toute éventuelle "gaffe" désastreuse.

- Si je souhaite vous parler en privé, Elfe, c'est qu'il est mauvais de parlementer en un Conseil qui mêle plusieurs de votre race à un bon nombre des miens, tout simplement. Et peut-être nous mettrons-nous d'accord sur quelque point qui plairait à la fois aux Nains et aux Elfes, chose certes difficile. Vous parliez d'ouvrir les portes afin de servir de passage de retraite pour vos troupes. Et si votre personne peut trouver un moyen pour que les Nains puissent tenir béante l'entrée de l'Ouest sans même pouvoir l'atteindre, eh bien nous serions en passe de pouvoir vous aider.

L'équation était impossible. C'est pourquoi Hadhod l'avait proposée à son hôte: pour le piéger, le faire renoncer à son idée et prouvant son impossibilité. Un Nain ne pourrait pas contourner cette difficulté, comment l'esprit d'une oreille-pointue aurait assez de jugeote pour y parvenir?

Dalin, réprima une eructation qui aurait à son avis, été considérée comme une gaffe. Reposant l'imposante choppe de bière sur un meuble, il s'assit doucement sur son fauteuil préféré qu'aucun des deux autres bélligérants n'avait jugé bon d'utiliser.

Sa tête jonglait entre l'Elfe Arminas et son Seigneur Hadhod. Et il reçut sans rougir les insinuations et recommandation de son suzerain. Mais sous sa barbre, l'on ne pouvait voir que le visage du Nain Balrim était affibuler d'un léger sourire. Il se réjouïssait de voir que les deux parties étaient prêtes à faire des concessions tout en campant sur leurs positions. C'était cela, son art. C'était cela, la politique.

Relevant la dernière réplique, de son Seigneur, Dalin se tourna vers Arminas.

"Prenez garde à ma remarque Ambassadeur Aminas. Nous ne vous demandons aucune aide pour reconcquérir la Moria. Cela serait bien un comble. Mais vous devez comprendre que pour vous aider, il nous faudrait d'abord le pouvoir. De ça, dépend le succés le succés de ceci." finit-il en pointant le doigt vers l'Ouest et la Moria dites gobeline.

Arminas ne broncha pas quand Hadhod parla de conseil qui étaient "mauvais"... Il ne devait pas savoir que l'ambassadeur était surtout le chef du conseil elfique...

- Je ne peux en effet vous demandez plus que vous ne pouvez en donner.. Malgré tout je suis intimement convaincu que vous devriez reprendre ses portes, quitte à nous la refermer à la barbe si tel est votre désir.. Cela me semble être votre priorité.Plus vous contrôllerez de points d'accès aux mines, plus vous diminuerez le risque de vous retrouvez pris aux pièges, enfermée comme des rats.

La pensée d'un rat barbu et vêtu de fer fit sourire l'elfe.

- La question est simple dès lors : comment reprendre cette porte ?

L'elfe afficha un air mystérieux nul doute qu'il avait une idée derrière la tête. Les deux nains l'invitèrent à continuer.

- Les soldats elfiques combattent au nord, et ceux qui sont restés sont déjà trop peu nombreux pour protéger nos maisons.. Mais l'aide peut venir autrement... J'ai de bons amis parmi les béornides qui vivent encore non loin de vos montagnes... Nul doute que la perspective de tuer quelques gobelins les enjouera. Leur lignage diminue mais peut encore combattre fièrement...

Tout cela était bien beau, mais aucun des nains n'envisageait de voir entrer les béornides en leur terres pour les débarassez des bandes qui gardaient la porte ouest...

- Voilà ma proposition... Je sors d'ici avec toute la discrétion dont mon peuple peut faire preuve... Arrivé dehors, je me déguise avec mes compagnons en marchand. Armés de charettes nous longeons la porte ouest... Nul doute que quelques bandes de gobelins attirées par l'appat du gain abandonneront leur place pour venir nous chercher querelles... Là, les béornides nous aiderons , provoquant l'arrivée d'autre renforts nains... Nous pourrons lutter contre une petite centaine de ces bêtes, dans la forêt, avec une trentaine de béornides et mes compagnons. Quand un tel nombre sera dehors, chargez ceux qui sont restés à la porte... Vous devriez pouvoir en venir à bout. Prenez la porte et fermez là jusqu'à ce que l'armée réunifiée se présente... Nous fuirons dès votre besogne accomplie..

- Quel plan, dites-moi!

Hadhad fut animé d'un grand rire, qui ressemblait peut-être davantage à un grognement moqueur qu'à un ricanement habituel. Quand il se fut calmé, il continua de parler, regardant l'Elfe de sous ses sourcils brousailleux et de ses yeux interrogateurs:

- Je vous excuse étant votre peu de connaissance des lieux, mais je vois bien des ambiguités dans votre tactique... J'estime mieux les Beornides que bien d'autres étrangers disséminés de par le monde, mais leurs repaires et leurs habitation de trouvent au-delà de la partie Est des Monts Brumeux, non loin des collines de pierres qu'eux-même appellent Carrocks.

L'étrangeté du plan d'Arminas venait avant tout de la localisation de ces êtres, decendants ou parents de Beorn, et le Seigneur Dalin l'avait sans doute compris également... Hadhod explicita un peu mieux son point de vue, au cas où l'Elfe n'aurait pas encore bien appréhendé le problème:

- Et vous nous parlez d'une escarmouche à la porte Ouest. Comment les Beornides pourraient-ils s'y rendre?

Restait également plusieurs zones d'ombre dans l'esprit du Seigneur de la Moria:

- Ou trouverez-vous ces dites "charettes" en si peu de temps? Qui sont ces renforts Nains dont vous parlez? Et, en dernier mais plus important que tout, pensez-vous que le fait de provoquer la sortie d'une centaine de Gobelins - si toutefois votre entreprise désespérée fonctionnait - viderait complètement la Moria de ces intrus? C'est qu'ils défendent d'autres lieux que la Porte, mon bon Elfe. Leur nombre a décrû... mais décrû seulement.

// Je vous jure que j'avais prévu ca ; ) //

Arminas sourit... Il avait mal joué son coup... Mais il valait mieux maintenant abaisser son jeu.

- Votre sagesse et votre perspicacité n'ont d'égale que la longueur de votre barbe Seigneur Nain.

Il fit une petite révérence.

- En réalité, je n'ai jamais eu l'intention de faire venir les enfants de Beorn... Mais il me semblait que leur nom résonnerait mieux à vos oreilles que celui de ceux que je comptais employer.

Sans se faire prier davantage l'elfe continua.

- J'avais l'intention d'employer les Masques de la Pierrelune ...

Un léger frémissement parcouru la salle. Les Masques étaient des mercenaires d'Esgaroth qui avaient la réputation de servir quicquonque les payerait pour, et quel que soit les intententions de leur maitre... Ils avaient causé pas mal de tort au nains dans le passé... Ils portaient tous un masque pour rappeler le tatouage de leur chef Kivan. Mais Arminas n'avait trouvé personne d'autre et savait que la loyauté de ces guerriers d'élite était sans pareille. Sans laisser le temps au nain de répliquer Arminas repondit aux autre interrogations du seigneur.

- Les charrettes ne sont pas un problème, les Masques en possèdent beaucoup... Ils se cacheront dedans et jaillirons comme des furies... Quant à savoir si cette diversion suffira à vous faire reprendre la moria.. J'en doute... Mais elle pourrait vous permettre de prendre la porte Ouest... Même si vous ne controllez qu'un couloir y conduisant, cela suffira à l'Armée Réunifiée et vous permettra également d'avoir une ouverture vers l'extérieur..

écidément, l'Elfe jouait un drôle de jeu pour parvenir à ses fins, et mentir afin d'endormir la vigilence des deux Nains ne lui faisait pas peur. L'emploi des Beornides n'avait jamais été une de ses idées, et plutôt voulait-il utiliser des mercenaires se battant le matin pour un employeur et le combattant le soir... C'en était trop.

- Votre petit tour a été sage, mais pas assez cependant. Vous avez raison, le nom des Hommes du Val résonnait bien mieux à mes oreilles que ces Masque Maudits qui ont tant fait subir de tort aux fils de Durin. Et je vous le dis... jamais je ne m'allierai à ces assassins aussi lunatiques que leur nom!

La main droite de Hadhod se crispa sur le manche de sa hache, et on eut pu voir ses articulations blanchir si les gants de cuir épais ne les avait pas chachées. Il fit les cents pas, tournant autour d'Arminas en le fixant de ses yeux devenus hostiles, et faisant entendre aucours de ses phrases de petits grognements que la colère faisaient sortir:

- Quand bien même votre plan aurait été un bon plan! Quand bien même reprendre un seul mince tunnel de la Moria aurait été une chose sûre et aurait-elle servi à autre chose que de briser l'union des nains en cas d'embuscade! Quand bien même il aurait fallu quelques heures pour arriver de l'autre côté au lieu des quatre jours requis... jamais je ne me serai allié à ces hommes aussi mauvais que des Orques, et presque aussi mauvais que des Elfes de votre sorte. Vos dernières paroles se sont révélées malheureuses, ambassadeur, si toutefois elles avaient un autre but que raillerie et provocation!

Le ton était vraiment exécrable, mas sans doute était-il à la auteur de l'affront subi par les oreille du Nain.

- L'ouverture vers l'extérieur, nous saurons la trouver nous-même, mais de relations avec de tels êtres et tous ceux qui ont affaire à eux en bon termes, nous n'en avons nul besoin. Je le dis pour la dernière fois... Disparaissez des mines avant que l'envie ne me prenne de venger l'offense !!!

Les yeux de Hadhod flamboyaient de colère, et sa figure affichait une expression des plus menaçantes.

Dalin se leva dès que la fureur de son Maître éclata.

"Seigneur, calmez votre courroux. Car rompre le dialogue maintenant serai bien mal avisé, et je sais que vous ne l'ignorez pas."

Il se tourna vers l'Ambassadeur.

"Seigneur Elfe, nos guerriers sont les meilleurs qui foulent la terre du milieu, et l'exploit est notre pain quotidien. Mais faire preuve d'ouverture quand les déboires de l'Histoire nous ont touts arraché et difficile pour la fierté d'un Nain. Il y'a bien quelque geste que nous pourrions attendre de votre part."

Le silence s'installa, et quand bien même le Balrim jubilait, il était effrayé à l'idée de continuer.

"Ce présent n'en serais pas vraiment un. Car ce serait un juste retour des choses. Mais ceci fait, soyez assuré que les Nains marcheront sur la Porte Ouest avec le sourire et une hache propre, tellement nous effrayeront l'ennemi."

Dalin crut lire dans les yeux de l'Ambassadeur qu'il devinait le plan du Seigneur Nain, mais le masque d'impassibilité se figea sur le visage noble d'Arminas.

"Rendez nous le Nauglomir."

Arminas ne bougea même pas quand Hadhod "éclata"... Ces nains étaient d'un prévisible...

- Seigneur Hadhod songez y, laissez de coté vos grands principes et vos émotions bien trop peu contrôlées... A choisir, sachant que ces hommes combattent pour le plus offrant, ne vaut il pas mieux être le plus offrant ? Surtout que dans votre cas vous n'auriez rien à payer... A moins que vous ne manquiez à ce point d'ennemis...

Quand Dalin parla du Nauglamir, Arminas se crispa... et à son tour il haussa le ton, sans monter dans les éclats du seigneur de la moria..

- Le Nauglamir... Le Nauglamir... Cet antique artefact a perdu aujourd'hui, et ce depuis que le Silmaril a été arraché de son centre, tout son pouvoir bénéfiques... Il ne luit plus dans le noir, ne provoque plus la joie des gens du bien, et ne fait plus peur à nos ennemis.. Il n'attise que jalousie et envie. Ses ombres se répandent sur la terre du milieu... Avec le Nauglamir, vous n'arriveriez qu'a vous faire tuer dans votre sommeil par un gobelins très discret....


Arminas retrouva néanmoins assez de sang froid pour à nouveau faire preuve de diplomatie.

- Mais ce collier est au main de l'ennemi, vous savez ou le trouver si vous voulez toujours le prendre.

a mention du Nauglamir, l'antique collier des Nains, calma un peu Hadhod tout en attisant en lui une certaine convoitise et en emplissant son coeur d'une flamme vive. Les circonstances dans lesquelles l'artéfact fut forgé avaient été mentionnées au conseil, juste avant. C'était en effet Elu Thingol qui, ayant reçu de Silmaril de la main de Beren après la mort de Carcaroth, chargea malhonnêtement les Nains de Belegost et de Nogrod à fabriquer le Nauglamir.

Mais la malédiction de Mîm faisait toujours effet sur le collier. Et cela, Hadhod Croix-de-Fer le savait fort bien, quoique il aurait volontiers prit possession du Nauglamir s'il lui avait été présenté. Voilà ce qui différenciaient souvent les Elfes des Nains.

Cependant, malgré cette pensée, l'autre partie de l'espri du Seigneur de la Moria était tournée vers les paroles d'Arminas, au sujet des Masques de la Pierrelune:

- Je ne manque certainement pas d'ennemis, mais j'ai plus que tout herreur des traîtres. S'ils obéissent au plus offrant, payer les donc... mais je croyais les Elfes un peu plus sages, bien que je ne sois guère étonné. Surveillez-les biens, de peur que la tournure des batailles ne les fassent changer de parti.

Le fils de Trehod avait cessé de gesticuler et de maugréer, de tourner en rond et de s'énerver... Il était à présent campé face à l'ambassadeur du Prince Rustor, lui parlant sans vergogne mais sans colère:

- Hélas, si la plus grande richesse que nos pères fabriquèrent jamais se trouve aux mains de l'ennemi, c'est une bien triste chose, et savoir cela pourra changer bien des choses et modifier bien des décisions. Mais je vous le dit sans détour: quiconque recupérera cet objet devra se souvenir de qui l'a fabriqué et des héritiers de ceux-ci... Même un Prince Elfe.

La Malédiction de l'Or et des Joyaux n'avait certes pas disparu; peut-être même avait-elle provoqué ces paroles, bien que le Nauglamir se trouvât si loin...

Arminas remarqua le changement dans le ton du nain. Le Nauglamir semblait obsurcir son jugement, il devait en profiter.

- Seigneur Hadhod, je fais confiance aux Masques,ils n'ont jamais trahi un employer... Quant au Nauglamir, si il quitte les mains de l'ennemi il suivra dans tout les cas le chemin de l'Armée Réunifiée... Libre à vous de permettre que ce chemin passe par la Moria..

Le nain semblait calculer, il était confus.. Arminas en profita pour porter l'ultime estocade. Il se leva et afficha clairement son intention de partir. C'était sa dernière proposition.

- Maitre Nain, je vous ai proposé un plan... Votre seule chance de reprendre le Collier des Nains est de reprendre la porte Ouest. Je vous ai proposé un moyen d'y parvenir. L'accepterez vous ?

C'était maintenant que tout allait se jouer. Et Arminas savait qu'il devrait partir directement après.Il n'avait que trop trainer dans les antiques mines , et maintenant il devait agir pour l'armée... Et il fallait que les nains acceptent pour ne pas que son temps aient été perdu en vain.

' attente qui suivit fut interminable, durant laquelle Hadhod pesa le pour et le contre, vit en pensée le Nauglamir, puis vinrent à son esprit les énigmatiques gens de la Pierrelune. Affluèrent aussi les paroles des conseillers lors de la Cérémonie...

"Un chef qui sache faire preuve de sagacité... avait dit l'un d'eux."

Faire preuve de sagacité voulait sans doute dire, dans le cas présent, suivre les conseils et le plan d'Arminas. Le Nauglamir représentait beaucoup de choses dans le coeur de Hadhod, quoique le souvenir de ses ancêtres morts sous les coups des mercenaires du Nord était encore présent, comme une cinglante pluie sur le visage du Seigneur de la Moria, lui rappelant ses devoirs. C'était bel et bien un dilème.

- Très bien, dit-il enfin. J'accepte de me conformer à votre moyen de parvenir à reprendre la Porte Ouest. Mais je vous le dis dans les yeux, ce n'est nullement par fraternité envers vous, et vos camarades d'un jour, ces guerriers de la Pierrelune, vous devrons beaucoup de choses s'ils ne ressentent pas le tranchant de nos haches sur leurs coups.

Peut-être que la parole de Mîm avait été puissante, assez puissante pour changer le cours de l'avenir... En tout cas, les actes de Hadhod et ses décisions ne lui ressemblaient pas.

- Nous n'exigeons qu'une chose en retour de notre aide: si l'un de vos chefs reprend le Nauglamir dans le Nord, qu'il passe par la Moria et nous le cède, car nous en sommes les maîtres légitimes. Pouvez-vous m'assurer de cela? Car nul autre cause ne m'a poussé à joindre mes forces aux vôtres, et si tel n'est pas le cas, si la récompense n'est pas promise, bien des choses pourrons être rétractées. Qu'en dites-vous?

Arminas réfléchit à ce qu'il allait répondre au nain. Il ne pouvait promettre pour les humains.

- Si le Nauglamir est gardé caché et en sécurité ici, soit nous vous le confierons... Mais je ne suis là qu'au nom des elfes...

Le visage d'Hadhod se décomposa.

- Mais, il ne fait nul doute que nous ne laisserons pas des humains garder cet objet maléfique.

Arminas sourit largement. Le reste de la réunion ne fut qu'une suite d'explications, de plans pour la mission à venir. Arminas convenu d'un signal avec Hadhod, au plus fort de la mélée, il sonnerait d'un cor puissant pour signaler aux nains que la porte Ouest était dégarnie.
Hadhod en ferait de même une fois la porte prise et prête à être fermée.
Si tout se passait bien, Arminas ne reverrait plus les nains avant un certain temps. Il en était fort aise au vu de leur mauvaise humeur.
Il quitta la moria et se dirigea alors vers l'endroit ou se trouvaient les Masques.