Le nouvel Ambassadeur.

Le vieillard s'épongea le front. La sueur perlait sur sa chemise âbimée par le temps et les intempéris. Qu'il aurait aimé pouvoir rester dans sa cabane, protégé de la chaleur par cet empilement de pierres plates qu'il avait confectionné de nombreuses années auparavant, quand la jeunesse avait encore un sens pour lui. Mais il n'avait pas le choix. La nuit dernière, un violent orage avait détruit l'enclos dans lequel ses quelques chèvres et moutons broutaient à longueur de journées. Plusieurs bêtes s'étaient échappées et au bout de deux heures de marche nocturne, il les avait retrouvées, tétanisées par la peur. Toutes, sauf une. Une jeune brebis des plus coriaces qu'il ait jamais connue et qui donnait du lait en abondance. Il était hors de question de la laisser s'enfuir. L'ermite ragea à l'idée qu'elle puisse être en train de paître tranquilement alors que lui peinait à escalder cette colline.

Alors qu'il se remémorait les événements passés et faisait défiler dans sa tête la carte de la région qu'il s'était dressé au cours des années pour tenter de savoir où la fugitive pouvait être, le vieil homme déboucha sur un des rares sentiers de cette partie de l'Emyn Muil. Dépité par sa surprise -comment pouvait-il ne pas connaitre par coeur l'endroit où il vivait?- , il remarqua que le sol était anormalement piétiné. Par des chevaux, pensa-t-il après un examen poussé du sol. L'homme fronça les sourcils. C'était la première fois qu'il décelait la présence de voyageurs. Ou du moins une présence si marquée. Combien de personnes étaient passées par là? Sûrement plus que quelques-uns. C'est alors que le bruit feutré de sabot sur l'humus survint. Alerté, l'ermite se jetta aussi rapidement que lui permettait son âge dans un fourré et força sa prise sur son bâtond'if. Il se félicita interieurement d'avoir renforcé le bout de sa canne (il ne supportait pas ce mot) par un bout d'acier trouvé par terre. Il attendit de voir apparaître les cavaliers, passant à nouveau un bout de tissu sur la peau parcheminée de son front. Et finalement, il les vit.

Deux elfes. Deux elfes montées sur des canassons égalant presque la beauté de leurs cavaliers. Celui qui ouvrait la marche, le plus beau selon l'homme, avait une longue chevelure rousse qui lui tombait sur les épaules. Son visage aux traits fins et à la peau d'ivoire se voulait impassible, mais on pouvait y déceler de l'impatience mélée à de la joie qui faisaient briller des yeux verts émeraudes. Une cape brunecachait à moitié un ensemble de cuir sombre. Le vieillard grinça des dents lorsqu'il constata que l'elfe ne semblait pas soufrir de la chaleur. Son regard se tourna ensuite vers le deuxième elfe.

Bien que moins beau, il n'en restait pas moins un elfe. Une chevelure sombre tombait au même niveau que celle de son acolyte. Mais la ressemblance s'arrêtait là. Aucune expression n'était visible. Quand l'homme tenta d'en déceler une, son regard se perdit dans les yeux noirs du cavalier. Une cape verte et marron s'étalait sur l'arrière train de sa monture, une magnifique jument dont la couleur de la robe se confondait avec celle des cheveux de l'efe. Un léger souffle de vent soulevaun pan de sa chemise et révéla un éclat d'argent. Un arc dans le dos et un longue épée au côté, il examinait chaque arbre. Ce fut ce cavalier, visiblement le plus important, qui impressionna le plus le vieil homme qui ne se détendait pas pour autant.

Tout à coup, l'elfe aux cheuveux noirs arrêta son compagnon d'une parole. L'ermite affolé, serra son bâton à s'en blanchir les articulations et se tint prêt à toute éventualité. Les yeux de l'elfe roux scrutait les alentours et ne comprenait apprament pas la raison de la hâlte. Son acolyte, lui, fixait quelque chose que l'homme ne pouvait voire. il se détendit quelque peu, les intrus (car c'est ce qu'ils étaient. Malgré leur semblant de bienveillance, ils s'étaient introduits dans le territoire de l'ermite) ne l'avaient pas remarqué. mais son coeur fit un bond lorsqu'il reconnu l'animal qui sortait des fourrés : sa brebis! Ces étrangers n'allaient quand même pas lui voler. L'elfe à l'épée murmuraient des paroles à la brebis. Sûrement quelques sorcelleries elfiques pour qu'elle les suivent docilement. La colère prenant le dessus su la raison, le vieux berger fit mine de se lever mais stoppa net son mouvement lorsqu'il vit que l'animal se dirigeait tranquillement vers lui. Immobilisé par la surprise, il ne sut que faire jusqu'à ce que la brebis lui mordille le pied. Il resta encore quelques secondes dans la même position, puis s'écarta du chemin et revint vers sa demeure, l'ovine (pas sûr que ça se féminise) ur les talons. Mieux valait oublier. Il n'avait jamais vu ces voyageur et avait peiné pour récupérer cette stupide brebis mais y était arrivé. Point final.

Sombre-chêne regarda l'homme partir à travers les feuillages et resta interdit plusieurs instants. Il fut rappelé à la réalité par son compagnon, Eärin, un brave rangeur qui le guidait à Gar Thulion. Ils étaient bientôt arrivés d'ailleurs.

//C'est long et ça vous avance pas trop sur ce que mon perso fesait pendant toute mon absence, amis comme c'est mon premier post rp depuis un bout de temps, je voulais marquer le coup. la suite demain!//

Après une petite demi-heure à serpenter sur le sentier de terre et à écarter les ramures des pins qui ne cessaient de fouetter leurs visages, les deux cavalires arrivères à destination. En réalité, Sombre-chêne n'en fut averti que par le sourire désormais étincelant de Eärin. Le caporal ne pouvait pas discerner la citadelle car il n'y avait jamais pénétrer, mais il ne faisait aucun doute que le ranger à la chevelure fambloyante la voyait. Mais sa joie lui fit oublier de prévénir son compagnon qui accepta l'oubli avec amusement.

Sombre-chêne attendit plusieurs minutes en contemplant les versants de la vallée dans laquelle ils s'étaient engouffrés. Des arbres tordus résitaient avec peine aux raffales de vent qui les attaquaient. Mais ils tenaient et ne faisaient qu'osciller.

La force de l'âge, pensa le caporal.

Un léger scintillement, un vibrement de l'air attira son regard. Désormais Gar Thulion se dressait, accroché(e) à la falaise, surveillant le carrefour de trois vallées. Construite avec simplicité et élégance, cette place forte fascina au plus au point le caporal.

Les deux cavaliers parcoururent les quelques lieux qui les séparaient des murs elfiques toujours au pas, ce qui dépita Eärin. Sombre-chêne était son superieur, il lui devait obéissance.

Finalement, après avoir empruntéle chemin qui menait à la porte principale, les deux rangers s'arrêtèrent et attendirent. Pendant un moment, seul le bruissement du vent dans les branchages d'un cyprès répondit à leur appel silencieux. Un elfe aux livrées blanche, bleu foncé, pourpre et noir sortit de l'ombre et les examina du haut des murs. Il prit la parole :

Je reconnais l'elfe de la Maison de l'Arbre. Il avait quitté cette place forte pour aller à la rencontre du caporal Sombre-chêne. Est-ce vous? Prouvez-le.

Je suis en effet le dénommé Sombre-chêne. J'ai participé à la bataille des Cinq Armées. Ma jument s'appelle Niphredil. Et voici l'épée qui me fut offerte par le général Gelmiron avant son départ.

Tout en parlant il avait dégainé Gelmirnoth. Le garde hocha la tête et disparut. La porte s'ouvrit lentement et et les deux cavaliers entrèrent. Un elfe cette fois vêtu de blanc et de rouge les attendaient. Des filigrannes couleur or courraient tout le long de sa robe. Son épée était accorchée à une ceinture de cuir décorée de la même façon que les vêtements. D'un geste de la tête, il congédia Eärin qui s'éloigna après s'être incliné devant les deux elfes. Le soldat invita Sombre-chêne à s'approcher et, après avoir confier sa monture aux soins des palfreniers, le caporal suivit son guide qui lui dit :

Nous vous attendions depuis un long moment, caporal. Puis-je vous demander la raison de votre absence?

Vous en auriez même le devoir. J'aurais du vous prévenir, mais je voulais faire abstraction de tout problème durant un certain temps. Après la bataille des Cinq Armées, je suis rentré dans ma forêt natale, la Forêt Noire. Je me suis retiré dans ma demeure, à la lisière sud-ouest des bois. Pendant ces quelques semaines, j'ai pu vaquer aux occupations les plus diverses, toutes sans rapport avec mon post de caporal. Lorsque je me suis senti frais et dispos, je me suis débrouillé pour envoyer un message en Rohan. Ils vous ont envoyé un message par une des rares personnes qui savait où se trouvait cette citadelle. Et vous m'avez envoyé ce jeune elfe de la Maison de l'Arbre, Eärin. Il a d'ailleurs été d'une très bonne compagnie. Il m'a mis au courant ce qui s'était passé en mon absence. Seulement un point est toujours un peu obscur pour moi : les elfes rénégats. Pourriez-vous m'éclairer?

// C'est là que j'aurais besoin que quelqu'un me réponde. Ces elfes rénégats me tiennent particulièrement à coeur si je puis dire. Merci d'avance... //

Le sourire qui était apparut brièvement sur le visage du guide après la bonne nouvelle du retour du caporal s'évanouit quand ce dernier mentionna ceux qu'ils désignaient comme les elfes renégats. Il s'arrêta brusquement dans sa marche pour se tourner pleinement vers Sombre-Chêne et le fixer dans les yeux. Finalement, d'une voix mal assurée, il déclara :

"Eux-même ne se considèrent pas comme des renégats. Celui-qui les dirige veut restaurer la gloire des elfes, il estime que le droit de diriger ce monde nous revient, comme dans les anciens temps. Et je dois avouer que cette idée de pouvoir en a tenté plus d'un...Enfin, quand je disais nous, je devrais plutôt parler de ses partisans et ceux qu'il compte rallier. Nous de Gar Thulion, qui aidons pleinement Rustor Gelmiron, qui avons secourus le Rohan doivent être considérés comme traîtres à leur sang. Leur maître ne conçoit pas que nous, elfes, puissions mourrir pour protéger des humains dont la vie est, de toute façon destinée à être courte..."

Le guide lui-même poussa un soupir en déclarant cela. Quelque chose dans sa façon de parler montrait qu'il devait avoir beaucoup réfléchit à la question, que les idéaux renégats l'avaient peut-être même déjà tentés, même si finalement il s'était rallié au dirigeant elfe le plus légitime.

"Je pense qu'ils ne sont pas au courant pour Gar Thulion. Le gnéral a bien fait l'affaire. Mais s'il apprenait l'existence d'un refuge caché, il prétendrait une fois encore que Rustor et ses partisans renient leur noble héritage, et peut-être aurait-il de nouveaux partisans. Car certains l'on rejoint, en quête de gloire. Certains seigneurs et nobles ont reçus des lettres, même Rustor a été contacté. Certains nous ont peut-être trahis... Eru nous aide, où est passée la sagesse des elfes ? Depuis quand la pouvoir est-il une de nos valeurs ?"

A nouveau, l'elfe poussa un soupir. Une lueur de désepsoir, d'incompréhension miroitait dans ses yeux clairs. Il reprit :

"J'ignore ce que Rustor prépare. J'espère qu'il projette quelque chose, sans quoi nous aurions bien vite des problèmes. J'espère que notre général ne se laissera pas convaincre par ces paroles faciles, qu'il ne baissera pas les bras. Mais qui peut prévoir ce qu'il va arriver, dans ces temps troubles ? Il est temps que quelque chose les ramène à la raison, cette division nous a déjà fait trop souffrir. Tellement des notres se sont déjà laissés tenter, même parmi les plus nobles. Mon propre frère Eforth a rejoint leur cause. Peut-être devrais-je un jour l'affronter..."

Il se tut. Il n'y avait plus rien à dire detoute façon, nul ne savait où se terrait les chef des rebelles ni ce qu'il manigançait. Et l'expression du guide laissait voir une profonde mélancolie, une crainte sans nom. Cet elfe était troublé profondément par ces heures placées sous le signe de la méfiance...



[Tu devrais également lire ce sujet, parlant des actions du chef des renégats.]

//Merci//

Le silence, pesant, dura un long moment. Sombre-chêne ouvrit la bouche et s'apprêta à répondre, mais se ravisa. Les paroles ici n'avaient pas d'utilité. Il contempla avec peine l'elfe qui quelques minutes auparavant semblait si fier. Ses traits s'étaient tirés, ses épaules s'étaient affaissées et son regard restait dans le vague. Le caporal, quant à lui, fixait de ses yeux sombres l'horizon et se rendait compte de la gravité de la sitution, assayant de tirer des conclusions de tout ce que venait de dire son guide. Un instant le ranger regretta de s'être absenté, mais le remords s'estompa. Cette période de repos lui avait fait le plus grand bien, et qu'aurait-il pu faire? Il soupira longuement et se retourna vers le soldat qui n'était pas sorti de sa mélancolie. Sombre-chêne lui demanda avec douceur :

Pourriez-vous me conduire devant le commendant?

L'elfe sursauta et aquieça avant de repartir à grandes anjambées. le reste du trajet se déroula en silence. Un quart plus tard, après avoir monter les quelques centaines de marches qui menaient au palais, le guide et Sombre-chêne se retrouvèrent devant la porte de la salle d'audience. Le soldat prit congé du caporal qui fit en sorte defaire paraitre dans son regard de la compassion. Cet elfe était triste, presque apeuré. Il ne fallait qu'il laisse sa tristesse le dominer et succomber ainsi à la trentation de rejoindre son frère. Avant qu'il ne parte, le caporal lui dit :

Soyons fort, et la raison reviendra.

Alors qu'il rentrait, Sombre-chêne se rendit compte de la subjectivité de ses paroles.

//Suite dans le palais//

Ressorti du palais, Sombre-chêne s'arrêta pour profiter de la fraicheur vivifiante de la nuit et du calme qu'elle offrait. Il ferma les yeux et laissa naître un sourire sur ses lèvres. Il fut interrompu dans ses rêveries par le toussotement discret d'un elfe vêtu d'une robe vermeille.

Excusez-moi. Voulez-vous me suivre jusqu'à vos appartements?

L'ambassadeur fraichement hocha la tête et suivit l'elfe. Ils descendirent le long escalier et arrivèrent au second niveau. Là, Sombre-chêne suivit l'elfe dans les ruelles. Après seulement une cinquantaine de mètres, ils s'arrêtèrent.Devant se dressait une bâtisse haute de un étage et large d'une dixaine de mètres (j'ai pas assez de connaissance pour exprimer la longueur en pieds...). Pourtant presque identique à toutes les autres habitations de la place forte, Sombre-chêne la trouva chaleureuse. Au rez-de chaussé, une pièce à vivre munie d'un aclôve pour cuisiner et d'une table ronde en if encadrée de quatres chaises. A l'étage, une chambre à coucher et une petite pièce pour se laver. A côté du lit à l'apparence confortable, une table de chevet et une chaise.

Sombre-chêne remercia l'elfe et, après s'être lavé, se glissa sous les couvertures. Le sommeil le gagna rapidement.

Le jour s'était levé. Une lumière vive inondait la pièce et réfléchissait sur les murs blancs de chaux. Sombre-chêne ouvrit lentement ses yeux agressés et attendit qu'ils se soient habitués à la lumière. Lorsqu'il put regarder autour de lui sans difficulté, il se décrispa et resta allongé sous les draps. Il fixait le plafond immobile. Une expression que son tuteur, Eleriol, utilisait souvent lui revint en mémoire : "écouter pousser les radis". Elle convenait parfaitement à la situation et l'ambassadeur sourit à cette pensée.

Quand la faim qui commençait à la tirailler le ventre se fit trop sentir, l'elfe écarta les draps et sortit du lit. Toujours en robe de chambre, il descendit les quelques marches qui menaient au rez-de-chaussé. Il trouva sur la table une miche de pain, du fromage et un cruchon d'eau. Il savoura la nourriture, délicieuse tout en buvant à petites gorgées l'eau puis monta s'habiller. Il remarqua sur la chaise des habits neufs et fragrants. Il les enfila puis, par reflexe, fut tenté d'enfiler son armure, puis se ravisa. Il n'avait rien à craindre, et ce pour la première fois depuis longtemps. Sa chemise grise lancait des reflets argentés et, ample, permettait des mouvements fluides. Sombre-chêne noua une ceinture de cuir autour de sa taille et, ainsi habillé, sortit. Le ciel, couvert, n'était pas pour autant menaçant, mais lorsque que le soleil était voilé et que le nuage étendait son ombre, l'air se faisait plus froid. On assistait alors à des changements de températures continus.

L'amabassadeur ne fut pas intimidé par ce temps incertain et commença une ballade sur les enceintes. Il rejoignit le chemin de ronde du deuxième niveau à l'endroit où celui du troisième commençait et desendit vers la partie la moins haute de la place forte. Il eut alors tout son temps pour contempler d'un côté la vallée et de l'autre les habitations. Si la nature aride qui s'étendait à la droite de l'elfe pouvait désoler, les bâtiments sur sa gauche offraient un spectacle agréable à regarder.

Lorsque Sombre-chêne eut fait tout le tour de la place forte, il revint vers sa demeure. Là, il prit Gelmirnoth qu'il accrocha à sa taille puis ressortit et cette fois pris la direction du palais. Lors de la bataille des Cinq Armées, il avait combattu avec sa nouvelle épée. Mais son manque de technique lui avait plusieurs fois fait défaut, et il avait du reprendre ses deux dagues.

¤Qui commencent à être émoussées¤ pensa-t-il.

Quoi qu'il en soit, il avait besoin d'un entrainement à l'escrime, et il avait l'occasion maintenant de s'entrainer dans la salle d'armes du palais. Arrivé à destination, il s'arrêta pour regarder les autres elfes qui combattaient avec des armes les plus diverses. Un elfe s'approcha et lui proposa son aide.

J'aimerais m'entrainer contre un épéiste aguerri. Mais j'aimerais que ce soit un soldat, pas le maître d'armes, car je n'ai pas d'argent pour le payer.

L'elfe aquieça et lui indiqua un elfe qui se reposait sur une des nombreuses chaises de la salle. Sombre-chêne s'approcha de l'interressé et lui dit :

Accepteriez-vous de vous entrainer avec moi? Mais je vous préviens, je ne serais pas un bon escrimeur.

Alors je ferais de mon mieux pour gagner.

les deux elfes rirent puis se placèrent dans un coin de la pièce. Et le duel commença. Comme il s'y était attendu, Sombre-chêne perdit presque chaque assaut. Il tentait de répéter les gestes qui lui avaient sauvé plusieurs fois la vie en Rohan, mais son adversaire était trop rapide. Au bout de deux grosses heures de combat, l'ambassadeur n'eut pas l'impression de s'être vraiment amélioré. Il s'était juste habité au poids inhabituel dans sa main. Sombre-chêne remercia son adversaire avec un sourire, puis quitta la salle d'armes. Il alla se laver chez lui où une autre surprise l'attendait, ses vêtements avaient été lavés et son armure reluisait. L'elfe mangea une gaufrette de apin elfique et passa le reste de la journée entre marche dans les rues, tir à l'arc et méditation. Le lendemain il devrait partir.

Oui, maintenant il devait partir. Etre ambassadeur n'impliquait pas qu'un titre, il y avait des obligations auquelles on ne pouvait se soustraire. Par conséquent, sa première tâche serait de faire le tour des différents royaumes de la Terre du Milieu et de passer à chaque dirigeant la parole des elfes.

Sombre-chêne revetit ses protections, passa autour de ses épaules sa cape et s'équipa de ses différentes armes. Après avoir vérifié qu'il n'oubliait rien dans cette maison qu'il devait quitter, l'elfe se rendit pour la dernière fois au palais. Il grimpa la longue volée de marches sans hâte dans l'intention d'aller dans la salle d'audience pour annoncer son départ à l'intendant, mais il croisa l'interessé juste à l'entrée du palais.

Ambassadeur! Vous partez déjà?

En effet. Le poste que vous m'avez offert m'oblige à vous quitter. Je me rends à Minas Tirith, et ce n'est que le début du voyage que j'entame. Mais la Cité Blanche me semble le meilleur point de départ.

Vous avez raison. Mais vous devriez vous munir d'un moyen de communication. Cela vous sera essentiel il me semble lors de vos différents trajets

J'y avais pensé. Je m'occuperai de cela à Minas Tirith. Ce ville regorge d'une variété de boutique incroyable.

Encore une fois je ne puis que vous approuver. Bonne route!

Les deux elfes se donnèrent l'accolade et se séparèrent. Sombre-chêne redescendit l'escalier et alla rejoindre Niphredil qui devait à présent être prête. Ce fut le cas. La jument hennit à l'arrivée de son maître qui lui flatta le museau. Ce dernier remercia les palfreniers et monta sur le dos de Niphredil. Il la lança au pas jusqu'à la porte qui s'ouvrit à son arrivée. l'ambassadeur jetta un dernier regard sur les maisons, puis sortit.