Une bien étrange bataille

Sombre-chêne, peut-être heureusement pour lui, était toujours inconscient. La lame du Haradrim avait transpercé de part en part son épaule, et si l'autre blessure était invisible sous la cotte de mithril, on pouvait avoir une idée de sa gravité par le sang qui coulait sur les mains du mercénaire avant de tomber sur le sol presque avec grâce.

Eleriol, lorsque son fillieul était tombé, avait eu le reflexe de s'approcher. Mais avant qu'il ne l'atteigne, Balak avait anéanti les deux géants et prit l'elfe dans ses bras avant de le porter hors du champ de bataille. La victoire semblait désormais assurée pour les Gondoriens. C'est avec ces pensées que Eleriol suivit le mercénaire pour veiller lui aussi sur l'ambassadeur.

Ce dernier ouvrit légèrement les yeux pour voir le visage décidé du mercénaire qui se faufilait entre les rangs des défenseurs et se dirigeait vers l'endroit où tous les blessés étaient étendus. L'elfe sentit qu'on le déposait par terre et se s'évanouit à nouveau. Les talents de Milindë auraient ici pu être utiles, amis malhereusement elle n'était plus. Quoi qu'il en soit, l'ambassadeur avait un besoin urgent de soins, comme malheureusement bon nombre de personnes ici.

//500 ème message!//

Un elfe se faufila vers ce même endroit. Il fit signe à Balak qu'il pouvait laisser Sombre-Chene à ses bons soins. Tandis qu'il faisait le necessaire pour retaper rapidement l'ambassadeur il commenca à parler.

- Un ambassadeur dans mon esprit n'as pas sa place parmis les combattants...

C'était le reproche habituel de l'infirmier au malade.L'elfe sourit.

- Le Général vous réclame à Gar Thulion, il a besoin d'officier pour combattre les renégats... On parle d'une guerre de tranchées dans la forêt noire... Gelmiron dirigera personnellement les troupes... Il vous demande de même que tout les soldats que vous pourrez trouver ici..

L'elfe continuait mine de rien à le soigner...

Sombre-chêne se réveilla à nouveau lorsque l'elfe lui parla. Mais il restait dans un état de convalescence et ne comprit que quelques mots. Abattu par la douleur, il ne tenta pas de comprendre et se laissa aller aux soins de cet inconnu. Il sentit qu'on lui ôtait sa cotte de maille et ses différentes protections. L'ambassadeur sentit un liquide couler sur ses plaies et aussitôt après une vive douleur envahit son corps tandis que deux mains le maintenaient au sol. Lorsque la souffrance s'apaisa, un breuvage fut versée entre ses lèvres à moitiées fermées. Quelques secondes plus tard, de la chaleur se répandit dans son sang et calma la douleur. Sombre-chêne esquissa une grimace lorsque l'elfe serra un bandage immaculé autour des plaies.

Alors seulement l'ambassadeur ouvrit les yeux et contempla l'inconnu en face de lui qui lui souriait.

Ce n'est pas la première fois j'imagine que la chance vous sourit, alors je ne sais pas si on peut l'appeler ainsi, mais en tout cas vous vous en tirerez. La blessure à l'épaule ne vous posera plus de problèmes de quelques jours, et l'épée n'a touché aucun organe lorsqu'elle passée sous votre cotte. Remerciez le manque de précision de votre feu adversaire, mais aussi cet homme, car sans lui, votre vie aurait sans doute été écourtée. Avez-vous entendu ce que je vous ai dit tout à l'heure?

Sombre-chêne prit son temps pour répondre, relevant centimèetres par centimètres son dos, jusqu'à être en position assise. D'une voix faible il formula un faible "merci" à l'attention de Balak, puis fit de même pour le guérisseur. Puis il ferma les yeux quelques secondes et demanda à l'elfe de répéter. Lorsque ceci fut fait, l'amabssadeur aquieça et se mit debout en se soutenant sur Eleriol.

Sombre-chêne releva la tête et contempla la fin de la bataille de ses yeux mi-clos.

Les dernières résistances s'effondraient. Ceux qui ne croyaient plus en leur mission et qui s'enfuyaient étaient des cibles de choix pour les archers que l'Intendant avait envoyé pour couper toute retraite et les harceler jusque dans la défaite cuisante.
Tandis que ceux qui restaient-là, sur place, à obéir aux anciens ordres qu'ils avaient reçu bien loin d'ici et qui semblaient maintenant impossibles se faisaient littéralement détruire par les chevaliers de Gondor et de Dol amroth réunis.

Un dernier carré défensif tenait bon, composé de moins d'une demi-soixantaine de soldats haradrims aux vêtements déchirés et à l'armure maculée de sang, harrangués par un homme qui portait à la fois une toge bleue et les insignes cabalistiques rouges et noires.
Cet étrange homme riait aux éclats alors qu'il se battait, heureux malgré sa défaite et le fait qu'il ne soit pas un si bon combattant.

Radamanthe le pointa du doigt, aussitôt le groupe de cavaliers le plus proche de lui chargea cet étrange attroupements, ce dernier bastion de résistance.
L'Intendant lui-même s'approcha de l'étrange prêtre poussant des cris de triomphe. a vrai dire, il était un des seuls Haradrims au courant de ce qui s'était passé, et le cours des évenements le remplissait de joie.

Il se vit encerclé et perdu, et ne chercha pas combattre.

-Melkor est grand, Melkor vaincra et récompensera ses serviteurs fidèles à travers les âges !

Il tenait alors son sabre, mais la pointe tournée vers lui-même.
Un rictus démonique se dessinna sur ses lèvres et il avait à présent les yeux révulsés, et il bavait comme un fanatique.

-Inch' Melkorem !

Il s'ouvrit le ventre et retomba sur le sol, son visage figé dans son expression de triomphe, ses yeux injectés de sang encore ouverts.
Sur ordre de l'Intendant, les hérauts faisaient sonner les cors. La retraite était sonnée, le conflit finissait.

Il lui faudrait rencontrer ceux venant de Dol Amroth et prendre des nouvelles des gradés. Le Roy, également, ne devait pas être oublié.
En outre, tous ceux qui avaient surpris des informations pouvant être intéressantes, ou assisté à une scène particulièrement étrange étaient invités à venir lui en toucher un mot. Il était disponible près de l'infimerie.

Ronfleur finissait d'achever les agonisants avec le reste de ses camarades, seccondés par la troupaille régulière. Au passage, ils prirent comme à leur habitude leur propre part du butin sur l'équipement des morts ennemis.
Pas de hauts faits d'armes pour les Griffes d'Ammoth, juste un bon vieux soutient régulier avec le peu d'hommes à leur disposition.
Il fallait dire que leurs stratégies sur le champ de bataille manquaient d'originalité depuis la disparition de Silence. Et pour autant qu'il en savaient, celui ci n'était toujours pas revenu.

Douleur et son petit comité retourna à l'intérieure, visiblement découragée. Ce n'était pas une victoire pour tout le monde...

Eorl fut bousculé dans la déroute de ses ennemis. Il s'approcha de son cheval gravement bléssé. Il sorti un peu d'athélas de sa poche. Il la mouilla dans une flaque d'eau. Il la frotta soigneusement sur sacuisse. Une pluie fine tomba. Eorl n'en crut pas ses yeux. La blessure de la bête disparraissai a vu d'oeil et bientôt elle se refermit.

Le cheval se releva. Il ne souffrait plus et se tint debout, humant la brise fraîche. Eorl se hissa sur lui, péniblement en raison de ses blessures. Il alla au trot lent vers la cité. Il se retourna pour voir les ennemis disparaître au loin. Il rangea son épée et prit le bouclier qu'il avait trouvé. Sa vue devint floue. Son cheval l'emporta jusqu'a la porte, inconscient.

La pluie le réveilla, comme elle avait réveillé son cheval. Il était rentrer de la cité par quelconque moyen et il s'en fichait. Le cheval était maintenant au pas et se promenait dans le 1er cercle. Vint un moment où il percuta une jeune femme qui courait.

- Excusez-moi!

Il descendit et l'aida à se relever. Elle ramassa son panier rempli d'athélas et courut vers les maisons de guérison.
Eorl était maintenant. Il fit volte-face et monta à l'armurerie.

Aërinhion et Laurelin, après s' être concerté, déciderent de laisser partir l' espion qu' ils avaient protégés lors de la bataille. Ils n' avaient pas réussi à retrouver l' intendant mais ils avaient permis à l' inconnu de s' en sortir vivant.


- Tu n' as plus besoin de nous, dit Laurelin à l' espion, les combats ont cessé, et la victoire s' est invité de notre côté.A présent, il sagit pour toi de te rendre le plus rapidement possible au palais. Là, tu y trouveras certainement l' intendant de la cité.

- Tu pourras raconter ton histoire, enchaina Aërinhion, et si tes dires, une fois verifiés, se révèlent exacte, tu recevras les honneurs que mérite ton sacrifice.

Aërinhion et Laurelin rendirent ses armes à l' homme qui s' inclina puis, relevant la tête, il jeta le cimeterre et les dagues à terre.


- Je n' ais plus besoin de ceci amis elfes, déclara-t-il, il est temps pour moi de redevenir un homme de Minas Tirith et de retrouver ma véritable identité. Les informations que j' ai récoltées pendant mon séjour chez les haradrims sont très importantes et je finirais bien par obtenir une audience auprès de l' intendant pour lui en faire part. Ma mission sera alors terminée. Je suis votre débiteur car si honneur il y a, ce sera aussi grâce à vous.

Il regarda les deux elfes en souriant, s' inclina une nouvelle fois et se dirigea promptement vers la cité.


Laurelin se tourna alors vers Aërinhion, leva son épée, Estelië, vers le ciel et cria quelques mots en Quenya à la gloire des Valars puis replaça son arme dans son fourreau ouvragé.

- Je te remercie ami Aërinhion, dit-il, j' ai eu beaucoup de chance de combattre à tes côtés ! Tu possedes la force des hommes, la finesse des elfes et aussi un peu ... de la malice des semi-hommes lorsque tu manies l' épée. et ilm riait en terminant sa phrase.

Aërinhion éclata de rire à son tour, et les deux elfes se frappèrent dans les mains.


- Nos chemins se séparent ce soir, dans la victoire, ajouta Laurelin, mais au dela de la victoire, c' est l' amitié qui nous lie maintenant qui empli mon coeur de joie.
J' espere que le destin nous reunira de nouveau prochainement et que cela sera à l' occasion d' un evenement plus heureux que cette étrange attaque sur la cité blanche.

*Eorl revint quelques heure plus tard vêtu de la tenue noire et argent des gardes du Roy. Il avança parmi les cadavres de jeunes autant de vieux gondoriens. Certains n'avaient pas d'armure et étaient armée d'une fourche et d'un couteau de cuisine. Il regardit avec tristesse le corps d'un qui n'avait pas 16 ans. Il maudit intérieurement les Haradrims et continua sa promenade quoicque morbide.

Il ramassit 100 deniers sur le corps d'un capitaine. Son cheval humait l'air avec joie en trotinant. Eorl descendit alors pour le laisser aller à son gré.
Le soleil brillait dans son midi. Les nuages avaient disparus et étaient partis vers les monts de l'Ombre. Eorl revint donc à pied vers la cité blanche. Il leva la tête et aperçut la bannière d'Elendil accrochée au bout de la cour de l'arbre blanc. Elle flotait dans la brisefraîche.

Eorl frissona. Il se dirigea d'un pas rapide vers la cité. Il vit deux elfes et d'autres hommes discutant ensemble. Il n'y fit pas garde et repris son chein. A ce même moment sortait de jeunes garçons pour déblayer le champ de bataille. Eorl fini par entrer par la porte de la cité ouverte.

Acalimë galopait contre le ven avec joie. Elle se fichait des cadavres des défunts. Elle avait les naseaux en l'air et henissait avec bonheur.