Assaut en regle

Taorin avança parmi les cadavres: la brêche nettoyée était encombrée des restes de dizaines de bleus. Entouré des derniers Chiens survivants, qui formaient une unité d'une quinzaine de combattants, il aperçut les capitaines Reznor et Novor. Il partit à leur rencontre, plus haut sur la dépouille du Mumak.
On pouvait voir, par delà les restes de la muraille, l'armée ennemie refluer face aux énormes pachydermes enragés et à leurs mystérieux maîtres, qui maniaient les sabres avec une incroyable virtuosité.

En demandant à Reznor, le Chien Borgne apprit qu'ils allaient tenter une sortie pour partir à la rencontre de leurs sauveurs.
"Les Chiens vous suivront. Nous avons l'habitude du combat en plaine, même si d'habitude, on est plutôt montés."
Il regarda autour de lui, demandant tactement leur accord aux derniers rescapés de l'ancienne unité de cavalerie de l'émir Meakil...

Un homme ammena ce que Novor avait demandé. Il voulut le tester en soufflant un petit coup dedans mais aucun son n'en sortit. Il se résigna à souffler un coup énergique et espéra qu'il en sortirait quelque-chose. Le cor résonna dans toute la brèche, les pirates se tournèrent vers les 3 capitaines.
~ Il est joli mais il ressemble un peu aux cors qu'on entends généralement au Gondor, mais ne faisons pas la fine oreille. D'ailleurs il faudrait que je dise quelque-chose là ~

Novor prit son inspiration. Il décida de faire simple.

" Pirates de tous horizons, la bataille est pliée, nous avons défendu la brèche comme des lions. Dehors des alliés achèvent les derniers ennemis, il serait très impoli, voire lâche, de leur laisser tout le bouot. Ils n'ont pu voir l'efficacité et la détermination des hommes de la mer, allons leur en mettre plein les yeux !

Le discours était sorti tout seul, Novor en fut le premier étonné.

Maintenant le cor attaché à sa ceinture, la lance fermement coincée dans sa main, Novor devala la brèche vers le combat, suivi à quelques mètres par 3- 4 des pirates.

Je ne pu m'empêcher de sourire à la remarque de Novor comme quoi je ne paraissais point sage à premier abord, et de laisser échapper un petit rire sarcastique.

"Trop aimable !" fis-je avec une petite courbette qui sonnait volontairement fausse. Je partis ensuite d'un rire franc et sonore, comme celui d'une baleine, bien qu'un tel animal aurait bien été dépaysé sur le sol d'Umbar, tout comme je l'étais, moi et bien d'autres habitués à combattre sur un bateau, en pleine mer.

Mais ma foi,si nous commençions à plaisanter dans de telles circonstances, cela ne pouvait être que bon signe, et la victoire semblait plus proche, seule quelque traîtrise aurait pu plomber l'ambiance, même si, je dois l'avouer, quitte à se battre à Umbar, je préfère que ce soit à coup de chaises et de bouteilles dans un bar, avec la musique et la bière pour accompagner cela, c'est une atmosphère plus agréable encore.

Je saluai le Chien Borgne et son soutien.

"Parfait camarade..."

Et tandis que je réaprêtais mes armes, suite au discours de Novor après qu'il nous ait tous détruit les oreilles à coup de cor.

"Joliment dit... Et dire qu'ayant été élu meneur de cette bataille par la joyeuse assemblée des seigneurs pirates, c'est moi qui devrait faire de telles harrangues... Je suis ma foi fort négligent, on dirait..."

Et ainsi, à la suite du commodore.

"Allez, sus à ces mouscailleux, et allons donc voir ensemble qui sont ces gens sur leurs grosses bestioles grises !"

Nous firent donc notre sortie, suivis par ceux qui avaient écouté et qui se trouvaient dans les parages, soit assez de monde pour faire du mal aux derniers ennemis, sans que nous soyions une troupe énorme.

Sardanapale, combattant effroyable, un des capitaines pirates les plus célèbres, de par ses capacités guerrières prodigieuses, qui avait presque failli être nommé meneur de la défense à la place de Reznor tant sa renommée était grande, se battait comme un lion à hauteur de la brèche.
Maniant son sabre de la main gauche, la seule qu'il lui restait, il faisait un véritable carnage à lui seul, si bien qu'on put se demander s'il n'avait pas plusieurs bras, mais non, il n'avait même qu'une seule arme, sa main droite étant hors d'usage.

Il tenait les lieux avec une férocité sans égale, avec ses compagnons. Reznor, Taorin, Novor et leurs hommes pouvaient donc partir tranquilles, la brèche était tenue et nul ennemi ne pourrait profiter de cette sortie pour entrer en douce dans Umbar, la Cité du Destin.

Dans leur sortie meutrière, où ils taillaient en pièce les Haradrim, ils croisèrent alors le chemin d'un Maître du Sabre, sans doute bien placé dans la hiérarchie de par ses compétences et le fait qu'il s'adressa directement à eux de cette façon.

"Alors voici ceux qui se sont rebellés contre les maîtres d'Umbar... Venez, je vous mène au grand maître..."

[Je laisse Nimrod MJter étant donné que c'est lui qui connaît la psychologie du perso, mais s'il tarde à re'p je m'en chargerai.]

Les troupes se déplaçaient dans un chaos relatif, plutôt relatif au déplacements des énormes monstres qu'au ordres des meneurs haradrims en fait...

" Veuillez excuser mon tempérament impulsif, j'aime les discours mais loin de moi l'idée de m'accaparer le commandement. Je vous laisse même le cor... Novor rit lui aussi, la victoire semblait déja émoustiller les coeurs.

Une petit groupe de haradrims paniqués avait à peine réussit à échauffer les lames des pirates qu'un homme vêtu d'une cape, qui menait un bataillon de nos alliés, aborda la troupe de pirates.
Il demanda aux capitaines Reznor, Taorin et Novor de le suivre jusqu'à leur commandant chef.

Novor le suivit, regardant par dessus son épaule qu'il n'y ait pas une obscure raison inconnue de lui pour ne pas suivre cet homme.

Taorin et Reznor lui emboitèrent le pas (?).

J'equissai à nouveau un sourire tout en laissant le cor, on pouvait dire qu'on en avait plus vraiment besoin...

"Je m'en doute, je m'en doute..."

Je décidai en effet de suivre Novor, ainsi bien entendu que l'homme des Maîtres du Sabre... A vrai dire, j'hésitai un instant quant à quelle attitude adopter, je connaissant absolument rien de ces étranges combattants si efficaces. Néanmoins, je ne montrai en aucun cas mon hésitation.

Nous suivâmes donc l'envoyé de cette étrange organisation jusqu'au Mumak.

J'avouerai être à la fois impressionné par cette bête immense, que jamais je n'avais vu d'aussi prêt et que j'espérais bien ne jamais avoir à la voir de plus près, sous ses pattes par exemple, et j'étais donc justement quelque peu inquiet... Pourvu qu'elle ne fasse pas de mouvement inconsidéré qui nous écraserait au sol, comme tant de bleus ayant vécu ce funeste destin.

Je m'appliquai donc à grimper aux cordages, chose peu difficile pour un pirate, il nous reste toujours quelques souvenirs de quand on était mousse, à devoir monter au hunage, tout en haut...
Arrivant au-dessus, je vis...

Novor n'avait lui même pas considéré la bête comme vivante. C'est le regard admiratif et un peu inquiet de Reznor qui lui rappela en un instant l'énorme réalité à l'esprit de Novor.

" Quel bête..."

Novor se saisit d'une échelle et grimpa à la suite de Reznor. Il ne put, plus lentement cependant, prenant le temps d'intégrer la formidable impression de grandeur qu'on pouvait avoir sur un tel titan.

Novor se rappela de se méfier, comme le dit un vieux proverbe, bien que son destin devait déja être scellé, en tout cas concernant la journée d'aujourd'hui.
Chassant le triste de ses pensées Novor sourit en imaginant la tête du capitaine gardant la brèche, si par malchance il voyait ces "maitres du sabre" se retourner contre les pirates et la cité.

Novor arriva enfin en haut de l'échelle, sur de lui.

Novor se félicita de sa manie du rouge question vêtements quand il vit la petite tâche sur la tunique blanche du grand maitre.

Celui-ci prit immédiatement la parole, leur expliquant qu'il voulait leur aide. Ils n'étaient pas vraiment en mesure de refuser, mais de là à accepter sans détours, c'étaient des pirates tout de même...

Novor retira immédiatement ses 2 poignards de sa ceinture et les confia ainsi que sa lance au plus proche serviteur venu.

" Je suis le capitaine Turambari, vos oliphants sont majestueux, et nous épaulant dans cette lourde bataille n'en ont été que plus admirables ainsi que tout vos hommes d'ailleurs. Nous vous devons bien plus qu'un remerciement.

Mais avant tout, vous ne vous êtes pas présenté il me semble. Je ne suis pas le plus renseigné des pirates et je m'en excuse mais savoir à qui je parle ne me déplairait pas. " Novor sourit. Son ton ne se voulait aucunement irrespectueux ou agressif.
Il s'était présenté, avait remercié l'homme en blanc et lui avait simplement demandé qui il était, ce qui aiderait beaucoup à mieux le cerner.

Il se tut à présent pour laisser réagir Reznor et Taorin avant lui. Il avait bien quelques questions à poser au grand chef mais pour l'instant la seule chose que Novor faisait était le scruter du regard.

Certes vingt milles de ses hommes, comme l'avait précisé son serviteur, avaient péri. Les conquérants d'Umbar lui devaient beaucoup. Mais lui, demandait une flotte. Dans quel but? On ne peut débarquer une flotte de suderons aussi aimaibles soient-ils à Rauros, comme ça. "entre là-bas et Arwa" il avait dit. Novor ignorait d'ailleurs où se trouvait Arwa et de quel genre de lieu il s'agissait. Ce n'était peut-être pas très important mais on ne sait jamais...

Beaucoup de questions et peu de réponses. Mais peut-être les autres capitaines étaient-ils plus au courant, eux.

Mis à part sa requête l'homme plaisait néanmoins à Novor. Il respirait une sorte de sagesse point tellement théorique, mais bien ancrée dans le monde réel, ce mondesans pitié ni véritable sens. Sagesse que d'aucuns appelleraient l'expérience. Maintenant Novor espérait simplement qu'il soit aussi communicatif qu'à première vue.

Sorte de mince soupir de soulagement, habillement dissimulé néanmoins... Au moins, nous n'avions plus à craindre de nous voir jeter à bas de cette nacelle par un chef de guerre fourbe qui aurait alors lancé ses armées sur la ville après avoir feinté de nous aider...

Cette proposition me fit un instant froncer les sourcils.
Je devais avouer qu'il n'avait jamais été dans mes intentions de séjourner longtemps à Umbar, même libérée, même avec tout ce que nous avions fait pour la soustraire des griffes de fanatiques Melkorites. Mais j'avais à vrai dire plutôt l'intention de monter vers le Nord, car les vents froids de là-bas semblaient dire à la brise marine qu'il se passait quelque chose là-bas...

Mais peu importait, finalement. La commande que j'avais passée il y a déjà un certain au charpentier de la Cité Blanche devait sans nul doute être là, à présent, et un peu d'action de plus ne pourrait faire de mal...

"Il ya très certainement assez de bateaux libres dont l'équipage a péri pour s'acquitter de cette tâche, et assez de marins pour les mener... Mais sans doute faudra t-il envoyer des éclaireurs et des messagers... Une telle flotte provoquerait une terreur sans nom en Gondor, et ce n'est sans pas ce que vous désirez ?"

Il fallait bien sûr ne pas mal les évaluer... En outre, la réponse de la question de Novor m'intéressait grandemment également.

Taorin s'inclina légèrement quand Avorkan annonça le nom de l'ancien émir, Meakil.

"Messire, Dur'Zork est en effet tombée, et Meakil oth Harad Duzingi, mon ancien maître, est mort dans les combats qui ont suivis la chute du Harondor. Nimrod, son héritier, a été contraint à l'exil et est parti au Nord à la tête de ses gens. Seuls ceux qui le voulaient le suivaient. J'ai préféré rester dans le Sud, avec le reste de ma compagnie, les Chiens du Désert, pour tenter de libérer Dur'Zork. C'est pour cela, et pour l'honneur du Harad, que je vous accompagnerais, à la tête du reste de ma troupe."

Le capitaine haradrim repensait au plan du Maître du Sabre. Remonter le fleuve puis descendre jusqu'à Arwa. Mais pourquoi pas monter à Arwa avec une petite troupe ?
Taorin prit alors la parole:
"Mais, messire, pourquoi ne pas envoyer un détachement jusqu'à Arwa pour capturer le pont, puis soulever les populations du désert contre les Estriyya ? Comme ça, les Orientaux devront se battre sur deux fronts... Bien sûr, vous disposez peut-être d'informations que nous ne possédons pas..."

Le "Chien Borgne" laissa le reste de sa phrase en suspens, attendant qu'Avor Ibn Kizam la complète.

Novor ne saisissait pas tout de la conversation de Taorin et d'Avor ibn Kizam, mais après tout celà ne le regardait que moyennement. Il avait compris le principal, Avorkan voulait qu'on lui monte ses troupes au Nord, et Taorin semblait proposer de prendre l'ennemi en sandwich par le sud.

La question d'Avorkan surprit Novor, visiblement l'homme en savait plus sur son nom que lui-même. Novor se promit de regarder de qui où de quoi il s'agissait plus-tard mais se contenta de répondre: " A vrai dire je n'en ai pas connaissance, je suis marin, mon histoire parcours le monde mais je ne me savais pas déja si célèbre. " Il sourit.

Novor ne savait encore vraiment que penser des desseins du maitre mais il espérait que Taorin et lui continuent leur disccussion pour qu'il aie un peu l'occasion de clarifier.
Une chose l'interpellait pour le moment. Novor n'arrivait pas à s'imaginer un de ces monstres sur un navire. Mais il n'en dit encore rien.

J'esquissa un sourire, définitivement, c'était une bonne année... La récupération du Requiem, la prise sanglante et triomphale d'Umbar, et encore un port à piller sans risquer de se retrouver avec une flotte corsaire ou gondorienne sur le dos ?
Ma foi, c'était on ne peut plus parfait.

"Oui, c'est évident, nous ne pouvons laisser un tel carnage visible, et avec le nombre de cadavres qu'il y a là, nous avons de quoi attirer la peste et cent autres maladies en deux jours seulement... Néanmoins, une partie des pirates seront sans doute jetés à la mer, au large, car il y en a qui mourrait une fois encore à savoir que l'on les a laissés sur la terre ferme..."

Comme c'était mon cas, j'étais bien placé pour le savoir... Bien sûr, les morts ennemis, eux, devraient se contenter du bûcher, pas de temps à leur accorder, surtout à des adorateurs de Melor...

"Il faudrait organiser rapidemment, le départ de la flotte, dns ce cas... Avec tous les navires stationnant à Umbar, cela fera une sacré pagaille quand nous lèverons l'ancre, car nous serons nombreux à ne pas rester dans la Cité du Destin."

J'eu un petit rictus à cause de la pensée qui accompagna cette phrase... Eh oui, tous ces morts, même pas pour rester à Umbar... Non, simplement pour la piraterie libre...

[Bon ben en l'absence de Nimrod...]

Avorkan, le maître des maîtres du sabre, acquiessa.
De sa voix profonde, il répondit :

"Les Mumâkil prendront donc la route de la terre, et je compte sur votre promesse de véhiculer mes guerriers par la mer.
Arwa et Djahar Mok seront purifiées de toute cette idéologie soumise à Morgoth et alors, nous aurons remporté une grande victoire dans le Sud."

En quelque sorte, la continuité de l'entreprise du Mahdi. Cela s'était fait sans lui, Meakil, assassinné sous les ordres d'Amouth.
Aujourd'hui, Amouth était mort, Umbar était tombé, les Bleus éparpillés, et ils avaint la force suffisante pour porter le coup final.
En Harad, seulement. Dans le Nord, l'affrontement continuait.

"Nous partirons bientôt..."

Que voulait dire bientôt ? Quand tout sera prêt, sans doute. on fit descendre les capitaines, Avorkan lui s'occuperait des siens. Les maîtres du sabres auraient sans doute des rituels personnels pour leurs frères morts au combat...