Dalamyr derrière les barreaux

Ils entrèrent calmement dans la caserne, assez satisfaits du fait que l'assassin ne tentait absolument rien. A sa déclaration, ils réagirent.

Sa fait rien, j'aime l'ombre, on me surnom du reste l'ombre. Et de plus vos petits prisons ne m'impréstionne pas j'ai déjà fait 10 ans de prison dans les pires de la terre du milieu. Au faite vous savez quoi des hommes qui m'ont attaqué?avait-il dit.

Ils jetèrent un regard de biais à la flèche qui sortait de son dos, et l'un d'eux déclara d'un ton grinçant :

"On aurait pu le deviner... Mais peut-être vaut-il mieux qu'on ne sache pas ce qui s'est passé, dans votre intérêt, il serait dommage de devoir prolonger votre séjour..."

Ils descendirent les escaliers, et ouvrirent la grille d'une cellule non loin d'une porte fortement gardée. Un cri s'échappa de celle-ci :

"Bienvenue dans ces lieux, étranger, qui que tu sois, quel que soit ton crime !" fit la voie désincarnée. C'était Balthazar le Noir, le Fléau qui était retenu prisonnier depuis des mois, sous bonne garde, et il réagissait comme ça à chaque arrivée. Mais iben vite on le fit taire, et on referma la grille derrière Dalamyr.

On lui jeta bientôt un flacon d'alcool fort, pour désinfecter sa plaie, et un bandage.
Au moins, il pourrait réfléchir au calme...

On ne peut pas dire que la nuit dans les Cachots de la Prison était véritablement agréable. La mince fenêtre garnie de barreaux était non seulement largement trop petite pour permettre la moindre tentative d'évasion mais en plus elle laissait passer le vent, qui souffla particulièrement cette nuit-là, glaçant les os des malfaiteurs dans leurs cellules.

Comme si ça ne suffisait pas, on pouvait parfois entendre les cris de détenus dont la gêole était depuis trop longtemps leur maison, et qui n'avaient plus toute leur tête... Inutile de préciser que les soldats affectés aux cachots étaient souvent ceux qui avaient fauté, et qui avaient eu le malheur de préférer cette petite promotion momentannée aux corvées. L'équipe gardant le Fléau était encore la plus à plaindre...

On réveilla Dalamyr en passant le fourreau d'une épée contre les barreaux, produisant un fracas de métal absolument désagréable.

"Allez, veinard, tu sors déjà, puisses-tu ne jamais nous revoir, sinon, ça risque de durer plus longtemps, là..."

Tandis que la porte était ouverte dans un grincement, d'autres prisonniers huèrent l'assassin qui s'en allait...
Cela lui importait sans doute peu, il était à nouveau libre à présent...

Quelques pas à peine, et déjà soudain une main se pose sur l'épaule de l'assassin. Précisément à l'endroit où il a été blessé la veille. Coïncidence, ou ...
Ce n'est un garde qui vient le chercher pour le remettre en cellule pour quelque motif, ce n'est pas non plus un de ces agresseurs d'hier soir.

L'homme qu'aperçut Dalamyr en se retournant était assez petit, et pas bien massif. Il le regardait d'un air rendu étrange par son oeil torve, et son visage n'était guère avenant non plus. Sa bouche, qui était entourée d'une moustache tombante noire et broussailleuse, s'étirait en un sinistre sourire qui dévoilait ses dents jaunâtres. En outre, son haleine n'était pas des plus agréables, tout comme l'odeur émanant de ses habits de voyages sales et rapiécés.

"Toi aussi tu t'intéresses à ce vieux bougre de Nogard ? Sans succès, hein ? Tu devrais passer à la taverne de Mazarbul, si, si, j'te jure..."
déclara t-il avec un accent particulièrement marqué.