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Petit Nettoyage | |
| Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Dim 20 Avr 2008 - 1:51 | | La chambre était petite, sommaire, et ne disposait que d’un seul lit en son sein. Celui-ci trônait en plein milieu de la pièce et prenait ainsi la moitié de la place. Construit en chênes, il ne semblait guère rassurant de constaté que ce bois, humidifié par les hivers difficiles de la région, était dévoré lentement par des parasites et menaçait à tout moment de se désagréger. Sibylle pénétra néanmoins dans la pièce, et alors que la porte se refermait derrière, elle s’assit tranquillement sur le lit. Elle retira le chiffon qui lui couvrait entièrement le visage, et s’en débarrassa dans l’une de ses poches, sans toutefois négligé de le froissé soigneusement. C’est alors qu’elle put enfin sentir l’odeur qui provenait des draps sur lesquels elle s’était posée, remarquant de ce fait, que ceux-ci n’avaient pas été changé depuis une éternité et qu’ils paraissaient abrités au moins toutes les espèces connues de vermines de cette terre. En effet, à l’origine d’une blancheur immaculée, la couleur des draps se permettait d’être bien plus foncée désormais. Noir, gris ou vert selon la lumière, ceux-ci vérifiaient de manière ostensible la crasse que contenait cette chambre. Il ne fut aucun doute des lors que l’aubergiste s’était moquée d’elle lorsqu’il lui avait dit posséder une chambre convenable pour le prix qu’elle en proposait. Pourtant, la jeune humaine ne sembla guère outrée de se savoir plongée dans une hygiène aussi déplorable. Sans doute avait elle connut bien pis durant ces sept années au cours desquelles elle avait errée seule, à la porté de la moindre créature hostile.
Quoiqu’il en soit, elle s’allongea de tout son corps sur le lit, soulageant ainsi ses muscles des prouesses physiques révolus, se protégeant pour un temps de son intelligence délétère. Là, portant encore la totalité de ses vêtement, Sibylle ferma peu à peu les paupières.
_Idiot ! Chuchota-t-elle subitement, d’une voix amusée. Peut être crois-tu qu’une jeune fille comme moi ne connaît pas ces bêtes sauvages ? Oui, celles qui se déguisent en mignons et qui réellement ne se dévoilent qu’une fois l’autre enfermé, sans qu’aucuns moyens ne lui soit accordés pour se défendre…
Sibylle marqua une courte pause, mettant ce temps à profit pour s’asseoir de nouveau sur le lit et plisser les yeux afin d’apercevoir le visage de son tortionnaire, qui se dessinait en travers des barreaux de la porte…Il faisait environ un mètre quatre vingt, son crâne était rasé et ses yeux restaient immobiles, plongée comme ceux d’un cadavre dans une totale inertie. Sibylle sentit son cœur s’emballer, se comprimer sous le poids de la rage. L’homme restait désespérément silencieux. _Vous me feriez presque pitié si vous n’aviez pas été aussi laid, aussi monstrueux ! Continua-t-elle en hurlant. Je…je suppose que je ne suis pas la première à être cloîtrée quelques temps dans cet endroit charmant…ni d’ailleurs la dernière dans vos fantasmes putrides…
Sibylle se mit débout et accrocha les barreaux de sa cage de ses mains délicates, examinant ainsi de plus près le visage difforme de cet honnête homme. _Qui diable êtes vous ? Murmura-t-elle L’inconnu recula, surprit dans un premier temps par les propos de Sibylle, puis se reprenant, il interrogea d’une voix aigrelette la jeune femme.
_Qu’est-ce Sibylle ? Demanda-t-il, irrité. Est-ce une tragédie que vous me jouez là ?
_Bien pis que ça mon cher ami, assura-t-elle. Bien pis que ça ! Une comédie ! Sibylle fit glisser ses mains sur la poignée de la porte et d’un mouvement rapide, se libera aussitôt de sa cage.
_Voyez-vous, poursuivit-elle. Je pense que ce genre de pièce, faite sur mesure, est un moyen efficace pour soutirés quelques informations d’un individu supportant, comment dire, la torture dîtes classique. Prenons le cas d’une personne fanatique, nous pouvons dire indubitablement que les tortures physiques n’ont pas de chance de succès sur un tel individus. Vous savez comment ces niaiseries les font jouir de leurs convictions.
_Je ne vois pas ou voulez vous en venir jeune fille, coupa-t-il.
_Je veux dire, reprit-elle en inspirant profondément. Qu’avec ce genre d’installation vous n’aurez pas de mal à faire plier les plus fous. Vous les entendrez dire tous ce que vous voudrez, et au bout de quelques semaines, ils ne seront rien de plus que des marionnettes dociles pliés à votre volonté. Désormais c’est à vous de choisir…souhaitez vous-aussi pouvoir torturer l’esprit de vos victimes?
_Je…je ne sais pas, réagit-il tout excité. Ses mains se mirent à trembler et ses yeux contemplèrent des lors la cage si avidement qu’il eut un filet de bave à couler le long de sa bouche. Oui, oui…je…je crois que je vais la prendre. Non, attendez…je…je veux voir l’intérieur de plus près, comprendre un instant ce…ce que vont ressentir mes victimes. Hum ! Hé, hé.
L’homme s’introduisit dans la cage, et rassuré, il frôla de ses doigts boudinés, les draps, le lit, les barreaux, sentant qu’il pourrait enfin s’amuser autrement. C’est alors que Sibylle profita de ce moment pour verrouiller la porte de la dîtes « chambre », là même ou se trouvait l’homme. Son cliquètement résonna dans la cave toute entière et fit sursauter le monstre, à jamais capturé.
_Jamais je n’admirerais un individu de votre espèce.. Lâcha Sibylle. Tous autant que vous êtes, vous ne méritez pas de vivre, vous êtes fourbes, lâches et vos paroles ne sont rien de plus que des promesses bafoués. Je sais tout. Vous vous insinuez parmi les autres, dirigeant une auberge reconnue de la région, et vous vous servez de cette popularité pour vous permettre d’enlever des moutons aux troupeaux, et sans que personne ne le sache. Ensuite, vous les torturez et les tuez dans la cage de votre auberge….
_Co…comment. Hurla l’homme fou de rage, je…je
_Monsieur, c’est ici que vous allez mourir ! Cracha-t-elle Et comme votre intelligence est si peu développée qu’elle n’a pas remarqué que je jouais sur vos pulsions pour vous faire claustrer, elle ne mérite guère sa rédemption dans la chasteté …L’homme se tut, s’allongea sur le lit, et sortit une lame. Bonne nuit, maintenant. Murmura Sibylle, en guise de conclusion. Puis l'homme se trancha la gorge...[…]
La porte d’une bâtisse s’ouvrit brusquement, laissant entrevoir dans l’obscurité une frêle silhouette à la peau de nacre. Une seconde plus tard, une femme d’un age incertain se trouvait en face d’elle. La femme s’approcha lentement de Sibylle, puis déposa dans le creux de ses mains une petite sacoche de cuir. Ensuite, Sibylle la regarda s’en aller, la voyant peu à peu disparaître dans les ruelles de la villes.
Peu après, elle se décidait à ouvrir le sac, espérant y découvrir une récompense à la valeur de ce qu’elle avait accomplit. Elle constata, consternée que le sac ne contenait rien… _Ou va le monde ? Marmonna-t-elle. Mais ou va le monde si abattre les monstres humains n’est plus une activité rémunérée ? |
| | | Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Jeu 24 Avr 2008 - 0:30 | | Une poignée de minutes plus tard, les yeux ceinturés de fatigue et les lèvres imbibés d’eau de vie, Sibylle, une bouteille dans chaque main, était assise dans un coin de la rue. La jeune femme avait voulut se faire discrète, aussi l’endroit qu’elle avait plébiscité pour se détendre n’était ni éclairé par la lune, ni par une quelconque source de lumière. Qui plus est, le quartier de la ville dans lequel elle se trouvait, s’avérait être désert une fois le soleil couché. Vêtue d’étoffes noires, seul son visage pouvait se distinguer de l’obscurité…or, ses longs cheveux noirs le masquaient en partie, et de manière insidieuse semblaient absorber le soupçon de couleurs qui en surgissait. Entre deux maisons d’un age inconnue, Sibylle ne semblait guère plus qu’un spectre dévoyé, sanglé à son passé par des chaînes qui bien que solubles, résistaient à toutes formes de vie. Là, Sibylle savourait enfin, solitaire, sans entrain, les délices, les desseins de son cœur, à défaut de ne pouvoir les concéder à tous ceux qui demeuraient sur cette terre. Ici, Sibylle sombrait peu à peu dans le vice, sirotant tour à tour les deux philtres à mourons, contemplant son pourtour, ravivant ses passions. Elle souhaitait de toute son âme, à jamais n’être plus cette lame, qui parfois, mettait fin à la vie d’une personne. Elle voulait à tout prix gommer de sa mémoire ce qu’elle avait fait cette nuit, oublier qu’en définitive, l’appât du gain l’avait fait tuer sans qu’elle ne touche un centime de son utopique récompense. Aussi son orgueil en avait prit un coup et son intelligence bien que supérieure à la moyenne (dont elle était l‘auteur), s’était portée garante de son intégrité physique, en lui proposant de boire de l’alcool jusqu’à en vomir par le nez.. Ceci fait, il ne lui restait plus qu’à cambrioler une maison au hasard pour s’octroyer une prime décente, et à sauver le chat d’une vieille, afin de redorer son estime. Mais pour l’heure, elle se devait de boire.
Bientôt, Sibylle remarqua qu’il lui était impossible, de maintenir suffisamment longtemps sa tète droite, pour pouvoir se mouvoir aisément. Ainsi jugea t’elle que le moment propice pour lever sa carcasse était survenu et qu’elle pouvait des lors se promener prestement dans les artères de la ville. Elle se hissa sur ces deux jambes, puis retomba aussitôt sur ces genoux, réprimant par la même occasion un hurlement de douleur. Finalement, après plusieurs tentatives infructueuses, elle trouva le bon équilibre et put enfin se déplacer décemment.
Après de longues minutes de marche, faites de chutes intrinsèques et de supplices regrettables, la jeune femme se trouvait devant une échoppe dont la fonction échappait tout bonnement à son entendement. Les volets étaient clos, la porte étaient verrouillée, et puisqu’elle ne possédait aucuns instruments susceptibles de pouvoir lui servir, elle abandonna dépitée l’idée de pouvoir voler tout ce qui se trouvait à l’intérieur. C’est alors qu’elle s’effondra contrariée sur le sol, ne faisant plus attention à la stabilité des jambes qui la soutenaient, puis qu’elle essaya sans succès de se remémorer la manière dont elle était parvenue dans cette rue. Et que finalement, elle décida qu’il fallait mieux qu’elle restât à cet endroit, plutôt que de revenir au lieu d’où elle était partie. Ainsi vautrée contre la porte du commerce tel la victime d’un meurtrier négligeant, la jeune fille au visage blanc comme la neige s’endormie paisiblement à la lueur de la lune, ne fondant pas néanmoins sous la chaleur vaines de ses rayons
Peu après, elle se réveillait en sursaut, alors qu’il faisait encore nuit. Un homme en uniforme se trouvait en face d’elle et la regardait d’un œil étrange. _Que faites vous ici jeune fille ? Héla-t‘il sans tarder, constatant que celle-ci venait de s'éveiller.
_Rien…rien de concret semble t’il. Assura-t-elle, les yeux pétillants de candeurs.
_A l’heure qu’il est, vous ne devriez pas traînez dans les rues. Reprit-il, condescendant. On ne sait jamais ce qui peut se passer. Les hommes ne sont point tous bons et gentils, vous savez, et particulièrement quand le soleil n’est plus. Aussi, devriez-vous cessez immédiatement de boire de l’alcool et rentrez chez vous. Je suis certain que vos parents s’inquiètent de votre absence.
_Mes parents ? S’esclaffa-t-elle. Est-il ainsi que je dois ravir votre mansuétude ? Dois-je faire maints et maints miles cette nuit dans la seul et unique intention de me complaire tel un cadavre à l’intérieur d’un sinistre tombeau… M’obligeriez-vous à vivre entre les ossements inertes de ma mère, de mon père, de mon frère et les cendres de ma sœur, simplement parce que mon age m’y contraint ? N’est-il pas trop excessif de me sommez de le faire ? D’ailleurs, se moqua-t-elle. A moins que vous me proposez aimablement un dragon pour monture, je suis au regret de refuser votre proposition…car je serais dans l’impossibilité d’y aboutir. Je vais donc demeurer là et me faire fie de mon propre jugement, car bien qu’alcoolisé, il reste suffisamment clairvoyant pour ne pas admettre vos stupidités comme possible. Sur ce, je vous souhaite la bonne nuit, Monsieur le gueux, car sachez que votre présence m’importune et…
_Suffit indigente ! Trancha t-il, le visage empourpré et les yeux sortant de leurs orbites. Je vous traite d’égal à égal, vous me méprisez comme une vile créature. Or, comprenez vous bien que je suis sous l’autorité de la couronne ? Saisissez-vous bien qu’en tant que garde de la ville, toutes insultes à mon encontre peuvent être punit d’une manière bien pis que vous ne l’imaginez ? Partez, sortez de la ville maintenant, sinon je ferais usage de la force pour vous en délogez. L’une de ses mains se plaça lentement sur la garde de son épée, faisant office de dernière somation.
_Croyez-vous pouvoir me faire peur ? Objecta-t-elle, un sourire sur les lèvres.
_Je l’espère tout du moins. Soupira-t-il calmement, tout en s’avançant vers elle.
_Ne l’espérer pas ! Railla la jeune femme. Admettez simplement que vos jérémiades sont sommaires et manque cruellement de persuasion
_Vous êtes véritablement folle ! Conclu t’il en sortant de son fourreau la lame avec laquelle, il comptait bien mettre fin à cette querelle. Sibylle éclata de rire, les yeux froids, vides, scrutant sereinement les deux orbes irrités de son interlocuteur. Elle n’avait pas fait le moindre mouvement depuis que le garde l’avait découvert et estimait qu’elle n’en avait pas à en faire davantage. Aussi, elle demeura stoïque, ne faisant plus attention aux intimidations grossières dont elle était sujette. D‘ailleurs, Sibylle avait vécut maintes fois des situations bien pis, desquelles elle avait réussit à s’échapper sans trop de séquelles. Alors, elle n’allait pas s’importuner pour si peu. Quant à l’homme qui se trouvait en face d’elle, il semblait d’ores et déjà hésiter sur la suites des événements. Les mains tremblantes, le visage parsemé de long sillon de sueur, le jugement occulté par une conscience trop prégnante, il n’était plus que l’ombre de lui-même.
_Manqueriez vous de courage ? Risqua-t-elle tout en mettant fin au silence qui s’était insinué tel une mouche sur un cadavre encore frais. L’homme abaissa son épée, puis contempla de ses grands yeux bleus, les étoiles qui se dessinaient au-dessus de sa tête.
_Je sais occire et je l’ais fait à de nombreuses reprises par le passé, assura-t-il. Seulement…contrairement aux orcs qui tuent pour leurs seuls plaisirs, j’ai des sentiments et je les respecte. Alors non, je ne manque pas de courage, jeune fille, mais ma lame est empreint de pitié et ne s’attaque jamais à ceux qui détruit par la vie, souffrent inlassablement de leurs conditions spartiates…
_C’est…c’est un bien lourd jugement que vous portez là, balbutia-t-elle.
_Ce n’est pas un jugement, répliqua-t-il posément. Mais l’expression de mes sentiments. Il remit l’épée dans son fourreau, tourna le dos à la jeune fille et fit quelques pas en avant. D’ailleurs vous devriez les écoutez de temps à autre, conclus t’il. Après tout, Illuvatar ne nous les a pas offert sans raison. Sibylle ne riposta pas, elle ne trouvait plus ces mots, et lorsqu’elle découvrit enfin matière à polémiquer, l’homme avait disparut de son champ de vision.
_Suis-je vouée à choir toute ma vie ? Murmura-t-elle. N’est t’il pas trop cruel, Oh toi Illuvatar, de faire des landes de mon esprit, une terre plus arides encore que celle du Mordor ? Car de l’or qui constellait mon âme il y a fort longtemps, d’ores et déjà ne reste rien de plus que mort et désolation. Qu’en sera-t-il à l’avenir ?
(Si quelqu'un souhaite intervenir, il est possible de le faire.) |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
Nombre de messages : 1299 Localisation : dans la lune, comme d'hab ... Rôle : Seigneur d'Elostirion, gardien des trois tours Blanches d'Emyn Beraid.
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Fin 1er age -:
| Jeu 24 Avr 2008 - 13:08 | | Depuis plusieurs heures déjà il errait dans la ville. Il s' était rendu dans les quartiers huppés de la cité espérant récolter en tendant sa main, quelques piècettes d' or ou d' argent . Il avait retiré le bandeau de lin blanc taché de sang qu' il posait sur ses yeux le temps de ses quémandages. Il leurrait ainsi nobles et belles dames d' Annùminas, qui s' indignaient de voir un si jeune et beau garçon, faire l' aumône dans un état aussi pitoyable et en plus aveugle ! Pauvre garçon ... Le jeune mendiant en avait fini pour aujourd' hui et rentrait retrouver la petite cache qu' il s' était aménagé sous un large escalier de pierre qui donnait sur la porte d' un commerce. Quel ne fut pas sa surprise lorsque, arrivant sur les lieux, une personne l' empêchait de rejoindre son petit réduit. Son corps étendu bouchait l' accès à une petite porte de bois. Cette personne empestait l' alcool ...
*- Ho non !! Un poivrot * pensa-t-il.
Le jeune homme s' approcha pour repousser l' inopportun mais arrêta son geste alors qu' en le retournant il découvrit avec consternation que son vieux poivrot était en fait une jeune fille d' environ seize, dix huit ans qui cuvait là, à même le sol et il ne put s' empêcher de parler à haute voix cette fois çi :
- Ben ça alors !! Ho !! heu ... M' dame ... D' moiselle ... Hey tu t' bouges !!! C' est chez moi ici.
La jeune fille avait visiblement beaucoup de mal à faire surface ...
* Elle va crever d' froid si j' la laisse là ou prendre un mauvais coup ou pire !! Ha bon sang, c' est toujours à moi que ça arrive ces trucs là ... Elle est aussi ivre qu' un nain !! *
Il coutourna la fille et retira les deux panneaux qui obstruaient l' entrée secrète de sa cache et se saisit du corps inerte par dessous les bras pour le faire glisser à l' interieur. Il hissa la jeune fille sur sa paillasse et la couvrit d' une couverture chaude mais crasseuse. Il replaça les deux panneaux qui servaient de porte avant de s' allonger lui même par terre à côté plongeant le petit réduit dans le noir complet. Pas nécessaire d' user une bougie maintenant, la journée et la soirée avaient été longue, il était fatigué, il verrait ça au matin quand l' inconnue sera sortie de son état ethylique ... |
| | | Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Jeu 24 Avr 2008 - 23:06 | | Peu après, Sibylle se réveilla en sursaut, couverte de sueur, les lèvres gercés et saignant encore des morsures qu’elle s’infligeait instinctivement durant son sommeil. Puis, elle ouvrit les yeux, découvrant avec stupeur que l’endroit dans lequel elle se trouvait n’était pas l’endroit ou elle s’était endormie. Plongée dans l‘obscurité ambiante, elle comprit finalement qu’elle n’était plus à l’air libre, mais bel et bien enfermée dans une pièce dont la grandeur semblait égaler en tout point celle d’une cellule de prison, que par ailleurs, elle ne connaissait que trop bien. C’est alors que, tandis que ses yeux accoutumaient aux ténèbres, et que sa tête se familiarisaient à la douleur dont elle était éprise, elle constata qu’elle n’était pas seule dans la pièce, qu’un individu de sexe masculin dormait paisiblement à ses cotés. Elle se tourna doucement vers lui, faisant attention par la même occasion de ne faire aucuns bruits susceptibles de pouvoir le faire jaillir de ses rêves, et arrêta son regard sur son visage empreint de quiétude. Ainsi le contempla-t-elle un instant, avant de se décider à agir de la meilleur manière qu’il soit, c’est-à-dire, par la violence. Or, ne sachant pas à qui elle avait véritablement affaire, c’est avec une extrême prudence qu’elle se devait de procéder.
Sibylle se plaça à genoux, le corps voûté au-dessus de son présumé tortionnaire, puis déposa lentement ses deux mains sur sa gorge, prenant de ce fait toutes les précautions concevables, pour ne pas en avoir à pâtir ultérieurement. Ensuite, elle jugea que le moment opportun était venue pour avoir des réponses aux questions qui la taraudaient.
Qui est tu maquignon ? Proféra la jeune femme sur un ton impérieux, un sourire diabolique se dessinant sur son visage laiteux. Qui es-tu maquignon ? Répéta-t-elle tandis que l’homme émergeait doucement de ses rêves. Ou m’as-tu conduit ? Qui donc t’as permis de posez la main sur moi et de m’emmener de la sorte dans cet endroit infect !
Sibylle approcha peu à peu sa tête de celle du jeune homme et lui cracha brutalement au visage.
Tu espérais peut être pouvoir m’enfourcher, immonde porc ! S'écria t'elle. Ou bien l’as-tu fait pendant que je dormais ? Bâtard ! Réponds ou je t’occis de mes propres mains ! |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Fin 1er age -:
| Ven 25 Avr 2008 - 16:11 | | Cinq secondes ... Dix secondes ...... Vingt ............ Cauchemar ? ........... Trente seconde ........... Un jeune mendiant voyait son corps s' enfoncer dans de sombres eaux, égaré au beau milieu d' un océan aux reflets incarnats ......
* Je meurs !! ... *
Trente cinq secondes déjà ... Etreinte implacable ... Baiser funeste ... Ange diabolique ... Réflexe de survie ... Il avait saisi les frêles poignets, les mains graciles, les doigts délicats cherchant désésperément à se soustraire au mortel enlacement dont il était la victime.
* C' est inutile, je meurs ... *
Telles les serres d' une harpie démoniaque, l' étreinte devenait plus forte, les yeux de la jeune fille se faisaient fixe dans leurs orbites alors que son visage, déformé par l' effort et la colère, était soumis à des tremblements terrifiants. Les secondes s' égrennaient, inexorablement, et chacune d' entres elles étaient comme des gouttes de plomb, lestant un peu plus le corps du mendiant pour l' emporter vers les abyssales profondeurs du trépas.
* Noooon !! ... *
A quarante secondes, la victime avait abandonnée tout espoir de désserer ne serait-ce qu' une seule des griffes qui s' acharnaient sur sa gorge. Au contraire, il avait laché les poignets de la fille pour écarter ses bras et faisait glisser ses mains sur le sol à la recherche de quelque chose ... N' importe quoi ...
* Vite ... Vite ... *
Soudain, ses doigts entrèrent en contact avec un objet dur et froid, une des deux barres de fer assujetties à la porte par un crochet. Elles lui servait à ramener les panneaux de la porte et une fois tendues vers l' interieur, plantées dans le sol, elles les maintenaient fermés. Il était proche de l' évanouissement à présent mais luttait de toute ses forces pour ne pas sombrer ... Il lui restait dix secondes tout au plus ...
Neuf ... Huit ... Il avait doucement serrés ses doigts autour de la barre ... Sept ... Six ... Cinq ...
* Maintenant ! *
Quatre ... Trois ... Il avait tiré de toutes ses forces libérant ainsi la barre et la projeta vers son assaillant. Un cri de douleurs, un étau qui se desserre ... L' air, l' oxygène. LA VIE ! La lumière venait de pénétrer dans le petit réduit alors que la porte s' était ouverte brusquement libérée de son système de fermeture. Clignant des yeux, crachant, haletant, le mendiant rampait sur le sol et glissant sa main sous sa paillasse crasseuse, il l' a ressortie armée d' un long poignard qu' il brandit immédiatement en direction de la fille désarçonnée par le coup qu' elle venait de recevoir. Dans un souffle il lui précisa :
- Tu bouges, t' es morte !!! |
| | | Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Ven 25 Avr 2008 - 19:25 | | La bar de fer avait heurté violemment le visage de la jeune femme, la propulsant rageusement en arrière, et la faisant également desserrer l’étreinte qu’elle exerçait jusqu’alors sur la gorge de son adversaire. L’homme était de nouveau libre de ses mouvements, libre de respirer et d‘agir à sa guise. Aussi, profita t-il de ce moment pour saisir prestement une lame et troquer son regrettable statut de mourant, contre celui bien plus enviable de tyran. Puis, de manière instinctive, il dirigea son arme vers Sibylle, qui impavide semblait réellement avoir perdue connaissance.
Elle était là, immobile, recroquevillée dans un coin de la pièce. Sa longue chevelure noire était éventrée au-dessus de son oreille gauche, et laissait apparaître une plaie terrifiante en son sein. Ses paupières étaient closes et sa tête étant inclinée vers le bas, le sang sillonnait son visage d’une manière si leste, si exquise, qu’on eut dit qu’elle s’était blessée délibérément. Par ailleurs, la lumière qui s’était introduite dans la chambre , révélait désormais la blancheur cadavérique de son faciès Et bien que son abdomen semblait prendre un malin plaisir à se dandiner, dévoilant de ce fait qu’elle était bel et bien en vie, son état s’avérait n’être guère reluisant.
Pourtant, contre toutes attentes, elle releva lentement la tête, faisant poindre un sourire sur ses lèvres sanglantes. Puis, ses yeux s’ouvrirent et fixèrent de leurs pupilles mornes, les stigmates qu’elle avaient abandonnées sur la gorge de son tortionnaire. D’ailleurs, cette vision l’amusa beaucoup, et ce bien qu’elle n’en laissa rien paraître
Quand la douleur devient désir, déclara-t-elle soudainement. Le rire dissipe la peur. Quand le désir devient plaisir, la fureur n’en est que plus exquise
Me tuer ? Continua-t-elle, sur un ton léger et moqueur. Je ne vois pas en quoi mon attitude était emportée, vous m’avez emmené ici, sans me demandez mon avis. Croyez-vous que j’aurais put réagir d’une autre manière ? Que je serais tombée aux premières lueurs du jours dans vos bras. Oh mon sauveur...Imita t-elle d'une voix fluette. Oh je tombe dans vos bras, vous êtes si crasseux, si répugnant. Oh je vous aime... Non, bien entendue, reprit elle, plus sérieuse. N'est pas gueuse qui le souhaite. N'est t'il pas ? Quoiqu’il en soit, vous avez tout à fait le droit de m’égorger. Tenez, je suis de bonne humeur, voici ma gorge !
Sibylle déposa une main sur sa chevelure et la tira brusquement en arrière, puis de l’autre, déboutonna le col qui enserrait son cou, le mettant ainsi à la porter de quiconque. La jeune femme continuait de sourire et le sang coulait chaque seconde davantage, le long de son visage froid, austère.
Allez-y, qu’attendez vous ? |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Fin 1er age -:
| Ven 25 Avr 2008 - 21:25 | | Le mendiant fixait la large plaie qui lézardait le cuir chevelu de l' inconnue, qui telle une bouche au rictus rieur, laissait échappée une bave rubescente. L' espace d' un instant, il l' avait cru morte et un frisson d' effroi s' était échappé de ses reins pour remonter sa colonne vertébrale, emportant avec lui des sueurs froides qui lui glaçèrent os et sang. De ses yeux écarquillés d' horreur, il contemplait son méfait et une déchirante lamentation s' echappa du fond de sa gorge endolorie.
- Nooooooooooon !!
Mendiant, menteur, chapardeur à ses heures, soit ! Mais assassin ... La blancheur du visage de la jeune fille ajoutait encore à l' impression cadavédrique du corps qui gisait devant la pointe de son long poignard et cette plaie qui n' en finissait plus d' éructer le précieux liquide vital ... brusquement, les paupières de celle qui avait tenté de l' étrangler s' ouvrirent dévoilant deux yeux verts pâles et ses lèvres s' écartèrent pour afficher si cela était possible ce qui devait ressembler à un sourire ... Un ton hautain, provoquant, des répliques acerbes, un humour dénué de toute drôlerie ... Princesse sinistre ... Le mendiant se demanda s' il n' allait finalement pas regretter qu' elle ne fut pas cadavre. D' une voix rendue grâve par ses cordes vocales atrophiées il finit par répondre :
- Douleur exquise pour vous peut être ...
Il se frotta la gorge en faisant une grimace avant de reprendre :
- Non, bien sur que non !! où ai-je donc la tête !! votre attitude n' était certes point emportée ! Cependant .... Il me plaira d' être loin de vous le jour où cela se produira !
Il fixait le visage de la jeune fille dont les rouges sillons avaient pratiquement recouvert la pâleur.
- Vous égorger ? Peut être pas ! En tout cas pas encore ... Cela dépendra de votre attitude. J' aurais du être plus prompt à lier ces jolies petites mains aussi délicates que meurtrières alors que vous aviez perdu connaissance.
Il plissa les yeux et son regard s' attarda sur la plaie qui dégoulinait toujours :
C' est une mauvaise blessure que vous avez là, vous perdez énormément de sang ! Ne serait-il pas temps de stopper l' hémorragie avant que vous ne tourniez de l' oeil pour de bon cette fois çi ? A quoi vous servirais donc vos moqueries alors ?? Le crasseux répugnant pourrait ainsi profiter tranquillement et obtenir autre chose que la mort pour remerciement de vous avoir hébergé alors que vous dormiez à même le sol dur et froid dans un état digne du plus grand pochtron nain !
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| | | Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Sam 26 Avr 2008 - 3:14 | | Il ne menait à rien de contredire à nouveau le mendiant, sachant que cela pouvait définitivement la mener à sa perte. Et si Sibylle n’éprouvait aucune crainte pour ce qui est de la mort, il n’en demeurait pas moins qu’elle ne souhaitait pas périr stupidement. Aussi, approuva-elle d’un mouvement de la tête, les propos de son interlocuteur, reconnaissant de ce fait qu’elle s’était conduite en idiote ; même si cependant, il était fort probable qu’elle en pensât le contraire. Quand l’homme eut finit son discours stérile, Sibylle décida qu’il était temps d’accomplir quelques et diverses envolées lyriques pour savoir par la même occasion, si le coup qu’elle avait reçut n’avait pas endommagé son cerveau.
Vous…vous avez raison, reconnut-elle. J’admets que mon comportement est dépourvue de dignité, et de grâce il n’aurait pas dut en être ainsi.. Aussi, je voudrais m’excuser du tort que j’ai put vous causer. Après tout, nous sommes quelques peu similaires tout deux. Nous sommes des enfants de la rue, qui privés d’une famille se sont retrouvés livrés à eux même sur la terre du milieu, abîmés au cœur d’une masse informe et cruelle qui ne souhaite guère plus que notre disparition. Chaque minute, chaque seconde nous éloigne de ce vers quoi nous aurions put tendre, si notre noble vie n’avait point été cet amas atavique, froid et impitoyable que nous ne connaissons que trop bien. Du moins, l’est-elle ainsi pour moi…chuchota-t-elle. Dénuée de toutes certitudes…semblable aux larves qui dégustant un cadavre, ni ne conçoivent, ni ne comprennent qu’elles deviendront à l’avenir, la pitance d’un prédateur affamé.
La douleur la vrillait de plus en plus, et Sibylle commençait à ressentir le froid qui tel un poison s’insinuait dans son chair à mesure que la chaleur de son sang disparaissait le long de son visage. Ses mains tremblaient, et ses pieds ne semblaient plus réagir aux ordres qu’elle leurs donnaient. Par ailleurs, les sons qui parvenaient à son oreille gauche limpides jusqu’alors, n’étaient plus désormais que des échos difformes et lugubres. Pourtant, Sibylle continua de parler…
Seulement…soupira-t-elle. Je ne la honnis point comme ces immondes maroufles, ces prophètes qui prêchent sans cesse que la vie n’est rien de plus qu’une suite intrinsèques de supplices . Nenni ! Absurdité que ceci ! Nombreux sont ceux qui éprouvent à un moment ou à un autre de leurs existences ce qu’est l’allégresse. Pour ma part, je ne l’ais point encore vécut, mais j’ai bon espoir à ce qu’elle se manifeste un jour, notamment dans l’exercice de mon cynisme (Au sens philosophique du terme).
Je ne sais à quelle fin, je vous raconte tout cela. Murmura-t-elle, le regard égaré dans la nébulosité de ses propres pensés. Je suis blessée, je saigne abondamment et je vous parle comme si de rien en était. Certes je vous l’accorde, je suis singulière, cependant vous conviendrez que dans l’état actuel des choses, il est peu probable que nous chûmes plus bas encore. A moins que vous décidiez en définitive de mettre fin à mes jours, auquel cas, la situation serait bien pis pour vous, car vous auriez à vous débarrasser d’un cadavre, qui faisant peut être cent quarante centimètre n’en est pas moins lourd pour un homme de votre acabit Aussi, est-il judicieux dans votre propre bien, et surtout dans le mien, que vous me laissiez la vie sauve puis que vous m’aidiez à trouver un moyen de guérir cette plaie avant qu‘elle s‘infecte et suinte de pue.
Or, je suis loin d’être altruiste et encore moins philanthrope, ainsi est-il peu probable que je vous aide en échange, excepté cependant si vous êtes prêts à prendre des risques pour améliorer vos conditions de vie. En effet, sachez qu’à deux, nous pourrions nous élever et faire de notre destinée bien plus que de la pauvreté…?
Peu à peu, ses paupières se fermèrent sans qu’elle ne s’en rendit véritablement compte tandis que l’envie de dormir se faisait plus prégnante. Elle rouvrit les yeux aussitôt, constatant avec effroi que le monde qui l’entourait semblait tourner désormais autour d’elle comme un manège pour enfant, et que la silhouette de son interlocuteur devenait petit à petit incertaine… |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Fin 1er age -:
| Sam 26 Avr 2008 - 12:06 | | Le mendiant s' était rendu dans la petite échoppe au dessus de son taudis. Il connaissait bien la commercante à qui il rendait de menus services de temps à autres en échanges de quelques pièces ou d' un peu de nourriture. Elle avait acceptée de lui donner des chiffons propres et de lui preter une bassine d' eau chaude mais par contre, il avait dut payer pour la cruche de lait en piochant dans sa maigre recette de la veille. Il avait ensuite rejoint rapidement la sinistre princesse qui, quelques mètres plus bas, avait finit par sombrer dans les limbes de l' inconscience. Méthodiquement, il avait déchiré les chiffons en bandelettes et s' était employé à nettoyer puis soigner la blessure de l' inconnue. Il en terminait de serrer les dernières bandelettes en un grossier pansement qui lui encerclait le haut du crane. Finalement satisfait d' en avoir fini, il se recula pour contempler son oeuvre :
- Une bien étrange couronne pour une bien étrange princesse ...
Puis, il empoigna le pichet de lait qu' il porta aux lèvres de l' étrangleuse et la forca à boire. Il grogna alors qu' elle en recrachait la moitiée.
- Hé là !! Avale donc, panier percé. Crois-tu qu' une vache m' attend dehors, pis à disposition ?
Des heures durant, il resta là à la veiller. Le soir, après avoir beaucoup hésité, il s' était décidé à sortir une piècette d' or d' une petite boite qu' il cachait derrière une pierre mal scellée. Une véritable fortune pour lui. Il était ensuite retourné jusqu' à l' échoppe avant qu' elle ne ferme. Il était revenu avec deux grands bols de bouillon fumant. La commercante lui avait fait cadeau d' un quignon de pain dur mais qui ferait fort bien l' affaire une fois trempé dans la soupe. Depuis deux ans qu' il habitait son trou, souvent le soir, il avait humé la bonne odeur des potage de la commerçante qui venait lui chatouiller les narines mais c' était cher et il n' avait jamais voulu dépenser le peu qu' il gagnait pour acheter de la nourriture. Ses petits larcins et l' aumône suffisait à le nourrire à peu près correctement. Il avait ensuite nettoyé autant que faire se peut son gourbi repoussant crasse et objet divers vers le fond du réduit et avait recouvert le tout d' une couverture. Pas très élaboré comme nettoyage se serait dit n' importe quelle fée du logis, mais pour le jeune mendiant, c' était déjà beaucoup. Satisfait, il avait étalé le dernier chiffon propre qu' il n' avait pas déchiré sur une caisse en bois, y avait déposé les deux bols et allumé une bougie. Il vérifia à nouveau le tout et enleva un pli que formait un des coins du chiffon tout en se disant :
- Mmmmmmh, sent bon cette soupe !
Puis regardant vers l' inconnue, il continua à penser en fronçant les soucils :
* Un mot de travers, une remarque, une moquerie de sa part et je lui retourne le bol sur la tête !! *
Puis humant la bonne odeur il se ravisa :
* Non! Finalement non, ce serait folie ... Je lui redonne un coup de barre de fer et la renvoie à ses songes puis je bois les deux bols ! *
Il s' approcha alors de l' inconnue et s' occupa à la réveiller en la secouant. Assez mollement d' abord avant d' y mettre toute son énergie :
- Allez !! Veuillez vous lever !! J' ai décidé d' accèder à l' une de vos requête ...
Elle avait ouvert les yeux le regardant sans comprendre, il sourit et enchaina :
- Ne souffrez vous pas d' un manque ?? N' êtes vous point en quête d' un moment d' allégresse ??
Il se retourna et de son index tendu, montra les deux bols d' où s ' échappaient des volutes de vapeurs odorantes, son sourire se fit goguenard :
- Ne cherchez plus !! Voyez, je vous l' offre ... |
| | | Sibylle Citoyen
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| Sam 26 Avr 2008 - 18:49 | | Le monstre était informe et elle ne pouvait distinguer de son visage que le sourire noirâtre qui s’y dessinait peu à peu. Riant, bougonnant de plaisir, ses oncles jaunâtres grattaient et griffaient l’abdomen de la jeune femme si violemment qu’ils en arrachaient comme on épluche une orange, les lambeaux de peaux blanchâtres qui le recouvraient entièrement.
Souffrant le martyr, Sibylle tenta de se faire entendre, de solliciter une aide extérieur, et peu importait laquelle, pourvue qu’elle la libéra du supplice qu’elle était en train de subir. Malheureusement, ses hurlements ne trouvant nulle oreille pour s’y faire entendre, la bête put continuer placidement sa besogne, redoublant de brutalité dans le seul dessein de mettre à bas et à l’air libre, l’ensemble de ses organes. Ainsi abandonnée à son sort, le ventre béant, inlassablement mutilé par son persécuteur, et le corps meurtri, paralysé par la douleur, Sibylle se mit à pleurer, comprenant par la même occasion qu’elle ne pourrait sortir vivante de cette sinistre rencontre.
C’est alors qu’elle constata que la silhouette du monstre s’était altéré et qu’il possédait désormais, de long cheveux noirs et des yeux de jades aussi vide que les siens. Sibylle s’époumona de plus belle, horrifiée par la vision de son double…Quant à la bête, elle stoppa ses mouvements, et remua ses lèvres, s’écriant d’une voix pour le moins étrange, puisqu’elle était masculine - Citation :
- - Allez !! Veuillez vous lever !! J' ai décidé d' accéder à l' une de vos requête ...
Sibylle ouvrit les yeux sans comprendre ce qu’il venait de lui arriver. En effet, elle rêvait rarement et lorsque c’était le cas, ses songes étaient empreints de futilités, d’espoir déchus ou de souvenirs obséquieux modifiés par son esprit de la meilleur façon qu’il soit ; et en aucune façon étaient-ils estampés de violences et de souffrances. Aussi, était-elle consternée d’avoir vécut un si mauvais moment dans les bras de Morphée, car durant sa courte existence, le sommeil avait été le seul et unique refuge dans lequel elle sombrait quand tout autour d’elle, les circonstances ne se prêtaient guère à l’euphorie. Et, il avait suffit d’un simple rêve, si dérisoire soit-il, pour que cette confiance se disloque et s’ébranle comme un château de carte sur lequel on souffle dessus. Par ailleurs, Sibylle faisait partit jusqu’alors de ces personnes qui supposaient que la mort étaient en tout point similaire à un songe, et qu’elle ne pouvait de ce fait être le fruit de souffrance inhérentes. Mais aujourd’hui, elle constatait que ce n’était pas le cas et que le songe n’était rien de plus qu’une pâle copie de la vie, dans lequel l’esprit s’affirme et se délite à mesure que le temps passe. Toutes ses convictions, tous ceux sur quoi son être s’était basé jadis, venaient de s’effondrer en quelques secondes. Peu à peu, ses yeux se révulsèrent et la douleur qui émanait de son crâne se découpla. Puis, un sentiment glaciale qui prenait berceau au creux de son ventre, se mit à parcourir de long en large sa dépouille, s’attachant à ne laisser aucune partie de son corps, indemne. -Ainsi, à défaut de pouvoir effleurer l’allégresse, découvrit-elle ce qu’était réellement la Peur.- _ Mer…merci, bredouilla-t-elle à l’intention du mendiant, lorsqu’elle établit l’attention que celui-ci venait de lui porter. Je…je ne pensais pas que quelqu‘un puisse être complaisant à mon égard, surtout après ce que je vous ais fait subir…Je…je vous ais vraiment bien mal juger. En faîte, je m’appelle Sibylle…La silhouette de son double continuait d’obséder son esprit, et à chaque fois qu’elle fermait les paupières, elle revoyait ses longs cheveux noirs, ses yeux de jades, ou ses mains couvertes de sang, et se demandait ce que cela voulait vraiment signifier… |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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| Dim 27 Avr 2008 - 12:22 | | Sans conteste, la jeune fille avait déployé quelque effort pour s' adresser au mendiant sur un ton qui se voulait aimable bien que cela tranchait singulièrement avec l' image qu' elle renvoyait à son hôte. Princesse ténébreuse au teint spectral, tête ceinte d' une couronne étrange de lin blanc maculé de trainées sanglantes. Le haut de sa robe, donnait l' impression d' une colerette macabre aux marbrures corallines assorties. Des taches du même sang constellaient le reste de ses vêtements tels des rubis aux sinistres reflets ... Seuls le vert pâle des yeux de la jeune fille contrastaient avec l' ensemble. * Parfaite ... Vraiment parfaite ... * pensa le jeune mendiant tout en la contemplant alors qu' elle portait le bol de bouillons à ses lèvres. - Citation :
- je vous ais vraiment bien mal juger.
Un sourire éclaira le visage de l' hôte alors qu' il se saisissait du second bol et l' espace d' un court instant, un éclat sybillin traversa son regard mais l' inconnue les yeux perdus dans son potage ne le remarqua pas. * Sibylle ... Sibylle ... * Se répétait le mendiant pour lui même. Les bruits de succion des deux bouches sur les rebords des bols étaient les seuls sons qui venaient polluer le silence qui s' était installé dans le petit réduit. Les regards des deux jeunes gens se croisaient brievement mais se détournaient tout aussi rapidement. Finalement, le mendiant reposa son bol vide sur la nappe de fortune et s' adressa à son invitée d' un air dégagé : - Auriez vous vu un fantôme ........ Sibylle ? Vos yeux sont empreint d' une telle terreur qu' il ne peut s' agir que de cela !Le mendiant ne lui laissa pas le temps de répondre et enchaina directement : - Mais soit ! Dites moi, hors courir les concours de la plus grande dipsomaniaque de la capitale et de jouer les anges de la mort pour qui vous porte secours, avez vous d' autres activités à Annúminas ?
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| | | Sibylle Citoyen
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| Sam 10 Mai 2008 - 17:07 | | Amer est l’amour de la mère qui gardant en son sein son bambin, jamais ne parvient à comprendre que l’odeur véritable de ses entrailles, défait son enfant bien plus qu’il ne le dessert. Âpre, j’insiste, est cette injustice qui se nomme amour, âcre aussi est son vice qu’il exhibe comme pourtour. Hideux, Oh dieux, il s’éternise sur les tombeaux de nos cœurs, s’émeus de nos douleurs, s’éprend de nos faiblesses, et puise à nos ardeur, la source de ses liesses. Lorsqu’il s’exalte d’être mirage, il saccage ce qu’il a semé, et de rage s’en prends à nos pensées en s’obstinant à les mettre en cage. Ainsi semblables aux innocents qu’on expédie aux bûchers, celles-ci s’effacent, s‘estompent, disparaissent en fumée. Des lors, elles ne sont plus qu’un songe, délétère, désuet, qui nous ronge sans cesse d’amers regrets. Et la nuit, tandis que nous jugeons le monde vis-à-vis de l‘utopie que nous en avions, elles s’éternisent puis fondent dans le creux de notre mémoire, milles tourments, milles déboires, qui chaque jour, évoqueront à nouveau cet amour. Amour, dites-vous ? Amour ! AMOUR !? Je ne vois nulle part de cet amour là, et je crains qu’il n’existe pas…ou du moins, tel que les romanciers, les poètes le définissent ici bas, en outre, comme un sentiment vertueux, exquis, généreux qui s’éprend de nos vie et nous rends heureux. D‘ailleurs, quand ceux-ci épanchent leurs ferveurs à mesure qu’ils rédigent, leurs écrits ne sont guère qu’un étui luxueux, sanglés d’artifices douteux, dans lequel se réjouis le néant. Il fait tourner la terre, disent-ils…rejette son malheur sur ceux qui le lèsent, hurlent-t-ils…mais en aucun cas, n’imaginent qu’il les leurrent. Car l’amour et son contraire ne forme qu’un…et de ce fait, ne peut être.
La réalité comme nous l’éprouvons tous, du moins je le suppose, dépassait l’entendement de ma génitrice. Autrement dit, sa raison, bien qu’étant supérieure à la notre dans de nombreux domaine, n’arrivait pas à saisir la conception du monde qui l’entourait. Plongé dans un état que l’on pourrait qualifier asthénique, elle ne parlait que très rarement et semblait se complaire dans la véracité de sa conscience erronée. Du matin au soir, il fallait quelqu’un auprès d’elle, pour la protéger, la rassurer, de ce qui l’attendait chaque nuit, lorsque mon père, désireux d’assouvir ses envies, rejoignait le lit conjugal. (D’ailleurs, à ce propos, je doute que mon père l’eut épousé et consommé, si sa famille n’avait pas arrangé le mariage ) Je ne pouvais supporter cette infamie !!! Ces cris, ces hurlements qui traversaient le manoir de part en part, et que l’on feignait de ne pas entendre… Mais j’étais trop jeune pour comprendre cet enjeux, aussi c’est mon frère qui a mit fin à l’opprobre. Un matin, il s’est faufilé dans la chambre, puis à déposé quelques gouttes de cyanure dans la bouche de ma mère endormie. Ensuite, il a étranglé mon père, je le sais, je l’ais vue, car je dormais entre mes deux parents… C’est ainsi que mon frère devint mon premier amour, une déviance pour le moins inhumaine, car cela faisait de moi et de lui, une bête. Cependant, ceci est une autre histoire…
Journal de Sibylle _La viande est sans doute l’une de mes plus grandes passions, marmonna-t-elle tandis qu’elle finissait sa soupe. E lle est si délicieuse, quant elle fourmille d’asticots, si distinguée, lorsque ses couleurs s’évasent, que je me réjouis chaque fois davantage à l’idée d’en trouver. Vous savez, je viens juste d’arriver à Annuminas, et je n’ais pas eut l’occasion d’en voir se gâter…mais je l’escompte tant, qu’il m’en viens à éprouver quelques frissons.. Probablement, est-ce d’ailleurs à ses fins que mes yeux affichent pour une fois, autre chose que du vide….Elle déposa son bol vide sur l’étoffe pitoyable dont-il se servait comme cache-misère, observa quelques secondes durant l’homme qui lui faisait face, le jaugeant ainsi de son regard, puis empoigna les guenilles dont elle était affublé et plongea sa main dans le fond de son « soutien-gorge ». Elle en retira deux pièces d’or, qu’elle jeta aussitôt dans le bol. _C’est pour l’attention que vous m’avez porté, dit-elle. Ce n’est pas grand-chose, mais ça remboursera au moins l’argent que vous avez dépensé pour ce repas…Sibylle se mit à genoux. _Et maintenant ? |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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| Lun 12 Mai 2008 - 22:28 | | Le mendiant avait récupéré les deux pieces qui se trouvaient au fond du bol de soupe et les avaient essuyées avec un coin du torchon qui servaient de nappe. Il se mit soudain à rire à gorge déployée devant la jeune fille qui, déjà, dodelinait de la tête ... Après quelques secondes, elle s' écroula devant ses pieds et le mendiant continuait à rire. Il retourna le corps inerte et relevant le haut de sa robe, il y enfouie une de ses mains crasseuse pour y replacer les deux pièces d' or : - Cette soupe, je te l' offre princesse ! Et le puissant narcotique qu' il y avait dedans aussi ... ********* La chambre était haute de plafond, un plafond blanc fraichement repeint. Des tapisseries de velours rouges recouvraient les murs. Une fenêtre entrouverte laissait passé un filet d' air frais qui faisait danser les pans de soie d' un grand lit à baldaquin. A gauche, une table avec une cruche et une bassine d' argent. Des chandeliers d' or accueillaient de hautes bougies dans de grandes alcoves creusées à chaque coins des murs. Le lit était occupé par une jeune fille dont les cheveux, propres et bien brossés, avaient été disposés de chaque côtés de son visage d' un blanc laiteux. En y regardant bien, l' on pouvait distinguer une petite cicatrice en haut du front, vestige d' une blessure qu' elle avait dut recevoir depuis déjà un long moment. Un homme venait de se servir un verre et contemplait celle qui dormait. Il approcha sa main et verifia les liens qui maintenaient les poignets de la jeune fille au cadre du lit. Il porta alors le verre à ses lèvres et le vida d' un trait avant de murmurer : - A ta santé, hère d' hier, princesse d' aujourd' hui !
Puis il sourit avant de se saisir d' une petite clochette qu' il fit tinter brièvement. Quelques instant plus tard, une femme âgée fit son apparition dans la pièce et l' homme s' adressa à elle : - Il est temps de cesser les drogues, apprêter la !! Ce soir elle dînera au salon ...Il sorti de la pièce laissant la bonne faire son travail ... |
| | | Sibylle Citoyen
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| Ven 16 Mai 2008 - 22:50 | | Elle s’abaissa. Son dos doucement se courba, ses cheveux s’abattirent le long de son visage, et ses mains établi sur ses hanches se crispèrent, s’affermirent sur leurs positions, puis enfoncèrent leurs ongles dans la chair qui s’offrait à eux. Ses paupières s'ouvrirent... Sibylle s’était réveillée en sursaut, cela devenait une habitude, dans un endroit qu’elle ne connaissait aucunement, et dont elle n‘avait jamais entendu parler. D’ailleurs, elle n’avait pas le souvenir d’avoir été transporté, ni d’avoir bu de l’alcool… Le mendiant…C’était son dernier souvenir…
Le fils de putain, marmonna-t-elle tout en se débattant vainement des liens qui l’entravaient de tout mouvements potentiels..
Qu’avait il fait ? Elle ne le savait pas, quoiqu'elle se douta au fond d'elle, que la soupe qu'elle avait ingurgité ne contenait pas seulement des légumes. Dans tout les cas, elle se promit, quand elle se serait échapper de cet endroit, de le retrouver et de s’amuser avec son cadavre. Mais, pour des lors, l’avenir qui s’offrait à elle semblait ressembler piteusement au désir d’un ou d’hommes sordides. Soudain, Sibylle stoppa net ce qu'elle était en train de faire, c'est à dire, essayer de se libérer et observa la pièce qui l'entourait d'un œil amusé…puis se mit sourire en voyant une vieille femme se mouvoir devant elle…
Hier, je voyais un cadavre, s’écria-t-elle, aujourd’hui, j’en vois des milliers… Lâche !! Lâche !! Cette fleur que l’on vous offre est empoisonnée, seulement par peur de l‘édile…vous pardonnez ce pêché, et gardez votre sourire sur votre visage haut perché. Mais si par malheur votre irréductible candeur s’effaçait à la lueur de vos actes, et vos vices virtuoses à la lubricité du ressac de vos chimères affables et affamées, vous ne sauriez plus distingué les limites, les normes et les valeurs que l’on vous a inculqué. Des lors, abîmée dans une vertu, aussi noire que la blancheur de vos draps, vous ne pourriez concevoir, qu’un enfant ne peut être majeur, et de ce fait, responsable de ce que vous lui faîtes subir… Ou sont donc vos remords…Morts ? Souriez, mais…l’amitié n’est qu’une utilité que l’on se leurre à définir comme fidélité. Cachez vous, du moins, tant que vous pouvez…car bientôt vous finirez sur le bûcher. |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
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| Sam 17 Mai 2008 - 22:19 | | L' homme, d' une grande élégance avait de longs cheveux noir noués en catogan derrière la nuque. Il était assis au bout d' une longue table de bois qui devait bien mesurée trois mètres de longueur. Noire et fraichement cirée, elle brillait de milles feux sous les lueurs des centaines de bougies accrochées aux murs. De hautes fenêtres étaient drapées de lourdes tentures de velours rouge et or qui descendaient jusqu' au sol, composé d' un patchwork de dalles de pierres dont aucune ne semblait avoir la même couleur. La hauteur de plafond était impressionnante et une énorme fresque partait de son centre pour courir en arabesques multicolores vers les quatre coins de la pièce. Une douce chaleur émanait d' une imposante cheminée où deux sculptures représentant un corps d' apparence humaine et féminine se terminant par une tête de lion retenait un longue pierre noire qui devait être de granite. Sur trois des murs, étaient exposées, alignées et scintillantes, des épées de toutes sortes. Le dernier mur quand à lui laissait apparaitre un grand rideau noir ... Dès que la jeune fille pénétra dans la pièce, l' homme se leva en faisant un geste discret vers un renfoncement qui restait mal éclairé. Deux femmes à la longue chevelure ambrée, vétue d' un simple voile de soie transparente laissant apparaitre leur formes avantageuses s' avançèrent. L' une porta une syrinx à ses lèvres tandis que l' autre déploya de longs doigts autour des cordes d' une lyre finement ouvragée. Une lente mélodie s' éleva alors ... Satisfait, l' homme sourit et se dirigea vers la jeune fille vétu, telle une princesse, d' une longue robe de taffetas argenté à l' interminable traine. Il lui tendit une main aux doigts fins et délicats et s' inclina doucement pour l' inviter à s' assoir à un bout de l' immense table. D' un pas léger il retourna prendre sa place à l' autre bout. Il regarda la nouvelle venue longuement sans rien dire un demi sourire aux lèvres avant d' enfin se décider à dire :
- Soyez la bienvenue en mon manoir très chère Sibylle. Je suis le comte de Valessar ....
Il éleva une petite cloche qu' il fit tinter et soudain la grande porte s' ouvrit laissant entrer un homme qui, rapidement, déposa une assiette devant la jeune fille et l' autre devant le maitre de maison avant de disparaitre par où il était venu.
- Veuillez vous restaurer, reprit l' homme au catogan, j' espère que vous appréciez les cailles ...
Sans attendre la réponse, il se saisit de ses couverts et commença à découper minutieusement le petit volatile ...
Plus un mot ne fut échangé pendant un bon moment. Seule les lentes mélodies des deux musiciennes et les bruits métalliques des couverts d' argents se faisaient entendre. Le comte jetait subrepticement des coups d' oeil vers son invitée pour s' enquérir de son appétit. Enfin, il essuya ses lèvres avec sa serviette puis reprit la clochette pour la faire sonner une seconde fois. Le même homme s' avança pour déposer deux verres de ce qui semblait être du vin rouge puis débarrassa la table, il quitta immédiatement la pièce mais la grande porte resta ouverte. Plusieurs hommes firent leurs entrer et allèrent s' installer sur des chaises qui étaient alignées le long du mur qui faisait face à celui où se trouvait le grand rideau noir. Le comte se leva et vida son verre d' un trait avant de déclarer en direction des nouveaux venus :
- Mes chers amis, je vous présente Sibylle ... Veuillez vous lever ma chère !
Des commentaires fusèrent de tous côtés au sein de la petite troupe d' homme ...
- Messieurs, messieurs, s' il vous plait, gronda le comte.
Le brouhaha cessa immédiatement et le calme revint. Le comte ordonna aux musiciennes de stopper leur musique et de sortir. Il se dirigeat ensuite vers le grand rideaudont il se saisit d' une de ses main en disant théâtral à l' attention de son invitée :
- Très chère ... Le dessert !!!
Il tira d' un coup sec sur la toile qui s' affaissa sur le sol dévoilant un renfoncement sans lumière. Aussitôt, tiré par un homme aux muscles saillants, une grande cage munie de roulettes s' avança lentement dans la lumière. Les mains accrochées aux barreaux, un jeune mendiant à moitié nu, clignait des yeux, ébloui par l' intensité de la lumière. Le comte frappa dans ses mains en criant :
Les instruments !!!
L' homme à la musculature impressionante retourna un instant dans l' ombre du renfoncement avant de revenir muni d' une grosse malle de bois qu' il glissa jusqu' aux pieds de la jeune fille avant de l' ouvrir puis il disparu lui aussi par la grande porte ...
- Allons, Sibylle, n' est ce pas celui qui vous a frapper et drogué ? Regardez donc dans la malle, vous y trouverez tout ce dont vous avez besoin pour le ........ Remercier !
Il parti d' un grand rire avant d' aller s' assoir sur la dernière chaise qui restait vacante, en compagnie de ses autres invités conviés à la soirée ... |
| | | Sibylle Citoyen
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine -: 16 -:
| Lun 26 Mai 2008 - 23:12 | | (Désolée pour l'attente, peu de temps libre en ce moment, mais je n'abandonne pas pour autant le rp, comme tu peux le voir^^)
Ainsi donc, s’exclama-t-elle, un sourire s’affichant sur ses lèvres mutines. Votre clémence dissimulait un sycophante, un rostre, une essence désolante, patente et parente d’une piètre décadence. Et, défiante de mes aspirations hideuses, méfiante de mes convictions odieuses, celle-ci a dévoilé ses crocs, sans saisir qu’ils étaient à doubles tranchants et ainsi imprudent de les user dans pareilles circonstances. Sibylle s’était avancée vers la cage, ses mains s’agitaient, chancelaient et sa chevelure jusqu’alors admirable, était retombée le long de son visage, masquant en partie les orbites verdâtres qui lui servaient de regards. Aussi, continua-t-elle prestement, articulant chaque mot, chaque phrase comme un acteur sur une scène de théâtre. Celle-ci, semblable à l’anachorète s’immergeant dans la foule de nos cités, s’est esseulée, ruinant de ce fait toutes possibilités de s’échapper du grand bal auquel elle s’était jadis accrochée. Désormais, désœuvrée, pleurant ses erreurs dans le fond d’une cage elle attends, pathétique sur le mont de sa rage, qu’on l’achève… Sibylle marqua une courte pause, les yeux fixés sur les traits tristement exsangues du mendiant, la bouche continuant de s’élargir, signifiant de ce fait la jouissance qu’elle tirait manifestement de son statut magistral. Vous savez, reprit-elle à voix basse. Cette voix qui vous hurle que vous ne trépasserez point, que ce n’est qu’un rêve, un cauchemar …ou de simples pensées fugitives, provisoires, dont la nébulosité se flatte d’être palpable ! Alors que ce ne sont que flagorneries futiles et fuyardes, vous en convenez, car celles-ci n’ont d’essence et de sens, que pour l’intérêt que vous portez à votre existence indigente, indigeste. Seulement, vous continuez à lui faire confiance, et vous vous agrippez à ce que vous ne possédez plus, comme l’avare qui ruiné s’efforce de conserver la richesse de son trésor. Sibylle s’agenouilla devant la caisse que les serviteurs avaient déposé non loin de la cage; Mais, poursuivit t’elle sur un ton incisif. Malheureusement c’est votre vie que vous avez jouez, et votre esprit qui en pâtira. Nulle doute alors que vous puissiez ressassez votre tort, pendant quelques temps du moins, si ce n’est pour l’éternité, égarée dans votre éden glacé, vainement figé dans le pêché de votre traîtrise, ou à jamais délaissé dans votre hantise… REVEILLEZ VOUS ! Tonna-t-elle, en faisant émerger du coffre entrouvert, deux lames ombragées, délicates, délétères, deux épées courtes aiguisés dont elle escomptait le soutient carnassier. Elle en coinça une à sa ceinture et garda l’autre de manière ostensible, cramponné à l’une de ses mains.
Non, murmura-t-elle, tout en se relevant satisfaite de sa trouvaille. Vous ne le pouvez, vous vous êtes abîmé, perdue dans la futilité, pendue à votre vanité, voué comme le cadavre à disparaître dans le sang et les larves. Et…hésita-t-elle. Puisque vous m’avez parjuré, je m’en vais vous châtiez, sans remords, sans pitié, pour que vous expiez d’avoir pêché contre MOI : Moi, Le bourreau de vos mœurs, l’étau sur votre cœur, le berceau de votre tombeau, la fleur que l’on dispose sur votre cercueil, la larme qui s‘agite au creux de vos yeux, le voile qui s‘émeut de votre douleur, la toile de votre meurtre, et enfin les palpitations qui usent votre corps jusqu’à ce que votre dernier souffle emporte dans la mort, vous et votre misérable existence déviante à jamais…
Sibylle se tourna vers celui qui se dénommait Comte d’Alessar, puis hocha de la tête, ainsi faisant comprendre que le discours qu’elle venait de finir était bel et bien terminé et qu’elle allait désormais passé à l’action. Elle se rapprocha de le cage, frôla les barreaux de ses mains, de son visage, et ressentit comme milles plaisirs l’effroi qui s’en dégageait. Elle ricana, le mendiant se mit à gémir.
Par Illuvatar, bougre de fiente, il me faut les clés ! Objecta-t-elle…le visage indéchiffrable. Son souhait fut bientôt exaucé, et l’homme au muscle saillant les lui confia immédiatement. Elle ouvrit la cage…le silence s’était installé dans la pièce, elle sentait les regards qui s'étaient fixés l'un après l'autre sur sa maigre silhouette…
Soudain...
Battez vous si vous pouvez, mourrez si vous voulez ! Hurla-t-elle à l‘égard du mendiant, tout en jetant une des lames dans ses bras. Puis, Sibylle se projeta de toutes ses forces vers le comte, tenant dans ses deux petites mains l’autre épée…L’homme surprit n’eut pas le temps de réagir, sa vigilance ayant été endormie, l’épée s’enfonça dans son abdomen…
Que ta vie se finisse ici et maintenant misérable chien, cracha t'elle...PERSONNE, NON PERSONNE, NE DOMESTIQUE SIBYLLE ! Elle est sauvage, cruelle et n'a peur de PERSONNE !!
(tu l'avais pas prévue celle là hin ?^^) |
| | | Laurelin Seigneur des Havres Gris - Maître d'Elostirion
Nombre de messages : 1299 Localisation : dans la lune, comme d'hab ... Rôle : Seigneur d'Elostirion, gardien des trois tours Blanches d'Emyn Beraid.
~ GRIMOIRE ~ -: Elfe -: Fin 1er age -:
| Mer 28 Mai 2008 - 21:56 | | Des rires et des applaudissements fusèrent soudain sous les arabesques colorées de la grande salle. Toutes les personne présentes se pressaient autour du corps du ''Comte'' avec délectation. Elles contemplaient le sang s' écouler de l'ouverture béante laissée par l'épée de Sibylle. Ils semblaient évaluer l' efficacité du coup porté tout en se regardant d'un air entendu. Un cri vint interrompre leurs commentaires : - Non ! Ho Non .... Père !!!Le mendiant venait de se précipité au pied du corps sans vie, hurlant son désespoir et sa peine puis il se releva et se retournant vers Sibylle il s'écria le visage déformé par la haine : - Tu n'es qu'une poupée !!! Ne comprends tu donc pas ??? Un jouet entre leurs mains, ne t' en déplaise dans ta folie !! ... Tout comme moi et ... et lui !Il montrait le corps qui gisait dans sa marre de sang : - Tu devais me torturer, me torturer moi ... Pas tuer mon ... Mon père !! Il ne faisait que jouer le rôle qu'il lui était assigné pour me sauver la vie. Mais princesse macabre, tu as joué le tiens au delà de leurs espérances ...Il se releva et se rua sur la jeune fille qui de surprise avait hésité l'espace d' une seconde. Ils tombèrent sur le dallage et roulèrent, enlacés comme deux amants épris follement l'un de l'autre enlacés pour un baiser que le mendiant cherchait à rendre mortel. - Il suffit !! Tonna une voix, qu'on les séparent à présent !! Fichez moi le corps de cet acteur de pacotille dehors et enfermé son mendiant de fils dans la cage, tout de suite !!Des bras puissants se saisir des deux jeunes gens. Sibylle fut désarmé et maintenue fermement puis quelqu'un s'approcha et la frappa plusieurs fois au visage si bien que la tête de la jeune fille était projetée de droite et de gauche dans une danse qui semblait ne plus devoir finir. - C'est bien ! Arrêtez, ne l' abimez pas trop ! Elle est parfaite ... Sibylle, mon bel ange ....... Emmenez là, il est temps qu'elle sache qu' elle est une des nôtres.Dans une demi inconscience, Sibylle se sentie portée par des bras puissant. Elle entendit vaguement une porte s'ouvrir puis des marches, elle descendait un escalier. Elle laissa échapper un gémissement. Une douleur insupportable, comme un étau lui enserrait le crâne et un de ses yeux avait doublé de volume sous les coups qu'elle avait reçut. Finalement, après une interminable descente, les bras la laissèrent choir sur une sorte de dalle de pierre dure et froide. Il faisait chaud dans cette nouvelle pièce, des reflets rougeâtres dansaient le long des murs, il y avait surement un âtre, un feu à proximité. Soudain, on étira ses bras et ses jambes et des sangles furent serrées fermement autour de ses poignets ainsi qu'autour de ses pieds. Elle était immobilisée et tournait sa tête en tout sens tentant de distinguer quelque chose mais ses longs cheveux noirs lui couvrait le visage et son oeil meurtri n'y voyait plus rien. Quelqu'un se mit à rire, un rire sinistre, un rire sadique ... puis le rire stoppa et une voix pris le relais. Une voix calme et posée qui demanda : Tout est-il prêt ?Oui, monsieur le Comte !Le comte ria une nouvelle fois puis sa voix se transforma devenant froide et terrible et il se mit alors à déclamer des paroles incompréhensible pour la jeune fille et soudain, des chants prirent le relais et s'élevèrent doucement tout autour, dans une langue inconnue. Une mélopée sinistre et lancinante. Les voix se firent de plus en plus fortes et lorsqu'elles arrivèrent au paroxysme de leurs puissances, elles se transformèrent en cris, des cris d'hystéries comme si une folie collective s'était saisie de ceux qui étaient là. Le comte s'était approché de Sibylle et de ses doigts il écarta les longs cheveux de la jeune fille. Il les caressaient délicatement pour les ranger de chaque côtés du visage laiteux. Il souriait, les traits de son visage ne correspondaient en rien à se qu'avait vu sibylle quelques étages plus haut et seul le catogan pouvait rappeler celui qu'elle avait frappée de son épée. Il approcha ses lèvres des siennes et l' embrassa tendrement. Lorsqu' il releva la tête, des larmes coulaient le long de ses joues puis les lèvres du comte furent remplacées par une lueur rouge et brulante qui dansait devant les yeux de Sibylle. Elle sentit que l' on s'affairait près de son épaule. Par chance, ou par malchance, il s'agissait du côté de son oeil encore en état et se tordant pour comprendre ce qu'il se passait elle se rendit compte avec horreur que l' on approchait un fer chauffé au rouge de son bras, tout près de l' épaule. On s'apprétait à la marquer, comme un vulgaire animal. Le comte écarta le tison une dernière fois pour l' exhiber à la vue de tous et doucement, il approcha ce qui ressemblait à un M rougeoyant, de la peau de nacre de la princesse ténébreuse en répétant les mots qu' elle avait prononcée plus haut dans le manoir : - PERSONNE, NON PERSONNE, NE DOMESTIQUE SIBYLLE ! Elle est sauvage, cruelle et n'a peur de PERSONNE ! ....... Mais .... Mon amour ...... c' est bien pour toutes ces raisons que tu es ici aujourd' hui !!!!
et il parti d' un rire sinistre tout en posant le tison sur l' épaule de la jeune fille ... //Tout le monde peut se tromper Siby', La prochaine fois, ce sera peut être réellement le Comte que tu frappera de ton épée maléfique //Suite : Le manoir de la couronne de fer |
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