Matthew Glandser
Capitaine de la flotte du Gondor
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 |  Mer 18 Juin 2008 - 22:14 | | Minas Tirith => Annuminas
Une fois Heinrich mit en selle, Saemon conduisit les Von Zismagen à travers la cité désormais endormie et après un temps relativement long, les mena à l'extérieur. Puis il leur indiqua la route qui menait à Annuminas, capitale de l'Arnor, siège ces derniers temps d'une intense activité. Il leur laissa quelques guides et soldats (ou mouchards?) et promit de les rejoindre plus tard (et s'assurer ainsi que le Comte avait tenu parole...). Mais de ce côté là, il n'y avait pas grand chose à craindre, Heinrich étant curieux de voir ce qu'étaient devenus ses anciens élèves et comment se comportait désormais une armée du Gondor en action. Car si Heinrich tempêtait en permanence contre tout et rien, il conservait cette soif d'apprendre qui l'avait toujours habité et qui même s'il donnait l'impression de n'avoir pas besoin de s'instruire, lui avait fait accueillir avec plaisir les quelques érudits se perdant dans son domaine. D'ailleurs, une des devises qu'il avait fait graver dans le linteau de sa cheminée était la suivante: Ils s'intruisent pour vaincre. Beaucoup de sa philosophie et pédagogie (si on peut utiliser ce terme pour parler de l'éducation prodiguer par le Comte), et si Saemon ne se trompait pas, de nombreux élèves allaient pouvoir à nouveau en profiter, mais de manière douloureuse...
Une fois hors de l'enceinte de la cité, la troupe de cavaliers se dirigea dans la direction indiquée mais d'un pas lent, les montures des Von Zismagen ayant déjà galopé toute la journée. Il ne s'agissait pas d'en perdre en route sinon, avec le passage de l'armée devant eux, on serait bien en peine d'en trouver de nouvelles (et puis,Heinrich ne tenait pas le moins du monde à acheter un cheval qui lui coûterait les yeux de la tête de par son caractère urgent).
La nuit se passa silencieusement, le Comte interrogeant seulement ses enfants sur deux ou trois points auquels ses pensées tortueuses le menaient avant de retomber dans son mutisme. Mais apparemment, les Von Zismagen comme les hommes de Saemon était habitué à ce régime. Et puis, ce rythme lent permettait aussi aux Von Zismagen de se reposer par roulement sur leur monture. Heinrich avait été en effet très impressioné par certains écrits portant sur certaines tribus du Nord (à très faible lien de parenté avec les Rohirrims) à caractère nomade et qui avaient avec les chevaux, une véritable communion. Pas forcément cavalier dans l'âme , Heinrich avait apprécié au cours de ses lectures le fait que ces tribus puissent voyage une semaine sans mettre pied à terre quasiment, se nourrissant du sang de leur chevaux, dormant en selle, portant pour simple paquetage leurs armes et la nourriture fortifiante pour les montures. Cela faisait rêver l'âme guerrière du Comte qui imaginait une immense armée uniquement de ces cavaliers, capable de fondre en un instant sur l'ennemi, d'en déjouer ses pièges en bougeant sans cesse...
A quelques heures avant l'aube, ils furent obliger de faire halte pour reposer les montures et repartirent du même pas quand le soleil fut haut dans le ciel. |
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Matthew Glandser
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| | Jeu 19 Juin 2008 - 11:31 | | Le voyage s'était déroulé relativement tranquillement. En effet, le passage d'une grande armée devant eux avaient fait fuir les bandits et les combats n'avaient pas encore réellement débutés pour qu'il se trouve des maraudeurs, plaies inévitables des armées nombreuses et coalisées. Aussi, la troupe de Von Zismagen et de Saemon (qui les avaient rejoint quelque temps après) cheminaient-elles paisiblement, dans le calme, à peine troublé de temps en temps par une voix humaine posant une question avant que la chape de mutisme du groupe ne retombe.
Le soir venu, chacun s'affairait à préparer le campement, mais on pouvait constater qu'il y avait une barrière intangible entre les deux troupes, parfois traversée par Heinrich et Saemon pour des détails pratiques concernant le trajet. Invariablement, après le repas, on tirait au sort les tours de garde et chacun allait se coucher, excepté Heinrich qui tirait un énorme bouquin des fontes de sa selle et s'installait pour écrire quelques notes. Il avait moins besoin de sommeil qu'avant, aussi en profitait-il pour enrichir sa connaissance et fixer ses pensées par l'écriture.
La veille de leur arrivée à Annuminas, Heinrich avait longuement réfléchi en observant Saemon et ses hommes, et le comparant à certaines personnalités qu'il avait connu, il écrivit cela dans son livre: - Citation :
- Cette classe d'homme que représente Saemon à mes yeux, ces éxécuteurs de l'ombre, ont toujours eu dans l'histoire politique et de la guerre une place à part que j'ai du mal à comprendre. Rarement cités dans les balades et les livres, souvent méprisés, et récompensés uniquement par de l'or (qui finit toujours par s'épuiser), ces hommes sont pourtant parfaitement dévoués à la couronne (d'où l'effroi et le mépris des historiens lorsque l'un d'eux trahi la cause royale) et très loin d'être incompétents ou lâches. C'est d'ailleurs pour cela que seul les hommes sont capables d'avoir ce genre de comportements, les nains et les elfes trop empôtés pour cela, les hobbits trop lâches et les orcs trop abrutis.
Longtemps, en tant que guerrier, j'ai jugé que l'activité de ces hommes était inutile et nuisible. Mais avec le recul, je m'aperçois mieux de ce qu'ils valent réellement.
Ces hommes qui forment la caste des espions et des assassins sont en réalité très intéressant tant que la paix existe et qu'il faut maintenir un équilibre politique. Mais, lors de la déclaration de guerre, leur rôle diminue de plus en plus jusqu'à se limiter à du simple contre-espionnage. En effet, la guerre prenant de plus en plus d'ampleur, les renseignements arrivent toujours trop tard, sont faussés par l'ennemi ou complètement inutiles. Seuls les assassins conservent un intérêt modeste, et encore, les éclaireurs font leur travail aussi bien.
En temps de paix en revanche, les espions et assassins ont un rôle vital. Ils préviennent le roi des complôts, renseignent sur les intentions du voisin (permettant de demêler le vrai du faux dans les discours des ambassadeurs, classe d'homme nuisible et existant uniquement pour l'apparat), mais également, surveillent le moral de la population, éliminer ceux qui menacent l'équilibre existant (meneurs fanatiques ou politiques, surtout venant du peuple). En gros, ils sont les oreilles du roi, rassemblé dans ce qu'on appelle la police secrète, servant au mieux ses intérêts, véritable armée de la paix, les soldats accomplissant un devoir de sécurité, perdant monentanément leur monopole de la mise à mort au profit des bourreaux et assassins.
Mais pour ce métier, il faut des hommes particuliers et on ne saurait trop mettre les princes en garde à ce sujet. Il n'existe que deux catégories d'hommes qui puissent accomplir cet ouvrage particulier. La première est déjà connue des princes malfré ses nombreux défauts. Cette catégorie est dirons nous, la plus naturelle. Elle consiste à recruter les espions et assassins dans la Rue. Les criminels sont en effet les meilleurs espions et assassins qui soient, ayant survécu à l'enfer de la pauvreté et de l'insécurité. Saemon appartient à cette catégorie. Leurs avantages sont les suivants: très discrets, très efficaces, sans scrupules pour accomplir leur besogne, se dissimulant n'importe où et devant n'importe qui, et surtout, entre espions, ces personnes là se reconnaissent (très pratique dans le contre-espionnage). Mais il ne faut pas en oublier leur défauts: manque de fiabilité, méthodes qui manquent parfois de subtilités, et une compréhension très personnelle des ordres reçus.
Cela nous amène à discuter de la deuxième catégorie qui est beaucoup moins connue: les formatés. Ces hommes (ou femmes), sont enlevés à leur parents (s'ils en ont) dans leur prime enfance pour être formés de manière impitoyable et très strict par des instructeurs spécialisés. Avec ces personnes là, les princes n'ont plus les problèmes de la première catégorie. Les formatés sont loyal, subtil (et pervers souvent) ainsi que très disciplinés. Par contre, s'ils forment de meilleurs assassins, ayant perdu leur instinct de survie, ils connaissent beaucoup moins bien le domaine de la Rue et se rendent donc beaucoup moins discret.
On voit donc qu'un prince prévoyant et éclairé fera en sorte d'avoir la moitié de ses membres de la police secrète dans la première catégorie et l'autre moitié provenant de la seconde. Il bénéficierait d'une force de renseignement importante et permettant de répondre à toutes les situations. Et surtout, en temps de guerre, les ressources du renseignement peuvent être tournées toute entière vers le contre-espionnage ou l'assassinat des meneurs.
Mes paupières se ferment mais il me faudra disserter sur les officiers de ces gens là, qui ont un rôle non négligeable, voir essentiel... Le lendemain, Heinrich et ses accompagnateurs, entraient dans la cité d'Annuminas où débuterait probablement une nouvelle carrière pour le Comte... |
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