Des ombres, une faible lueur, un grondement infernal, l'air tremble autour de lui.Quelque chose lui fouille la jambe. Les Ombres s'agitent autour du Gladiateur qui commence à s'eveiller.
Comme une bouffée d'air après une longue apnée, Sacag retrouve ses sens, il fait froid, il fait sombre, ils font mal. Très mal. Cette douleur n'est en rien comparable à celle d'une lame, et ce n'est pas un coup. Pourtant elle brûle sa peau autant que ses muscles. Il ouvre les yeux, et se redresse en serrant les dents. Une paume douce et froide se pose sur son torse et d'une faible pression le repousse sur l'oreiller aussi dur que la pierre de l'arène. Alors il se passa quelque chose qui allait faire basculer le monde de Sacag, ce monde brutal où seul la violence et le spectacle définissait le mot "vie". Pour la première fois de son existence, il entendit la voix d'une femme.
"Du calme Sacag, nous te soignons, n'ai aucune crainte tu sera sur pied demain."Alors lui vint la vision, et la bombe que la voix avait amorcé explosa dans la poîtrine de l'homme. Sans qu'il puisse comprendre comment, Sacag se senti aussi faible qu'un brin d'herbe face à serpe d'un druide. Pourtant la Femme lui souriait, et quel sourire!
Sacag articula péniblement.
"Je... demain?"Elle se pencha un peu plus vers lui et épongea son front avec une serviette trempée.
"Pour ton combat Gladiateur. Dors maintenant."Sacag fut ravi d'obéïr.
Il faisait chaud, et le soleil frappait encore et toujours le sable déjà brûlant. Celà faisait déjà une bonne demi-heure que le combat avait commencé, et aucun sang n'avait été versé. Mais le spectacle était au rendez-vous. Si sa jambe l'avait inquiété au début, chauffé par le combat, il était désormais dans une forme idéale. Mais le fils qui refermaient sa chair lui laissait une drôle d'impression.
Encore une fois les fers se croisèrent, fidèle à lui même Sacag jeta son poing vers l'avant, Geralt sécarta juste à temps, reculant de quelques pas, ils se ménagèrent un quart de seconde pour reprendre une respiration.
Geralt maniait son fer à deux mains. Sacag lui avait au moins imposé ça, car si le bretteur espérait bloqué les attaques de son ancien allié d'une seul main, Sacag se préparerait déjà pour la finale. Mais finalement, aussi fort et puissant qu'il était, Sacag s'adapta avec succés au style de Geralt. Car Geralt devait bien lui imposé ça.
Ils n'avaient rien d'Idiots. Le duel pouvait durer longtemps. Quelques spectateur commençèrent à siffler. Il fallait prendre une initiative. Et derrière la grille qui donnait sur les coulisse, l'imposante silhouette de Gorhig qui si le combat n'évoluait pas jetterait sans doute son grain de sel dans l'arène. Le duel s'arrêta.
"Geralt, nous ne pouvons continuer comme ça."
"Je suis d'accord avec toi. Mais ne me laisse pas gagner, ta peau vaudra plus cher si tu t'es battu."Sacag grimaça, ils étaient tous comme ça? Tous, acharné à grimper les échelles de la gloire et du pouvoir?
Il releva son glaive et cracha aux pieds de Geralt. Oui lui aussi, il était de cette espèce. Ils se jetèrent l'un sur l'autre avec une violence inouïe, tel des wargs s'élançant vers la gorge de leur proie. Tels des crocs métalliques les pointes piquèrent, les tranchant coupèrent, et les coups arrachèrent vêtement et chair aux deux duellistes.
Au fond des tribunes, une douce silhouette disparue.
Les chocs furent plus durs, et ils prirent plus de risquent, le sang commença à envahir l'arène. Et le tonnerre grondait pour chaque éclair métallique qui arrachait ne serai-ce qu'une goutte de sang. Geralt remettait tout en jeu à chaque coup, en Sacag faisait de chaque occasion un piège mortel pour son ennemi. Bientôt leurs lames chauffèrent tellement que quelque rougeur apparurent sur le bas de leur armes. Là où l'ont pare les coups, s'ils continuaient ainsi, il les feraient voler en éclats.
La lame de Geralt frola la tempe de son adversaire qui avait dévié le coup de justesse. Le Bretteur fit danser tel un serpent son fer, qui s'enroula comme par magie autour du glaive de Sacag.
Sans aucune violence, et sans que Sacag ne puisse l'empêcher, Geralt désarma son ennemi. Fier de lui, il ne vit pas arriver la main qui s'empara de sa longue tignasse. Puissante cette dernière le rapprocha d'un genou puissant et dur comme le roc.
Dans les tribunes, beaucoup se levèrent. C'était le début de la fin. La lame de Geralt quitta à son tour son maître qui venait de se faire casser quelques côtes. Il y'eut bien quelques dagues secrètes, mais elles volèrent à travers l'arène, soufflée par les coups de Sacag.
Geralt s'étala de tout son long, la bouche en sang il sombra dans l'inconscience. Un tonnerre d'applaudissement explosa, alors que le géant se penchait vers sa victime.
"Sacag?"
"Oui Madame?"
"Est ce qu'un Gladiateur est un meurtrier?"
"C'est la foule qui veut la mort."
"Et toi que veux tu?"La foule s'était tue, Sacag avait arreté son geste, et son poing bien qu'il fut près à donner le coup de grâce à Geralt se détendit. Finalement le Gladiateur se leva et devisagea la foule qui ne comprenait plus ce qui se passait. Tournant sur lui même, il comprit que si se battre était la seule chose qu'il savait faire. Car il se battait à la perfection, il y avait plus de chose à vivre qu'une violente dose d'adrénaline. Au fond de lui, son coeur et sa conscience s'eveillait.
"Lâches!!" hurla t-il à la foule qui resta immobile.
Le regard de Sacag se tourna vers Kolïam, son ancien maïtre. Car il gagnerait sa liberté.
Laissant Geralt inconscient sur le sol de l'arène, il tourna les talons. La grille se leva. Dissimulé dans l'ombre, Gohrig le regardait.
"Retourne l'achever, tu as gagné ce combat. Mets y un terme."
"Le duel est fini, et j'ai gagné ce combat. Si le coeur vous en dit, prenez sa vie. J'en ai fini avec lui."
