Pister, harceler, tuer...

En réaction à cette attaque inattendue, qui à vrai dire n'en était pas vraiment une, finalement, la majorité des gardes s'étaient écartés de ce corps que tenaient tant à récupérer les rangers, pour se replier vers le centre du camp et s'abriter derrière des chariots et des entrepots afin de se protéger des flèches qui fusaient sur eux.
Ces gens-là n'étaient en effet pas versés dans l'art du tir à l'arc et auraient été bien en peine de riposter.

Certaines flèches elfiques se dirigèrent vers les tentes rouges et, à l'intérieur, on devina les cris de surprise des officiers qui voyaient là les pointes des projectiles dépasser des parois de velours écarlate.
Les battants d'une des ces tentes s'écartèrent pour laisser paraître un colosse. Morr faisait bien huit pieds de haut et étaient bâti comme un troll. Derrière sa barbe blonde et broussailleuse, on lisait une véritable fureur sur son visage tandis qu'il brandissait son glaive.
Il ouvrit la bouche pour, sans doute, réprimander les gardes pour leur couardise, mais aucun son ne vint. La seule chose qui sortit de gorge était la pointe d'une flèche elfique...
Le colosse, qui aurait sans doute pu faire des ravages dans un bon vieux corps à corps, s'écroula sur le sol sans avoir livré le moindre combat. Morr était mort.

Des murmures stupéfaits se firent entendre dans la tente des officiers à la vue du lieutenant de l'Ombre étalé par terre. En tout cas, il avait été moins résistant que son frère jumeau, qui avait combattu contre le Gondor aux côtés du célèbre Balthazar et qu'il avait fallu larder de maint coups d'épée pour lui faire rendre son dernier soupir.

"Voyez comme ils prennent tant de risque ne fut-ce que pour sauver le corps de cet homme... fit une voix glaciale, terrifiante. Ce sont des gens d'honneur et il y a de vrais héros parmi eux. Quel culot... Le cher Gamilzirak sera ravi d'apprendre les détails de cette intrusion..."

"Qu'on ne les laisse pas s'échapper." répondit une autre voix, dure et rauque.

Dix barbares du Grand Nord, vêtus de peaux et armés de haches et de lourdes épées enfourchèrent de puissantes montures pour suivre les rangers dans les chemins détournés qu'ils empruntaient...

Erco fut content de s'arrêter un moment pour laisser souffler leur monture mais aussi voir le corps du capitaine. Il écouta Silivrien qui avait, comme tout les membres de la mission, l'espoir d'Halbarad ne serait que juste blesser. Mais la réalité en était autrement, une réalité dur et froide, c'est dans ses moments qu'on se demande pourquoi on se bat si au final la mort nous attend. A quoi rîmes ce genre de choix? Erco répondit à cette question par espoir, mais chacun avait sa réponse pour cette question. Il lui répondit après voir vu les barbares montés qui les poursuivaient:

-Vengeance et mort.

Il se tut et profitant de ce bref arrêt pour déchirer à l'aide de son poignard un pan de sa cape pour en faire un rapide bandage autour de sa plaie car chevaucher avec une main sur le flanc et de un pénible et de deux difficile à cause de l'quilibre.
Une fois son bandage fait, il enfila son casque, il aurait bien mit sa cotte de maille, mais malheureusement le temps leur était impartie, donc il ne pouvait le faire. Il releva sa tête casquée et demanda:

-On fait quoi, vengeance ou fuite?

Vu que cela lui avait prit du temps de sa bander et de sortir son casque, puis de le mettre. Il n'avait pas écouté le débats.

Nârwel sauta d'Ërol pour se laisser tomber aux côtés de Silivirien. Il regarda Erco, et bien que son coeur cessait de battre à toute vitesse, la rage qui l'habitait était à peine diminuée. Son bras droit lui faisait un mal de chiens, et l'air lui brûlait la gorge.

"Notre repli nous a exténués. Nous ne pouvons risquer un assault frontal, ils nous tailleraient en pièces."

Il plongea son regard dans celui du chevalier de Rohan. Et lui posa la main sur l'épaule.

"Vengeance, je sais."

Il réflèchit encore un peu et se tourna vers Dame Silivirien et les autres.

"Montrons leur à quoi ressemble l'Alliance des Peuples Libres. Montrons leurs de quel fer est forgé la hache de nos amis les Nains. Et ils raffoleront des archers de Maître Laurelin. Car ce sont eux, qui compose l'avant garde de l'armée. Laissons les nous poursuivre jusque dans la gueule du loup. Les exterminés n'est alors plus qu'une formalité."

Quatre ans plus tôt Nârwel auraient crié à ses hommes de sauter en selle. Mais aujourd'hui, et il l'espèrait pour toujours, il se fierait à la sagesse de la Dame Elfe.

Erco qui avait répondu son le coup de l'adrénaline, réfléchit un petit moment, puis rectifia ses dires qui les mèneraient tout à leur mort, car ils étaient fatigués et en plus charger avec une soif de vengeance n'amènerait que plus de mort:

-Faisons comme l'a dit Nârwel. Une charge frontal serait un massacre et bien assez de mort pour nous aujourd'hui. Fuyons mes amis, fuyons pour mieux frapper. Mais il faut prévenir l'avant garde, je ne tiens pas à devoir tester le fer nain et la précision elfe. Que le plus rapide d'entre nous aie les prévenir. Le temps presse, et ces barbares se rapprochent toujours plus.

Et Erco qui était descendu de son cheval pour mieux parler, y remonta avec quelque peine qui furent vite surmontée. Une fois dessus, il regarda encore une fois les barbares, ils pouvaient encore charger, mais bon, personnellement Erco était contre car son état n'était pas au meilleur et en plus il ne fallait pas exagérer. Ils avaient déjà traversé une armée entière. Suffit les exploits pour la journée et les morts surtout.....

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