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 Un visiteur au Monastère

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Balak
Seigneur de Guerre
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Balak

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Un visiteur au Monastère EmptySam 9 Aoû 2008 - 13:37
Plutôt joli ici...

Arrivé récemment dans ses quartiers,
le mercenaire profitait d'un répit bien mérité après des mois de
chevauchées et de recherches infructueuse sur un éventuel lien entre
son ennemi juré Croc-Noir, le maître des Ombres du Destin- son ancienne
"famille"- et cette femme auquel fait référence le journal de Doyen.
Balak revient alors quelques instants sur ce qu'il savait du vieux
personnage. Personne parmi les Ombres ne connaissait exactement son
âge, mais Doyen était le plus ancien combattant de la compagnie. Il a
connu nombre de campagne et a pas mal bourlingué au cours de sa
carrière. Ce brave homme n'a jamais vraiment accroché aux théories
chaotico-maléfiques de Croc-Noir, ni aux délires mégalomanes d'Arkanos,
le sois-disant maître des Ombres, en réalité pantin du Maître aux lames
jumelles -l'un des nombreux sobriquets du sombre individu précité.
C'était juste un bon guerrier qui s'était attaché aux gars, et qui
faisait bien son boulot.

Faisait...l'emploi de l'imparfait
n'est pas innocent. En effet, Croc-Noir l'avait défiguré, presque
transformé en monstre pour une raison que Balak ignorait. Par sa magie
ténébreuse, le Gardien du Pacte -c'est ainsi qu'on nomme l'engagement
que prirent les Ombres du Destin envers Melkor- parvint à transformer
le vétéran rhumatisant en monstruosité barbare, défendant férocement
une des bases des Ombres située près de la cité blanche. Balak lui
avait donné une mort honorable, une mort de guerrier, mais un remord
persistait dans l'esprit du guerrier.

C'était un type bien. C'est rare ça, chez les Ombres...

Cependant,
Doyen avait tenu un livre personnel, une sorte de journal où il avait
consigné tous les éléments notables parmi les Ombres depuis qu'il était
entrer à leur service. Un témoignage de plusieurs décennies, au moins.
Grâce à lui, Balak appris bien des choses sur ses anciens frères. Dans
les grandes lignes, l'organisation fut éparpillée par Croc-Noir à
travers toutes les terres du milieu et au-delà afin d'étendre
l'influence du mal dans chaque parcelle des terres connues. On peut
ainsi différencier les repaires, avant-postes hébergeant généralement
une à deux dizaines d'hommes, et les Domaines, regroupant des
populations de plus de cinquante guerriers.Il y en avait trois : celuir
de l'Arnor, le plus important, celui dont il venait lui-même; celui du
grand Nord, peuplé d'une tribu de barbare rattaché aux Ombres par le
Pacte; et celui du Harad. Chacun était dirigé par un Suzerain, celui
vivant au Arnor étant le Haut-Suzerain, le chef incontesté des Ombres
du Destin.

Doyen les connaissaient tous, ils les avaient déjà
tous aperçus : Achmed ben Zahla, dit "Le Cruel", un fanatique violent,
dont les fidèles commencent à se faire rare, vu qu'il a tendance à
arracher un peu trop facilement les yeux de ses alliés. Ragnar le
sanglant, chef de sa bande de barbare du Nord dont la férocité
effrayerait un ours enragé. Et celui qu'on ne présente plus, Arkanos le
Dément, celui qui rit dans les massacres, Haut-Suzerain de l'Arnor.
Bien sûr, il y a quelques autres puissants, comme Sangar, dont le sens
de l'honneur était légendaire, mais leur influence au sein du groupe
était assez réduite. pourtant, c'est plus eux que les Suzerains que
ceux des repaires ont tendance à suivre, car ils n'ont jamais subis les
abominables doctrines de Croc-Noir dans leurs planques isolées. Une
rébellion eut déjà lieu il y a environ cinquante années, et les hommes
des repaires, réunis pour l'occasion, se réunirent pour tenter
d'effacer toute trace du Pacte et de son gardien.peine perdue,
Croc-Noir était trop fort. Seul un pouvoir égal au sien pourrait
vaincre le Maître des lames.

Un pouvoir comme le tien, Balak.

Le guerrier resta quelques instant bouche bée devant l'apparition.
Cette femme était aussi belle que sa voix, légère, précieuse, parfaite.
Il n'y avait aucun doute possible. c'était Elle.
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Un visiteur au Monastère EmptySam 9 Aoû 2008 - 14:43
-Qui êtes-vous ? Que représentez-vous pour lui ? Pourquoi Doyen vous connaît-il ? Vous semblez important aux yeux du Gardien, expliquez...

Il s'interrompit soudainement, intrigué. la Belle riait.

Voyons mon ami, du calme, une question à la fois.

Il s'assit lentement sur le lit, touchant presque le mercenaire abasourdi. Il put cependant examiner plus attentivement son interlocutrice. Comme il l'avait remarqué au début, c'était une elfe, ses oreilles pointues le démontrait distinctement. Mais ses traits...balak était toujours aussi subjugué par la beauté des elfes, comme Millindë, la femme de Mithrandir, son vieil ami. Cette femme avait des cheveux d'un brun acajou, presque rouge par endroit, enduit d'un parfum délicat et envoutânt. Ses yeux, tels deux portes majestueuses s'ouvrant sur l'océan, réflétait un magnifique bleu azuré. Bras, jambes, corps, tout chez elle dégageait une finesse et une élégance sublime, fantasmatique, immatérielle, tant est si bien que Balak se demanda s'il n'était pas en train de rêver. Elle lui lança un étrange regard, complice et discret, accompagné d'un splendide sourire.

Ce que tu penses de moi me touches beaucoup, fils de Wagoc. Toi qui me harcelait de questions il y a moins d'une minute, te voila aussi silencieux qu'un mur de pierre.

Reprenant ses esprits, Balak lui répondit :

Les murs savent cependant écouter, Madame, et je crois que vous avez moult histoires à me conter.

L'attitude de la dame changea alors du tout au tout. Son visage se fit usé, ses traits tirés par le chagrin.

Je savais que tu viendrais, Balak. Je l'avais prédis. Je sais que tu as quelques réticences envers la magie, dû à ton héritage je suppose. mais avant de me juger, avant de te juger toi-même, tu devrais écouter mon histoire...

Elle prit une longue inspiration avant de reprendre la parole.

Croc-Noir, où quel que soit son nom, n'est pas né avec ces dons noirs, il les as acquis en trahissant définitivement notre race lors de son pacte avec Sauron, il y a bien des siècles. cependant, j'en ai acquis la certitude lors de ma rencontre avec Wagoc, quand j'ai compris que ce pouvoir n'était pas héréitaire.

Il aurait pu poser des dizaines de question sur ce qu'elle venait de lui apprendre, mais balak s'en tint à une seule réaction, dicté par ses émotions :
Vous avez connu mon père?

D'un geste simple mais autoritaire, Elle lui fit signe de se taire. il obéit, maugréant légeremment.

Oui, je l'ai connu Balak. j'ai aussi connu ta mère lorsqu'ils sont venus tous deux chercher refuge auprès de moi, fuyant la fureur du gardien, tentant de trouver un asile de paix et de bonheur pour leur fils qui allait naître.

C'était moi...

En effet. Hélas, bien que je parvins à vous cacher du Mal incarné, tu fus si pressé de sortir des entrailles de ta mère que tu lui broya le ventre. Elle n'a pas survécu.

Balak fut gagné par une atroce vague de remord. A peine arrivé au monde, il avait déjà tué. un destin tout tracé.

Mais tu ne l'as pas choisi. Tu t'en est détourné, et tu vis désormais pour la lumière. ne l'oublie jamais : ton combat est juste, désormais.

Vous lisez dans mes pensées ?

Avec la divination, c'est l'un de mes dons. mais peu importe, tu veux des réponses sur Croc-Noir, sur ses points faibles. je continue donc mon récit. Croc-Noir, avant de devenir le monstre qu'il est aujourd'hu, fut un grand guerrier elfe, connu et respecté à travers Arda. il faisait parti d'une famille puissante, dont les ancêtres avaient participé à des batailles en compagnie de Tulkas, le valar de la Force. Pour les remercier, la Divinité leur offrit la puissance guerrière, qui se transmettait dès lors plus ou moins bien à leur descendant. croc-Noir avait atteint le niveau de contrôle absolu de ce pouvoir. Ce que tu appelles l'Uniquat.

Le présent d'un Dieu. En son sang coulait le présent d'un Dieu. Le guerrier y croyait à peine.

C'est pourtant la vérité. Tout allait bien alors, et nul n'aurait pu envisager que ce jeune elfe aurait pu embrasser la cause du mal. mais un évènement terrible se produisit, une chose qui changea radicalement sa mentalité.

Plus elle parlait, plus Balak ressentait une gêne dans ses paroles. Ce qu'elle allait avouer la concernait aussi.

C'est vrai, j'ai ma part d'implication dans cette histoire. Lui et moi étions amant autrefois, mais lorsque nôtre famille l'appris, nous fûmes bannis des terres des Elfes.

Pourquoi?
rugit balak. Pourquoi vous avoir banni ? pourquoi avoir encouragé ce fou à devenir mauvais ? Et... attendez...vous avez dit la notre ?

Une larme coula sur la joue blanche de la dame.

Nous avions commis le pire des crimes, une véritable abomination pour nos pairs... Lui et moi étions frères et soeurs.

Ces propos choquèrent le mercenaire. l'inceste. voila la raison de leur exil.

Je me suis réfugié ici, loin des Terres de mes ancêtres, afin de faire pénitence. Croc-Noir, lui, blessé au plus profond de son orgueil, décida de se venger. c'est ainsi qu'il rejoint les Noires armées des ténèbres.

Un grand silence précéda les paroles de l'immortelle. Après de longues minutes, elle s'adressa à Balak en sanglotant :

Excuse-moi... cette histoire me fait souffrir dès que je la raconte...Je finirais mon récit demain. tâche de prendre un peu de repos d'ici là. A bientôt, Balak.

puis elle repartit, s'engouffreant dans les profondeurs du monastère, laissant l'ancienne Ombre du Destin seul avec ces révélations.




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Un visiteur au Monastère EmptySam 6 Déc 2008 - 20:45
"C'est lent.

Balak pestait. En nage, il fournissait tous les efforts possibles, mais ne parvenait pas à prendre l'avantage.

-C'est ça, le petit-fils de mon frère ? je m'attendais à mieux.

Les piques de l'elfe commençaient sérieusement à taper sur les nerfs du mercenaire. Sa fureur croissait à chaque fois qu'il mordait la poussière, et ses qualités martiales étaient obsolètes face à cette péronelle qu'il avait trouvé en larme il y a quelque semaine encore. Sa fierté, ou plutôt son orgueil, en souffrait grandement. Mais par-dessus tout, c'était les sourires méprisant de la guerrière qui l'enrageait.

Je vais vous trouer la peau !

Belles paroles, messire Balak! Mais jusqu'à lors, vous ne m'avez encore pas fait la moindre égratignure!

Dans un hurlement de rage, il se rua sur la femme, les yeux injectés de sang. A cette réaction, elle ne répondit que par une moue dubitative, comme si une grande déception l'avait frappé. A peine était-il dans son cercle d'approche qu'elle lui assena un coup violent à la mâchoire. Il s'écroula violemment au sol, laissant glisser Renaissance sur quelques mètres. L'éclat de mithril de la Double-lame se ternit dans la poussière de la cour. Le contact froid et sinistre du métal contre la chair de sa gorge calma instantanément les ardeurs du mercenaire.

-Tu es pitoyable.

Un sentiment de rage, de dépit et de honte emporta tout son être. Puis le contact glacé de l'eau sur sa figure le fit redescendre sur le plan cruel de l'existence. Alderic ricanait, un seau vide encore gouttant à la main. Derrière lui, Mandrall s'appuyait contre un arbre du temple, impassible. Le monastère de Saphrâh offrait un cadre idyllique pour les voyageurs harassés, mais les combats y étaient rare, beaucoup de jeunes prêtres y voyait un passe-temps agréable entre deux prières rébarbatives. Seul les rares commandements de Mandrall les tenait à l'écart du danger que représentait les guerriers en furie. Voir la Grande Dame s'exercer était de surcroît tellement rare qu'il aurait été inconcevable de ne pas en profiter, d'autant que son adversaire avait un fort potentiel comique. A chacune de ses chutes, un écho de rire et de piaillements accompagnait le combattant bafoué.

-Tant que tu n'utilisera pas tous les pouvoirs de tes ancêtres, tu n'auras aucune chance, humain.

Elle avait lancé le dernier mot comme un juron, un qualificatif infâme et méprisable. Cela amusa le guerrier au plus haut point, lui permettant de relativiser quelque peu sa position, les aveux de sa "tortionnaire" lui revenant en mémoire. ll était l'héritier d'une longue lignée de guerriers elfiques au service de la fortune de la force, Tulkas. Ses aïeux s'étaient illustrés au cours d'une bataille titanesque contre les forces du mal, il y a de ça des siècles et des siècles.

Sa glorieuse famille a cependant glorieusement dégénéré, selon les critères du mercenaire. Au cours du dernier millénaire, une relation incestueuse est né entre de ses deux membres, Iliria et l'innommable Croc-Noir. Elle lui avait avoué son nom véritable, mais Balak l'eut aussitôt oublié. Une fois l'histoire de ces deux amants dévoilés, la famille déchaîna ses foudres sur eux. Si Ilira choisi l'exil, l'autre pris le chemin de la trahison. Un marché simple, gloire et puissance contre servitude éternelle. Il accepta.

Puis, dans d'étranges circonstances, il eut une descendance. De sa semence maudite naquit Wagoc le demi-elfe, père de Balak. Ce dernier se rebella contre l'autorité paternel, et parvint à sauver, du moins pendant quelques années, sa propre progéniture de l'influence maléfique de son grand-père. Mais ses efforts furent vains, car il fut écorché par le maître des lames Jumelles, et l'enfant devint un être de ténèbres et de fureur sous l'oeil approbateur du sinistre Croc-Noir. Mais ce temps était révolu. Il avait tourné le dos à la pénombre, et marchait désormais vers la lumière. Pour expier ses crimes, il devait accomplir sa destiné :le vaincre et reprendre la tête des Ombres du Destin, compagnie à la solde de son sombre aïeul.

-Crois-tu vraiment pouvoir y parvenir avec des mouvements aussi futiles ? Tu n'as donc retenu aucun des conseils de Dame Sorge ?

Et voici ce qu'ils haïssait par dessus tout ! Le plus irritant des Dons de son mentor, la lecture de pensée! l'esprit du mercenaire était un lieu clos, sombre, et ça lui convenait parfaitement. L'idée qu'un être puisse s'y introduire le révulsait.
Illiria pris soudain un air grave. Sa voix tonna dans la cour de Sâphrah.

-BALAK ! Tu n'arrivera à rien si tu ne te sers pas de l'Uniquat. Ne contient pas ce don, mais laisse-le se déchaîner au plus haut point, sinon je ne pourrai t'aider dans ta quête.

-Je...si j'ai recours à ça et que je vous affrontes, vous deviendrez un ennemi... Je pourrais vous tuer! c'est trop dangereux.

Le regard de l'elfe se transforma radicalement, se faisait aussi dur que l'acier, aussi froid que l'hiver.

Dans ce cas je t'y forcerai.

Alderic, Mandrall, et quelques autres moines tournèrent brusquement la tête dans sa direction. Avec une pointe d'inquiétude dans la voix, le prêtre chassa les marmots qui émettaient moult griefs contre le trop grand sérieux des adultes. Chaque guerrier ou homme d'arme observant l'entraînement l'avait remarqué, l'atmosphère du combat avait radicalement changé. Et pour la première fois depuis bien longtemps, Balak se sentit pris au piège, comme une faible proie face à son prédateur. Il avait peur.
Le premier coup de la guerrière elfe lui déchira l'épaule. Ses mouvements étaient parfaits, réduits à leur plus simple expression. Aucun décalage parasite, moulinet superflu, et une vélocité hors du commun. C'était la première fois que le mercenaire pu contempler les conséquence de son propre pouvoir, qu'il avait de commun avec Illiria. Il parvint à parer le coup suivant, mais il fut projeté à terre tant celui-ci était violent. Il n'avait plus le choix. Il fallait lutter. Il fallait que le sang coule en ce lieu saint.

Qu'il en soit ainsi.

A l'instar de son adversaire, les yeux du mercenaire se firen absents, témoins d'un immense vide émotionnel.

Le pouvoir afflue...

Il ressentait clairement les battements de son coeur à travers chaque partie de son corps. Son souffle lui semblait plus lourd, chaque respiration plus rauque que la précédente. La conscience première du monde lui échappait, laissant place à la brume de l'Uniquat. Son esprit, son corps, son âme, tout s'assemblait pour former un entier surpuissant, un absolu martial. Nul fureur désormais n'animait son geste. Nulle pitié pour cette femme ne venait le troubler. il était au-delà de ces humaines considérations, au delà du domaine de la raison. Il était l'avatar de la puissance, le fils des guerres couvrant le monde.

Des flashs brutaux l'assaillirent, l'un lui dévoilant une fantastique armée, l'autre la sombre majesté d'un Démon de légende. Son être était lié à chaque combat, de la ridicule échauffourée à l'immense bataille rangée. Vaincre n'était plus une volonté, mais une nécessité, il ne pouvait en aller autrement. D'une main, Balak appliqua une rotation au point d'équilibre de la Double-lame, le tranchant du mithril vibrant alors dans l'air, et Renaissance s'anima telle une Roue mortelle.

Les deux combattants se jaugèrent , évaluèrent inconsciemment les risques, et s'élancèrent dans un face à face terrifiant. les coups pleuvaient, aucun ne parvenant à entamer la chair de l'un ou l'autre adversaire. Les lames creusaient des sillons de terres et fendaient l'air à une vitesse ahurissante. Balak et Illira se déplaçaient avec la grâce des félins et la férocité des loups, sans se soucier un seul instant de l'univers qui les entourait. Et si un néophyte les observait, il jurerait qu'au cours des premiers temps, les Dieux livraient ainsi bataille. Pas de répit, pas d'hésitation, pas de sentiments. les lames s'entrechoquaient, un note de mort tinta dans l'arène. Le contact des deux armes créaient une miriades d'étincelles, tel un brasier de démence.

S'étant retiré du champs d'action des deux antagonistes, Mandrall le prêtre et Alderic l'archer discutaient paisiblement, commentant les différentes prestations de leurs camarades. Pourtant, si leur allure de spectateurs attentifs pouvait abuser plus d'un individu, leur voix trahissaient une faible mais tenace appréhension. Il était en effet bien difficile de ne pas contempler ce duel de Titan avec un mélange de crainte et d'admiration. Sans les quitter des yeux, Alderic questionna le prêtre de Tulkas.

-Aucun d'eux n'est censé mourir, n'est-ce pas ?

Mandrall ne répondit que par un haussement des épaules, qui donna à l'archer un léger frisson d'effroi.

-Quand tout cela se terminera-t-il ?


Dernière édition par Balak le Mar 9 Déc 2008 - 20:22, édité 1 fois
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Un visiteur au Monastère EmptyLun 8 Déc 2008 - 22:59
Craquement sinistre. Os broyés. Giclée de sang. L'épée venait de pénétrer profondément dans les chairs du mercenaire. Puis vint le néant. L'état de grâce s'effaça. Atroce douleur. Écrasante fatigue. Son corps s'affaissa lentement au sol, baignant dans une mare rouge, chaude et visqueuse. Il adressa un dernier regard à sa partenaire avant de sombrer dans une profonde léthargie, terrorisé par ce qu'il lisait en ses yeux. Elle n'avait pas quitté l'absolu martial. Si elle le considérait encore comme un ennemi dans les minutes qui suivit, s'en était finis de lui.

Une voix douce et sensuelle le réveilla.

Bien le bonjour, fils de Wagoc.

Balak avait toujours une légère hésitation lorsque l'on le nommait ainsi. Voila trop peu de temps qu'il connaissait le nom véritable de son géniteur, et s'apparenter à lui d'instinct n'était pas encore du domaine du possible.

Où suis-je ?

Tu n'as pas bougé de Saphrâh, cher petit. Tu te remets bien de tes blessures. La même vigueur que ton père, vraiment impressionant.
Mon père ? Vous l'avez bien connu ?

Illiria ferma quelques instants ses paupières avant de me relater d'une voix suave et maternelle l'histoire de ce jeune garçon qui lui fut confié il y a de ça trente et quelques années.

Trente ans. Quoi de plus insignifiant dans la vie d'une immortelle ? Un battement de cils, une parade nuptiale d'éphémères. Et pourtant, ces trente dernières années m'ont parut plus longue que le reste de mon existence.

Alors que j'enseignais aux jeunes prêtres du Rhûn comment lire quelques symboles des anciens peuples, une femme, vêtu de frusques puantes et de haillons en lambeaux, vint à ma rencontre. Elle disait venir d'Albyor, mais à son accent, je reconnus une Gondorienne. Lorsque je lui montra amicalement que je n'étais pas dupe, elle sortis un coutelas et me menaça. Cette pauvre hère était en proie à quelques délires, m'étais-je dis, et je devais la conduire hors de Sâphrah afin de laisser mes apprentis étudier en paix. Soudain mon regard fut attiré par un mouvement dans le tas de chiffons qu'elle tenais. Je m'en approcha en négligeant ses vindictes, et aperçut un fragile petit être entre ses mains. Un petit bout de chair rose, dont les yeux noirs s'attardaient sur tout et tout le monde. Une femme, même millénaire, ne pouvait rester insensible à la misère de cette mère et de son petit. Je leur offrit ainsi gîte, couvert et soins. Elle s'appelait Sophia.

Une larme s'écoula sur la joue blanche d'Illira.

Hélas, l'enfant ne passa pas l'hiver. Ta mère en fus abattu, et ce ne fus pas la seule. Au début du printemps, elle recommençait à peine à reprendre quelques couleurs qu'un homme vint demander asile au monastère. Il n'était guère plus présentable qu'elle lors de son arrivée, et le monastère lui ouvrit ses portes. C'était un voyageur, un de ceux qui avaient fait le tour du monde une bonne dizaine de fois. Ils racontaient ses aventures à la veillée, captivant marmots et vieillards, prêtre et ménagère, s'assurant à chaque soir un public attentif. Il était d'un naturel doux et aimable, parfois dur mais toujours juste. Sophia tomba sous le charme, et ce fus réciproque. Mais lorsqu'elle lui annonça un joyeux évènement il blêmit. Je me souviens de ces paroles, mots pour mots :
"Si mon père apprend son existence, il le pourchassera jusqu'en enfer. Je dois vous abandonner. Il ne doit jamais savoir ce qui s'est passé ici."

Outrée par ces propos monstrueux, je lui ordonna de me dévoiler le nom de celui qu'il fuyait depuis des années. Le choc m'ébranla tant que je ne pu me lever durant deux journée entières. Croc-Noir. C'était ses mots. J'avais appris dans l'une de ses dernières lettres que mon frère se faisait appeler ainsi depuis qu'il avait rejoins Sauron. Il était donc tout près, à pister sa progéniture qui avait osé le contrarier. Saisissant l'urgence de la situation, je lui donna ma bénédiction pour son départ, mais Sophia ne l'entendait pas de cette oreille. Elle voulait rester avec son seul amour, et comprenant le danger que courait le nourrisson -toi, tu l'avais compris- me le confia. j'ai accepté. Que pouvais-je faire d'autre ? Ils partirent au petit matin, et je vis partir le coeur serré mes deux protégés.

Balak décela soudain une grande colère difficilement contenu dans les propos de l'elfe.

Mais ce chien les retrouva. Je le sentis, ils étaient tous prêts, et en danger. Te laissant à la garde d'une nourrice, je me saisit de mon épée et courut là où mon instinct me guidait priant de toute mes forces pour ne pas trouver ce que je savais pertinemment vrai. Lorsque j'arrivai sur les lieux du carnage, c'est tout le village où ils avaient passés la nuit qui étaient en ruine. L'acier de ma lame envoya quelques soudards retardataires rejoindre leurs ancêtres, puis je retrouva les coprs de tes parents atrocement mutilés au milieu de la place marchande. Sophia était sur le point de rendre son dernier soupir, mais Wagoc eut encore la force de me susurrer quelques mots.

Elle fit tournoyer Renaissance et la manipula quelques instants en continuant son récit.

Il voulait que j'enferme leurs âmes au sein de sa Double-lame. Cette arme t'aurait été légué afin que tu puisses vaincre ton aïeul, chose que ton père n'a pas été en mesure de faire. C'était là une grave demande, mais avec le consentement des époux, je me résolus à respecter leur dernière volonté. Une fois cela terminé, je rentrait avec la Double-lame. En cherchant une aide pour ramener les corps au monastère et leur offrir une digne sépulture, je notais l'absence de la nourrice qui veillait sur toi. pris de panique, je retourna tout Sâphrah à sa recherche, en vain. Une lettre me parvint quelques heures après. Il me narguait. Il me remercia de lui avoir offert sur un plateau d'argent celui qu'il serait à nouveau fier d'appeler son "fils". La rage et le désespoir m'envahirent, laissant toute raison s'évader de mon esprit. Puis mon regard se posa sur celle que tu nommes Renaissance. Pourquoi pas ? Mon exil n'avait que trop duré!

Je suis parti avec elle, en direction du Gondor. Après des jours et des jours de voyage, je pus enfin admirer pour la troisième fois que le trésor de la nation humaine : Minas Tirith, la cité blanche. Je m'y établis, puis usant de mes quelques pouvoirs, chercha un chemin dans l'avenir qui serait propice à ton retour parmi les soldats du bien. Un seul m'apparut au milieu de la pénombre : tu pouvais venir à la citadelle de ton plein gré. Dès lors, j'ai cherché à exploiter ce chemin plus en profondeur. La seule indication que mes dons me permirent d'appréhender furent ta futur affinité avec cette arme exotique que maniait également ton père. Contre une somme plus que conséquente, je convainquit le forgeron de garder l'artefact avec lui, et de le vendre au premier guerrier lui faisant commande d'une Double-lame. Trente années plus tard, tu devins le nouveau propriétaire de cette arme fabuleuse.

Puis elle se tut. Et Balak ne dit mot. Pour cette dure soirée, ils en restèrent là.


(HRP : la couleur du discours d'Illiria n'est pas le même que celui précédemment utilisé, ceci étant dû à une trop grande difficulté de lire le bleu ciel. )
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Un visiteur au Monastère EmptyJeu 11 Déc 2008 - 21:26
Alors c'est décidé ? On s'en va ?

Tu n'es pas obligé de m'accompagner , Al'. J'ai bien vu cette jeune prêtresse que tu reluquais depuis notre arrivée. Tu peux désormais vivre sans crainte en ces lieux, vieil homme, car si ton but premier était de fuir Croc-Noir avec moi, c'est aujourd'hui l'opposé de ma volonté.

Et quoi ? Tu crois que je vais laisser passer une occasion de voir le maître des deux lames se prendre la raclée de sa vie ? J'en suis, Balak! et je trouverais bien quelques pouliches une fois revenu au Arnor! Au moins,
elles comprendront ma langue.

Te connaissant, vieux filou, les affaires de langue ne t'on jamais dérangé...

Les prêtres souriaient en accompagnant les deux compagnons aux écuries du temple. Ces étrangers étaient une intarissable source d'amusement et de distraction, tant par leurs fréquentes disputes que par leur acharnement à remporter le dernier mot. Chacun sellait les chevaux, avec une plus ou moins grande efficacité, la discussion houleuse des deux occcidentaux troublant la quiétude des équidés, lorsqu'Illiria fit son apparition sous le porche d'entrée.

Comme sous l'effet d'un charme étrange, plus un mot ne fus partagé en sa présence, seul de rares hénissements et quelques ronchonnements venaient troubler ce récent silence. Mandrall pénétra dans la pièce à la suite de l'elfe et s'avança vers les animaux. D'un geste infiniment doux et conciliant, il calma la première bête, puis la seconde, jusqu'à leur apporter paix et tranquilité d'esprit. La Dame fit un léger mouvement de tête en direction du mercenaire, l'invitant à la suivre. Elle le conduisit jusqu'à ses appartements, sans un mot, sans un regard. Balak se sentait de plus en plus mal, tant l'attitude de sa mentor sortait de l'ordinaire. L'être qui se tenait devant n'avait plus rien de la chaleureuse illiria qu'il cotoyait depuis plusieurs semaines. Elle vint soudainement se poser devant lui, lui adressant un regard inquisiteur. Elle le détailla de la tête au pied, les yeux à peine ouverts, les lèvres serrés. Puis elle lâcha un son étouffé, que le guerrier devina être de l'elfique.

Tu es donc convaincu qu'il te faut quitter ces lieux ?

Oui. Qu'as-tu encore à m'apprendre ? Nous avons travaillé mon contrôle de l'Uniquat, et je crois pouvoir affirmer que je le contrôle désormais. Quand à mes techniques, elles valent bien les tiennes en combat rapproché.

Et Renaissance.

Et bien quoi ?

Fils indigne! Un morceau de l'âme de tes parents est contenu dans cette arme! Leurs vies dans les contrées Glorieuses sont de véritables calvaires ! Si chacun se réincarne là-bas, Wagoc et Sophia n'y sont que des fantômes, des débris d'êtres! La seule raison de leur condition est la confiance qu'ils ont placé en toi! Tu ne vas pas tout réduire à néant sur un coup de tête! La force ne résoud pas tout! Ton comportement est irresponsable et égoïste! Tu ne peux affronter le gardien du pacte dans
ton état actuel. Il te tuera à coup sûr!

Le corps du mercenaire se raidit. Chaque muscles de son corps meurtri se tendit à l'extrême, et ses yeux se firent assassins.

Illira. J'éprouve pour toi le respect du à un maître.Tu es bien plus sage que moi, et presque aussi forte une lame entre les mains. Mais tu ne m'empêchera pas d'accomplir ma destiné. je pars, c'est ainsi.

L'elfe serra les poings, contenant tant bien que mal la rage qui l'animait. Ce jeune paon allait tout gâcher...Puis elle se relâcha, poussant un long soupir. Une ombre de tristesse passa dans ses yeux clairs.

Bon. Je vois qu'il serait inutile de te raisonner. D'autant que tu as peut-être raison, après tout tu es devenu aussi fort que moi, et tu pourrais avoir tes chances contre lui. Elles sont bien mince cependant...

L'atmosphère glaciale des cinq dernières secondes n'étant plus, Balak adressa un sourire réconfortant à la Dame de pureté. Il allait prendre la parole, mais Illira ne lui en laissa pas le loisir, partant fouiner dans sa verroterie. Soudain, elle brandit une amulette d'argent où trônait une sombre pierre. Rayonnante, elle la tandis au mercenaire.

Son nom est Pénombre. Elle fut le bien d'un homme politique du Rhûn qui m'en fit présent il y a bien longtemps. En plus d'être un redoutable charmeur, cet homme taciturne était également légeremment paranoïaque et vivait dans la crainte qu'un opposant en viennent à utiliser la magie noir sur sa personne. Aussi il fit fabriquer une amulette qui prévenait son porteur contre le pouvoir d'une entité si celle-ci était de nature maléfique. Pour que la protection soit effective, l'amulette devait être humecté du sang de la source ou d'un membre de sa proche famille. L'effet durait seize jours et seize nuits. Même si elle a traversé les siècles à mes côtés, elle
doit toujours être fonctionelle.

Le sang d'un proche ? Tu veux dire ...

Sans en écouter davantage, Illira se saisit d'un coutelas et s'ouvris les chairs, laissant couler un filet de sang sur le bijou. Les ténèbres contenus dans la pierre se troublèrent soudain, et une sombre mélopée s'en échappa durant quelques instants. Puis elle revint sous sa forme première, inerte.

Voila. Avec ceci, Croc-Noir ne pourra user de ses maléfices sur ta personne. tu ne seras cependant pas prévenu contre le Don lié à notre famille respective, et à ce niveau tu devras le surpasser.

Balak ceignit l'objet avec une extrême délicatesse. Il mis celui-ci sous sa veste, à l'abri des regards curieux ou malavisés.

Ton présent sonne le glas de ton frère, et l'émergence d'un nouveau Maître des ombres, Illira. Sois en remerciée pour les siècles et les siècles.

Sans échanger de futiles discours, les deux amis se saluèrent, chacun reprenant sa route, guidé par son Destin.
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