Sur les traces de l'Ordre de la Couronne de Fer

Hirlon était comme envoûté par cette dalle de nacre qui commença à bouger. Il resta immobile, puis prenant son courage à deux mains, il s'avança lentement. Ses compagnons étaient toujours derrière sauf Marach qui se laissa entraîné.
Le petit Hirlon avait les yeux fixé sur le grimoire et essayer de faire abstraction de son macabre pupitre. Il fit un pas, puis deux, puis trois. Il arriva enfin au pied du trône de leur recherche. Il fut parcourut d'un frisson à l'idée de prendre ce grimoire et de toucher le squelette.
Son bras se décolla de sa hanche et se dirigea vers le grimoire. Il effleura tout d'abord le bord du vieux livre. Il essaya de le soulever, mais n'y arriva avec une seul main. Il sortit donc sa mai de sa poche et utilisa ses deux mains il arracha le grimoire à son lugubre emplacement. Cela provoqua une nuage de poussière qui vint englobé Marach et Hirlon. Ce dernier crut à un mauvais sort et sans y prendre gare il laissa tombé le livre qui heurta e sol dans un brut mat qui se répercuta contre les murs vierges de la salle.
Il resta immobile quelques secondes attendant que le fruit de ces derniers siècles passèrent. Il se baissa pour ramasser le livre qui s'était ouvert. Il déchiffra avec peine:

-Réunis...les...reli..que et les précieuse pierres, que repaisse...renaisse à présent la couronne de fer. Je sais pas quoi! à une tourneront les pages du gri...moire!, jamais deux à la fois n'est possible de voir. O toi si fidèle suis les commande...ments, et munis des trésors dans la cry...crype? crypte!...Te rend...Tout sera prêt alors pour le doux rituel, Ar je sais pas quoi en ton coeur déversera le sel....

Hirlon se gratta la tête, puis dit à ses amis:

-Ce Arz, il écrit sacrément mal! Trouvez pas?

Il fit une pause et remarqua l'image de couronne. Il demanda:

-En tout la couronne est sacrément belle, mais z'avez compris quelque chose? Car moi pas vraiment...

Apparemment un seul des enfants avait remarqué la présence de Lorthon… Sa réaction fut étonnamment calme par rapport à ce qu’il avait craint… Dans ce cas aucune raison valable de s’en faire en ce qui concernait les autres… L’elfe se détendit donc… Il allait ouvrir la bouche pour répondre lorsque la main de son vis a vis se saisit de la sienne… et l’entraina vers le tombeau…

Le jeune elfe ne savait plus que faire… mais le visage de l’autre était plutôt amical… Mais il l’entrainait devant les autres… Quitte à se faire remarquer… autant que ce soit fait une bonne fois pour toutes… et autant en profiter pour rigoler un coup… Lorthon se rapprocha donc de la tombe… et jeta un regard dedans… Juste à côté un autre tentait de lire quelque chose…

Lorthon se pencha donc au dessus du tombeau et… Se jeta en arrière sans lâcher la main de l’humain et tomba au sol dans un hurlement de terreur parfaitement imité :

- HAAAAA !!!!!!!!!!!!!!! Daen !!!!! Uanui !!!!!!!!*

Il avait volontairement crié en elfique, langue qu’il maitrisait mal, pensant que ça rajouterait à son effet…

Maintenant il était au sol, y avait entrainé l’humain avec lui et devait se retenir pour ne pas exploser de rire devant les regards qu’on lui jetait de toute part… Il n’y parvint pas longtemps et commença rapidement à pouffer…

*Daen = cadavre Uanui=hideux

"Peut-être faut-il tourner la deuxième page ?" dit tout haut Kalista.

Elle avait assisté tout autant que les autres à l'étrange phénomène de l'ouverture de la tombe de nacre, et à la révélation du fameux grimoire. La fille du capitaine eu un élan d'admiration pour la témérité du petit Hirlon qui avait été jusqu'à saisir le livre des mains du squelette même. Et, on pouvait en être sûr, ce n'était pas une sculpture factice. Non, il était bel et bien fait de véritable os, et même le crâne dénué de chair de son propriétaire gardait un sourire dérangeant.
Kalista s'approcha d'Hirlon et, délicatement, prudemment, elle souleva la deuxième lourde page du manuscrit.



"Dans le parc où someille la statue d'Anarion, oublié dans u coin il existe un vieux puit. Depuis maintes années il est asséché, mais au fond dans le noir il existe une porte. Pousse la pour entrer dans la belle nécropole et dérange les fidèles qui d'un seul oeil ne dorment. Trouve Maëlhavâsla la gardienne d'émeraude. A ses pieds enchaînes un coffret repose..."

Kalista tenta de tourner la page suivante, mais rien n'à faire, elle restait collée, comme si il fallait d'avoir résoudre l'énigme avant de pouvoir la lire.

"On dirrait un jeu de piste... Dans quel parc y a t-il une statue d'Anarion..."

Mais elle fut interrompue par l'intervention inatendue et inexplicable de Lorthon, si bien que ses yeux se portèrent machinalement sur l'inconnu.

"Qu'est-ce que... ?"

Les enfants furent un instant distrait de leurs occupations par l’arrivée d’un crébain dans la pièce, don ils ne perçurent la soudaine présence que par son ombre sur le sol, son vol ayant été d'un parfait silence.
L’oiseau alla se poster en hauteur, hors d’atteinte, observant les enfants d'un étrange intérêt. Il devait y chercher couvert d’une soudaine pluie qu’on entendait s’abattre en dehors, rajoutant une mélodie sinistre à cette ambiance déjà peu enthousiasmante.

Il osa même un croassement qu’on aurait cru moqueur quand Kalista échoua à tourner la page du grimoire. Quand cette dernière voulu défier du regard l’oiseau, elle eut la très mauvaise impression qu’il lui fit un clin d’œil. Surprise, elle ne pouvait rien faire d’autre que de se reconcentrer sur son énigme et ignorer la présence intrigante du nouvel intrus.

#Marach

- Nan mais ça va pas ???? L'est fou cuilà !!!! Mais lâche donc ma main …. Heu …. Toi !!! Pis ça veut dire quoi ce que tu baragouines ??? Z'espère c'est pas une insulte au moins hein ?

Marach avait peur et regardait le nouvel arrivant comme s'il eut agit d'Arzazâth lui même. Pourtant, il fallait avouer que c'était lui qui avait saisit la main de l'autre en premier.

Les autres enfants s'étaient tournés dans leur direction lorsque le petit elfe , en hurlant quelque chose d'incompréhensible, avait chuté en entrainant Marach avec lui …
Cela eut pour effet de mettre un terme à la sorte de somnolence qui s'était saisi d'eux alors que la dalle de nacre s'ouvrait lentement ...

Le petit garçon elfe finit par rire devant l'air incrédule de la petite bande. Il pouvait se vanter d'avoir réussi sa petite blague.

Cependant, les regard se détournèrent de lui lorsque Hirlon tendit ses deux mains et les plongeas dans le trou obscure de la tombe ...

Marach retint son souffle jusqu'à ce que son ami ressorte ses main accrochées à un gros livre poussiéreux.

Ils l'avaient trouvé ! Le Grimoire perdu …

Tous se regroupèrent autour de Hirlon et du livre séculaire qu'il tenait fermement. La première page s'étala devant leurs yeux et le garçon, avec quelques difficultés, s'empressa de la lire.

Lorsqu'il eut finit, Marach regarda ses compagnons en cherchant à comprendre quelque chose ...

Les phrases tournaient en boucle dans la tête de Marach. Il réflèchissait à donner un sens à tout ça lorsque Kalista tourna la seconde page. Puis elle tenta d'en tourner une troisième mais rien à faire, le reste des pages du grimoire ne voulaient plus se séparer …

Marach fit oui de la tête d'un air entendu. Cela au moins, comme les autres, il venait de comprendre : ''Une à une tournerons les pages du grimoire, jamais deux à la fois n'est possible de voir''

Les yeux restèrent alors fixés sur le texte de la seconde page … La statue d'Anarion … Marach ne savait pas où elle se trouvait. Il était originaire de  Greenstock près de la forêt noire. Cela ne faisait pas très longtemps que Bahrin et lui s'était retrouvés dans la cité après que le village fut brulé …

Kalista avait cependant délaissée la page du livre pour se tourner vers le nouveau venu. Elle semblait attendre une explication sur son arrivée pour le moins étrange et spectaculaire et le regardait avec insistance. lorsque le petit elfe fit mine de se mettre à enfin parler, une ombre noire vint cacher les clairs reflets de la lune …

Un croassement lugubre se fit entendre. Marach frissonna :

- Brrrrrrrh, z'aimerais bien m'en aller d'ici !! L'est aussi noir que l'grand Bourzouffe c't'oiseau de malheur … Pchhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhhh !!! Pchhchhhhhhhhhhhhhh !!!

Le volatile ne semblait pas vraiment impressionné par les cris et les gestes du jeune garçon ...
Marach finit alors par hausser les épaules et se retourna lui aussi vers l'inconnnu qui l'avait fait chuter ...

Comme Kalista, il était curieux de savoir qui était ce garçon aux oreilles pointues ...

Link était resté silencieux, étrange pour ce gamin qui aurait pu dire tant de chose, ce porter volontaire rien que pour prouver qu'il était super courageux, qu'il était super fort, qu'il était un vrai héros. Mais il resta mué. Peut être que tout ce qu'il avait vécu l'avait chamboulé, il était peut être terrorisé par ce monde de l'aventure qu'il croyait si intéressant. Ou tout simplement la fatigue l'avait prit, il n'était encore qu'un gamin.

Il suivit donc le petit groupe sans poser de question, sans réfléchir il les suivit jusqu'à cette tombe de nacre. Qui était assez terrifiante, mais si excitante. Mais il ne bougea pas comme déconnecté. Link aurait pu les aider pour cette clef, s'il avait fait grimpé un des autres sur son dos ça aurait était facile de l'attraper. Or il ne les aida pas et resta un spectateur silencieux et endormi. Même cet affreux bruit ne lui fit rien. Il entra à la suite de son groupe.

Ils arrivèrent devant un vrai squelette, un vrai de vrai, un terrifiant squelette. Et là un super declique se produisit, il ne bougea pas plus, mais il regarda le squelette bouche bée. Pourquoi un squelette l'aurait fait se réveiller me dites vous, franchement je ne sais pas, et lui non plus ne dois pas le savoir. Mais il l'avait fait revenir à la réalité, au fond, ce n'était pas ça le plus important?

Il regarda comme les autres Hirlon prendre le livre des mains du squelette. Il écouta comme les autres Hirlon lire, enfin essayer de décrypter les écrits du livre. Et comme les autres il ne compris rien du tout. Il était encore en train d'essayer de comprendre ce que voulait dire ce … Poème. Quand tout d'un coup, un fou cria, ce qui foutu une pleur bleu à l'apprentie aventurier. En plus il ne connaissait même pas celui qui venait de faire ça, tout le monde se retourna vers ce fou. Tous le monde le regarda de travers, les autres ne lui dirent que quelque mot, mais sans doute comme envouté par l'énigme, ils ne firent pas plus attention à... L'elfe? Oui c'était bien un elfe. La première fois que Link voyait un elfe. Il ne savait pas quoi dire, ni quoi faire. L'enfant s'approcha du garçon, lui tendit la main pour qu'il se relève, et lui dit avec un petit sourire:

-Moi c'est Link, aventurier, et toi comment t'appelle tu? T'es drôle dans ton genre toi.

Le garçon continua sur un petit rire. Quand il vit ce corbeau, il était si noir, si terrifiant, sans aucun doute encore plus terrifiant que le squelette. Il en avait déjà v au par avant, mais celui là foutait bien les chocottes, peut-être que l'environnement présent n'aidait pas non plus. Après quelque tentative de Marach de le faire fuir, Link prit un cailloux pour lui envoyer en pleine face, or, le piaf était assez éloigné pour ne pas être touché par les projectiles.

Tout s'était enchaîné trop rapidement pour le jeune Mikhaïl qui avait observé avec une admiration non voilée l'ouverture de la tombe, et l'apparition du grimoire dans les mains d'un des autres enfants —quel était son nom déjà? De toute sa longue vie de jeune enfant, il n'avait jamais rien vu d'aussi stupéfiant. Ca n'avait rien à voir avec les cours de... ce professeur avec une longue barbe. Il racontait de belles histoires, certes, mais jamais il avait de telles choses. En avait-il lui même entendu parlé? Des pierres qui bougent quand on les touche, un squelette qui tient un grimoire contre lui, un grimoire qui a des pages collées...

C'était sûrement pas banal. Et puis il y avait aussi cette petite créature qui ressemblait drôlement un à enfant, mais qui pourtant avait quelque chose de très particulier, en plus de ces stupides oreilles pointues. Un des compagnons du petit Rhûnien s'était déjà approché de lui pour lui demander son nom, mais Mikhaïl préférait rester à l'écart pour l'instant. Sa mère lui avait toujours dit de se méfier des inconnus, et c'était sûrement pas parce qu'une sépulture s'ouvrait toute seule qu'il allait transgresser cette règle.

Le corbeau qui venait d'entrer dans la tombe semblait lui, au contraire, bien moins suspicieux. Il avait un beau plumage noir et un bec recourbé comme une serpe. Beaucoup de gens qu'avait rencontré le garçon n'aimaient pas les crébains, comme on les appelait. Leur croassement, personne ne l'aimait, et donc tout le monde chassait les corbeaux. Mikhaïl, lui, même s'il ne le trouvait pas très harmonieux, trouvait cette réaction bizarre et injuste. Est-ce qu'on allait ignorer et battre un chanteur qui chantait mal? Un minimum de respect s'imposait tout de même!

Peut-être un peu timidement, le bambin s'approcha du crébain. Allait-il s'envoler?

Le crébain détourna son attention des enfants les plus actifs afin de se préoccuper du jeune Mikhail.
Leurs regards se croissèrent et un lien se forma entre eux. Les innocents sentiments que nourrissait Mikhail furent balayés par ce qu'il cru lire dans le regard du volatile au ténébreux pelage.
Pénétrant, le regard du crébain ne s'attarda pas sur l'enfant, laissant celui ci avec l'impression qu'il ne méritait pas son attention. Et quelque part au fond de lui, cela le rassura.

Le crébain fit quelques sauts agiles, changeant de poste d'observation et s'élevant un peu plus haut. Sa tête changeait régulièrement d'angle, cherchant un point de repère au dessus des épaules des enfants.
A le voir, on aurait cru qu'il attendait que les intrus disparaissent pour s'attaquer au squelette ou une autre carcasse dissimulée dans un coin d'ombre...

Malgré le gêne du bruit de la pluie, quelques croassements firent écho depuis l'extérieure, attirant l'oreille du crébain qui semblait hésiter à répondre, entre ouvrant son bec quelques instants avant de le refermer. Il semblait d'ailleurs gêner par l'appel de ceux de son espèce et battit un coup d'aile dans sa frustration tout en cherchant à se replacer.
Une de ses plumes l'abandonna, chutant lentement vers les enfants, détail qui n'échappa pas au volatile qui émit un sourd croassement plaintif.

La blague de Lorthon tourna vite cours… Car l’ambiance était assez lourde par ailleurs… et l’arrivée du Crebain n’arrangea rien… Le rire du jeune elfe pris rapidement fin… Mais comme l’oiseau fini par reprendre son vol, Lorthon se relâcha et répondit aux quelques questions qui lui avaient été posé :

- Nan… s’tait pô une insulte… zuste d’l’elfique… pour dire que c’cadavre l’est moche. ‘fin… Moi c’est Lorthon… Et vous ???

Un seul d’entre eux avait déjà répondu… L’elfe avait pu saisir les noms ou surnoms de certains d’entre eux… Mais beaucoup lui échappaient totalement…

Intrigué, le petit elfe retourna vers la tombe pour observer le grimoire… Il ne savait pas lire mais les dessins étaient déjà intéressants…

- V’faites quoi là dans s’te tombe ? Y’a l’aut’ zinzin de gardien qui fait ses rondes… pis z’lui avait préparé une surprise moi… Pis y’a quoi sur c’bouquin ? V’pouvez m’xpliquer ça s’youplait ? Allez…

La curiosité de Lorthon avait finalement eu raison de son inquiétude… Et certains des gosses comme ce Link avaient l’air sympathique… Pourquoi ne resterait-il pas avec eux ? Histoire d’avoir quelque chose a faire une fois qu’il aurais coincé un certain gardien dans une certaine tombe… Mais il avait peut-être tout intérêt à ne pas trop attendre ici… S’il ne voulait pas que l’autre balourd ne tombe dans son piège sans qu’il soit là pour en refermer la porte… Sans qu’il soit là pour fignoler les choses…

- S’peut v’zaider des fois que ?

L'atmosphère redevint lourde dans la nécropole aux fortes odeurs d'encens, lorsque Lothron, en terminant de sa présentation, rappela au bon souvenir du groupe que le gardien du cimetière pouvait faire son apparition à tout moment.

Marach sourit néanmoins lorsque Mikaïl le rêveur, comme il le surnommait amicalement, s'approchait lentement du noir volatile. Allait-il réussir à l'attraper ? Rien n'était moins sur ... Mais sait on jamais ...

Puis il s'était tourné vers le jeune elfe qui semblait au demeurant plutôt sympathique. Il proposait son aide et après tout, une tête supplémentaire pour démêler cette histoire de fou ne serais pas de trop ... Marach lui serra la main et s'empressa de faire les présentations :

- Ben ... Heu ... Moi z'm'appelle Marach, et lui c'est mon p'tit frère Barhin ... Pis là c'est Link et Nirnaeth les durs à cuire, pis aussi Makaïl le rêveur et la petite là, c'est Annaëlle, que le fossoyeur l'a attaqué même !!! Pis lui c'est Hirlon le courageux et la grande ici c'est Kalista ... C'est le cerveau de la bande ... C'est elle qu'elle à trouvée le parchemin dans la statuette, pis qu'elle a ouvert la dalle de nacre parce qu'elle a caressé la couronne qu'avait dessus ! Et sous la dalle ben y'avait le truc qu'on cherchait, un grimoire et dans c'te grimoire, ben y' des bien drôles de trucs de marquer ...

Le jeune garçon s'arrêta de parler et le silence se fît ... Il était temps de prendre des décisions et chacun réfléchissait à la suite à donner à tout ça ... La fatigue se lisait sur les visages et dehors, le jour ne tarderait plus à pointer son nez, ce qui impliquait le retour assuré du gardien du cimetière ... Et de ses chiens ... Marach proposa :

- Faudrait pas tarder à s'en aller d'ici ... J'sais pas vous mais moi ce cimetière, y me sort par les trous d'nez ! Faudrait voir à qui qui vient et à qui qui vient pas ... Y'a quelqu'un qui sait où s'qu'elle est c'te statue ? El l'puit? ... Et qui c'est celle là ... Male ... Melasta ...

Il jeta un oeil sur la page du grimoire restée ouverte :

- ... Maëlhavâsta ? Pfffffh tu parles de nom à rallonge et plus que bizarre !! C'est une femme ça non ?
Pis z'avez vu, une é- me-raude !! Croyez qu'c'est une vrai ? Parce qu'une émeraude hein ! C'est pas d'la p'tite breloque quand même ! ... Rendez compte si on trouve plein des pierres précieuses ? On s'ra riche !! P'tèt même que z' pourrais avoir mon cheval à moi ? Savez quoi ? Si zé mon cheval à moi ben z' l'appellerais Arzazâth !! Ben quoi ... C'est grâce à lui que z'suis bientôt riche non ?

Marach avait dit cela en s'éloignant du trou noir que constituait la tombe où reposait le corps d'Arzazâth. Il avait peur, il fallait l'avouer et il ne désirait rien tant que de quitter cette tombe et ce cimetière ...

Une fois sur le seuil il lança :

- On z'y va ?

Les enfants s'étaient décidés à sortir de la tombe emboîtant le pas de Marach qui ne voulait plus rester une minute de plus si près du cadavre ...

Un à un, ils avaient quittés la salle où l'encens continuait de diffuser son parfum entêtant pour se retrouver sur les marches à l'extérieur de la sépulture. C'est Kalista, tenant fermement le grimoire entre ses mains qui franchit la dernière la porte de fer.

Dès que la jeune fille eut posée le pied sur la première marche, ils purent entendre la lourde dalle de nacre se refermer lentement en émettant un bruit de frottement sinistre et apercevoir plusieurs rats s'échapper du trou noir où reposait Arzazâth. Ils passèrent entres les jambes des enfants en couinant avant de disparaitre dans la nuit laissant trainer derrière eux une odeur répugnante.

Puis les bruits s'élevèrent, des bruits étranges … On aurait dit une voix féminine … Des pleurs ? Des rires ? Des cris de joie où peut être des menaces ? Impossible de véritablement le déterminer …

Une peur panique s'empara de Marach qui, empoignant la main de son petit frère se mit à courir accompagné des plaintes lancinantes de la voix féminine.

Aux milieu des tombes, sur les chemins rocailleux emplis d'herbes folles, le jeune garçon courait à perdre haleine espérant que les autres le suive. Tout ce qu'il voulait, s'était échapper à cette voix lugubre, qu'elle cesse ses plaintes où peut être ses rires … Oui, de la moquerie, il y avait de la moquerie dans les cris …

Maintenant s'élevait comme une mélopée, la voix chantait dans une langue inconnue … Des mots étaient prononcés …

En jetant un coup d'oeil derrière son épaule, Marach put apercevoir non loin de lui d'autres enfants qui le suivait … Nirnaeth ? Hirlon ? Kalista ? Qui suivait ? Difficile à le dire de façon précise.

Marach se sentait comme prisonnier de la voix ! Elle le menait, elle semblait le guider à travers les longues allées du cimetière … Lorsqu'il décidait de changer de direction, il entendait des rires et des cris de satisfaction …
Mais à certains de ses choix de directions, la voix hurlait d'effroi, des cris si puissants que le jeune garçon était obligé de se boucher les oreilles. Le son était insupportable, l'obligeant à changer de direction jusqu'à ce qu'il retrouve à nouveau les rires et les mots qui sonnaient comme des encouragements ….

Lui, son petit frère et sans aucun doute les autres aussi n'avait d'autre choix que de suivre la direction dictée par cette horrible voix. Alors qu'ils cherchaient à s'en échapper, ils s'enfonçaient encore plus profondément dans le cimetière …

Soudain, au détour d'une sépulture particulièrement grande, Marach déboucha dans une sorte de petit parc. Il se fraya un chemin au milieu des arbres et des plantes avant de dépasser une petite fontaine … Après avoir effectué quelques mètres de plus, il stoppa d'un coup sa course effrénée et tomba à genou sur l'herbe en écarquillant les yeux …

Devant lui, une haute statue de pierre où s'entortillait du lierre … Le bras de la statue était tendue vers lui, la paume de la main en avant comme pour l'avertir d'un danger …

A côté de la statue, se trouvait un vieux puits ...

Le crébain quand à lui n'hésita pas un instant à abandonner son rôle de sentinelle pour s'attaquer à la nuée de rats. Reprenant conscience de son entourage immédiat une fois la vermine capturée, il émit un croassement lugubre qui aurait pu être compris comme une malédiction quand un des enfants voulu s'approcher de lui.
Il s'envola avec sa prise en dehors des lieux, à croire qu'il était lui aussi victime de l'aura troublante qui habitait cet endroit...
Nul n'aurait sut dire si son soudain départ était une bon ou mauvais présage... C'était, après tout, un volatile qu'on associait généralement aux forces du malin et sa disparition pourrait peut être aider les jeunes explorateurs... Au moins moralement...

[(ma)SUITE RP ICI]

Lorthon adressa un sourire radieux à March lorsque ce dernier l’accepta… Mais sous la déferlante de noms qui lui arrivèrent dessus, il se sentit rapidement submergé…

- Heu… Ze… v’men voudrez pô si j’me souvient pas d’tous vos eneth t’suite ? z’ai un peu du mal… Pis autant d’un seul coup…

Bien entendu, Lorthon n’avait pas réalisé qu’il avait utilisé le mot elfique pour "nom" dans ses paroles… De telles insertions étaient, pour lui, très courante car s’il était presque bilingue, il n’en restait pas moins un gosse des rues…

Le petit elfe écouta avec attention les quelques explications qu’il reçut de March… et essaya de comprendre de quoi il retournait…

Ils allaient sortir lorsque le grincement commença… Il avait quelque chose de désagréable… La voix qui venait avec était envoutante… mais Lorthon était bien incapable de comprendre pourquoi les autres semblaient aussi affectés… Il les suivit à l’extérieure… Souffla de soulagement lorsqu’ils tournèrent à Gauche évitant ainsi de tomber dans son piège et entreprit de suivre March…

Ils arrivèrent finalement à un endroit qui laissa Lorthon perplexe…



- Hum… Tu parlait bien d’une statue et d’un puits non ?

Cette voix... Quel calvaire! D'où venait-elle? Elle était si forte! Pourtant Mikhaïl savait qu'autour de lui, tout était silencieux et calme. Et si le garçon n'avait pas réellement paniqué jusque là —peut-être que si, quand même, avec les chiens, mais cela n'avait rien de comparable— il était maintenant incapable de se maîtriser. Il courait aveuglément à la suite de ses compagnons, les main sur ses tempes. Les tombes défilaient, il ne les voyaient pas. Il ne sentait pas le sol sous ses pieds, il n'entendait pas les plaintes des autres enfants. Il était seul, coupé du monde, incapable de lutter.

Faîtes que cela cesse! Faîtes taire ces cris! Quelle idée de hurler de la sorte après tout!

Des branches sans feuilles lacérèrent son visage. Il trébucha, s'écorcha les genoux sur une pierre. La douleur. Cette expédition nocturne tournait au cauchemar. Il allait se réveiller et courir jusque dans les bras de ses parents. Là il serait en sécurité. Il allait se réveiller, à tout moment. Maintenant!

Mais non. Il restait désespérément conscient de ce qui l'entourait. Rien ne se brouillait, tout était exaspérant de réalité. Le petit Rhûnien allait devior faire avec... Il se releva, prenant appui sur un mur. Il leva les yeux et faillit sursauter en constant que c'était une statue dont le visage le surplombait d'un bon mètre. Et derrière, un puits. Il était sur le point de faire remarquer que cela concordait étrangement avec ce qu'ils avaient lu, mais l'étrange nouveau venu le devança.

Mikhaïl s'avança et se pencha au-dessus du trou. Dans l'obscurité, il était impossible de dire s'il était profond d'un mètre ou de trente. Usant d'une ruse qu'il avait un jour lu dans un livre, il prit un pierre à ses pieds et la laissa tomber. Petit geste stupide mais révélateur : la nature du son et le temps qu'il mettrait à se produire permettrait de déterminer la profondeur approximative du puits, et s'il y avait encore de l'eau au fond.

Le garçon attendit.

Kalista devait être la plus âgée du groupe, et il y avait donc de fortes chances pour qu'on puisse la considérer comme la plus sage et la plus raisonnée du groupe. Pourtant, si sa raison lui disait qu'à l'écoute de cette voix grinçante ils devraient fuir en tous sens, en se bouchant les oreilles, mais non, il leur était impossible de fuir en tout sens. Ils fuyaient certes, mais la fille du capitaine Nogard était bien incapable de sortir de l'emprise de la voix plaintive. Vers quelle nouvelle atrappe, vers quel nouveau piège se rendaient-ils s'en même s'en rendre compte et sans pouvoir faire quelque chose.

Vers le puits. Marach, Lorthon Mikhaïl y étaient déjà. Et peu après Kalista, les autres arrivaient plus ou moins vite selon leurs forces et les efforts qu'ils avaient fait pour résister à la voix et sortir de son sillage. Tous étaient essouflés, et plus que paniqués. Mais au moins, cette fois-ci, ils étaient tous ensemble. Il n'y aurait pas de problème à chercher apès ceux s'étant perdus...

"Oui, en effet, cela parlait d'un puits..."

Elle essayait de se remémorer les écrits du grimoire ? Depuis maintes années il est asséché, mais au fond dans le noir il existe une porte. Pousse la pour entrer dans la belle nécropole et dérange les fidèles qui d'un seul oeil ne dorment.
Et d'après le son que venait de produire la pierre lâchée par le petit Rhûnien, il n'y avait bel et bien plus d'haut en dessous. Quant à la profondeur...

"Il ne va quand même pas falloir descendre là-dessous ? " s'écria Kalista. "On y arriverait jamais..."

#Kallista

Lorthon comprit avec étonnement que le puits était bel et bien vide… et ce qui d’après les autres était écrit dans le grimoire était vrais… Mais comment descendre ? Et surtout : comment remonter ? Descendre… rien de plus simple il suffisait de sauter et de prier pour survivre.

Le jeune elfe se rapprocha à son tour du puits et se lança à une expérience similaire à celle de Mikhaïl… A la différence prés que lui avait attaché son bout de bois à une ficelle… histoire de savoir vraiment à quel point c’était profond…

- Si c’est trop profond j’suis sur qu’on peut utiliser la corde d’l’autre lourdaud de gardien… l’en garde une derrière sa cabane… Pis elle est assez solide j’pense… En l’accrochant a s’te statue on risq’ra rien… Qu’es q’v’z’en dites ?

Pendant que Lorthon parlait ainsi, il laissait petit à petit filler sa ficelle avec son bout de bois… Il était confiant : s’il ne touchaient pas le fond il n’y avait aucune chance qu’ils puissent l’atteindre… Sa réserve avait pris un sacré coup à cause de son dernier piège particulièrement gourmand mais il devait encore en avoir une bonne vingtaine de mètres d’un seul tenant.

Le froid …

Marach grelottait et claquait des dents. Il tremblait de tout ses membres … Ce froid mordant et la peur qui l'étreignait. Il aurait voulu crier mais aucun son ne sortait de sa bouche qui restait désespérément fermée. Il sentait ses cheveux se hérisser sur sa tête chaque fois que ''quelque chose'' le frôlait … Et cette voix, cette mélopée lancinante qui n'en finissait plus, entrecoupée de cris effroyables …

Il lui semblait que sa vue se brouillait, il ne voyait plus que le halo verdâtre et le trou noir du puits …

Le puits, seul et unique échappatoire …

Ses mains étaient agrippées au rebord. Il clignait des yeux en regardant la silhouette de Lothron juste en face et ses mains qui s'affairaient à dérouler inlassablement une petite ficelle dans le trou noir…

La voix toujours plus forte … Un véritable supplice …

Il finit par réussir à crier, à hurler, mêlant sa propre petite voix aux plaintes qui l'enserraient de toute part.

Il n'y avait plus rien que le trou noir du puits … Autour n'était qu'un labyrinthe, un halo de brume dont les chemins obscurs étaient parcourus par l'horrible voix et les formes vaporeuses ...

Soudain, il cligna des yeux, remarquant un barreau rouillé enchâssé sur la paroi du puits …

Il hésita un instant puis plongea ses yeux dans ceux de Lothron comme pour lui indiquer qu'il n'en pouvait plus, qu'il ne pouvait faire autrement que de s'échapper de cet enfer …

Mu par l'angoisse, il enjamba le parapet et chercha à poser son pied sur le premier barreau …

Mais dans sa précipitation, il le manqua et ne dut son salut qu'à la main de Lothron dont il se saisit, lui évitant, au tout dernier moment de sombrer dans les ténèbres opaques … Il hurlait à l'adresse du petit elfe :

- Lâche pas Lo' !!! Lâche pas !!! Ze vé y arriver !!!

Clac ! Clac ! Clac ! de petits coups remontaient dans sa corde au fur et à mesure qu’il laissait descendre son bout de bois… La raison s’exposa rapidement à l’esprit de Lorthon : des barreaux descendaient au fond de ce puits… Il se rapprocha du bord pour voir si les barreaux étaient facilement accessibles… Mais alors qu’il cherchait à mieux voir où ils commençaient March passa la jambe au dessus du rebord et chercha à prendre pied sur le premier des barreau…

Le jeune humain ne dut sa survie qu’aux réflexes des deux enfants : leurs mains se trouvèrent in-extrémis…

Lorthon ne put émettre qu’un son étouffé en réponse aux appels de March… Emmètre n son plus complexe que "arg" allait bien au delà des capacités du jeune elfe au souffle coupé par le poids de l’humain…
Finalement ils réussirent en combinant leurs efforts à faire reprendre pied à March sur le premier barreau…

- Remonte Mar’ j’en peut pu...

Lorthon s’éloigna prudemment du puits et se laissa tomber… D’une voix faible il entama une petite comptine qu’Obbachan lui avait appris… Lui expliquant qu’elle donnait du cœur au ventre… Et vu l’ambiance générale… Ils en avaient bien besoin…

- Blanche-neige ! Blache-neige ! O claire dame !
O Reine d’au-delà des Mers Occidentales !
O Lumière pour nous qui errons ici
Parmi le monde des arbres entrelacés !

Gilthoniel ! O Elbereth !
Vifs sont tes yeux et claire ton haleine !
Blanche-neige ! Blache-neige ! Nous chantons pour toi
Dans une terre lointaine au-delà de la Mer.

O Etoiles qui dans l’Année sans soleil
Pas sa lumineuse main fûtes semées,
Dans les champs venteux maintenant brillante et claire
Nous voyons votre floraison d’argent essaimée !

O Elbereth ! Gilthoniel !
Nous nous souvenons encore, nous qui demeurons
Dans cette terre lointaine sous les arbres,
De la lumière stellaire sur les mers Occidentales.

La voix du jeune elfe avait peu à peu pris en assurance pendant qu’il chantait cet hymne à la belle Vala même s’il n’en saisissait pas le sens réel… Obbachan lui avait dit que cette comptine louait la dame qui avait mit les étoiles dans le ciel et cela suffisait à Lorthon qui adorait ces petites fleurs dans le ciel.

HRP//Pas besoin de préciser d'ou je tire ce poéme non ?//HRP

Hirlon entendait des bruits de chaînes accompagné par la voix d'une femme. Il sentit une sueur froide lui couler dans le dos. Il respira pensant que cela l'aiderai, cela ne fit qu'empirer les choses. L'aire lui amena une odeur de peur. Il sentit que son coeur allait défaillir s'il ne trouvait pas une sortie. Il pressa ses compagnons qui semblaient être attend du même mal que lui. Il suivit de prêt Marach.
Ce dernier les guida sans doute au hasard jusque dans un parc. Hirlon eut une mauvaise impression. Il déglutina à la vue de la statue la main lever comme pour dire halte ne venez pas. S'il avait put, il serait partit en courant, mais la présence de ses amis le rassurait, un peu...
Il y avait un puits, c'était le seul endroit d'ou se dégageait une impression de calme. Une pensé traversa son esprit: sauter dans ce puits pour échapper à cette voix, à ces bruits de chaîne, à ce malaise. Pourtant, il rejeta cette idée, elle était stupide.
Soudain, le désespoir tomba sur Hirlon qui avait réussit, jusqu'à maintenant, à garder sous clés sa peur, mais tout sortit.
Il s'effondra contre le muret du puits, ramenant ses genoux contre son corps espérant ainsi se tenir chaud et échapper à ces bruits d'horreur. Des larmes commencèrent à couler à gros flot contre ses joues. Il pensait à son père, mort depuis trop longtemps.
Il cria alors:

-Faut qu'on parte!

Ce cris déchira l'aire qui était plus ou moins calme, hormis les bruits bizarre, mais surtout il appesa le petit Hirlon qui demanda alors avec une petite voix:

-Vous entendez aussi les bruits, les voix?

Il se tut resserrant encore plus l'étreinte de ses bras autour de ses jambes. Il voulait être dans son lit ou à table en train de discuter avec sa mère de la fête du quartier ou demander s'il pouvait aller faire un tour à la place du marché pour pouvoir dépenser quelques piécettes.

Encore ces voix. Encore ces plaintes. Encore cette peur!

Les ombres apparurent, flottant à quelques centimètres du sol, moqueuses, provocatrices. Il n'y avait plus de place désormais pour se laisser aller à des réflexions pour Mikhaïl. Plus de rêveries. Rien que cette absurde réalité, cette horrible réalité. Rien que cette brume douée de vie. Rien que ces rires sans joie.

Reprends-toi Mikhaïl! Les fantômes n'existent pas!

Pourtant il les voit, il les sent autour de sa main quand il essaie de la chasser. Partir vite. Où? Là! dans le puits! Un des enfants a commencé à y descendre.

Vite! Suis-le!

C'était de la folie. Qui avait eu cette incroyablement stupide idée d'aller dans un cimetière à une telle heure? Qui était venu à cet endroit pour être piégé par ces maléfices? Et qui avait suivi comme un mouton pendant tout ce temps?

Mikhaïl, tu es un idiot!

Maintenant, le seul échappatoire était ce trou noir béant, obscur et inquiétant. Qu'allaient-ils trouver en-bas? Étaient-ils dans l'antichambre de l'Enfer? Allaient-ils côtoyer les morts au fond du puits? Non! Il ne fallait pas descendre, il fallait quitter ce lieu, retrouver un chemin vers la maison. Par où étaient-ils arrivés? Cette brume cachait tout, la statue avait disparu. Où étaient-ils? Toujours ces lamentations grinçantes. Le garçon voulut crier plus fort pour ne plus les entendre. pas un son ne sortit de sa bouche. Il restait désespérément muet. Étaient-ce ces chaînes hurlant une abominable mélodie de ferraille qui obstruaient sa bouche? Ces couinements métalliques, ces crissements à vous glacer les os...

A l'aide!

L'aide arriva sous la forme d'un chant. Il n'était que murmuré, mais résonnait aussi fort que s'il avait été chanté par un chœur entier dans l'esprit du garçonnet. Les ombres perdirent un peu de leur agressivité, les lamentations s'étaient sensiblement étouffées, comme calfeutrées. C'était fini? Ou seulement un répit? Quoi qu'il en soit, il fallait en profiter.

Bouge!

Le souffle court, les yeux piquants de toute la sueur qui y avait coulé, Mikhaïl se précipita vers le puits. Il y avait quelqu'un, devant lui, qu'il vit à peine et bouscula pour enjamber le muret de pierre. Il sentit le premier barreau sous son pied gauche, mais pas le second. Ou plutôt seulement l'espace d'un instant.

Il tomba. Longtemps? Il ne le savait pas. Lorsqu'il reprit ses esprits, il était pendu à une des barres de fer qu'il tenait à deux mains. Les pieds dans le vide. Incapable de bouger.

Les enfants étaient bloqués aux abords du puits. Bloqués par la voix, bloqués par la brume étrange, bloqués par la terreur …

Marach, irrésistiblement attiré par le trou noir du puits avait enjambé le muret espérant mettre le pied sur le premier échelon rouillé mais dans sa précipitation, l'avait manqué et sans l'intervention de Lothron, il serait certainement tombé dans les ténèbres ...
Heureusement pour lui, après quelques instants, son pied posa sur la petite barre de fer soulageant ainsi le bras du petit elfe qui, malgré tout sa force et son courage, n'allait plus tarder à lâcher sous le poids de son camarade …

Marach se redressa contre la paroi et s'accrocha au bord, le pied bien positionné sur l'échelon. Il était lui aussi à bout de souffle et tout transpirant mais il était sauvé … Pour l'instant …

- Ayè, Lolo !!! Ayè ze tombe plus !!! Suis accroché … Z'te remercie !!

Il jeta un coup d'oeil vers le bas, vers le noir profond …

- Z'y vois rien là dedans ! Zuste, y'a comme une échelle qui descend … Ze … Ze vé y aller … Hors de question que ze remonte chez les fantômes! Ze resterais là dedans aussi longtemps qu'il le faudra !! Dis à mon frère de suivre ! donne z'y un coup de main ste plait Lolo ..

Dans son trou, Marach entendait les pleurs d'Hirlon … Le pauvre était toujours soumis aux rires et au chant démoniaque de la voix.
Il entama lentement sa descente mais après quelques instants, il entendit des pieds racler la paroi, avant que deux souliers n'apparaissent juste devant ses yeux, le bout de l'un d'eux lui griffant la joue au passage ...
- Aïe !

Marach cru reconnaître les chaussures de Mikahïl, Mais dans le noir qui se faisait plus intense à fur et à mesure de la descente, rien n'était moins sûr … En tout cas, ce qui était certain, c'est que plus il s'enfonçait, moins il ressentait la pression que la voix exerçait sur son esprit. Il souffla sur ses doigts endolori avant de demander :

- Mika ? C'est toi Mika ?? …

Sa petite voix se répercuta sur la paroi lui donnant une sonorité bizarre …

Puis, un chant vint trouver son cauchemar éveiller. Il leva ses yeux qui étaient jusqu'à maintenant tourné vers le sol essayant d'oublier le brume. Il vit cette brume verdâtre, pourtant il n'eut pas peur comme avant. Ce chant lui avait redonné un semblant de courage. Il hésita un bref instant avant de déplier ses deux jambes et de se remettre debout. Il ne cessait de se répéter dans sa tête: Il n'y a pas de brume, pas de voix, pas de grincement.

Cela porta ses fruits car il osa passer la tête au-dessus de l'entrée du puits, il regarda et ne vit pas grand chose à par du noir. Il fut tenté de se remettre assit contre le puits, mais il ne le fit pas, peut-être à cause de le peur de rester seul...
Il posa sa main sur la pierre froide, puis il se hissa sur le rebord du puits. Il resta quelques secondes là en équilibre, et voulant posé son pied sur le premier échelon, il faillit tomber, mais sa main gauche attrapa l'arête extérieure du trou empêchant alors la chute.
Il commença alors la descendante qui lui parut longue. Main après main et pied après pied il s'enfonça dans le noir. Bientôt les cris, les grincements, la brume fut comme un lointain cauchemar. Il sourit alors pour la première fois depuis le début de l'expédition. Il entendit la voix de Marach demander si c'était Mika. Hirlon ne répondit rien, sachant que Mika était passé juste avant lui. Il continua à descendre espérant que le sol arriverait bientôt car ses bras le faisait souffrir atrocement....

Un pied de Hirlon s'appuya soudain sur quelque chose de mou qui avait tout à voir avec une main. Peut-être même deux.

Mikhaïl n'avait toujours pas bougé, incapable du moindre geste. Lorsque les deux souliers de son compère lui écrasèrent les doigts, sa bouche s'ouvrit pour crier, mais seul un son gutturale en sortit. La surprise le ramena néanmoins à la réalité et il ramena ses pieds contre la paroi pour retrouver l'appui rassurant des barreaux rouillés. Puis il dégagea ses mains, et à l'instar de Marach, souffla vigoureusement sur ses doigts rougis.

La question résonna à nouveau dans sa tête. C'est toi Mika? Bien sûr que c'était lui. C'était lui dans cette carcasse tremblante. C'était lui qui avait vu les fantômes et entendu les voix. Et c'était lui qui en aurait pleuré s'il en avait trouvé la force. Comment pouvait-il rester si calme, celui en-dessous? N'avait-il pas ressenti les mêmes choses que le petit Rhûnien? Ce dernier déglutit difficilement, puis répondit dans un souffle :

...

Rien. Pas un mot. Pas un son. Le garçonnet fit à nouveau une tentative, en vain. Que se passait-il? Les démons étaient toujours devant ses yeux et les grincements dans son esprit. Et les chaînes entre ses lèvres.

Il était incapable de parler!