Premières expériences

A cet endroit le sable disparaissait au profit d'une plaque de roche terreuse plus dure, légèrement craquelée.
Novor s'était légèrement écarté de son itinéraire pour venir observer cette plaine de plus près.
Elle était cernée de part et d'autre de falaises rocailleuses, si bien que Novor ne plus le vent qui quelques instants aupravant lui fouettait encore le visage. Seul le soleil était toujours présent, aussi étouffant.

- " C'est parfait."

Novor attacha Eliza à un versant rocailleux de l'endroit qui avait peut-être été un lac il y a bien longtemps et marcha sur plusieurs dizaines de mètres vers son centre, n'emportant qu'un gros livre et un poignard.

Il planta légèrement le poignard dans le sol et marcha encore quelques mètres.
Il ouvrit le livre sur une page où avaient été glissés quelques feuillets, visiblement des traductions.
Chassant tout le reste de son esprit il prononca le plus clairement possible:

- " Na Zdorovié Soudhavolstvio "

L'écho lui revint, il fronça les sourcils, ça n'avait pas fonctionné.
Il répéta une seconde fois:

- " Na Zdorovié Soudhavolstvio ! "

Le poignard tomba à plat.

- " Epoustouflant" se dit Novor d'un ton amer.

Son sort ne marchait visiblement pas, et le hasard faisant bien les choses à voulu illustrer celà de façon comique. Non, il l'avait juste mal planté voilà tout.

Un sentiment nauséux le prit aux ventre et il se résolut d'arrêter ses expériences. Il était peut-être plus fatigué qu'il ne le pensait. Il feuilleta sans s'en rendre compte les pages plus arrières du manuscrit.
Mis à part quelques passages, les choses ne faisaient visiblement qu'empirer au fil du livre pour le pauvre fou qui avait écrit celà.

Son envie de vomir s'intensifia et en un soubresaut il fut plié en deux, les genoux à terrre, entrain de vomir.
son estomac n'eut que trop peu à faire sortir. Il se releva, sa tête tournait.

Il referma le livre et se dirigea en titubant vers sa jument. Il saisit sa gourde et s'affala contre un rocher. Il se reposa de longues minutes durant lesquelles des pensées très sombres et floues vinrent l'accabler encore plus.

Après un petit quart d'heure il semblait revenir brusquement à lui, le nuage de ses pensées se dissipa et son ventre se dénoua.

Il marcha lentement vers le poignard toujours là où il avait été planté, en reprenant son souffle.

Lorsqu'il voulut s'en saisir Novor se rendit compte que la paume avait été profondément lacérée, alors que la lame était parsemée d'entailles et de coups.