Au service de la Flèche Noire

Baradur avait fait mander Erco Skaline, son nouveau chevalier dans l'Ordre, dans la grande salle du château, à midi précise, le lendemain de la cérémonie. A ses côtés se trouvait Seodoc, mais ce fut le Comte en personne qui parla lorsque l'homme attendu arriva.

"Chevalier, une première mission vous attend. Comme vous l'imaginez, l'Ordre de la Flèche Noire a beaucoup à faire ces temps-ci, aussi ai-je besoin de vos services immédiatement, bien que vous n'ayez intégré nos rangs qu'aujourd'hui même. Vous serez, pour les raisons que je viens d'énoncer, accompagné d'un seul de vos camarades, pas plus, et ce sera Rhor."

Ce dernier se tenait un peu plus loin, dans un coin sombre de la pièce, et, aux mots du Comte, il se rapprocha des autres.

"Voilà en quoi consistera votre tâche, reprit Baradur. Vous devrez vous rendre chez les Béornides du Val pour y porter un message de paix et d'entraide. Car j'ai appris dernièrement que l'ancien Comte avait forcé leur péage et fait coulé le sang dans les rangs de Bsam, leur chef. Aussi, exposez-lui la situation présente: dites-lui que la ville a changé de main, que celui qui a commandité ces méfaits contre eux n'est plus, fournissez tous les détails de la révolte s'il en demande, sauf en ce qui concerne la trahison des Elfes de Mirkwood."

La mission ne s'annonçait pas facile: après être arrivé de l'autre côté de la forêt, il faudrait encore faire comprendre aux redoutables Béornides qu'ils n'étaient pour rien dans les violence commises contre eux.

"Dites-lui que les nouvelles autorités d'Esgaroth souhaitent réparer ce qui a été fait. Aussi, je crois qu'il y a un moyen: le Carrock est apparemment sous occupations Gobeline depuis quelques temps. Aider nos alliés à le reprendre serait la preuve de notre bonne volonté envers eux, à défaut de retrouver ledit assassin pour qu'il soit jugé. C'était un des capitaines du Comte, du nom d'Aenobarbus, mais nous n'avons, et cela se comprend, plus aucune trace de lui depuis le changement de régime. Des questions?"

#Baradur #Erco #Sirion

Dès son retour de chez les Pohnnes, un garçon de la quinzaine vint le mander au nom du nouveau Comte. Erco fit un signe de la tête et renvoya le page à ses occupations journalière. Le Chevalier partit d'un bon pas à travers les couloirs du château, à présent calme et serein. Les murs étaient riches en tableaux et en couleurs diverses. C'était agréable de marcher. En chemin, il croisa quelques personnes de l'intendance. Il parvint enfin devant la porte de la salle de conseil. Il toqua puis entra. Baradur et Seodoc étaient les seuls personnages visible. Le Comte alla directement à l'essentiel: la mission qu'il allait lui confier avec Rhor.

Après avoir écouté les instructions sur cette premier mission sous le signe de la Flèche Noir, le rohirim se rendit compte que ça n'allait pas être facile, surtout en pensant avec qui ils allaient devoir négocier et trouver un arrangement de paix. Il demanda après quelques instants de réflexion:

-Je suppose que nous irions avec le moindre d'arme possible...

En réalité ce n'était pas une question, mais plus une affirmation logique pour une telle mission. Il resta de nouveau muet, puis conclu:

-Je n'ai aucune question, Rhor, tu en as peut-être?

Hrp dsl poste fait à la va vite. hrp

Le Comte acquiesça d'un signe de tête ferme et résolu:

"Il serait sage, en effet, de vous rendre là-bas avec le moins d'armes possible, ou, si vous en prévoyez quelques-unes pour l'éventuel combat qui vous attend au Carrock, de bien les mettre en évidence et de les poser à terre dès que vous vous trouverez en vue de leurs demeures. Ils ont dû battre en retraite à l'orée de la Forêt Noire depuis les récentes incursions Gobelines, et seront très méfiants, et même hostiles, envers ceux qui disposeraient d'armes et les tiendraient cachées. Ce sont des gens très méfiants!"

A présent l'essentiel était dit, et, Rhor n'ayant pas davantage de question en tête que son futur compagnon d'aventure, Baradur dit le mot de la fin:

"Tous deux soyez prudents, et n'intervenez pas dans les affaires des Béornides s'ils se montrent réticents, et ce même si c'est pour leur venir en aide. Et si vous êtes mêlés à une manœuvre de reprise du Carrock, conseillez seulement, proposez vos services, mais ne commandez en aucun cas. Montrez-vous humbles, c'est le plus grand conseil que je peux vous donnez, et que la chance vous accompagne!"

Ils partirent donc du château, se dirigèrent vers les écuries et montèrent leur cheval respectif, puis, sortant de la ville par l'Ouest, ils virent les sombres bois de Mirkwood leur barrer la route.

"D'après ce qu'on m'a raconté des récents évènements, je crois qu'il n'est guère sage de pénétrer dans le royaume sylvestre. La route la plus courte, mais la plus dangereuse, consiste à contourner la forêt par le Nord. L'autre est un peu plus sûre - quoique en ces temps troublés rien ne soit certain - mais occasionne un détour deux fois plus important. Mais! Attendez..."

Rhor croyait avoir vu une ombre, comme un cheval noir et un cavalier de même ton voler comme le vent au sommet d'un colline, un peu au nord de leur position, mais, à présent que cette drôle de vision avait disparu, il se demanda si ce n'était pas un tour joué par son esprit.

"Non, rien, ce n'était rien..." répondit-il aux interrogations d'Erco Skaline.

Une fois les questions posées, les deux chevaliers sortirent de la salle et descendirent jusque dans les écuries ou chacun prépara son cheval pour le voyage qui les attendait. Erco laissa sa lance et l'épée gagnée ans le nord. Il garda par contre son équipement habituel, à un point prêt, il accrocha son carquois, avec son arc, à sa selle. Puis, il rejoignit Rhor à la sortie des écuries. Le rohirrim lança:

-Et c'est repartit!

Puis, ils talonnèrent leur destrier qui partirent au galo9t à travers Esgaroth. Les habittants se poussèrent en les voyant arriver. Dans leur course, Erco crût apercevoir le jeune fils d'Alorn, mais l'instant d'après, il ne vit plus rien. Il en conclut qu'il avait du rêver.

Lorsqu'ils arrivèrent en vue de la forêt Mirkwood, Rhor proposa deux itinéraires, dont Erco exposa sa préférence pour le premier:

-A mon avis plus vite nous seront arriver, mieux sa sera, de plus comme tu l'as dit en ces temps nul chemin n'est sûr...Donc je serais pour contourné la forêt par le nord...

Son compagnon se tût puis laissa échapper un "Mais attendez", puis un "non, rien, ce n'était rien". Insinctivement, le chevalier de la Flèche Noire regarda dans autour de lui, mais ne vit rien. Il dit riant à moité:

-Les combats ne sont jamais très bon pour le cerveau...Allons, ça doit être mon renard, Arka, je ne le voit plus...

Un léger sourire apparut sur le visage de Rhor lorsque le chevalier Skaline lui parla de son renard. Cet animal sauvage était, il est vrai, assez peu répandu comme compagnon, surtout pour un guerrier... Mais ce n'était point pour cela qu'il souriait: lui avait cru voir un cavalier, et Erco le rassurait en disant que c'était un renard! Un gros renard alors, ou bien les yeux de Rhor étaient de bois. Mais il n'en dit pas plus pour l'instant, n'ayant aucune certitude.

"Allons donc au nord!" dit-il.

Les deux acolytes tirèrent sur les rennes de façon à se diriger vers le septentrion, puisqu'il en était à présent convenu ainsi. Ces terres étaient assez mornes et plates, bien que l'herbe y fut assez verte. La présence de la forêt sur leur gauche n'arrangeait rien à cette impression de vigilance à l'affut: ils se sentaient tout petits dans les vastes terres sauvages, surtout Rhor qui avait rarement quitté sa confortable ville ces derniers temps.

Le soleil déclinait lentement dans le ciel, mais ils ne s'en soucièrent pas et chevauchèrent en ligne à peu près rectiligne. Ce ne fut que lorsque le Mont Solitaire d'Erebor se détacha, sombre et noir, sur le soleil couchant à leur droite, que les deux chevaliers de l'Ordre pensèrent à la question du repos et de camp: devant eux, dans le lointain, ils apercevaient des montagnes grises. Ils ne pouvaient atteindre la lisière Nord de Mirkwood aujourd'hui, aussi s'arrêtèrent-ils près d'un petit arbre rabougris et solitaire, dans une petite combe à l'abri du vent aigre.

Malgré la présence de la forêt, toute proche, Rhor, assez habile pour allumer les feux, fit bientôt jaillir de petites flammes qui embrasèrent du bois mort en crépitant. Hommes et chevaux - et animaux de compagnie - vinrent s'y blottir contre. Rhor et Erco mangèrent un peu de leurs victuailles de voyage, tout en parlant à voix basse du voyage qu'ils auraient à accomplir, et de leur mission, mais aussi des récents évènements d'Esgaroth et de la vie dans la ville avant la venue des rebelles. Erco devait être instruit sur tout ce qui touchait à la cité lacustre, maintenant qu'il en servait les intérêts.

Soudain, alors que Rhor expliquait le fonctionnement du commerce fluvial et des échanges de marchandise par bateau, une branche craqua à quelque distance d'eux, bien qu'ils ne pussent rien discerner dans l'obscurité. Arka partit dans cette direction. Ce ne pouvait être qu'un bruit insignifiant, mais le guerrier de l'ordre n'en était pas assuré. Ayant un curieux pressentiment, il se tut et attendit, jetant des regards scrutateurs dans la nuit.

Alors un cri retentit comme un déchirement dans le silence de la nuit. Une voix qui disait quelques à Erco, mais il ne parvenait pas à mettre un visage dessus. Mais il était sûr d'une chose Arka avait trouvé l'auteur du craquement et ce ne devait pas être un guerrier très aguerris pour crier face à un renard roux.
Le Chevalier de l'ordre se leva, Amdir en main, et s'élança dans la direction du cri. Il lâcha à Rhor:

-Surveille les chevaux et le feu, je reviens...

Il n'eut pas fait une dizaine de mètre qu'il trouva son fidèle compagnon à quatre patte face à un garçon de la quinzaine, épée en main et baluchon de l'autre acculé contre un arbre. Il murmurait des paroles de courage. Arka ne faisait que grogner, mais camper sur ses pattes arrières, il pouvait bondir à tout moment toutes crocs dehors...
Le rohirrim reconnut dés le premier coup d'oeil cette épée, et sût très vite qui était son porteur: Alarthor, le fils d'Alorn. Il rengaina sa lame et alla s'accroupir vers son renard et lui murmura quelque chose à l'oreille tout en lui caressant rapidement le dos. L'animal s'éloigna d'un pas joyeux et rejoignit Rhor.
Alors Erco demanda d'une voix légèrement énervé à Alarthor:

-Tu fais quoi ici en pleine nuit? Tu devrais être avec ta mère! Elle sait ou tu te trouve j'espère?

Mais pour ça, le chevalier ne se faisait aucune illusion, le garçon avait du fuguer de chez lui en volant l'épée de son défunt père.
Alarthor baissa la tête comme un voleur s'étant fait prendre la main dans le sac. Il bredouilla:

-Je voulais vous rejoindre....Ma mère ne m'aurait jamais laisser partir, mais je lui ai laissé un mot...Mon père voulait que j'apprennes à me battre, mais....mais....il est mort avant.... Et j'ai pensé à vous...Vous semblez fort et puissant... S'il-vous-plaît...

Erco regarda le jeune homme qui lui faisait face, d'un côté il voudrait accepter sans attendre, mais d'un autre il ne voulait pas embarquer un gamin dans une mission si incertaine. Il finit par répondre:

-Si tu savais ce que j'ai dût endurer pour être ce que je suis, tu préférerai être faible et trouillard...mais soit, c'est ton choix et tu m'as l'aire déterminé, mais j'accepte qu'à une seul condition que tu m'obéisses au doigt et à l'oeil, même si je te dis de m laisser derrière. jure!

Après qu'Alarthor aie juré, le rohirrim invita son nouveau compagnon à le suivre. Ils regagnèrent le camps ou Rhor attendait leur retour avec impatience. Erco expliqua à Rhor toute l'histoire et finit par lui demander si ça le dérangeait que ce jeune homme soit de l'aventure. Il ajouta comme argument: pour tuer du gobelin, une épée en plus est toujours utile.

Rhor sourit. Il avait tout d'abord porté la main à la garde de son épée lorsque le renard avait réagi aux bruits, puis avait franchement tiré l'épée à l'apparition de l'homme encapuchonné de noir. Mais, à présent, la lame avait regagné tranquillement son fourreau: il n'y avait pas d'ennemi à abattre pour l'instant, juste un adolescent et un ami. Le chevalier regarda Erco...

"Finalement, ce n'était pas juste votre renard!" dit-il...

Puis, se retournant vers les deux autres, il les accueillit chaleureusement:

"Pour sûr, le camp est assez grand pour deux personnes de plus, et il est vrai que vos armes pourront être utiles contre les Gobelins, où tout autre ennemi! Mais - et il se tourna vers le jeune homme - dis-moi, je ne crois pas te connaître, encore que ton visage ne me soit pas totalement étranger. Je me présent: Rhor de la Garde, mais si tu es d'Esgaroth comme je le présume, tu dois déjà le savoir, non?"

Rhor n'attendait guère de réponse, à part le nom du nouveau venu. En vérité, cela lui était égal que ce dernier connaisse ou pas son nom et sa fonction... Rhor était de nature humble, et peu lui importait la renommée. De plus, il avait d'autres questions à poser, mais pas à la même personne...

"Eh bien, mercenaire Sirion, je dois dire que je suis pour le moins surpris de vous voir ici. A vrai dire, ce titre vous définie mal si vous souhaitez nous aider sans contrepartie. D'habitude, les mercenaires sont intéressés par l'argent et l'or, même si leurs actions peuvent être louables, je pense aux Masques. Mais se battre gratuitement pour une cause correspondrait plus à un chevalier qu'à un mercenaire. Moi qui vous croyais partis pour de bon... Votre nom est déjà tenu en bonne estime dans notre ville, mais si vous continuez à nous aider, vous y serez loué! Quoi qu'il en soit, je suis heureux d'accomplir la suite du voyage en votre compagnie!"

#Rhor

Alarthor allait répondre, mais Rhor continua de parle ret par politesse, le jeune homme préféra attendre avant de répondre. Lorsque le silence se fit, il déclina son nom:

-Oui, bien sûr que je connais votre nom....Vous faites partie de l'ordre de la Flèche Noir....Je me nomme Alarthor....

Il se tut ne sachant quoi dire en plus. Erco fit un signe de la tête à Sirion le salua. ce mercenaire était assez unique. Combattre sans rien demander était étrange. S'il ne le connaissait pas, il aurait dit que c'était un coup fourré. Il sortit sa gourde te but une gorgé. Il la tendit aux autres membres du groupe. Puis annonça avec un large sourire:

-Si on mangeait? Pour discuter, c'est toujours mieux!

Il joignit le geste à la parole et sortit de quoi assouvir la faim qui le tenaillait. Il déposa devant lui un pain emballé autour d'un tissu. Il y avait avec des tranches de jambons.

Durant quelques instants, Sirion attarda son regard sombre sur le visage du jeune garçon, sa manière d'être et son sourire lui rappelait son jeune frère Lirion. Il se souvenait de leurs disputes, de leurs jeux dans le pré entourant la forge de leur père adoptif : Ronhar.

S'arrachant de ses douleureux souvenirs de joie, le Fantôme s'approcha du feu de camp et s'accroupissant dans sa direction, il le raviva avec quelques branches trouvées ça-et-là. Il se décida ensuite à répondre à Rhor :

"C'est vrai qu'en ce moment je me surprends moi-même, dit-il en souriant, mais je suis loin d'être un Chevalier comme vous ou Skaline. L'obéïssance n'a jamais été dans mes attributions, je n'obéïs qu'à mon instinct et là, il me dit de venir avec vous, peut-être aurez-vous besoin de moi, qui sait ?"

Sirion se saisit d'une miche de pain et l'avala d'une traite et s'apprêtant à ouvrir une outre d'eau fraîche, il continua :

"Si mon sens de l'orientation ne me joue pas de mauvais tour, il me semble que nous nous dirigeons vers les Monts Brumeux. Quelle est votre destination ? La Moria ? L'Eriador ? ou bien le Carrock car j'ai remarqué que vous ne portiez presque pas d'armes hormis le minimum vital. Me trompé-je ?"

Le mercenaire, en attendant des réponses à ses questions, but quelques gorgées pour étancher sa soif ainsi que pour humidifier sa bouche sèche.

Erco avala plusieurs gorgé d'eau pour soulage sa soif qu'il avait trainé avec lui depuis plusieurs heures. Il faut dire que les voyages à cheval soulevait pas mal de poussière, on en respire donc une quantité plus ou moins élevé selon notre place dans la colonne. Erco sourit au parole de Sirion, avant de les commenter:

-Sirion, il y a deux jours j'étais comme vous et malgré tout on m'appelait quand même chevalier. Je n'avais nul allégeance, je suivait la guerre comme n'importe quel mercenaire...

Il soupira, puis enchaîna:

-Mais il est certes vrais que je ne demandais rien contre mes services d'arme.
Je dois dire que vous êtes observateur...Nous ne portons guère d'arme car nous nous rendons bien à Carrock, pour annoncer que le Conte est tombé et renouer nos liens avec eux...Il semble que l'ancien dirigeant de la ville aie quelque peu forcer le passage...

Il regarda Rhor pour savoir s'il pouvait en dire plu. Celui-ci acquiesça, alors le chevalier de l'ordre et continua:

-Et nous allons proposer notre aide pour chasser les gobelins de leur terres. C'est pour cette raison que toute épée en plus nous sera utile. On espère que cet acte prouvera notre bonne fois et renouera des liens d'amitié entre nous...