L'aurore embrasait le ciel de ses flammes roses. Nées de l'air frais du matin, quelques gouttes de rosée perlaient sur l'armure de Daren, ardente de mille miroirs précieux qui gouttaient sur la robe beige de son destrier. Nârwel admirait le pays des Rohirrims avec mélancolie. C'était une région clé des Terres du Millieu, et tout au long de ses nombreux voyages, le Rohan avait toujours été une terre sereine et accueillante. Il est vrai que les routes était bien gardée. Et hormis le passage de l'Armée du Sud il y a quelques années, il n'avait jamais eu à manier Gilmilroth sur les terres d'Eorl le Jeune.
Daren arrivait déjà au bas de la colline, d'un murmure Nârwel fit avancer Rhéod, fils de Ërol. Il avait la même robe jaïs de son père, et semble t-il le même humour. Nârwel l'aimait déjà. Se résigner à ne plus monter Ërol n'avait pas été dur en Ithilien, où il y avait très peu à faire. Mais son vieux compagnon de route n'aurait jamais put se lancer de nouveau à l'aventure.
Rhéod et Nârwel rejoignirent Daren et sa monture, les deux animaux marchaient d'un pas rapide et décidé. Ils seraient à Edoras le lendemain, avant la nuit, si les Valars le veulent.
Nârwel farfouilla sous son manteau de voyage, qu'il avait récupéré dans les armoires du Service. Il avait été étonné de voir que Gilgamesh avait pratiquement tout conservé tel quel. Mais il fut forcé de constater, que fermer le dernier bouton relèverait du suicide. Soit, ce voyage lui ferait perdre quelques kilos qu'il se promit de reprendre une fois rentrer en Ithilien. De sa poche il sortit une pipe usée et aux couleurs tout aussi délabrées. La pipe de son père, à croire quelle allait avec l'épée. Il la fourra avec une herbe à pipe de Dol Amroth. Il tira une longue bouffée, puis se tourna vers Daren.
"Rien ne vaut celle des Hobbits!"Daren ne fit que sourire. Il était évidant que les deux hommes n'avaient pas que de belles idées en tête. Mais le fait est que Nârwel, d'une quinzaine d'année l'ainée du jeune Lieutenant, vivait mieux les événements récents.
"Daren. Il faut que tu cloisonne ton esprit. Tu ne fait qu'encaisser depuis que Riven est mort..."Nârwel choisit ses mots avec précaution.
"C'était un ami de longue date. Ne croit pas que sa perte ne signifie rien pour moi. Maïrwen a recueillit mes larmes. Tu n'a pas à être tel un roc devant moi."L'Agent de l'Arbre Blanc tira de nouveau sur sa pipe. Et décida de changer de sujet.
"Je pense que Gilgamesh à raisons. Les Ombres jouent un jeu trop dangereux pour être sincère. Peut importe ce que dira leur chef. Cette série de meurtre est bien trop suspecte."--------------
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C'était il y a de cela 6 jours, le jour de son retour à Minas Tirith. La vie ne lui laissait aucun répit. Un homme de Gilgalmesh les avait avertis d'une vague meurtrière, emportant deux gradés de la milice de la cité. Suspicieux, Gilgamesh envoya Nârwel et son compagnon jeter un coup d'oeil à ce dernier carnage.
C'était une ruelle étroite, mais à ciel ouvert, quelques buissons grimpaient sur les maisons, et une vingtaine de mètre plus loin l'on pouvait se trouver face à face avec le roc de la montagne. Les corps avaient déjà été emportés.
Mais les deux hommes n'en n'eurent nul besoin. Le dessin rougeâtre qui couvrait encore les pavés leur parla plus que le témoignage effrayé de quelques gardes. Fidèle à une tradition de Rôdeur, Nârwel s'agenouilla et laissa sa mains frôler fugacement le sol, remarquant et distinguant les différentes tâche de sang.
D'un geste de la main il désigna le coin de la ruelle où avait surgit les deux miliciens, pensant poursuivre un bandit. Ils s'étaient fait cueillir en beauté.
"Là, deux impacts. Le premier à surgit. Deux carreaux, un dans le ventre, l'autre à la gorge." dit-il en désignant deux éclaboussures sensiblement identiques.
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Sortant de son souvenir, Nârwel se tourna de nouveau vers Daren tout en rallumant sa pipe qu'il avait laissé s'éteindre.
"Comment est-ce que tu as retrouver le troisième carreaux? Je n'en avait jamais vu de pareil auparavant."