Dargolad..

La route fut longue , très longue après les forêts . Entre les Hêtres , les pins et les chataigners , la puissance d'Alawèna se taisait peu à peu . Se tapissant au fond de sa chair , se laissant couler au long de son sang , et se meurtris au coeur de son coeur . Maintes fois , elle voulut retourner à la citée Blanche, abandonnant la froideur et la terreur de cette forêt , mais jamais ses pieds ne changérent de direction .
Voyant la lumière se rapprocher d'entre les arbres , elle reprit son arc , et continua sa route .
Elle sentit le soleil se lever à l'Est , c'était déjà l'aube , Elle ne se souvenais plus du jour de son départ . Un petit vent chaud souffla dans ses longs cheveux sombres . Elle se sentait enfin respirer , d'un long souffle unique , celui d'après la marche profonde , de l'éternel effort , et de la recherche d'une autre forme de souffrance . Ses armes devinrent plus légères , ses jambes moins lourdes , ses pieds plus rapide et sa détermination bien plus forte encore .

La lumière grandissait , toujours plus forte et plus claire de pas en pas et de souffle en souffle , toujours plus chantante au loin et toujours plus alléchante . Mais plus la brave Elfe s'avançait , plus une odeur putride se faisait sentir . L'Iris de ses yeux puent enfin apercevoir le débouché de cette forêt sans fin ...

Pauvre petit être… Pauvre petit être qui s’aventurait en ces lieux maudits… Après tout… Les marais portaient bien leur nom… Et le soleil n’annonçait pas que les choses iraient en s’améliorant pour l’elfe qui s’y avançait… Mais plus que les spectres, plus que la nature… Les hommes sont dangereux. Vivant plus que mort… Rien n’est pire qu’un être vivant. Rien n’est plus dangereux que ceux qui ont abandonné la voix de la lumière… Rien n’est pire que l’être vivant qui vit pour la mort… Pour dispenser mort et souffrance autour de lui… Sans autre raison que la satisfaction personnelle… Sans autre raison que le plaisir qu’il en retire…

La nature n’est pas mauvaise. Elle est sévère, elle est terrible, elle ignore la pitié… Mais jamais elle ne sera… Mauvaise… Pas si nul ne l’a corrompue… Pour être mauvais il faut être doué de conscience… Seule l’intelligence peut être porteuse du mal… Et en ces lieux… Le mal habitait toute chose… Le mal avait imprégné même ce qui n’aurait pas du le contenir… Et ceux qui souhaitaient le dispenser se trouvaient a leur aise…

Malheureusement pour Alawèna ceux qui aimaient dispenser le mal autour d’eux se trouvaient non loin… Comme le confirmaient sans aucun doute les rires gras qui résonnaient derrière elle… Et pour couronner le tout… Elle avait été repérée… Et ils étaient, a en juger le bouquant qu’ils produisaient nombreux… Trop nombreux…

Tout passa très vite . Le sol calme se mit à trembler , et le silence d'or se fit rompre par d'odieux cris de guerre .

* J'aurais peut-être mieux fait de rester dans cette forêt pourri finalement *

Les cris se rapprochaient . Combien était-il au juste ? La belle elfe commença à se concentrer et empoigna son épée pour combattre le mal qui semblait se ruer vers elle .

Se fut rapide , plus que rapide . La horde d'Humain rongés par le mal et la haine la prire par surprise . Il l'encercla , elle ne put les dénombrés tant ils étaient nombreux . Ils avaient l'envie de se battre , l'envie de mourir sûrement plus qu'autre chose , on pouvait lire clairement sur leur visage qu'ils ne craignaient rien , ni la mort , ni la douleur , et encore moin la torture ... Ils étaient nés pour mourir...

Alawèna donna les premiers coups , elle était doter d'une chance inouïe de ne pas avoir succomber tout de suite . A plus de 100 contre une seul , quel que soit le courage qu'elle puisse avoir , il ni avait peu de chance pour ainsi dire , aucune de finir en vie . Mais l'elfe ne renonça pas , et décapita plus de tête que jamais , et plus de membres que jamais , sa soif de vengeance était maintenant monté haut , très haut , bien plus haut que le mal qui ne cessait de l'attaquer . Une fléches partie et s'engouffra sur son épaule gauche qui déversa un sang casi-noir , une autre la frappa violamment sur la cuisse droite , elle arracha celle-ci et l'enfonça droit dans l'oeil du prisonnier de haine qui se trouvait devant elle . Alawèna senti ces membres s'alourdir et ses genoux tombés au sol .
En essayant de se relever , elle se dit :

* J'aurais vraiment peut-être mieux fait de rester dans cette forêt pourri finalement *

Ils n’étaient pas si nombreux… Une simple vingtaine… Mais a vingt contre un… Les choses sont vite réglées… Surtout si on prenait en compte le fait que nos brigands ne comptaient pas parmi les derniers des imbéciles… Et qu’une partie d’entre eux étaient pourvus d’arcs… Ces armes pouvant s’avérer utiles par moment… Tout particulièrement lorsqu’il fallait combattre une elfe enragée refusant de sen rendre… Et sachant se battre.

Dans le cas présent ils eurent tôt fait de choisir l’option "flèches" en voyant comment se débattait leur future captive… Comme souvent dans ses conditions la malheureuse ne mit pas longtemps a rendre les armes… Des mains plus ou moins pudiques vinrent la saisir sans l’ombre d’une hésitation… Elle allait devoir les suivre… De force plutôt que de gré…

- Bon ma jolie… Tu vas courir avec les autres.

Sans ménagement elle fut enchainée et intégrée a une fille d’individus qui avaient visiblement connu le même sort qu’elle… Un instant plus tard la morsure du fouet lui annonça qu’il fallait se mettre en marche…
Devant et derrière elle d’autres malheureux se mirent en marche sous les injectives de leur tortionnaires…

Les chaînes étaient serrées , très très serrées . Elles brûlaient la peau de la miséreuse Elfes , qui était contraint de devoir marcher comme les autres sans pouvoir se rebeller . Il lui avait , bien entendu , priver de son Arc , et de son épée . Elle était quasiment sans armes , à part un minuscule couteau , cacher dans sa paire de botte . Elle ne pouvait rien faire pour se sortir de cette situation .

Autour d'elle , des Elfes , des Hommes , tous avaient l'air effrayés . Autrefois sûrement de courageux guerriers , mais aujourd'hui des prisonniers . On pouvait lire dans leurs yeux que ce n'était pas le premier jour de marche forcée qu'ils subissaient . Elle essaya de parler , mais peut importe de langage qu'elle utiliserait , personne ne pourrait la comprendre , il y avait trop de bruit qui se dégageait des Mauvais Hommes . Pas seulement des paroles grossières , mais des rires , et parfois des cris effrayants . Ils étaient une petite dizaine pris entre les filets de ces monstres , tous avaient l'air exténué , mais personne n'osait rien dire , une pression bien trop lourde entourait la chaîne des prisonniers .

Le soleil rayonnait pourtant , et vu sa nouvelle position , cela faisait bientôt trois heures qu'Alèwana et les autres courraient . Soudain , une elfe en tête de file tomba . Le cortège se stoppa , un Homme vînt donner des coups pour que celle-ci réagisse . Il fit un signe à un archer de s'approcher

- Tue la .

On entendit un armement de flèche , puis un effroyable cris . Les Hommes coupa avec une hache les chaînes du cadavre .

- On continue , et plus vite que ça si vous ne voulez pas retrouver votre petite copine .

Le fouet retenti , et la course continua de plus belle .

Ils avaient du se séparer de l’une de leurs proies… Mais au moins, dans ces conditions, les autres se montraient-elles plus coopératives… Et ils allaient en avoir besoin. Traverser le marais des morts n’était finalement pas une idée indigne d’intérêt… Ils allaient gagner beaucoup de temps… Sans doute échapper a la garde qui devait inévitablement les courser… Et ils avaient fait une nouvelle prise de qualité supérieure…

A présent le soleil descendait dans le ciel… La marche forcée ne faisait pourtant pas mine de prendre fin… Ce n’est que lorsque le ciel devint incandescent, enflammé par les feux solaires, qu’un dernier coup de fouet ordonna la halte a la chainée de prisonnier… Ils se trouvaient en plein cœur des marais, sur une petite île… Les bandits dressèrent rapidement leur camp, laissant leurs prises en plan… Seul deux étaient restés a leurs côtés pour les surveiller et enflammer leurs peau a l’aide des longues lanières de cuir qu’ils portaient a leur hanche a chaque fois que l’occasion se présentait…

Finalement on vint s’occuper d’eux…

- Ligotez les par deux. Comme d’hab…

Le travail fut rapidement effectué. Les uns après les autres, les prisonnier furent ligotés puis on libérait leur cou des chaines qui les emprisonnaient… Ceci fait ils étaient liés par couples… Ils se retrouvaient donc deux a deux et tellement serrés qu’il était impossible d’espérer se défaire de ses liens… Par ailleurs coordonner ses mouvements avec son compagnon d’infortune était bien plus malaisé que de le faire seul… Tout était clairement étudié pour réduire les chances de leurs victime de se libérer…

C’est ainsi qu’Alawèna se retrouva ligotée dos a une jeune humaine…

Être ligotée n'arrangeais vraiment pas les choses ... Déjà qu'elles étaient compliquées ... Alawéna sentais que la jeune humaine était très fragile et peu habile . Elle demanda sans aucun tact comme à ses habitudes :

- comment t'appelle tu , et d'où vient tu ? Depuis quand es-tu là ?

Un humain furieux se retourna et enfonça son poing dur sur la joue de l'elfe qui tomba à terre en entrainant avec elle le poids de l'humaine .

- Interdit de parler ! Seulement marcher !

Elles essayèrent toutes deux de se relever, mais liées par le dos, c'était presque mission impossible . Elles finirent par compenser leurs masses , et se retrouvèrent debout . L'humaine tourna sa petite tête et l'approcha de l'oreille d'Alawèna en murmurant .

- Je suis Aryane , je viens d'un petit village du Royan , ces monstres me détienne captive moi et le forgeron du village depuis prêt de 15 nuits , la 16éme aujourd'hui . Et vous qui êtes-vous ?

Alawèna attendit quelques secondes pour ne pas attirer l'attention sur elles .

- Alawèna , peux importe d'où je viens , mais je peux te dire où je n'irais pas , jusqu'aux montagnes qui dessinent l'horizon ... celles du Mordor , celles dont on ne peut en faire une description puisque personne n'y est entré et ressortit ...



Les pas des deux femmes étaient à présent presque coordonnées , ils s'enfonçaient profondément dans une terre boueuse , hétérogène et qui sentait la sueur . Elles étaient le dernier groupe . Devant elle un couple d'empoté qui tombait toutes les minutes , et derrière trois mauvais hommes fermant ainsi cette marche forcée . Alawèna avait beau réfléchir , elle ne trouvait pour l'instant aucune solution pour fuir , pour elle et sa nouvelle protégée . Les liens étaient bien trop serrés , et les gardes trop forts et trop nombreux . Sans armes , et sans forces , elle ne pouvait plus rien faire . La nuit remplissait intégralement le marais à présent . Elle sentit un poids beaucoup plus lourd sur son dos , sans faire aucun commentaire elle continua à marcher , à marcher pour deux . Les montagnes du Mordor se rapprochèrent lentement . Elles étaient encore très loin , mais sûrement que le lendemain , elles le seraient moins ...

* Pourquoi diable nous font-ils passer par là ... *

Ruine… Désolation… Voilà ce que représentait le paysage qui les entouraient… Mais dans ce que les malheureux prisonniers allaient devoir subir… C’était bien là le moindre des maux… Oui… Mais ils n’en savaient encore rien. Le silence s’était installé dans les rangs… Ou plutôt il avait été installé a coups de fouet tant et si bien que les questions qui avaient été posées restaient sans réponses…

Les bandits avaient entreprit d’allumer un feu… Non pas seulement près de leurs tentes mais aussi là ou les captifs avaient été laissés… Tout d’abord une flamme timide jaillit, hésitante dans l’humidité ambiante… Mais bientôt sa douce chaleur entreprit de caresser les malheureux courbatus par une difficile journée…

Une grâce ? Ce feu a la nuit tombante ? Non… Ces illusions n’allaient pas durer… Pas alors que les habitants ailés du lieu venaient tous, attirés par la lumière et l’odeur du sang perlant le long des blessures causées par le fouet mordant…

Mais ce n’était pas tout : une petite poule d’eau fut mise a rôtir au dessus du feu… Puis tous les gardes disparurent. Tout du moins tous les gardes bipèdes… La présence de chiens si elle avait pu échapper a leur attention (ces derniers aillant gambadé en tête de cortège en compagnie des éclaireurs) leur promettait une délicieuse nuit…

- Bonne nuit ! Si vous voulez manger… Vous n’avez qu’a vous servir !!!

Le problème était que la dernière interjection lancée par un garde avant de partir n’était pas simplement lancée aux humains (et elfes)… Elle l’était aussi aux deux chiens visiblement affamés… mais inaptes a tirer hors du feu la viande a l’odeur succulente…