Erestor l'intriguant

La nouvelle qui venait de lui être transmit était dramatique et horrifiante. Il crut tout d’abort à une mauvaise blague, mais devant la mine grave du messager, il dut bien se rendre à l’évidence : Le Compte de Viffort était bel et bien mort….Elle remontait à quelques heures. Des mesures devaient être prise, l’on ne peut se passer bien longtemps d’un conseiller du Roy aussi important que lui. Son aide était énorme dans tout ce qui était administratif….Mais avant tout, il ne fallait pas se laisser aller, et trouver un remplaçant très vite, mais surtout ne pas agir dans la précipitation. Ces temps étaient déjà assez sombre comme ça sans en rajouter.
Le Sous-intendant se chargea d’envoyer deux experts pour en savoir plus sur les causes de la mort du Compte. En attendant, il ne ferait rien, il devait réfléchir à un successeur.
Le Sous-intendant avait reçut depuis une heure le rapport des enquêteurs et des experts. Il n’était pas bon, vraiment mauvais. Il le relut plusieurs fois pour être sûr de tout avoir saisit. Puis il alla demander le Seigneur Erestor, un des collègues du défunt Viffort. Cet imminent personnage était le seul dont il avait réellement confiance et dont il savait qu’il agirait avec objectivité et rigueur.
Pendant que le valet courrait quérir le conseiller du Roy, le sous-intendant ne bougea pas de son bureau, les idées vagues. Que se passait-il ? Il lui fallait de réponse, en plus de cela on venait de lui annoncer le retour de Radamanthe blessé. Rien n’allait plus.
La porte s’ouvrit, et le nom Erestor fut dit bien fort. Le sous-intendant releva la tête et commença :

-Bonsoir Seigneur Erestor….Votre loyauté envers le Gondor n’est plus à prouver. Vous savez sans doute que votre fier collègue, le Compte Viffort, est décédé dernièrement….Sa mort m’a fortement attristé….Vous devez vous demander pourquoi donc son enterrement ne s’est pas encore fait. C’est malheureusement à cause de divers éléments des experts et enquêteurs ont écris dans leurs rapports….Il semblerait que cette mort soit suspecte….Et donc demande une enquête d’un homme juste….Vous serrez cet homme…..Voici les rapports, vous pourrez les emporter….Vous avez carte blanche pour élucider cet mort, ….ou meurtre (dit-il sombrement en se levant.)

-Vous êtes chargé de cette affaire car, premièrement, vous connaissez très bien la victime, et donc serrez le plus apte à y voir plus clair….Et aussi car ce même jour, un homme de bonne lignée, Martin Delfer a disparu. Vous devez le connaître, son mariage avec la fille de Darten est programmé pour bientôt, on ne parle que de ça…Et bien, il se trouve que d’après mes informations, il était avec Viffort durant la soirée de sa mort….Il est un témoin essentiel….Je vous somme de le chercher activement, le père de la fiancée commence à se faire embêtant….Vous me comprenez ?....Les rapports sont là, si vous avez des questions, faites….

Le sous-intendant attendit des réactions d’Erestor. Il avait certes parlé avec un langage franc, mais il voulait régler cela dans les plus brefs délais.... La mort d’un conseiller du Roy n’était pas à prendre à la légère, comme toute mort du reste….

Hrp Erestor, je te laisse poster ici, et après l'intrigue/enquête commencera Hrp

Peu importe ce que pouvaient dire les rumeurs et les baronnets sans importance quelconque, la vie au Palais était agitée. Avant même que la lueur d’Anor ne se soit posée sur la haute flèche de la Tour d’Echtelion et que Minas Tirith ne s’éveille, avant même que les halles n’ouvrent leurs portes et que les marchandises y soient stockées, le Palais était actif. Si le Roi dormait, le reste de la Cour vivait. Le Chancelier, toujours prêt réglait quelques affaires avec le Chambellan, tandis que les Ministres consultaient des dizaines de parchemins avant d’en écrire d’autres, le Conseiller du Roy quant à lui veillait à ce que toutes les nouvelles lui soient parvenues et inspectait la Garde, tandis que les Ambassadeurs traitaient avec ce que le Palais comptait de hautes personnalités. Toutefois, dans le tumulte de cette constante agitation, un homme se distinguait, le pas plus pressé que celui des autres, le visage grave, serré et sévère, comme empreint d’une colère sans limites et d’un chagrin énormément profond. Il allait parmi les offices répandant la triste nouvelle dont il semblait être le porteur. Le poing serré il regagna ses appartements, et envoya un messager dans le bureau du Conseiller du Roy. Erestor semblait préoccupé par quelques problèmes, dérisoires sans doute. Son office était une véritable bibliothèque. Les murs avaient laissés leur place aux étagères, des dizaines et des dizaines de manuscrits et de codex étant entassés dans ces dernières. La pièce était vaste, et cette impression était accentuée par sa hauteur, et par les vitraux immenses qui faisaient pénétrer la lumière en un arc en ciel de couleurs allant du cobalt à l’écarlate. Son bureau quant à lui, de bois noble façonné était situé au centre de la pièce, sous des piles de parchemins poussiéreux. Erestor quant à lui était en train d’apposer son sceau sur différents documents, un calice d’argent à la main droite. Autour de lui se pressaient différents secrétaires de bas rangs, messagers apeurés, et quelques Ambassadeurs venus des contrées du Sud, attendant avec leur suite, observant la scène qui se déroulait sous leurs yeux. Erestor signait, scellait, écoutait, réprimandait, conseillait, ordonnait et malgré cela il trouvait le temps pour chercher le parchemin qu’il souhaitait et prier les Ambassadeurs d’attendre. Néanmoins, lorsque un autre messager vint, portant une missive de la part du Sous-Intendant, Erestor stoppa toute activité. La récente mort du Comte de Viffort était une tragédie pour toute la Cour et il semblait que le Sous Intendant souhaitait l’aide du Marquis. Reposant sa coupe de vin sur son bureau, il finit de régler les quelques affaires administratives qui lui étaient imposées et éconduisit les Ambassadeurs à l’extérieur. Ayant juste le temps de revêtir une longue veste de satin rougeoyant, il se dirigea en vitesse vers les Offices du Sous Intendant. Une fois arrivé, il ne prit point le temps de s’asseoir que déjà la situation lui était exposée. Assis dans son fauteuil, l’Intendant avait la voix sombre, le regard noir, et cet homme qui il y a quelques heures apparaissait pressé et en colère était devenu aussi obscur que le Vide. Alors le Marquis répondit :

« Je suis flatté Monsieur que vous me considériez comme fidèle et loyal, alors que d’autres me pensent vil et égoïste. Il est vrai que mon dévouement envers le Roi est à l’égal de ma dévotion envers les Valar. Notre Roy reste héritier d’Elessar et ainsi héritier de Tar-Minyatur. Sans doute sans ses ancêtres n’aurions nous pu être ici en ce jour. Mais passons, nous savons tout deux de quelle haute lignée est issu Son Altesse. Il est vrai que la mort de Viffort m’a attristée, comme toute la Cour d’ailleurs, bien que je doive admettre que ce ne fut point une nouvelle choquante. Ces derniers temps il semblait…préoccupé, comme guettant quelque chose, une heure, une date, prisonnier de sa propre peur. Il restait cloîtré tard dans mon Office, à me parler, travaillant conjointement avec moi jusque dans les heures les plus profondes de la nuit. Souvent le retrouvais-je endormi sur ses manuscrits. J’ai d’ailleurs remarqué qu’il avait troqué sa fine dague contre un glaive, qu’il tente de cacher sous ses étoffes. En cela je ne suis point étonné de savoir ses obsèques retardées. Si vous me le permettez, je vérifierais ces rapports, la corruption est présente même ici à Minas Tirith, nul ne peut rien y faire, ni le Roy, pas même les Valar. L’Homme a toujours cette volonté d’acquérir plus, quelque en soit le prix. Marquant une pause, il reprit alors, Flatté suis-je encore. Monsieur, vous m’élevez au rang de Nàmo en m’appelant Juste. Enfin, si telle est votre décision, je la respecte. Je ferais en mon possible pour tenter de résoudre cette macabre affaire. »

Se taisant, Erestor ordonna à un page d’amener quelques coupes de vin. Le Marquis était habitué aux douceurs de la Cour et le vin était une des choses qu’il appréciait tant. Rares étaient les fois où Erestor était aperçu dans ses Offices sans un calice à la main. Sans doute était ce pour mieux se concentrer, ou juste car il aimait le goût sucré du vin, plus que celui de l’eau de la ville, qui était d’une médiocre qualité.
Sans même demander l’avis au Sous Intendant, il quitta la pièce, l’emmenant de force avec lui. Il marchait vite, tandis que parlait encore celui qu’on nommait affectivement Isilion, l’Enfant d’Isil. Erestor allait d’un pas pressé, le talon de ses chausses claquant contre le marbre. Tous s’écartaient sur son passage et les pages avaient du mal à suivre son rythme afin de lui donner la coupe de vin qu’il attendait tant. L’Intendant semblait craindre que le bruit qu’Erestor faisait ne réveillât le Roi, bien que l’aube soit passée depuis long moment. Alors, une fois qu’Isilion eut finit de parler, le Marquis stoppa sa marche soudainement, puis se tournant sèchement vers le Sous Intendant, dit :

« Martin Delfer..Ce nom ne m’est pas inconnu en effet. Il me semble me souvenir de Viffort parlant à son propos, je ne sais plus à quelle occasion. La chose est que ce mariage semble faire bien trop de bruit parmi les faubourgs et bas quartiers de la Cité, un homme de haute lignée, une fiancée de lignage tout aussi élevé, la dot doit être grande suppose. Il ne faut pas blâmer un homme d’avoir volé une bourse lorsque l’on la lui offre presque. Les bandits ne sont pas nombreux mais les mercenaires malheureusement le sont et sont prêts à tout pour avoir quelques sous de plus. Volez le fiancé et vous aurez la dot. Mais peu importe, les raisons peuvent être multiples. La chose est que je crains que cette affaire n’attire trop de vautours, faites en sorte de les guider vers une autre piste. Quant à moi, je ne souhaite rien savoir, les rapports sont là, la scène du crime aussi. Je n’ai plus qu’à inspecter. Ah Viffort ! Je n’arrive tout de même pas à croire qu’on ait pu lui en vouloir au point de le tuer. Et si ? C’est trop tôt pour assumer telle chose mais, se pourrait il qu’il ai lui-même mis fin à ses jours pour ne pas subir quelques souffrances inutiles ? Quelques épreuves ? Ou simplement par peur ? Ceci est quelque peu troublant, mais qu’importe. Faites dire à tous les Offices que je serais absent, et de grâce, occupez vous de ces ambassadeurs, je ne peux plus supporter de les voir tournoyer autour de moi comme s’ils dansaient, avec leurs mines décomposées, en attente de quelconque attention. Occupez vous d’eux, l’Intendance est faite pour cela, je conseille et protège le Roi, je ne reçois pas ceux qui veulent son admiration ! »

Alors, jetant sa coupe au page à sa droite, qui se pressa de la remplir à nouveau, il inspecta les rapports et se hâta dans la demeure de Viffort, grande et impressionnante bâtisse aux ornements multiples et massifs, deux tours octogonales à chaque extrémité de la façade, ornée de vitraux à croisillons, petits et sombres, dont les arches étaient grisâtres. Cette bâtisse avait vécue de nombreux âges, sans doute était elle là lors de la création de Gondor, les statues, jadis aussi blanches que l’argent, étaient désormais noires comme la nuit, certaines des têtes étant brisées, certains des membres fêlés. Autrefois le reflet de la splendeur d’un grand Seigneur, elle était dès lors le miroir brisé d’un âge de gloire. Là Viffort avait trouvé la mort, et là irait Erestor…

Le sous-intendant connaissait Erestor depuis fort longtemps. Il devait être entré au service du Roy en même temps, mais avec le temps les choses changeaient. Heureusement dans la plupart des cas. Quoiqu'il en soit, même si ce n'était pas sa première rencontre avec le Marquis de Nendor, il était toujours impressionné par la prestance de ce dernier. Toujours le regard haut, et à regarder de haut les gens, sans pour autant passer pour prétentieux. C'était là un don rare pour un noble de pur souche comme on dit. La plupart le font avec, presque, grossièreté, sans aucun panache. Parler avec un homme tel qu'Erestor était toujours un plaisir de part ses tournures de phrases élégante, ou par ses gestes. Sa voix douce, mais ferme donnait d'emblée à la discutions une certaine gravité. A côté de cet homme, le sous-intendant se sentait impuissant, même s'il refusait de se l'avouer. Il dit alors, essayant d'imiter le Comte De Sybrondìl.

-Il n'y a nul flatterie en mes paroles, elles sont juste, vous mentir me serait impossible. C'est certes vrais, que le défunt Comte Viffort m'a parus bien préoccupé, étourdi....Dans la lune. J'avais, avant d'apprendre sa mort précoce, conclu à un sur chargement de travaille....Malheureusement j'avais faux....

Le sous-intendant prit quelques mètres de retard d'ou son soudain silence. Il rattrapa Erestor après une rapide accélération. De ce faite, il se mit à plaindre sincèrement le valet du Conseiller du Roy. Il devait courir sans cesse derrière son maître qu'on pourrait qualifié d'hyperactif. Se remettant à son niveau, il reprit la parole après avoir inspiré un grand coup:

-N'aillez nul peur pour ces ambassadeurs, ces vautours, mais même eux sont indispensable à notre société. C'est un tout. Mais ne vous inquiétez pas, l'on ne m'a pas nommé à ce poste pour rien, détourner les rapaces ne m'est pas difficile....Et c'est un art, j'ose appelé ça ainsi, ou j'ai un certain talant.

D'un geste de la main, il demanda un valet qui accourut. Il lui demanda d'amener le noble cheval d'Erestor. Le valet partit aussi vite qu'il put et le sous-intendant reprit:

-Je vais vous laisser à votre enquête, le temps nous est compté....Plus vite ce sera finit, plus vite je serais calmé et serein, comme bon nombre de gens ici. On n'aime pas parler de mort, sa rend tout de suite les discutions tristes et obscur....Que les Valars guident vos pas cher Erestor....

Et le sous-intendant regarda le Marquis de Nendor partir, ses talons claquant sur le sol de façon régulière. Il agita la tête de droite à gauche plusieurs fois, avant de repartir vers son bureau. Il lui fallait occuper les ambassadeurs et prévenir qu'Erestor ne serait pas disponible dans les temps qui vont venir.