Entraînement, partie 2
Le maître d'armes avait eu raison; la seconde épreuve allait être vraiment plus rude que la précédente. Le terrain, la distance, les exercices. Tout. Tout allait être beaucoup plus ardu. L'incertitude commençait déjà à se sentir dans les traits faciaux des 36 hommes, pourtant tout ne faisait que commencer. Malgré le léger manque de confiance percevable, les ''guerriers'' étaient prêts, sans aucun doute.
Bon, ça allait commencer. L'instructeur les fit adopter la ligne traditionnelle et rapidement c'est ce qu'ils firent, un après l'autre au pas de course. Contrairement à leur première expérience d'entraînement, les jeunes hommes semblaient beaucoup disciplinés cette fois-ci, c'était leur regard droit et presque impénétrable qui le révélait.
L'endroit ou ils se trouvaient rassurait Isilo. Les lieux ressemblaient au fief de Lime-Claire, mis à part qu'il n'y avait pas le grand saule. Le seigneur se sentait donc en terrain plus familier qu'à Fondcombe, ça le mettait beaucoup plus à l'aise. Les hautes herbes, la forêt en bordure...
'' Nous allons à présent travailler les formations plus avancées. Pour cela, j'aurai besoin de tout votre discipline. Vous devrez suivre mes ordres, sans jamais flancher, sans jamais rompre le pas. Nous allons diriger vers la forêt. Là-bas, vous serez tous confrontés au rituel traditionnel Noldo d'entraînement militaire.''--- Sous houppier des grands arbres ---
La forêt. Pour certain un terrain familier, pour d'autres, le néant. Pour certains, un refuge, pour d'autres, une aventure. Mais au moment même et pour tout le monde l'orée du bois qui se dressait devant eux était un périple mystérieux et terrifiant.
Soudain, une odeur nauséabonde commença à remplir l'air, c,était une sorte de fétidité animale. Ça empestait le chien mouillée. Les hommes, surpris, cessèrent le pas, à l'attente d'une réponse de quelqu'un. Naturellement, ce quelqu'un s'avéra être le maître d'arme.
'' Combien d'entre vous connaissent la fable du Sanglier d'Everholt? '' dit-il de sa voix sec.
Seuls les hommes les plus instruits répondirent, naturellement.
'' Vous allez tous bientôt être confrontés à la dernière épreuve de votre cheminement militaire. Nous nous sommes finalement rendus au repère de la progéniture d'une créature sanguinaire et sans pitié. Vous devrez vous montrez des plus disciplinés et suivre mes ordres à la lettre. Il n'y a à présent plus place à l'initiative. Quand j'aurai fini mes instructions, vous trouverez une cachette, ou vous attendrez jusqu'à mon signal. À ce moment, vous tirez toutes les flèches de votre carquois. Ceci n'est pas une option, c'est une obligation!''Aussi dit, aussitôt fait, les archers déguerpirent avec un pas nerveux et inquiet. Certains trouvèrent une planque plus en altitude, tandis que d'autres trouvèrent cachette sous des tapis de lichen épais. Nul n'osait sortir. Ils attendaient maintenant le signal de l'instructeur au regard impassible.
Soudain, sortit tout droit des entrailles de la forêt sombre, le groin de la créature surgit du feuillage, arborant de scintillantes défenses ensanglantées. La bête devait mesurer environ un mètre et demi au garrot et surpassait largement le poids normal d'un sanglier familier. C'était une affreuse erreur de la nature, la progéniture du mal.
Tout à coup, une nuée de flèche ardentes s'abattirent sur la chose, ne semblant pas trop la gêner. Puis, le monstre chargea vers un des guerriers qui semblait avoir révéler malheureusement sa position. Alors, comme par miracle, la créature ralentit la course et tomba sur le sol dans un lourd bruit de collision. La chose avait beau gémir et hurler de douleur, elle ne pouvait plus rien faire. C'était finit.
Isilo, suite au signe de main de l'expert, s'avança vers l'animal avec dédain. Il dégaina de son fourreau son épée chérie: Isilnna. Scintillante, la lame de couleur gris pourpré s'abattit sur la tête de la créature, scindant son crâne, l'achevant de la sorte. Isilo et ses hommes avaient réussit. Leur fierté était indescriptible.
...
De retour à Fondcombe, le seigneur Elfe fut récompensé, comme du, par une petite bourse. En plus, le maître de la milice avait fait intégrer dix nouveaux soldats Noldor dans le bataillon de Lime-Claire. Satisfaits et surtout bien trop fatigués, la troupe revint chez eux en héros. Les 36 hommes étaient à présent beaucoup plus fort, courageux et formaient un groupe militaire des plus solide et fiable. Ils étaient frères d'armes à présent. Par contre, De-La-Lune savait très bien que lui et ses confrères devraient retourner à Imladris bientôt, afin de prêter main forte lors de la guerre. Chaque chose a son prix.
