Fendor se réveilla de bonne heure. Les rayons du soleil perçaient déjà à travers les contours des rideaux tirés. Le garçon se leva lentement et écarta les pans de tissus, laissant désormais entrer la lumière dans la pièce. Il jeta un regard sur le deuxième lit, vide comme à l’accoutumé, le drap et les couvertures pliés. Fendor vivait depuis cinq ans avec son oncle. Il était arrivé peu avant la mort de son premier tuteur. Ceorl avait été emporté par la maladie. Si son oncle n’avait pas été là, il ne savait pas si lui serait encore là aujourd’hui. Fendor préférait ne plus y penser.
Une porte claqua.
Fendor sortit de la chambre pour voir qui était entré. Un grand homme blond portant une légère armure de cuir, une cape verte et une épée à la ceinture déposait un sac à l’entrée.
-Oncle Eoseld ! s’écria le garçon tandis qu’il courrait saluer le Rohirrim.
-Bonjour, mon garçon. Content de voir que tu es déjà levé. Tu as préparé tes affaires ?
-Pas encore, mon oncle. J’y vais de ce pas.
-Laisse, je m’en charge. Va plutôt te laver, demanda Eoseld.
Fendor abandonna Eoseld et retourna dans la chambre. Il se dévêtit complètement et prit la bassine d’eau posée sur la seule commode de la pièce. Il se lava rapidement de la tête aux pieds à l’aide d’un chiffon, puis il se sécha et se rhabilla. Il plia les couvertures de son lit à la manière de celles de son oncle, mais le résultat n’était pas très convaincant. Il les laissa telles quelles et rejoignit Eoseld dans la pièce voisine.
À peine franchit-il la porte qu’il reçut dans les bras son sac à dos. Son oncle était visiblement pressé, leurs deux sacoches étaient déjà prêtes. Eoseld avait revêtit sa cotte de mailles sous son armure de cuir. Son heaume, son bouclier et sa lance étaient posés près de la porte. Il alla chercher le sac abandonné contre le mur depuis son retour et revint voir le jeune garçon. Il en sortit une petite cape verte à capuche qu’il attacha autour du cou du garçon. Puis il retira une ceinture en cuir et enfin... une dague dans son fourreau. Fendor sourit en voyant l’arme, il n’avait encore jamais eu le droit d’en toucher une. Eoseld attacha l’arme à la ceinture avant d’accrocher celle-ci autour du garçon.
-La cape remplacera ton ancienne, annonça Eoseld, elle était trop vieille et celle-ci dispose d’une capuche. Ton arme est une dague courte. Là où nous allons, ta vie pourrait être menacée, et j’y tiens à ta vie alors n’hésite pas à te servir de ton arme si tu es en danger. Mais mon garçon, je tiens à te prévenir, tu ne dois en aucun cas attaquer qui que ce soit avec, quand bien même ce serait pour me protéger. Ta vie est plus précieuse que la mienne, que celle de n’importe qui, bien plus, énonça-t-il le plus sérieusement du monde, regardant Fendor dans les yeux. Promet-le moi ! intima Eoseld.
-Pr... promis... céda Fendor.
Eoseld prit son sac et poussa Fendor vers la sortie. Ils ne reviendraient plus jamais ici. Fendor allait tourner la page des dix premières années de sa vie. Mais il était heureux, il allait partir à l’aventure, et quel garçon de son âge n’en rêvait pas ?...
#Fendor #Eoseld