Quand on cherche on trouve.

Une pâle clarté illuminait la belle Mithlond, en ce frais matin d'un jour qui s'annonçait couvert. Les murmures des vagues frappant le port, l'éclaboussant de leur blanche écume, couvraient le doux frottement des robes contre les pavés gris. Une petite troupe de grands et beaux êtres s'avançaient à travers la cité elfique. Leurs pas légers ne laissaient aucune trace, et l'on pourrait croire qu'ils flottaient au dessus du sol, tant leur marche était gracieuse et aérienne. Ils se dirigeaient vers une des plus belles demeures de la ville, située à l'extrême pointe d'une jetée qui s'avançait dans les flots de la grande Mer.

C'était là la résidence de Vonrowë, Maître temporaire des Havres, mais surtout le plus grand sage Elfe encore présent en Terres du Milieu. Les Elfes de Fondcombe arrivaient enfin au bout de leur chemin, et ils allaient sans doute pouvoir obtenir la réponse qu'ils espéraient tant et qui sauverait la situation dans leur lointaine contrée.

Nul ne pouvait s'empêcher de s'extasier à la vue de la somptueuse battisse qui se dressait à présent devant eux. Des colonnades finement ciselées, des statues sculptées par les plus grands artistes elfiques, des dorures d'une beauté à couper le souffle, telle était la résidence du sage. Tout était merveilleusement ouvragé et disposé, et de façon tout à fait... parfaite. Ni trop extravagant, ni trop simple, montrant ainsi le raffinement du maître des lieux.

Le guide qui les avait amenés jusque là s'inclina et se retira, les laissant seuls devant la grande porte, aussi belle que chaque élément de la maison.

Elarinya s'adressa à ceux qui l'avaient accompagnée jusqu'ici.

"Très bien, nous avons trouvé le Sage que nous cherchions. D'après les descriptions que nous en avons eu, de par le Capitaine des Havres ou les dirigeants de Fondcombe, il s'agit là d'un des membres les plus éminents qui aient jamais foulé la Terre du Milieu. Il conviendra donc de lui montrer le plus grand respect, je suis sûre que vous le comprenez. C'est un être dont l'esprit surpasse notre imagination. Ne parlez point s'il ne vous en a pas donné l'ordre, et ne le regardez jamais dans les yeux. Baissez les, cela sera sans doute le mieux pour vous. Et évitez de restez bouche bée comme vous le faite à présent devant l'architecture de la demeure, cela serait inconvenant. Autant vous prévenir, l'intérieur sera sans le moindre doute encore plus inimaginable à vos yeux que l'extérieur."

Et elle ne se trompait pas, comme ils purent tous le constater quand la porte s'ouvrit après qu'ils eurent frappé.

Ce fut un elfe au visage sévère qui ouvrit la porte aux voyageurs. Ses vêtements étaient bien taillés mais simples, de couleur grise. Une brève conversation avec les nouveaux venus dévoila son identité en tant que majordome de Vonrowë. Il hocha de la tête en entendant leur demande de rencontrer son maitre, et leur dit de le suivre.

Les voyageurs ne furent pas déçus...les murs de la bâtisse étaient faits de pierre blanche immaculée et parfaitement lisse. Des tapisseries anciennes d'une beauté incroyable les recouvraient, représentant des scènes de la mythologie elfique; le voyage d'Earendil, la bataille d'Angband et beaucoup d'autres.

Le majordome les guida à travers un escalier en spirale; les marches étaient faites de bois de cerisier, elles n'émettaient aucun bruit lorsqu'un marchait dessus. Mais ce n'étaient pas l'escalier lui même qui surprit les voyageurs, mais plutôt le fait que les murailles de pierre y cédaient place à des murs de verre, donnant une vue magnifique sur l'ensemble des Havres, ainsi que sur les jardins entourant la demeure du sage.

Lorsqu'ils se retrouvèrent à l'étage de la maison, le majordome ouvrit une porte, et leur laissa seuls avec son maitre...

Le salon où ils se retrouvèrent était grand et sombre. Un feu brûlait dans une cheminée magnifique de marbre, et des tapis épais recouvraient le sol. Des armes de toute sorte couvraient un mur, deux autres étaient pris par des étagères contenant des centaines de livres et manuscrits. La partie arrière du salon était plongée dans l'obscurité.

Près du feu, dans un fauteuil magnifique taillé en forme de cygne, était assis un elfe impressionnant. Ses vêtements étaient d'une élégance sans pareille, bleus et gris décorés d'un fil d'argent. Ses mains étaient décorés de deux bagues, et un collier ornait son cou.

Ses cheveux étaient longs et parfaitement coiffés, d'une couleur qui ne pouvait être que décrite comme argentée. Ses traits montraient une grande sagesse et une noblesse digne des premiers Eldars. Il n'y avait pas de doute; il s'agissait bien de Vonrowë, le maitre des Havres Gris.

Lorsqu'il parla, sa voix était mélodieuse, et dépourvue de toute surprise.

-Vous désiriez me voir, voyageurs...quelle est cette affaire importante qui nécessite ma participation, plutôt que celle du capitaine des Havres?

Les yeux de Vonrowë montraient une très légère curiosité polie, lorsqu'il dévisagea les elfes.

Depuis leur arrivée chez le sage Voronwe, Sven allait d'émerveillement en émerveillement. Pour cette visite, il avait revêtu, comme tous les hommes de l'escorte de l'Ambassadrice, de riches habits que leur avait fourni l'intendance des Havres. Mais même dans ces vêtements fins et luxueux il se sentait mal fagoté et ridicule. La sensation d'être en décalage avec les siens, due à ses origines humaines et qui le suivait depuis qu'il avait quitté le Rohan pour Fondcombe, atteignait ici son paroxysme.

Cependant, une fois dans la demeure, hors de la vue du majordome, il s'était senti à son aise. Malgré le luxe, la grande richesse et la finesse de la bâtisse, il s'en dégageait une sensation de calme et de douceur qui contrastait avec la sévérité du majordome.

Quand il passa devant la baie vitrée, il ne put retenir un hoquet de surprise. A l'image de ses compagnons, à l'exception de l'Ambassadrice que ce spectacle ne semblait en rien surprendre, il marqua un léger arrêt afin d'admirer les Havres Gris et la mer qui les baignait. Le spectacle était fantastique.

Puis ce fut la rencontre avec le Sage. L'Eldar semblait si beau, si amical, et incitait si simplement à converser, que Sven dût se retenir de répondre à sa question à la place de l'Ambassadrice. Il brûlait d'intervenir, de parler, d'impressionner cet être si imposant... Mais il resta coi, paralysé par l'étiquette et par une certaine timidité...

Sven avait raison. Elarinya était la seule qui n’était pas étonnée par la splendeur de la vue qu’offrait les baies vitrées de la demeure. En réalité, elle n’y avait pas même fait attention. Tout son esprit s’était focalisé sur une seule chose, Vonrowë. Car si Elarinya se montrait injuste et cruelle avec ceux qu’elle jugeait inférieurs, nul ne pouvait montrer plus de respect qu’elle aux Grands de ce monde. Et le Sage qui se trouvait à présent en face d’elle était l’un des plus grands parmi ceux là.

Elle s’inclina, son genou rasant le sol, ses bras légèrement écartés et les paumes tournés vers son hôte, comme il convenait de le faire, puis se releva, et jeta un regard malveillant, incitant ses «compagnons» à faire de même sous peine de subir son courroux.

L’Ambassadrice n’était pas heureuse de se trouver en face d’un tel être. En fait, elle ne ressentirait
sans doute plus jamais de bonheur. Son esprit s’était enfermé dans une prison de ténèbres plus résistante que les chaînes de Morgoth. Mais de tout ce qu’elle faisait depuis que sa vie avait basculée, rencontrer de nobles et sages dirigeants était ce qui l’ennuyait le moins.

« Mae Govanne Vonrowë.
C’est un grand honneur que vous nous faîtes de nous accueillir dans votre splendide demeure. »

Elarinya n’avait pas jeté un seul coup d’œil sur les décorations de la maison. Mais elle savait très bien quoi dire et les mots qui étaient adaptés dans toute situation.

« C’est d’une grande aide que nous avons besoin, car, à l’heure où je vous parle, Fondcombe
se déchire sur une épineuse question, si épineuse qu’elle est insoluble pour nous. C’est pour cette raison que nous avons été envoyés à vous, car votre esprit si brillant saura sans aucun doute nous sortir de cette situation. Vous êtes si exceptionnel que vous seul êtes capable de cela. Voila pourquoi nous avons traversé la moitié de la Terre du Milieu pour vous rencontrer. »

L’Ambassadrice avait mis toutes les formes possibles et inimaginables dans son discours, afin de mettre son interlocuteur dans les meilleures dispositions pour leur répondre.

« Voila donc le problème : Un groupe de chasseurs humains s'est aventuré par mégarde
sur les terres de la cité de Fondcombe et tué plusieurs bêtes qui s'y trouvaient. L'arrivée soudaine des nôtres les a surpris, et affolés ils ont lâché plusieurs traits qui ont blessé deux des elfes. Les dirigeants d'Imladris sont divisés. Faut-il punir les intrus pour leur bêtise ou leur pardonner leur imprudence ? Nul jusqu’ici n’a pu résoudre cette question, et nous avons
besoin de votre conseil. La maladresse de ces humains risque de provoquer une grave division au sein de notre peuple… »

Puis Elarinya pensa à une autre chose dont elle pouvait parler.

« Cette histoire me fait d’ailleurs réfléchir, et j’aimerais, si vous le permettez, vous poser une autre question, qui n’a rien d’officielle, mais qui me taraude. Qu’en est-il de l’opinion des
humains vis-à-vis de notre race ? En chemin, un de nos soldats, voulant montrer sa grande bravoure mais n’ayant fait rien d’autre qu’une chose stupide, est tombé sur un groupe d’humains qui s’est révélé parait-il très agressif. Je ne sais pas ce qu’ils ont dit exactement mais… »

L’Ambassadrice s’arrêta. Elle allait faire une chose qu’elle n’appréciait guère, mais elle ne pouvait se
permettre d’être aussi imprécise devant le Sage et Maître provisoire des Havres. Elle se retourna, et s’adressa à Sven Fallenson, sur un ton plus dur que le diamant.

« Vous là ! Oui vous ! C’est bien vous l’imprudent qui êtes tombés sur les Humains ? Avancez-vous, et veuillez raconter ce que vous avez vu et entendu. Et soyez exhaustif, vous avez affaire au Maître des Havres. »

Sven réprima de justesse un hoquet de surprise. Lui, Sven Fallenson, simple espion, semi-elfe, allait parler au sage Voronwe? Il regarda son auditoire, et les regards froids de l'Ambassadrice et du Majordome ne le rassurèrent en rien. Mais soudainement ses yeux croisèrent ceux du grand sage, et il pût y lire des abîmes de bonté et de gentillesse, renforcés par une longue expérience de la vie et de ses aléas. Ragaillardi, il pût prendre la parole:

- Sage Voronwe, je suis en effet celui qui ait rencontré des Hommes armés près de Fondcombe. Ils étaient au nombre de 6, et ils semblaient fort virulents envers les Elfes. Un mot de trop et j'aurais sans doute fini comme ces les autres orques qu'ils avaient occis, la tête au bout d'une pique! Peut être leur chef vous est il connu, car il semblait très sûr de lui et était plein de charisme: un grand barbu, roux et large d'épaule, à l'air farouche. J'ai d'abord cru avoir affaire à une sorte de milice locale, mais mes observations me poussent plutôt à penser qu'il s'agissait d'un groupe de bûcherons établis en campement dans la forêt et sur lesquels les Orques sont tombés par hasard.

Loin de moi l'idée de donner un conseil au Maître des Havres, mais il me semble que cet incident est très lié à celui qui anime notre visite ici. En effet tous 2 dénotent le fait que les Hommes ont pris acte du fait que les Elfes sont sur le déclin. Nous sommes chaque jour moins nombreux, moins influents en Terre du Milieu. Si nous n'adaptons pas notre politique à notre force réelle, de tels incidents se multiplieront, et il y aura des morts. Et si il y a une guerre, je doute que nous la gagnions...

Sven se rendit alors compte qu'il avait largement outrepassé la tâche qui lui avait été confiée, et qu'il n'avait sans doute rien appris au vieil Elfe.

-Pardonnez moi, ce ne sont que les élucubrations d'un jeune espion encore trop inexpérimenté...

Il s'inclina bien bas afin de masquer le rouge qui lui montait aux joues, et il retourna dans le rang, rejoindre les autres membres de l'escorte, en retrait de l'Ambassadrice.

Le visage du sage resta de pierre lors de la conversation, mais ses yeux montraient ses émotions à tout spectateur attentif. Ils exprimaient la patience lors des formules de politesse de Elarinya, la curiosité mélangée à de l'inquiétude lorsqu'elle lui parla des événements qui les avaient mené jusqu'ici.

Vonrowe leva un sourcil en entendant la façon dont Elarinya s'adressait à Sven. Lorsqu'il parla, sa voix était toujours polie et patiente, mais dépourvue de toute chaleur:

-Il me semble que votre compagnon sait parfaitement à qui il a affaire...

Lorsqu'il regarda Sven, la froideur avait disparu de son regard, et un très léger sourire encouragea l'espion à parler.
Pendant l'histoire de Sven, une ride apparut sur le front du sage, montrant l'intensité de sa réflexion. Ses doigts jouaient inconsciemment avec le tissu délicat de sa manche.
Lorsque l'espion finit de parler, Vonrowe hocha de la tête, et dit:

-Cela fait beaucoup trop longtemps depuis la dernière fois que j'ai entendu des nouvelles de la belle Fondcombe...nous nous isolons trop de nos propres frères. Vous parlez avec sagesse malgré votre manque d'expèrience, jeune espion. J'ai aussi aperçu le lien entre ces deux histoires, et il est vrai que leurs racines sont à la base d'un problème bien plus grand, et d'une importance cruciale pour les relations entre nos deux peuples...

Il s'arrêta un moment en fronçant les sourcils, puis ajouta:

-Je dois avouer que les relations avec les humains ne sont pas mon domaine...Je ne connais que peu ce peuple dont les vies sont si courtes mais tellement remplies d'événements...peut être que mon ancien ami pourra vous aider davantage.

Sur ces mots, il tourna la tête dans la direction de la partie du salon plongée dans le noir. Soudainement, les elfes purent entendre le bruit d'une personne se levant d'un fauteuil, et une silhouette apparut dans l'aura de lumière projetée par la cheminée.

Les cheveux de cet elfe n'étaient pas argentés comme ceux de Vonrowe, mais ses traits montraient qu'ils devaient avoir un âge similaire. Il y avait de la sagesse, mais aussi de la douleur inscrite dans ce visage, et dans ces yeux qui ont trop vu.

Vonrowe prit à nouveau la parole:

-Mon ami, qui a préféré rester dans l'ombre au début de cette rencontre, a passé beaucoup de temps avec les humains. Il les comprend bien mieux que moi, et sa sagesse et son savoir dépassent même les miens.

L'autre elfe sourit sans joie en entendant ce compliment, et remplit un verre de cristal d'un liquide ambré provenant d'une carafe se trouvant sur la table. Il fit pareil avec d'autres verres, et les passa aux nouveaux venus.

-Le cordial d'Imladris...vous avez sûrement déjà entendu parler de cette boisson, mais rares sont ceux qui ont la chance d'y goûter...heureusement le seigneur Vonrowe a toujours une réserve de Miruvor dans sa demeure. C'est une des raisons pour lesquelles je le visite si souvent.

Il but une gorgée, et un sourire de contentement apparut sur ses lèvres fines. Il dit:

-Le miruvor ravive le corps et l'esprit...il nous aidera peut être à résoudre le problème qui vous a amené jusqu'ici. Vous avez parlé de ce groupe d'humains qui coupent les arbres dans les forêts entourant les Havres Gris? Je pense que ce serait une bonne idée de leur rendre visite. J'aimerais bien savoir plus d'eux, et de cette situation du point de vue des Mortels.

Il regarda les invités de Vonrowe et demanda sérieusement:

-Etes vous prêts à me guider et m'accompagner à cet endroit?

Le nouvel arrivant plut aussitôt à Sven. Cette volonté d'agir, loin de tout bellicisme échauffé, indiquait une sagesse diplomatique décuplée par l'expérience. Cependant une telle expédition ne pouvait être lancée sans un minimum d'organisation. Il fallait s'adjoindre une escorte, au cas ou les Hommes se montraient plus belliqueux que prévus, et, portés par une audace nouvelle, cèdent à la violence. Cependant cette escorte devrait comporter un nombre réduit d'hommes, afin de ne pas les provoquer.

- Ce serait pour moi un honneur de vous désigner cet endroit monseigneur. Cependant je ne sais pas si les Hommes y seront encore... Il ne s'agissait sans doute que de bûcherons installés dans la forêt pour un laps de temps déterminé. Si ils sont absents, il nous faudra pouvoir compter sur quelqu'un ayant une bonne connaissance de la région et des villages d'humains qui la peuplent.
Si vous me désignez le capitaine de la Garde et l'Intendance, je pense pouvoir organiser une expédition valable pour demain en fin de matinée.
Cela vous convient-il?

Sven tremblait intérieurement. Il parlait avec ces sages presque d'égal à égal, et ils semblaient lui confier une réelle responsabilité. Il pensa à son père, qui serait si fier de lui quand il l'entendrait raconter cette histoire une fois rentré à Fondcombe...

\\ Je pense que ce serait plu cohérent que ce soit Elarinya qui réponde, mais son absence dure un peu!

HRP Désolé pour le retard HRP

Le sage elfe qui avait accepté d'aider les voyageurs dans leur problème complexe hocha de la tête. Il s'attendait plutôt à une réponse de la dame elfe, surtout en prenant en compte son caractère explosif et son mépris apparent pour le jeune Fallenson. Mais c'était bien et bel ce jeune aventurier qui avait pris la parole, et les choses qu'il disait plaisaient plutôt au sage.

Il répondit, sa voix calme et polie comme toujours:

-Très bien, Sven. Je pense que les humains y seront encore...et dans le cas contraire nous suivrons leurs traces. Je vous donne le rang de Capitaine de la Garde, comme vous le désirez, sachant que cette position n'aura que du poids pendant l'expédition, et ne vous placera pas dans la hiérarchie militaire de Mithlond et d'autres cités elfiques.
Nous n'aurons pas besoin de plus de deux ou trois compagnons supplémentaires, Sven. Les humains sont un peuple méfiant, belliqueux, et nombreux. Un bataillon de guerriers elfes ne nous aidera pas, au contraire. Mais je pense que vous le savez très bien.

Le sage sourit légèrement, puis se tût.

Ce fut au tour de Vonrowe de prendre la parole. Sa voix était plus sérieuse que celle de son compagnon, mais tout aussi polie:

-Très bien. Vous serez entre des bonnes mains, ne vous inquiétez pas. Ce ne sera pas la première mission de ce genre pour mon ami. Tenez, ce document vous donne droit à aller chercher les provisions nécessaires dans les Havres.

Sur ces mots il gribouilla quelques phrases sur un papier, et le donna à Sven.

-Si cela ne vous dérange pas, j'aimerais encore discuter de certaines affaires avec mon ami avant la tombée de la nuit...je suis certain que vous avez aussi besoin de vous reposer. A demain, voyageurs.