Le deal à ne pas rater :
Cartes Pokémon EV8.5 : coffret dresseur d’élite ETB Évolutions ...
Voir le deal

 Une arrivée précipitée

Aller en bas 
Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
Espion de l'Arbre Blanc
Nathanael

Nombre de messages : 1025
Age : 35
Localisation : Pelargir
Rôle : Espion

~ GRIMOIRE ~
- -: Humain
- -: 34 ans
- -:

Une arrivée précipitée Empty
Une arrivée précipitée EmptyMer 27 Oct 2010 - 21:04
Il entendit le bruit du bois qui grince contre les pontons. Le bateau s’était immobilisé. Il leva doucement sa tête endolorie. Le mal de mer ne l’avait pas quitté du voyage. Il avait vomis pendant plus de quatre jours. La dernière journée il n’avait plus eu le cœur d’avaler quoi que ce soit pour le rendre à la mer et il était resté couché depuis au fond des calles du navire. Les marins passaient de temps à autre pour voir s’il respirait toujours, mais personne ne l’avait jamais dérangé. Odoacre et son compagnon s’étaient brièvement battus pour savoir qui était le menteur, qui le fou. Il n’y avait pas eu plus de mal de fait : deux dents cassées et une lèvre fendue, rien qui ne les empêchât de travailler sur le pont ou sur les mâts.

Il avait la bouche pâteuse et les yeux lourds. Il se sentait mal, engourdi et lourd. Les hommes s’agitaient ici et là pour décharger la grande carcasse de bois. Le bruit des caisses frottées sur le sol ramenèrent sa migraine et ses maux de tête. Les marins beuglaient pour se faire entendre et donner les consignes. Tintamarre au fond de con crâne. Tempête de sons. Il n’arrivait même plus à attribuer une vois à un nom tant les cris se mélangeaient. Il se redressa et s’assit lentement, dos contre une paroi. Sa paillasse puait la transpiration et les relents gastriques. A ce moment précis, il se dégoûtait lui-même. Il prit une ou deux grandes inspirations, mais rien n’y fit.
Une fois les calles libérées de leurs lourds fardeaux et de ses hommes, il prit la peine de se mettre debout. Il chancela. Il garda son équilibre en se tenant à une poutre contre laquelle bien des marins s’étaient cognés durant le voyage. Il avait la vue embuée. Il se passa la main sur le visage et prit sa canne de voyage afin de s’y raccrocher comme un boiteux s’accroche à ses béquilles. Il sortit doucement et monta l’échelle avec les plus grandes précautions possibles. Le vieux marin continuait de lui lancer un regard moqueur, empreint de mépris. Il salua le capitaine d’un geste maladroit et quitta le bateau sans plus de regrets.

Il sentit le sol tanguer sous ses pieds une fois sur le pont. Après le mal de mer, le mal de terre. Il maudit Gilgamesh, Marach et Hirlon, et tout le Gondor aussi, il maudit le Khand, le roi Méphisto et son fils disparu, la ville d’Assabia et tous ces idiots de soldats qui se jetaient à la mort. Il se maudit enfin lui-même d’avoir accepté de participer à une telle mission et d’avoir couru frénétiquement vers le port. Il ajusta son sac sur son épaule et prit les devants : il devait quitter rapidement ce trou à rats pour rejoindre les dunes désertiques et la ville d’Assabia où l’armée gondorienne devait faire siège depuis quelques jours à présent. Il avait questionné les marins pendant son voyage, quand il arrivait à prendre la parole, mais personne n’avait rencontré les deux marmots. Jamais vus à traîner sur les quais. Soit on lui mentait et les gamins n’étaient plus de ce monde, soit ils s’étaient sacrément bien débrouillés pour passer inaperçus. Après la mauvaise période qu’il venait de traverser il opta pour la seconde option afin de se persuader qu’il n’avait pas fait le trajet pour rien.

Il s’arrêta dans une taverne locale et commanda une bière, par réflexe. On le regarda étrangement et on lui servit plus rapidement un alcool frelaté qui n’avait rien à avoir avec de la bière. Il renifla le mélange et le reposa sur le comptoir. Il paya et sortit aussitôt sans avoir rien consommé. Il suivit l’artère principale du port, si on pouvait la nommer ainsi, et s’approcha des caravanes qui partaient pour différents campements ou petites villes isolées. Des marchands de bestiaux, des vendeurs d’armes, des commerçants aux mœurs douteuses, des mercenaires, des voleurs de grand chemin, des filles perdues au regard vague … Une foule monstrueuse. Il se rapprocha d’un jeune garçon, la quinzaine à peine, qui se tenait sur une petite carriole de bois, pleine à craquer de sel et de sacs de grains.

- Gamin, tu vas où avec tes marchandises ?
- Dans mon village, au nord est.
- Tu passes loin d’Assabia ?
- Le plus loin possible avec ce qui s’y prépare en ce moment.
- Qu’est ce qu’on dit de la situation ici ?
- Qu’elle est désespérée m’sieur. Y va y avoir un sacré carnage, qu’on ait tord ou raison. On sait même pas pourquoi les hommes du Gondor sont là. On les a vu débarquer y a plus d’une semaine maintenant. Nombreux, et tout brillant. Y avait le roi à ce qu’on a dit.
- Pourrais-tu me rapprocher le plus possible de la ville ?
- A moins de deux lieux je ne vous y amènerais pas, foi de moi.
- Et bien, foi de toi, deux lieux semblent être le plus prêt qu’on puisse faire par ici.
- Par contre c’est combien que tu me paies ?
- On verra sur place, ça te va ?


Ill signifia au jeune homme qu’il avait des sous en lui montrant discrètement une pièce d’or entre ses doigts. Il la fit aussitôt disparaître. Il monta à bord du chariot branlant et plein à craquer et s’assit aux côtés du garçon. Quelques personnes les regardèrent partir, couple étrange dans toute cette agitation. Il jeta un regard en arrière, conscient qu’on l’observait, mais surtout par espoir – peut-être aurai-il la chance d’apercevoir les deux marmots. « Pauvre vieux fou, tu crois encore au miracle… »
Revenir en haut Aller en bas
http://www.souffleur-de-reves.com/
Revenir en haut 
Page 1 sur 1
 Sujets similaires
-
» Arrivée en TdM
» L'arrivée
» Arrivée à la cité du Lac
» L'arrivée de Bargonno
» Une arrivée discrète

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Bienvenue à Minas Tirith ! :: - Les Terres du Milieu - :: Les Royaumes Orientaux :: Khand-
Sauter vers: