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 Le Phare de Tolfalas

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Le Phare de Tolfalas EmptySam 22 Jan 2011 - 20:44
C'était une île aux paysages fades et austères. Seule la pointe Nord de Tolfalas était peuplé de quelques pêcheurs et d'une garnison de la flotte du Gondor qui avait aménagé une crique rocheuse en un petit port à l'abri des tempêtes derrière d'épaisses falaises de grès . Le phare avait une hauteur fort respectable, et juché sur un promontoire qui fendait les eaux, chaque nuit il jetait ses lueurs vers l'horizon, guidant les navires dans l'obscurité des eaux. Il y avait aussi tout du long une série de petit moulins qui tournaient dans le vent de mer. Nul n'en connaissait l'utilité, c'était là les aménagements excentriques de Metathraïn le capitaine de la garnison.

Au milieu de la crique ovale et de ses murailles rocheuses hautes d'une vingtaine d'homme, on avait aménagé un îlot artificiel sur lequel étaient tiré les coques en réparation. Certaines d'entre elles étaient jonché de mousses vert d'eau qui coulaient sur les blocs de pierre avant de se fondre dans les flots miroitants. Des quais bâtis en arcs le long de la falaise accueillaient trois nefs militaires ainsi qu'une vingtaine de navires de pêche. Leurs voiles étaient repliés et il ne subsistait que des mâtures dénudées et des cordages tressant l'espace de leur complexe réseau. A l'entrée du port, une épaisse tour de garde, taillée à même la roche, cloitrait le refuge à l'aide d'une chaîne d'acier couverte de rouille, de sel et d'algues vertes. Et dans la falaise les grands hommes de Numenor avaient jadis taillé un réseau de bâtisses et de ruelles suspendues qui s'élançaient dans le vide surplombant la crique de grès rose et masquaient par endroit le jour au clapotis des vagues, au roulement des coques et des amarres. Un long corridor aux parois verticales menait au travers de cette masse rocheuse de la mer jusqu'à l'entrée du port.

Le climat de l'île était assez inhospitalier, de grands vents parcouraient ses hauteurs et le soleil frappait fort sur le sol rocailleux. On avait quelque peu fortifié l'entrée du port et de grandes terrasses crénelées s'élevaient dans les falaises. Mais il n'y avait guère de soldats pour y monter la garde et elles étaient devenu avec e temps un refuge pour les cormorans et autres oiseaux de mer. C'était d'ailleurs les seuls compagnons de ces hommes du Gondor qui avaient choisis de faire face au rudesses de Tolfalas, et leur piaillement emplissait les alentours du port de l'aurore au crépuscule. Derrière cette barrière de roche épaisse s'étendait un plateau menant au cœur de l'île.
La ville y étendait encore un peu ses habitations, mais l'essentiel de ces bâtisses d'un autre âge étaient des ruines où les habitants aimaient à se promener. Le vent et la pluie avaient fondu ces empilements de blocs et les générations successives se servaient sans scrupules de ces réserves laissées à l'abandon.

Metahraïn habitait une demeure de pierre blanche. Elle donnait directement sur le cirque portuaire auquel on accédait par une série de passerelles. Il y avait une petite colonnade où une maigre vigne vierge était parvenu à hisser son feuillage. Le capitaine l'entretenait patiemment, sachant que c'était là l'un des rares cas de présence végétale à Tolfalas.
L'intérieur de la demeure n'était composé que d'une grande pièce et d'une chambre. La décoration était des plus austère, laissant la pare belle aux murs de chaux blanc. On sentait un désordre étrange imprégner la pièce: il n'y avait que peu d'espace libre, des objets en tout genre se chevauchant en une pile d'inventions et de souvenirs indescriptible.
Dans un coin de la pièce, des plans et des maquettes de vaisseaux étaient tout de même parvenus à imposer un espace de travail pour Metathraïn et son architecte navale. Il y développaient leurs projets les plus farfelus et nulle n'avait idée de ce que les deux hommes cherchaient réellement.

La bâtisse voisine était celle d'un des deux lieutenants: Hamilcar. L'homme était originaire de Pelargir. C'était un officier sans grande ambitions. Son unique but était un travail qu'il menait patiemment: fortifier le port vers l'intérieur des terres. Parfois les jours où l'on n'avait rien à faire à cause d'une brise trop forte pour pêcher, les marins venaient lui prêter main forte. Il les avait convaincu que c'était dans leur propre intérêt pour se protéger des bandes de pirates qui écumaient le golfe. Metahraïn venait parfois aider cet homme à la barbe blonde et épaisse. Il était grand, bien bâtit, mais d'un esprit sans liberté. Il était fait pour le service des autres et on sentait qu'il prenait un plaisir secret à veiller sur tout le petit monde peuplant Tolfalas.

Au soir, le phare jetait ses lueurs d'or au travers de vitre mâle polit. En raison du manque d'exposition au soleil, le soir tombait très vite sur le port. Hamilcar avait eu l'idée malicieuse d'installer un réseau d'immenses lanternes protégé par de grandes verrières. Elle entretenaient ainsi l lumière jusqu'au coucher de la garde et alors le port plongeait dans l'obscurité totale. Seules quelques étoiles parvenaient à jeter leurs lueurs pâles au fond de ce cirque de grès.

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Le Phare de Tolfalas EmptyMer 26 Jan 2011 - 21:45
Metathraïn parcourait la lande. Les falaises roses pâles plongeaient dans le flots tandis que le vent d''Est fouettait le visage du marin. La brise puissante faisait ployer l'herbe. Cela faisait bientôt cinq années que le capitaine patientait sur cette île. Il en avait dressé des relevés exacts où il notifiait la présence de deux baies favorables à l'accueil de petit port.
Il avait observé un miracle paisible: peu à peu le vilain rocher s'était couvert d'une mousse verte, qui roussissait à l'automne et donnait au grand plateau l'aspect d'un champ de glaise ondulant dans les vagues aériennes de la mer. C'était signe que la vie pouvait reprendre sur l'île. Peut être que la colonie renaîtrait dans les temps à venir.
Il y avait ce petit sentier qui serpentait entre quelques touffes de bruyère violette. Leur parfum se mêlait à celui de l'air salée et de l'algue marine. Et tout autour, des ruines et des rocs lavés par la pluie et les tempêtes. Ils dessinaient une faune rocheuse, comme un grand dédale de formes sans noms qui rappelaient que jadis ce lieu avait été une cité maritime fort prospère.

Metathraïn s'approcha de la falaise. Il jeta un regard vers le Sud-Est, cherchant ces terres trop lointaines où le soleil est un poids tout au long du jour. Mais ses yeux ne rencontrèrent que le floue de l'horizon. Il n'aperçut aucune voile à l'horizon. Depuis des années les corsaires d'Umbar semblaient calmes, en partie grâce aux campagnes de pacifications menées par les armées de Gondor il y avait de cela quelques années. Seuls quelques navires de contrebandiers se rendaient de Pelargir à Umbar pour y troquer les denrées de la Cité Blanche contre des épices et des bois exotiques. Parfois, lors de patrouilles, Metathraïn interceptait l'un de ces navires ou bien se contentait de repêcher une partie de la cargaison que la proie avait abandonné dans sa fuite. Toutes ces denrées, selon la loi, devaient ensuite être détruites. Mais le capitaine était de nature pragmatique et il ne pouvait se résoudre à gâcher de si belles denrées. Il avait donc fait construire de grands entrepôts où l'on stockait tous ces produits dépareillés. Et une fois par mois, chaque habitant du port pouvait demander une chose ou un part du stock. Ainsi les maisons de bois suspendues qui vieillissaient parfois prématurément lors d'une tempête enragée, avaient vu leurs poutres de chêne remplacées par des bois rares denses et lourds, mais qui ne subissaient pas l'érosion du temps.
Comme la loi exigeait que l'on ne conservât pas les prises, à la fin de l'année on bradait toutes la marchandise restante au premier navire venu et l'argent récolté servait alors à poursuivre la construction de cette ville presque secrète.

Un peu plus loin, il aperçu une plage de galets qui s'enfonçait dans la mer. Un long mammifère marin avait échoué sur ses bords et les mouettes achevaient de nettoyer sa carcasse grise sur laquelle la chaire animale avait pourri.
On était le trentième jour après le solstice d'hivers. Demain, Metathraïn serait libre pendant deux mois. Hamilcar prendrait le commandement durant son absence. Le capitaine du port comptait profiter de ce temps pour achever une coque de son invention. Ensuite il chargerait la dite embarcation sur l'un de ses navires, et sous prétexte d'une mission géographique, il partirait aux Havres Gris pour y faire découper des voiles à sa convenance. Il avait dore et déjà acheté l'étoffe nécessaire, un mélange de coton et de lin. Mais les conseils des navigateurs eldars seraient une précieuse aide.

Au soir, après avoir parcouru un long chemin au travers des plaines nues de l'île, Metathraïn avait regagné sa demeure de pierre où régnait la fraicheur. Il discuta un long moment avec Malakiël et Finubar. Le bateau prototype était achevé dans sa partie de charpente. Il fallait à présent faire chauffer les lames de bois et les couvrir de goudron afin d'en rendre la coque étanche. C'était d'ailleurs la tâche là plus aisée. Car Tolfalas, martelait par le soleil et l'air sec de la mer luisait en milliers de points de flaques de goudrons, épaisses et noires comme l'obsidienne. C'était la seule denrée que l'on trouvait en abondance sur l'île et elle n'avait qu'une utilité pratiques des plus réduite. Jadis Metathraïn avait proposé à ses supérieurs d'exploiter ces gisements de naphte pour imperméabiliser les toiles de des tentes et ainsi réaliser un commerce lucratif pour le Gondor. Mais sa proposition était demeurée lettre morte...

Ses deux serviteurs quittèrent la salles au milieu d'une nuit déjà bien avancée. La lune était haute, le ciel sans nuages. Il songea un moment à Dol Amroth où vivait sa famille. Il ne l'avait guère vu depuis plus de trois ans. Mais il ne contait guère s'y arrêter en se rendant aux havres gris afin de ne pas éveiller de soupçons sur ses activités.
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