La porte d'Esgaroth

La porte d'Esgaroth n'était pas très grande, mais sa voûte était célèbre. Les meilleur sculpteurs avaient travaillé à sa création. Ils y avaient reproduit la scènes de la création de la ville, et des batailles des temps anciens. Deux gardes gardaient cette entrée. Ils discutaient entre eux, et ne regardaient que rarement les gens qui entraient. Leur rôle était plus figuratif qu'autre chose.

Alarthor passa ces portes un peu après midi. Ses habits étaient usé d'une longue chevauchée en solitaire. Une barbe de plusieurs semaines recouvraient son visage. Ses gestes étaient las. Il se réjouissait déjà de retrouver ses appartements dans le château et de pouvoir prendre une vrais douche. Il était loin de s'imaginer les évènements qui se passaient au centre de la ville. D'un pas saccadé sa monture franchit cette belle voûte. Il ne porta aucun regard aux deux gardes qui ne le virent même pas entrer.
Il salua une connaissance d'un geste de la tête. Il aimait cette ville paisible, et comprenait pourquoi Erco s'était tant battu pour elle.
Alors qu'il passait devant une taverne miteuse, il aperçut une affiche de recherche. Ce qu'il vit écrit fut comme une claque. La situation était donc aussi critique que ça. Il avait imaginé que le Comte Skaline soit recherché, mais pas jusque dans Esgaroth. Il talonna son cheval avec rage et le dirigea vers le quartier des Ménestrels. Sa douche attendra un peu.
C'est le visage dur qu'Alarthor traversa la ville du lac. A présent il regardait les gens d'un autre oeil. Seraient-ils prêt à vendre leur seigneur pour 1o'ooo pièces? La question tournait sans cesse dans sa tête. Si le peuple ne soutenait plus Erco, le peu de pouvoir qu'il avait se réduisait en poussière.

Alarthor n'eut pas à faire plus de deux rues pour être interpellé par un ménestrel d'Esgaroth. Dés les premiers mots qu'ils se dirent, le jeune chevalier comprit que ce n'était pas un simple artiste, mais bien un Ménestrel. Il en découvrait encore après cinq ans de service auprès d'Erco. Il devait en avoir une vingtaine, peut-être plus. Jamais son maître n'avait évoqué un nombre précis. Il gardait cette information secrète. Ce manque de confiance avait un peu blessé Alarthor, mais aujourd'hui avec ce qui se passait il comprenait mieux l'importance de fractionner les informations, de ne dire qu'une partie.
Le cavalier aurait espéré que ce soit Erco qui aille envoyé ce Ménestrel en ville, ou ces, il ignorait s'il en avait plus. Mais ce n'était pas le Comte Skaline, mais Len derrière cet agent d'Esgaroth. L'artiste parla doucement d'une voix mélodieuse:

-On m'a demandé de surveiller la grande porte au cas ou vous viendriez.

Puis la voix changea d'un ton. Rien que ce petit changement fit perdre la bonne humeur d'Alarthor.

-Les nouvelles ne sont pas bonne. L'Errant serait ici, beaucoup l'on aperçut se battant dans la rue, mais on ne l'a pas revut depuis. Et vu le prix pour sa tête, l'Ecrivain craint qu'il ne soit tombé dans un pièce...Les grands axes de sortie sont sous surveillance, mais il est persuadé que ça ne suffira pas... Il vous enjoint aussi de regarder pour aller voir vos compagnons d'armes.

Le jeune homme resta muet quelques instants. Un langage de code avait été instauré entre les Ménestrels, et Alarthor l'avait appris, comme quelques autres personnes proche d'Erco. Mais il ne l'avait encore jamais entendu à extérieure du chateau....En plus Len prenait la chose au sérieux et le vieil homme faisait toujours les choses à la juste mesure. Il ne savait pas trop quoi répondre, il finit par dire:

-D'accord. Si vous entendez quelques choses, prévenez moi.

Il sourit au Ménestrel, et s'éloigna pensif. Il ne savait pas quoi faire. Aller voir l'Ordre de la Flèche Noir? Ça pouvait servir, mais pouvait-il leur faire confiance?...Biens sûr que si. Ils étaient les plus fidèles, les frères d'arme d'Erco.
Il talonna une nouvelle fois sa monture et partit vers le Chateau. Les chevaliers devaient s'y trouver...