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Une auberge avant la pluie... | |
| Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Sam 16 Avr 2011 - 23:01 | | [Bien qu’Isilo m’accompagne, toute personne souhaitant se joindre à nous est, bien entendu, la bienvenue ^^.]
L’étalon du Rohan et la monture elfique marchaient d’un pas énergique sur la piste qui s’étirait devant eux. Le battement de leurs sabots résonnait de temps à autre sur les pierres affleurant ça et là. Les cavaliers voyageaient sans mot dire et seul les bruits du soir venait troubler ce silence.
Le paysage s’étendait devant eux, verdoyant et paisible, teinté de l’orange pâle du crépuscule. A quelques distances, sur le bord de la piste qu’ils suivaient, on pouvait clairement distinguer un petit village aux maisons serrées les unes aux autres. Plus loin encore, si proche pourtant, se détachait la silhouette haute et massive des Montagnes Blanches.
La cavalière de l’étalon noir était une jeune femme blonde présentant toutes les caractéristiques des habitants du Rohan. Elle guidait sa monture avec les gestes expérimentés des Rohirrims et synchronisait le moindre de ses mouvements au rythme de la marche. A ses côtés chevauchait un seigneur elfe vêtu d’une élégante tenue de voyage. Les deux compagnons ne s’étaient pas parlés depuis leur dernière halte plusieurs heures auparavant. La fatigue commençait à se faire sentir.
Aelyn se redressa soudain sur ses étriers, humant l’air frais que la brise ramenait des montagnes. Elle cherchait instinctivement les odeurs du Riddermark parmi les dizaines de parfums que son nez exercé percevait. Elle avait hâte de retrouver les plaines de son pays natal après un si long et éprouvant voyage. Pourtant ses premières pensées étaient toutes dirigées vers ses deux garçons qu’elle avait laissés aux bons soins des elfes avant son départ. Il lui tardait de les prendre dans ses bras et de les serrer contre elle. La guérisseuse soupira doucement. Malgré l’agréable compagnie d’Isilo, elle commencer à trouver que ce voyage n’en finissait plus.
Ils avancèrent encore un peu avant que la jeune femme ne désigne de la main le hameau devant eux. Elle parla pour la première fois depuis leur frugal déjeuner.
« Cette route est un des rares passages faciles qui mène au Riddermark et nous sommes proches de la frontière, il doit sûrement y avoir une auberge dans ce village. La nuit va tomber rapidement et je préfèrerais me mettre au chaud. L’air sent la pluie. »
Elle se retourna sur sa selle pour observer avec inquiétude les gros nuages sombres qui se formaient au sud. Non, elle n’avait aucune envie de rester sous l’averse cette nuit. Dans quelques heures tout au plus, un déluge viendrait irriguer les champs et détremper les pauvres voyageurs trop lents à se trouver un abri.
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| | | Isilo Seigneur Elfe
Nombre de messages : 141 Localisation : Dans les contrées elfiques. Rôle : Homme de paix, érudit et guide
~ GRIMOIRE ~ -: Noldo -: 210 -:
| Dim 17 Avr 2011 - 3:31 | | Le voile du ciel était gorgé d'eau et il s'apprêtait bientôt à déverser ses torrents sur la Terre-du-milieu. L'air frais transportait les différents parfums du Gondor et des pays nordiques avoisinants. Il était rare de sentir des effluves familières dans ces lointaines contrées, c'est pourquoi Isilo fut surpris lorsqu'il cru sentir l'odeur du bois de Mallorn, arbre sacré de son ancien domaine. En fermant les yeux, il se remémora le touché de son écorce lisse et la texture de ses feuilles dorées... Pourtant, il était si loin et si perdu...
Le voyage avait été long et pénible par moments, il ne pouvait le cacher. La troupe se dirigeait maintenant vers les grandes plaines du Rohan, celles du Riddermark. Si Aelyn semblait en connaître beaucoup sur le pays de l'Étalon, Isilo, lui, n'y connaissait presque rien. À vrai dire, la seule fois qu'il y avait mis les pieds était lors de cet affront avec des bandits de la route, le jour où il trouva sa compagne. Tant de belles choses lui était arrivée depuis. Jamais il n'aurait cru pouvoir tiré autant de bonheur d'une petite famille humaine. L'Elfe avait appris que les plus grandes joies se dissimulaient dans les petites choses de la vie...
Si sa connaissance en le territoire était plutôt moindre, ses talents de cavaliers étaient plutôt bons. La raison était simple; le jeune homme avait une excellente mémoire ce qui lui permettait de toujours se rappeller de ses cours d'équitation, à l'âge où il vivait toujours près de Fondcombe. Descendant de la Maison de la Fleur-D'Or, il ne pouvait renier ses aptitudes. Malgré tout, il en avait quand même long à apprendre dans le domaine comparée à sa compagne de voyage qui chevauchait avec fluidité et aisance.
« Cette route est un des rares passages faciles qui mène au Riddermark et nous sommes proches de la frontière, il doit sûrement y avoir une auberge dans ce village. La nuit va tomber rapidement et je préfèrerais me mettre au chaud. L’air sent la pluie. »
Le seigneur commençait aussi à subir les représailles de son alimentation peu variée et des kilomètres passés sous le soleil ardent des pays du Sud. À ces paroles, Isilo regarda par-dessus son épaule pour scruter les quarante cinq soldats qui les suivaient sans formation stricte et qui avaient l'air aussi épuisé que leur chef. L'endurance des Elfes est loin d'être à tout épreuve et c'est surtout leur volonté de fer qui leur avait été d'une plus grande aide. On peut abattre un Elfe, mais on ne peut le forçer à s'incliner.
Doucement, le bataillon bifurqua vers le petit village indépendant qui bordait la route et ils débarquèrent de selle, les uns après les autres dans une motion lente et lourde. Isilo fit claquer la tête de cheval en bronze accrochée à la portière et une hôte vînt à leur rencontre, un sourire au visage et les mains pleines de cabarets et de pichets vides. Soudainement, ce sourire se changea en une expression faciale tout à fait différente. À croire qu'il était rare que des compagnies d'Elfes passe dans le coin! Peut-être est-ce ce qui expliqua ses yeux troublés et ce malaise... plus que palpable! Avec le plus de politesse possible, Isilo pris la parole.
'' Aiya mademoiselle. Moi, mon amie et mes hommes sommes à la recherche d'un toît pour la nuit. Je n'ai nul doute que vous soyez peut-être débordée, mais tous ceux qui se trouvent avec moi seront bientôt dans un état déplorable si nous ne trouvons pas repos. Nous pouvons nous accomoder avec les moyens de l'endroit, soyez sans crainte... ''
Fébrile, la jeune dame parti chercher ce qui sembla être le patron de la place et elle revînt avec un grand gaillard qui devait faire au moins deux fois la stature du jeune Elfe et qui semblait avoir du mal à s'exprimer. Il se contenta plutôt de répondre par un ramassis de syllabes gutturales et laissa entrer le bataillon.
En moins d'une vingtaine de minutes, tous furent logés dans des chambres spacieuses qui étaient bien plus que confortables. La moitié des soldats allaient prendre un duo de chambres et Aelyn, Isilo et les autres allaient en prendre une autre. Bien que peu accomodantes et dépaysantes, ces chambres feront en sorte que l'aube vienne plus vite. |
| | | Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Dim 17 Avr 2011 - 16:54 | | Aelyn mit pied à terre d’un bond, flattant l’encolure d’Heolstor. Ses jambes tremblèrent un instant à se retrouver debout de nouveau mais cela passa vite. L’idée de pouvoir se reposer un temps après tout ce chemin lui mettait un peu de baume au cœur. Elle confia les rênes de l’étalon à un palefrenier quelque peu dépassé par le nombre de bêtes que la compagnie laissait à sa charge. Elle lui glissa discrètement une pièce d’or dans la paume de sa main afin de s’assurer que le cheval de son époux soit traité du mieux qu’il soit. Plus ou moins dissimulée parmi les elfes massés devant la porte de l’auberge, la jeune femme observa son ami discuter avec les propriétaires des lieux. Cachant du mieux possible son sourire devant les attitudes incrédules des aubergistes, elle entra dans la pièce principale. La douce chaleur du feu qui ronronnait dans l’âtre, les conversations animées des voyageurs de passages et l’odeur épicée de viande rôtie lui saturèrent les sens. Un plat rempli d’une bonne soupe chaude lui passa sous le nez. Elle le suivit du regard jusqu’à ce que la serveuse le dépose délicatement en face d’un client. Son estomac n’allait pas tarder à la rappeler à l’ordre si elle ne quittait pas cette atmosphère surchargée de fumets alléchants. Cependant, à sa grande surprise, les propriétaires ne mirent pas plus d’une vingtaine de minutes à s’organiser face à cette arrivée massive. Bientôt chacun reçu un lieu où dormir. Alors qu’elle allait suivre le reste du groupe, elle ressentit le poids d’un regard sur sa nuque. Surprise, la jeune guérisseuse se retourna. La jeune femme qui leur avait ouvert la porte un peu plus tôt la détaillait ouvertement. Sitôt qu’elle comprit que son manège avait été repéré elle détourna les yeux en rougissant, se hâtant d’aller débarrasser quelques chopes vides abandonnées sur le coin d’une table. En un sens Aelyn comprenait très bien sa réaction. Sans doute n’arrivait-elle pas à se décider qui, des Elfes ou de la jeune Humaine qui voyageait en si noble compagnie, était le plus étrange. Elle-même, si on lui avait dit qu’un jour elle cheminerait seule humaine aux côtés des elfes, elle n’en aurait pas cru un mot. Elle se détourna et se laissa mener à l’une des chambres. C’était une pièce lumineuse située à l’étage du bâtiment. Une grande fenêtre était découpée dans le mur, laissant entrevoir le soleil couchant, et une petite cheminée, dans un angle, chauffait toute la surface. Pour avoir connu des auberges miteuses, elle jugea avec satisfaction que celle-ci n’avait rien à voir. Les lits avaient été fait avec grand soin et les draps, fraîchement lavés. Aelyn se demanda vaguement si toutes les chambres étaient ainsi ou si un effort particulier avait été fait à cause de la race d’Isilo. Mais elle eut tôt fait de décréter que cela n’avait aucune espèce d’importance et, qu’après tout, tant qu’elle avait un lit et un toit pour la nuit tout irait pour le mieux. Elle posa sur son lit toutes les affaires qui l’encombraient et alla regarder par la fenêtre l’orage qui s’était approché plus vite que prévu. Le ciel était devenu noir, dissimulant les lueurs du crépuscule. Les premières gouttes martelaient déjà le verre et, en quelques secondes, il lui sembla que les Chutes de Rauros s’écoulaient sur les terres nord du Gondor. Le grondement sourd du tonnerre faisait trembler les murs solides de la bâtisse. « Nous sommes arrivés juste à temps… » ne pu s’empêcher de constater la jeune femme à voix haute. Cette nuit, il serait impossible de voir les étoiles. Ne restait plus qu’à espérer pour les voyageurs que ce temps exécrable ne se prolongerait pas au-delà du matin. Elle soupira de nouveau, laissant une trace de buée ronde sur la vitre glacée. Elle jouait machinalement avec l’émeraude qui pendait à son cou, faisant glisser la pierre entre ses doigts, plongée dans ses pensées. Puis, émergeant de ses souvenirs, elle porta la gemme à sa bouche, l’embrassa et la dissimula de nouveau sous ses vêtements. #Aelyn #Isilo |
| | | Isilo Seigneur Elfe
Nombre de messages : 141 Localisation : Dans les contrées elfiques. Rôle : Homme de paix, érudit et guide
~ GRIMOIRE ~ -: Noldo -: 210 -:
| Dim 17 Avr 2011 - 21:03 | | Cela faisait maintenant quelques dizaines de minutes que les troupes s'étaient établies dans leurs chambres respectives et qu'elles avaient commencé à s'installer, se libérant des lourdes armures que chacune portaient. Même si le métal qui composait leur heaumes, leur jambières et leur plastrons était léger et ne gênait pas leurs mouvements, le poid exercé sur leurs épaules devenait incroyablement fatiguant à la longue. C'est pourquoi ils s'en départirent aussitôt entrés dans l'auberge.
Isilo effectua une tournée dans les quatre chambres pour discuter avec ses hommes, afin de connaître un peu plus l'état dans lequel chacun était. Le jeune seigneur aimait ses soldats comme ses propres fils, même si cela faisait seulement qu'un an qu'ils combattaient les uns pour les autres. Un peu à la manière d'un garde-malade, Isilo passa de lit en lit pour faire son rapport et en conclut que la santé des guerriers allait pour le mieux. L'inverse l'aurait surpris...
Chose faite, l'Elfe regagna sa chambre pour s'assurer que tout était bien à sa place, que tout était dans l'ordre. Ce qui le tracassait le plus, à ce moment-là, c'était Aelyn, son amie, qui avait acceptée de l'accompagner dans son voyage et qui avait fait un travail de guérisseuse incroyable. Sans elle, jamais Isilo n'aurait pu profiter d'un sommeil serein. Elle avait été comme une soeur pour lui et jamais Isilo ne la laisserait tomber.
Doucement, le jeune Noldo s'approcha de la femme qui contemplait la tempête extérieure. Étrangement, celle-ci ne semblait pas l'avoir entendu entrer dans la pièce. Tâchant de ne pas troubler le calme qui règnait à l'intérieur de la chambre à coucher, Isilo se tut et vînt rejoindre sa compagne dans la faible lumière de la fenêtre. Il voulait lui parler de quelque chose qui le tracassait depuis longtemps et qui avait été retardé à cause de leur présente campagne vers le Sud. Quelque chose de majeur qui avait une importance capitale pour le seigneur.
'' I raumo ursëa, I ità saccatëa I histëa... La tempête fait rage, la foudre déchire le crépuscule. Nous arrivons à temps, vous avez vu juste, mon amie. Je tenais à vous remercier pour tout ce que vous avez fait pour moi durant ce voyage. Mes hommes vous seront toujours reconnaissants de ce que vous avez accompli pour eux. Cependant, je voulais aussi vous parler de quelque chose... ''
Isilo s'interrompit un instant pour mieux réfléchir à la formulation de son prochain discours. Cela faisait un certain temps qu'il avait l'idée en tête, il avait déjà prévu son départ. Il devait rendre honneur à sa famille et à sa nation, il devait reprendre ce qui lui était dû. Père serait fier de lui, mère aussi. Son regard toujours plonger dans les ténèbres extérieurs, il reprit.
'' Aelyn, je vais devoir bientôt quitter, encore. Ça me déchire le coeur de devoir te dire ça, mais... C'est une histoire de famille, j'entends l'écho de mon coeur qui m'appelle vers le Nord. Je dois me rendre à Gar Thulion, assiégée. Je suis l'héritier de la Maison de la Fleur-D'Or, c'est Glorfindel et mon père qui me laisse leur place... ''
Sensible, Isilo détourna le regard car il ne voulait pas montrer sa peine, ce chagrin qui le tourmentait depuis des années déjà. Il jeta un coup d'oeil derrière son épaule pour contempler les soldats qu'il avait lui-même élever comme ses enfants, mais ne pu sourire à la vue de cette fierté car le stress et la déception étaient trop forts. Le jeune Elfe devait choisir entre sa famille, sa nation, son honneur ou la personne qu'il aimait de tout son coeur d'un amour vrai. Il avait décidé de régler ses affaires personnelles en premier et de revenir à son fief après.
'' Je reviendrai vite et vous deviendrez maître de Lime-Claire lors de mon absence. Toi et tes deux petits chevalier seront traités comme des rois. À mon retour, tout sera différent. Vous deviendrez seigneurs. ''
Le jeune homme savait comment il allait être difficile pour eux d'accepter une telle réalité, du jour au lendemain, sans préparation. Toutefois, il savait aussi comment leur vie et celles de leurs proches qu'ils avaient peut-être abandonnés au Rohan le seraient également. Isilo deviendrait étincellant comme l'Astre du jour, ainsi il serait plus proche de sa mère, plus proche de la Lune... |
| | | Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
Nombre de messages : 386 Age : 34 Localisation : En Rohan Rôle : Vice-Reine du Riddermark - Guérisseuse
~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Dim 17 Avr 2011 - 23:26 | | La jeune guérisseuse sursauta imperceptiblement lorsqu’Isilo parla. Elle le regarda. Depuis combien de temps était-il là ? Avait-il vu son moment de faiblesse où elle avait invoqué l’esprit de son défunt époux ? Elle ne le saurait sans doute jamais. Elle sourit aux premières phrases.
« Vous n’avez pas à me remerciez, je n’ai fait que ce qui me semblait juste. Je suis vraiment heureuse d’avoir pu vous être utile à vous et vos hommes mais je n’ai fait que mon devoir de guérisseuse. Sachez cependant que ces paroles me vont droit au cœur. »
Le ton grave dans les paroles qui suivirent la détourna définitivement de la pluie battante. Son regard d’émeraude fixait avec attention chaque mimique faciale de son ami alors qu’il lui annonçait son départ prochain et ses résolutions. Que dire ? Que faire après un tel discours ? Etait-ce la sagesse elfique qui parlait ou juste un être doué d’émotions et de sentiments qui parlaient pour lui ? Mal à l’aise, Aelyn fit quelques pas vers l’âtre de sa démarche droite, se détournant de la tempête pour se diriger vers les flammes. Mais sa tête était baissée et son regard ne se fixait sur rien. Elle se sentait déchirer de sentiments contradictoires. Déchirée par la décision qu’on l’obligeait à prendre ici et maintenant.
« Ecoutez mon ami… » elle chercha ses mots soigneusement sans chercher à dissimuler la tristesse que cette nouvelle lui causait « Il me peine de savoir que vous partez pour une nouvelle bataille, mais je comprend parfaitement ce qui vous pousse à agir de la sorte. Sachez que, pour aussi peu que cela puisse compter, je vous soutiens dans votre décision car elle est juste. Et si Gar Thulion est votre destination, que la chance puisse vous y accompagner. »
La jeune femme avait parlé avec son cœur, parce que la raison du seigneur elfe lui avait paru légitime et parce qu’elle pensait chacun de ses mots. Elle laissa un silence s’installer un temps, observa les soldats qui parlaient dans leur langue de l’autre côté de la pièce. Il lui déplaisait fortement d’avoir cette discussion avec un tel public. Bien qu’ils semblaient absorbés par leurs propres conversations, les oreilles des elfes étaient fines et elle ne doutait pas que certains suivaient avec un intérêt caché l’échange entre leur seigneur et l’humaine. Elle reprit, hésitante :
« Pourtant… » elle hésita encore puis se lança finalement « Je ne puis accepter votre proposition… Je suis une guérisseuse et non une dame. Comment pourrais-je prendre en main votre domaine alors que mes compétences se sont toujours arrêter à la gestion de ma maison d’Aldburg et de mon écurie ? Qui serais-je pour ordonner à des elfes qui ont vu passé bien plus de printemps que je n’en verrais jamais de ma vie ?... Et puis… » elle releva la tête, soutenant le regard d’Isilo, un air triste mais décidé avait envahit son visage « Je suis une Rohirrim, mon ami, je ne peux vivre ailleurs que dans le Riddermark. C’est la terre de mes ancêtres qui se sont battus pour la garder libre, la terre de mes fils et c’est dans cette terre que repose leur père… »
Sa voix se fit plus basse tandis qu’elle détournait les yeux. Ses mains caressaient machinalement le bois du lit auquel elle s’était accrochée sans s’en rendre compte pour y chercher un appui. Ses paroles avaient le ton d’un aveu.
« Mon pays n’est pas parfait, il est déchiré par une guerre civile et attaqué par des assaillants inconnus mais c’est mon pays… Je ne peux tout simplement pas le laisser derrière moi, cela m’est simplement impossible... Vous me demandez un sacrifice bien trop grand. »
Elle en aurait pleuré si elle n’avait été aussi forte. Peut-être, si cela n’avait tenu qu’à elle, peut-être si la vie en était allée autrement, peut-être aurait-elle accepté, pris le risque… Mais elle n’était pas seule, elle avait de la famille, des enfants et beaucoup de gens qui comptaient sur elle et des responçabilités qu’elle avait négligé depuis trop longtemps. Aelyn se sentit soudain très fatiguée, las, et s’appuya plus fort sur le bois pour que ses jambes ne se dérobent pas sous elle. Elle n’osait pas regarder Isilo de nouveau. Elle savait qu’elle avait dû le blesser en refusant sa proposition de la sorte. Ce n’était vraiment pas comme ça qu’elle avait imaginée cette soirée de repos qui lui avait pourtant paru, à peine une heure plus tôt, providentielle. Aussi lâche que cela puisse paraître, elle se prenait à penser qu’elle aurait préféré chevaucher toute la nuit sous le déluge glacé plutôt que d’avoir eu cette conversation.
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| | | Isilo Seigneur Elfe
Nombre de messages : 141 Localisation : Dans les contrées elfiques. Rôle : Homme de paix, érudit et guide
~ GRIMOIRE ~ -: Noldo -: 210 -:
| Mar 26 Avr 2011 - 0:12 | | Isilo savait que l'aveu allait être dur à prendre et à comprendre. Tout allait changer, maintenant. Lui et ses hommes allaient paryit pour très longtemps et le fief de Lime-Claire aurait le temps de se transformer entre son départ et son tardif retour. Le personnel se transformerait, la maisonnée changerait d'ambiance et les paysages se métamorphoseraient aussi. En revanche, ce n'était que de petits détails comparés à ce que Isilo ramènerait avec lui. Le jeune Elfe était sûr de lui, il ne pouvait pas échouer.
« Il me peine de savoir que vous partez pour une nouvelle bataille, mais je comprend parfaitement ce qui vous pousse à agir de la sorte. Sachez que, pour aussi peu que cela puisse compter, je vous soutiens dans votre décision car elle est juste. Et si Gar Thulion est votre destination, que la chance puisse vous y accompagner. »
Cela lui faisait plaisir que son amie comprenne l'importance des choses. Tout le long de leur chemin, cette dernière avait fait preuve d'une grande compréhension et d'un grand sang-froid. Sans elle, peut-être qu'Isilo serait de retour avec seulement la moitié de ses précieux soldats. Maintenant, elle agissait encore avec une immense sagesse. Ça lui faisait chaud au coeur, mais ça le déchirait de devoir se séparer de celle qui considérait comme une soeur à présent.
Le seigneur sourit à ces paroles et laissa voguer son esprit dans l'immensité des vallées qui s'étendaient devant lui, de l'autre côté de la fenêtre. Elles étaient si belles, si vastes. C'est à la vue de ces étendues qu'Isilo devint nostalgique. Très vite, il réalisa comment le trajet serait long, pénible et que sa destination serait éloignée de son fief où il fait si bon vivre. Serait-il vraiment prêt à abandonner tous ces gens, tous ces bons moments en excellente compagnie pour l'honneur de sa famille? Une famille qui ne sera même pas à ses côtés lors de son heure de gloire...
« Je ne puis accepter votre proposition… Je suis une guérisseuse et non une dame. Comment pourrais-je prendre en main votre domaine alors que mes compétences se sont toujours arrêter à la gestion de ma maison d’Aldburg et de mon écurie ? Qui serais-je pour ordonner à des elfes qui ont vu passé bien plus de printemps que je n’en verrais jamais de ma vie ?... Et puis… »
Elle était juste sur ce point, pensa le jeune Elfe. C'était peut-être un peu trop demandé, après révision. Le fief représentait une lourde charge et sa gestion demandait beaucoup de temps et de rigueur. Toutefois, de la rigueur, cette jeune femme en avait et pas seulement qu'un peu! Isilo sourit à ces dires car il savait très bien qu'elle réussirait haut la main, mais elle était seulement trop modeste pour l'admettre. Isilo devrait faire une liste de directives qu'il donnerait au capitaine de sa garde, au moment de son départ, pour qu'il la regarde et applique son contenu avec les différents membres du personnel. Il n'était pas inquiet, du moins, juste un tout petit peu.
« Mon pays n’est pas parfait, il est déchiré par une guerre civile et attaqué par des assaillants inconnus mais c’est mon pays… Je ne peux tout simplement pas le laisser derrière moi, cela m’est simplement impossible... Vous me demandez un sacrifice bien trop grand. »
Encore une fois, elle avait raison. Le seigneur regarde vers l'horizon en pensant à tous ces hommes qui avaient la vie tellement dure, juste au-delà de cette immense chaîne de montagne qui étouffait de l'écho du mal intérieur. Il comprenait sans aucune difficulté, car c'était pour la même raison qu'elle qu'il partait de son côté. La famille était une valeur partagée pour les deux compagnons et il allait de soi que chacun se sépare pour d'abords régler ses problèmes de son côté.
Cependant, Isilo souffrait. Étrangement, une étrange douleur lui empoigna la poitrine et son visage se crispa brusquement. Rapidement, il tenta de dissimuler sa peine qui commençait déjà à le ronger de l'intérieur comme une colonie de termites qui dévore la matière pure de l'arbre pour en laisser qu'un tas de matière inerte. Cette sensation était loin d'être inconnue pour lui. Il l'avait ressenti quelques années auparavant quand il fut forcé de dire au revoir aux derniers membres de sa famille. S'il restait encore longtemps, il ne trouverait jamais la force de dire aurevoir et échouerait à son devoir. Doucement, il déposa ses mains fines sur les hanches d'Aelyn et sourit.
'' Vous êtes une femme et une mère fantastique, Aelyn du Rohan. Merci de m'avoir fait connaître ce qu'une vraie famille unie est vraiment et pour m'avoir montré comment le coeur des Hommes est parfois aussi pur que celui des miens. Vous serez toujours la bienvenue chez moi et je garde pour vous une place dans mon coeur. Ceci est mon dernier aurevoir.''
À l'aube, le bataillon monta en selle et parti avant même qu'il n'y ait une seule personne dans le hall de l'auberge. Ensemble, ils partirent tous vers le nord, là où un destin incertain les attendait.
HRP: Ceci marque le début de la quête vers Gar Thulion et conclut le sujet. Merci à Aelyn pour tous ces beaux Rps et à Forlong et Sirion pour leur appui. Note; je serai absent pendant 4 jours à compter de jeudi prochain, le 28 avril. |
| | | Aelyn Veuve du Vice-Roi du Rohan
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~ GRIMOIRE ~ -: Humaine - Rohirrim -: 26 ans -:
| Jeu 28 Avr 2011 - 0:43 | | Aelyn se redressa lorsque l’elfe s’approcha. Elle ne s’était pas montrée faible face à son mari galopant vers la mort, elle ne se montrait pas faible devant Isilo, il en était hors de question. Elle utilisa la force de sa volonté pour sortir de l’état dans lequel la conversation l’avait plongé et lâcha progressivement le bois de lit. Elle l’avait serré si fort dans son besoin de soutien qu’elle en avait des difficultés à ouvrir les doigts. Pendant un instant, on n’entendit que le violent battement du vent et de la pluie sur le verre épais de la grande fenêtre. Les soldats dans le fond de la pièce s’étaient tus. Peut-être utilisaient-ils cette manière silencieuse qu’avaient parfois les elfes pour communiquer eux. Ou peut-être avaient-il été plus intéressé par la discussion des deux amis.
La jeune femme releva la tête, surprise, lorsque l’elfe lui saisit les hanches. Elle posa ses mains sur les épaules d’Isilo et le regarda droit dans les yeux. La tempête d’émotions qui l’habitait l’avait quitté. Elle savait qu’elle avait fait le bon choix en étant honnête. Mais elle était aussi heureuse que son ami est compris que sa réponse était la seule qu’elle aurait pu formuler.
La guérisseuse resta silencieuse alors qu’il parlait. Elle manqua de rougir sous le compliment et sourit en réponse. Mais c’était un pauvre sourire car elle n’aimait pas les aux revoirs.
« Soyez sûr que je m’en souviendrai. Et si vous passez un jour à Aldburg, il y aura toujours quelqu’un pour vous indiquer où je demeure. Vous serez toujours un invité dans ma maison, aussi modeste soit-elle. »
Elle se dégagea doucement de l’étreinte et, droite et fière comme pouvait l’être les femmes de sa race et de sa nation, parla. Elle avait une petite moue affectueuse sur le visage mais ses paroles étaient sérieuses.
« Je n’oublie pas que vous m’avez sauvez, ce jour-là dans les Plaines, de la mort ou pire encore. Et les Rohirrims payent toujours leurs dettes. Mais pour que moi ou mes fils puissions un jour le faire…quoi qu’il puisse vous arrivez là-bas, je vous en pris mon ami, restez en vie. »
Ces paroles conclurent leur entretien et bientôt la fatigue les rattrapa. Les kilomètres parcourus se rappelèrent rapidement aux voyageurs. Il ne fallut pas plus d’une heure de conversations vagues avec les elfes pour qu’Aelyn se réfugie bien au chaud sous les draps immaculés d’un des lits et sombre dans un profond sommeil. La nuit fut courte mais réparatrice et, avant que le soleil se lève, tous les soldats étaient fin prêt au départ. Ne souhaitant pas renouveler les adieux encore et encore, la jeune humaine préféra leur laisser une longueur d’avance et finir sa route seule. Sur une voie si fréquentée et avec un étalon de guerre comme monture, elle ne risquait pas grand-chose.
Quand elle sortit enfin, l’aube peinait à passer à travers l’épais manteau de nuage sombre qui recouvrait le ciel, menaçant toujours. Cependant, malgré l’odeur persistante de pluie et de terre humide dans l’air, l’averse ne reviendrait pas avant le milieu de l’après-midi d’après les estimations de la jeune guérisseuse. Heolstor s’ébroua. La cavalière resserra sa cape autour de son corps frissonnant pour se protéger de la froideur du matin. Elle n’eut qu’à contracter les mollets sur les flancs noirs pour que sa monture se lance au petit trot sur le chemin détrempé qui la conduirait vers ses enfants et son pays bien-aimé. Son cœur se réchauffait à l’idée de retrouver les plaines vertes de la Marche.
[C’est un réel plaisir de rp avec toi. A une prochaine fois ^^.]
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