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 Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn

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Ryad Assad
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Espion de Rhûn - Vicieux à ses heures perdues
Ryad Assad

Nombre de messages : 2505
Age : 32
Localisation : Pelargir
Rôle : Humaniste

~ GRIMOIRE ~
- -: Humain
- -: 36 ans
- -:

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Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn EmptyDim 3 Juil 2011 - 23:15
Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn Ryadassad

Nom/Prénom : Ryad Assad de la Tribu de la Vipère à Cornes de la Maison de Ulfang.

Voilà comment je m’appelle. Ce n’est pas un nom que l’on pourrait qualifier de simple, même si en cherchant bien, chacun de mes compagnons pourrait porter un nom semblable à celui-ci. Avant que Rhûn ne soit rassemblé sous la bannière d’un seul roi, nous appartenions à des tribus différentes. L’attachement des miens pour nos ancêtres et pour notre histoire a fait que nous n’avons jamais oublié d’où nous venons, ni quel serment nous lie à Rhûn.

Âge : 36 ans

C’est un âge que les nouvelles recrues de l’armée qualifieraient de “vieux”, mais je ne me considère pas vraiment comme tel. Je ne suis peut-être pas aussi endurant que lorsque j’avais vingt printemps, mais j’ai sans aucun doute plus de jugeote et d’expérience qu’alors. C’est un bel âge, je trouve : celui auquel on peut prétendre à un statut dans la société. Celui qui nous permet d’avoir des éléments de réponse aux questions que l’on se pose.

Sexe : Masculin

Dans notre clan, être un garçon signifie que l’on exercera, plus tard, le métier des armes. C’est la promesse qui a été faite au royaume de Rhûn, et qui n’a jamais été oubliée. Je n’ai pas eu le choix de mon avenir, mais je n’ai jamais regretté la décision qu’ont prise mes parents, et leurs parents avant eux, car cela me donne l’opportunité de servir la Couronne.

Race : Humain

Particularité : Ce n’est pas vraiment une particularité chez nous, mais j’ai remarqué au cours de mes voyages que la plupart des humains portent leurs cheveux longs, tandis que j’ai l’habitude de me raser la tête. Cela présente plusieurs avantages : évidemment, c’est beaucoup moins long à sécher, lorsque l’on termine de se laver. En outre, c’est très hygiénique, surtout pour les missions longues et très difficiles. Et puis, autre avantage non-négligeable, cela permet de porter n’importe quelle perruque, si le besoin s’en fait sentir.

Autre signe particulier, je porte un tatouage, évoquant une vipère, à la base du cou, du côté de l’épaule gauche. Ce symbole est celui de ma tribu, de mon clan, qui me permet d’être reconnu comme l’un des leurs. Il n’a absolument aucune autre signification, et demeure obscur pour la plupart des autres individus, même ceux qui sont originaires de Rhûn. Par contre, c’est un signe de reconnaissance que j’ai appris à cacher lors de mes missions. Il suffit pour cela de porter des bandages autour du corps et de s’arranger pour qu’ils recouvrent ce dessin. Ainsi, personne ne peut les voir, même si un adversaire venait à m’agripper l’épaule.

Alignement : Loyal-Neutre

Il ne faut pas se méprendre sur ma loyauté, qui va exclusivement au trône de Rhûn, que je sers avec fidélité et dévotion. Les ordres émanant de Sa majesté ne peuvent être contredits, et j’exécute avec froideur toutes les missions que l’on me confie, même si pour cela je dois enfreindre de multiples lois d’un état ennemi, et prendre la vie de plusieurs personnes. Ma neutralité, quant à elle, me définit comme un personnage ni cruel ni excessivement bon. Il se peut que je vienne en aide à une personne se faisant agresser, si j’estime que c’est de mon devoir, ou si je pense que cela peut me rapporter quelque chose. A l’inverse, je peux détourner mon chemin d’un crime odieux, pour éviter d’être découvert par ceux qui me traquent. Je ne suis, en définitive, qu’un homme normal, agissant en accord avec ses principes dans la mesure du possible.

Rôle : Soldat de Rhûn par ma formation, j’apparais souvent sous l’apparence d’un philosophe errant, même si je suis en réalité un espion.

C’est cette multitude de rôles que je suis amené à jouer qui me permet de mener mes missions à bien. Je peux incarner n’importe quel personnage pour me placer dans une situation favorable à la réussite de ma mission. Cela passe par de longues heures de recherche sur les us et coutumes de telle caste, de telle confrérie ou de telle corporation. On ne s’improvise pas marchand, et il y a des habitudes à prendre pour simuler efficacement que l’on vient de perdre tous ses biens aux mains de brigands avides.


Équipement : Lorsque l’on me voit, au premier abord, la première chose que l’on remarque est évidemment ma tenue. Il s’agit d’une tunique brune, souple mais résistante, légèrement usée par les intempéries et par les rudes conditions de mes nombreux voyages, retenue à la taille par une épaisse ceinture de tissu, dans la plus pure tradition de mon peuple, qui, en plus d’être très esthétique selon moi, permet d’y cacher de nombreux objets de petite taille aux effets parfois destructeurs sur le corps humain : une fiole de poison, une arme improvisée, une petite dague, mais aussi une lettre importante, ou tout autre objet trop précieux pour être tenu en main. J’enroule également des bandages autour de mes avant-bras, plus dans un souci esthétique que pratique, même si cela pourrait cacher une affreuse blessure courant le long d’un de mes membres...si j’en avais une assez reconnaissable pour être identifiable. Concernant le bas, je porte un pantalon de cuir noir, habitué aux longues heures de marche forcée que je lui impose parfois, et qui a fini par épouser la forme de mes jambes. Par dessus, je porte de solides bottes de cuir, qui parfont ma tenue de voyageur. Je dispose en outre d’une longue cape, que je ne porte que lorsque le temps devient trop froid ou trop pluvieux, et dont je me sers ordinairement comme d’une couverture. J’ai également un bandeau de tissu épais que je porte parfois sur la tête, et qui protège mon crâne nu des rayons ardents du soleil, lorsqu’il fait très chaud. Il est aussi très pratique lorsque je dois porter un casque, car cela m’évite de sentir me métal contre ma peau.

Le reste de mes affaires est rassemblé dans un sac de voyage qui abrite une carte peu détaillée de la Terre du Milieu, des pierres pour faire du feu, quelques rations de voyage, une outre d’eau, du fil, des aiguilles, quelques onguents, une boussole, une pierre à aiguiser et un arc de chasse - qui est accroché au sac, plutôt qu’à l’intérieur - accompagné de ses flèches. C’est un arc court, principalement destiné à tuer du petit gibier plutôt qu’à faire la guerre. Sa puissance serait de toute façon trop faible pour percer une véritable armure, même si elle serait suffisante pour provoquer un enfoncement gênant. Contre une personne sans protection, en revanche, cet arc peut se révéler utile, mais comme tout autre arme, au final. Accessoirement, j’ai un carnet rempli de feuilles, un stylet et de l’encre pour écrire dessus, et y consigner mes observations, réaliser des croquis, ou encore noter des messages secrets. Pour terminer, il me reste une ribambelle d’objets liés à mon métier : des perruques, quelques fioles de poison (rassemblées dans une boîte) qui ne servent pas souvent, un rossignol (pas un oiseau, je vous rassure, mais plutôt un petit un petit objet capable de crocheter les serrures), et une tunique de rechange, pour éviter d’avoir l’air d’un mécréant en permanence. Ca ne fait pas un barda très conséquent, mais par contre c’est très efficace pour ce que j’ai à faire.

Autrement, lorsque je rentre chez moi à Blankânimad, j’ai accès à mon armure de soldat, puisqu’officiellement, je fais toujours partie de l’armée, ainsi qu’à une garde-robe plus élaborée. Mais ce n’est pas vraiment ce qui nous intéresse.

Concernant mon armement, puisque c’est ce qui intrigue la plupart d’entre vous, je dispose d’un sabre droit, dont la lame à simple tranchant est assez solide pour me permettre de livrer bataille. C’est une arme sobre et efficace, pas assez ornementée pour attirer le regard des voleurs, mais suffisamment affûtée pour me permettre d’exploiter au mieux les défauts de certaines armures. La lame est longue de soixante centimètres, ce qui n’en fait pas une lame gigantesque, capable de rivaliser avec les longues épées des chevaliers. Néanmoins, elle remplit bien son office, et se montre souvent plus vive que celle de mes adversaires. La garde est presque inexistante (n’étant large que d’un centimètre cinquante), ce qui réduit encore le poids de l’arme. Le manche est adapté au maniement à une main, mais il est possible de la saisir à deux (par exemple pour la défense), ce qui lui permet d’être plus complète que certaines armes courtes, et plus maniables que les armes plus lourdes et plus longues. Ce n’est pas un bijou, mais je l’aime beaucoup.

Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn Ninjato

Autrement, je porte un poignard dans ma botte droite, dont seul le manche dépasse. Cela me permet de le dégainer rapidement en cas de besoin, que ce soit pour couper une corde, dépecer un animal, ou éliminer un gêneur. Ce n’est pas non plus une arme finement ouvragée, mais elle est très affûtée, et capable de trancher une gorge sans la moindre difficulté. Je veille à ce qu’elle soit toujours bien entretenue, car elle peut s’user plus rapidement que mon épée, étant en contact avec des objets du quotidien, comme je l’explique plus haut.

Description physique :

Il n’est guère facile de se décrire soi-même, surtout lorsqu’on s’évertue à se rendre aussi banal que possible. Je vais tenter de décrire les grands traits de mon apparence, ceux qui semblent évidents, puis je vais décrire comment certaines personnes me voient, pour que vous ayez un aperçu aussi fidèle que possible.

J’ai la peau que certains qualifient de “jaune”, bien que la voie plutôt cuivrée. C’est un trait caractéristique des gens de mon peuple, que je ne saurais expliquer, pas plus que les hommes de l’ouest ne pourraient expliquer d’où leur vient cette pâleur qui leur donne l’air d’être malades en permanence.
Je suis droitier, bien qu’à même de me servir de mes deux mains dans le cadre du combat. Je mesure un mètre quatre-vingt, et je pèse environ soixante-dix kilos, ce qui ne place pas dans la catégorie des géants, mais qui me distingue facilement des nains. Je ne suis pas maigre, mais je ne suis pas non un costaud aux muscles saillants. Je me qualifierais de normal, voire même de banal, même si en vérité, une personne “normale” et “banale” ne disposerait pas de ma condition physique, de mon endurance, et de ma force, acquises au fil des ans grâce à un travail de tous les instants.
Je suis cependant beaucoup moins habile de ma mauvaise main qui porte bien son nom.
En effet, mes bras sont fins et souples, mais capables de porter de lourdes charges, car ils ne recèlent pas une once de graisse. Si mes épaules ne sont pas aussi larges que celles des soldats vétérans ayant vu plusieurs batailles, elles sont assez fortes pour supporter le poids de mon sac de voyage, et bien plus encore, pendant les longues heures que je passe parfois à arpenter une ville, ou pendant les longues journées nécessaires à rallier un point de rendez-vous, ce qui tend à prouver qu’elles sont faites dans un bois robuste et fiable. Des exercices réguliers entretiennent ma forme, et préservent ma souplesse qui me permet de me glisser par de petits interstices, de grimper avec agilité et de franchir des obstacles difficiles. Je ne suis sans doute pas aussi agile que les petits elfes, ni aussi souple que les acrobates et les contorsionnistes, mais je dépasse de loin les capacités d’un soldat de base, piéton engoncé dans son armure rutilante.
J’ai des jambes relativement longues, mais très sveltes, ce qui me permet de courir librement à une vitesse satisfaisante, et surtout suffisante pour échapper à des poursuivants à pied. N’étant pas gêné par le poids d’une armure, peu d’ennemis sont à même de me rattraper lorsque je prends la poudre d’escampette, ce qui est un avantage non négligeable dans certaines situations précises.
Côté tête, on peut dire que j’ai un visage relativement fin, avec un menton fier et des pommettes hautes bien que peu visibles. J’ai le crâne entièrement rasé, et je ne porte ni barbe, ni moustache. Les seuls poils qui apparaissent sur ma face sont mes sourcils noirs, peu épais, qui épousent parfaitement la ligne de mon arcade sourcilière. C’est ce qui surprend parfois les gens, et qui les amène à me considérer comme plus vieux que je le suis en réalité.

Il y a bien longtemps, ma femme, quand elle s’amusait à me dévisager, trouvait que j’avais fière allure avec mes cheveux coupés courts. Elle aimait bien passer sa main dedans, appréciant leur côté soyeux, et les boucles qui semblaient ne jamais vouloir cesser d’embêter les coiffeurs. Ils étaient aussi noirs qu’il est possible de l’imaginer, et ils me donnaient sans aucun doute l’air plus jeune que celui que j’affiche maintenant. Et peut-être moins froid, aussi.
Quand nous étions blottis l’un contre l’autre, ma bien-aimée et moi adorions partager de longs moments à nous regarder droit dans les yeux. Nous nous dévisagions ainsi de longues minutes durant, ouvrant notre âme à l’autre. Elle me déclarait toujours que, malgré la noirceur profonde de mon regard, ils respiraient la chaleur et la bonté. Je crois qu’elle était la seule à qui je pouvais offrir cette chaleur et cette bonté, et que tout cela a bien changé, désormais.
Elle aimait aussi mon sourire timide, qui apparaît encore moins qu’avant, et qui semblait la faire fondre de bonheur. J’avais bien du mal à le lui refuser, car elle savait s’y prendre pour le faire fleurir sur mes lèvres, dès qu’elle le voulait. Par contre, elle avait horreur du rictus que j’affichais en certaines situations, surtout aux hommes qui tentaient de la courtiser pendant mon absence. Elle disait que ça me donnait l’air terrifiant et incroyablement mauvais.

Mes camarades, quant à eux, trouvaient que j’avais l’air d’un fauve lorsque je combattais. Ils disaient de moi que j’attaquais sans relâche, avec une férocité qui n’avait d’égale que mon calme apparent. Dans ces moments là, je perdais toute trace d’humanité, pour devenir une véritable machine à tuer. Je ne garde pas vraiment de souvenirs de mon comportement à ce moment là, aussi ne puis-je confirmer leurs propos. Mais de toutes façons, cela remonte à loin, et je pense avoir bien changé, alors bon...

Description mentale :

Là aussi il est, je pense, difficile de décrire sa propre personnalité. Que pourrais-je vous dire sur moi ? Je vais tenter d’analyser mes qualités - qui vous apparaîtront peut-être comme des défauts - qu’en sais-je ? -, puis je me laisserai porter par l’inspiration, et verrai où cela me mènera.

Je pense être quelqu’un de loyal. D’une loyauté absolument indéfectible envers le trône de Rhûn. Les ordres émanant du palais ont une importance capitale pour moi, et je m’empresse toujours d’exécuter les missions que me sont confiées. En échange de ma dévotion et de ma fidélité, le trône me récompense gracieusement en me rémunérant assez pour que je puisse vivre convenablement. Mais n’étant pas dépensier pour deux sous, je m’arrange simplement pour que mon matériel soit toujours bien entretenu, et pour que mes parents aient ce dont ils ont besoin pour vivre décemment. Le reste, je l’épargne pour le jour où j’en aurai vraiment besoin. Je me promène avec de quoi survivre, sans pour autant être un véritable coffre au trésor. La plupart du temps, je n’ai aucun problème avec la loi, mais si je vois que mes fonds commencent à baisser, je n’hésite pas à subtiliser ce qui me fait défaut : qu’il s’agisse d’une pomme sur un étal ou d’un cheval dans une écurie. Je n’ai pas peur des poursuites, et je suis prêt à tout pour accomplir les missions que l’on me confie.

C’est d’ailleurs une qualité qu’apprécient mes supérieurs : ma détermination. Je suis quelqu’un d’extrêmement motivé, prêt à tout pour remplir ses tâches avec efficacité, et autant de discrétion que possible. Ainsi, on peut me lâcher sans crainte derrière les lignes ennemies, et compter sur moi pour préférer la mort à la reddition. Mais en général, je fais preuve d’assez de jugeote pour éviter d’être démasqué trop facilement. Il suffit de savoir laisser traîner son oreille là où il faut pour obtenir des informations de premier rang, et les transmettre au trône de Rhûn avec plus ou moins d’empressement, selon leur degré d’importance. Afin d’y arriver, je dispose d’un contact à qui je dois envoyer les informations, qui se charge lui-même de les faire remonter à quelqu’un en mesure de les transporter jusqu’à Blankânimad dans la plus grande discrétion.

Concernant mon opinion politique, et la manière dont je découpe le monde, je ne m’embarrasse pas de détails superflus. Il existe Rhûn, mon pays, ma seule et unique nation, que je sers avec dévotion. C’est le centre de ma perception, qui détermine le statut de tous les autres états, groupes, ou personnes. Il y a en effet les alliés de Rhûn, que je considère comme mes alliés, et les ennemis de Rhûn, que je considère comme mes ennemis. On ne peut pas vraiment faire plus simple. Parmi nos alliés, ou en tous cas ceux avec qui nous partageons un ennemi commun, on retrouve les guerriers de Khand. Je ne leur fais pas vraiment confiance, car ils composent un ensemble de tribus disparates, barbares et mal organisées. Ils sont loins d’égaler la splendeur de notre pays et la magnificence de notre armée, même s’il faut reconnaître que ce sont de fiers guerriers. Nous partageons bien des choses, à commencer par une histoire commune au service du Seigneur Sombre, qui n’a malheureusement pas suffi à nous faire nous entendre parfaitement. Les Orques, quant à eux, représentent une race que je supporte à peine. Ils sont laids, vicieux et incroyablement primitifs. Ils sont une véritable insulte au bon goût, en plus d’être grossiers et agressifs. Ils ne font preuve d’aucune dignité ni d’aucune maîtrise, et c’est à grand peine que je me retiens de les corriger. Toutefois, nos deux peuples sont ennemis des hommes de l’Ouest, et peut-être que nous serons amenés à collaborer, chose qui me répugne d’avance. Mais pour le bien de Rhûn, je suis prêt à mettre de côté mon dégoût et à travailler avec eux. Concernant nos ennemis héréditaires, je nourris une haine profonde pour le royaume de Gondor, que mes ancêtres ont affronté à plusieurs reprises par le passé. Auparavant, notre clan était fort et nos guerriers nombreux, mais les guerres menées contre ces diables ont décimé notre puissance, et ont fait perdre la vie à nos meilleurs hommes, réduisant le clan à l’ombre ce qu’il était. Je prends donc beaucoup de plaisir à éliminer leurs soldats, en rémission de leurs péchés, même si j’ai beaucoup moins l’occasion de tuer depuis que j’ai quitté l’uniforme pour rejoindre la clandestinité. Je n’ai guère plus de scrupules quand il s’agit de leurs femmes ou de leurs enfants, puisque je sais que ce sont eux qui formeront la prochaine génération de leurs guerriers. Tuer le mal dans l’oeuf n’est pas négatif, si ? En outre, tous ceux qui ne sont pas explicitement alliés avec le trône sont potentiellement des ennemis, et je fais plutôt intervenir la présomption de culpabilité que la présomption d’innocence, car on n’est jamais trop prudent avec les gens qui se disent neutres. C’est eux qui peuvent faire pencher la balance en la faveur de nos ennemis, et il serait mal avisé de les considérer comme acquis à notre cause. Je classe dans cette catégorie tous les royaumes qui ne nous livrent pas une guerre farouche, mais qui ne nous apportent pas non plus leur soutien indéfectible.

D’un point de vue religieux, je ne me considère pas comme le plus fervent adepte du Culte de Melkor. Je suis plutôt attaché aux traditions animistes de mon propre clan, qui découlent de notre longue histoire, et qui ont perduré en même temps que notre engagement vis-à-vis du trône de Rhûn. Tout ceci ne m’empêche pas d’avoir accepté Melkor comme mon dieu, après l’accession au trône de notre nouvelle Reine, même si, je dois bien l’avouer, je suis plus fidèle à la personnalité du monarque de notre pays qu’à une religion. En effet, les prêtres se battent entre eux pour imposer leurs vues sur notre pays, si bien que s’accrocher à un dieu plus qu’à un autre ne présente pas vraiment d’intérêt. Par contre, le trône est immuable et indestructible, et c’est en lui que je place ma Foi et ma confiance. Je respecte toutefois profondément les prêtres du culte, comme tous les soldats de l’armée, et comme tous les civils. Le trône les considérant comme dignes d’imposer leur religion à notre nation, je ne m’oppose pas à eux, et je montre à leur égard la déférence qui leur est due, sans pour autant les placer sur un pied d’égalité avec nos dirigeants.

A propos de mes goûts, on peut dire que j’aime l’aventure, les grands espaces, et le calme. La solitude ne me déplaît pas, mais j’apprécie beaucoup la compagnie des gens, surtout ceux de mon peuple, même si j’ai peu de contacts avec eux, il faut bien l’avouer. Au fil de mes voyages, je découvre différentes cultures, qui m’intéressent énormément. J’ai par exemple fait la connaissance avec la culture des hommes du Gondor, qui m’apparaît être beaucoup moins barbare que ce que j’imaginais. Je ne les aime toujours pas, mais je commence à comprendre et à apprécier leur architecture, leurs écrits poétiques, bien que leurs aventures épiques me semblent un peu trop manichéennes : les bons hommes de l’Ouest affrontant le terrible Seigneur Sombre et les légions maudites des hommes de l’Est. Notre peuple est cantonné à son image guerrière, presque barbare, et les auteurs font fi de toute notre belle culture, ainsi que du culte des arts martiaux et de notre discipline de fer. Mais malgré cela, je prends du plaisir à lire les affrontements titanesques qui ont opposé les vils orques et les preux gondoriens, toujours moins nombreux que leurs adversaires, et pourtant toujours héroïques, même dans la défaite.
Malgré mon aversion pour les elfes et les nains, je dois bien reconnaître leurs talents, qui s’expriment, à mes yeux, uniquement dans la création d’objets en tout genre. Malgré tout le savoir-faire de nos artisans, ils sont encore loins d’égaler la finesse et le tranchant des armes elfiques, ou la robustesse et la beauté de celles forgées par les nains. Mais cela ne m’empêche pas de les considérer comme des ennemis, bien que je leur accorde un peu plus de crédit qu’aux humains de l’Ouest. En effet, je pense qu’il y a plus à craindre d’une créature m’arrivant à la taille, mais tellement bardée de fer qu’aucune lame ne peut la transpercer que d’un soldat Gondorien possédant un équipement standard.

Histoire :

Il y a bien longtemps, les Orientaux n’étaient pas rassemblés sous une seule bannière, et ils formaient un ensemble disparate de tribus plus ou moins importantes. Chacune d’elles avait sa propre manière de penser, et ses propres alliances. Toutefois, afin de préserver les territoires de l’Est des ennemis de l’Ouest, certaines tribus s’unirent, afin de devenir un puissant royaume. Ce royaume, c’était Rhûn. Et parmi ces tribus, on comptait la Tribu de la Vipère à Cornes. Elle n’était forte que d’une poignée de membres, mais chacun d’eux prêta allégeance au nouveau royaume, et jura de le servir toujours. On pourrait croire qu’une promesse faite il y a si longtemps aurait été oubliée, mais c’était sans compter l’honneur et la discipline de ce clan. Ces valeurs perdurèrent, et les enfants apprirent très tôt quels étaient leurs devoirs en tant que membres de cette tribu, avant de transmettre à leur tour cet enseignement à leurs propres descendants. Ainsi, la fidélité de ces guerriers ne fit que croître, jusqu’à ce que ce serment devinsse une dévotion sans bornes. Néanmoins, avec le temps, le clan se fractura. Les familles se dispersèrent dans les villes où leurs hommes servaient. De nombreux guerriers furent tués à la guerre, et le clan connut ses heures les plus sombres, en même tant que le pays qu’il avait juré de servir.

C’est dans cette période sombre que je naquis. J’étais apparu comme une lumière pour ma famille, qui espérait de tout coeur avoir un héritier mâle, afin de perpétuer la tradition, et que le clan puisse offrir à son roi un futur guerrier. En outre, dans cette période sombre pour le royaume, où les maladies étaient légion, et où les enfants ne survivaient pas toujours, avoir un enfant en bonne santé était une véritable chance pour un couple. Je faisais la fierté de mes parents, qui m’adulaient. Mon père était, comme la tradition l’exigeait, un soldat de Rhûn, qui avait eu l’honneur de s’élever au rang de Capitaine, après avoir vaillamment défendu son pays. Il n’était pas souvent à la maison, occupé à s’entraîner, à défendre la cité, ou bien à mener différentes missions pour le compte de la Couronne. Mais à chaque fois qu’il rentrait, il abreuvait le jeune garçon que j’étais de récits épiques de nos glorieux ancêtres. Il me contait la manière dont ils avaient bravé la mort, afin de servir au mieux Rhûn. La manière dont ils avaient combattu contre maints ennemis pour finalement remporter la victoire. Dès ma plus tendre enfance, on m’avait appris que l’obéissance, la rigueur, la discipline et l’honneur étaient des vertus dignes d’être louées, et qu’à partir du moment où elles étaient mises au service de la nation, alors il n’y avait rien de plus à attendre de la vie. C’était ainsi qu’on formait de futurs guerriers.

A partir de ma sixième année, tous les matins, je fus conduit à la caserne de Blankânimad, où je rencontrai d’autres jeunes garçons, qui s’exerçaient au maniement des armes. La plupart étaient des fils de soldats, comme moi. D’autres jeunes avaient été envoyés là par leurs familles, dans l’espoir qu’en entrant dans l’armée, ils puissent gagner un peu d’argent, et survivre par leurs propres moyens. Les plus jeunes avaient au moins quatre ans de plus que moi. Au début, durant les premières années, on me ménagea un peu, à cause de ma jeunesse. J’appris à marcher en rang, et je passai de longues heures dans les montagnes, à travailler mon endurance, en usant mes semelles sur les routes escarpées. Je me familiarisai rapidement avec le poids des armes, et je grandis presque avec une épée au côté, et un bouclier au bras. Les années se succédèrent, et je gagnai en force, en endurance, devenant chaque jour meilleur, me rapprochant de l’image que l’on peut se faire d’un véritable guerrier. Quand mon père rentrait de mission, je m’empressait de m’asseoir sur ses genoux, et de lui raconter les progrès que je faisais. En retour, j’avais la chance d’écouter des histoires épiques et héroïques dans lesquelles mon père et ses hommes menaient la vie dure à des tribus insoumises, ou aux troupes du Gondor. Mes yeux de jeune garçon pétillaient chaque fois que j’entendais vanter les mérites des Orientaux. Je tremblais de terreur quand il était fait mention de la cruauté sans nom des hordes venues de l’Ouest, et je me jurai intérieurement de travailler dur pour servir fièrement ma patrie, et empêcher ces hommes ignobles de se répandre sur les terres nobles de Rhûn.

Plus les jours passaient, et plus ma dévotion se faisait sentir. Je dépassais mes propres limites, et allais au delà des espérances de mes supérieurs, qui me félicitaient de mes progrès et de mes efforts. A l’âge de huit ans, je m’entraînai pour la première fois avec une véritable arme. Finis les exercices avec des répliques en bois, et avec de faux boucliers. Désormais, il était question de former de véritables combattants. Au début, c’était assez simple. Il suffisait de frapper sur le bouclier de son adversaire, et d’encaisser les coups que l’adversaire rendait sur le bouclier. Tout ça pour s’habituer aux ondes de choc, au poids, et à la fatigue induite par le maniement de ces armes plus lourdes et plus encombrantes. Ce fut sans aucun doute la partie la plus facile de l’entraînement. Après quelques temps, on nous fit apprendre le véritable combat. On nous enseigna différentes bottes, et différentes stratégies pour venir à bout d’un adversaire. Comment utiliser son bouclier au mieux pour le gêner, ou encore comment mener un combat dans la durée, en se fatiguant le moins possible. Comment arrêter une charge de cavalerie, à l’aide d’une hallebarde. Toutes ces techniques firent progressivement partie de notre répertoire, tandis qu’on nous formait continuellement à être de fidèles serviteurs, à obéir aux ordres, et à ne craindre que la colère de nos seigneurs.

Mon enfance se déroula sans véritable événement marquant. Je suivais la voie qu’avait empruntée mon père, mon grand-père, mon arrière-grand-père, et tous mes aïeux depuis le serment de fidélité que ma tribu avait prêté au trône de Rhûn. Les années passant, je grandis en force et en courage, ainsi qu’en fidélité. A l’âge de dix ans, je jurai alors solennellement à mon père, comme l’exigeait la tradition de notre clan, de devenir un fidèle soldat de Rhûn, sur lequel le souverain pourrait toujours compter, en temps de paix comme en tant de guerre, quels que soient les obstacles et les difficultés. C’était une promesse rituelle qu’accomplissaient tous les enfants de la tribu, qui s’engageaient par là à vouer leur vie à la défense de leur honneur, de leur nom, et de leur pays.

Cette promesse de devenir soldat se concrétisa bientôt, lorsque j’atteignis ma quinzième année. J’étais alors devenu un fier combattant, certes encore un peu jeune, mais parfaitement déterminé. L’armée ayant besoin de nouvelles recrues, on abaissa l’âge à partir duquel on acceptait les volontaires, et cela me profita pleinement. Depuis mon plus jeune âge, j’avais été formé pour devenir soldat. C’était mon rêve qui se réalisait. Au cours d’une cérémonie sobre et simple, dont je ne garde que peu de souvenirs, tant j’étais ému, on me remit l’équipement qui serait dorénavant le mien, après m’avoir fait prêter serment de toujours servir le trône de Rhûn, contre tous les ennemis du royaume, qu’ils soient de l’intérieur ou de l’extérieur. Je m’y engageai avec conviction, ayant déjà fait cette promesse à mon père quelques années auparavant, bien décidé à ne pas revenir sur ma parole.

Mes premières années de service furent difficiles. Je fus incorporé dans une unité nouvellement créée, avec toutes les recrues de l’année. La plupart étaient des jeunes zélés, bien décidés à faire leurs preuves, mais qui manquaient encore de discipline et de cohérence. On nous apprit tout cela à coup de marche forcée, d’entraînements rigoureux, et de missions pénibles et difficiles. Nous fûmes par exemple envoyés dans les montagnes pour y débusquer des opposants au royaume qui s’y cachaient. Il nous fallut marcher de longues heures, sur un terrain escarpé et dangereux, avant d’arriver à la cachette des rebelles. Ils étaient quelques dizaines, entassés là. Ils étaient maigres et affaiblis, par leur fuite sans aucun doute. Lorsqu’ils virent surgir des soldats armés, ils tentèrent de s’enfuir sans demander leur reste. Ce fut un véritable massacre. Ce fut la première fois que moi, Ryad Assad, je versai le sang, et je fus enchanté que ce soit celui d’ennemis du trône. La “bataille” me parut aussi épique que les contes que me racontait mon père, et je n’appris que beaucoup plus tard que les hommes que nous avions tués étaient des prisonniers envoyés là pour entraîner de jeunes soldats pleins de fougue.

D’autres missions consistaient à patrouiller dans les rues de la ville, et à s’assurer que l’ordre y régnait. Mais en général, il suffisait que l’on aperçoive notre ombre pour que les conversations se fassent plus discrètes, et pour que l’on cesse de se bagarrer en pleine rue. Le caractère impitoyable et cruel des soldats du roi était légendaire, et les citoyens préféraient éviter de s’y frotter pour rien. Dissimulés derrière nos protections, seuls nos yeux étaient visibles, et ils foudroyaient du regard quiconque osait les défier. L’aura de mystère qui nous entourait était presque envoûtante. Nos armures rutilantes, nos hallebardes aux lames acérées et nos regards mauvais, voilà ce qui maintenait la population tranquille. Avec le temps et l’expérience, on commença à nous confier des missions de plus en plus éloignées de Blankânimad. Il était question de disperser des rebelles qui se terraient dans des régions non-habitées, ou d’escorter des nobles en voyage. Parfois, on nous demandait de rejoindre Vielle-Tombe, afin de renforcer la présence militaire, pour des événements commerciaux. Les altercations n’étaient pas rares, mais la présence imposante et rassurante de quelques gardes suffisait parfois à désamorcer les conflits. Et quand les gens étaient trop avinés pour comprendre, nous autres soldats nous faisions un plaisir d’intervenir physiquement, afin de ramener l’ordre dans les rues. Mais ces missions ne duraient jamais plus de quelques semaines, rarement plus d’un mois, si bien que je passais le plus clair de mon temps dans ma chère cité.

C’est d’ailleurs là, dans ses ruelles sombres et sales que je fis la connaissance de Samia. J’étais en patrouille ce soir là, avec quelques compagnons, et nous avions bientôt terminé notre service. Le sommeil nous appelait, mais nous étions bien déterminés à nous montrer vigilants et alertes jusqu’au bout. Le bruit de nos bottes frappant le sol en rythme était la seule chose qui venait troubler le calme de la nuit. Les ténèbres s’emparaient progressivement de la ville, et seules quelques lumières blafardes éclairaient la route. Une de ces lumières provenait d’une auberge, à l’intérieur de laquelle des voix s’élevaient. D’ordinaire, les gens étaient plutôt calmes, lorsque le soleil se couchait. Ils ne tenaient pas particulièrement à attirer l’attention des gardes qui sillonnaient la ville. Ce fut d’ailleurs ce qui attira l’attention de notre petit groupe, qui s’approcha, curieux. Alors que les voix se précisaient, et qu’il devenait presque possible de comprendre les paroles que les gens échangeaient, un cri de terreur retentit, suivi par de l’agitation. Nous nous tournâmes vers notre chef, qui m’indiqua à moi et à deux autres guerriers d’aller voir de quoi il s’agissait. Nous ne nous fîmes pas prier. La porte s’ouvrit à la volée, lorsque je la forçai d’un coup de pied. Le silence se fit dans la salle, tandis que nous investissions les lieux. Les lames des sabres que nous avions tirés au clair jetèrent des reflets inquiétants sur les visages des gens rassemblés là. En une seconde, en bons soldats Rhûniens nous analysâmes la situation. Un homme en haillons, visiblement éprouvé, avait attrapé au col le propriétaire et le menaçait d’une lame. Les deux individus se tenaient juste devant la fille de ce dernier, qui les observait, terrifiée. Les clients, quant à eux, s’étaient levés. Certains avaient visiblement l’intention de partir et d’éviter les problèmes. D’autres plus téméraires, semblaient sur le point d’intervenir, et de régler la situation.

- Lâchez ça, déclara un de mes compagnons d’une voix ferme.

L’individu armé considéra les différentes options qui s’offraient à lui. S’il menaçait la vie du patron, il n’aurait plus qu’à le tuer, avant de finir éventré par trois hommes. Mais s’il lâchait prise, il allait sans aucun doute connaître le charme des prisons de Blankânimad. La situation n’était pas brillante. Son visage trahit son hésitation, et nous en profitâmes pour nous rapprocher discrètement, et nous déployer. J’étais certain qu’il allait craquer d’un instant à l’autre, mais c’était avant qu’il ne tourne brutalement la tête, et entrevoie une porte de sortie. Elle donnait visiblement sur la cuisine ou la réserve, qui menait directement dehors. Le bandit lâcha prise, et sortit en courant. Nous nous élançâmes prestement à sa suite. Nous ne nous attendions néanmoins pas à le voir reparaître devant nous quelques secondes plus tard. Il avait le visage de quelqu’un d’acculé, et sa réaction fut en accord avec sa situation. Il leva bien haut son poignard, dans l’espoir de se débarrasser de moi. Je sus immédiatement que le misérable qui se tenait en face de moi n’était pas un guerrier, mais je savais aussi que tenter d’agresser un soldat de Rhûn c’était s’exposer à une punition expéditive. J’érigeai mon bouclier entre le poignard et ma gorge, avant d’envoyer la lame de mon cimeterre à la rencontre de l’estomac de mon adversaire. Il lâcha un cri de douleur, et s’effondra au sol en gémissant, pressant ses deux mains contre la blessure sanglante qui lui barrait le ventre. Le coup n’était pas mortel, mais assez puissant et bien placé pour nécessiter l’intervention de quelqu’un de qualifié.

En vérité, cette petite altercation n’avait rien de particulier. Les soldats étaient parfois obligés de remettre dans le droit chemin des gens qui avaient abusé de la boisson, ou qui étaient pris d’un accès de colère. Certains défiaient ouvertement les gardes de la cité, et finissaient plus mal que l’individu en question. Blessé mais vivant, on pouvait dire qu’il s’en sortait bien. Ce qui, pour moi, changea les choses, ce fut lorsque mes yeux croisèrent ceux de la fille du propriétaire. Je n’y avais pas prêté attention au début, trop concentré sur ma mission, mais maintenant que le problème était réglé, je ne pouvais pas s’empêcher d’admirer la beauté de cette jeune fille. Je ne la regardai qu’une brève seconde, désireux d’analyser cette réaction pour le moins inhabituelle chez moi, mais son visage doux, ses yeux en amande, de couleur noisette, ses lèvres charnues, et ses longs cheveux noirs et bouclés restèrent gravés dans ma mémoire. Désireux de tirer au clair cette histoire, je me concentrai sur le rapport de mes camarades. En fait, l’homme qui avait essayé de fuir avait été surpris par le reste de la patrouille, qui était allée bloquer la sortie arrière, afin de prévenir toute fuite. Ils avaient eu raison, et l’avaient rabattu à l’intérieur, où il avait été neutralisé. Selon la procédure normale, deux hommes furent chargés de porter le malheureux à la caserne, escortés par le reste de la patrouille.

Mais l’histoire entre moi et la fille du propriétaire de n’arrêta pas là. Le lendemain, outre mon entraînement et mes exercices, j’avais un moment de libre. D’ordinaire, je le passais avec mes compagnons, avec qui je continuais à m’entraîner, ou avec ma mère, que j’aidais à faire les tâches que son âge avait rendu difficiles. En effet, même la solde d’un soldat et d’un capitaine ne suffisaient pas à payer des serviteurs à la maison. Mais ce jour là, je décidai d’aller dans l’auberge, sans vraiment savoir ce que j’espérais. Midi était passé depuis peu, lorsque je franchis le seuil de la porte. Je reconnus immédiatement les lieux, et fus accueilli par le patron, qui m’invita à m’asseoir. Habillé en civil, personne ne m’avait reconnu, et à vrai dire, je n’y tenais pas particulièrement. Non pas que j’aie eu honte de son uniforme, mais je préférais me trouver là en personne, et pas me présenter caché derrière ma fonction. Tout semblait avoir été nettoyé, et les traces de l’altercation de la veille avaient disparu. Je passai commande, et attendis patiemment que la jeune femme vienne me servir. Je ne savais pas exactement quoi lui dire, n’ayant jamais réfléchi à la question, mais lorsque je la vis approcher, je trouvai au fond de moi la force de la saluer.

- Vous êtes très belle, aujourd’hui.

Ce fut ainsi que je commençai à la courtiser. En vérité, il ne fallut pas longtemps avant qu’elle apprenne quel était mon métier, et qu’elle fasse le lien avec ce qui s’était passé ce soir là. Lorsqu’elle me posa directement la question, je ne lui cachai pas la vérité, et lui appris que j’étais celui qui avait grièvement blessé le malfrat. Au lieu d’être repoussée par la violence dont j’avais fait preuve, elle me fit part de son admiration, et j’en fus chaviré. Nous nous fréquentâmes quelques semaines, nous voyant de temps en temps. Nous discutâmes de tout et de rien, rîmes beaucoup, mais n’eûmes pas vraiment l’occasion de nous parler ouvertement. La jeune femme avait souvent du travail, et les moments de libre d’un soldat étaient rares et très courts. Trop courts. C’est pourquoi je me présentai bientôt au père de la belle de mon coeur, afin de faire part de mes intentions à cet homme. Je désirais épouser sa fille. Ce dernier ne montra pas un enthousiasme particulier à l’idée de voir sa fille unique mariée à un soldat, mais il fut contraint d’admettre que tant que je resterais en vie, ce serait un bon parti. La paye était sûre, et meilleure que celle de nombreux artisans et commerçants. Les coffres royaux semblaient encore assez pleins pour financer les fidèles soldats qui servaient le trône. Ainsi, peu de temps après, je célébrai mon union avec la belle Samia, qui décida de rester vivre chez son père pour l’instant, et de continuer à travailler. Tant que son mari serait à la guerre, elle bénéficierait d’un revenu supplémentaire pour faire face aux difficultés, et d’un logement qu’elle était certaine de garder longtemps. Mais quand je rentrerais, nous aurions l’occasion de nous voir régulièrement, lorsque nos emplois du temps respectifs parviendraient à coïncider.

Les années passèrent, et notre belle famille s’agrandit, lorsque naquit notre fils, que je baptisai Salem. Le petit bonhomme faisait déjà preuve d’une vive intelligence, et il promettait de devenir aussi fort que son grand-père, honorant ainsi la mémoire de tous les guerriers du clan, depuis longtemps disparus. Samia, quant à elle, continuait à travailler, tout en s’occupant de son fils, qui faisait le bonheur de ses grand-parents. Tout semblait aller pour le mieux dans la vie de notre couple que l’on aurait pu qualifier d’ordinaire. Mais les choses n’évoluèrent pas comme prévu. La nature décida de se montrer cruelle et impitoyable, brisant le bonheur que nous avions mis tant d’années à créer. Une épidémie se déclencha à Blankânimad. Elle s’était déjà répandue dans plusieurs villes alentour, faisant de nombreux morts. Les médecins étaient incapables d’en identifier le mal, mais il était certain que le virus était très contagieux, et qu’il tuait les gens de faible constitution. La plupart des soldats paniquèrent devant une telle menace, car les ordres du trône étaient clairs : continuer à assurer la sécurité dans la cité, et s’arranger pour qu’aucune vague de panique ne vienne perturber l’ordre. Malgré tout, j’effectuai toutes les missions qu’on me confia, tout en me protégeant au maximum, évitant d’entrer en contact avec les civils, et respirant exclusivement derrière le tissu qui camouflait le bas de mon visage. Toutefois, ce ne fut pas suffisant, et je tombai bientôt malade. Une toux persistante me prit, accompagnée par une forte fièvre et par de vives douleurs dans la poitrine. Je fus retiré du service actif, et placé à l’écart de la population, pour être soigné et remis sur pied. Ayant toujours été d’une nature plus solide, je m’en sortis sans séquelles, après quelques semaines d’isolement. Mais quand je recouvrai la santé, ce fut pour découvrir avec horreur que ma femme et mon fils avaient été contaminés eux aussi. Samia avait pourtant respecté toutes les règles de sécurité qu’on imposait aux civils, mais la malchance avait fait qu’elle avait été exposée au virus mortel. Celui-ci l’emporta en une semaine d’agonie extrêmement douloureuse, au cours de laquelle je vis ma femme et mon fils mourir à petit feu, malgré l’aide de tous les médecins qui acceptèrent de venir la voir.

Terrassé par la douleur de cette perte terrible, je mis plusieurs mois à me remettre totalement. Je me rasai la tête, en signe de deuil, et décidai de demeurer ainsi jusqu’à ce que j’aie pleinement accepté ma situation, et que j’aie définitivement décidé de tourner la page, chose qui n’est pas encore faite.

Quelques années après cet événement tragique, j’avais réussi à éloigner la peine en me concentrant exclusivement sur mon devoir de soldat. Cela me permettait de ne plus penser aux dernières heures de ma bien-aimée, pendant lesquelles elle avait souffert le martyre devant mon affligeante impuissance, avant de finalement rendre l’âme. Alors, j’entendis parler d’une sélection pour une sorte de promotion au sein de l’armée. Les détails n’étaient pas très clairs, et l’information ne parut pas intéresser beaucoup de gens, car il était question de missions qui impliquaient de quitter Blankânimad. Conscient que j’avais perdu toute raison de rester à la capitale, et que j’étais désormais aussi libre que l’air, je rencontrai un homme énigmatique qui refusa de nous donner son identité, mais qui portait une bague aux armes du trône, prouvant officiellement qu’il était digne de confiance. Il n’y avait qu’une dizaine d’autres personnes avec moi, mais personne ne semblait avoir plus d’informations que moi. L’homme nous prit un par un, et nous soumit à interrogatoire très poussé, où je suis persuadé qu’il testa tout autant le contenu de nos réponses que notre fidélité envers la Couronne. Je n’eus donc pas besoin de me forcer pour laisser transparaître mon patriotisme et ma volonté de servir le trône par tous les moyens possibles. L’homme parut satisfait. A l’issue de ces tests, il ne retint que la moitié d’entre nous, qu’il mit à l’épreuve à l’épée, à la hallebarde, au bouclier seul, à main nues, et dans toutes sortes d’exercices compliqués que nous n’avions, en tant que soldats, jamais eu à réaliser. Il était par exemple question de courses de vitesse, d’endurance, d’escalade, de natation, etc... Je ne m’en tirai pas trop mal, et après quatre jours intenses, j’eus la satisfaction d’entendre que j’étais officiellement recruté pour participer à ces missions spéciales, dont j’ignorais encore tout.

On m’apprit alors que les missions que j’allais devoir effectuer consisteraient à infiltrer le territoire ennemi, et à y accomplir tout ce que le trône nous commanderait de faire : assassinat, espionnage, sabotage, désinformation, etc... Nous allions infiltrer le repaire de nos ennemis pour essayer de les détruire de l’intérieur, ou tout du moins de les affaiblir autant que possible, afin de protéger Rhûn. Cela m’enchanta. On nous précisa bien que nous allions être placés dans des situations difficiles, complètement isolés de nos alliés, et qu’il nous faudrait apprendre à nous débrouiller par nous-même dans des territoires hostiles, peut-être traqués par les soldats locaux. Il serait impossible de faire confiance à une autre personne que notre contact, pas même aux enfants, aux femmes, aux fermiers ou aux mendiants. Il nous était interdit d’entrer en contact les uns avec les autres tant que nous serions en mission, et notre contact était la seule personne à pouvoir nous transmettre les ordres de mission. Celle-ci ne prenait fin que lorsque le contact en recevrait lui-même l’ordre.

Afin de parvenir à accomplir notre mission, il nous fallait acquérir des connaissances nouvelles. Le genre de connaissances que n’ont pas les soldats, ni même leurs supérieurs hiérarchiques. On nous apprit la valeur de certains poisons mortels, soit à faire ingérer à la cible, soit à répandre sur une lame ou une flèche. On nous apprit l’art du déguisement : comment rendre un costume crédible, et comment faire en sorte de marcher de manière décontractée. Comment éviter de se faire repérer de manière stupide : ne pas marcher dos au soleil, faire attention aux échos, etc... Puis, enfin, on nous demanda de nous forger de toutes pièces une nouvelle identité. Ce n’était pas une tâche facile, mais absolument nécessaire. Mentir ne suffisait pas, dans ces cas là. Il nous fallait absolument une histoire crédible, des détails précis auxquels nous raccrocher, qui soient si bien organisés que même un interrogatoire musclé ne parviendrait pas à disperser. Il nous fallait absolument devenir quelqu’un d’autre, tout en justifiant tout ce que nous ne pouvions dissimuler. C’était absolument impératif. Je m’attelai à la tâche, tout en essayant de m’imprégner de ce personnage que j’allais créer. Il fallait que ce soit une personne que nous puissions incarner de manière simple, sans forcer, sans paraître mal à l’aise. Il nous fallait être capable de jouer la comédie devant n’importe qui : un roi, un page, un soldat, ou n’importe quelle personne. Et il fallait que cette personne puisse justifier sa présence sur le n’importe quel territoire, avec des excuses pour motiver un comportement anormal ou suspect.



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Identité secondaire :

Citation :
Nom/Prénom : Salem Hamza

J’ai décidé de reprendre le nom de mon fils. Il a vécu trop peu d’années pour que qui que ce soit puisse avoir entendu parler de lui, et faire le rapprochement avec ma véritable identité.

Âge : 45 ans

Comme je l’expliquais, avec mes cheveux rasés, j’ai l’air beaucoup plus vieux qu’en réalité. Me faire passer pour plus vieux que je le suis en réalité présente également un avantage : les jeunes sont peu impressionnés par les gens qui ont dépassé la quarantaine. Ils se montrent moins méfiants et plus sûrs d’eux. De quoi leur réserver quelques surprises s’ils venaient à découvrir mon vrai travail.

Sexe : Masculin

Malgré tous mes talents dans l’art du déguisement, je n’ai jamais réussi à faire croire à quelqu’un que j’étais une femme. Etrange, non ?

Race : Humain

Là aussi, difficile de me faire passer pour ce que je ne suis pas. Aucun nain ne me prendrait pour son frère, et aucun elfe ne verrait en moi le sosie de son cousin. Je suis donc contraint de me limiter à des infiltrations dans des royaumes gouvernés par des hommes, ce qui semble ne pas poser de problème.

Particularité : Un fort accent.

Notre langue est assez différente de celle qu’utilisent les gens de l’Ouest au quotidien, et j’ai un accent sinon prononcé au moins notable quand je parle leur idiome. J’ai aussi quelques mots de vocabulaire qui me manquent, et j’ai quelques problèmes avec vos modes de conjugaison. Cela ne m’empêche pas d’être compris par mes interlocuteurs, mais pour plus de discrétion, il vaut mieux que j’évite de tenir de longs discours, sauf si la situation l’impose.

Alignement : Neutre-Bon

Ici, je ne suis pas quelqu’un de parfait non plus, et je ne respecte pas toutes les lois de manière étrange. Je suis comme tout le monde. Je truque un peu, et si je peux économiser quelques piécettes, je ne me prive pas pour le faire. Mais en général, cela ne va pas trop loin. En effet, je suis quelqu’un de bon, qui aide les autres, et qui aime son prochain. Je me lie facilement d’amitié avec les gens, et je suis capable de rendre des services pour le plaisir.

Rôle : Philosophe errant.

Je parcours le monde à la recherche de réponses à mes questions comme : “y a-t-il une différence fondamentale entre les hommes de l’Est et les hommes de l’Ouest ?”, “La justice est-elle capable de se montrer juste envers tout le monde ?”, etc... C’est une couverture sympathique, car cela me permet d’avoir accès à beaucoup de livres, et de faire la connaissance de gens très intéressants.


Équipement : Je dispose d’une épée, plus pour dissuader les brigands de m’attaquer, que pour réellement combattre. J’ai également un couteau, qui sert à dépecer les animaux que je chasse à l’aide de mon arc. J’ai un sac dans lequel je transporte un peu de nourriture, de l’eau, et tout ce qui peut servir à réparer de petits bobos du quotidien. J’ai également un carnet et un set d’écriture composé d’un stylet et d’une fiole d’encre noire. Sinon, je n’ai que ce que j’ai sur moi : des vêtements adaptés à la marche, et capables de résister au soleil et à la pluie.

Description physique : Je ressemble à une personne a priori normale, exceptée ma peau cuivrée, et mon crâne rasé. Mais c’est un symbole. Je rase mon crâne pour montrer de l’humilité face au monde extérieur, pour montrer que je reste ouvert à toutes les connaissances qui circulent autour de moi.

Je suis relativement musclé, mais c’est parce qu’avant de devenir philosophe errant, j’ai beaucoup travaillé dans les champs. J’ai manié la faux et la houe plus souvent que l’épée ou l’arc. Mes parents cultivaient une petite parcelle de terre, et ils avaient besoin de moi pour les tâches qui nécessitaient de la force physique. C’est aussi pour cela que je ne porte pas de cicatrices apparentes. Le tatouage que je porte et que je cache est un symbole barbare de propriété apposé sur les enfants à la naissance pour montrer quel seigneur en était le propriétaire. Mais avec la mort du seigneur en question, et le soulèvement des paysans à son service, ce symbole a perdu de son sens. Toutefois, pour moi, il garde sa signification méprisante, et je le dissimule de peur qu’une autre personne venue de l’Est ne comprenne que j’ai été paysan, et en profite pour me rabaisser.

Description mentale :

Je suis un homme en quête d’érudition, à l’esprit très ouvert. Je peux converser sur quantité de sujets et je suis toujours à l’écoute pour apprendre de nouvelles choses, qu’elles soient très importantes ou pas. Je suis à la recherche de détails pour peaufiner ma vision du monde, et pour mieux comprendre quelles sont les origines des grands changements de ce monde. Pour cela, j’aime être au courant des nouvelles, des rumeurs, pour vérifier si elles sont vraies. C’est une habitude que j’ai développée en fréquentant mon oncle : c’était un homme extrêmement intelligent, qui était parti étudier à la capitale, mais qui était finalement revenu dans sa ferme natale. Il cherchait à comprendre de quelle manière les décisions politiques étaient perçues par les gens, en fonction de la distance géographique qui les séparait du point d’origine de la décision. Ainsi, il travaillait conjointement avec des amis à lui, qui siégeaient à la capitale. A chaque nouveau décret, à chaque nouvelle décision, ils s’échangeaient des courriers, pour comparer leurs résultats. Mais pour cela, il fallait être à l’affût de tout ce qui pouvait se dire. Il fallait donc qu’il aille dans les tavernes, et qu’il écoute tout ce que les gens pouvaient dire.

J’aime également beaucoup les animaux, que je considère être les détenteurs de capacités que les humains ignorent. Pour cela, je me retrouve souvent dans des endroits où je pense dénicher de nouveaux spécimens à étudier. Il m’arrive ainsi de suivre des rats dans les égouts, ou de chercher à m’approcher des oiseaux en grimpant sur un toit. Ce n’est pas toujours une tâche facile, mais j’en apprends tous les jours sur ces petites créatures. Cette vision des choses me vient de mes parents qui, comme je le disais, étaient paysans. Ils m’ont inculqué ce respect pour les animaux et pour tout ce qui vit en général. Ils m’ont appris que les humains n’étaient pas véritablement différents des animaux, que nous avions appris beaucoup en les apprenant, et qu’il serait possible d’en apprendre encore davantage, si l’on restait suffisamment attentif. Mais pour cela, il faut étudier tous les animaux de la Terre du Milieu, car certains ne donnent aucune connaissance, alors qu’un autre membre de la même espèce peut répondre à des questions existentielles. A l’instar des humains, ils sont tous uniques, et chaque nouvel animal peut avoir des choses à nous apprendre. Il faut donc leur prêter attention, même si cela doit nous mettre dans des situations délicates, gênantes ou dangereuses, car c’est peut-être la clé du savoir ultime.

Concernant mon alignement politique, on peut dire que je ne suis dans aucun camp, pour ainsi dire. Je condamne les actions des Peuples Libres, qui commettent des crimes au nom de leur désir de paix, mais je condamne aussi leurs ennemis, qui n’ont pas compris qu’il serait peut-être dans leur intérêt de cesser les combats, et de créer une paix durable et stable, basée sur une tolérance réciproque, et une compréhension de son prochain. Ce n’est qu’ainsi que les peuples pourront aboutir à une union fantastique pour la paix. Pas en faisant la guerre. Je suis d’ailleurs opposé à la guerre, qui apporte son lot de victimes innocentes, mais qui, au delà de ça, éloigne les peuples de la réconciliation. En effet, à l’issue d’une guerre, il y a un vainqueur et un vaincu. Un tel déséquilibre ne peut déboucher sur une situation stable à long terme.

Histoire :

Je suis né dans un petit village loin à l’Est des terres de Rhûn, fils de Faris et de Naima, qui vivaient tous deux de la terre. Là bas, on cultivait des légumes, on élevait du bétail, et on pouvait parfois chasser, quand le hasard nous permettait de rencontrer des animaux susceptibles d’être mangés. Ce n’était pas un coin très fréquenté, car il était assez enclavé et assez isolé du reste du pays, plus tourné vers l’Ouest. Toutefois, la vie y était relativement douce, même si chaque journée exigeait sa part de travail, de sueur et de fatigue. Il n’y avait pas beaucoup d’activités à faire, et si certains choisissaient de profiter d’un moment entre amis pour boire un verre de bière, discuter, ou même se bagarrer, d’autres préféraient s’adonner à leur passion. Il pouvait s’agir d’art, par exemple, et le village organisait des concours artistiques tous les ans, au cours duquel les habitants venaient présenter leurs plus belles créations, qui étaient soumises au vote du public. D’autres, comme moi, préféraient la réflexion, et passaient leurs moments de libre à s’interroger sur des problèmes leur tenant particulièrement à coeur.

Ce n’est pas dans mon village natal que j’ai appris à lire ou à écrire, mais j’y ai appris à réfléchir, ce qui compte tout autant. Là-bas, on m’a enseigné les valeurs liées à la curiosité intellectuelle, et on m’a dit de toujours essayer de chercher des réponses aux questions qui me venaient en tête, car c’était bien la seule chose qu’un humain pouvait faire pendant le laps de temps qu’il avait à passer sur terre. Les elfes immortels eux-mêmes, d’après ce que l’on racontait, continuaient à réfléchir sur les problèmes du monde, prouvant ainsi que malgré leur grand âge, ils ne connaissaient pas tout. Ainsi, modestement, j’ai commencé à me poser des questions. Mais les questions ne viennent pas sur commande, et il faut parfois attendre pendant de longues années avant d’avoir une question qui mérite réellement d’être posée, et qui mérite que l’on y attache de l’importance au point d’entamer une recherche.

Je conversais beaucoup avec mon père et ma mère, quand ils ne travaillaient pas, mais ils étaient souvent trop occupés pour répondre à mes interrogations profondes. Je passais donc du temps avec mon oncle Hassan, qui avait étudié à la capitale, et qui connaissait plus de choses que la plupart des villageois. J’ignorais exactement ce qu’il avait recherché lors de ses nombreux voyages, mais il avait appris beaucoup sur de nombreux sujets, à tel point qu’il était devenu plus précieux pour moi que n’importe quel livre. Et pourtant, les livres sont vraiment sacrés par chez moi. Mais surtout, mon oncle m’encourageait à chaque fois à aller de l’avant, et à chercher la solution aux problèmes qui se dessinaient devant moi. J’essayai donc de m’appliquer à lui fournir une analyse complète, en prenant en compte tous les éléments qui s’offraient à moi. Parfois, ma réponse n’était pas la même que la sienne, mais il ne s’en offusquait jamais, disant que tant que j’étais convaincu que ma réponse était la bonne, je devais m’y tenir, tout en acceptant qu’elle puisse changer au fil du temps et au fil de mes expériences. Ainsi, il me poussait à toujours me remettre en question, et à toujours laisser les idées et les pensées vagabonder dans mon esprit, où, en s’entrechoquant, elles parvenaient parfois à faire jaillir de la lumière. Mais bientôt, vint un moment où, comme mon oncle avant moi, je quittai les miens.

La question qui me fit quitter mon village était la suivante : “Pourquoi sommes-nous pauvres ?” En effet, beaucoup de gens de passage nous considéraient comme des pauvres. Ils disaient de nous que nous étions privés des merveilles qu’offrait la capitale ou les grandes cités du pays. Mais nous, nous ne nous considérions pas comme pauvres. Au contraire : nous avions à manger, nous avions de quoi nous amuser, et nous n’étions plus soumis à notre ancien maître, un tyran impitoyable qui nous exploitait et qui nous menait la vie dure, en prélevant un impôt si lourd que nous avions à peine de quoi nous nourrir, et qui avait été renversé par une révolte paysanne. Ainsi, nous n’avions plus rien à lui donner, et nous étions donc riches de notre liberté. Je partis donc, et j’arpentai le pays à la recherche de la réponse à ma question, sans toutefois parvenir à trouver quelque chose de satisfaisant. Mais en chemin, d’autres questions vinrent me déranger, au fur et à mesure de mes découvertes. Des questions qui pouvaient toucher à tous les sujets, et qui étaient si nombreuses que je marquai une pause dans ma quête pour apprendre à lire et à écrire, afin de consigner sur le papier le fruit de mes réflexions ainsi que mes questions. Puis, après avoir appris les secrets des lettres - ce qui me pris tout de même de nombreux mois -, je repris ma route fort de mes nouvelles questions et j’essayai d’y répondre, en prenant appui sur tous les éléments qui flottaient autour de moi.

En chemin, j’ai croisé des personnalités formidables, des hommes riches et puissants avec une vision des choses si éloignée de la réalité que je me demandais s’ils appartenaient vraiment à notre monde. Des femmes que tout le monde considérait comme simplement bonnes à faire bonne impression dans les dîners, mais qui en réalité étaient dotées d’une intelligence rare et d’une vivacité d’esprit à faire pâlir certains “érudits”. Toutefois, tous ces gens étaient nés dans le même pays que moi, et nous partagions une culture commune qui écartait totalement certaines réponses, que personne parmi nous ne pouva


Dernière édition par Ryad Assad le Ven 7 Juin 2013 - 22:23, édité 2 fois
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Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn Empty
Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn EmptyLun 4 Juil 2011 - 19:57
Ouaouw. Fiche tout simplement fantastique. La longueur impressionne en elle-même, mais le fait que ca se lise si facilement et avec autant d'intérêt est encore plus rare. Smile Je te félicite.

Le personnage est très très bien construit, avec ses points forts et faibles, ses secrets et une histoire complexe mais réaliste. La construction que tu fais sur un background relativement peu développé de la région est tout aussi excellente!

C'est donc avec un très grand plaisir que je valide ta fiche de personnage Very Happy

Pour tes questions:

Le Rhûn est un royaume très peu développé, malheureusement. La reine Lyra, après l'assassinat du roi, a commencé une politique hostile, et donc isolationniste face aux royaumes de l'Ouest. Il ne s'agit certainement pas encore d'un conflit ouvert. Plutôt refroidissement de relations, arrêt de commerce et de diplomatie, et espionnage intense. La politique du gouvernement est donc pour l'instant de s'isoler des royaumes de l'Ouest, et de gagner des alliés potentiels pour un futur conflit (renforcer les relations avec les tribus de Khand, peut être contacter le Umbar, former un bloc oriental). Vu le culte Melkorite du royaume, on peut aussi s'imaginer que le gouvernement a des affiliations avec le mystérieux Ordre de la Couronne de Fer, qui est en train de détruire les royaumes de l'Ouest de l'intérieur (tu peux lire plus là dessus dans les Newsletters passées, et regarder la vidéo sur le portail, et bien sûr poser des questions par mp). Vu la faiblesse de l'Ouest, on peut s'imaginer que le Rhûn pourrait tenter quelque chose de plus agressif. En même temps, le manque de background dans la région te donne aussi une plus grande liberté d'improvisation, et vu ton niveau de RP, je serai content de t'accorder ce genre de privilèges. Donc si tu veux, tu peux toujours me mper avec des propositions concernant le Rhûn.

Hormis ca, je peux demander quel ancien membre vénérable tu étais à l'époque? Je suis très content de voir que la newsletter a joué un de ses rôles principaux, c'est à dire de donner envie à des anciens de revenir parmi nous. C'est ce genre de chose qui donne à l'équipe d'administration un sentiment de fierté du travail que l'on fait Smile

Je t'invite à faire ta demande de métier dans le sujet adéquat!


Fofo'


Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn Signtest11_1

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Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn EmptyLun 4 Juil 2011 - 20:17
Je te suis reconnaissant pour ce message très chaleureux, ainsi que pour tous les éclairages à propos de la situation de Rhûn. Je ne sais pas trop quoi répondre, à part un "merci" tout simple mais sincère ^^.

Je suis en outre content de voir que mon personnage peut s'intégrer dans la politique actuelle du royaume de son pays d'origine sans difficultés, ce qui me permet d'avoir plusieurs axes à développer, notamment un qui vient de me traverser l'esprit o_O.

Je te remercie également de ta proposition concernant un rôle dans la vie de Rhûn, mais je crois qu'il me faudra prendre connaissance de beaucoup d'éléments avant de pouvoir accepter pleinement ^^. Toutefois, "c'est du choc des idées que jaillit la lumière", comme dirait ma mère, aussi pourrait-on peut-être en parler davantage par MP, en espérant trouver quelque chose Wink.

Enfin, eh bien mon ancien pseudo était Magyu, mais j'ignore si beaucoup se souviennent de moi. Je ne suis malheureusement pas resté assez longtemps sur le forum pour laisser une empreinte notable. Mais je pense avoir un peu mûri (tant sur le plan personnel que sur le plan RP), et ayant un peu moins de contraintes scolaires, je pense pouvoir m'investir plus sur ce forum sur lequel je ne taris pas d'éloges ^^. Et je tiens à remercier ceux qui s'occupent de la newsletter, car c'est grâce à leur travail que j'ai pu suivre, bien que de loin, les progrès du forum.

Sur ce, je file faire ma demande de métier, et je m'empresse de te contacter par MP, en espérant ne pas abuser de ton temps Wink.

Ryad.


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Ryad Assad, fidèle serviteur du trône de Rhûn EmptyLun 22 Aoû 2011 - 1:12
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Nom : Assad
Prénom : Aya
Âge : 18 ans
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Race : Humaine
Particularité : Un tatouage en forme de vipère sur l’épaule gauche.
Alignement : Loyal-Neutre
Rôle : Civil désirant intégrer l’armée régulière de Rhûn.

Description détaillée :

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Apparitions :

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