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 Chassés. Croisés.

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Keylia Lissindi
Archer Elfe
Keylia Lissindi

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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyDim 16 Sep 2012 - 16:40
Keylia était paralysée, le loup juste au dessus d'elle avait une lueur sadique dans le regard. Comme si il s'agissait d'une vengeance personnelle, comme si c'était lui et personne d'autre qui devait s’occuper d'elle, Keylia en eut littéralement le souffle coupé. Elle vit le loup ouvrit un peu plus grand la gueule et elle eut peur, vraiment très peur, si peur qu'elle ferma les yeux. Elle en était sure, c'en était fini pour elle. Elle pria les Dieux de protéger Fan, et surtout Vasa qui n'avait pas réapparu. Keylia avait d'hors et déjà accepter le sort funeste que lui réservait cet Alpha. Elle attendit mais ne sentit rien, la seule chose qu'elle comprit fut que quelqu'un avait crier. Mais ce n'était pas un cri de terreur mais de guerre. Quelqu'un s’élançait sur l'Alpha. Alors la jeune Elfe ouvrit les yeux. Juste à temps pour voir Fan enfoncer Belle dans les côtes de la bête, celle-ci poussa un grognement de douleur et bascula avec Fan. Dans leur roulade le Loup griffa Keylia au ventre. Celle-ci sentit une vive douleur au niveaux de son ventre. Cette douleur l'envahie complètement au point qu'elle ne pouvait discerner plus que ça. Tous le reste s'était effacer d'un coup d'un seul. En fait la jeune Elfe s'était même évanouie, là sur la neige dans le froid. C'est alors que Fan se précipita sur le corps de Keylia.

- Keylia ! Keylia répondez-moi, je vous en prie ! Vous n'avez rien ? Vous n'êtes pas blessée ?

Puis elle posa ses doigts sur la bouche de Keylia. Bien lui as prit puisque ce fut ce contact qui ramena Keylia à la réalité. Celle-ci ouvrit les yeux pour voir Fan se faire attraper par le loup, Fan cria et lâcha Belle. L'Alpha propulsa Fan contre un arbre, Keylia vit qu'elle se cogna violemment la tête, elle put la voir fermer les yeux, signe qu'elle s'était évanouie. Alors la jeune Elfe rassembla les quelques forces qui lui restait et attrapa Belle. Elle se releva et se dirigea vers le Loup, elle hurla et le poignarda encore une fois dans les côtes. L'Alpha se détourna de Fan pour se diriger vers Keylia, la jeune Elfe le vit prendre appuis sur ses pattes arrière, signe qu'il allait sauter sous peu. Alors elle eut une idée! Elle le laissa sauter et lorsqu'il se retrouva en l'air, Keylia sauta elle aussi et lui planta Belle en plein coeur, le Loup retomba dans un grand fracas de branches et de grognements. L'Elfe resta immobile à regarder la bête qui gémissait encore, puis petit à petit la buée autour de sa tête former par son souffle s'estompa et finit par disparaître. Keylia s'approcha prudemment et toucha l'Alpha qui ne bougea pas. Elle l'avait eu. Une joie inexplicable s'empara d'elle et un sourire étira ses lèvres. Cependant un hurlement lupin la ramena à la réalité, les renforts serait là dans peu de temps. Keylia courra vers Fan, elle s'agenouilla et prit le corps de la femme contre elle.

- Fan? Fan? Réveiller vous!, dit elle

La plus jeune posa alors sa main sur les lèvres de la plus âgée, elle respirait encore! Mais Keylia était bien consciente qu'elle ne pouvait l’emmener bien loin, mais les loups approchaient et ils allaient être d'autant plus hargneux si leur maître a été tuer! Alors Keylia porta Fan sur son dos et se mit à courir dans la forêt, elle cherchait une cachette, un endroit où Fan serait en sécurité pendant qu'elle essayait de contenir les loups. Un cri aiguë se fit retentir sur sa droite. Squick. Elle l'avait presque oublié! Le petit animal sautillait sur un gros tas de neige et Keylia eut l'impression qu'il voulait lui dire quelque chose. Alors elle le rejoignit en trébuchant de nombreuses fois, elle fit le tour de la petite bute et déposa doucement Fan à terre. C'est alors qu'elle se rendit compte que la bute était une petite grotte! Elle n'hésita pas ne seconde et mit Fan à l'intérieur, elle plaça des branchages devant l'entrée puis les recouvra de neige. Ensuite elle laissa deux branches non enneigée en forme de X juste à cotée pour se rappeler de l'endroit. Ce fut à ce moment qu'elle sentit que son ventre lui refaisait mal. Elle baissa les yeux sur sa tunique, bizarrement elle était beaucoup plus foncée que d'ordinaire... Pleine de sang, elle était pleine de sang! Keylia appuya ses bras contre son énorme plaie puis repartit en clopinant vers leur ancien campement, elle devait récupérer des couvertures et des provisions, elle n'avait pas le choix! Arrivée non loin de l'endroit où ils avaient passer la nuit elle assista à une scène des plus surnaturels...

Les loups étaient une dizaine, ils s'étaient tous regroupés en rond autour du corps de leur Alpha et ils baissaient la tête. Leur yeux brillaient d'une lueur de tristesse et ils avaient l'air abattus, comme si ils avaient perdus un membre de leur famille. Puis Keylia réfléchis, s'était leur famille. Cette meute était une grande famille où tous s'entraidaient et vivaient en communauté. Un frisson d'horreur parcouru l'échine de Keylia en pensant au sentiment de vengeance que ces loups pouvaient ressentir. Elle utilisa ce qui lui restait de ses capacité d'Elfe pour marcher le plus silencieusement possible, elle contourna le cercle de loup et parvint à leur lieux de bivouac. Elle attrapa une couverture qu'elle noua du plus fort qu'elle pouvait autour de son ventre pour arrêter le saignement, ensuite elle prit un sac qu'elle ouvrit prudemment, elle y déposa: une couverture plus quelques rations alimentaires qu'ils leurs restaient. Elle refit ensuite le chemin inverse, le plus silencieusement du monde. C'est alors qu'un objet brillant attira son regard, son poignard! Comment avait-elle pu l'oublier? Son fidèle poignard reposait là dans la neige, le seul hic c'est qu'il était extrêmement proche du cercle de loup. Keylia hésita, ses capacités physiques actuelle ne lui permettait pas de courir, or si jamais elle voulait s'en emparer il faudrait qu'elle cours pour échapper aux loups... La jeune Elfe ne savait plus quoi faire, elle devait rapidement se décider, elle observait la troupe de loups lorsque tout à coup ils se mirent à bouger. Un après l'autre ils se levèrent et jetèrent un peu de neige sur leurs chef. Il n'en fallut pas plus à Keylia pour décider de déguerpir à vitesse grand V. Enfin vitesse grand V avec une plaie ouverte sur tout le ventre, en fait elle s'est mise à boitiller jusqu'à un bosquet...

Une fois derrière le bosquet, Keylia se sentait plus en sécurité, elle fit une pause le temps que la douleur passe un peu, elle sentait le froid mordant sur ses jambes, ses bras, ses oreilles, elle ne tiendrait plus longtemps sans une bonne couverture chaude près d'un feu. Mais ce n'est pas de si tôt qu'elle allait pouvoir faire un feu, alors la jeune Elfe reprit son chemin, elle atteignit le grotte une vingtaines de minutes plus tard, elle y déposa le sac puis elle se retourna et put voir que l'on pouvait distinguer ses traces de pas jusqu'à la grotte! Elle repartit donc sur le petit sentier elle alla tout droit sur plusieurs mètres puis marcha dans tous les sens, ensuite elle prit soins de revenir sur ses pas sans laisser d'autres traces, de retour à la grotte elle effaça soigneusement toutes les traces de pas qui mènerait vers cette petite colline enneigée. Une fois à l'intérieur elle laissa échapper un gémissement de douleur, décidément son ventre ne la laisserait pas tranquille! Elle resta quelques minutes appuyer contre le dos de la grotte le regard dans le vide puis elle vit la cheville de Fan. Fan qui n'était toujours pas revenue à elle, elle s'approcha doucement pour voir les dégats et le plaie n'était pas franchement très belle... Keylia grimaça et décida de tenter de réveiller la femme avant de tenter quoi que ce soit.


- Fan? Fan répondez-moi, nous sommes hors de danger pour l'instant, je vous en prie répondez-moi!

San crier gare des larmes perlèrent au bord des yeux de la jeune Elfe. L’adrénaline retombait, et l'Elfe craquait. Deux perles salées roulèrent sur ses joues tandis qu'elle s'allongeait aux côtés de Fan en espérant qu'elle se réveille. Keylia fut tirer dans un sommeil plutôt étrange, due à sa blessure. C'était entre l'évanouissement et le rêve. Mais la jeune Elfe ne surveiller plus rien, elle tomba dans cette sorte de micro coma sans entendre les loups hurler non loin de là...
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Vása Bregolas
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyDim 16 Sep 2012 - 20:29
Vasà courut tant qu'il put. Dans le froid, dans la neige, dans d'affreuses condition. Heureusement, il avait un bon sens de l'orientation et il savait parfaitement ou il allait, un luxe que peu aurais put avoir dans une forêt de sapin.

Les hurlement lupins avait cessés, et le pire était peut-être déjà arrivé.A cela s'ajoute une terrible odeur de sang, qui ne tarderait pas à attirer les charognards.

Vasà frissonna.Il avait entendu parler des ours dont l'hiver prolongé avait rendu l'odorat très fin, pour déceler des proies proches de leur tanière.Il savait également que de tel antres étaient nombreuses dans cette partie de la forêt.Et si...

L'elfe freina brusquement sa course.Le hurlement reprenait, mais il était bien plus grave, bien plus puissant.Surement une bête de plus de 380 kg vu l’intensité de la voix ...Un ours brun.

Vasà repris de plus belle en direction du campement.Il passa arbres, rochers, ruisseaux sans jamais trébucher et en se rapprochant significativement du hurlements.

C'est alors qu'il l’aperçus, qu'il le reconnu, qu'il le constatât.L'énorme personne de l'ours brun était sur ses deux pâtes arrières, causant la fuite à unanimité des loups présents.Vasà put distinguer la chevelure de Keylia derrière un bosquet, mais pour Fan...

Il n'eus pas le temps de chercher plus, l'ours était sur lui.

Pour Vasè, il faut frapper fort et précis, afin d'essayer de déstabiliser la bête et de donner un enchainement vainqueur.Le moindre coup de la part de son adversaire, en revanche, risquait d'être fatale.

L'elfe lança le première assaut en frappant le torse de l'animale toujours dressé sur ses deux pattes arrières.L'effet fut pour le moins déconcertant, que l'ours ne broncha pas, et tenta une riposte fusante qui manqua in extremis de décapiter Vasà.

Après une roulade improvisée et une désillusion, le morale était au plus bas.
Impossible de dire si l'ours s'en rendait compte, mais il bondit sauvagement et hurla de rage.

Vasà se souvint.

L'attaque du village, les gobelins, le bucher, les sanglots...
Allait-il rejoindre ses parents ?
Probablement.
Des regrets ?
Peu.
Finalement, il sera mort en héros, ou du moins, il auras essayé.
Il songea à Fan et Keylia.
Il espéra qu'elles aient le temps de s’enfuir si elles étaient encore en vie.
Puis L'ours.
Il n'aurait pas commis d’erreurs, c'était perdu d'avance .
Quelle idée...Lui contre un ours.
Il inspira profondément.

Il fut étonné de la lenteur du coup.Surement était-ce un effets de l’adrénaline.Il tenta de pivoter, mais la frappe fut durement encaissée


Il vola sur deux mètres, le corps profondément mutilé, puis la bête s'approcha.
L'ours commit sa seul erreur.La dernière.
Si Vasà ne tenait plus à la vie, il songea au deux femmes.S'étaient-t-elle sauvés ?
L'ours s'était dressé, mais avait les jambes pliés.Avec le peut d'énergie qui lui restait, il arriverait peut-être...
Il s'appuya lourdement mais rapidement sur son bras endoloris, plia les jambes, puis bondit. Le vole lui sembla durer deux siècles.
Les jambes largement ouvertes aux cotés du cou de l'ours,il frappa
La bête tomba, Vasà sur le cou.
La tête de l'animale était exposée, mais l'elfe s’aperçus qu'il voyait double.
Il entra alors dans une fureur sans limite, explosant le crane de son adversaire à coups de poings, lui crevant les yeux.

Il distingua alors la silhouette inerte de fan dans la grotte, tenta vainement d'inspirer, puis du vert, puis du noir
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Ryad Assad
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyLun 17 Sep 2012 - 12:18
Le ciel est absolument, totalement noir. Des corbeaux qui volent en croassant apparaissent de temps à autre. Des nuages de corbeaux. Aussi noirs que la nuit la plus sombre.

Une odeur écœurante de brûlé inonde l'air. Une goût d'acier sur la langue. Un goût de sang. Du sang frais. En grandes quantités. A vomir. Certains vomissent, tout autour.

Le fracas du fer contre le fer. Le chant de la Mort qui frappe et qui frappe encore.

La guerre.



---


Argis chevauchait en tête, faisant avancer son puissant destrier au pas. Il ne tenait pas à fatiguer inutilement la bête, alors qu'une poursuite risquait de s'engager. Le vent soufflait terriblement fort, et il avait rabattu son épaisse capuche sur sa tête, remonté son col jusqu'au dessus de son nez, laissant ses seuls yeux apparents. La neige qui tombait drue ne lui permettait pas de voir très loin, mais il connaissait suffisamment bien les lieux pour pouvoir s'y repérer aisément. Il n'était pas aussi bon pisteur que Karod, mais il n'était pas chef pour rien. Les hurlements du vent couvraient leur approche, et les flocons les dissimulaient aux yeux des êtres qu'ils traquaient. Ils n'étaient peut-être même pas conscients de leur présence. Et pourtant, une douzaine de guerriers s'avançait, menaçants. Ils n'avaient pas encore sortis leurs armes, mais dès qu'ils auraient confirmation de la position des elfes, ils ne manqueraient pas de les attaquer. Arrivés non loin du petit bois, ils entendirent subitement des grognements, des hurlements, et des cris.

Argis porta la main à sa lourde hache, sans toutefois l'empoigner véritablement. Il préférait être prudent sans se montrer inutilement démonstratif. Mais alors qu'il réfléchissait à un plan d'action, il vit des silhouettes sombres s'enfuir à toute vitesse vers l'Ouest. Certaines allaient moins vite que d'autres, et les premières firent un effort pour les attendre. Le chef de bande talonna sa monture, accompagna le geste d'un rugissement qui fut étouffé et par le vent et par son col, avant de s'élancer au galop. Dans la neige, les sabots de son cheval et de ceux de ses hommes glissaient, et ils mirent un moment avant de rattraper réellement leurs cibles. Ils fondirent sur elles à grands renforts de menaces et de cris, certains de remporter une éclatante victoire. Leurs pauvres victimes couraient à toute vitesse au ras du sol, comme si elles voulaient éviter les flèches. Elles avaient dû tenter de se dissimuler pour s'échapper, mais cela n'avait pas marché. Argis dégaina sa lourde hache, et la brandit bien haut, prêt à assommer du plat de son arme énorme l'elfe le plus proche.

Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu'il découvrit, en lieu et place de grâce et d'oreilles pointues, des crocs et des griffes !

- Des loups ! Des loups ! Cria quelqu'un une fraction de seconde après qu'il eut compris cela.

Les créatures, faméliques et décharnées, traînaient lamentablement une silhouette à demi-recouverte par la neige, dans l'espoir probablement de la dévorer. Dérangées dans leur repas, et probablement peu désireuses de céder une pitance aussi nourrissante que rare, par ce temps, les quadrupèdes passèrent à l'attaque. Argis fit pivoter sa lame très légèrement, et ouvrit en deux le loup le plus proche. La créature glapit lamentablement, avant que son corps éviscéré ne soit propulsé au loin. Les autres membres de la meute, trop faibles pour rivaliser avec des combattants montés, furent massacrés sans autre forme de procès, par des épées et des arcs. La meute toute entière avait été anéantie.

Argis descendit lourdement de selle, s'enfonçant profondément dans l'épaisse couche de neige qui tapissait le sol. Il contempla d'un regard vide le champ de bataille, sans s'émouvoir du sang qui se répandait sur le blanc manteau qui enveloppait la plaine. Il se dirigea plutôt vers la charogne que les loups avaient voulu manger. Il s'agenouilla à côté, tandis que ses hommes le rejoignaient à cheval. Karod ne put s'empêcher :

- Qu'est-ce que c'est ?

- Un cheval, répondit le chef, ou du moins ce qu'il en reste. Les loups avaient commencé à le manger, avant de le traîner jusqu'ici...

Il marqua une pause, et écarta la neige qui recouvrait peu à peu le corps de l'animal. Sa main se posa sur la bride et la selle encore attachées au cadavre, et il les examina d'un œil attentif.

- Je n'ai jamais vu matériau aussi bien entretenu. C'est sûrement elfique. Ca veut dire que ces loups ont attaqué nos amis elfes, et qu'ils ont été suffisamment efficaces pour tuer une des montures. Maintenant j'ai deux questions : Les loups ont-ils également tué un des elfes ? Et pourquoi les loups se sont-ils enfuis avant que nous rentrions dans la forêt ?

Personne ne répondit. Personne n'avait la réponse. Les bandits se contentèrent d'attendre bien sagement que leur chef leur donne plus d'explications.

- Les gars, nous allons retourner dans ce bois. Et cette fois, nous récupérerons le gros lot. Dommage pour le cheval, nous aurions pu le vendre à un bon prix. Mais il en reste peut-être d'autres, sans compter les armes et les vêtements. Celui qui tuera un des elfes aura personnellement affaire à moi, donc je vous conseille de faire bien attention.

Il remonta en selle et sitôt fait, fit avancer son cheval au pas en direction du bois. Les bêtes avaient souffert durant la poursuite, et il ne voulait pas leur en demander trop. Il savait que par ce temps, l'endurance risquait de déterminer qui allait survivre. Même si cela donnait le temps aux elfes de s'éclipser. Il serra ses imposantes mâchoires, contrarié à l'idée d'avoir pu perdre des proies aussi intéressantes...Non, décida-t-il. Les choses n'allaient pas se passer ainsi !


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"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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Keylia Lissindi
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Keylia Lissindi

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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptySam 6 Oct 2012 - 17:13
Ce fut des cris qui réveillèrent la jeune Keylia. Elle ne voulut point sortit alors elle se retourna sur le dos guettant le plafond de la grotte, c'est alors que pleins de souvenirs refirent surface. Les loups l'attaque, l'alpha,... Fan! Keylia se tourna, elle vit la silhouette de Fan un tout petit peu plus loin d'elle. Elle s'en approcha le coeur battant, et retourna tout doucement le corps de la plus âgée. Toujours pas réveiller, et la blessure à la jambe toujours autant ensanglantée même si le garrot précaire ralentissait un peu l'écoulement de sang. Keylia devait absolument atteindre les bois de Lorien. Au plus vite, sinon Fan mourrait et Keylia refusait cela, elle n'avait pas combattu un Alpha pour rien! Elles arriveraient ensemble, avec Vasa en Lorien et tous guériraient! Keylia toucha le front de Fan, elle était plutôt chaude, ce qui n'était pas bon signe, Keylia mit toutes les couches qu'elle put sur le corps de Fan pour la maintenir au chaud. Il fallait qu'elle sorte récupérer sa jument ou le cerf de Vasa, qu'elle trouve Vasa et qu'ils s'en aille de là. Au plus vite. Keylia mit donc le nez dehors, elle sortit prudemment de la grotte et le spectacle qui se dressait devant elle était juste... Inimaginable. Vasa était sur un ours, les poings en sang, et surtout tombé dans les vapes, tandis que la bête avait le crâne défoncé, la neige autour de sa tête avait pris une teinte rouge, ils pourraient se faire repérer à cause de cela! Keylia regarda autour d'elle et pris Vasa dans ses bras elle le tira de sur l'ours et l’emmena dans la grotte. Elle le coucha à côté de Fan et ressortit dans le froid. Ah le froid. Keylia était tellement tendue qu'elle ne sentait rien, nie ce froid, ni sa blessure, tous son corps était insensible. Elle ne sentait plus rien du tout, la seule chose dont elle était pleinement conscience c'était que tous ses muscles étaient tendus et surtout qu'elle devait retrouver sa jument. Keylia marchait donc à pas de loup laissant le moins de traces possibles dans la neige grâce à ses facultés elfiques. Elle retournait vers le campement lorsqu'elle aperçu des traces de sabots dans la neige, elle n'avait pas la moindre certitude que ces traces étaient celles de sa jument mais Keylia s'en fichait il lui fallait un espoir et elle l'avait trouvé. Elle suivit donc ces traces jusqu'à ce qu'elle aperçoivent au loin un cheval en train de chercher de quoi se nourrir, elle regarda les alentours mais ne vit personne et donc elle s'avança. Tout doucement, à pas de loup elle s'approcha du cheval, elle posa sa main sur la croupe du cheval et celui-ci sursauta et tourna la tête. Sa jument! C'était sa jument! Elle n'avait même pas perdu sa selle, ni son filet rien. Keylia eut un rire de soulagement et serra sa jument dans ses bras. Elle prit les reines de celle-ci et puis la dirigea doucement vers la grotte. Une fois arrivé Keylia ne perdit pas son temps, elle entra dans la grotte et mangea un petit peu des provisions qu'ils leurs restaient mais elle garda la majorité pour ses deux compagnons, elle porta ensuite Fan jusqu'à sa jument et la mit dessus, elle allongea le buste de l'Elfe sur la crinière de la jument, elle prit ensuite sa ceinture et l'accrocha ainsi à la jument pour être sure qu'elle ne tombe pas. Ensuite Keylia alla prendre Vasa, il semblait être moins mal en point que Fan aussi le hissa t-elle sur sa jument sans plus de précautions. C'est alors que la tête lui tourna, Keylia dut s'asseoir un moment. A ce moment elle entendit des voix et des chevaux, elle se releva et prit les reines de sa jument, elle fit trotter sa jument en courant à ses côtés en surveillant que Vasa ne tombe pas. Ils devaient tous fuir et vite. Alors elle courut ainsi pendant un bon moment, elle sortit même du petit coin boisés qu'il avait eut tant de mal à atteindre. Une fois sortit des arbres Keylia ralentit et fit passer sa jument au pas.

Keylia marcha jusqu'à midi. Mais elle sentait ses forces la quitter elle devait se reposer sa blessure à elle aussi était sérieuse. Elle ne voulait cependant pas la regarder, elle devait se motivé. Elle repensa à Valior et surtout à sa bravoure. Ce souvenir lui donna la force de repartir d'un bon pas deux heures de plus. Néanmoins après ces deux heures elle dut faire une pause. Le froid, la marche et la vue de ses amis dans le coma la rendait presque plus molle qu'un escargot. Keylia se reposa sur un rocher, elle mangea vite un minuscule morceau des provisions et son ventre grouilla car elle avait très faim, et aussi très soif, sa gorge la brûlait. Keylia voyait des points noirs danser devant ses yeux elle en conclut qu'elle n'allait pas tarder à s'évanouir elle aussi, alors elle puisa dans ses derniers retranchements pour faire encore deux autres heures de marches. Puis elle tomba à genoux. De fatigue, d'épuisement, elle n'en pouvait plus. C'est alors qu'elle distingua l'orée d'une forêt au loin. Peut-être la Lorien, peut-être pas, mais Keylia pria que ce soit ça. Elle n'avait plus aucune force mais sa jument si, elle s'assura que ses compagnons tenaient bien sur la jument et elle frappa un grand coup sur la croupe de celle-ci. Keylia s'effondra dans la neige et la jument partit au galop en direction de la forêt en hennissant dans tous les sens. Keylia avait le visage dans la neige, elle n'eut même pas la force de se mettre sur le dos, elle resta la à attendre, à grelotter. Elle vit la neige se teinté de rouge autour de son ventre. Ah son garrot n'avait pas tenu... Keylia ferma les yeux en pensant à ses parents, ce fut sa dernière pensée avant qu'elle sombre dans l’inconscience. La neige se mit à tomber plus violemment recouvrant le corps de la jeune Elfe au teint si pâle, un corps parfait, alignée musclés seul ombre au tableau, la tâche de sang ne cessait de s'agrandir même si elle se retrouvait cacher par les chutes incessantes de neige...


HRPG: Désolé du temps de réponse et surtout de la petite longueur, j'ai eu un gros manque d'inspiration..
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Ryad Assad
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyJeu 18 Oct 2012 - 2:00
Vasa ouvrit les yeux timidement, ignorant s'il était plongé dans un rêve, ou s'il était déjà mort. Il ne sentait plus son corps, et avait l'impression de flotter dans l'éther, de n'être que pure conscience. Cependant, ses yeux voyaient. Le paysage autour de lui était déformé, renversé, comme si un dieu avait décidé de s'accouder à Arda, faisant pencher sa structure de côté. Cette incongruité l'intrigua, et il se concentra pour déceler quel mystère se cachait là. C'est alors qu'il sentit une douleur profonde dans son cou, qui se déplaça progressivement dans son dos. Il avait l'impression de s'être fait piétiner par un cheval. Et d'ailleurs, en levant les yeux, il put apercevoir les jambes d'une monture. Il se tortilla pour mieux voir, et ce faisant posa les yeux sur un corps inanimé, qui semblait en équilibre précaire sur le dos de la bête.

"Fan !" pensa-t-il en essayant de se redresser. Son épaule lui faisait horriblement mal, et à chacun de ses mouvements il sentait la pointe de la flèche fichée dans sa chair remuer. Le reste de son corps n'était pas en meilleur état, mais lui au moins était conscient. Poussant sur ses mains qui glissaient dans la neige pour se relever, il parvint à se mettre à genoux. Surpris, l'équipé eut un mouvement de recul, et Fan bascula tel un poids mort. Elle atteignit le sol avec un bruit mat, et ne sembla pas réagir. Vasa retrouvait peu à peu l'usage de ses sens, et il sentit avec une acuité particulière le froid pénétrer la moindre cellule de son organisme. Luttant contre les tremblements qui l'agitaient, il se traîna jusqu'à l'elfe qu'il était chargé de protéger, pour constater avec soulagement qu'elle était encore en vie. Mais elle ne le resterait pas longtemps s'il n'agissait pas vite. Il s'approcha de la pauvre victime, tout en retrouvant peu à peu ses esprits. Il se rendit compte qu'il ne reconnaissait pas l'endroit où il se trouvait, et qu'il ignorait purement et simplement où était Keylia. Le cheval qui se tenait au milieu d'eux était de toute évidence le sien, mais nulle trace de la jeune elfe. Vasa pria pour qu'elle soit simplement partie chercher de quoi faire un feu, ou quelque chose du genre.

Mais il n'avait pas le temps de se concentrer sur Keylia pour l'instant. Fan était juste à côté de lui, et il devait penser à elle d'abord. Elle avait une vilaine blessure à la jambe, qui n'était fort heureusement pas trop profonde. Puisant dans ses dernières ressources, le jeune elfe fit de son mieux pour procéder à un nettoyage et à un bandage correct de la plaie. Chaque fois qu'il devait bouger le bras gauche, il ne pouvait s'empêcher de grimacer de douleur, serrant les dents pour contenir ses gémissements. Il acheva de serrer le pansement de fortune, et entreprit de tirer Fan à l'abri au pied d'un arbre. Il lui dégagea une surface sèche en enlevant la neige qui s'était accumulée, avant de l'installer aussi confortablement que possible. Il la dévisagea un instant, notant son air soucieux malgré son inconscience. Derrière ses paupières closes, ses yeux semblaient s'agiter, comme si elle était en proie à de mauvais rêves. Le jeune elfe soupira, résigné à attendre sans rien faire. Il déposa une couverture épaisse sur Fan, pour la préserver du froid, et se contorsionna pour toucher le fût du projectile qui s'était infiltré dans son épaule. Il ne parviendrait pas à l'enlever seul. Il faudrait attendre le retour de Keylia, ou que Fan se réveille...Si elle se réveillait un jour.

---

Argis tentait de ne pas le montrer, mais cette chasse à l'elfe commençait à le mettre de mauvaise humeur. Lui et ses hommes étaient rentrés dans le petit bois, espérant y trouver leurs proies prêtes à être cueillies. Ils s'attendaient à une victoire facile, quand bien même il y aurait eu quelque résistance. Mais ils avaient fait chou blanc. Au lieu d'elfes, ils étaient tombés sur un véritable champ de bataille. Le corps brisé d'un ours trônait au milieu de plusieurs cadavres de loups. Une meute toute entière avait dû se trouver là, et beaucoup avaient perdu la vie. Argis leur jeta un regard peiné. Ces pauvres créatures avaient tout tenté pour avoir de quoi manger, et elles avaient trouvé la mort de manière pathétique. Il espérait que son sort et celui de ses camarades serait différent. Pourtant, eux aussi cherchaient seulement à se nourrir, et à nourrir leurs familles. Avec le froid terrible qui s'était abattu sur le pays, les récoltes avaient été tuées dans l'œuf. Le bétail avait trépassé rapidement, et les réserves de nourritures avaient chuté dramatiquement, si bien que le village avait été contraint de se rationner. Tous les hommes, incapables désormais de travailler aux champs, s'étaient équipés pour la chasse, dans l'espoir de ramener de la viande. Cela avait duré un temps, jusqu'à ce qu'Argis et quelques autres décident qu'ils ne pouvaient pas seulement chasser cerfs et biches. Ils avaient rassemblé d'autres hommes, pas forcément des combattants, mais des gens qui aimaient leur famille, et qui seraient prêts à tout pour elles. Des hommes incapables de trahir. Ils avaient réussi à attaquer un marchand, pressé de rentrer à la capitale, et peu protégé. Un des leurs avait été blessé, mais ils avaient gagné une belle somme. Et puis ils avaient attendu, désespérant chaque un jour un peu plus de voir passer un groupe de riches voyageurs. Jusqu'à ce que les elfes arrivent.

Argis avait détourné les yeux du triste spectacle de la mort de ces loups, et il avait mené sa puissante monture aux alentours, à la recherche de traces. Ce fut Karod qui les repéra le premier. Lui le pisteur du groupe, qui était considéré comme un idiot peu avant. Il avait agité les bras, et avaient mené la compagnie à la poursuite des elfes qui avaient survécu. Tous progressaient difficilement, emmitouflés dans leurs manteaux de fourrure, tentant de protéger leurs nez et leurs doigts du vent mordant et des flocons de neige qui tombaient en rafale. Aucun d'entre eux ne parlait. Trop concentrés sur le fait de résister aux éléments. Chacun se raccrochait à l'image de sa femme, de ses enfants. Ils étaient dans un état proche de celui du guerrier avant la bataille. Argis le savait : il avait été soldat avant de s'installer. Il jeta d'ailleurs un bref coup d'œil à Gauvin. Lui, il n'était pas du village. C'était un homme de passage, qui avait loué une chambre à l'auberge. Quand Argis avait commencé à parler aux gens, leur demandant de le suivre dans son projet fou de banditisme, il avait été l'un des premiers à le soutenir. Au début, le chef du groupe avait été content d'obtenir un soutien aussi explicite. Puis il avait commencé à se poser des questions. Pourquoi le soutenait-il ? Qu'avait-il à y gagner ? Et d'où lui venaient ces compétences étranges, cette assurance en toute situation ? Et pourquoi avait-il, quand le combat faisait rage, ce sourire dément sur le visage ?

Ces questions qui consumaient Argis de l'intérieur ne le réchauffaient cependant guère, et il préféra s'en détourner, pour rester concentré. Ils continuèrent à progresser à un rythme lent, pour ménager leurs montures, mais régulier, pour ne pas perdre les traces qui s'effaçaient rapidement à cause des chutes de neige. Ils avancèrent ainsi pendant plusieurs heures, s'éloignant toujours plus vers le Nord. La lassitude commençait à se faire sentir, et ils étaient sur le point d'abandonner la poursuite, quand soudain Karod s'arrêta net. Argis fit monter sa monture à sa hauteur, et lui demanda ce qu'il avait repéré. L'éclaireur tendit sa main, désignant une tâche sombre à la limite de leur champ de vision. La neige obligeait les hommes à plisser les yeux, mais il était certain qu'il y avait quelque chose étendu dans la neige, qui n'était pas à sa place.

- En avant ! Cria le chef du groupe, avant de lancer sa monture au petit trot, préférant rester prudent.

Ils avalèrent en quelques poignées de secondes les mètres qui les séparaient de la forme étendue par terre. On aurait dit un corps, mais comment en être sûr ? Argis fit signe à un de ses hommes de descendre voir. L'intéressé s'exécuta prestement, la main posée sur le manche de son épée. Il s'agenouilla à côté de la silhouette, et la retourna...

---

Des mains puissantes emprisonnaient le corps de Keylia, lorsqu'elle se réveilla. Installée en position assise, elle n'était clairement plus là où elle s'était effondrée. Bien à l'abri sous une tente de toile, nul flocon ne l'atteignait. Le propriétaire desdites mains était derrière elle, blotti contre son dos. Ou plutôt, elle était blottie contre son torse. Une couverture était rabattue sur leurs épaules, leur procurant une chaleur fort bienvenue. Les mains glissèrent jusqu'à ses bras, et commencèrent à les frictionner vigoureusement. Peu à peu, l'elfe sentit revenir la chaleur dans ses membres. Elle tremblait, mais parvint tout de même à se retourner pour voir qui était son sauveur, à moins qu'il ne s'agisse d'un tortionnaire. Ses yeux s'agrandirent de surprise.

Valior.

- Keylia...Les Valars soient loués vous êtes vivante...Mais quelle folie ai-je commise ?


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Keylia Lissindi
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptySam 20 Oct 2012 - 16:44
Keylia était assise contre quelqu'un, enfin plutôt affalé ou blotti que assise. Elle pris doucement conscience d'où elle était, elle senti que quelque chose avait changé et elle se rendit compte que la neige ne tombait plus et que son corps était beaucoup moins froid. C'est seulement à ce moment qu'elle compris qu'elle avait une couverture sur les épaules et qu'elle était abrité. Elle sentit des mains glisser sur ses bras et les frotter pour la réchauffer, elle frémit à ce contact et un gros frisson la parcouru de la tête aux pieds. Ce frisson réveilla son esprit congelé, mais qui est-ce qui prenait soin d'elle comme ça? Était-ce un ami? Oui sinon elle aurait était capturer, ça ne pouvait être que Vasa. Keylia se retourna doucement en grimaçant à cause de la blessure de son ventre et tomba sur... Valior? Ses yeux passèrent d'une taille normale à deux grosses soucoupes de surprises. Elle regardait ce visage masculin qu'elle connaissait bien avec une tel surprise que la scène en devenait risible.

- Keylia...Les Valars soient loués vous êtes vivante...Mais quelle folie ai-je commise ?

Les éléments s'assemblaient douloureusement dans le crâne de Keylia. Elle avait passer un bon moment dans les vapes et dans le froid, sa blessure était toujours là. Keylia voulut répondre mais les mots restèrent coincés dans sa gorge, elle ouvrit puis referma la bouche plusieurs fois. Ses yeux étant toujours fixé dans ceux de Valior. Comment était-il arrivé là? Avec sa blessure, Keylia n'était pas folle, il était tout juste soignée, si on peut appeler cela un soin, lorsqu'ils étaient partis. Comment les avait-il rattraper? En su peu de temps? Eux étaient partis en bonne santé et vigoureux, lui était parti blesser mais il avait réussi à les retrouver.

Une bouffé de soulagement avait envahi tout le corps de la jeune Elfe lorsqu’elle avait découvert Valior, pour deux raisons simples. Premièrement, elle s'était énormément inquiéter pour lui lors de leur départ, elle avait culpabiliser de partir alors que lui restait seul à l'auberge, et deuxièmement Keylia savait de quoi Valior était capable, c'était un guerrier formidable qui saurait surement quoi faire et surtout à qui ils avaient à faire depuis la forêt, qui leurs voulait du mal? Leur? Oh mon dieu! Elle avait complètement oublié Vasa et Fan! Ou étaient-il à ce moment? En sécurité ou bien en danger? La jument de Keylia les avait-elle bien menée jusque en Lorien?


Une nouvelle émotion la prit aux tripes, mais cette fois-ci ce fut de la peur, de l'angoisse.

- Valior, Vasa, Fan, ils sont blessée, sur ma jument je les envoyé... En lorien, vers les bois, ma jument je l'ai envoyé là-bas toute seule! Ils faut... Il faut les retrouver! Je ne sais pas si ils sont en sécurité, j'ai peut-être mal fait de les y envoyés comme ça! Peut-être que ma jument ne s'est pas dirigé vers les bois de Lorien, Oh Valior, j'ai fais n'importe quoi, dit Keylia en prenant son visage dans ses mains, elle dut réprimer ses sanglots avant de pouvoir recommencer à parler, Et vous? Comment êtes-vous arrivée là? Et votre blessure? Elle n'était pas guéri!

Ces pensées tournaient dans la tête de Keylia, et la tourmentaient fortement. Sans qu'elle ne s'en aperçoivent, sans qu'elle eut le temps de les retenir des larmes perlèrent aux bords de ses yeux et dévalèrent sur ses joues. Des dizaines d'autres suivirent les premières, et Keylia se mit à trembler, elle s'en voulait de perdre tout sang froid comme ça d'un coup devant une personne aussi forte. Valior n'aurait jamais craqué comme cela et Keylia se mordait les lèvres de ne pas pouvoir se contenir. Elle offrait une image pathétique, elle craquait complètement toute la pression retombé et plus elle réfléchissait plus elle se disait qu'elle avait envoyé Vasa et Fan à une mort certaine. Et cette pensée était pire que tous. Elle revoyait Fan, son sourire et ses expressions, sa gentillesse et Keylia se rappela qu'elle avait promis de la protéger, et elle avait lamentablement échouée, à la place elle l'avait mener à la mort. Valior avait mit sa vie en danger maintes fois pour aider Fan et Keylia avait tout détruit en quelques minutes. Elle culpabilisait horriblement, son angoisse augmenta encore et les larmes redoublèrent.

- Je... suis... désolé... Valior... je ne devrais... pas craqué comme... ça... Pardonnez-moi... J'aurais voulu... aider... Fan... J'aurais... voulu y arriver... Je suis... désolé..., sanglota la jeune Elfe

A vrai dire elle ne savait pas du tout si il était arrivée malheur à Fan mais elle était désespérer, elle était blessée, elle était fatigué, elle voulait revenir en arrière mais elle savait bien que ce n'était pas possible, elle aurait fait autrement, elle aurait trouvé un autre moyen. Elle serait rester avec eux, elle les aurait emmener elle-même en Lorien, et tout aurait été bien. Keylia détourna la tête, honteuse de ses larmes, elle essuya ses joues humides, elle voulut se relever mais la tête lui tourna et elle retomba bien vite dans sa position précédente, décidément elle allait vraiment devoir affronter Valior, elle ne savait pas du tout comment celui-ci allait réagir, si il allait s'énerver ou si il allait simplement l'aidait, Keylia ne savait pas pourquoi mais elle penchait plutôt pour la première solution...
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Ryad Assad
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyDim 21 Oct 2012 - 0:38
Vasa se réveilla en sursaut, lorsqu'un flocon de neige particulièrement malicieux vint se poser sur son front, avant de se laisser fondre et de glisser doucement et froidement sur sa joue. Il ne se souvenait pas de s'être endormi. Ses yeux papillonnèrent pendant un bref instant, s'habituant à la clarté des lieux, tandis que son esprit cherchait à recoller les morceaux de ses souvenirs. En parallèle, son corps se réactiva progressivement, et avec lui les sensations désagréables dues à la position étranges dans laquelle il avait dormi. Il ne se sentait par ailleurs pas reposé. La fatigue et la douleur qui l'habitaient risquaient de venir à bout de lui rapidement. Il ne s'était passé que quelques heures depuis qu'il avait reçu le trait dans l'épaule, et pourtant il sentait que s'il ne s'en débarrassait pas rapidement, il n'avait aucune chance de s'en sortir. Cela dit, il ne pouvait toujours pas y arriver seul, et Fan ne se réveillait toujours pas. Tétanisé par le froid, il mit une bonne minute à trouver la force de se lever. Il avait l'impression d'avoir la chair à vif, et que le moindre mouvement le paralysait de douleur. Une sorte de tremblement permanent l'agitait, et il devait serrer les mâchoires pour empêcher ses dents de claquer. Il agita longuement ses doigts dans l'air, prenant douloureusement conscience que son sang avait reflué. Il regarda, attentif, ses phalanges rougir rapidement, et lorsque le picotement insupportable qu'il ressentait s'apaisa, il se tourna vers Fan, qui dormait toujours non loin. Alors, il prit conscience qu'elle devait être dans le même état que lui, à ceci près qu'elle ne pouvait rien faire pour se réchauffer. Il saisit sa main unique, et la frictionna vigoureusement, pour lui redonner des couleurs. La femme elfe était pâle comme la Mort, et son souffle, bien que régulier, était très faible. Vasa avait fait ce qu'il pouvait pour l'aider : c'était à elle de s'en sortir désormais.

Un bruit suspect alerta le jeune elfe, qui se retourna vivement. Son soulagement se trahit immédiatement sur ses traits : la jument de Keylia ! L'animal ne s'était pas éloigné, fort heureusement. Il remuait la neige de ses sabots, à la recherche d'un peu d'herbe à grignoter. Vasa se leva péniblement, et se déporta jusqu'à la pauvre bête. Dans ses sacs de selle, il parvint à mettre la main sur une pomme encore bonne, bien que très froide. Il en croqua un morceau pour se donner des forces, et tendit le reste à la monture qui l'avala goulûment. Sur les trois êtres du coin, il y en avait au moins un qui s'en sortait bien. Vasa tourna la tête vers l'orée du petit bois dans lequel ils se trouvaient. Nulle trace de Keylia. Son esprit, en quête d'une explication heureuse, commença à formuler toutes sortes d'explications plus ou moins alambiquées qui avaient au moins un point commun : la certitude que la jeune elfe était vivante. Mais Vasa n'était pas du genre à croire aux contes. Cette certitude, il aurait aimé l'avoir, mais ce n'était pas le cas, et il devait cesser de rester passif. La fatigue le gagna à nouveau. Que faire ? Quelle était la solution à adopter dans ce cas ? Poursuivre avec Fan, en laissant Keylia alors qu'elle était peut-être simplement blessée ? Peut-être était-elle en ce moment-même en train de les attendre, d'espérer leur retour, de se raccrocher à cette seule pensée. Mais d'un autre côté, si elle avait succombé au froid, ce qui était l'hypothèse la plus probable, ou si elle avait été capturée par les bandits, ce qui était dans un sens moins pire que de mourir mais qui présentait davantage d'inconvénients, se jeter la tête la première pour la sauver n'était-il pas suicidaire ? Vasa serra les poings de rage contenue. Quelle était la bonne décision ? Y avait-il seulement une bonne décision ? Son honneur et le souvenir de Keylia lui commandaient de se porter au secours de la jeune elfe, quoiqu'il lui en coûte. Mais la logique et la promesse qu'il avait faite à Valior lui ordonnaient de continuer, et de laisser Keylia à son sort. Il soupira. Pourquoi fallait-il toujours prendre des décisions déchirantes ? N'y avait-il pas moyen de faire autrement ? Une troisième option ?

- Où sommes-nous ? Et où est Keylia ?

Le cœur de Vasa manqua un battement quand il entendit cette voix faible et pâteuse derrière lui. Il se retourna vivement, désirant confirmer ce que ses oreilles avaient entendu. Puis, une fois que ses yeux eurent à leur tour été satisfaits, sa bouche se chargea de relayer l'information au reste de son corps, et à qui voulait l'entendre :

- Fan !

Dans sa voix, du soulagement. Un immense soulagement.


- - -


- Un loup !

Argis jura en entendant son compagnon lui apprendre qu'il ne s'agissait pas des elfes qu'ils recherchaient tous. Dans un sens, il valait mieux qu'aucune de ces oreilles pointues n'ait succombé, sans quoi ils ne pourraient pas s'enrichir en les vendant comme esclaves. Mais en même temps, il aurait aimé avoir un indice prouvant qu'ils ne s'étaient pas trompés de chemin, qu'ils avaient suivi les bonnes pistes. Il se laissa aller à un juron supplémentaire, avant de regarder les hommes autour de lui. Emmitouflés dans leurs tuniques épaisses, ils étaient voutés sur leurs selles, en proie au doute et au désespoir. Avaient-ils vraiment laissé filer leur chance ? S'étaient-ils engagés dans une poursuite qui ne les mènerait à rien ? Argis s'était promis que les choses ne se termineraient pas de la sorte, mais comment les exhorter à continuer après cet échec cuisant ?

- Argis ! Argis il y a quelque chose d'anormal. Le loup a été tué par quelque chose...On dirait pas une morsure.

Le chef du groupe avait déjà fait faire demi-tour à sa monture, pour s'approcher du cadavre. Il n'eut pas besoin de s'y reprendre à deux fois pour deviner de quoi il s'agissait. Toute personne qui avait un jour participé à une bataille savait reconnaître un coup d'épée quand elle en voyait un. L'espoir renaissait en lui. Ainsi, quelqu'un avait bien tué ce loup. Et qui à part ces elfes serait sorti par ce temps ? Il n'y avait pas à tergiverser, ils étaient sur la bonne voie !

- Mes amis, ce loup a été tué d'un coup d'épée. Continuons, nous sommes proches du but. Karod, la direction ?

L'éclaireur s'avança de quelques pas, observa le sol, et demeura perplexe un moment. Il descendit de selle, et examina les traces tout autour du loup avec beaucoup d'attention. Il prenait davantage de temps que d'habitude, et tous les hommes comprirent qu'il y avait un problème. Cependant, Karod ne semblait pas considérer que c'était le cas. Il se hissa sur son cheval, et déclara :

- Je vois deux traces, qui ne partent pas dans la même direction. La première va vers le Nord : on dirait les pattes des loups, mais ça s'efface vite, je ne peux pas dire combien ils étaient. La seconde trace va vers le Nord-Est : ça, je peux le confirmer, c'est un cheval.

- Et quel est ton avis sur la question, Karod ? Demanda Argis qui gagnait du temps en attendant de trouver une solution à ce dilemme.

Le pisteur réfléchit un moment, avant de répondre :

- Je pense que si ce sont ces elfes qui ont tué le loup, ils ont aussi laissé les traces de pas. Ils sont donc vers le Nord-Est. Cela dit, pourquoi des loups affamés se seraient-ils détournés de leur seule proie ? Il n'y a qu'un cadavre, et ils auraient dû continuer la traque.

Argis fronça ses sourcils broussailleux, et passa une main dans sa barbe épaisse.

- Nous pourchasserons les deux. Pas question de les laisser nous échapper parce que nous aurons misé sur la mauvaise piste. Caan, tu prends la tête de la moitié du groupe, et tu suis la piste des loups. Il y a des chances que vous trouviez les elfes, mais si les loups n'en pourchassaient pas, leurs traces vont certainement bifurquer et vous ramener jusqu'à nous. De notre côté, si nous ne trouvons rien, nous retournerons au campement. On s'y retrouve quoi qu'il arrive dans quatre jours maximum. C'est clair ?

Tous hochèrent la tête. Argis, satisfait, talonna sa monture qui emboîta le pas à celle de Karod. Il avait gardé le pisteur avec lui car, s'il ne l'avait pas confié à ses hommes, il privilégiait secrètement la piste du cheval. Il imaginait que les elfes avaient pu détourner les loups, les effrayer, et les détourner de leur repas. Après tout, n'avaient-ils pas déjà décimé une meute, et tué un ours ? Cela dit, il préférait ne prendre aucun risque. Il n'était pas non plus totalement confiant. Soufflant tel un taureau pour réchauffer ses doigts engourdis, il jeta un coup d'œil aux six hommes qui le suivaient. Ils semblaient de nouveau motivés, c'était une bonne chose. Content de voir que le moral était au beau fixe, à l'inverse du temps, il se concentra sur la route, plissant les yeux pour discerner les empreintes. Derrière lui, Gauvin faisait exactement la même chose.


- - -


La toile de la tente ondulait légèrement sous l'effet de délicates bourrasques de vent, et sa forme légèrement pentue suffisait à faire glisser les flocons de neige qui s'entassaient sur les côtés. Un abri de fortune qui ressemblait à un paradis au milieu de cet enfer immaculé, vierge de toute vie. Installés au milieu des éléments déchaînés, les deux silhouettes avaient la chance d'en être protégées de manière relativement efficace. Le vétéran l'avait montée très rapidement, grâce à la force de l'habitude, après avoir légèrement creusé la neige à la main, pour retrouver un peu de terre meuble, d'une part, et pour trouver un peu de chaleur, d'autre part. Vieux souvenir de la bataille du Nord. Ainsi, la tente à demi enterrée était beaucoup plus chaude que si elle avait simplement été posée sur la neige. Et les flocons qui tombaient tout autour ne feraient que réchauffer l'atmosphère à l'intérieur. Curieux paradoxe. Restait simplement à ne pas rester coincés, et à déblayer régulièrement pour se ménager une sortie.

Le vétéran était resté un long moment à veiller Keylia. La pauvre était restée étendue dans la neige les Valars seuls pouvaient savoir combien de temps, et elle était dans un état critique quand le guerrier l'avait trouvée. Il avait d'ailleurs eu de la chance de tomber sur elle. Il s'était réveillé dans l'auberge, seul comme il l'avait escompté, et pas tout à fait remis du traitement de choc que lui avait infligé Vasa pour son bien. Il avait passé une bonne heure à méditer sur sa décision d'envoyer Fan avec ces deux jeunes elfes qui manquaient cruellement d'expérience, et avait envisagé tous les scénarii possibles dans un état à mi-chemin entre le sommeil et le rêve. Puis il avait finalement décidé de se lever, pour découvrir avec horreur que le climat avait nettement fraîchi, et qu'au loin le paysage prenait doucement mais sûrement une couleur crème inquiétante en cette saison. Il n'avait pas fallu longtemps pour qu'il s'inquiète sincèrement. Il y avait très longtemps de cela, il avait déjà été confronté à un hiver précoce. Un Rude Hiver, comme les historiens l'avaient appelé. Et déjà à l'époque, cela n'avait rien apporté de bon à la Terre du Milieu. Furieux de ne pas avoir su prévoir l'imprévisible, il avait rassemblé ses affaires, et malgré son état de fatigue et de faiblesse, il était descendu dans les rues de Minas Tirith pour y faire quelques courses. Une tente, déjà, pour pouvoir dormir à l'abri des chutes de neige, des couvertures supplémentaires, pour réchauffer ceux qui le désireraient. Il avait également fait le plein de provisions fraîches, avant de s'acheter une nouvelle monture pour pas trop cher. Il avait galopé toute la matinée, à un rythme raisonnable mais néanmoins régulier qui, pensait-il, lui ferait gagner un temps précieux. Mais quand la neige l'avait rattrapé, il avait été contraint de progresser au pas, et de suivre le chemin qui s'ouvrait devant lui, et qui commençait déjà à disparaître.

Habitué aux situations extrêmes, il était resté concentré et avait gardé son calme, à l'affût du moindre détail. Mais de toute la journée, il n'avait rien vu. Il avait perçu le cri des loups, et d'autres bruits inhabituels, mais rien qui l'intéressait particulièrement. Il avait continué son périple jusqu'à la nuit tombée, mais ne s'était pas arrêté pour bivouaquer. Il savait que c'était le moment que le groupe qu'il avait envoyé utiliserait pour se reposer, et que c'était donc sa meilleure chance de casser la distance. Poussant son cheval dans ses derniers retranchements, il lui avait imposé une marche forcée à travers la neige, alors que le soleil était couché depuis longtemps, et que les températures avaient baissé dramatiquement. Il avait finalement décidé de ménager sa monture, en la libérant de son poids. Il s'était enveloppé d'une couverture, en avait placé une sur le dos du cheval, avant de continuer. La bête avait semblé soulagée, et il lui avait parlé à voix basse pour l'encourager à aller de l'avant. Pour les encourager tous les deux, en vérité. Ignorant la douleur sourde qui lui commandait de s'arrêter, il avait avalé les mètres avec acharnement. Jusqu'à ce que le vent porte à ses oreilles le bruit d'un combat.

Il avait eu beaucoup de mal à localiser l'endroit où s'était produit l'affrontement, et l'avait dépassé en le recherchant. Il était retourné vers le bosquet dans lequel avait probablement eu lieu l'affrontement, pour n'y trouver que des cadavres de loups. Préférant ne pas s'attarder, il avait suivi les traces qui risquaient de s'effacer rapidement. Il avait cependant été distancé, sa monture et lui faiblissant alors que ses compagnons avaient eu l'occasion de se reposer. Il n'avait cependant pas abandonné, s'accrochant aux empreintes profondes laissées par le cheval. C'était ainsi qu'il avait retrouvé Keylia, étendue par terre, à demi recouverte d'un linceul opalin, oscillant entre la vie et la mort. Alors, il avait décidé de cesser la poursuite et de prendre d'abord soin de la jeune elfe. De toutes façons, il n'aurait pas réussi à aller plus loin. La tente montée, la fatigue l'avait gagné, et il avait sombré dans un sommeil peu réparateur mais extrêmement bienvenu. Il n'avait dormi que quelques heures, et s'était réveillé seulement quelques dizaines de minutes avant Keylia.

Lorsque cette dernière émergea, qu'elle comprit qu'elle était en sécurité, et qu'elle reconnut Valior, son visage trahit toutes les émotions contradictoires qui défilèrent au même moment dans sa tête : surprise, soulagement, gratitude, inquiétude, pour ne citer que ceux que le vétéran put reconnaître sans le moindre doute. Mais le sentiment qui domina tout les autres fut la peur, pure et simple. Alors Keylia se mit à parler d'une voix hachée, tentant d'expliquer tout à la fois la situation de Fan et de Vasa, mais aussi de justifier ses choix, et de formuler ses inquiétudes. Puis elle interrogea Valior sur sa santé, craignant probablement qu'il ne se soit mis en danger pour la retrouver - ce qui au demeurant était vrai. Finalement, l'émotion la submergea et les larmes franchirent, telles une vague salée, les digues de ses yeux en amandes.

Valior, à cet instant précis, s'en voulut terriblement. Les larmes de la jeune elfe lui rappelèrent terriblement les larmes d'autres elfes, tout aussi jeunes, qu'il avait vu tomber au combat au fil des âges. Des êtres qui avaient perdu leur innocence non pas en faisant l'expérience du bien et du moins bien de la vie, mais en étant cruellement et violemment confrontés à l'horreur la plus ultime de la mort, du sang, du carnage, de la peine et de la douleur, des dilemmes et des séparations. Et lui, vétéran de nombreuses batailles, il avait envoyé sciemment deux jeunes elfes encore pleins d'innocence se confronter à cela. Son cœur se serra. Il se détesta. Maladroitement mais sincèrement, il prit Keylia dans ses bras. C'était un geste simple, et pourtant il se sentait gauche en le réalisant. Combien de fois avait-il adressé une tape amicale à un guerrier qui, l'heure d'après, allait mourir transpercé par une épée orque, ou broyé dans la main gigantesque d'un troll ? Combien de fois avait-il attrapé fermement la main d'un soldat, pour l'aider à repartir au combat, pour qu'il tombe au final sous une pluie de flèches empoisonnées ? Combien de fois avait-il posé sa main sur l'épaule d'un père, d'une mère, pour leur apporter un peu de réconfort après leur avoir annoncé que leur fille ou leur fils était tombé au champ d'honneur ? Mais avait-il seulement pris l'une de ses personnes dans ses bras, pour leur dire combien elles comptaient pour lui, et combien il aurait aimé pouvoir changer les choses pour le mieux ?

Le vétéran serra les mâchoires. Pleurer ne faisait pas partie du répertoire de choses qu'il savait faire. Non. Tuer, éviter les coups, combattre et tuer encore. Ca il savait. Mais les émotions n'étaient pas son fort. Et pourtant, au fond de lui-même, il souffrait. Contre lui, Keylia déversait les larmes de son impuissance et de sa frustration, mais elle n'était pas à blâmer, en aucune manière. C'était lui, âgé de plusieurs milliers d'années, qui aurait dû protéger cette petite personne encore innocente. Il n'aurait jamais dû lui confier cette mission. Avec effort, il parvint à trouver le moyen de parler d'une voix assurée :

- Là...là...Séchez vos larmes, Keylia. Vous n'avez rien à vous reprocher. Les choses tournent parfois d'une manière qui nous dépasse, et c'est la vie que d'apprendre à ne pas s'en vouloir...

Il écarta sans brusquerie la jeune elfe de lui, et plaça sa main sous son menton, de sorte qu'elle plonge son regard embué dans ses yeux qui semblaient voir aux tréfonds de l'âme.

- Keylia, entendez-moi bien : nul ne sait ce qui est arrivé à Fan et à Vasa, mais j'ai la conviction profonde qu'ils sont en vie. Auquel cas, nous devons les retrouver. Vous comprenez ?

Son regard était concentré. Dans ces situations-là, il s'agissait de s'ancrer dans l'action pour ne pas sombrer dans le remords. Il attrapa le sac de provisions qu'il avait rempli, et en sortit un morceau de pain frais, du fromage et quelques fruits. Il offrit à la jeune elfe une portion généreuse de nourriture, pour lui redonner des forces et l'aider à surmonter son chagrin. Par expérience, il savait qu'on ne pouvait pas pleurer la bouche pleine. Pragmatique, et manquant un peu de chaleur, c'était résolument efficace. Avec un sourire complice, il essuya de l'index les larmes qui avaient coulé sur les joues de l'innocente elfe, tout en l'invitant d'un signe de tête élégant à se restaurer. Puis il lui passa une couverture sur les épaules, de sorte qu'elle ne prenne pas froid, et déclara :

- Mangez à votre faim, et surtout ne vous privez pas. Nous aurons besoin de toutes nos forces pour continuer, et trouver Fan. Mais pendant que vous terminez, voulez-vous me raconter ce qu'il s'est passé ? J'ai besoin d'en savoir plus pour établir un plan.


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Chassés. Croisés. - Page 2 Empty
Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyDim 21 Oct 2012 - 11:42

Valior prit Keylia dans ses bras juste avant que celle-ci ne déverse toute son inquiétude en un flot permanent de grosses larmes salées. Valior avait l'air assez embarrassé mais Keylia n'y fit même pas attention, ce simple geste lui fit du bien et lui permit de tout laisser sortir.

- Là...là...Séchez vos larmes, Keylia. Vous n'avez rien à vous reprocher. Les choses tournent parfois d'une manière qui nous dépasse, et c'est la vie que d'apprendre à ne pas s'en vouloir...

Oh mon Dieu si! La jeune Elfe était capable de trouver mille et une chose à se reprocher mais elle ne dit rien, savourant juste les paroles réconfortantes du guerrier. Keylia avait tourné légèrement la tête et baissée les yeux, de honte de s'être laissé emporté ainsi, Valior la repoussa avec douceur et lui fit lever la tête, plongeant ainsi son regarde dans celui de Keylia. La jeune Elfe se calma instantanément, le regard du guerrier avait quelque chose de réconfortant, ou peut-être était-ce juste parce qu'elle n'était plus seule... Keylia ne saurait dire ce qui l'avait rassurer en ce moment mais le fait était qu'elle se sentit un peu mieux.

- Keylia, entendez-moi bien : nul ne sait ce qui est arrivé à Fan et à Vasa, mais j'ai la conviction profonde qu'ils sont en vie. Auquel cas, nous devons les retrouver. Vous comprenez ?

La jeune Elfe hocha doucement la tête. Elle n'était guère convaincue par les paroles du guerrier, tout ce froid, toute cette neige, si Vasa et Fan n'avait pas trouvé un abri ils étaient en grand danger. Néanmoins quelque chose refit surface dans la mémoire de Keylia, ils avaient toujours sa jument, avec ce qu'elle transportait, ça leur ferait toujours un moyen de se déplacer, et Keylia savait que sa jument n'aimait pas partir loin toute seule. En effet elle avait vite compris que si elle restait en présence d'hommes elle serait nourrie et bien traité. Keylia s'accrocha de toutes ses forces à ce petit espoir, il le fallait, elle devait se calmer et retrouver ses forces. Tout à coup elle reprit conscience de ce qui ce passait en face d'elle. Valior avait sorti des provisions d'un sac non loin de lui et lui tendait de quoi se restaurer. Keylia regarda ce qu'il lui proposait avec des gros yeux ronds, c'était beaucoup trop! Son estomac n'avait pu vraiment l'habitude de manger beaucoup, et le régime de pommes qu'elle venait de suivre n'arrangeait rien. Valior vint essuyer la dernière larme roulant sur la joue de Keylia avec son index et la jeune Elfe lui sourit.

- Mangez à votre faim, et surtout ne vous privez pas. Nous aurons besoin de toutes nos forces pour continuer, et trouver Fan. Mais pendant que vous terminez, voulez-vous me raconter ce qu'il s'est passé ? J'ai besoin d'en savoir plus pour établir un plan.

Keylia hocha la tête mais resta un moment silencieuse. Elle tentait de tous rassembler dans son esprit pour être sur de ne rien oublier, elle ne devait omettre aucun détails c'était cruciale. Elle regarda les aliments devant elle et prit un petit bout de fromage qu'elle mastiqua un moment avant de relever les yeux vers Valior, et ce fut avec une voix assurée qu'elle reprit la parole:

- Peu de temps après notre départ la neige a commencer à tomber. Nous nous y sommes plutôt bien adapté et bien que notre progression fut ralentie nous avancions raisonnablement vite sans avoir besoin de multiplié les pauses, seul détail bizarre nous avons entendu des hurlement de loup sur le chemin, mais nous ne pensions pas qu'ils étaient si près et si nombreux. Les choses ont mal tournées lors de notre arrivée dans la petite forêt que vous avez surement du traverser. Nous nous sommes arrêter là pour la nuit et avons établi un tour de garde. Fan a prit le premier qui, il me semble, s'est bien dérouler, le deuxième était pour Vasa. Là tout est parti en vrille, au beau milieu de la nuit Fan m'as réveiller Vasa avait disparu avec son cerf. Nous avons commencer à nous préparer pour partir à sa recherche quand une meute de loup est arrivé, comme nus avions beaucoup de chance c'est l'Alpha qui nous est tombé dessus en premier, ironisa Keylia, nous l'avons combattu comme nous pouvions, Fan a était blessé gravement à la jambe et est tombé dans les vapes. J'ai mis fin aux jours de cette horrible bête ainsi qu'une partie de sa meute au prix d'une grave blessure au ventre.

Comme pour appuyer ses dires celui-ci commença à se tordre et la jeune Elfe porta la main à sa tunique tâchés de sang. Elle serra les dents un moment, changea de position, reprit un bout de fromage et poursuivit:

- J'ai ensuite emmener Fan à l'abri dans une sorte de petite grotte. De là je suis revenue en coup de vent à notre campement originel pour récupérer ma jument et quelques provisions ainsi que des couvertures. Une fois ceci fait j'ai tenter de guérir Fan, j'ai pu ralentir l'écoulement de sang mais rien de plus. Nous avons passés un moment là avant que Vasa ne nous retrouve, il est arrivé blessé à l'épaule par une flèche, il a tuer un ours qui s'approchait de notre petite caverne, avant de, lui aussi, finir dans les vapes. J'ai ensuite entendu des bruits de sabots de chevaux ainsi que les loups. Je n'ai pas chercher à comprendre et j'ai mit Vasa et Fan sur ma jument, j'ai marché longtemps. Je suis sortie de la petite forêt et aie continué tout droit pendant plusieurs heures, je me suis octroyé une seule pause avant de pourvoir apercevoir en fin de journée l'orée d'un bois. J'ai tout de suite penser à la Lorien et dans un dernier effort avant de m'effondrer j'ai donner un coup sur la croupe de ma jument qui est partie au galop avec Vasa et Fan sur son dos. Après plus rien jusqu'à ce que je me réveille ici. Mais Valior, je suis sure que nous étions suivis par les ravisseurs de Vasa, peut-être sont-ils même à leurs trousses en ce moment! Je n'es pu savoir combien ils étaient...

Keylia réprima un nouveau sanglot. Pas question de craquer deux fois! Elle ferma les yeux et se força à respirer doucement et calmement, elle resta ainsi plusieurs minutes jusqu'à ce qu'elle se soit pleinement reprise. Elle regarda Valior,mais cette fois-ci pas dans les yeux, elle regrda son visage et ce qu'il portait, il ne semblait pas avoir mauvaise mine, et était plutôt bien habillé pour la saison, au moins, se dit Keylia, il y en a au moins un de couvert pour la saison. Ensuite Keylia prit le temps de s'attarder sur la tente, elle constata que tout était fait pour les garder au chaud, elle reconnu là l'expérience du guerrier qu'elle avait en face d'elle. Valior avait enlever la neige du sol, ainsi ils reposait sur de la terre et de l'herbe, les pans obliques de la tente faisaient glisser les flocons au sol leur permettant ainsi de ne pas crouler sous le poids de la neige. Tout à coup son ventre grouilla doucement et elle prit un fruit, elle prit son temps en le mangeant, pour ne pas brusquer son cher estomac, avant de se sentir repu. Elle prit conscience à ce moment que son estomac avait effectivement bien bien rétréci... Deux bouts de fromage et un fruit seulement avaient suffit à la rassasiée, elle espérait que ce n'était pas définitif!

Keylia regarda alors pour la première fois depuis longtemps de quoi elle avait l'air. Le spectacle était affreux! Dire que Valior avait eu le temps de contempler les dégâts! Sa tunique était tâché de sang dans presque son intégralité, de plus elle était déchirée au niveaux des manches, elle se souvint alors de son garrot improvisé. Ses bottes se portaient plutôt bien, elles avaient un peu de neige mais rien de grave, aucune déchirure, au moins elle garderait les pieds bien au chaud. Elle toucha ses cheveux et eut une mine horrifié lorsque qu'elle senti tous les noeuds présents. Elle défit sa tresse et démêla ses cheveux avec ses doigts, une fois ceci fait elle refit un tresse sur le côté. Après il fallait qu'elle trouve une solution pour sa tunique, elle voulu se faire des gants mais elle renonça, elle aurait tôt ou tard froids aux bras vu ce qui l'attendait dehors, mieux valait qu'elle laisse celle-ci comme ça, au moins jusqu'en Lorien. Keylia essuya la neige de sur ses bottes, et fit un petit sourire au guerrier, elle ne pouvait s'empêcher de penser à son apparence alors qu'elle risquait de mourir, c'était peut-être sa façon à elle de relativiser, au moins elle mourait bien coiffée!

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Ryad Assad
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Ryad Assad

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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyDim 21 Oct 2012 - 14:56
Au sein de la forêt, tout était incroyablement silencieux. Les oiseaux avaient cessé de chanter, les biches cessé de gambader, et tous les insectes semblaient s'être terré pour échapper à l'étreinte létale du froid. Seuls les bipèdes osaient braver la nature. Le silence fut rompu par un cri de surprise et de joie mêlées :

- Fan ! Vous êtes vivante !

Un observateur extérieur aurait douté de la véracité de cette affirmation, au regard de l'air hagard qu'affichait l'intéressée. Cruellement ankylosée, elle semblait avoir perdu toutes ses couleurs. L'elfe, davantage habituée aux températures tempérées des forêts, était livide. Cela dit, ses yeux étaient bel et bien ouverts, et bien qu'elle fut encore très faible, nul doute qu'elle allait mieux, en témoignait son désir de se lever. Le jeune elfe s'approcha d'elle et s'agenouilla à ses côtés, grimaçant à cause de la douleur dans son épaule. Il s'assura rapidement qu'elle allait bien, et elle suivit des yeux son examen, preuve qu'elle était consciente. Avant qu'il ait pu parler, elle lui redemanda où ils se trouvaient, et où étaient Keylia. Le garçon sentit ses épaules s'affaisser :

- Je l'ignore, Fan...Je l'ignore. Je ne me souviens pas de tout, et le peu qui m'est revenu n'est pas clair. Nous étions dans cette forêt, et puis les loups, l'ours...Et après ça, je me suis réveillé ici, avec vous.

Ses mâchoires se crispèrent. Le fait de ne pas savoir quoi faire lui pesait terriblement. Il leva les yeux vers l'ex-général, dont le regard trahissait, en ce qui la concernait, une grande détermination. Une détermination qu'elle n'avait pas auparavant, et qui surprit légèrement Vasa. Quelque chose semblait avoir changé en elle. Elle répondit d'une voix froide et avec un pragmatisme tout militaire :

- Êtes-vous blessé ? De quoi disposons-nous comme matériel ? Je ne vois qu'un seul cheval...

Le garçon leva la main pour la couper dans son inventaire mental. Elle semblait aligner les phrases aussi vite qu'elle pensait, et il n'était pas facile de la suivre. Il préféra répondre d'abord à ses premières questions :

- J'ai reçu une flèche dans l'épaule, même si j'ignore de qui...J'ai besoin de quelqu'un pour la retirer, si vous pouviez...

Sans cérémonie, elle lui intima de se tourner, ce qu'il fit avec appréhension. Retirer une flèche n'était jamais une opération facile. Surtout pas avec une seule main. Fan le savait. Elle était sur le point d'empoigner la flèche quand cette considération la frappa avec la force d'une masse. Elle savait ! Elle ouvrit grand les yeux, surprise. Elle avait un souvenir. Et ce n'était pas le seul. Elle avait l'impression que son esprit avait laissé émerger une couche de mémoire enfouie jusque là. En creusant quelque peu, peut-être parviendrait-elle à se rappeler de tout. Comment ce miracle s'était-il produit ? Elle n'aurait su le dire. Elle se souvenait vaguement d'avoir reçu un choc à la tête, mais était-ce l'explication ? Peut-être que oui. Peut-être qu'elle devait recevoir un autre coup pour réactiver le reste de sa mémoire.

- Fan ?

Elle fut coupée dans ses pensées par l'interrogation inquiète de Vasa. La femme elfe cligna des yeux, revenant brutalement à la réalité. Combien de temps était-elle restée ainsi, immobile, à réfléchir ? Elle n'aurait su le dire, mais elle se souvenait d'une chose : c'était une habitude chez elle. Un sourire ravi s'afficha sur ses lèvres, malgré la fatigue, malgré la douleur, malgré tout. Elle était sur la bonne voie.

- Pardon. Je suis à vous, Vasa...Serrez les dents je vous prie, car ça ne va pas être une partie de plaisir.

Tandis que le jeune elfe s'exécutait, sentant monter l'anxiété en lui, elle plaça son pied sur son dos, de sorte à être calée et à pouvoir tirer d'un coup sec. L'essentiel était d'aller vite et de retirer la pointe du premier coup, sans la casser. Et puis cela réduirait la douleur du patient...en théorie. Elle empoigna fermement le morceau de flèche, s'assurant que sa prise était solide, et respira un grand coup. Vasa dut sentir la tension dans le corps de Fan, car il se contracta au moment où elle tirait. C'était probablement la méthode la plus dangereuse et la plus douloureuse, mais la pointe cassée ne permettait pas d'extraire le trait plus proprement. Et puis ça n'était pas une flèche de guerre avec une pointe complexe, fort heureusement. Vasa poussa un hurlement déchirant qui fit s'envoler plusieurs oiseaux, tandis qu'un flot de sang jaillissait de sa blessure. Fan vit sa main se couvrir d'un liquide rouge et poisseux, mais elle n'en tint pas compte. Elle se contenta d'examiner la flèche, voir si la pointe était entière. A son grand soulagement, c'était le cas. Tenant sa cape de voyage entre ses dents, elle en déchira un bon morceau qu'elle appliqua fermement sur le dos du garçon, qui bascula en avant. Allongé sur l'humus humide, au moins n'était-il pas sur la neige. Il gémit de douleur, mais Fan n'y prêta pas attention. Elle devait rapidement trouver quelque chose pour maintenir le pansement de fortune.

Malgré les réticences de son corps cruellement affaibli, elle parvint à trouver la force de se relever. Ses genoux craquèrent, restés trop longtemps inutiles tandis qu'elle était inconsciente. Elle avait l'impression de porter sur ses épaules des poids d'une tonne, et ses pas étaient rendus hésitants par cet état de fait, et par la neige qui tapissait la terre. Précautionneusement, peu désireuse de glisser bêtement, elle s'approcha du cheval qui semblait paisible. Elle fouilla dans ses sacs de selle qui, se rendit-elle compte subitement, appartenaient à Keylia. Fan sentit une inquiétude l'envahir, et elle tenta de la contrôler. Il fallait qu'elle procède avec méthode. Une chose à la fois. Elle finit par mettre la main sur une corde fine, qu'elle ramena jusqu'à Vasa, toujours étendu par terre. Le jeune elfe avait le regard vitreux : la douleur et la fatigue étaient en passe d'avoir raison de sa résistance, et il était au bord de l'évanouissement. Cela dit, Fan avait besoin qu'il tienne encore un peu. Elle le souleva maladroitement, calant son corps inerte sur un de ses genoux, pour réaliser péniblement un ouvrage complexe qui maintiendrait son bandage en place. A une main, ce n'était guère simple. Elle y parvint toutefois, à force de persévérance, et se débrouilla pour installer Vasa confortablement, avant de le recouvrir de couvertures épaisses qui le maintiendraient au chaud. Elle s'arrangea pour placer ses mains sur son ventre, de sorte que ses doigts ne prennent pas froid. Puis elle l'examina, pour s'assurer qu'il allait relativement bien. Son front était brûlant, ce qui était normal et guère inquiétant pour l'instant. Il semblait exténué, ce qui n'avait rien d'extraordinaire. La plaie saignait toujours, mais rien de bien méchant au regard de sa situation. Il avait tout de même reçu une flèche dans l'épaule. Il aurait pu tout bonnement perdre l'usage de son bras.

Satisfaite, Fan lui posa une main fraîche sur la joue pour le ramener à la conscience l'espace de quelques instants. Il sursauta, et elle vit dans son regard qu'il était avec elle, bien que plus pour longtemps. Alors elle l'interrogea :

- Vasa...Qui vous a tiré dessus ? J'ai besoin de le savoir.

Elle avait bien insisté sur "besoin", et ce n'était pas simplement un effet de style. On ne ramassait pas une flèche dans le dos par hasard, et si des hommes mal intentionnés en avaient après eux, non seulement ils pouvaient les traquer jusque dans cette forêt, mais surtout ils étaient susceptibles de détenir Keylia. Si la jeune elfe ne les avait pas rejoints, c'est qu'elle avait probablement été enlevée par eux, et Fan ne comptait pas les laisser s'en tirer à si bon compte. Elle serra le poing, tentant de ne pas penser à quelles atrocités Keylia pouvait être en train de subir actuellement par sa faute, attendant que Vasa rassemble suffisamment d'énergie pour lui transmettre les informations qu'il avait à sa disposition :

- Des hommes...armés...Articula-t-il péniblement. Une quinzaine...Une quinzaine d'hommes armés...

- Est-ce qu'ils avaient des chevaux ?

Vasa hocha la tête positivement, ce qui requit de sa part un effort de volonté important.

- Est-ce que c'étaient des...des professionnels ? Est-ce qu'ils avaient l'air bien organisés ? Est-ce qu'ils semblaient avoir un équipement de bonne qualité ?

Fan vit dans le regard du garçon qu'il ne comprenait pas où elle voulait en venir. Elle se souvint alors qu'il était encore très jeune, et qu'il n'avait pas eu des milliers d'année d'expérience pour reconnaître au premier coup d'œil si des hommes étaient de vulgaires brigands ou bien des mercenaires entraînés. Elle l'apaisa du geste, et lui souffla doucement de dormir. Il fallait qu'il se repose, sans quoi il serait incapable de reprendre la route. Vasa ne se fit pas prier, et peu après avoir fermé les yeux, sa respiration devint régulière, et il sombra dans le sommeil. L'ex-général se redressa en grimaçant. Son corps était encore un peu engourdi, et elle avait du mal à changer de station.

Laissant son compagnon de route se reposer, elle s'approcha de la jument de Keylia, où elle eut le plaisir de découvrir son épée. Ainsi, elle ne l'avait pas perdue. Elle l'empoigna fermement, et la dégaina. Dans sa main gauche, elle ne la sentait toujours pas à sa place, mais elle avait l'impression d'être un peu moins gauche. Elle fit quelques passes dans les airs, trop lentes et trop imprécises à son goût, mais qui lui firent éprouver les limites de son corps. Elle n'était pas encore apte à combattre : elle se fatiguait trop vite. Consciente de ses faiblesses, elle alla s'asseoir dos à un arbre qui se trouvait proche de l'orée du bois, pour surveiller les alentours. Ils ne pouvaient pas se permettre de faire un feu, aussi décida-t-elle s'emmitoufler autant que possible dans sa cape de voyage. Elle attendrait que Vasa aille mieux pour partir à la recherche de Keylia. Attendre, oui. Telle était la meilleure chose à faire...


- - -


Bravant la neige et le froid, Caan et ses hommes progressaient inlassablement. Ils suivaient les traces de moins en moins identifiables laissées par les loups, qui partaient toujours plus loin vers le Nord. Les hommes commençaient à fatiguer, car ils avaient l'impression d'avancer à l'aveugle, ce qui n'était pas tout à fait faux. Ce n'étaient pas des guerriers, et ils avaient envie de rentrer au chaud, de retrouver leur famille. Caan le premier. Mais il savait qu'Argis n'accepterait pas qu'il abandonne aussi facilement, d'autant que les loups semblaient suivre une trajectoire rectiligne. Or pourquoi se dirigeaient-ils ainsi vers le Nord, alors que Minas Tirith et les fermes qui l'entouraient se situaient davantage au Sud ? Voilà la seule question qui poussait l'ancien menuisier à poursuivre vers l'avant. Bientôt, à l'horizon, se dessina un bois dans lequel il estimait pouvoir arriver d'ici trois ou quatre heures. Il ignorait s'il y trouverait les loups, mais il savait qu'ils devraient monter un campement là-bas pour se reposer, et poursuivre la route. Il leva la tête, en percevant l'écho d'un cri. C'était lointain, mais cela venait indubitablement du Nord.

- Vous avez entendu ça ?

Tous hochèrent la tête, le regard sévère. Ils approchaient de leur proie.

- Poursuivons, nous approchons.


/\ /\ /\
\/ \/ \/


Karod ouvrait la voie devant un Argis qui avait depuis longtemps laissé son cheval faire seul le travail. Son esprit vagabondait ici et là, pensant à sa femme et à ses enfants. Il trouvait en eux une justification à des actes qu'il savait criminels. Mais après tout, c'était la Loi du Plus Fort qui s'appliquait. Mourraient ceux qui ne sauraient pas survivre, et survivraient ceux qui ne sauraient pas mourir. Si ces elfes savaient se défendre, alors que le meilleur l'emporte ! Mais avant cela, il fallait déjà réussir à les trouver. L'éclaireur du groupe semblait confiant, et il hésitait de moins en moins sur la route à suivre, comme si les traces devenaient chaque seconde un peu plus visibles. Cela signifiait-il qu'ils se rapprochaient ? Argis n'aurait pas pu le dire avec certitude, mais il se plaisait à le croire. C'était probablement la meilleure manière de voir les choses.

Brutalement, Karod s'arrêta en levant la main. Tout le groupe l'imita, sur le qui-vive. Argis porta machinalement la main au manche de sa lourde hache, peu désireux de se faire surprendre par un quelconque adversaire.

- Que se passe-t-il ? Demanda-t-il à l'attention de l'homme qui ouvrait la voie.

- Là-bas, de la fumée. Et je ne crois pas qu'il y ait une habitation dans ce coin.

Argis jubilait intérieurement. Ainsi, ils étaient enfin tombés sur leurs proies.

- Mettons-nous en marche rapidement ! Combien de temps avant d'y être, Karod ?

- Au moins deux bonnes heures, si on ne veut pas trop fatiguer les chevaux.

Le barbu hocha la tête en signe d'assentiment, et le groupe reprit la route. La chasse était relancée !


- - -


Les yeux acérés de Valior détectèrent le changement qui se produisit à l'intérieur de la tête de Keylia. Ses paroles empreintes de confiance lui avaient fait entrevoir un petit espoir pour Fan et Vasa, et cette flamme fébrile et solitaire au milieu d'un océan de ténèbres ne demandait qu'à être attisée. La jeune elfe s'en chargerait elle-même, s'accrochant à tout ce qui pourrait la conforter dans l'idée qu'elle n'avait pas échoué. Lui changeant les idées par la nourriture, il vit qu'elle semblait surprise par la portion qu'il lui offrait. Mangeait-elle donc si peu qu'elle se trouvait perdue devant du pain, du fromage et des fruits ? Elle considéra un moment tous les aliments qui se tenaient devant elle, et prit finalement un morceau de fromage qu'elle croqua sans grande conviction, tout en rassemblant ses souvenirs.

Si Valior appréciait ses efforts pour mettre en ordre ses pensées, afin de produire un rapport clair et concis, il ne pouvait pas s'empêcher de se dire que, ce faisant, elle laissait derrière elle une partie de sa spontanéité et de son naturel, pour rentrer dans le cadre formel du militaire. Pour l'heure, il avait besoin qu'elle réagisse comme un soldat, mais comment faire pour que cela ne déteigne pas irrémédiablement sur sa personnalité ? Il n'y avait aucune solution, malheureusement. D'expérience, Valior le savait, et il avait déjà fait son choix. Il avait besoin que Keylia se confronte à cette dure réalité, s'il voulait un jour espérer revoir Fan et Vasa vivants. Malgré ses millénaires d'ancienneté, ce genre de choix étaient toujours aussi difficiles à faire...

L'elfe inexpérimentée termina de rassembler les détails de ses pensées, et elle commença à parler d'une voix qui avait retrouvé un peu d'assurance. Comme à son habitude, Valior resta absolument silencieux, et parfaitement concentré sur son récit, tentant de visualiser les scènes qu'elle lui décrivait, pour se mettre à sa place, et essayer d'imaginer comment les choses s'étaient produites. Lorsque Keylia évoqua sa blessure, le vétéran voulut l'interrompre pour lui proposer de la soigner, mais elle continua, infatigable. C'était une preuve de courage admirable, quoi qu'on en pensât, mais c'était trop pour une personne si jeune. Elle acheva son récit en parlant d'un groupe qui poursuivait Vasa. Elle n'avait pas été en mesure de déterminer combien ils étaient, et c'était sans doute préférable, car si elle avait eu l'occasion de les voir, la réciproque aurait pu être vraie également. Tant qu'ils se tenaient en avance, ils avaient une chance de les surprendre, ou de les forcer à abandonner la poursuite. Quand l'elfe eut terminé, Valior resta muet un moment, terminant d'analyser les choses. Puis il déclara :

- Vous avez fait preuve d'une grande bravoure en agissant de la sorte, Keylia. Vous avez agi en pensant d'abord à Vasa et à Fan, quitte à mettre votre propre vie en danger. Quoi qu'on en dise, peu auraient fait la même chose dans ces conditions... Cela dit, je ne vous cacherai pas que je m'inquiète de la suite des évènements. Les hommes qui vous poursuivaient sont peut-être toujours à votre poursuite, et j'ai bien peur qu'ils ne soient plus nombreux que nous, pour oser affronter ce temps...

Valior s'arrêta en voyant Keylia se rendre compte, la mine horrifiée, que ses cheveux avaient perdu le lustre qu'ils avaient en partant, et que ses vêtements étaient dans un triste état. A dire vrai, le guerrier avait vu tellement de sang et de carnages dans sa longue vie qu'il n'avait pas fait attention. Plus pragmatique que jamais, il s'était contenté de vérifier si l'elfe respirait encore, et n'avait guère prêté attention à sa toilette. Cette dernière, cependant, semblait contrariée. Elle entreprit de remettre un peu d'ordre dans sa chevelure, geste mécanique auquel l'esprit se raccrochait pour retrouver ses repères. Valior profita de cet instant pour jeter un coup d'œil à ce que son interlocutrice avait mangé. Pas grand-chose, hélas.

- Je vous en prie, mangez du pain. Vous n'avez peut-être plus faim, mais quand nous serons dehors, vous serez contente d'avoir le ventre plein.

Il découpa une part plus que raisonnable, et la glissa entre les doigts de la jeune elfe, avant de ranger le reste de ses provisions. Cela fait, il se leva dans la tente, en gardant la tête baissée pour ne pas heurter le pan supérieur.

- J'ai déjà rassemblé du bois, et je n'en aurai pas pour longtemps pour allumer un feu. Je vais mettre de l'eau à cuire pour que vous puissiez vous laver et vous réchauffer par la même occasion. Mettez-vous à l'aise, je vais rester dehors pendant ce temps. Une fois que vous serez lavée, vous pourrez trouver quelques vêtements chauds dans mes affaires. Prenez ce qu'il vous faut. J'examinerai votre blessure au ventre, puis nous repartirons si cela ne vous dérange pas.

Sitôt dit, sitôt fait, Valior quitta la tente. Il entassa le bois avec soin, l'alluma rapidement à l'aide d'un briquet à amadou, et laissa la flamme prendre de l'ampleur. Il remplit une casserole de neige, et la déposa sur le feu. Rapidement, la neige se transforma en eau, et l'eau en vapeur qui s'éleva en volutes, accompagnant la fumée du bois brûlé. Rapidement, la casserole fut prête, et l'elfe la déposa à l'aveugle à l'intérieur de la tente. Puis il s'installa en tailleur devant les flammes, son épée posée en travers de ses genoux, le regard fixé sur l'horizon.

"Tiens-bon, Fan...J'arrive !" Pensait-il.


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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyMar 30 Oct 2012 - 15:28
- Vous avez fait preuve d'une grande bravoure en agissant de la sorte, Keylia. Vous avez agi en pensant d'abord à Vasa et à Fan, quitte à mettre votre propre vie en danger. Quoi qu'on en dise, peu auraient fait la même chose dans ces conditions... Cela dit, je ne vous cacherai pas que je m'inquiète de la suite des évènements. Les hommes qui vous poursuivaient sont peut-être toujours à votre poursuite, et j'ai bien peur qu'ils ne soient plus nombreux que nous, pour oser affronter ce temps...

- J'ai agi spontanément, je n'est pas réfléchis. Quant à ses guerriers je suis désolé de ne pouvoir vous en dire plus.

C'est là que Keylia avait décider de se recoiffer, une fois ceci fait elle eut un sourire pour le guerrier qui l'avait secouru et elle était déterminer, plus que jamais, à ce qu'il soit fière d'elle. Elle ferait tout pour lui faire voir à quel point elle était reconnaissante.

- Je vous en prie, mangez du pain. Vous n'avez peut-être plus faim, mais quand nous serons dehors, vous serez contente d'avoir le ventre plein.

Il découpa un bout de pain que Keylia trouvait horriblement gros et plutôt déraisonnable. Fan et Vasa auraient besoin de nourriture eux aussi lorsqu'ils les retrouveront alors mieux valait ne pas gaspiller, et vu la taille de cette portion, pour Keylia c'était clairement du gaspillage. Elle voulut répliquer, et dire à Valior qu'elle ne pouvait avaler plus sans risquer de tout régurgiter mais il prit la parole avant elle.

- J'ai déjà rassemblé du bois, et je n'en aurai pas pour longtemps pour allumer un feu. Je vais mettre de l'eau à cuire pour que vous puissiez vous laver et vous réchauffer par la même occasion. Mettez-vous à l'aise, je vais rester dehors pendant ce temps. Une fois que vous serez lavée, vous pourrez trouver quelques vêtements chauds dans mes affaires. Prenez ce qu'il vous faut. J'examinerai votre blessure au ventre, puis nous repartirons si cela ne vous dérange pas.

Et il sortit de la tente. Keylia regarda son bout de pain, en coupa un tiers pour elle et rangea le reste en prenant soin de rien bouger de place, ainsi le guerrier croirait qu'elle aurait mangé la portion complète. Une fois ceci fait elle entreprit de se dévêtir pour se réchauffer, se laver, et par dessus tout, nettoyer sa plaie. Ayant tellement froid elle attendit qu'une main apparaisse dans la tente et y dépose une bassine rempli d'eau chaude. Keylia alla trouver une chemise, un pantalon et une veste chaude pour changer ses habits. Elle enleva ses vêtements souillées et se servit d'un pan propre de sa tunique comme d'une éponge pour se laver. Le contact sur sa peau de l'eau chaude fut un vrai ravissement, plusieurs petits soupirs de soulagements franchirent ses lèvres, elle espéra avoir été discrète... Après avoir revigoré ses membres grâce à l'eau chaude Keylia examina sa vilaine blessure au ventre, elle y passa aussi un peu d'eau chaude en se mordant les joues pour éviter de crier. Une fois sa blessure nettoyer Keylia se sentit fraîche comme le jour où ils étaient partis de Minas Tirith! Elle regarda sa tunique et s'excusa à voix basse avant de la déchirer et de se faire un bandage. Ensuite elle revêtit les habits qu'elle avait sortis, remit ses bottes et prit bien soins de fermer sa veste chaude jusqu'au menton. Elle élargi sa tresse pour permettre à ses cheveux de couvrir ses oreilles et elle sortit la tête de la tente. Valior était assis près du feu, il semblait concentrer, mais aussi triste. Keylia trouvait qu'il était abattu mais bien sur elle n'en fit jamais mention, Valior restait un guerrier.

- Je suis prête, lança Keylia d'une petite voix en regardant Valior

Ses yeux avaient retrouver leurs étincelle de joie, et de malice, on aurait dit une nouvelle femme. Plus déterminer, plus expérimenter, mais maintenant elle savait à quoi s'attendre, où aller, que faire. Elle était remise. Oui, elle était remise et elle sauverait ses compagnons, elle pouvait le faire, surtout avec Valior à ses côtés! C'est plus déterminer que jamais que Keylia sortit entièrement de la tente et demanda:

- Quels paquets voulez-vous que je prenne?


HRPG: C'est tout petit mon dieu je pensais faire plus ^^ Petit manque d'inspiration..

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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyMar 30 Oct 2012 - 23:07
Armés jusqu'au dents, bien que transis de froid, ils étaient silencieux, économisant leurs mouvements, en train de préparer un petit campement. Des tentes faisaient leur apparition, montées par des mains gelées manquant d'expérience en la matière. Autour d'eux les chevaux, fatigués et couverts de sueur. Ils avaient parcouru une longue distance, et leurs yeux exprimaient leur besoin de repos et de chaleur. A l'abri des arbres, ils étaient au moins protégés des chutes de neige, qui n'avaient pas cessé, et qui ne semblaient pas prêtes de cesser. Ils ne s'étaient pas éloignés de l'orée du bois, afin de garder un œil sur les alentours, que l'on voyait particulièrement bien. C'était probablement ce qui avait sauvé Fan et Vasa.

La femme elfe avait décidé de monter la garde, et grand bien lui en avait pris, car elle avait ainsi pu repérer longtemps à l'avance l'approche d'un groupe de cavaliers. Si elle n'avait pas reçu les précieuses informations de la part de Vasa concernant leurs poursuivants, elle se serait contentée de les attendre pour leur demander leur aide. Au lieu de quoi, elle avait hissé le jeune elfe sur le cheval, et avait décidé de les mettre à l'abri en s'enfonçant dans le bois. En chemin, elle avait veillé à ne pas laisser trop de traces de leur passage, faisant particulièrement attention aux empreintes laissées sur le sol, ainsi qu'aux branches qu'ils pouvaient casser par accident. Puis, lorsqu'elle avait estimé qu'ils s'étaient assez éloigné, elle avait décidé de retourner vers le campement. Et cela pour plusieurs raisons.

La première était d'effacer les traces de leur passage. En effet, si ces hommes étaient des mercenaires entraînés, ils entreprendraient de fouiller les lieux avant de s'y installer. Ils remarqueraient inévitablement les traces de pas d'un cheval, les empreintes de deux bipèdes, ainsi que différents indices laissant à penser que quelqu'un avait séjourné dans les parages pas si longtemps auparavant. Non pas qu'elle désirât leur faire passer une bonne nuit de sommeil, mais Fan souhaitait les faire douter. S'ils ne trouvaient aucune piste, peut-être se croiraient-ils perdus, et peut-être renonceraient-ils à la traque. Si c'étaient des guerriers aux nerfs solides, elle doutait que cela soit suffisant, mais le cas échéant, il y avait toujours une chance pour qu'ils commettent une erreur, et prennent la mauvaise décision. S'ils étaient trop bien formés, elle tenterait de les semer en profitant de la nuit pour gagner un peu de terrain. Ce serait leur seule chance s'ils espéraient s'en sortir.

La deuxième raison était qu'elle désirait savoir s'ils détenaient Keylia. La jeune elfe ayant mystérieusement disparu, et étant donné qu'il était impossible de savoir si oui ou non elle était toujours en vie, Fan tenait à avoir une confirmation de la part des seules personnes susceptibles de l'avoir trouvée. S'ils la détenaient...les choses risquaient de se compliquer. Seule, handicapée par sa blessure et par la fatigue, elle ne risquait pas de les perturber. Mais avec un peu de chance, de la ruse et de l'ingéniosité, peut-être pouvait-elle espérer les surprendre, et délivrer Keylia. Ensuite, il faudrait fuir aussi vite que possible. Et pour cela, ils avaient un avantage : le cheval de la jeune elfe disparue s'était reposé en attendant dans la forêt, et il avait probablement davantage d'énergie que les montures des bandits. Une traque les pousserait dans leurs derniers retranchements, et si les elfes survivaient jusqu'à la nuit, ils avaient une chance raisonnable de s'en sortir. C'était un plan audacieux et risqué, mais comment éviter le risque, à un contre quinze ? Une petite voix demanda d'une voix niaise ce qu'il adviendrait si Keylia n'était pas avec les bandits. Fan la fit taire mentalement. Elle préférait ne pas y penser.

Enfin, troisième et dernière raison, elle désirait en savoir davantage au sujet de ces poursuivants. Elle ignorait tout de leur nature, et de la réponse à cette question pouvait dépendre la réussite ou l'échec de son plan. Leur nombre, tout d'abord, serait une donnée très précieuse, car si Vasa avait vu une quinzaine de guerriers, c'était simplement un minimum. Comment savoir qu'ils n'étaient pas plus nombreux ? Leur armement, ensuite. En effet, s'ils étaient équipés d'armes variées et de bonne facture, cela leur conférait un avantage au combat, mais cela risquait de peser sur leurs montures. D'ailleurs, leurs montures étaient une autre indication. Etaient-ces des bêtes taillées pour la course, ou pour l'endurance ? Parviendraient-elles à tenir une journée supplémentaires, ou bien craqueraient-elles en route ? Et enfin, les hommes en eux-mêmes. S'ils étaient expérimentés, confiants, déterminés et bien organisés, il y avait fort à parier que les elfes n'avaient aucune chance. Mais sinon, peut-être Fan pouvait-elle exploiter leurs failles pour mieux les laisser loin derrière.

C'était la raison qui avait poussé Fan à revenir, et c'était la raison pour laquelle elle se trouvait actuellement cachée derrière le tronc d'un arbre mort, par dessous lequel elle parvenait à voir. Elle avait étendu sa cape de voyage sous elle, afin de laisser le moins de traces possibles, et observait à une distance respectable les hommes qui s'affairaient, glanant peu à peu les renseignements qu'il lui fallait pour se faire une idée plus précise de la question. Il ne lui fallut pas longtemps pour conclure que ces hommes n'étaient pas des professionnels. Ils avaient placé les chevaux tous ensembles, et aucun homme pour les garder. Ils avaient monté les tentes côte à côte, ce qui laissait leur campement de fortune exposé sur trois flancs. Ils avaient, pour la plupart, déposé leurs armes à l'intérieur, gardant sur eux le strict minimum. Ils étaient loin d'être prêts à supporter un assaut. Lorsque Fan se rendit compte que cette pensée venait de traverser son esprit, elle marqua un temps d'arrêt. Son passé ressurgissait par bribes, et elle avait l'impression d'avoir déjà vécu des situations similaires. Sauf qu'à l'époque, probablement, elle n'était pas aussi seule et démunie.

Les hommes du camp étaient au nombre de huit. Parmi eux, nul chef ne semblait se dessiner, ce qui était fort surprenant. Pour braver un temps pareil, il était préférable d'être aidé d'une personnalité forte, qui rendait au groupe sa cohésion dans les moments difficiles. Voir que personne parmi eux ne semblait vraiment sortir du lot avait de quoi soulever des questions. Mais lesdites questions passaient derrière l'inquiétude croissante de Fan. La femme elfe ne voyait nulle part trace de Keylia. Elle serra les mâchoires, retenant un sanglot qui faillit la submerger. Non. Elle refusait de croire que la jeune elfe était morte. C'était impossible ! Elle avait dû réussir à se cacher, probablement. Fan se raccrocha à ce seul espoir, refusant d'accepter les conclusions que la logique semblait vouloir lui imposer. Chassant ces sombres pensées, elle demeura concentrée sur son plan d'action, qui venait d'être modifié en conséquence de ses découvertes.

Les chevaux n'étaient pas gardés, et probablement que sur les huit hommes du groupes, seuls un ou deux monteraient la garde. Ils n'allaient certainement pas mobiliser la moitié de leur effectif pour une surveillance, surtout pas après avoir marché à travers les chutes de neige pendant de longues heures. La chaleur du feu qui brûlait au milieu d'eux aurait tôt fait de raviver leurs sensations, et dès lors qu'ils auraient mangé, ils allaient se sentir las. Et quand ils dormiraient, sûrs que personne ne pourrait les surprendre, Fan passerait à l'attaque. Dans son esprit, les choses étaient fort simples. Elle se glisserait jusqu'au campement, éliminerait discrètement la ou les sentinelles, puis détacherait les chevaux. Elle les ferait marcher pendant quelques minutes, avant de les disperser dans la nature. Puis elle reviendrait chercher Vasa, et ils fileraient d'ici. Privés de montures, les hommes n'auraient aucune chance de revenir sur leurs talons. C'était un plan imparable.

Fan se roula sur le côté, et ferma les yeux. Sa main était refermée sur le manche de son épée toujours rengainée, qu'elle tenait serrée contre elle. Elle ne comptait pas dormir, ayant eu son comptant de sommeil, mais elle souhaitait se détendre et relaxer ses muscles. Elle voulait être en forme pour leur fuite, qui ne s'annonçait pas une partie de plaisir.


- - - -


Les paroles de Keylia tirèrent Valior de ses sombres pensées. Assis près du feu, il avait la mine soucieuse, et cela se lut sur ses traits. La jeune elfe avait déclaré être prête, et quand le vétéran posa les yeux sur elle, il put constater qu'elle l'était en effet. Propre, habillée chaudement, et ayant retrouvé son entrain, elle semblait partante pour partir à l'aventure. Dans son attitude, dans son regard, on lisait qu'elle avait vieilli de quelques années en seulement quelques jours. Difficile de dire si c'était une bonne ou une mauvaise chose. En l'occurrence, sa détermination et la confiance qu'elle avait retrouvée allaient être de précieux atouts. Mais ne sacrifiait-elle pas quelque chose de plus précieux, ce faisant ? Valior préférait ne même pas y penser.

Il sourit sans joie quand elle lui demanda quels paquets il voulait qu'elle prenne.

- Si tout pouvait être si simple, Keylia...

Il marqua un temps d'arrêt, puis poursuivit, voyant qu'elle ne comprenait pas où il voulait en venir.

- J'ai bien peur que nous ayons de la visite.

Puis, tandis que la jeune elfe en arrivait aux conclusions qui s'imposaient, il se tourna vers l'Ouest. Là-bas, à quelque distance, un groupe de cavaliers progressait. Ils étaient encore à une certaine distance, mais il n'y avait aucune chance pour qu'ils n'aient pas repéré la fumée du feu. Valior fronça ses sourcils fins. Il n'était pas dans ses habitudes de commettre de telles erreurs, et il s'en voulut pendant un bref instant de ne pas avoir pensé aux conséquences de ses actes avec plus de soin. Ainsi, même après plusieurs millénaires, on était toujours capable d'être étourdi. C'était rassurant, dans un sens. Le vétéran prit quelques longues secondes pour analyser la situation, avant de se tourner vers Keylia. Il prit la jeune elfe par les épaules, et lui déclara avec solennité :

- Je crains qu'il n'y ait pas d'autres options que de nous confronter à ces hommes qui viennent droit sur nous. Avec un seul cheval, envisager de fuir ne ferait que repousser l'échéance, et cela nous éloignerait probablement de Fan et de Vasa. La seule option que je vois est de les attendre de pied ferme, et de tenter de négocier. S'ils acceptent, alors nous pourrons souffler. S'ils refusent...

Il n'eut pas besoin de terminer sa phrase. Il jeta un coup d'œil aux hommes qui approchaient sans se presser. Ils savaient qu'ils avaient repéré leur cible, et ils se savaient probablement débusqués. Intelligents, ils ménageaient leurs montures, et préservaient leurs forces pour l'affrontement à venir. Etait-ce le signe qu'ils allaient refuser de jouer la carte de la diplomatie ? Valior revint à Keylia :

- S'ils refusent de négocier, vous prendrez mon cheval, et vous vous enfuirez. Pendant ce temps-là, je tenterais de les contenir. D'ailleurs...

Avant qu'elle ne puisse parler, et peut-être s'opposer à ses directives, il détacha le fourreau qui pendait à sa ceinture, et qui abritait sa sublime épée Furumace, la Pourfendeuse de Mensonges. Il l'observa pendant un bref instant, avant de la tendre à Keylia :

- Si les choses devaient mal se passer...je préférerais qu'elle demeure entre des mains amies. Et si vous retrouvez Fan, je pense qu'elle comprendra ce que cela signifie, et qu'elle fera le nécessaire pour elle.

Malgré la gravité de ses propos, Valior parvint à afficher un petit sourire, probablement plus pour redonner espoir à Keylia que parce que la situation s'y prêtait. Il ajouta enfin :

- J'ai pris la liberté de prendre votre arc. Je pense qu'en l'occurrence, c'est la meilleure chance que j'aie de les ralentir et de les décimer. Et qui sait ? Si je me montre suffisamment habile, peut-être même que nous pourrons nous rendre nos armes respectives.

Il haussa les épaules l'air de rien, comme s'il ne s'agissait que d'un banal jeu de hasard. Cependant, au fond de lui-même, il savait que la situation était critique. Les lieux n'étaient pas propices à un affrontement, mais cela valait dans les deux sens. La neige qui recouvrait le sol allait probablement gêner les cavaliers, qui risquaient de ne pas pouvoir passer au galop. Ils resteraient ainsi plus longtemps à la merci de l'archer talentueux qu'était le vétéran elfique. Cela dit, ils pouvaient tout aussi bien se déployer et essayer de les encercler. En effet, leur petit campement avait été monté à l'abri de quelques arbres qui ne composaient même pas un bosquet. Alignés qu'ils étaient, ils n'étaient pas à même de fournir une véritable protection. Et pourtant, il faudrait faire avec.


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Une bonne demi-heure passa avant que les cavaliers n'arrivent enfin à portée de voix. Valior, accroupi derrière un arbre, avait tenté de constituer un mur de neige pour pouvoir tirer confortablement sans crainte d'essuyer une riposte. Il y était plutôt bien parvenu, et son petit édifice, qui prenait appui sur l'arbre, s'élevait jusqu'à son abdomen, quand il était debout. Cependant, il avait les dix minutes suivantes à se réchauffer les doigts, pour être en mesure de tirer convenablement. Pendant ce temps-là, il n'avait pas vraiment trouvé quoi dire à Keylia pour la soulager. Elle avait ramassé le camp, et Valior avait insisté pour qu'elle prît toutes les provisions. Si elle devait partir c'était que le vétéran elfe était condamné. Quand bien même il réussirait à survivre, la faim et le froid l'achèveraient. Les deux pauvres âmes étaient restées plongées dans leurs pensées tourmentées pendant ce maigre répit que le destin leur offrait.

Le vétéran avait déjà connu des situations pareilles, et il savait faire la part des choses. Il se souvint d'une bataille particulièrement âpre, contre des orques qui s'étaient introduits dans la Forêt Noire, son pays. Il avait épaulé un camarade blessé d'un mauvais trait dans le ventre, et il avait réussi à le traîner jusqu'à un renfoncement discret au pied d'un chêne immense. Ses racines formaient un coude dans lequel ils s'étaient cachés, recroquevillés l'un contre l'autre, pendant neuf heures. Tout autour d'eux, ils entendaient les grognements et les borborygmes des envahisseurs. Linen, son camarade blessé, avait souffert le martyre pendant tout ce temps, incapable de se laisser aller à s'évanouir pour atténuer la douleur. La flèche qui le consumait, Valior aurait pu la retirer, mais le blessé craignait que son cri alertât les orques, et révélât leur position. Alors ils avaient attendu, sans rien faire. Mais Linen s'affaiblissait, et les orques ne partaient pas. Quand le blessé fut endormi, Valior pensa à un plan. Et au bout de plusieurs dizaines de minutes, il trouva la force de le mettre à exécution. Il hissa tant bien que mal son camarade sur son dos, et pria les Valars, tandis qu'il s'apprêtait à essayer de traverser une marée d'orques seul et incapable de se défendre. A cet instant précis, il était prêt à mourir.

Le destin avait été avec lui ce jour-là. Des bruits de combat s'étaient fait entendre, et des flèches avaient sifflé. De toutes parts, les orques étaient attaqués, massacrés, repoussés. Le guerrier elfe, en entendant les voix de ses camarades, était sorti de sa cachette pour leur prêter main-forte. Il avait alors vu Fan, à la tête d'un détachement, qui commandait à ses combattants d'une main de maître. Elle était venu les sauver. En le voyant, elle fila jusqu'à lui, car elle l'avait cru perdu. Puis elle se pencha vers Linen, dont les yeux étaient toujours clos. Alors Valior avait découvert que son ami s'était éteint dans ses bras sans qu'il s'en rendît compte. Tout simplement parce qu'il n'avait pas été capable de prendre la décision plus tôt. Cette injustice l'avait hanté des mois durant.

Mais aujourd'hui, sous la neige immaculée et dans le froid polaire, sous le vent mordant et dans l'attente insupportable, il ne referait pas la même erreur. Les cavaliers étaient au nombre de huit, et leur chef se distinguait nettement du groupe. Il avait l'air robuste, et peu amène. Ses bras épais et son regard dur trahissaient un métier plus éprouvant que celui de simple fermier. Valior en déduisit qu'il était peut-être soldat, ou mercenaire. Dans le groupe, un autre homme se démarquait. Parmi les sept restants, il était le seul qui semblait concentré. Dans le regard des autres on lisait de la joie, du soulagement, de l'impatience. Toutes sortes d'émotions qui caractérisent d'ordinaire les novices en matière de banditisme, ou les sadiques qui prennent plaisir à faire du mal à leurs victimes. Mais lui... il semblait pragmatique, et il avait l'air de considérer que rien n'était joué.

D'une voix de stentor, le chef du groupe les héla :

- Rendez-vous ! Vos chevaux doivent être épuisés, et vous aussi. Nous ne vous ferons pas de mal, et nous vous traiterons bien, à condition que vous déposiez les armes.

- Et que va-t-il advenir de nous si nous nous soumettons à vos conditions ? Allez-vous nous rendre notre liberté ? Car si c'est de l'or que vous voulez, il n'est nul besoin de nous battre. Envoyez un émissaire. Nous vous donnerons tout ce que nous avons de valeur. Nous garderons simplement notre cheval, afin de voyager, et nos vêtements chauds, afin de ne pas mourir de froid. Si cela vous convient, traitons. Je ne pense pas que la vie de vos hommes vaille les quelques pièces que nous avons.

Valior se tourna vers Keylia, et leurs regards s'accrochèrent. Il lui fit un signe de tête qui signifiait "tout ira bien". Il se voulait rassurant, mais leur sort était désormais entre les mains de ce chef qui les avait traqués jusque là.


- - - -


Argis fronça ses sourcils broussailleux. La situation était complexe. Dans un sens, le discours de l'elfe était plein de bon sens. Effectivement, s'ils attaquaient de front, ils risquaient de subir des pertes, et ce n'était pas son objectif. Les villageois étaient déterminés à ramener de quoi nourrir leurs familles, mais les morts inutiles étaient loin d'être leur tasse de thé. Non. Cependant, l'idée de repartir avec de l'or ne contentait pas entièrement le chef des bandits. Il escomptait un butin conséquent, et c'était la raison pour laquelle ils s'étaient autant éloigné de leur zone d'action habituelle. Ils avaient tablé sur la capture et la vente de ces elfes, qui devait leur rapporter gros. S'ils portaient beaucoup d'or sur eux, peut-être pouvait-on éviter d'en arriver aux armes. Mais s'ils étaient aussi pauvres que le laissait à penser la dernière phrase de l'elfe, alors il risquait d'y avoir un os.

Le barbu sentait peser sur lui le regard de ses hommes, qui attendaient une décision. Ils étaient probablement en train de se poser les mêmes questions que lui, mais aucun d'entre eux n'osait lui suggérer quoi faire. Après tout, il était le chef pour décider, et décider, c'était ce qu'il allait faire. Il lança :

- Je vous envoie quelqu'un qui va examiner vos biens. Si vos richesses sont suffisantes, alors nous vous laisserons partir. Sinon, nous serons contraints de procéder autrement.

Voilà qui donnerait matière à réfléchir à ces oreilles pointues. Pendant ce temps, Argis glissa à Karod, qui se trouvait près de lui :

- S'ils acceptent, c'est toi qui ira. Et pas de discussion. Fais gaffe, c'est peut-être un piège. Quoi qu'il en soit, tu regardes bien ce qu'ils ont comme or, comme choses vendables. N'hésite pas à les fouiller pour être sûr qu'ils ne cachent rien sur eux, et tu essaies de tout retenir. Mais plus important encore, tu vois combien ils sont, et ce qu'ils ont comme armes. C'est essentiellement ça que j'ai besoin de savoir. Et si tu vois quelque chose qui te semble important, n'hésite pas à me le rapporter.

Karod hocha la tête, conscient que sur ses épaules reposait le succès de la mission.


- - - -


Valior, en entendant la réponse du chef, avait réfléchi à toute vitesse, sans pour autant trouver de parade astucieuse pour le contrer. Il n'y avait pas grand-chose de plus qu'ils pouvaient faire, gagner du temps ne leur servirait à rien. Il intima à Keylia de se rapprocher, et il lui glissa :

- Je vais accepter leur proposition, et un de leurs hommes viendra jusqu'ici. Nous coopérerons, et nous agirons comme si nous avions l'intention de nous rendre, tout en affichant ouvertement nos armes. Il faut leur donner l'impression que nous sommes acculés et que nous sommes prêts à défendre chèrement nos vies s'ils n'acceptent pas le marché. Pour cela, attachez le cheval, et donnez l'impression que vous n'êtes pas sur le départ. Il ne doivent se douter de rien.

Puis, une fois ces consignes données, il répondit aux bandits :

- Nous acceptons : que votre homme se présente, à pied, seul et les mains bien en évidence !

Une silhouette se détacha du groupe, et commença à avancer vers eux, relativement lentement à cause de la neige. Valior respira profondément. Les dés étaient jetés. De quel côté pencherait désormais le destin ?


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"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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Keylia Lissindi
Archer Elfe
Keylia Lissindi

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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyLun 5 Nov 2012 - 15:35
Keylia était sortie de la tente, toute habillé et toute prête, alors qu'elle demanda à Valior quels paquets elle pouvait prendre celui-ci lui fit un sourire dénuée de toute joie ou de sincérité, un sourire faux.

- Si tout pouvait être si simple, Keylia...

Keylia regarda Valior un air intrigué sur le visage. Elle ne comprenait pas ce qu'il voulait dire. Il ne partaient pas? Ne devaient-ils pas se précipiter au secours de Fan et Vasa? C'était le plus important! Alors que Keylia se demandait si Valior ne délirait pas un petit peu, il reprit la parole:

- J'ai bien peur que nous ayons de la visite.

Ah. Oui ça compliquait nettement les choses. Deux minutes. Quel visite? Le guerrier se tourna vers l'ouest, Keylia fit de même. Un groupe de cavaliers avançaient dans leur direction, Keylia écarquilla les yeux, mais qu'est-ce qui avait bien pu les mener jusqu’à eux? Ses yeux se posèrent sur le petit feu éteins qui dégageait de la fumée. La fumée! Ils s'étaient trahis à cause de la fumée d'un feu, Keylia jura intérieurement. Avant que Keylia ai pu prononcer un seul mot Valior se leva et la prit par les épaules. Keylia put sentir, à ce moment, la force que possédait le guerrier.

- Je crains qu'il n'y ait pas d'autres options que de nous confronter à ces hommes qui viennent droit sur nous. Avec un seul cheval, envisager de fuir ne ferait que repousser l'échéance, et cela nous éloignerait probablement de Fan et de Vasa. La seule option que je vois est de les attendre de pied ferme, et de tenter de négocier. S'ils acceptent, alors nous pourrons souffler. S'ils refusent...

Il avait prononcé ces mots d'une façon qui, quelques semaines auparavant, aurait fait trembler la jeune Elfe. Maintenant, elle encaissa les informations, un air grave sur le visage attendant la suite. Elle avait bien changé depuis son départ de Fondcombe, elle s'était endurcie, et elle se rappellerai de cette aventure toute sa vie. Valior se retourna de nouveau vers Keylia:

- S'ils refusent de négocier, vous prendrez mon cheval, et vous vous enfuirez. Pendant ce temps-là, je tenterais de les contenir. D'ailleurs...

Keylia ouvrit la bouche pour protester mais un flot de nouvelle paroles venu de Valior la coupa dans son élan. Néanmoins, elle avait les nerfs à vif et elle contait bien le faire savoir à Valior. Celui-ci la regarda et lui tendit son épée. Ce qui eu le don de calmer un peu la jeune Elfe, elle n'en croyait pas ses yeux!

- Si les choses devaient mal se passer...je préférerais qu'elle demeure entre des mains amies. Et si vous retrouvez Fan, je pense qu'elle comprendra ce que cela signifie, et qu'elle fera le nécessaire pour elle. J'ai pris la liberté de prendre votre arc. Je pense qu'en l'occurrence, c'est la meilleure chance que j'aie de les ralentir et de les décimer. Et qui sait ? Si je me montre suffisamment habile, peut-être même que nous pourrons nous rendre nos armes respectives.

Un petit sourire flottait sur les lèvres du guerrier, un faux sourire de nouveau. Keylia attendit quelques minutes pour être sur que le guerrier ne voulait rien ajouter puis elle se lâcha:

- J'ai bien entendu tous ce que vous dites et je respecte de tels choix, étant donné qu'ils proviennent d'un guerrier expérimenter. Mais permettez moi de vous dire quelque chose! J'ai une dette envers vous, que vous vouliez ou non. Je ne vous laisserai pas seul et nous affronterons ces hommes ensemble. Ensuite je vous remercie de me confier votre épée j'en suis honoré et je souhaite que mon arc vous porte chance. Et encore une fois je maintiens que je ne vous laisserai pas tomber ici tout seul, je resterai à vos côté et nous trouverons Fan tout les deux vous et moi!

Keylia avait ponctué son discours de geste avec les mains, c'était une habitude lorsque quelque chose de fort l'habitait elle était tellement submergé par l'émotion que son corps parlait en même temps que sa bouche. Elle finit son mini discours en pointant du doigt le guerrier puis elle même. Un sourire flottait sur ses lèvres, mais le sien était vrai, et remplis d'affection envers le guerrier.

Peu après le guerrier avait commencer à construire un mur de neige pour se protéger et pour pouvoir tirer en étant un peu plus en sécurité. Pendant ce temps Keylia avait sagement rangé le camp, et après de multiples protestations avait rangé toutes les vivres pour le cas où elle devrait partir, ce qu'elle savait qu'elle ne ferait jamais. Après ceci Keylia s'était assise observant l'avancée du groupe, ils étaient 8. D'un côté ceci rassurait la jeune femme, elle se disait qu'avec Valior ils pouvaient nettement s'en sortir contre huit hommes, après tout elle avait bien abattu un loup Alpha ainsi que plusieurs autres grâce à son arc. Oui en ce moment Keylia était sereine elle avait confiance en leur force et elle sentait qu'ils pouvaient y arriver.

Keylia ferma les yeux un instant se remémorant ses cours de combat à l'épée, cette fois-ci il fallait à tout prix que ses coups soient calculé et bien placé. Elle avait appris plusieurs bottes secrètes qu'elles maîtrisait parfaitement. Après elle connaissait des attaques basiques, des zones à privilégiés, le cou, le coeur, bien sur, le ventre aussi pouvait causer pas mal de dégâts et enfin les jambes. Ainsi il serait incapable d'avancer ou même de se tenir debout. Keylia revoyait les mannequins sur lesquelles elle s’entraînait souvent, elle devait s'imaginer en séance d'entrainement groupé, voilà c'était tout, un pur et simple entrainement. Elle se savait capable de le faire.

- Rendez-vous ! Vos chevaux doivent être épuisés, et vous aussi. Nous ne vous ferons pas de mal, et nous vous traiterons bien, à condition que vous déposiez les armes.

Keylia tiqua, le chef du groupe venait de prendre la parole. Keylia risqua un coup d'oeil, le chef était surement un expert en matière de guerre. Son regard était dur et ils avaient un corps assez musclés, il se mouvait en calculant ses gestes et parlait en faisant attention à ses mots. Puis Valior prit la parole et Keylia sourit.

- Et que va-t-il advenir de nous si nous nous soumettons à vos conditions ? Allez-vous nous rendre notre liberté ? Car si c'est de l'or que vous voulez, il n'est nul besoin de nous battre. Envoyez un émissaire. Nous vous donnerons tout ce que nous avons de valeur. Nous garderons simplement notre cheval, afin de voyager, et nos vêtements chauds, afin de ne pas mourir de froid. Si cela vous convient, traitons. Je ne pense pas que la vie de vos hommes vaille les quelques pièces que nous avons.

Il savait y faire en matière de discours! Keylia était presque surexcitée à côté en l'écoutant parler, sa voix était posé et exprimer l'expérience qu'avait le guerrier. Valior se tourna vers elle et leur regards se trouvèrent, Valior lui fit signe que tout irait bien et Keylia lui sourit en bougeant les lèvres sans un son en disant:

- Je sais. Bien parlé!

- Je vous envoie quelqu'un qui va examiner vos biens. Si vos richesses sont suffisantes, alors nous vous laisserons partir. Sinon, nous serons contraints de procéder autrement.

Le chef avait reprit la parole, Keylia n'aimait pas bien la fin de la phrase mais d'un côté elle savait que ceci devait arriver... Alors elle prit la décision de rester calme et d'observer tout ce qu'elle pouvait pour pouvoir s'en sortir lors de l'affrontement. Alors qu'elle retourner son regard vers Valior celui-ci lui demanda de se rapprocher et elle s’exécuta:

- Je vais accepter leur proposition, et un de leurs hommes viendra jusqu'ici. Nous coopérerons, et nous agirons comme si nous avions l'intention de nous rendre, tout en affichant ouvertement nos armes. Il faut leur donner l'impression que nous sommes acculés et que nous sommes prêts à défendre chèrement nos vies s'ils n'acceptent pas le marché. Pour cela, attachez le cheval, et donnez l'impression que vous n'êtes pas sur le départ. Il ne doivent se douter de rien.

Valior avait murmuré ses mots quasiment u creux de l'oreille de Keylia et celle-ci s'empressa de riposter sur le même ton:

- Mais je ne suis pas sur le départ seigneur Valior

Il reprit la parole cette fois-ci en direction du groupe ennemis.

- Nous acceptons : que votre homme se présente, à pied, seul et les mains bien en évidence !

Un homme commença a avancer vers eux, très doucement, Keylia trouvait cette allure insupportable, s'il devait se battre autant en finir vite! Keylia attendait donc dans l'angoisse naissante de perdre son cher guerrier, son sauveur, elle se jura qu'elle ne le laisserai pas tomber...


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Ryad Assad
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Ryad Assad

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~ GRIMOIRE ~
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Chassés. Croisés. - Page 2 EmptyMar 6 Nov 2012 - 0:27
Des émotions contradictoires émergèrent dans le cœur du vaillant chevalier, lorsqu'il entendit la réponse de sa jeune amie. D'un côté, il éprouvait une profonde aversion pour lui-même, pour ce qu'il avait peut-être brisé chez elle. Comment avait-il pu l'envoyer dans cette mission, avec pour objectif de survivre. C'était une folie, et il se maudissait de ne pas avoir réfléchi davantage. Il avait réagi avec ses émotions, et non pas avec sa logique. Voilà qui, sur un champ de bataille, pouvait coûter la vie, et il remerciait les Valars que Keylia ait survécu, bien que de justesse. D'un autre côté, il éprouvait une fierté croissante pour le courage que développait la jeune elfe. Que pouvait-il répondre à sa déclaration ? Que pouvait la logique, au final, contre la puissance du cœur ? Car elle parlait effectivement avec le cœur. Il n'y avait pas besoin d'avoir les yeux perçants de Valior pour le voir. Ses gestes, le timbre de sa voix, et la lueur qui brillait dans son regard trahissaient son implication émotionnelle. Elle refusait de l'abandonner, ce qui était parfaitement honorable, bien que dénotant une certaine folie. Ne réalisait-elle pas que la situation était désespérée ? Le vétéran chassa cette pensée. Il était convaincu qu'il ne survivrait pas à un engagement contre ces huit guerriers, mais si Keylia décidait de rester avec elle, il avait quelque chose de plus à défendre. Quelque chose de plus à gagner que seulement du temps. S'ils passaient à l'assaut, il ferait son possible pour abattre un maximum d'ennemis, puis il confierait son destin aux Valars. Oui, c'était mieux ainsi.

- Vous remplissez d'admiration l'âme d'un vieux guerrier tel que moi, Keylia, ce qui n'est pas une chose ordinaire. Mais notez que ce n'est pas vous qui avez une dette envers moi, sachez le. Vous avez déjà fait plus que votre part en protégeant Fan tout ce temps. Désormais, c'est à moi d'assumer le rôle qui est le mien.

Il marqua une pause, inspirant profondément :

- Je serais honoré que vous combattiez à mes côtés, même si j'espère que nous n'aurons à en arriver là. Cependant, si je venais à tomber...s'il n'y avait plus le moindre espoir...sauvez votre vie. Vous êtes la flamme qui porte l'espoir de Fan et de Vasa. Ne la laissez pas s'éteindre pour moi. Je ne mérite pas que quiconque donne sa vie pour la mienne.

Valior posa une main sur la tête de la jeune fille, non pas dominatrice mais bienveillante. Il avait toujours combattu bravement, premier au champ d'honneur, premier à recevoir les coups et les blessures, premier à recevoir les décorations. Il avait voué sa vie au combat, avait plus loin que ses camarades, parce qu'il croyait que le devoir passait avant tout. Et puis il avait rencontré Fan, qui s'était révélée être pour lui plus qu'un simple chef, plus qu'une simple amie. Mais ils partageaient le même destin tumultueux, teinté d'écarlate et mêlé à la tragédie de la guerre. Maintenant qu'il connaissait Keylia, il avait l'impression de redécouvrir une partie de l'univers qu'il ne connaissait plus. La paix, l'innocence, la quiétude. Une bouffée d'émotion l'envahit lorsqu'il se dit qu'il aurait été le père le plus heureux du monde si sa fille avait eu le courage et la bonté de cette jeune elfe. Détournant le regard pour dissimuler son émotion, il fixa l'horizon, et leur destin.

Valior était calme comme la forêt, les yeux fixés sur l'homme qui approchait. Dans sa main, l'arc de Keylia reposait. Une flèche encochée. Si l'homme tentait quoi que ce soit de suspect, il comprendrait que la réputation de fins tireurs des êtres sylvains n'était pas usurpée. Mais au grand soulagement du guerrier, dont les millénaires d'expérience lui avaient appris qu'il valait mieux une mauvaise paix qu'une bonne guerre, l'émissaire garda les mains bien en vues, et ne tenta rien de suspect. Il pataugeait un peu dans la neige, mais il arriva finalement jusqu'au campement de fortune des deux elfes. Son regard trahissait sa méfiance, et Valior la lui rendit bien. Ils étaient ennemis, et tous deux savaient que l'un pouvait, dans un sursaut d'orgueil, tuer l'autre. Mais des trois protagonistes, l'homme avait l'air d'être le moins assuré.

Il tenta tout de même de parler d'une voix forte, comme pour se donner du courage :

- Où est votre or ? Demanda-t-il sans ambages.

Valior lui désigna du doigt un petit sac, par terre. L'homme baissa les yeux pour le regarder, avant de poser un genou à terre, pour compter les pièces. L'elfe, pendant ce temps, analysait la situation sous tous ses angles. Il voyait dans le manque d'assurance et dans le manque de précautions de leur interlocuteur que celui-ci n'était pas un guerrier redoutable. Il ne valait sans doute pas grand-chose au combat, et n'avait pas dû être formé au métier des armes. C'était un piètre émissaire, et probablement un vulgaire fermier. Ainsi, c'étaient donc des bandits. De simples, de vulgaires bandits. Valior, s'il avait été seul, aurait peut-être modifié ses plans en conséquence, mais il préférait rester méfiant, ne serait que pour la sécurité de Keylia.

L'homme étendit un morceau de tissu sur le sol, et versa les pièces. Elles étaient nombreuses, et ses yeux se mirent à briller de ravissement. Ainsi, ils devaient être en manque de trésor, et peut-être que ces quelques sous parviendraient à les contenter. Il commença à compter, avant de lever les yeux vers Valior et Keylia. Il les détailla un instant, comme pour s'assurer qu'ils ne préparaient pas de mauvais coup, avant de reprendre où il en était. Il se passa quelques longues minutes avant qu'il en vienne à bout, probablement parce qu'il avait des difficultés en calcul mental. Le pauvre n'était sans doute pas lettré, et s'il savait calculer, c'était de manière élémentaire. Il arriva quand même à déterminer qu'il y avait là environ quatre mille pièces, ce qui valait à peu près deux mois de salaire d'un soldat. C'était une somme correcte à défaut d'être merveilleuse. Il s'approcha ensuite de Valior, avec l'intention évidente de le fouiller. Le vétéran, habitué à la procédure, leva les bras et resta immobile tandis que les mains peu expertes de l'homme couraient sur son corps athlétique. L'elfe serra les dents lorsqu'il sentit se raviver la douleur due à la blessure. Surtout, il devait ne donner aucune indication, sans quoi ils risquaient d'attiser la folie guerrière du chef. Finalement, il parvint à souffrir l'examen sans broncher.

L'homme se tourna ensuite vers Keylia, qui leva les mains de la même manière que Valior. Cela dit, l'humain s'arrêta net, dévisageant des pieds à la tête l'elfe qui se trouvait devant lui. Probablement que dans sa vie, c'était la première fois qu'il voyait un être de ce peuple magnifique en chair et en os. Subjugué par la beauté naturelle du beau peuple, et particulièrement par celle de Keylia, il demeura coi un moment. Il déglutit avec peine, et s'approcha, tremblant. Valior le sortit de ses fantasmes :

- Gare à tes mains, voleur. Sois prompt et galant, sans quoi je n'aurai d'autre choix que de t'interrompre.

L'intéressé fronça les sourcils, piqué au vif, mais il savait qu'il valait mieux écouter les ordres qu'on lui donnait, s'il ne voulait pas finir avec une flèche dans la nuque. Il débuta son examen, en prenant grand soin de se montrer galant et d'épargner la pudeur de l'elfe. Valior fronça les sourcils, attentif. Il n'était guère facile d'être ainsi humilié, traité comme un vulgaire sac que l'on suspecte de receler des poches secrètes où seraient cachées de fabuleux trésors. Le vétéran, qui avait à de multiples reprises été l'objet de fouilles - que ça soit en tant que prisonnier ou en tant qu'émissaire -, avait eu l'occasion d'expérimenter la plupart des techniques. Celle-ci n'avait rien d'extraordinaire. Mais qu'elle soit réalisée par le dernier des malandrins, ou par le tortionnaire le plus retors, le plus sadique et le plus pervers de Dol Guldur, l'humiliation était toujours présente. Restait à savoir comment la gérer.

L'homme, fidèle aux ordres de Valior, avait été prompt et galant, bien qu'il n'ait pas manqué de piquer un fard lorsque ses mains s'étaient égarées sur les hanches de l'elfe. Il n'y était d'ailleurs pas resté longtemps, probablement effrayé par Keylia. Cette dernière, qui avait subi courageusement l'outrage, fut probablement satisfaite de voir que son supplice était enfin terminé. L'homme jeta un dernier regard au campement, avant de repartir d'où il était venu, un peu plus à l'aise dans la neige qu'il tassait sur son passage.

Tandis qu'il s'éloignait, Valior s'adressa à sa jeune amie :

- Je suis sincèrement désolé que vous ayez eu à subir ça. C'est dégradant et désagréable, mais peut-être que cela peut nous sauver la vie.

Puis il porta son attention sur le dos de l'émissaire, qui était presque rendu à destination.


- - - -


Karod était fatigué, gelé, mais porteur de nouvelles qui allaient intéressé son chef Argis. Il prit d'abord le temps de remonter en selle, pour s'extirper de la gangue glacée qui lui enserrait les jambes, et il frotta vigoureusement ses mains pour les réchauffer. Impatient, le chef barbu le fusillait du regard :

- Alors ? Tu as trouvé quoi ? Demanda-t-il d'une voix rauque.

Karod inspira :

- J'ai compté leur or. Quatre mille pièces, environ. Ils ont aussi du matériel, de la nourriture, et un cheval. Pour ce qui est des armes, l'homme elfe a un arc, et la fille une épée.

Argis se fendit d'un "hum" songeur, tandis qu'il réfléchissait. Il ne voulait pas se précipiter dans sa décision, mais autour de lui le regard de ses hommes était éloquent. Le temps de trouver une bonne réponse, il demanda l'air de rien :

- Quelque chose d'autre ?

Karod hocha la tête, et le rouge qui lui monta aux joues tira un sourire à ses compagnons :

- Ouais...L'elfe, la fille je veux dire... Je n'ai jamais vu une femme aussi belle. Vous croyez qu'elle voudrait bien m'épouser ?

Argis éclata d'un rire d'ours, avant d'adresser une claque virile sur l'épaule de son éclaireur :

- Jamais de la vie, imbécile. Tu es bien trop gringalet. Mais tu as fait du bon travail. Quatre mille pièces, c'est honnête. Je vais aller personnellement chercher le butin, et nous rentrerons, avec de quoi nourrir notre village pendant un moment.

- Non.

Tous les guerriers se tournèrent vers celui à l'origine de cette contestation, posant les yeux sur Gauvin. Le guerrier, qui à la base était étranger au village, avait été l'un des premiers à soutenir Argis dans son projet de banditisme. Il lui avait apporté une certaine expérience en matière, et si les deux hommes n'avaient jamais été complices, ils s'étaient toujours respecté mutuellement. Le barbu ne comprenait pas comment son allié de la première heure pouvait se retourner contre lui alors qu'ils étaient sur le point de faire main-basse sur un butin intéressant, après plusieurs jours de poursuite. Que voulait-il de plus ? Argis lui posa directement la question, et Gauvin répondit, acide :

- Nous avons parcouru je ne sais combien de lieues pour traquer ces elfes, dans l'espoir d'un gros butin. Et tout ce que tu as à proposer, ce sont quatre mille malheureuses pièces d'or, et de la bouffe ? Tu te moques de nous, et je n'apprécie pas cela. Nous devrions les capturer pendant qu'ils sont affaiblis, et les vendre à un meilleur prix. Chacun d'eux peut nous rapporter peut-être dix mille pièces ! Alors comment peux-tu accepter si peu ?

Argis fronça ses épais sourcils, et rétorqua d'une voix caverneuse :

- Je ne prendrai pas la décision de sacrifier des vies inutilement, pour satisfaire ton désir d'argent. Quatre mille pièces suffiront.

Puis, se tourna vers le campement, il cria :

- Nous acceptons votre offre ! Je viens seul cher...

Il ne termina jamais sa phrase. Avec la vitesse du serpent, Gauvin avait dégainé son épée, et avait asséné un coup dans l'estomac de son chef. Le cheval de celui-ci paniqua, et fit quelques pas en arrière, sans pour autant jeter son cavalier à bas. Les hommes restèrent figés de surprise, tandis que leur chef, étendu sur l'encolure de sa monture, se vidait peu à peu de son sang. Il était probablement déjà mort. Gauvin leva bien haut son épée rougie, et cria, le visage déformé par la fureur :

- Voilà ce qu'il advient des traîtres qui se satisfont du minimum. Qui battra en retraite subira le même sort ! Avec moi, chargez, et ramenez à vos familles de quoi justifier votre peine !

Il élança sa monture au galop, et fut rapidement imité par les autres, qui ne désiraient vraisemblablement pas subir le même sort, ou battre en retraite après avoir parcouru un si long chemin.


- - - -


Valior observait la scène avec incrédulité. Un retournement de situation digne de ses pires cauchemars venait de se produire au moment où il était convaincu d'avoir acheté la paix, et le voilà qui se retrouvait désormais bien idiot, avec ses quatre mille pièces étendues sur le sol. Keylia, à ses côtés, avait tout vu, et elle comprenait peu à peu que la bataille était imminente. Le vétéran la prit par le bras, et la tira à l'abri de son arbre et de son mur de neige, avant de lui glisser précipitamment :

- Restez cachée jusqu'à ce qu'ils arrivent au contact. L'arbre cassera leur charge, et cela vous donnera l'occasion de les blesser. Visez les jambes, pas le torse. Si vous ne pouvez pas, n'hésitez pas à frapper leur monture. Vous ne la tuerez peut-être pas, mais ce ne sont pas des chevaux de guerre, et ils paniqueront vite. Restez calme, visez juste, et soyez prudente. Les Valars vous gardent.

Puis, se dressant de toute sa hauteur, Valior banda son arc. Il attendait que la distance se réduise pour que ses traits soient plus difficiles à éviter. Dans sa ligne de mire, le nouveau chef du groupe, dont l'épée incrustée de carmin semblait rougeoyer tel la lueur d'un phare dans le morne paysage de cet Hiver abominable...


Membre des Orange Brothers aka The Bad Cop

"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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