Echos de tempête

Un coup résonna contre le bois de la porte fermée des appartements de l’émissaire de la Cité du Destin à Al’Tyr. Un deuxième suivit rapidement le premier, sortant le diplomate de ses songeries post-dinatoires. Un troisième retentit, et Anwar Abu Taymour Al-Kâtib grommela contre l’impatience des serviteurs. Il déposa son verre de thé sur la petite table basse placée à côté de l’unique mais large fauteuil de la pièce, puis se leva et ouvrit la porte. Comme il s’y attendait, un jeune page se tenait derrière, l’air effarouché par la proche présence d’un étranger si important. Et sans doute par la présence d’un vétéran à quelques pas derrière lui. Enfin !

« Messire, cet homme a refusé de nous laisser vous porter son message. Il… Il a insisté… »

L’Umbarite hocha la tête, interrompant le jeune serviteur. Ses yeux détaillaient le messager : des vêtements de voyage semblables à ceux de n’importe qui, un sabre au fourreau, une barbe de quelques jours, un visage marqué par la vie dans le désert. Un Chien, sans doute. Taorin n’aurait envoyé que l’un de ses hommes les plus fidèles pour une mission d’une telle importance.

Anwar fit signe au vétéran d’entrer, et, après avoir fait signe au page de repartir, ferma la porte. Le Chien n’attendit pas que l’émissaire se retourne pour sortir une enveloppe d’une poche intérieure, et de la tendre vers Anwar. Sans un mot, le diplomate la prit, et l’ouvrit délicatement. La tenant de manière à ce que le probable Chien ne puisse la lire, Anwar prit connaissance du message.

Citation :

A l'attention de Anwar Abu Taymour Al-Kâtib, de la part de l'envoyé de son Seigneur,

C'est avec grand regret que je dois vous annoncer que des contraintes extérieures m'interdisent de vous rencontrer en personne pour traiter des détails de notre affaire. Je vous fais cependant parvenir cette lettre de Djahar'Mok, en espérant qu'elle vous parvienne dans les plus brefs délais.

La situation évolue vite, et nous sommes dans l'obligation de nous presser. J'ai eu vent de ce que vous aviez su obtenir la coopération de qui de droit, et je vous adresse mes plus sincères félicitations pour ce brillant succès. Néanmoins, désormais que nous sommes d'accord, il nous faut agir. Les objectifs sont ceux que vous devinez, et je suppose que vous comprenez que le concours de nos partenaires est absolument indispensable pour le bien de tous. Dites-leur que nous rentrerons en contact là où nos chemins se croiseront, et que nous avons grand besoin de leur soutien.

Puissions-nous aboutir à une issue heureuse.

Mes plus sincères salutations,

Un digne serviteur de votre Seigneur.

Les lèvres d’Anwar se relevèrent, dessinant un terrible sourire…


Le jeune page attendait devant la porte des appartements offerts gracieusement par le Conseil dirigeant Al’Tyr à l’émissaire du Sud. Le terrifiant vétéran l’avait hélé alors qu’il quittait le palais, la main négligemment posée sur son épée. Le Seigneur avait besoin de ses services, semblait-il.

Le jeune garçon frappa deux coups légers contre le bois de la porte, et attendit, légèrement anxieux. La porte ne tarda pas à s’ouvrir, et le Seigneur apparut.

« Cours demander au Conseil une audience de ma part, le plus rapidement possible. Et reviens ensuite pour m’informer de la date. Allez, va ! »

Le jeune page ne se fit pas prier, et parti en courant dans les couloirs sombres du palais…


Anwar revêtit ses habits de cérémonie, un turban rouge et une djellaba orange assortie. Aujourd’hui était un grand jour. Dès la fin de la réunion, le Harondor serait mis à feu et à sang. Et il serait trop tard pour faire machine arrière.

Anwar attrapa une dague de cérémonie richement décorée, la passa à sa ceinture, puis fourra les lettres d’Umbar dans une poche intérieure, avant de sortir à grands pas de ses appartements. Le jeune page, qui semblait avoir été attribué comme serviteur personnel à l’émissaire, le guida à travers les longs couloirs jusqu’aux grandes portes de la salle du Conseil.

A l’intérieur, les neufs conseillers d’Al’Tyr attendaient. Anwar avança jusqu’au centre de la pièce, et, après les présentations d’usage, commença :

« Messeigneurs, me voici aujourd’hui devant vous pour vous dire que l’heure est enfin venue ! Les navires ont quitté les Havres, et fondront bientôt sur les côtes du Harondor. Les Neufs viendront d’ici peu dans votre belle cité pour en faire leur Etat-Major, comme vous l’avez si gracieusement proposé lors de notre dernière entrevue. Néanmoins, messeigneurs, les Neufs demandent votre aide. Le Conseil d’Umbar vous demande de tenir votre armée prête à marcher d’un jour l’autre, pour aller soutenir la flotte et prendre les villes d’Al’Nikr et de Djahar’Mok. Il faut frapper fort, sans laisser le temps à l’ennemi de se ressaisir. Vos troupes seront ensuite mobilisées pour la prise du reste de la vallée de l’Harnen lorsque l’armée sera enfin arrivée au pied des murs ennemis. » Anwar fit une courte pause, laissant le temps au Conseil d’analyser ces instructions. « Mais ce n’est pas tout, messeigneurs. Le Seigneur-Capitaine Taorin a demandé à ce que les Ombres rejoignent notre lutte contre l’Usurpateur, en envoyant une demi-douzaine de leurs meilleurs éléments à Dur’Zork pour y procéder à des sabotages, des assassinats et autres opérations clandestines, sous le commandement d’un de nos éléments. Ces hommes seront bien entendu grassement rétribués, tout comme la Confrérie, qui recevra un généreux don de la part des Neufs. »

L’émissaire s’inclina, la main droite sur le cœur, et attendit la réponse des dirigeants d’Al’Tyr…

A la demande de l’émissaire d'Umbar,Anwar Abu Taymour Al-Kâtib, dans la journée qui suivit le Conseil se rassembla pour une réunion exceptionnelle. Pour cette Session du Conseil d'Al Tyr, aucun secrétaire, aucun membre de la garde ou de la populace. Seul les 9 membres et les Ombres avaient été prévenues de cette Réunion sur la situation dans les Terres du Sud, et la lutte pour laquelle s'était engagé la Cité.
Un garde du Palais fit entrer l'émissaire au près de son auditoire, laissant son page à l'extérieur. Rafik, le souverain de la ville l'invita a s'assoir autour de la table où étaient présents les membres, et a partagé un thé en ecoutant son discours. Pour ceux qui le connaissait pas, les présentations furent faîtes et l'Umbariste déclara:
- « Messeigneurs, me voici aujourd’hui devant vous pour vous dire que l’heure est enfin venue ! Les navires ont quitté les Havres, et fondront bientôt sur les côtes du Harondor. Les Neufs viendront d’ici peu dans votre belle cité pour en faire leur Etat-Major, comme vous l’avez si gracieusement proposé lors de notre dernière entrevue. Néanmoins, messeigneurs, les Neufs demandent votre aide. Le Conseil d’Umbar vous demande de tenir votre armée prête à marcher d’un jour l’autre, pour aller soutenir la flotte et prendre les villes d’Al’Nikr et de Djahar’Mok. Il faut frapper fort, sans laisser le temps à l’ennemi de se ressaisir. Vos troupes seront ensuite mobilisées pour la prise du reste de la vallée de l’Harnen lorsque l’armée sera enfin arrivée au pied des murs ennemis. » Anwar fit une courte pause, laissant le temps au Conseil d’analyser ces instructions. « Mais ce n’est pas tout, messeigneurs. Le Seigneur-Capitaine Taorin a demandé à ce que les Ombres rejoignent notre lutte contre l’Usurpateur, en envoyant une demi-douzaine de leurs meilleurs éléments à Dur’Zork pour y procéder à des sabotages, des assassinats et autres opérations clandestines, sous le commandement d’un de nos éléments. Ces hommes seront bien entendu grassement rétribués, tout comme la Confrérie, qui recevra un généreux don de la part des Neufs. ».

Une fois que tous eurent prirent conscience des mots de l'envoyé, les regards de l'assemblée se tournèrent vers Rafik qui devait parler le premier.
- Ainsi Umbar a parlé... Comme nous l'avions déjà mentionner, Al'Tyr prêtera main forte pour rendre les Terres a leurs vrais propriétaires. L'armée de notre Cité n'est pas grande, nous sommes qu'un petite ville marchande, mais nos deux navires de guerres iront rejoindre l’armada qui monte vers le nord. Quand aux troupes terrestres, nous vous fournirons nos deux contingents de soldats, soit près de 200 hommes. Nous ne pouvons nous permettre moins d'effectifs que cela dans la Ville. Nous allons devoir gérer la logistique des lignes de fronts de l'armée. Qui plus est, comme vous l'avez dit, l'Etat Major pourra prendre place ici, au Palais et nous devrions pouvoir accueillir les blessés. Maintenant Messieurs et Mesdames, quelque choses à ajouter?

Rafik avait volontairement omis de répondre a la demande de l'émissaire vis à vis des Ombres, cette question devait être traitée a part, tout d'abord les affaires visible du peuple sont la priorité. Les Ombres verront avec Anwar, pour les modalités du contrat. Ce fut Eddy, le plus rapide à réagir aux dires du Souverain et de l'émissaire :
- Les Ombres recevront leurs parts, mais que gagnera la Cité d'Al'tyr pour l'aide et les hommes fournit? Nous devons êtres payés....
- Voyons, Eddy; coupa Rafik, ces questions n'ont nullement besoins d'être abordées, les Neufs sauront recompensées la Cité pour son appuie. Mis à part ca, quelqu'un a t il quelque chose de plus constructif a ajouter?
Yaomi, l'une des deux femmes du Conseil, prit la parole:
- Al'Tyr servira d'Etat Major pour votre armée, mais cela ne dois pas nuire a notre Cité, donc vos hommes respectent notre ville et sa population, je ne veux pas qu'il y est de dérapages, je connais la guerre et ce qu'elle amène, la population ne doit pas souffrir de la présence de votre Armée. Je voulais juste clarifier ceci.

Nul membre du Conseil ajouta mots suite à la déclaration de Yaomi, tous etaient d'accord sur ce point, la Cité marchande ne devait pas souffrir de cette guerre: ni sa population ni son commerce. un silence s'installa, et la question des Ombres n'avaient toujours pas été abordée de nouveaux. C'est alors, que de l'ombre d'une des alcôves qui cerclent la pièce, sortit Danakil, le jeune frère d'Hasharin, en charge des Ombres d'Al'Tyr. Il salua d'un hochement de tête, l'assemblée, ceux qui ne faisait pas parties de la Guilde n'avait même pas remarqué sa présence et vint prendre place aux côtés de l’émissaire, se servit un thé, en but une gorgée et enfin prit la parole:
- Bonjour, Anwar Abu Taymour Al-Kâtib, j'espère que vos quartiers dans la ville vous conviennent et que vous vous y plaisez. Donc vous cherchiez les Ombres, les voici. Pardonnez mon entrée en scène, je me présente je suis Danakil, membre de la Guilde. Vous aurez vos hommes. Je les accompagnerais pour que la mission se passe au mieux. Membres du Conseil, laissés je vous pris.

Tout les membres sauf, Rafik, le maître assassin et l'Umbariste restèrent dans la pièce, le jeune frère d'Hasharin adressa un signe de la tête à Yaomi alors qu'elle sortait. Une minute s'écoula, et la porte de service des serviteurs, s'ouvrit et laissa entrer de nouveaux les membres du Conseil, mais uniquement ceux faisant partis des Ombres.
- Pardonnez cette mesure de sécurité mais les identités des Ombres se doivent d'être le plus secrètes possibles aux yeux de tous.
Les Ombres présentes à cette assemblée, étaient, Yaomi, jeune femme d'Al'Tyr, Danakil, le maître assassin de la Cité, Sulan, le co-leadeur de la libération. A ces membres, s'étaient ajoutés des Ombres occupant des places dans l'armée, tel que Adam, Ahkmed, ou encore Camil le capitaine. Danakil reprit la parole:
- Alors voici les Ombres de la Cité et maintenant veuillez nous expliquez plus en détails les termes de votre Contrat et notre mission. Vous avez parlé d'un homme pour donner des ordres, je voudrais en savoir plus. Je ne tiens pas à envoyer mes hommes a l’abattoir, et la Guilde se doit de rester dans l'Ombre donc personne ne doit connaitre notre existence.

Anwar Abu Taymour Al-Kâtib écouta les différents membres du Conseil d’Al’Tyr répondre aux nouvelles qu’il venait de leur apporter. Comme prévu, le Conseil alla en son sens, et renouvela son désir d’aider les Havres et les Neufs, bien qu’une remarque craintive quant au sort de la cité ait été élevée et promptement réprimée par le conseiller Rafik. Puis la conseillère Yaomi prit la parole, s’inquiétant des possibles ravages causés par l’armée à la cité marchande.

« Madame, n’ayez crainte. Al’Tyr ne souffrira pas de la présence de nos troupes : les Neufs respectent leurs amis, et empêcheront tout débordement. » répondit Anwar.

Puis, avant qu’il n’ait pu ajouter autre chose, un nouvel individu apparût d’une des alcôves sombres bordant la pièce. L’homme se déplaçait avec grâce, tel un fauve toujours aux aguets. Puis il se présenta, et Anwar frissonna. Un chef des Ombres, un maître assassin, un des maîtres de la ville. Un homme dangereux. Très dangereux.

« Messire, les appartements que vous m’avez gracieusement attribué sont exquis, nul ne pourrait rêver de plus confortable. Je vous en remercie chaleureusement. » Anwar s’inclina légèrement, attendant les choses sérieuses. Le plus discrètement possible, il essuya ses paumes moites contre sa tenue de cérémonie, espérant que la sueur qui trempait son turban ne se verrait pas.

Fort heureusement, le dénommé Danakil fit sortir le Conseil de la salle, à l’exception de Rafik, qui s’imposait clairement aux yeux de l’émissaire comme l’individu le plus influent dans cette salle, à l’exception peut-être de l’énigmatique Ombre. Les trois hommes restèrent quelques instants debout, attendant en silence. Mais attendant quoi ? se demanda Anwar. La réponse ne se fit pas tarder, et, un par un, une demi-douzaine de personnes, dont la conseillère Yaomi et un autre conseiller dont Anwar ne connaissait que le nom, Sulan, entrèrent dans la pièce.

« Pardonnez cette mesure de sécurité mais les identités des Ombres se doivent d'être le plus secrètes possibles aux yeux de tous. »

Anwar inclina rapidement la tête, montrant ainsi qu’il comprenait et acceptait de telles mesures. Danakil reprit ensuite la parole :

« Alors voici les Ombres de la Cité et maintenant veuillez nous expliquez plus en détails les termes de votre Contrat et notre mission. Vous avez parlé d'un homme pour donner des ordres, je voudrais en savoir plus. Je ne tiens pas à envoyer mes hommes a l’abattoir, et la Guilde se doit de rester dans l'Ombre donc personne ne doit connaitre notre existence. »

Anwar attendit quelques instants après la question du chef local des Ombres, réfléchissant à la réponse qu’il leur offrirait. Il devrait se montrer sincère, mais sans compromettre les intérêts des Neufs.

« Messires, vous êtes parmi les assassins et les espions les plus réputés des Terres du Milieu, même si rares sont ceux qui connaissent vos noms ou comment s’adresser à vous. Les Neufs m’ont envoyé à vous pour vous demander d’accomplir plusieurs tâches pour eux. Comme vous le savez, sans informations de première main sur notre ennemi, nous avançons à l’aveugle, et risquons de tomber dans des pièges désastreux. Les Neufs ont pris garde à maintenir divers informateurs en des lieux stratégiques, mais, malheureusement, leur compétence risque de limiter la qualité des informations rapportées. Aussi les Neufs souhaiteraient-ils que vous leur serviez d’yeux, que vous épiez tous les mots et gestes de nos ennemis. » Anwar regarda les divers individus présents, tentant de retenir leurs traits. « Mais les Neufs auront aussi besoin d’agents actifs à l’intérieur des murs ennemis. Nous aurons besoin de semer le désordre dans les troupes de l’Emirat, en interceptant les messages, assassinant les officiers, bloquant les lignes d’approvisionnement. Et pour cela, vous êtes les hommes les plus talentueux du Sud tout entier. » Le diplomate sentait que les Ombres écoutaient avec attention. Danakil le scrutai, tentant de percer le vrai du faux, les approximations des vérités. Anwar sentit la sueur commencer à glisser le long de ses temps, heureusement cachée par sa barbe fournie. « Concernant l’homme en charge des opérations, je ne puis vous dire grand’chose. Il a été choisi par le Seigneur-Capitaine Taorin lui-même pour ses compétences. Il prendra contact avec vous, vous informera de vos tâches, et relaiera les informations que vous aurez collectées. »

Anwar sortit la lettre de sa poche intérieure, et en lut un passage :

« Il vous rencontrera là où vos chemins se croiseront. »

Repliant la lettre, Anwar continua :

« Mais ne craignez pas l’incompétence de cet homme. Les agents des Neufs ont tous fait leurs preuves, et il n’est pas question de gaspiller les vies humaines. Si jamais une mission vous semble irréalisable, même si j’en doute, il vous sera toujours possible d’en informer cet agent. Et personne ne sera au courant de votre implication dans cette affaire, mis-à-part ce coordinateur, le Seigneur-Capitaine Taorin, vous, et moi-même. »

Le diplomate conclut enfin :

« Concernant le contrat en lui-même : en l’échange d’une obéissance absolue aux ordres, et à la cause d’Umbar, chaque Ombre envoyée à Dur’Zork recevra un salaire de cinq cent pièces d’or par mois. Avec, sans doute, diverses primes et une plus large part du butin lorsque la capitale sera tombée. Vous comprendrez néanmoins que cet or ne pourra être reversé qu’après la chute de l’Emirat, nous serions bien en peine de faire parvenir tant d’or au cœur même des lignes ennemies. »

Anwar Abu Taymour Al-Kâtib se tut, et attendit les réponses des mystérieuses Ombres…

#Anwar #Rafik #Hasharin

Les Ombres patientèrent pour la réponse de l’émissaire d'Umbar, devait-t-il pas peser soigneusement ses mots lorsqu'il était en présence de tant d'assassins. Quand enfin vint sa réponse, Anwar avait capté toute l'attention de son auditoire:
-« Messires, vous êtes parmi les assassins et les espions les plus réputés des Terres du Milieu, même si rares sont ceux qui connaissent vos noms ou comment s’adresser à vous. Les Neufs m’ont envoyé à vous pour vous demander d’accomplir plusieurs tâches pour eux. Comme vous le savez, sans informations de première main sur notre ennemi, nous avançons à l’aveugle, et risquons de tomber dans des pièges désastreux. Les Neufs ont pris garde à maintenir divers informateurs en des lieux stratégiques, mais, malheureusement, leur compétence risque de limiter la qualité des informations rapportées. Aussi les Neufs souhaiteraient-ils que vous leur serviez d’yeux, que vous épiez tous les mots et gestes de nos ennemis. Mais les Neufs auront aussi besoin d’agents actifs à l’intérieur des murs ennemis. Nous aurons besoin de semer le désordre dans les troupes de l’Emirat, en interceptant les messages, assassinant les officiers, bloquant les lignes d’approvisionnement. Et pour cela, vous êtes les hommes les plus talentueux du Sud tout entier. Concernant l’homme en charge des opérations, je ne puis vous dire grand’chose. Il a été choisi par le Seigneur-Capitaine Taorin lui-même pour ses compétences. Il prendra contact avec vous, vous informera de vos tâches, et relaiera les informations que vous aurez collectées. »

L'emissaire marqua une pause et lut un papier, Danakil prit notes de la phrase qui lu sur sa lettre mais il attendait de voir ce qu'Umbar demandait de la guilde. L'homme semblait légèrement nerveux mais il continua adroitement son discours:
« Mais ne craignez pas l’incompétence de cet homme. Les agents des Neufs ont tous fait leurs preuves, et il n’est pas question de gaspiller les vies humaines. Si jamais une mission vous semble irréalisable, même si j’en doute, il vous sera toujours possible d’en informer cet agent. Et personne ne sera au courant de votre implication dans cette affaire, mis-à-part ce coordinateur, le Seigneur-Capitaine Taorin, vous, et moi-même.« Concernant le contrat en lui-même : en l’échange d’une obéissance absolue aux ordres, et à la cause d’Umbar, chaque Ombre envoyée à Dur’Zork recevra un salaire de cinq cent pièces d’or par mois. Avec, sans doute, diverses primes et une plus large part du butin lorsque la capitale sera tombée. Vous comprendrez néanmoins que cet or ne pourra être reversé qu’après la chute de l’Emirat, nous serions bien en peine de faire parvenir tant d’or au cœur même des lignes ennemies. »


- Nos hommes seront capables de mener a bien ses missions de sabotages et d'espionnage, même au coeur du territoire ennemie. La première a réagir fut la Conseillère Yaomi, elle continua, mais nos obéissons à des principes, aucun innocents ne mourra de la main d'une Ombre, nous agissons envers l'armée et non le peuple.
- Pour ce qui est du payement, cela me parait raisonnable, même si nous avons aucune garanties, nous tacherons de faire confiance à la Cité Corsaire. coupa le Capitaine Camil.Si une Ombre tombe au combat, son salaire et toute sa part seront reversées à la cité d'Al'tyr.

Danakil qui n'avait encore rien dit, faisant taire son assemblée d'assassins qui avait tendance parfois à debattre sur des détails, déclara:
- Nous acceptons votre mission, et ce n'est pas pour le prix que vous proposez mais bien car je considère votre cause, notre cause, juste. Nous sommes de la parties. Je vous contacterais demain dans vos appartements, pour venir vous communiquer la liste des agents et voir les dernières modalités. Je pense que nous nous sommes tout dit pour le moment, je vous recontacterais rapidement.