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 La famille, orage à mépris

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Aglérasia
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 29 Aoû 2013 - 16:02
Après quasiment une demi-heure qu’Aglérasia fut couchée sur le lit, elle décida de se lever et de retourner dans la pièce principale. Aglérasia ouvra la porte discrètement et au moment où elle la referma et se tourna, la jeune femme s’aperçu qu’elle avait déjà deux visage diriger vers elle.

« Cela fait du bien de se reposer un peu » fit Aglérasia tout gênée d’avoir les deux visages vers elle.

Marta fit un sourire et se leva pour lui servir une boisson chaude, ce qui était toujours la bienvenue avec la froideur qui persistait. Aglérasia accepta la boisson en lui rendant un grand sourire et s’empressa de la boire en restant debout.

« Asseyez-vous, vous serez mieux non ? » fit Viktor.

« Non merci, j’ai mes jambes qui ne demandent qu’à marcher. D’ailleurs pouvez-vous m’indiquer le sentier menant vers le village de ma sœur que je puisse y jeter un coup d’œil ? »

« Bien sûr, mais couvrez-vous car le temps ne s’est pas améliorer. Je pense en effet que cela vas vous faire du bien de prendre l’aire. » Il se tourna brièvement vers sa femme et lui dit : « Je vais en profiter pour aller chercher du bois et jeter un œil à l’homme qui les à agressé. »

Sur ce Viktor et Aglérasia se préparèrent puis se dirigèrent tout deux vers la porte. Ensemble ils jetèrent un coup d’œil au travers la fenêtre avant de se préparer à affronter ce froid qui ne semblait pas vouloir s’arrêter. Ensemble ils firent une vingtaine de mettre avant que Viktor brisa le silence qui régna entre eux.

« Voila donc le sentier, on peut l’apercevoir, c’est là ou la neige est la moins épaisse. Il continue comme cela pendant plusieurs lieux, mais je pense qu’en une demi-journée à dos de cheval vous y serez. »

« Je vous remercie, cela vous dérange-t-il si je marche un peu seul dans la neige ? J’ai besoin de marcher seul. »

Viktor ne fut pas très confiant de laisser Aglérasia seul dans la forêt mais accepta.

« Si vous me chercher je serais sur le chemin qui va dans l’autre direction, le chemin sur lequel je vous ais trouvé. »

Aglérasia acquiesça et continua à marcher sur le chemin menant au village qui l’intéressait. Viktor quand à lui la regarda s’enfoncer dans la forêt et au bout de cinq minutes, il décida de repartir dans la direction de l’endroit où les jeunes femmes se sont faite attaquer.

Aglérasia marcha pendant un quart d’heure dans la neige. Heureusement elle avait eu la bonne idée de rebrousser chemin il y a un moment maintenant et elle finit par se retrouver face à Viktor qui ramassait du bois.

« Laissez moi vous aider, je peux au moins faire ça. »

Sans même attendre de réponse, Aglérasia décida de se mettre à la tâche. Elle fut prise d’énervement quand elle s’aperçu qu’elle ne pouvait toujours pas se servir de son bras blessée et se résigna à porter une petite quantité. Ensemble ils se dirigèrent vers la maison et Viktor en profita pour établir une conversation.

« Comment vous sentez-vous ? Cela vous a fait du bien de marcher seul ? Votre bras va mieux ? »

« Merci je vais bien, cela m’a fait énormément de bien de profiter de cette aire frais qui nous entoure. Mon bras va beaucoup mieux, même si je ne peux m’en servir pour le moment. »

Aglérasia eut tout juste le temps de finir sa phrase qu’ils aperçurent la maison devant eux. Au moment où ils entrèrent dans la maison, Marta et Nesrine étaient debout pour les accueillir. Aglérasia s’empressa de déposer le bois, de se découvrir avant de se réfugier à la chaleur du foyer. Aglérasia, qui se perdit dans le ballet que les flemmes exerçaient sur les bûches, fut surprise de voir Nesrine prendre ses mains dans les siennes. Aglérasia tourna la tête vers son amie, car oui après les épreuves qu’elles avaient passé ensemble et qui ne les avaient pas séparées, elle la considérait comme tel. Elle lui fit un sourire et ensemble elles regardèrent la suite du spectacle qu’offraient les flemmes.

Aglérasia et Nerwa fut invitées à se joindre à table et Aglérasia fut étonnée que leurs hôte leur préparent un repas aussi copieux et garnit de viande de surcroît. Aglérasia englouti à une vitesse sa part du repas et fut très gêner quand elle s’aperçu que Marta et Viktor la regardèrent. Mais Aglérasia fut rassurée au moment ou Marta l’invita à se resservir, ce qu’Aglérasia fit aussitôt.

Le repas se termina et ensemble ils se laissèrent entourer d’un silence agréable dans lequel la seule chose qui fit entendre fut le crépitement du bois sous les flemmes. Soudain Viktor rompit le silence et s’adressa à Aglérasia.

« Oui j’ai pu explorer un peu les environs, cela m’a rappelé quelque souvenir d’ailleurs. Pour le chemin, en effet comme vous me laviez dit il est recouvert mais différenciable par l’épaisseur qui diffère. » répondit Aglérasia avec un petit sourire sur les lèvres.

Petit sourire qu’elle perdit au moment où Viktor commença à nouveau à parler. En effet il commença à parler de l’homme qu’Aglérasia avait abattu. Aglérasia essaya de se remémorer la scène et elle fut catégorique, aucune monture n’apparaissait dans ses souvenir. Avant qu’elle ne puisse répondre, Viktor reprit la parole en s’adressant à sa femme qui avait un regard inquiet. Aglérasia fut surprise par la suite du dialogue et fut encore plus inquiet au moment où Nesrine se plongea dans ses yeux.

« Je crois que cela ne présage pas de bonnes nouvelles. Cela voudrait donc dire que notre poursuivant ne nous a pas oubliées. Cependant il ne nous a pas retrouvées, mais je ne peux plus risquer de vous mettre en danger. Je vous suis énormément reconnaissante pour tout ce que vous avez fais et jamais je ne pourrais vous oublier, mais je me vois contraint de partir avec Nesrine pour votre bien. »

Aglérasia sentit des larmes se former dans ses yeux et regarda Nesrine un moment avant de se lever en silence et de se diriger vers la chambre afin de préparer son paquetage pour la suite.



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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMar 3 Sep 2013 - 12:33
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Nesrine était extrêmement attentive à la conversation, même si elle savait n'avoir qu'un rôle mineur à y jouer. Elle sentait au fond d'elle-même qu'elles allaient bientôt repartir sur les routes, et devinait que les informations récoltées par Aglérasia lors de sa promenade étaient de première importance. Et effectivement, elles l'étaient. D'après elle, la route qu'elles devaient emprunter pour rejoindre le village de sa sœur était recouverte de neige dans une certaine mesure, mais la voie à suivre était toujours visible. Il y avait probablement un peu de passage, et les sabots des chevaux ainsi que les roues des charriots avaient dû préserver en partie le sentier des affres de l'hiver incroyablement violent qui s'abattait sur la région et au-delà. Cependant, cela présentait un grand risque, car une piste aussi simple à suivre risquait d'être empruntée par d'éventuels ennemis, qui pouvaient leur tendre une embuscade à n'importe quel moment. Elles avaient déjà eu énormément de chance la première fois, car leur adversaire était seul. Mais leur bonne fortune risquait de les quitter si leurs poursuivants décidaient de s'organiser et de les attaquer en masse.

La jeune haradrim était en train de réfléchir à un plan d'action, à une manière de contourner le problème au sens propre comme au figuré, quand elle leva la tête pour écouter les propos de Viktor. L'homme semblait extrêmement mal à l'aise, et ses insinuations furent compris des trois femmes à qui il faisait face. Ce fut Aglérasia qui se chargea de lui répondre, sans chercher inutilement à essayer de dissiper ses craintes. Effectivement, il paraissait clair désormais que Braga avait mis de gros moyens sur le coup, et qu'elles n'étaient pas prêtes d'être laissées en paix. Toutefois, elles avaient gagné un peu de répit grâce à la tempête qui s'était levée. Désormais qu'elle était un peu retombée, les hommes allaient ratisser la région, et finir par les retrouver. Ou bien ils allaient foncer droit vers le village, et les y attendre bien sagement. Comment savoir ? Dans tous les cas, il était évident qu'elles ne pouvaient pas rester ici, chez Viktor et Marta.

Elles avaient laissé entendre à ce couple fort généreux qu'ils ne risquaient rien à les héberger, et que leurs ennuis étaient derrière eux. Ils avaient décidé de croire ces deux jeunes femmes venues de loin, et très mystérieuses, malgré le bon sens qui s'opposait à ce qu'ils les gardassent sous leur toit. Cette nouvelle révélation, cependant, venait changer la donne. Il était évident que rapidement, les hommes de Braga finiraient par tomber sur cette petite maison. S'ils apprenaient que leurs cibles se trouvaient à l'intérieur, ils la raseraient, tueraient ses propriétaires, et ne laisseraient que des cendres et du sang sur la neige immaculée. Si les deux jeunes femmes devaient être prises, il valait mieux que cela se passât loin de leurs sauveurs. Si elles pouvaient au moins les aider, ce serait déjà ça. Ainsi donc, lorsque Aglérasia annonça qu'elles n'avaient d'autre choix que de partir, Nesrine appuya sa déclaration d'un signe de tête éloquent. Elle sentit son estomac se nouer en voyant les larmes de sa compagne faire briller ses yeux, alors qu'elle se levait pour se diriger vers la chambre. La haradrim demeura donc seule en compagnie du couple qui, muet, ne semblait pas savoir quoi dire pour apaiser la situation :

- Ce n'est pas de votre faute. Ne vous en voulez pas. Nous croyions sincèrement qu'ils nous avaient lâchés, et c'est pour cela que nous sommes restées. Mais s'ils nous traquent encore, et qu'ils nous trouvent ici, ils vous tueront. Je connais les gens comme eux, et ils ne s'arrêteront pas avant d'avoir obtenu ce qu'ils sont venus chercher.

Marta secoua la tête :

- Ne pourriez-vous pas vous cacher ? Pour un temps, tout du moins ? Ils finiront par se lasser !

Nesrine haussa les épaules :

- C'est un risque trop grand. S'ils nous trouvent pendant que nous nous cachons, que ferez-vous ? Et s'ils ne se lassent pas ? Non. Notre seule chance est de tenter de les prendre de vitesse...

La maîtresse de maison n'en démordait pas, cependant, et n'entendait pas laisser les deux jeunes femmes poursuivre leur quête qu'elle considérait comme insensée :

- Avec un bras inutilisable pour votre amie ? Comment espérez-vous les devancer ? Ils vous trouveront, et alors les Valar seuls savent ce qu'ils vous feront ! Ne risquez pas votre vie pour le passé.

La jeune haradrim baissa la tête, sans vraiment savoir pourquoi. Elle avait l'impression qu'un immense poids venait de s'abattre sur ses épaules. Effectivement, les perspectives pour l'avenir n'étaient pas des plus réjouissantes, et l'insistance de Marta minait son moral plus sûrement que le danger lui-même :

- C'est le destin qui nous a rassemblées, Aglérasia et moi. Deux femmes venues de loin pour chercher leur sœur disparue... Je sens que nous avons encore des choses à faire ici, et que nos quêtes respectives, qui sont étroitement liées, ne nous tournent pas vers le passé... Au contraire, c'est le seul avenir que nous ayons. Comprenez-vous ?

- Je vous comprends, intervint Viktor. Acceptez au moins notre hospitalité pour cette nuit. Demain, vous ferez comme bon vous semble.

Nesrine lui adressa un signe de la tête reconnaissant. Il n'était pas heureux de les voir partir, loin de là, mais il avait senti que les paroles de sa femme étaient autant de traits qui se fichaient dans la résolution des deux voyageuses. Elles avaient pris une décision, et il était inutile de leur rappeler les dangers. Il avait deviné depuis longtemps qu'elles étaient des guerrières, des femmes comme on n'en rencontrait pas en Arnor, mais dont certaines histoires faisaient mention. Son instinct et son éducation le poussaient à vouloir les retenir, les protéger, mais à voir leur attitude, il se doutait qu'elles étaient très certainement capables de le tuer en un rien de temps, même si elles avaient l'air frêles et fragiles. Il s'était donc fait une raison, et avait prononcé ces mots avec beaucoup de difficulté, à la grande surprise de sa femme. Celle-ci, cependant, comprit où il voulait en venir, et lâcha un soupir résigné, avant de compléter :

- Et nous vous donneront quelques vivres, pour votre voyage. Le village n'est pas loin. Vous auriez pu le rejoindre en quelques heures, mais avec la neige, il vous faudra sans doute au moins une journée. S'il vous faut autre chose...

- Ce sera parfait, répondit Nesrine avec un sourire invisible. Vous avez déjà fait plus que ce que nous pouvions attendre de votre part. Nous partirons demain à l'aube, et nous ne vous dérangerons plus.

Viktor grogna :

- Au contraire. Si vous trouvez des informations dans ce village, et que vous trouvez le moyen de venir nous donner de vos nouvelles, faites-le. En attendant, nous prierons les Valar pour vous.

La jeune femme se leva et leur serra chaleureusement la main. Elle se laissa même étreindre par Marta, qui tremblait de tout son être, comme s'il s'agissait de sa propre fille qu'elle risquait de ne jamais revoir. Nesrine lui chuchota des paroles apaisantes qu'elle avait peu l'habitude de prononcer. Elles ne réconfortèrent pas vraiment la maîtresse de maison, et se contentèrent de donner un côté affreusement déchirant à leur séparation. Puis, elle s'éloigna et rejoignit la petite chambre ou Aglérasia se trouvait. La femme de l'Est était assise sur le lit de fortune, en train d'examiner ses affaires, de les ranger dans son sac.

- Viktor et Marta ont proposé de nous laisser des vivres, lâcha Nesrine pour casser le silence gênant. Ils ont dit que nous étions environ à une journée de cheval et...

Elle marqua une pause, se rendant compte du ridicule de ses paroles. Puis elle ajouta :

- Tu devrais aller les voir. Ils se sentent coupables de nous laisser seules, et ils ont besoin d'être rassurés.

Elle avait suggéré cela, mais elle laissait le choix à Aglérasia de partir comme elle l'entendait. Certains préféraient abréger les adieux, mais dans le cas présent, Nesrine n'avait pas été en mesure de quitter cette maison comme une voleuse. Ces deux arnoriens leur avaient sauvé la vie, et leur avaient offert un abri rêvé. Elles leur devaient beaucoup. Laissant la femme de l'Est décider d'elle-même, la haradrim s'attela à préparer son sac, déjà concentrée sur la journée du lendemain...


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"Il n'y a pas pire tyrannie que celle qui se cache sous l'étendard de la Justice"
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptySam 7 Sep 2013 - 1:57
Aglérasia fit son paquetage, mais son esprit n’y était pas du tout. En effet elle ne cessa pas de repenser à ce qu’il s’était passé et ce qui allait se produire. Certes elle ne regretta pas du tout l’intégralité de ce qui c’était passé, mais elle n’aurait jamais imaginé que de tel chose pouvais se réaliser. Soudain elle commença à sentir des larmes se former sur ses joues et elle n’eut jamais réussit à les retenir. Soudain un bruit se fit entendre, d’un seul geste, elle sécha ses larmes à l’aide de son revers et fit mine de ne pas avoir entendu de bruit. C’est alors que Nesrine entra dans la pièce. Elles restèrent un moment sans se parler. Nesrine brisa inopinément le silence en rapportant une des phrases que leurs hôtes lui avaient sortie quelques instants au paravent. Puis elle lui suggéra d’aller les voire car ils se sentaient mal de les laisser partir.

Aglérasia se retourna et regarda Nesrine. Elle chercha ses mots afin de lui répondre et sortie :

« Ils sont vraiment adorables, cela me fait également quelque chose de les quitter. Cela fait trop de temps que nous sommes ici, je n’aime pas m’attacher à des personnes justement à cause de ce ressentiment. »

A ce moment là, Aglérasia s’aperçu que la douleur serait encore plus forte le jour où la séparation allait s’annoncer entre Nesrine et elle.

« En effet je vais aller les voire, je ne sais gère ce que je vais bien pouvoir leur dire, mais je vais y aller. »

Aglérasia finit son paquetage et se dirigea vers la porte. Arriver à la porte elle resta figer pendant quelques instants, puis tourna la tête vers Nesrine, lui sourit et passa dans la pièce d’à coté. Elle arriva enfin devant Marta et Viktor. Ne sachant pas comment entreprendre une conversation, Aglérasia décida de laisser les propriétaires commencer une discussion.

Viktor voyant que l’atmosphère commençait à devenir tendu, décida de briser le silence et entama le dialogue.

« Ça y est, vos paquetages sont près ? Vous avez bien mémorisé le chemin à suivre ? »

Ce ne sont pas les réponses qui l’intéressaient le plus, mais ce fut les seules questions qui lui vinrent en tête.

« Oui, mon paquetage est prêt, pour ce qui est du chemin, je ne pense pas avoir de problème à le suivre. Encore merci. »

Aglérasia laissa quelque secondes de silence puis continua.

« Je tiens à vous remercier énormément pour tout ce dont vous nous avez apportez et je vous serez redevable pour longtemps. »

A ce moment, Aglérasia vit que Marta se retint pour ne pas pleurer à nouveau, et décida de se lever afin de prendre Marta dans ses bras pour la consoler à son tour. Pendant qu’elle se trouva à proximité de son oreille, elle en profita pour lui chuchoter quelques mots :

« Ne vous en faites pas pour nous, nous allons nous en sortir. Nous ne pouvons pas rester au risque de vous mettre en danger. Ne vous mettez plus dans cet état, dès que je le peux je reviendrai vous voir. »

Marta la prise par les épaules, tendit les bras et fixa la jeune femme dans les yeux. Toutes deux avaient les yeux qui brillaient.

« Vous serez toujours les bienvenues. »

Marta lâcha son emprise et Aglérasia put se diriger vers Viktor, qui essaya, afin de montrer la solidité d’un homme, de camoufler le faite que sa vue se floutait de plus en plus.

« Viktor, … encore merci de m’avoir sauvé et nous avoir accueilli chez vous, mais maintenant que nous savons que nous sommes sans doute rechercher, nous ne pouvons prendre le risque de vous mettre en danger. Nous partirons demain matin à l’aube. »

Aglérasia fermât lentement les yeux et baissa la tête lentement vers l’avant avant de se tourner et de repartir vers la chambre laissant la pièce dans une atmosphère lugubre.

Une fois Aglérasia arrivée dans la chambre elle n’eut pas de mal à commencer un dialogue avec sa compagnons de route. Elle ne prêta d’ailleurs pas attention au faite qu’elle pouvait très bien déjà dormir. Elle commença directement :

« Voila la phase la plus difficile, c’est à dires les au revoir, est faite. Prépare bien ton paquetage car nous partirons demain matin à l’aube. Profite bien de cet endroit chaleureux car je ne sais quand nous trouverons à nouveau une telle merveille. »

Sur ce, Aglérasia prit son paquetage, le posa à terre et s’apprêta à se coucher. Hélas une fois couché sur le lit et la chambre plongée dans le silence, elle mit des heures avant de réussir à fermer les yeux et s’endormir.



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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyDim 8 Sep 2013 - 1:22
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Comme d'habitude, Nesrine ne parvint pas à trouver le sommeil, mais cette fois les raisons étaient différentes. Ce n'était pas parce qu'elle ne se sentait pas en confiance, loin de là. Il y avait bien des années qu'elle n'avait pas éprouvé ce doux sentiment de "chez soi", et elle n'aurait su décrire avec précision depuis quand elle avait arrêté de faire confiance aux gens simples. Elle avait toujours eu tendance à se méfier de tout le monde - la faute à une éducation basée sur la survie avant toute chose -, et cette tendance n'avait fait que s'accroître avec le temps, alors qu'elle endurait les épreuves qui allaient progressivement la construire, et faire d'elle la femme qu'elle était. Mais Marta et Viktor étaient différents. Deux pépites d'or dans un désert de sable, qu'elles avaient eu de la chance de dénicher alors que tout espoir semblait perdu. Deux pépites qu'elles n'avaient pas d'autre choix que d'abandonner désormais, et qu'elles prenaient le risque de perdre à jamais. La décision était déchirante, et si Nesrine ne sut trouver le sommeil, c'était parce qu'elle ressassait encore et encore cette rencontre inattendue, et tout ce qui en résultait... notamment les questions qu'elle commençait à se poser sur sa vie, sur ses objectifs, sur son futur.

Les heures défilèrent bien rapidement pour la jeune haradrim, absorbée qu'elle était par ses propres réflexions, et vint bientôt l'aube qu'elle redoutait tant, et qui pourtant la motivait. Les mots que lui avait soufflés Aglérasia avant de se coucher l'avaient à la fois attristés et galvanisés. Car certes, elle était triste de quitter ce couple si simple et si bon, mais dans le même temps, elle était heureuse de retrouver la route, l'aventure, le danger et le risque. Surtout si c'était pour protéger ces deux personnes à qui elle s'était attachée. La chambre était encore plongée dans l'ombre, mais Nesrine se leva et alla réveiller doucement Aglérasia, qui émergea péniblement de son sommeil trop court. Avant qu'elle ne trouvât le temps de poser une question, la danseuse lui chuchota :

- Chut... Ne faisons pas de bruit. J'ai pensé qu'il vaudrait mieux partir maintenant, sans les réveiller. Les adieux hier étaient déjà assez difficiles. Epargnons-leur de nouvelles larmes...

Ses arguments se tenaient, et quoi qu'en pensât Aglérasia, elle décida de se lever elle aussi, bien qu'elle parût plus fatiguée que sa compagne. Peut-être était-ce dû à sa blessure qui la fatiguait énormément, ou au fait qu'elle avait été sortie une bonne partie de la journée de la veille, et qu'elle n'avait pas pu bénéficier d'une nuit complète pour récupérer. Mais de toute évidence, elle était déterminée à partir, et c'était une battante. Elle emboîta donc le pas de Nesrine, et les deux femmes quittèrent la maison sans un bruit, non sans que celle originaire du Sud ne laissât un cadeau à ses hôtes. Ou plutôt qu'un cadeau, un modeste souvenir. Elle avait tranché une mèche de ses cheveux, et l'avait enroulée dans un mince fil de soie trouvé là, avant de déposer le tout, bien en évidence, sur la table de la pièce à vivre. Pour elle, le geste était hautement symbolique, car elle accordait énormément de valeur à sa chevelure. Elle espérait qu'ils sauraient apprécier ce présent à sa juste valeur, et que cela leur permettrait de se souvenir d'elle, ne fut-ce qu'un peu.

Et puis, sans un regard en arrière, elles refermèrent silencieusement la porte, et se dirigèrent vers la grande où reposaient leurs chevaux. Ils avaient été bien nourris et bien traités, de toute évidence, et eux aussi paraissaient heureux de reprendre la route. Nesrine aida sa compagne à se hisser en selle, ce qui n'était pas très pratique avec un seul bras, il fallait bien le dire. Une fois certaine qu'elle supporterait le voyage, et qu'elle pouvait manœuvre son cheval, la haradrim sauta sur sa monture, et entreprit de suivre Aglérasia qui menait la danse. Elle était la seule à savoir quelle était la direction à prendre, et en dépit du fait qu'elle était blessée, c'était sur elle que reposaient leurs meilleures chances de survie. Elle désigna un sentier presque entièrement recouvert par la neige, que l'on pouvait observer malgré la nuit noire. Il serpentait merveilleusement bien entre les arbres, et la couche de poudreuse était moins épaisse qu'ailleurs. Cela rendait la progression un peu plus facile, naturellement, mais c'était le cas aussi bien pour elles que pour leurs poursuivants, qui les avaient peut-être devancés. Nesrine observa la configuration des lieux, avec une moue contrariée que dissimulait son voile :

- Je ne suis pas convaincue que nous devrions emprunter la route, finit-elle par lâcher. Regarde, la route est en contrebas de la forêt. Pour tendre une embuscade, c'est parfait. Si ceux qui nous traquent sont devant nous, et que nous passons précisément là où ils nous attendent, nous jouons leur jeu...

Elle observa attentivement les alentours, comme si la réponse allait se dessiner dans le paysage nocturne. Elle demeura silencieuse un moment, avant d'ajouter :

- Passer par les bois nous permettrait d'éviter un piège, mais ça nous ralentirait. Et puis... la route est sûre et plate, alors que si nous sortons des sentiers battus, nous pouvons tomber dans une crevasse ou nous enfoncer dans une couche de neige trop importante...

De toute évidence, il n'y avait pas de bonne solution. Le choix était simple : risquer d'être tuées par les lames de leurs ennemis, ou par l'environnement hostile qui s'étendait devant eux à perte de vue. Y avait-il vraiment un bon choix ? Nesrine réfléchissait intensément, cherchant à évaluer les options. Si elle avait été seule, elle aurait très certainement opté pour la seconde solution : contourner le problème, quitte à affronter des conditions terriblement difficiles. Mais elle était avec Aglérasia, qui était blessée, et qui même si elle était courageuse, ne survivrait probablement pas à une escapade dans un froid polaire. Mais il fallait pourtant prendre une décision...

- Ecoute, commença la femme du Sud, ce qui nous fait le plus peur dans cette histoire, c'est que nos ennemis nous aient devancé. Mais alors il y a deux possibilités : soit ils sont derrière nous, et ils nous cherchent, soit ils sont devant nous et... eh bien, ils nous cherchent aussi.

Elle s'embrouillait un peu dans ses pensées, et essaya d'y remettre de l'ordre en restant focalisée sur ce qui importait vraiment :

- S'ils sont dans notre dos, nous pouvons avancer sans crainte, et les semer. En revanche, s'ils sont devant nous, quel intérêt auraient-ils à nous attendre sur la route alors qu'ils ignorent totalement où nous sommes. Il serait plus logique pour eux de nous attendre à proximité du village. Là où ils sont certains de nous trouver...

La logique de Nesrine était bonne, mais surtout, elle ne tenait pas à exposer davantage sa compagne à des difficultés. Le temps exécrable représenterait déjà un ennemi terrible, alors inutile en prime de rajouter des complications en empruntant un chemin qu'il faudrait tracer soi-même. Avec de la chance, elles pouvaient rallier le village en une journée, ce qui signifiait qu'elles n'auraient pas à établir un campement au milieu de nulle part. Mais si elles contournaient, elles rallongeaient considérablement leur promenade qui n'en était pas une, et prenaient le risque de voir la nuit tomber avant d'être arrivée dans un endroit vivable. Et passer une nuit dans ces conditions avait autant de chances de les tuer qu'une rencontre avec une cinquantaine de tueurs assoiffés de sang. Mais la jeune femme du Sud ne dit rien de ce qu'elle pensait, car elle ne tenait pas à vexer inutilement Aglérasia. Celle-ci était profondément déterminée, et souligner à quel point sa blessure l'handicapait aurait été mesquin, car cela n'aurait servi qu'à porter un coup à son moral. Et son moral, pour l'heure, c'était la chose qui lui permettait de tenir.

Finalement, après avoir hésité pendant quelques minutes tout au plus, les deux femmes se retrouvèrent sur la route, trottant pour accélérer le pas, sans épuiser leurs montures. Elles préféraient les garder en forme pour le cas où elles devraient échapper à un piège quelconque. Dès le premier virage, la maison de Marta et Viktor disparut de leur champ de vision, et Nesrine prit le parti de regarder droit devant elle, pour éviter de sentir son cœur se serrer à la pensée de ce qu'elle abandonnait derrière elle. Les heures passèrent, longues et monotones, sans qu'elles ne trouvassent la force d'échanger un seul mot. C'était comme si le jour qui se levait timidement dévoilait peu à peu l'uniformité du paysage, qui donnait cruellement envie de dormir. La nature était silencieuse, à l'exception des deux cavalières, et elles auraient pu se croire dans un tombeau immaculé, tant le calme régnait en maître. Leurs montures allaient bon train, toutefois, et à la mi-journée, elles avaient déjà parcouru une bonne distance. Elles s'arrêtèrent à l'abri des regards pour manger un morceau, et se délasser quelque peu, avant de reprendre la route une petite demi-heure plus tard.

L'après-midi les détendit quelque peu, et elles parlèrent légèrement. Peut-être était-ce dû au fait que le soleil réchauffait très légèrement l'atmosphère, et qu'elles se sentaient davantage à l'aise. Elles n'étaient pas au point où elles pouvaient ouvrir leurs vestes pour respirer, mais elles sentaient très nettement que les rayons qui frappaient leur peau faisaient disparaître la désagréable sensation de froid intense qui s'emparait de leurs doigts, de leurs orteils et de leur nez. Cependant, si les choses allaient mieux, elles n'en étaient pas encore rendues à échanger des plaisanteries, ou bien à discuter librement, et chaque fois qu'elles ouvraient la bouche, elles tendaient en même temps l'oreille et regardaient de droite et de gauche pour s'assurer que personne ne profiterait de leur distraction pour les attaquer. Mais elles ne repérèrent nulle forme de vie. Pas même un animal qui s'échappa devant eux, surpris par leur approche. De toute évidence, la nature était comme morte, et si elles ne voulaient pas se fondre dans le décor, il leur faudrait faire preuve d'une grande vigilance. En fin de journée, Nesrine sentit des bâillements s'emparer d'elle. Non pas qu'elle était fatiguée à proprement parler, mais c'était surtout la lassitude et l'ennui qui la gagnaient, et qui lui donnaient envie de fermer les yeux, pour oublier. Devoir surveiller les alentours en permanence était épuisant, et elle n'aspirait qu'à un peu de repos dans un endroit calme et isolé. Un repos bien mérité.

Mais alors qu'elle se prenait à rêver d'une douce chaleur, elle entrevit, au détour d'un chemin, ce qui ressemblait à une maison. Une maison en ruines. Elle intima l'ordre à sa monture de s'arrêter, et fit prestement demi-tour pour se placer à l'abri. Descendant de selle, elle s'élança rapidement à l'assaut d'un petit talus, du sommet duquel elle pourrait observer sans être vue. En fait, ce n'était pas une maison en ruines, c'était un village tout entier, en ruines. A ceci près que les autres maisons avaient été à ce point ravagées qu'il ne restait plus que des fondations et guère plus que quelques centimètres de murs. Un mètre pour les plus élevées. Des maisons à peu près intactes - c'est à dire pour lesquelles les murs dépassaient un mètre -, il n'en restait que trois, et elles étaient assez espacées. Nesrine fut rejointe par Aglérasia, qui vint s'allonger près d'elle, pour observer. Elles demeurèrent silencieuse un moment, guettant le moindre mouvement suspect, essayant de résister au froid qui s'insinuait en elles. Et au final, grand bien leur en prit, car elles finirent par voir ce qu'elles craignaient tant.

Sortant de la maison la plus proche, un homme courut vers un des bâtiments situés un peu plus loin. Il se déplaçait discrètement, comme s'il ne voulait pas être vu, et certainement que quelqu'un arrivé par la route ne l'aurait pas remarqué. Mais de là où elles étaient, elles le virent clairement se mouvoir jusqu'à l'abri procuré par l'autre bâtisse, dans laquelle il se réfugia. Il était indéniable qu'il portait une arme au côté, et même s'il était loin, il avait l'air de tout sauf d'un homme paisible. Il revint quelques minutes plus tard, se déplaçant moins vite, et plus discrètement. Il regardait autour de lui, et plus d'une fois, Nesrine crut qu'il allait les remarquer. Mais il fallait croire que la nuit tombait vite, et qu'elles étaient bien cachées. Il regagna le bâtiment principal, et replaça derrière lui quelque chose qui ressemblait vaguement à une porte. La jeune haradrim, dont la voix tremblait un peu à cause du froid, lâcha :

- Je pense que ce sont nos hommes... Et je crois qu'ils nous attendent. A mon avis, ils doivent être environ une dizaine... C'est trop pour nous deux... Est-ce que tu as une idée ?

Elles devaient absolument établir un plan efficace, sans quoi elles risquaient d'y laisser la vie toutes les deux...


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMar 10 Sep 2013 - 19:52
Aglérasia qui avait enfin réussit à s’endormir depuis peu, entendit du bruit dans la pièce. Elle qui avait pourtant dormi quelques heures, avait l’impression que cela faisait tout juste dix minutes qu’elle dormait quand le bruit la réveilla. Elle acquiesça aux paroles de Nesrine mais ne les compris qu’une fois assit sur le lit. Ensembles, les deux jeunes femmes prirent leur paquetage et sortit de la maison afin de récupérer leur monture. En arrivant devant la grange, Aglérasia remarqua que Poiana attendit sur la pointe du toit. Poiana se lança d’un seul coup afin de se poser sur l’épaule de sa maitresse. En entrant, elles furent ravies de retrouver leur monture et celle-ci leur rendit bien. Avant de monter sur Hory, sa jument, Aglérasia récupéra la lance, dont le tranchant fut cassé, qu’elle avait trouvé le jour où elle fit son repérage.

Ne sachant comment monter sur sa monture sans se servir de son bras, elle n’eut pas l’occasion de demander de l’aide à Nesrine qui fut déjà à ses cotés pour l’aider à monter. Ce fut en silence et la boule au ventre, que les deux jeunes femmes quittèrent la grange mais surtout le domaine qui leur avait semblé devenir un foyer pour elles. Elles avancèrent en silence et en scrutant tout le paysage au moindre signe de vie.

Arrivant au chemin qu’elles devaient suivre, Nesrine lui fit part que le chemin serait un chemin dangereux mais l’éviter serais plus ardu. A cela Aglérasia réagit en répondant :

« En effet passer par la forêt est risqué, j’ai tenté lors de mon repérage, pendant lequel j’ai trouvée cette lance, j’ai sondé le chemin dans la forêt et c’est en effet rempli de crevasse, ce serait trop dangereux pour les chevaux. »

Aglérasia fit une mine étonné quand Nesrine s’embrouilla un peu mais ne releva pas. Aglérasia pensa à la même chose que Nesrine pour ce qui est de l’embuscade que leurs adversaires avaient eu le temps de préparer.

Elles avancèrent tout compte fais sur le chemin afin de préservé les chevaux mais également Aglérasia qui ne pouvait se servir que d’un seul bras. Aglérasia sentit son ventre se serrer au fur et à mesure que le domaine de Viktor et Marta disparu, alors qu’elle se força à ne pas regarder en arrière. A ce moment là elle se demanda ce qu’était le pire. Regarder ou ne pas regarder ? La réponse elle ne la trouva jamais. Tout le long Aglérasia du être prudente de ne pas vaciller, en effet elle n’avait que ses jambes qui la tinrent sur son cheval étant donné qu’elle ne pouvait pas se servir de ses deux bras. Elle scruta la paysage à la recherche du moindre mouvement qui annoncerai la position d’un animal où pire un ennemie. Aucun signe ne se fit durant le trajet de la matinée. Le soleil arrivant au zénith, elles décidèrent de s’arrêter pour se restaurer et se reposer un peu. Leur pose ne dura pas longtemps, mais ce fut assez long pour qu’elles puissent repartir en étant reposé.

Alors qu’elles repartirent sous une chaleur agréable, l’envie de se parler leur vint et elles parlèrent brièvement. Les discussions ne furent jamais très longues car elles furent toutes deux à l’affut du moindre bruit ou mouvement suspect. Le trajet commençait à devenir long quand soudain Nesrine ralenti et fit faire demi-tour à sa monture. Nesrine partit vers la forêt et se coucha sur un talus. Aglérasia se demandait ce qu’elle pouvait bien regarder. A son tour elle sauta de sa monture et se précipita au coté de Nesrine quand elle découvrit l’horreur qui se présenta à elles. Elle découvrit tour à tour une maison calcinée, puis une deuxième pour finir par découvrir tout un village décimé. Aglérasia sentit que c’était le village tant chercher, une fois de plus la déception se marqua sur son visage, elle qui pensait enfin trouver sa sœur, trouve en fait un village ravagé par les flemmes. Une fois la déception avalée, elle découvrit à son tour les mouvements qui se démarquèrent dans le paysage attrister du village. Elle suivit l’homme du regard et s’aperçu de suite qu’il ne fut pas seul. A un moment l’homme s’arrêta en regardant dans leur direction. Instinctivement, Aglérasia retint sa respiration mais l’homme ne les remarqua pas. La nature était de leur coté. En effet le fait que se soit l’hiver, la nuit était tombé rapidement. Nesrine brisa le silence en annonçant que ce devaient être leurs hommes et qu’ils les attendirent.

« Je pense que nous devrions profiter de la nuit pour nous infiltrer dans ces décombre et les tuer à la façon des assassins. Un à un sans alerter le groupe entier, sinon en effet nous n’avons aucune chance. D’autant plus que je n’ai qu’un bras pour me défendre. Je pense que je pourrai me servir de mon deuxième, mais jamais je ne pourrais parer de coup avec. Faisons quelques pas en arrière pour nous restaurer un peu avant de passer à l’attaque. Qu’en penses-tu ? Par contre je suis désolé de t’annoncer que je ne serais surement pas au mieux de ma forme. »

Aglérasia baissa tristement les yeux mais sortit aussitôt :

« N’y pense même pas, je ne resterais pas en retrait pendant que tu passe à l’attaque. »

Sur cette phrase, Aglérasia fit demi-tour et se dirigea vers leur monture.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 12 Sep 2013 - 1:42
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Allongées sur la neige glaciale, les deux femmes côtes à côtes observaient silencieusement les bâtisses et les ruines qui leur faisaient face. Nesrine, bien que n'étant pas douée pour comprendre les sentiments des gens autour d'elle, devinait sans peine la déception qui avait dû étreindre le cœur de sa compagne de route. Elle qui cherchait à tout prix à trouver des informations sur sa sœur se retrouvait face à ni plus ni moins que ce qu'on leur avait promis. Des cendres et du sang. Comment trouver quoi que ce fut dans des décombres vieux de plusieurs années ? Probablement que les pillards avaient déjà récupéré tout ce qui pouvait l'être, et qu'ils avaient vendu tout ça aux marchands du coin. Et si ce n'était pas eux, c'était le temps, les intempéries, la pluie ou la neige, qui avaient eu raison des moindres traces. Il n'y avait plus rien, c'était certain. Et pourtant, le pragmatisme de la jeune Haradrim ne pouvait pas résister face à l'émotion d'Aglérasia. Elle recherchait sa jumelle, et c'était son seul indice. Abandonner avant même d'avoir commencé à chercher n'était pas envisageable. Pas après avoir autant souffert, et autant lutté.

Les deux femmes se cachèrent lorsque l'homme revint et regarda dans leur direction, baissant la tête et se recroquevillant pour ne pas être vues. Mais fort heureusement, avec la nuit qui commençait à tomber, elles demeurèrent invisibles à ses yeux. Il rentra rapidement se mettre à l'abri, laissant les deux femmes libres d'observer à nouveau le périmètre, et d'établir un plan d'action. Aglérasia, visiblement désireuse de passer à l'action le plus tôt possible, proposa de les attaquer à la nuit tombée. Nesrine considéra un moment ses arguments, essayant de projeter le déroulement de l'opération dans sa tête. Cependant, il y avait trop de choses qui la dérangeaient pour pouvoir accepter d'utiliser cette tactique. Essayant de tempérer les ardeurs de la jeune femme, la Haradrim lâcha :

- Ce serait trop risqué... Même si tu n'avais pas été blessée, ce plan me paraît difficilement réalisable. Nous avons déjà fait comprendre à Braga que nous ne plaisantions pas : il a sûrement envoyé des hommes à notre rencontre. Et en plus, ils nous attendent de pied ferme. Ils savent que nous voudrons agir de nuit, s'ils ne sont pas trop idiots, et ils risquent fort de nous tendre un piège. Nous ne savons même pas combien ils sont... Non, désolée, mais c'est un risque que tu ne peux pas prendre dans ton état.

Nesrine avait essayé de se montrer à la fois ferme et compatissante. Très probablement qu'elle aurait la même réaction qu'Aglérasia à sa place. Se tenir là, à quelques mètres d'un indice éventuel, c'était trop dur ! Ce n'étaient pas quelques hommes de mains qui allaient l'arrêter, c'était certain. Cependant, la femme de l'Est n'était pas non plus stupide, et elle avait bien compris ce qu'impliquait la dernière phrase prononcée par la danseuse. Effectivement, elle avait dans l'idée de résoudre ça par elle-même, et d'aller défier et vaincre ces mercenaires de pacotille. Elle était presque certaine de pouvoir en venir à bout, et même si elle n'y parvenait pas, elle pouvait toujours s'enfuir et les attirer loin du village. Enfin... s'ils mordaient à l'hameçon. Mais lisant probablement dans son regard la détermination d'une guerrière, Aglérasia lui annonça d'emblée qu'elle ne la laisserait pas aller seule. Une déclaration à laquelle Nesrine ne répondit rien. Elle ne le pouvait pas.

Les deux femmes demeurèrent un instant silencieuses, et s'éloignèrent de la butte sur laquelle elles étaient montées, pour établir un petit campement de fortune. Pas grand chose, simplement leurs couchages sur un espace qu'elles auraient dégagé. Elles ne pouvaient même pas faire de feu, de peur d'être repérées par un guetteur. Et avec ce froid, cela signifiait endurer une nuit des plus épouvantables. Elles s'enfoncèrent profondément dans la forêt, afin de ne pas être visibles depuis la route et de compliquer la tâche à d'éventuels poursuivants, puis décidèrent de s'arrêter au pied d'un vieux chêne un peu fatigué, mais qui leur fournirait un abri à peu près confortable. Rien de luxueux, mais c'était mieux que rien. Et lorsque la nuit tomberait, elles seraient bien contentes de pouvoir profiter de cette maigre protection.

Le bras d'Aglérasia étant en écharpe, Nesrine s'occupa de déblayer le sol. Elle dégagea la neige profondément jusqu'à trouver de la terre, qui était dure comme du roc à cause du gel. Il lui fallut une bonne heure de travail intense pour parvenir à créer un endroit approprié pour établir un campement. Pendant ce temps-là, la femme de l'Est s'était occupée tant bien que mal d'examiner les alentours, pour s'assurer qu'il n'y avait aucun danger, aucune bête sauvage qui rôdait dans les parages, ou aucun individu mal intentionné à leur égard qui aurait cherché à les localiser. Elle revint bientôt, signalant qu'elle n'avait rien vu de suspect, et qu'elles pouvaient s'installer pour la nuit, le temps de réfléchir à un plan d'action. Nesrine, en nage à cause de l'effort, lui lança en reprenant son souffle :

- Ecoute... Je te laisse déplier les couchages, je vais nous préparer quelque chose à manger.

Mais elle ne pouvait pas vraiment faire de miracles. Sans feu, et dans ces conditions, elle n'avait qu'à combiner les divers éléments à leur disposition. Du pain et du fromage, offerts par Viktor et Marta, de la viande séchée et quelques épices du Sud que la jeune haradrim transportait toujours sur elle, pour agrémenter un peu les plats les plus insipides. Tandis qu'Aglérasia s'affairait dans son dos, Nesrine glissa discrètement une main dans son sac, et en sortit un petit sachet d'herbes qui n'étaient pas vraiment aromatiques. C'était une plante qui, lorsqu'elle était écrasée, sécrétait une sorte de jus pouvant endormir n'importe qui plusieurs heures durant. Inefficace en combat réel, mais incroyablement pratique, aujourd'hui, en cet instant précis. La broyant entre ses doigts, la jeune femme en imprégna la viande qu'elle entendait servir à Aglérasia. Ce n'était pas un coup très loyal, et elle était loin d'en être fière, mais elle essaya de se convaincre qu'elle n'avait pas le choix. Jouant le jeu à fond, elle essuya ses gants dans la neige, et revint vers sa compagne, à qui elle tendit un bol et une cuillère :

- Tiens, mange ça. Tu as l'air épuisée.

Et elle donna sa part à la jeune femme qui, il était vrai, semblait éreintée après la chevauchée. La regardant porter une première bouchée à ses lèvres, et l'avaler, elle n'esquissa même pas un sourire tant ce qu'elle était en train de faire la répugnait. Trahir ainsi sa confiance alors qu'elles combattaient ensemble depuis plusieurs jours, leur vie dépendant à chaque fois l'une de l'autre, c'était quelque chose de difficile à supporter. Est-ce qu'Aglérasia comprit que la fatigue qu'elle éprouvait subitement n'était pas naturelle, ou est-ce qu'elle se rendit compte que la viande avait un goût anormal ? Il fut impossible à la jeune haradrim de le savoir. La femme de l'Est voulut se lever, mais bascula sur le côté. Nesrine se porta pour l'empêcher de tomber trop rudement sur le sol. Elle l'allongea tranquillement, et lui souffla pour ne pas qu'elle s'inquiétât :

- Chut... Chut... Ne t'inquiète pas... Je suis désolée, mais je ne peux pas faire autrement... Ne me regarde pas comme ça... Je ne fais pas ça par plaisir...

Aglérasia ferma les yeux, et sa respiration se fit régulière. Nesrine s'empressa d'ôter sa veste, et de la déposer sur le corps de sa compagne, avant qu'elle ne prît froid. Elle lui déposa un baiser sur le front, au travers de son voile, et décida qu'il était temps d'agir. Trop souvent, elle était restée en retrait pendant que la femme de l'Est prenait les risques à sa place. Trop souvent elle avait pensé à fuir alors qu'elle aurait dû croire en leur force commune. Mais désormais, elle avait pris conscience de tout ça, et entendait bien se racheter. Oui. Elle se rachèterait, dut-elle y laisser la vie.


~~~~


Nesrine était à genoux, fermement maintenue par deux hommes bien plus costauds, qui exerçaient une pression extrêmement douloureuse sur ses épaules. Elle était presque pliée en deux, mais un troisième larron lui tirait sans merci les cheveux à la base, afin de la forcer à lever la tête, de sorte qu'elle pût voir l'homme qui comptait s'adresser à elle. Elle était complètement désarmée, ses dagues reposant entre les mains de son interlocuteur, qui les observait d'un œil expert. Il agissait avec une lenteur calculée, savourant sa victoire, et faisant mariner la bouillonnante jeune femme qui, couverte de sang, était essoufflée, son corps gorgé d'adrénaline tremblant à cause de l'excitation du combat.

- Bon, c'est quoi la suite, espèce de... AH !

Elle n'eut pas le temps de finir sa phrase, qu'une violente gifle venait de lui être adressée par le chef des mercenaires. Il avait bougé à une vitesse prodigieuse, et même si son geste avait été maîtrisé, il n'en demeurait pas moins incroyablement puissant. De toute évidence, s'il avait été véritablement en colère, il l'aurait assommée d'un seul revers. Elle sentit à quel point elle l'agaçait, et décida de ne pas tenter le diable. En le regardant, on comprenait immédiatement que ce n'était pas un vulgaire homme de main. C'était un guerrier, peut-être un ancien militaire passé à son compte. Il avait dans l'attitude un quelque chose de dangereux, de menaçant, de bestial. Si elle lui déplaisait en quoi que ce fut, il la tuerait. Et s'il ne l'avait pas tuée, c'était simplement parce qu'il avait encore besoin d'elle. Après sa démonstration de force, il prit la parole d'une voix posée :

- Trois de mes hommes viennent de mourir par ta faute. Deux autres sont blessés, dont un qui ne pourra plus jamais se servir de sa main gauche. Tu es sûre que tu ne vois pas ce qui va venir ensuite ?

- Ouais, dis-moi !

Cela lui avait échappé, et elle baissa la tête en le voyant lever la main. Cependant, le coup ne vint jamais, et elle finit par lever timidement les yeux, afin de l'observer. Son bras était retombé, et un sourire narquois était affiché sur son visage taillé à la serpe :

- La prochaine fois que tu veux faire l'intéressante, essaie au moins de garder la tête haute quand vient la punition. Mais puisque tu sembles aussi intelligente que courageuse, je vais devoir t'expliquer les choses en détail... (il examina soigneusement la dague prise à Nesrine). La prime vaut pour vous deux, et je veux ta copine. Dès que je l'aurai, je t'égorgerai pour ce que tu as fait à mes hommes. La prime vaut, que vous soyez mortes ou vives. Je ne vais pas me gêner.

Nesrine répondit avec empressement :

- Bah vas-y, tue-moi ! Qu'est-ce que tu attends ?

L'homme éclata de rire, avant de se tourner vers ses hommes :

- Quand je disais qu'elle était stupide... Tu seras mon appât, petite idiote. Et j'espère que tes cris résonneront suffisamment loin pour attirer ta petite camarade, qui doit trainer dans le coin... Et si on commençait par te briser lentement les doigts de la main, hein ? Oh, mais non... Tu es trop coriace pour laisser échapper le moindre bruit... Une vraie dure. Et pourtant, j'ai cru comprendre qu'il y avait quelque chose que tu n'appréciais pas du tout.

Il s'était approché, et avait tendu la main dans la direction de son visage. Son sourire s'élargit en voyant l'expression terrifiée passer devant le visage de Nesrine, qui se mit soudainement à se débattre dans tous les sens pour échapper à cette menace bien réelle pour elle. Mais c'était impossible. Les hommes qui la retenaient n'étaient pas décidés à la lâcher, et elle ne pouvait que bouger la tête pour éviter d'être prise. Sa résistance était futile, et n'était que pure forme. Elle n'avait aucune chance d'échapper à son destin. Le chef des mercenaires, tendant son bras à la vitesse d'un serpent qui frappe, lui attrapa la gorge fermement, l'empêchant de se détourner. De sa main libre, il se saisit presque délicatement de son voile. Cette fois, la jeune femme avait cessé de se débattre, et elle respirait incroyablement rapidement, comme si sa vie en dépendait. Des larmes apparurent dans ses yeux, et se mirent à couler le long de ses joues :

- Allons... Sois courageuse.

Elle poussa un hurlement de terreur strident au moment où, un sourire triomphant sur le visage, il arrachait son voile, l'ultime rempart qu'elle dressait entre son présent et son passé.


~~~~


Aglérasia fut réveillée par un cri déchirant la nuit. Il faisait sombre, et autour d'elle, rien ne bougeait. Cependant, il y avait une présence non loin. Une présence amie, ce qui devait la changer.

- Vous allez bien ? Demanda Viktor d'une voix inquiète.

Ce n'était pas une hallucination. L'homme était bel et bien là, loin de son foyer et de sa femme, venu leur porter secours. Ce n'était pas un guerrier, cela se voyait dans son attitude aussi bien que dans ses yeux un peu effrayés, mais il avait le cœur noble et l'âme droite. De corps, il n'était pas mal non plus, et s'il n'avait pas l'éducation militaire suffisante pour se battre, il était costaud et en forme. Il pouvait faire pas mal de dégâts, notamment avec la hache de bûcheron qui pendait à sa ceinture, et avec le long javelot qu'il tenait dans sa main. Galamment, il aida Aglérasia à se remettre sur ses pieds, et souffla :

- Ce hurlement... je crois que c'était...

Il marqua une pause. Le cri s'était interrompu brusquement, mais parler de Nesrine au passé, c'était comme admettre qu'elle était déjà morte. Mais ce cri... Devant l'air un peu perdu d'Aglérasia, qui émergeait d'un sommeil forcé, il essaya de l'aider à se reconnecter au monde réel :

- En se réveillant, et en constant que vous aviez disparu, Marta a beaucoup pleuré, et je lui ai dit que j'allais vous prêter main-forte. C'est la raison de ma présence ici. Quand je suis arrivé, je me suis caché et j'ai observé le village. J'ai vu Nesrine attaquer ces hommes, et en tuer plusieurs. Il y a eu du grabuge, et elle a finalement été capturée. J'ignorais où vous étiez, mais j'ai fini par retrouver les traces de vos chevaux. Et en approchant, vous étiez étendue là... Vous dormiez, mais vous ne vouliez pas vous réveiller. Alors j'ai attendu, mais peut-être que j'aurais dû...

Il inspira profondément. Revenir sur le passé ne servait à rien pour l'instant. Ils devaient se concentrer sur l'avenir, s'ils voulaient avoir une chance de se débarrasser de ces mercenaires, de sauver la jeune haradrim s'il n'était pas trop tard, et enfin de trouver des indices quant à Isabella Ridallaeg. Viktor annonça alors :

- J'ai compté six hommes valides, et deux blessés parmi eux... Dites-moi comment est-ce que je peux vous être utile. Dites-moi que vous avez un plan... J'ai promis à Marta de vous ramener toutes les deux, et je ne souhaite pas trahir ma parole...

Son regard bienveillant était d'un intensité déstabilisante, mais on y lisait tout à la fois la détermination et la vaillance des plus nobles chevaliers, mais aussi la peur et le doute du plus jeune des écuyers. Un curieux mélange qui faisait un homme précieux, que l'on ne pouvait que rêver d'avoir à ses côtés.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMar 1 Oct 2013 - 23:45
Le terrain déblayé, les deux jeunes femmes se regardèrent quand Nesrine décida d’aller chercher de la nourriture. Elle demanda à Aglérasia de déplier les couchages, ce qu’elle fit juste après d’avoir acquiescer de la tête. A son retour, Nesrine lui tendit un bol et lui demanda de manger, elle devait en avoir besoin.  Aglérasia qui n’avait pas de quoi se méfier de sa compagne de voyage, accepta de suite et se mit à manger. Une fois la première bouchée avalée, Aglérasia remarqua que Nesrine la regarda d’un air bizarre mais ce ne fut qu’au bout de la troisième bouchée qu’Aglérasia comprit le pourquoi. Elle sentit soudain ses membre l’abandonner peu à peu, elle essaya de se lever mais tomba sur le coté. Aglérasia essaya tant bien que mal de dire quelque chose à Nesrine, mais aucun son ne sortit de sa bouche alors qu’elle aurait tant voulu lui dire ces phrases qu’elle se contenta de penser comme si Nesrine aurait pu les entendre.

* Pourquoi m’as-tu fais ça ? Je nous croyais souder au combat ! Je nous croyais plus forte à deux ! Je t’avais pourtant dis que je ne voulais pas que tu y aille seule ! Pourquoi m’as-tu trahit ? Pourquoi …. *

Elle n’eut pas le temps de penser la suite quand elle tomba dans un sommeil profond


~~~~~


Soudain un crie déchirant fit basculer Aglérasia du sommeil à l’état de réveille. Elle ne réussit cependant pas à bouger. Elle ouvrit avec difficulté ses yeux. Quand ceux-ci fut ouverts, elle fut surprise de voir Viktor devant elle. Elle crut d’abord qu’elle ne c’était pas réveiller et qu’elle rêvait, mais quand Viktor l’aida à se relevé, elle comprit alors que ce n’en était pas un.

Viktor commença une phrase e qu’il ne termina jamais, et pendant ce moment de silence ce fut Aglérasia qui prit la parole péniblement.

« Non, ce n’était pas Nesrine, c’est Nesrine. »

Aglérasia avait beau lui en vouloir, elle espérait de tout fort revoir la jeune femme très rapidement. Viktor quand à lui prit la peine d’expliquer le pourquoi du comment sur sa présence à ses cotés ainsi que tout la peine qu’il eu à la réveiller. Il enchaina de suite avec l’état des lieux et le nombre d’adversaire qu’ils leur restaient à affronter pour retrouver la jeune haradrim. Sur ces dires, Aglérasia prit la peine de bien vouloir expliquer pourquoi Viktor l’avait retrouvé dans cet état.

« Je suis désolée que vous m’ayez trouvée dans cet état, mais je crois que Nesrine m’a administré quelque chose qui m’a fait dormir afin de pouvoir s’occuper seul de ces hommes. Je lui avais pourtant dit que je ne voulais pas qu’elle y aille seule, mais elle en a fait qu’à sa tête, mais bon cela sera à réglé plus tard. Occupons-nous de la sortir de là. »

Aglérasia fit une grande pause pendant laquelle elle essaya de trouver une solution pour la faire sortir de là. Aglérasia réfléchit à plusieurs solutions, mais aucune ne lui convint, quand soudain elle eut une idée.

«  Nous allons les éliminés un après l’autre. Vous m’avez annoncé qu’ils étaient huit dont deux blesser. Nous allons donc les attirer un ou deux par deux et les neutraliser de façon de n’avoir que le stricte minimum à la fois. »

Aglérasia regarda Viktor de haut en bas et commença à expliquer le plan qu'elle venait d'imaginer.

" Je vais avancer peu à peu et les attirer un après l'autre vers vous de façon à les amener à deux contre deux voir un contre un si l'on a de la chance. Je sais que ce n'est pas un plan super élaboré, mais c'est le seul que j'ai trouvé sans risquer de me faire attraper à mon tour, et il est hors de question que vous ne preniez autant de risque."

Viktor acquiesça et prit sa hache à a main. Aglérasia, qui refusa de se montrer infirme, ôta son écharpe qui tint son bras et s'arma d'une seule de ses dagues.

Aglérasia partit vers le campement sur des as de loups. Elle réussit à contourner l'entrée principale de façon à pouvoir surprendre un minimum ses adversaire. Elle arriva derrière un garde qui se trouve seul à surveiller un des chemins d'accès au village et décida d'en finir de suite avec lui. Elle s'en approcha lentement et retenant sa respiration afin qu'aucun bruit ne puisse la trahir, et d'un seul coup rapide décida de lui trancher la gorge. Certes ce ne fut pas un coup très loyale, mais à la vue des circonstances, elle s'en fichait pas mal.

Aglérasia se dit:

" Et d'un, manque plus que sept!"

Hélas, elle remarque que ce fut l'un de ceux qui avait été blessé et donc pas l'un des plus dangereux. Soudain elle vit deux hommes, qui faisaient, à priori des rondes, se diriger vers elle. Elle attendit qu’ils soient un peu plus à l'écart du bâtiment, dans lequel était détenu Nesrine, et se mit à courir vers la forêt en faisant bien attention d'attirer l'attention des deux hommes. Les deux hommes se regardèrent comme pour se questionner mutuellement, si c'étaient bien la femme rechercher, et décidèrent de courrir après la jeune femme. Aglérasia prit le chemin convenu avec Viktor et arriva au point définit et se coucha à terre. Les deux hommes, qui avaient gardé la même allure, coururent tout droit et se retrouvèrent entre Aglérasia et Viktor. Viktor qui fit mine de couper du bois, les regarda et leur demanda ce qu'ils cherchaient. Les deux adversaires, se demandèrent où était passée Aglérasia et mirent un moment avant d'ouvrir la bouche pour répondre à Viktor. Ils n'eurent cependant pas le temps de parler, car Aglérasia avait rampé jusqu’à leur porté et à l'aide de ses deux dagues, et malgré que cela lui fit une douleur atroce dans son bras qui se remettait doucement, trancha le talon d'Achille de ses adverssaires. Ceux-ci tombèrent directement à terre en se tenant le talon duquel coulait le sang. Viktor se précipita vers eux et les désarma avant de les attacher fermement contre un arbre. En effet il avait vu assez d'horreur pour ne pas accepter qu'on les achève.

"Et voila deux de plus." s'exclama Aglérasia avant de repartir aussitôt en rengainant sa deuxième dague.

Aglérasia refit ce procédé une fois de plus et c’est ainsi qu’ils éliminèrent ensemble les cinq adversaires qui se faisaient le guet dehors.

« Voila, la phase la plus facile du plan s’est bien dérouler, maintenant il nous faut nous occupé de ceux qui se trouvent à l’intérieur. »

Ensembles ils avancèrent vers le dernier bâtiment se tenant encore partiellement debout. Une fois arriver devant, Aglérasia se cacha derrière un morceau de mur, tenant à peine debout, tandis que Viktor s'occupa d'ameuter les occupants en jetant des pierres contre la porte qui leurs faisaient barrage.

Viktor se te à loin d la porte de sorte a pouvoir connaître le nombre exacte d'adversaire qu'ils devraient affronter.

Il en sortie trois personnes. Aglérasia en neutralisa un, Viktor également, et se fut en semblent qu'ils s'occupèrent du dernier.
Aglérasia, obnubilée par le désir de sauver Nesrine, allait s'engouffrer à l'intérieur quand Viktor la retint et lui demanda de se cacher à nouveau. Viktor recommença a jeter des pierres contre la porte et à nouveau il en sortit des adversaires. Ce fut quatre personnes cette fois ci, mais en semblent ils opérèrent de la même façon que précédemment. Viktor commença à jeter des pierres mais en vain. Personne n'en sortit.
Ils se regardèrent mutuellement et décidèrent de rentrer à l'intérieur.

A l'intérieur, ils durent abattre deux personne de plus avant d'entrevoir Nesrine dans une pièce plus loin. Aglérasia décida de rengainer sa deuxième dague afin de la garder comme effet de surprise.

Soudain, ils tombèrent face à l'homme qui commandait le groupe.

"Tu as fais ta plus grande erreur en t'aventurant seule ici !"

Aglérasia regarda autour d'elle mais ne vit plus Viktor. En effet celui ci avait décidé de rester cacher afin de surprendre leur adversaire encore plus.

"Et toi tu as fait l'erreur d'envoyer tous tes gars à l'extérieur."

Le chef regarda d'un air dépiter, car en effet il se retrouva seul à seul. Aglérasia serra les dents, non pas parce qu'elle redoutait son adversaire, mais a cause du faite que la douleur de son bras se fit de moins en moins supportable.

Soudain le chef, qui n'avait plus rien à perdre, se jeta vers Aglérasia. Aglérasia l'évita de justesse et ce fut Viktor qui le neutralisa en surgissant d'un seul bond sur lui.

Ils détachèrent Nesrine sans dire un mot et repartirent vers le campement improvisé que les deux jeunes femmes avaient établi.

Hélas arrivant à quelques mètres de là, la douleur devint insupportable et Aglérasia tourna de l'œil et tomba inconsciente dans la neige.


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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 10 Oct 2013 - 14:29
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Viktor n'appréciait pas de devoir rester caché pendant qu'Aglérasia - blessée de surcroît - faisait tout le sale travail. Elle devait attirer l'attention de leurs ennemis, et ensuite se replier à l'endroit convenu, où ils pourraient leur tendre un piège. Mais malgré son envie de l'épauler, l'homme savait qu'il y avait du bon sens dans les décisions de la jeune femme. En effet, ils bénéficiaient d'un avantage considérable : les bandits la croyaient seule. Mais malgré cet argument logique, il fallut beaucoup de volonté à Viktor pour demeurer en retrait tandis qu'il entendait les pas de la jeune femme qui s'éloignait en direction du campement de leurs ennemis. Il essayait de ne pas penser à celui qui songerait à sortir un arc, et qui parviendrait à la toucher malgré l'obscurité. Un tir chanceux, cela pouvait toujours arriver. Mais par chance, ils n'étaient visiblement pas très malins, car ils s'étaient lancés à sa poursuite sans même penser à donner l'alerte.

Le colosse s'était levé pour les forcer à s'immobiliser, et il donna un coup de hache sonore dans une des branches. Les deux types s'arrêtèrent, et le hélèrent sans aucune considération pour la discrétion. Ils ne pouvaient pas voir son visage, mais ils devinaient sans peine sa silhouette massive, qui ne correspondait en rien à celle de la jeune femme qu'ils devaient traquer. Viktor s'attendait à ce qu'ils posassent une question, à ce qu'ils lui demandassent s'il n'avait pas vu passer une jeune femme, mais il n'en eurent même pas le temps. Le premier s'effondra en couinant, et en lâchant instantanément son arme. Le second s'écroula une seconde après, comme s'il avait reçu une flèche dans le dos. Abandonnant son rôle de bûcheron, Viktor se précipita vers eux, et s'empara de leurs armes, avant de les attacher et de les bâillonner. Les deux hommes souffraient tellement qu'ils ne trouvèrent même pas la force de se débattre, ce qui lui facilita grandement la tâche, et lui épargna d'avoir à les assommer.

Aglérasia et lui échangèrent un regard complice, mais dénué de joie. Ils n'étaient pas heureux d'accomplir leur sinistre besogne, mais ils savaient devoir le faire. La jeune femme indiqua qu'il restait d'autres maraudeurs à neutraliser, et elle repartit à l'approche de la maison, pour réitérer le plan qu'elle venait de mettre en place. Elle y parvint sans difficulté, et la facilité avec laquelle toute cette mission se déroulait parvint à détendre très légèrement Viktor, qui après tout n'était pas habitué de ces choses. Il était d'ailleurs très impressionné par le professionnalisme de la jeune femme, qui agissait avec un grand sang-froid. Elle n'hésitait pas à frapper quand c'était nécessaire, et ne semblait jamais douter de ce qu'il fallait faire. Et pourtant, cela signifiait-il qu'elle ne faisait pas d'erreurs ? Cela signifiait-il qu'elle avait toujours raison ? Est-ce que son désir de retrouver Nesrine en vie n'obscurcissait pas son jugement ? Le colosse chassa ces pensées parasites de son esprit : il devait avoir confiance en elle, s'il voulait pouvoir l'aider efficacement.

Malgré sa grande carcasse, il parvint sans peine à se rapprocher de la bâtisse où se terraient les derniers mercenaires. Un feu brillait à l'intérieur, dispensant une lueur vacillante qui projetait des ombres étranges au dehors. Des ombres visiblement très nombreuses. Viktor, comme convenu, s'empara de pierres qu'il jeta en direction de la maison. Il fallait les attirer au dehors, et espérer qu'ils ne vinssent pas tous en même temps, sans quoi fuir serait la seule solution. Lorsque les premières pierres tombèrent, le silence se fit à l'intérieur de la bâtisse. Ils devaient croire avoir mal entendu. Une pierre supplémentaire leur indiqua que non, et plusieurs ombres se mirent à se déplacer. La porte s'ouvrit, et trois silhouettes s'extirpèrent de la demeure en ruines. Leurs visages baignés dans l'obscurité se tournaient de droite et de gauche, cherchant à localiser l'origine de ces bruits. Ils s'avancèrent un peu plus dans la nuit noire, et se retrouvèrent bientôt suffisamment loin pour être vulnérables. Aglérasia bondit la première, et bien que handicapée par son bras, elle parvint à venir à bout de son vis-à-vis. Viktor s'élança une seconde après elle. Il adressa un formidable coup de poing à son premier adversaire, qui s'écroula immédiatement, sonné. Le dernier, qui n'avait rien compris, hésita quant à la menace vers qui il entendait brandir sa lame. Cette hésitation lui fut fatale, et les deux assaillants le neutralisèrent en quelques coups.

D'autres bruits de pas se firent entendre, et les deux compagnons allèrent se cacher de nouveau, pour tenter d'appliquer la même stratégie. Ils ne voyaient pas à l'intérieur, mais il semblait que des silhouettes cherchaient à observer dans la nuit ce qu'il était advenu de leurs compagnons. Viktor lança quelques pierres pour les attirer, et ils se laissèrent prendre au piège. Quatre hommes sortirent, cette fois avec l'arme au clair. Une pierre adroitement lancée vint cueillir le premier à la tempe. Les autres s'élancèrent, mais un d'entre eux trébucha sur le corps d'un de ses compagnons. Ce fut ce qui les perdit, car Aglérasia et Viktor se ruèrent sur eux à ce moment là, profitant de la confusion pour venir à bout de leur résistance. Lorsque le silence fut revenu, ils essayèrent à nouveau d'attirer des hommes au dehors, mais visiblement le piège ne marcherait pas une troisième fois. Il leur fallait donc approcher s'ils voulaient sauver Nesrine.

Empoignant fermement sa lance, Viktor suivit Aglérasia qui ouvrait la marche et la porte. Immédiatement, un premier combattant tenta de les surprendre. La jeune femme s'écarta, et le malheureux s'empala sur l'arme que brandissait son compagnon. Viktor fronça les sourcils en voyant la vie s'échapper des yeux du bandit, puis il le repoussa sur le côté, et dégagea le fer de son arme, pour continuer à avancer. Ils pénétrèrent à pas feutrés dans la pièce, tiquant à chaque grincement du parquet délabré. Un second individu tenta de les attaquer, mais il fut prestement neutralisé par la dague vengeresse de la femme de l'Est. Il avait fait l'erreur de juger le danger par rapport à la taille de ses adversaires, et il avait chargé le plus grand en se disant qu'il constituait forcément le danger le plus imminent. Une faute qu'il n'aurait plus jamais l'occasion de commettre, à en juger par la plaie béante qui s'ouvrait sous son menton.

Il y avait une autre pièce un peu plus loin, dans laquelle se trouvait une personne allongée, qui ne pouvait être que Nesrine. Viktor regarda à gauche, et vit une autre issue pour s'infiltrer dans la pièce. Il laissa donc Aglérasia aller seule, et il se coula dans l'ouverture, traversant une pièce vide de gens et de biens. Sur sa droite, il entendit donc le chef des brigands menacer la jeune femme, et il pressa le pas pour ne pas la laisser être attaquée seule. Mais leur ennemi avait été plus rapide, et fort heureusement Aglérasia parvint à éviter son assaut. La lame du mercenaire fendit l'air, et il poussa un grognement de colère, en se retournant. Toutefois, son expression ne demeura pas bien longtemps colérique, et elle passa plutôt à la stupéfaction lorsqu'il vit un homme qui lui rendait bien une tête et une largeur d'épaules foncer sur lui avec une détermination sauvage. Le coup d'épaule de Viktor le cueillit au menton, et il se retrouva broyé entre un mur de briques et un mur de chair. Sa tête heurta les deux violemment, et il tomba à terre, complètement inconscient, du sang coulant de sa mâchoire brisée.

Aglérasia semblait particulièrement éprouvée, quand bien même elle n'avait pas eu à se lancer dans un duel terrible avec lui. Mais de toute évidence, la douleur de son bras s'était réveillée - si d'aventure elle s'était jamais éteinte -, et elle paraissait au bord de l'évanouissement. Il fallait partir d'ici, et vite, avant que d'autres ennuis ne leur tombassent dessus. Viktor s'approcha de Nesrine, qui était étendue par terre, ses longs cheveux déployés dans le plus grand désordre. L'homme s'approcha d'elle et la retourna pour voir si elle respirait encore. Ce qu'il découvrit alors sur son visage le laissa stupéfait, et il ouvrit grand les yeux :

- Son voile ! Ordonna-t-il à Aglérasia qui n'avait rien vu, et qui s'approchait péniblement.

Au moment où la femme de l'Est allait le chercher dans la pièce, la pauvre victime ouvrit les yeux timidement. Elle les posa instantanément sur Viktor, et leurs regards se croisèrent. Elle lut en lui les émotions qu'elle redoutait tant de voir chez les autres, et des larmes se mirent à couler le long de ses joues, sans qu'elle trouvât ne serait-ce que la force de les retenir. Il ne sut comment réagir devant son attitude, et se contenta de la prendre dans ses bras et de la bercer. Elle s'accrocha à lui comme à une planche flottant au milieu d'une mer déchaînée, et se laissa aller à de violents sanglots incontrôlables. Viktor essaya de la rassurer, mais il semblait que rien ne pouvait y faire sinon la fatigue qui finit par la gagner. Elle s'affaissa dans ses bras, et ce fut alors qu'elle était inconscient que l'homme lui remit son voile, tendu par Aglérasia. Il s'employa à le faire sans permettre à la femme de l'Est de rien voir, car il savait que Nesrine tenait à garder cela secret, et désormais il comprenait un peu mieux pourquoi.

Une fois qu'ils eurent réglé ce problème, Viktor souleva l'ancienne prisonnière dans ses bras. Il avait l'habitude de porter des choses pesantes, et il trouvait étrange de la sentir aussi légère. Elle était inconsciente, certes, mais même dans son sommeil, elle paraissait tendue et crispée. Le fait d'avoir retiré son voile était visiblement aussi cruel que de l'avoir passée à tabac. La tête rejetée en arrière, son visage était bien plus visible, et ses deux sauveurs l'observèrent un instant. Elle pleurait toujours, comme si les sombres cauchemars qu'elle était probablement en train de faire la terrorisaient au-delà du monde des rêves. En outre, il était évident qu'elle avait été violentée, à en juger par les marques rouges sur sa joue, son cou, ses bras. Viktor ne préférait même pas imaginer quel mal on avait pu lui faire, sans quoi il ne répondrait de rien en tombant sur les blessés qu'il avait laissés derrière lui.

Il chassa ces pensées de son esprit, et emboîta le pas d'Aglérasia, quittant cet endroit sinistre et qui commençait à sentir la mort. Ils s'éloignèrent des maisons et de ce village qui avait eu son lot de violence pour la nuit, et longèrent le chemin qui menait jusqu'à leur campement de fortune. Toutefois, la femme de l'Est était de toute évidence incapable d'arriver au terme de leur voyage. Elle essaya de se retenir à Viktor, mais s'effondra bientôt, plongeant dans un sommeil étrange où elle semblait encore être éveillée. Mais il était clair que la douleur avait eu raison d'elle, et que ses seuls mouvements étaient purs réflexes. L'homme, qui était fort et solide, parvint à la charger sur son dos pour les derniers mètres dans la neige. Il ne lui fut pas aisé de progresser alors que ses bottes s'enfonçaient à chaque fois de plusieurs centimètres, mais il parvint finalement à l'espace qu'elles avaient dégagé pour se reposer.

Il déposa Aglérasia qui respirait profondément, et voulut faire de même avec Nesrine, mais celle-ci sembla émerger de son sommeil aussi brutalement qu'un orc sort de sa cachette. Elle ouvrit grand les yeux, et s'agrippa de toutes ses maigres forces à Viktor. Dans son regard, on lisait à quel point elle était perdue et désorientée. Et lui était la seule chose stable à laquelle elle pouvait se raccrocher. Elle ne pouvait pas le laisser partir même une seconde, sans quoi elle savait qu'elle deviendrait folle. En se réveillant, elle prit douloureusement conscience de plusieurs autres choses : notamment le fait qu'elle était gelée, et qu'elle n'avait pas de quoi se couvrir. Elle se mit à trembler et un frisson intense lui parcourut l'échine, faisant monter de nouvelles larmes à ses yeux qui n'avaient pas besoin de ce supplément.

- Je dois au moins vous déposer, lâcha Viktor d'une voix calme. Pouvez-vous marcher ?

Elle n'en était pas certaine, mais quand l'homme se pencha pour la laisser poser les pieds à terre, elle constata qu'elle pouvait tenir debout à condition de s'appuyer - largement - sur lui. Néanmoins, ce n'était pas ce qui allait chasser la terreur qu'elle éprouvait en cet instant. Une peur panique et irraisonnée qui la faisait craindre absolument tout : elle, le reste du monde, les gens, même Aglérasia. Elle ne voulait pas voir dans son regard ce qu'elle avait vu chez Viktor. Et même de lui, elle avait peur. Toutefois, il apparaissait comme plus rassurant que tout le reste, et sans qu'elle pût expliquer pourquoi, elle se sentait partiellement en sécurité dans ses bras. Peut-être parce qu'elle aurait aimé avoir un père comme elle pour venir l'extirper à ses tourments, quelques années auparavant.

Il s'assit lourdement contre un arbre, et s'empara d'une couverture qu'il enroula autour de Nesrine. Celle-ci se blottit contre lui, lovée comme un chat, profitant de la chaleur que son corps immense produisait. Elle ferma les yeux presque malgré elle, et sa respiration se fit lente et mesurée. Peut-être crut-il qu'elle s'était endormie, mais il n'en était rien. Elle était bel et bien réveillée, maintenue consciente par le souvenir effroyable des coups et de la mise à nu de son passé. Elle essaya d'être forte, mais les larmes se mirent à nouveau à couler le long de ses joues, et elle se mit à sangloter de nouveau.

- Ça va aller... Quand Aglérasia sera réveillée, nous quitterons définitivement cet endroit.

Pour la première fois, elle reprit la parole d'une voix brisée :

- Vous ne direz à personne que j'ai pleuré ?

De toute évidence, la réponse lui tenait vraiment à cœur. Viktor répondit d'un ton apaisant :

- Je vous le garantis.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMer 30 Oct 2013 - 23:12
Aglérasia sentit son corps s’alléger. Elle aurait tant voulu pouvoir finir ce bout de chemin de ses propres moyens. Hélas, elle n’avait pas réussit à résister à la douleur que lui causait à nouveau son bras. Cependant une chose était certaine, si elle devait refaire la même chose pour tenter de sauver Nesrine, dont elle ne savait toujours pas comment elle allait, elle le referait sans hésitation.

Elle ne sentit plus son corps à présent. La froideur se mit à traverser ses membres, mais la douleur ne cessa guère. Soudain tout se dissipa et Aglérasia ne fut à présent plus consciente de ce qui se passa avec son corps. Seul des images de sa vie passèrent dans son esprit.

Elle vécu à nouveau toute la joie qu’elle avait pu ressentir pendant toutes ses années vécu au coté de ses parents et ses proches. Un sourire se marqua sur ses lèvres. Son visage fut agréable à regarder et dépourvu de tout marquage de douleur. Ces marquages qui faisaient parties de sa vie depuis plusieurs jours à présent.
Pendant des heures durant, ce rictus resta marquer et le corps d’Aglérasia s’était mis dans une sorte de bouclier afin de pouvoir garder son hôte en vie.

Le pouls ne fut quasiment plus détectable. Sa respiration fut calme et profonde. On aurait facilement pu la croire morte si  les mouvements de sa poitrine, qui se gonfla et  se dégonfla, ne se fit pas remarquer. Aglérasia se sentit bercer comme sur la douceur des nuages et ce durant bien des moments pendant lesquels, ses protecteur, Nesrine et Viktor, restèrent à ses coté à la veiller.

Aglérasia ne les entendit pas, mais elle sentit leur présence à ses cotés. Si son mental n’avait pas était aussi fort, son corps aurait pu décider à plusieurs reprise de renoncer à se battre contre cette absence de chaleur. Cependant un avantage fut à tirer de cette période glaciale. Ce froid avait permis à son corps de ne plus ressentir cette douleur qui commença à se dissiper doucement.

La nuit passa, et ce ne fut qu’au levé du jour que le corps et l’esprit d’Aglérasia décidèrent qu’il était à présent temps de ne former plus qu’un. En effet, cette nuit permis à son corps de passer outre la douleur. Sa respiration devint plus rapide et Aglérasia sentit une chaleur, peu à peu, passer à nouveau à travers ses membres. Le cœur avait à présent récupérer assez de force pour faire à nouveau circuler de manière fluide le sang au travers des veines et des artères.

Des picotements se firent ressentir dans ses membres. Aglérasia essaya à plusieurs reprises d’ouvrir ses paupières. Ce ne fut qu’à la troisième tentative qu’elle y parvint. Elle ne vit cependant uniquement des formes, durant plusieurs minutes. Aglérasia reconnut de suite la forme imposante de Viktor et chercha inquiète après celle de Nesrine, qu’elle finit par découvrir peu de temps après. Ses yeux mirent un bon quart d’heure avant de s’humecter correctement et de pouvoir distingué à nouveau correctement les formes et les couleurs. Aglérasia fut ravi de voir Nesrine debout. Certes elle ne présenta pas une mine des plus vaillante, mais le faite de la voire bouger à ses coté lui suffit pour s’en réjouir.

A la vue des marque sur le visage de Nesrine, Aglérasia put facilement en déduire qu’elle avait peu voire pas du tout fermé les yeux de la nuit. Quand elle eut retrouvé assez de force, Aglérasia appela Nesrine. Ses mots sortirent avec légèrement de mal, mais ils furent de suite audible. Viktor qui entendit le prénom de Nesrine apporta de l’eau à Aglérasia. Il l’aida à se redresser lentement et lui fit boire de petites gorgés. Aglérasia fut mal à l’aise de se voire aider de la sorte. Elle qui faisait tout pour ne rien devoir à personne, se vit à présent à nouveau à la merci des soins d’une personne encore inconnue il y a peu de temps. Lors ce qu’Aglérasia vit le visage de Nesrine prêt d’elle, elle ne réussit pas à formuler une phrase. Elle se contenta de lui adresser un sourire et essaya de se redresser. Ce fut avec l’aide de ses protecteurs qu’elle réussit à se redresser.

Ensemble, ils prirent ce que l’on pouvait appeler un repas, même s’ils ne mangèrent pas grand-chose, et Viktor décida d’emmener à nouveau les deux jeunes femmes chez lui. Il aida tour à tour les deux femmes à monter sur leurs montures, monta sur la sienne et ensemble ils entamèrent le chemin menant à Marta.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyVen 1 Nov 2013 - 11:24
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Les yeux fermés, Nesrine avait calé sa respiration sur le rythme lent de celle de Viktor. L'oreille posée sur son torse massif, elle entendait distinctement les battements réguliers de son cœur, et sentait son souffle profond au-dessus de sa tête. Elle savait qu'il dormait, mais le pauvre en avait besoin. Il n'était de toute évidence pas un guerrier, et pourtant il venait d'affronter maints dangers pour la sauver, la sortir des griffes de ces hommes atroces qui l'avaient séquestrée, et qui avaient osé s'en prendre à elle. Lorsqu'elle fermait les yeux, elle avait l'impression de revoir leurs silhouettes sombres s'avancer vers elle, elle revoyait leurs sourires malsains, leurs yeux fous. Elle voyait cette main se tendre vers son visage, et...

Nesrine ouvrit brutalement les yeux. Elle n'avait pas bougé anormalement en dehors de ce réveil soudain, et de la brutale accélération de son pouls et de sa respiration. Cela faisait au moins dix fois qu'elle émergeait de son état de relaxation. A chaque fois qu'elle y replongeait pour essayer de récupérer, elle avait l'impression d'abaisser les barrières de son esprit, et de le laisser vulnérable à tout ce qui pouvait venir le menacer : les cauchemars, notamment, qui semblaient prendre un malin plaisir à la harceler même quand elle ne dormait pas. Elle avait l'impression que l'univers était un océan immense, dans lequel nageaient des milliers de requins affamés qu'elle ne pouvait pas voir. Et elle, qui ne savait pas nager, était plongée là-dedans. Elle sentait les menaces plus qu'elle ne les voyait, et percevait la morsure des prédateurs bien avant de les avoir identifiés. De fait, elle avait l'impression de se battre contre des fantômes, des ombres, les ombres de son propre passé qui se mêlaient à celles de son présent. Elle se sentait débordée, prête à exploser. Elle avait envie de partir en courant, de hurler jusqu'à parvenir à congédier ces démons, et si elle n'y parvenait pas, de trouver une falaise du haut de laquelle elle pourrait se jeter, en espérant qu'ils ne la suivraient pas dans la mort.

Mais fort heureusement, elle n'était pas seule. Si Viktor n'avait pas été là, elle aurait probablement cédé à la panique. Elle aurait probablement craqué, et aurait fui comme elle l'avait toujours fait. Mais étonnamment, à chaque fois qu'elle émergeait, la respiration toujours calme et toujours régulière de son grand ami l'apaisait. C'était comme si toute son agitation, toutes ses craintes étaient tempérées par ce roc immense, qui lui montrait à quel point il était facile de retrouver sa sérénité. Elle se laissait donc aller à quelques secondes d'anxiété, qui semblaient durer des heures et des heures, puis fermait à nouveau les yeux pour s'imprégner du rythme apaisant joué par le cœur de Viktor. Elle n'avait ainsi qu'à attendre quelques minutes pour retrouver l'état de relaxation dans lequel, d'ordinaire, elle plongeait presque instantanément.

Elle n'avait pas dormi de toute la nuit. Cela ne lui posait habituellement pas de problèmes particuliers, car elle savait comment mettre son corps en sommeil tout en gardant son esprit alerte, ce qui lui permettait de tenir le choc plusieurs jours durant. Mais en l'occurrence, elle n'avait pas été capable de se détendre suffisamment longtemps pour trouver la force de se reposer, et elle accusait le coup maintenant que le jour pointait. Viktor s'agita bientôt. Son organisme s'emballa, et il se secoua comme un ours abandonnant son hibernation. Nesrine referma immédiatement ses mains sur lui, comme s'il était sur le point de partir sans elle. Ca avait été un pur réflexe, elle n'avait même pas réfléchi. En fait, elle sentait la terreur en elle. Elle sentait qu'elle ne pouvait pas faire un pas sans quelqu'un pour l'épauler, et elle n'était pas prête à laisser son seul compagnon valide s'en aller au loin. Même si elle devait s'accrocher à sa jambe pendait qu'il marchait, elle ne resterait pas derrière.

- Nesrine, tu as pu dormir un peu ? Demanda-t-il d'une voix pâteuse.

Elle hocha la tête positivement, préférant lui mentir plutôt que de l'inquiéter davantage. Malgré la jeune femme qui pesait de tout son poids sur lui, Viktor trouva la force de se relever. Il avait passé un bras autour d'elle, pour la soutenir, alors que ses jambes flageolantes semblaient rechercher un angle adéquat pour lui permettre de tenir debout. L'homme voulut se diriger vers leurs paquetages, mais elle le ralentissait en essayait vainement de suivre son rythme. Pourtant, courageuse, elle s'accrochait à ce petit défi, comme si réussir à marcher représentait le plus grand défi de toute son existence. Il la laissa faire d'abord, puis décida de la repousser au bout d'un moment :

- Ecoute, je suis là. Je prépare juste nos affaires pour le départ.

Elle savait au fond d'elle-même qu'il disait la vérité, et qu'il ne les abandonnerait pas à leur sort. Après tout, il avait risqué sa vie pour les tirer de ce mauvais pas, et s'il avait voulu leur mort, il s'y serait probablement pris bien longtemps à l'avance. Après tout, elles avaient séjourné chez lui, sans défense. Il aurait pu attirer les tueurs dans sa maison, ou même les livrer lui-même. Au lieu de quoi, il avait été leur meilleur soutien, avait été d'une patience à toute épreuve. Si elles le lui avaient demandé, il aurait même été jusqu'à mettre la vie de sa femme en danger, en les hébergeant chez lui. C'était seulement parce qu'elles n'avaient pas pu se résoudre à lui demander ce sacrifice supplémentaire qu'il n'en avait rien fait. Désormais, elle devait à nouveau lui faire confiance, alors qu'elle mourait d'envie de rester auprès de lui, pour profiter de sa protection. Avec lenteur et résignation, elle libéra son compagnon et s'appuya sur l'arbre le plus proche pour ne pas tomber.

Alors qu'il s'affairait, Nesrine entendit une voix faible derrière elle. Elle se retourna, et vit que Aglérasia était réveillée. C'était la première bonne nouvelle de la journée ! La jeune femme, qui paraissait particulièrement éreintée, semblait toutefois relativement en forme. Son bras la faisait toujours souffrir, à l'évidence, mais elle était consciente, et c'était bon signe. Cela signifiait que, la fatigue passée, elle pourrait retrouver des couleurs sans avoir à réparer une nouvelle  blessure. Comme elle ne pouvait pas se déplacer très vite, ce fut Viktor qui se porta aux côtés de la convalescente, pour l'aider à boire. Derrière, la jeune Haradrim fit de son mieux pour la rejoindre, malgré la faiblesse qu'elle sentait dans son organisme, comme un poison qu'on lui aurait injecté. Elle avait l'impression que ses muscles étaient comme des rouages grippés, qu'on lui avait introduit des barres de fer dans les articulations. Avec la grâce d'un automate, d'un pantin privé de ses fils, elle se déplaça jusqu'à sa coéquipière, qui fut incapable de rien lui dire. Nesrine, qui elle-même n'était pas un très bon état, ne trouva pas quoi répondre à ce silence forcé. Elle se contenta donc d'assister Viktor, tandis qu'il aidait la jeune femme à se relever. Aglérasia, bien que blessée et meurtrie physiquement, paraissait capable de se tenir sur ses jambes. Ils mangèrent un morceau, quelque chose de très frugal, puis se mirent en selle avec l'aide bienveillante du géant qui leur servait de gardien. Sans lui, qui pouvait dire où elles seraient maintenant ?

Nesrine se retrouva bien vite en selle, et elle talonna sa jument fébrilement. Celle-ci suivit le mouvement plus qu'elle n'obéit à sa cavalière, et la jeune femme ferma la marche sans l'avoir véritablement choisi. Viktor ouvrait la voie, allant au pas. Il tenait sa lance dans la main droite, et avait l'œil aux aguets. Il faisait preuve de beaucoup de conscience professionnelle, même s'il n'était pas un soldat de métier. C'était plutôt un homme habitué aux travaux de force, et s'il pouvait briser un humain normal entre ses deux immenses mains, il ne paraissait pas capable de remporter un duel contre un adversaire entraîné. Et pourtant, c'était sur lui que se reposaient les deux jeunes femmes, alors qu'elles se dirigeaient vers la maison qu'il occupait avec Marta. Il n'en avait rien dit, mais c'était très probablement là qu'il les menait. Et étrangement, cela dérangeait Nesrine plus que tout. Elle avait l'impression d'attirer à nouveau le danger sur cette maison, à ceci près que cette fois, elle n'était pas contrainte d'y rentrer. La première fois, elle était désespérée, gelée, et elle devait sauver la vie d'Aglérasia à n'importe quel prix. Cette fois, elle était peut-être toujours désespérée et gelée, mais elle n'avait plus à sauver la vie de quiconque. Elle pouvait donc choisir une autre option, quelque chose qui ne mettrait la vie de personne en danger.

La journée passa, et cette idée fit son chemin dans sa tête. Elle était de plus en plus déterminée à trouver une autre solution, quelque chose qui pût lui permettre de mettre définitivement un terme aux manigances de Braga. Celui-ci avait envoyé plusieurs tueurs... beaucoup de tueurs. Les premiers n'étaient que des idiots sans cervelle, mais certains étaient vraiment compétents. Et pourtant, elles en étaient venues à bout à chaque fois. Voilà qui devait avoir fait monter la prime, très certainement, et qui attirerait toujours plus de tueurs : des hommes toujours plus compétents, toujours plus déterminés. Ce n'était pas la bonne solution que de les affronter, car cela rendrait très compliqué leur retour à Annùminas. Or elles devaient passer par là pour obtenir de nouvelles informations. C'était capital.

La journée touchait à sa fin, et ils arrivèrent tous trois en vue de la chaumière de Marta et Viktor. La cheminée laissait échapper un mince filet de fumée qui alertait qu'un bon feu de bois devait sans doute réchauffer l'atmosphère, et qu'un repas chaud devait les attendre. Les chevaux, comme s'ils sentaient que l'heure de se reposer était proche, accélérèrent naturellement, et ils avalèrent les derniers mètres au petit trot. Viktor descendit de selle, alors que la nuit tombait brutalement sur la région, étendant son voile sombre sur la forêt alentour. Il aida les deux femmes à mettre pied à terre, puis alla frapper à la porte, qu'il ouvrit sans attendre. Nesrine, qui se tenait un peu en retrait, lâcha d'une voix faible :

- J'ai oublié quelque chose, j'arrive !

C'était un petit mensonge, mais pour une bonne cause. Elle avait retrouvé l'énergie qui lui manquait pour marcher durant la journée de voyage, et malgré les courbatures elle se sentait parfaitement capable de monter en selle. Elle se hissa donc sur le dos de sa monture, et l'éloigna en silence de la maison. Puis, quand elle s'estima assez loin, elle s'élança au triple galop en direction d'Annùminas, capitale de l'Arnor, où elle mettrait enfin un terme à tout ça. Les larmes qui perlaient à ses yeux étaient-elles dues au vent et au froid, ou bien au déchirement qu'elle éprouvait ? Personne ne pouvait le dire.


~~~~


Viktor avait refermé la lourde porte de bois derrière Aglérasia, convaincu que Nesrine allait les rejoindre dans quelques minutes. En attendant qu'elle arrivât, il valait mieux préserver la chaleur à l'intérieur. Marta, qui avait été surprise par leur retour, sauta au cou de la jeune femme et la serra contre elle comme si elle avait peur de la perdre à nouveau.

- Oh, ma pauvre chérie, vous êtes dans un état...

Elle attrapa la main d'Aglérasia, et la tira vers un fauteuil, avant de lui servir avec empressement une boisson chaude pour l'aider à combattre le froid qui devait l'habiter. Viktor, qui s'installa lourdement en face de la jeune femme, eut droit au même traitement, bien qu'il parut en meilleure forme que la femme venue de l'Est, et probablement pas habituée à ces températures polaires. Marta s'affaira un instant à vérifier que la préparation de son repas suivait son cours, puis vint s'installer aux côtés d'Aglérasia, avant de lui demander :

- Avez-vous besoin de quelque chose ? Je peux vous apporter une couverture si vous voulez...

Elle lui lançait un regard insistant. Celui d'une mère attentive aux besoins de son enfant, et qui savait ce qui était bon pour lui. Elle reprit avec plus d'empressement :

- Mais racontez-moi ce qu'il s'est passé. Avez-vous trouvé ce que vous étiez parties chercher ? Et comment va Nesrine ?

- D'ailleurs, trancha Viktor, où est-elle ?

Il fit signe à Aglérasia de rester assise, et alla vérifier lui-même. En ouvrant la porte, une bourraque glaciale se fraya un chemin jusque dans les recoins de la maison, agitant les tissus et faisant frissonner les habitants. Viktor demeura un moment interdit, avant de lâcher un juron sonore. Même sa femme en fut surprise. Il ferma la porte, et lança :

- Elle est partie... Son cheval n'est plus là, elle a disparu. Oui, je sais que nous devrions aller à sa recherche, mais c'est impossible ! Une tempête s'est levée, et elle a brouillé toutes les traces. Avec de la chance, nous emprunterions le même chemin qu'elle, mais le froid et le vent finiraient par nous tuer.

- Viktor ! Gronda Marta. Nous devons faire quelque chose !

L'homme tourna la tête vers Aglérasia, qu'il sentait prête à l'action. Il savait qu'elle avait envie de partir à l'aventure, mais elle n'était pas en état de le faire. Entre son bras blessé et la fatigue accumulée, ce serait du suicide que de se lancer dans une escapade de la sorte. Il espérait qu'elle comprendrait :

- La meilleure chose que nous pouvons faire, c'est attendre. Si elle va assez vite, elle échappera à la tempête, et gagnera un abri sûr. Avec de la chance, elle n'aura qu'un jour d'avance sur nous, et nous pourrons la rattraper facilement demain. Son cheval sera fatigué, les nôtres frais. Cela nous permettra de compenser. Je vous en prie, Aglérasia, reposez-vous. Et surtout, ne tentez rien dans notre dos. Vous perdriez la vie inutilement.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyVen 29 Nov 2013 - 9:36
Aglérasia grimpa assez facilement sur le dos de sa monture malgré la douleur de son bras qui s’obstina à rester présente. Viktor, qui l’avait aider à monter, aida ensuite Nesrine à monter et pris la tête de la marche. Aglérasia hésite un moment, mais en voyant que Nesrine ne bougea pas, elle décida de prendre la seconde place. Malheureusement elle ne vit pas que Nesrine n’avait pas fait attention au départ de Viktor et ainsi elle fut contrainte à fermer la marche.

Aglérasia essaya tant bien que mal de rester bien droit sur sa monture. Cette posture, qui lui était tellement familière en temps normale, lui parut pour l’heure très inconfortable et presque non supportable. Aglérasia se força pourtant à la garder afin de ne pas prendre de mauvaise habitude pour sa position de combat. Elle se retrouva donc à regarder bien droit devant elle et fini par remarquer Poiana qui les suivait de haut. La vue de son rapace, lui fit retrouver un semblant de sourire, ce qui l’aida a maintenir cette position pendant une bonne partie du chemin.

Tout un coup, le paysage lui sembla particulièrement familier. Elle regarda autour d’elle tout en examinant les moindres détails qui lui sauta au yeux. Bien sure ce fut cet endroit. Cet endroit qu’elle avait découvert le jour où elle avait retrouver assez de force pour affronter le froid en quittant la chaleur du foyer de Marta et Viktor.
Malgré ce souvenir si agréable, Aglérasia ne put afficher une mine égayer. Cela signifiait que Viktor les amena à nouveau chez lui. Cet endroit qu’elles avaient quitter comme des voleuses, sans faire de bruit afin de pas réveiller ces personnes qui s’étaient tellement bien occupés d’elles.

Aglérasia se perdit dans ses penser si douloureuse et s’aperçu seulement au moment où Hory s’arrêta, qu’ils étaient arrivés. Aglérasia tendit les bras vers celles de Viktor et accepta ainsi volontiers l’aide de celui-ci pour descendre de cheval. Après avoir aider Nesrine, Aglérasia suivit Viktor qui se dirigea vers son foyer dans lequel sa femme l’attendait impatiemment.

Soudain Nesrine leur fit part qu’elle avait oublier quelque chose. Aglérasia qui fut fatiguer du trajet, pendant le quel elle n’avait fait que penser et du coup n’avait put se reposer, chercha ce dont elle pouvait bien avoir oublier, mais se contenta d’acquiescer et rentra dans la maison.

Aglérasia entra pensif dans la maison, mais fut soudainement amener à nouveau à la réalité par Marta qui lui sauta au cou. Aglérasia n’eut pas le temps de répliquer à la phrase de Marta, qu’elle se trouva déjà placer dans un fauteuil avec une boisson chaude à la main. Aglérasia fut captiver par le trajet que la chaleur emprunta pour réchauffer tout son corps. Encore une fois ce fut Marta qui la ramena à la réalité en lui posant quelques questions. La jeune femme de l’Est, n’eut pas le temps de répondre qu’elle fut interpeler par la question de Viktor qui se demanda où pouvait bien se trouver Nesrine.

Aglérasia voulu se lever mais Viktor lui fit signe de se rassoir. Un court moment après, Aglérasia fut prise de frissonnement avant d’être surprise par le juron que Viktor venait de lancer.

Suite à la discussion entre Marta et Viktor, Aglérasia se leva rapidement afin de se lancer, malgré les dires de Viktor, à la recherche de Nesrine quand elle fut soudainement prise de vertige. En effet la fatigue accumuler au douleur de son bras ainsi que le faite qu’elle n’avait pas énormément manger lui fit perdre la sensation de toucher le sol et ainsi elle se retrouva à nouveau assise dans le fauteuil.

Malgré sa volonté d’exécution elle se trouva à présent obliger de suivre le conseil de Viktor et se résigna à suivre Marta qui lui indiqua la chambre dans laquelle la femme de l’Est allait pouvoir passer la nuit afin de retrouver toutes ses forces.


*******************************
La nuit fut courte et agitée. En effet Aglérasia trouva certes immédiatement le sommeil, mais sa nuit fut rempli de cauchemars. Elle revécu plusieurs fois son incident au sujet de son bras ainsi que le passage de la libération de Nesrine. Le matin venait à peine de se lever qu’Aglérasia était déjà réveiller. La nuit ne fut pas moralement reposante, or elle avait fait énormément de bien à son bras, qui ne lui faisait à présent plus aussi mal.

Aglérasia se leva et se dirigea vers la porte de la pièce. Elle n’essaya pas de camoufler ses bruits car elle avait promis à Marta et Viktor qu’elle ne partirait pas en douce.
Arriver dans la pièce elle pu apercevoir Viktor déjà réveiller et qui scrutait l’horizon afin d’apercevoir le plus tôt possible la fin de la tempête. La tempête avait duré toute la nuit et elle commençait tout juste à se calmer.
Viktor qui n’avait pas loupé l’arriver d’Aglérasia, s’adressa à elle sans quitter l’horizon du regard.

« Je crois que l’on va pouvoir prendre un petit déjeuner copieux et ensuite se mettre à la recherche de Nesrine. La tempête commence à se calmer et le temps de déjeuner elle aura arrêté. Ce qui me rassure c’est qu’avec l’intensité de la tempête, Nesrine a surement du s’abriter aussi, du coup on devrait avoir plus de facilité à la rattraper. »

« Je n’ai pas vraiment d’appétit, mais en effet cela nous fera patienter pendant que elle s’arrête. »

Aglérasia se retourna et vit que Marta avait déjà préparé le petit déjeuner et avait retiré une chaise en invitant Aglérasia à s’asseoir. Viktor, lui se dirigea vers la table et prit la même place qu’à son habitude.
Le petit déjeuner se passa sans dialogue. Ils se regardèrent à tour de rôle et jetait régulièrement des regards vers la fenêtre.

Soudain Aglérasia se leva et se précipita vers la fenêtre.

« Ça y est la tempête s’est calmé. On va pouvoir y aller ! »

La pièce qui fut si calme jusqu’à présent, s’ébruita soudainement par le bruit de la vaisselle qui s’entassa et qui se fit transporter vers l’évier. En à peine quelques secondes, la table fut débarrasser et Aglérasia ainsi que Viktor furent prêt à partir à la recherche de Nesrine. Ils remercièrent Marta pour le petit déjeuner et partirent tous deux ensembles vers l’écurie afin de prendre leur monture et s’élancer à la recherche de Nesrine.

La recherche fut très difficile. La tempête avait retiré toute trace du passage de Nesrine. Aglérasia décida de se séparer avec Viktor afin de couvrir un plus grand champ de recherche. Viktor n’accepta tout d’abord pas la décision d’Aglérasia mais fut contraint d’accepter lors ce qu’elle mit Holly au galop et partit loin devant Viktor.

Une fois seule, elle appela Poiana et celle-ci ce plaça sur son épaule. A ce moment, Aglérasia se sentit bien, elle se retrouva comme avant avec ses deux loyaux compagnons, mais il lui manquait à présent encore la présence de Nesrine. Au vu du manque d’empreinte à suivre, ce fut par instinct qu’Aglérasia rechercha à présent son amie. Après de longues heures de recherche, le soleil arriva à son zénith et Aglérasia s’inquiéta de plus en plus.

Soudain Poiana s’envola subitement vers les cieux et partit en avant. Aglérasia comprit qu’elle avait repérer quelque chose où plutôt quelqu’un loin devant elle. Aglérasia partit alors à la poursuite de Poiana en s’enfonçant de plus en plus dans la forêt.


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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 5 Déc 2013 - 0:39
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Nesrine avait chevauché sans relâche, toute la nuit. Elle avait été très chanceuse. C'était son incroyable détermination qui lui avait permis de passer à travers la tempête, et d'en sortir vivante. Elle avait poussé son cheval au-delà de ses capacités, et avait exigé des sacrifices que peu de bêtes auraient été capables de fournir dans un tel environnement. Mais elle et sa jument avaient survécu à cet enfer, et ce fut au petit matin qu'elles abordèrent Annùminas. La jeune femme n'avait que rarement été aussi heureuse de voir enfin une trace de civilisation humaine. Une véritable trace. Pas comme cette vieille bâtisse à l'intérieur de laquelle elle avait voulu s'établir pour la nuit. En effet, alors que l'obscurité s'emparait à une vitesse effarante de la campagne environnante, comme un monstre brumeux sorti tout droit du pire des cauchemars pour avaler le monde tout entier, et le retenir dans son écrin ténébreux, elle avait aperçu une petite ferme dans le style de celle de Viktor et Marta, mais qui paraissait abandonnée.

Elle n'avait pas tergiversé très longtemps, car au dehors, les températures étaient en train de chuter dramatiquement, et elle savait qu'elle n'était pas assez bien couverte pour affronter la tempête sans une bonne raison. Elle avait donc mis le cap sur cet abri providentiel, s'attendant à le trouver vierge de toute vie. Après tout, qui d'autre qu'elle pouvait avoir envie de voyager par ce temps exécrable ? Personne à part des fous. Et fous, ils l'étaient.

En approchant sa monture, elle aurait déjà dû remarquer quelque chose clochait. Le silence surnaturel qui régnait à l'intérieur était bien trop anormal pour être honnête, d'autant qu'il ne coïncidait pas avec les traces de pas que la neige n'avait pas totalement recouvertes. Mais elle n'était pas une fille du froid, et ne savait pas bien lire les empreintes sur ces sols gelés. Elle avait plutôt l'habitude de regarder dans le sable brûlant. En outre, elle ne connaissait pas les animaux sauvages de ces contrées, qui pouvaient tout aussi bien être responsables de ces traces que des humains mal intentionnés. Et puis elle était si épuisée qu'elle n'était pas véritablement d'humeur à se montrer paranoïaque - ce qui en disait long sur son degré de fatigue ! Elle avait décidé de mettre pied à terre un peu avant d'arriver, ce qui lui sauva probablement la vie. En effet, à l'intérieur de la bâtisse, il y avait trois hommes transis de froid, qui cherchaient à allumer un feu désespérément pour se réchauffer. C'étaient des voleurs, des bandits, peut-être même des assassins. Comment savoir ? Ils étaient en manque d'or et de chaleur, et pour l'heure leur principale priorité se portait davantage sur la seconde considération. L'homme qui faisait le guet, plutôt concentré sur le travail de ses compagnons qui s'escrimaient à faire s'embraser des branches humides, ne repéra donc pas la silhouette imposante mais finalement peu repérable d'un cheval noir dans la pénombre. Il aurait probablement pu le repérer s'il avait été monté par une cavalière haradrim gelée, mais puisqu'elle avait eu la bonne idée de se mettre à marcher...

Nesrine s'approchait de la maison selon un angle qui lui permettait d'être - de manière totalement involontaire - invisible aux yeux du guetteur. Mais il se produisit un événement auquel personne ne s'attendait : le feu prit... avant de s'éteindre subitement. Cela eût le mérite de provoquer trois réactions particulières. La première fut un éclair soudain qui sembla déchirer la nuit, en provenance de la bâtisse. Un éclair si puissant et si soudain que la jeune femme ne pouvait pas le rater... pas plus que les ombres de trois silhouettes projetées au dehors par cette lumière soudaine et bienvenue. Dans la seconde qui suivit, un des hommes lâcha un juron sonore, et particulièrement fleuri, qui choqua même la femme du Sud pourtant très loin d'incarner la chasteté en matière de noms d'oiseaux. Il retentit avec tant de force et de spontanéité que si, par miracle, Nesrine avait cru avoir rêvé en voyant subitement un éclair à l'intérieur de la maison, elle était désormais certaine qu'il y avait bien quelqu'un. La troisième réaction, et peut-être la moins souhaitable pour la belle, fut que son cheval, perturbé par cette agitation subite, renâcla bruyamment, inquiet. Un renâclement qui aurait dû passer inaperçu, s'il n'avait eu lieu précisément au moment où un silence pesant revenait sur la forêt, pile après le juron sonore.

- Merde... Lâcha la jeune femme avant de battre précipitamment en retraite.

Elle ne savait pas combien d'hommes se trouvaient en face, mais elle préférait ne pas avoir à le découvrir, et escomptait que ces individus n'étaient pas mal intentionnés, et qu'ils ne la pourchasseraient pas impitoyablement à travers les bois. Mais ils étaient fous, et donc ils firent précisément ce qu'ils n'auraient jamais dû vouloir faire. Ils sortirent tous trois de la bâtisse, alertés, et avisèrent une silhouette s'éloignant d'un pas rapide, traînant un cheval derrière elle. Nesrine aurait pu monter en selle sans attendre, et s'éloigner au triple galop, mais maintenant qu'elle avait quitté la piste, elle préférait éviter. Sa jument pouvait tomber dans une crevasse, s'enfoncer considérablement dans la neige sous leur poids conjugué, et rester bloquée. Il valait mieux s'éloigner à pied, serpenter entre les arbres, rejoindre un sol plus ferme, et ensuite filer à l'Arnoréenne. Mais dans sa fuite, Nesrine n'avait pas considéré que trois hommes formés à courir dans la neige iraient nécessairement plus vite qu'une femme davantage habituée à galoper sur le sable fin des plages du Harad. Une erreur dont elle prit conscience trop tard.

Une main venait déjà de se refermer sur son manteau, la tirant brutalement en arrière. Elle s'écroula dans la neige, goûtant à la poudreuse avec un dégoût qui se peignit sur son visage. Un des hommes plongea dans sa direction, mais elle l'évita souplement, trébuchant à moitié, dévalant quelques mètres dans la neige, s'arrêtant finalement grâce à une congère placée opportunément. Les fous riaient aux éclats, s'amusant de la voir se débattre comme un chaton perdu dans un univers inconnu, asticoté par trois chiens de chasse particulièrement sadiques. Nesrine se dit qu'ils désiraient probablement lui voler son or, et la laisser repartir par la suite. C'était probablement la raison pour laquelle ils n'avaient pas cherché à la tuer immédiatement. En vérité, ce devait être leur idée de base, car lorsqu'elle vit la lueur répugnante dans leurs yeux, elle comprit qu'ils avaient trouvé un moyen commode de se réchauffer pour la nuit, sans avoir besoin d'allumer un feu. Oh, Melkor, ce qu'elle détestait les hommes... Dès qu'ils voyaient une femme, ils se transformaient en idiots affamés, comme des molosses privés de repas découvrant un morceau de viande appétissant. Etait-ce donc tout ce qu'elle représentait à leurs yeux ? Un vulgaire morceau de viande qu'ils entendaient se partager ?

A cette pensée, elle sentit un regain de vitalité parcourir ses muscles, et lui redonner la force de tenir sur ses jambes, et de faire front. Elle n'espérait pas les vaincre tous les trois, mais elle imaginait que s'ils tombaient sur un os, ils battraient en retraite. Le premier avança un peu trop près, et en moins d'une seconde elle dégaina sa dague, et la lui planta dans le bras. Le mécréant rugit de douleur et de surprise, avant qu'elle ne lui assénât un coup de poing magistral dans le nez. Son cri se mua en un couinement ridicule, puis en un gémissement misérable. Il tomba à genoux, le nez de toute évidence cassé. Nesrine n'en avait peut-être pas l'air, mais elle avait une sacré force, et elle ne plaisantait pas avec les fous. Elle frappait d'abord, et discutait ensuite. Un second individu plongea dans sa direction. Elle n'eut que le temps de lui planter ses deux dagues dans le torse avant qu'il ne tombât sur elle. L'homme grogna une fois, puis cessa d'être... tout du moins spirituellement. Parce qu'il pesait facilement dans les vingt kilos, et qu'il était tombé droit sur la jeune femme. Elle se retrouvait coincée avec ce poids bien encombrant, et un troisième homme penché au-dessus d'elle, qui n'avait qu'à tendre la main pour s'emparer de son trophée. Mais il était fou, de toute évidence. Il poussa un cri de terreur, et s'enfuit en courant dans la forêt, sans un regard en arrière. La jeune femme, reléguant la perplexité au second plan de ses préoccupations actuelles, jugea plus prudent de fuir pendant qu'il était temps. L'autre type était toujours vivant, bien que prostré par terre. S'il finissait par comprendre qu'on pouvait survivre avec un nez brisé, et surtout qu'on pouvait tuer le responsable de cette fracture, elle risquait d'avoir des ennuis.

Elle traîna sa jument jusqu'à la route en se dépêchant autant que le lui permettait son corps glacé, se hissa en selle, et rejoignit la capitale. Ce petit épisode expliquait probablement pourquoi elle était si heureuse de retrouver la cité d'Aldarion. Un peu de sécurité, quelques gardes juste assez insupportables pour arrêter les fous avant qu'ils ne se mettent à vraiment faire peur. Des gens bien ces gardes, vraiment. Elle était éreintée, et cela se voyait. On ne lui fit aucune réflexion à l'entrée, et cela l'étonna un peu. Malgré son accoutrement tâché de sang, sa mine de déterrée, et son air carrément louche, personne ne lui dit quoi que ce fût. On se contenta de lui jeter des regards surpris, pour ne pas dire effrayés. Elle comprit pourquoi moins d'une minute après, quand une quinzaine d'hommes se rassembla autour d'elle, avec l'air de vouloir en découdre.

- Ne fais pas d'histoires, ce sera plus facile comme ça. Lui dit un des types.

Elle le regarda avec l'air de ne pas comprendre un traître mot de ce qu'il venait de dire. Et c'était d'ailleurs bel et bien le cas.

- Hein ? Répondit-elle avec son élégance naturelle.

Le type, galamment, lui sortit une affiche sur laquelle se trouvait son portrait, griffonné à la va-vite, légendé : "Recherchée vivante, récompense de 5000£". Elle qui s'attendait à un mot d'amour...

- Oh... Je vois.

Elle regarda de nouveau la quinzaine d'hommes qui s'était rassemblée autour d'elle, avec l'air de vouloir en découdre. Elle comprenait mieux, maintenant. Quelle sotte ! Elle n'avait même pas prêté attention aux panneaux qui habillaient les murs de la cité, et qui auraient dû lui mettre la puce à l'oreille. Maintenant, elle se retrouvait dans une situation bien compliquée, sans aucune possibilité de s'en sortir. Elle dégaina ses dagues, mais les prit par la lame, afin de dissiper tout malentendu. Elle vit tout de même des hommes porter la main à leur épée, prêts à l'occire si elle se montrait un peu trop réticente à les accompagner. Sur les quinze hommes qui la regardaient avec l'air de vouloir en découdre, à peine un tiers devait être des chasseurs de prime. Les autres paraissaient plus effrayés qu'effrayants, et elle aurait pu les dissiper en leur faisant une grimace. Mais les autres ne plaisantaient pas, et en particulier celui qui venait de lui parler. Ce fut à lui qu'elle tendit ses armes. Elle avait apprécié son côté tranquille, alors qu'il aurait tout simplement pu lui foncer dessus pour la plaquer au sol. Elle espérait qu'il saurait se montrer élégant, et qu'il lui ferait un minimum confiance. Ainsi, quand ils seraient seuls, elle n'aurait qu'à lui casser la figure, pour s'enfuir. L'homme inclina la tête avec bienveillance en récupérant ses armes, et la pria de descendre de selle. Il attacha ses poignets sans qu'elle opposât la moindre résistance - en même temps, est-ce que ça aurait servi à quelque chose ? -, et la conduisit elle et son cheval à travers les rues de la ville. Des rues que la jeune femme ne connaissait que trop bien.

- Je suppose que Braga sera content de me voir.

- Très. Il a réservé à la première d'entre vous qu'il parviendrait à capturer un traitement spécial.

Elle haussa les épaules :

- J'adore les attentions de ce genre !

- Je ne crois pas, non. Il a bien fait en sorte que tout le monde soit au courant du sort qu'il vous réserverait. De sorte que votre amie vienne d'elle-même essayer de vous sauver, et tomber dans le piège qu'il lui tendra.

La jeune femme leva les yeux au ciel. Elle ne savait pas ce qu'il lui infligerait, mais elle savait être capable d'y résister. Et si Aglérasia avait deux sous de jugeote, elle ne plongerait pas dans piège aussi grossier. Même si la souffrance qu'il prévoyait de lui infliger était terrible, ce ne serait jamais insupportable. Il avait besoin d'elle en vie, et au minimum en bonne santé pour que son appât ait de la valeur. Il ne tenait certainement pas à voir sa seule chance d'attraper la femme de l'Est s'envoler parce qu'il n'avait pas su se retenir de profiter de la situation.

Nesrine et son gardien se dirigèrent vers une maison dans un quartier pauvre de la ville. Ce n'était pas le quartier général de Braga, certes non, mais le lieu était paradoxalement plus difficile à prendre d'assaut. Ils ne se trouvaient pas au rez-de-chaussée, mais au deuxième étage. L'escalade était périlleuse, même pour quelqu'un de très expérimenté comme la haradrim, alors autant dire qu'elle serait impossible pour quelqu'un d'autre. Et il y avait trop d'hommes et trop peu d'issues pour espérer les prendre par surprise. La tactique qu'avait employée Aglérasia ne marcherait pas ici. En fait, aucune tactique ne marcherait. Braga n'avait pas lésiné sur les moyens, ni sur les hommes qu'il employait. La jeune femme pénétra dans une pièce enténébrée, et regarda autour d'elle avec étonnement. Quand ses yeux se furent habitués à la luminosité incroyablement faible, elle distingua des objets de torture d'un raffinement sans commune mesure avec ce que l'on pouvait attendre chez un vulgaire brigand comme Braga. Il y avait de nombreuses lames tranchantes, aux formes trop complexes pour qu'un esprit sain pût raisonnablement imaginer ce qu'il était possible de faire avec. Et surtout, au milieu de tout ça, un système de poulie accroché à la poutre, et les cordes qui allaient avec. Des poids étaient disposés sur le sol. Nesrine regarda chaque objet tour à tour, ses yeux trahissant son effroi.

- Non !

Elle se débattit, voulut s'enfuir, mais son gardien la retenait d'une main ferme, et il n'était pas du genre à la lâcher au moment où elle était enfin en face de la dure réalité. Elle rua, essaya d'échapper à sa prise, mais il n'y avait rien à faire. L'homme, d'une voix calme, lui souffla :

- Je vous avais dit que vous n'aimeriez pas. Et maintenant tenez-vous tranquille, le temps que Braga arrive...


~~~~


Aglérasia allait bon train sur la route qui menait à Annùminas, suivant du regard son faucon qui décrivait des cercles dans le ciel. Il était évident que l'animal avait repéré quelque chose ou quelqu'un, et qu'il s'était arrêté au-dessus. La femme de l'Est se retrouva bien vite face à un endroit totalement dégagé, où se tenait une silhouette solitaire, emmitouflée dans un manteau épais. On aurait pu croire qu'il s'agissait de Nesrine, bien qu'elle fût un peu plus petite, et que le manteau parût moins large. Et aussi parce que la tueuse du Harad n'aurait probablement jamais attendu plantée au milieu d'un chemin, dans un endroit aussi découvert.

Etait-ce un piège ? Y avait-il des hommes qui attendaient dissimulés, pour tuer quiconque s'approcherait ? Impossible de le savoir, mais il n'y avait pas d'autre route pour rejoindre la capitale. Toutefois, ce ne fut pas Aglérasia qui fit le premier pas. Est-ce que la silhouette avait mis à profit le temps que la femme de l'Est prenait pour réfléchir afin de la localiser, ou est-ce qu'elle avait simplement un sixième sens qui lui avait permis de localiser sa présence ? A moins que les capacités de détection de l'individu ne fussent prodigieusement supérieures à la moyenne. Comment savoir ?

Dans tout les cas, ce fut la silhouette qui appela :

- Je sais que vous êtes là ! Vous êtes l'amie de Nesrine, c'est bien ça ? Je sais qui vous êtes. Il y a une prime sur votre tête !

La silhouette laissa tomber au sol un parchemin. De là où elle se trouvait, Aglérasia ne pouvait pas voir, mais c'était une représentation de son visage, avec une prime de 5000£, comme pour Nesrine. Si elle voulait avoir la preuve que c'était bien vrai, il lui faudrait s'approcher, et donc sortir à découvert. La silhouette reprit :

- Nesrine a été capturée ce matin, à Annùminas. Elle ne savait pas qu'elle était recherchée, et elle risque maintenant d'être torturée simplement parce qu'ils pensent que ça vous fera sortir de votre cachette. Je suis là pour vous mettre en garde... et vous apporter mon aide ! Je peux vous aider, si vous acceptez de me faire confiance ! Regardez, je n'ai pas d'armes.

La silhouette leva les mains bien en évidence. Effectivement, elle ne tenait rien en main, mais cela ne signifiait pas qu'elle n'avait absolument rien pour se défendre sur elle. Comment savoir s'il s'agissait d'un piège, ou s'il y avait un fond de vérité là-dedans ? Comment savoir si cette personne les condamnerait ou leur permettrait de se sortir enfin de cette situation horrible dans laquelle elles se trouvaient ?


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyLun 6 Jan 2014 - 12:58
Aglérasia galopa aussi vite qu’elle le pouvais afin de ne pas perdre de vu son rapace. Soudain Holly s’arrêta. La traverser de la forêt, en suivant Poiana du regard, avait été pénible mais malgré cela, Aglérasia, tomba enfin sur une sorte de clairière toute dégagée. Poiana tourna en rond avant de se poser afin de bien faire remarquer qu’elle avait trouvé quelque chose où quelqu’un dans le cas présent.

Aglérasia stoppa Holly soudainement.

Nesrine ! Que fais-tu à découvert alors que l’on est rechercher depuis quelques temps ?

Cette phrase se répéta plusieurs fois dans la tête avant qu’elle puisse examiner de plus près cette silhouette, qui se trouva devant elle sans bouger. En effet, Aglérasia décida d’essayer d’examiner plus profondément la silhouette, car jamais Nesrine ne se serait placer de tel façon à découvert.

Après un long moment d’hésitation, Aglérasia allait prendre la parole mais la silhouette la devança. La silhouette s’adressa à Aglérasia alors qu’elle ne la vit pas encore. Elle lui annonça qu’elle connaissait son identité et qu’elle était vivement rechercher.
Aglérasia n’eut pas trop de mal à la croire, mais elle aurait aimer avoir une preuve. A ce moment même la silhouette laissa tomber un parchemin mais de son emplacement, Aglérasia ne put le déchiffrer. Cependant elle hésitait toujours sur le faite qu’elle devait sortir ou pas. La silhouette dut le ressentir, car après avoir expliquer comment Nesrine se fit capturée et soutenu qu’elle était ici afin de mettre Aglérasia en garde, elle affirma ne pas être armée et leva ses mains en l’aire afin d’essayer de le prouver.

Aglérasia décida de sortir de sa cachette avec une de ses dague à la main mais en gardant l’autre prêt à dégainer. Plus elle avançait, plus elle réussit à déchiffrer peu à peu le parchemin. Le dessin qui la représentait, était pas très ressemblant, mais au vu des prénoms rechercher ce ne fut nul doute que c’était bien Nesrine et elle qui furent rechercher.

Comment puis-je savoir que ce n’est pas une entourloupe afin de me piéger ?

Aglérasia posa cette question en sachant qu’il n’y avait pas énormément de façon de le prouver à moins de se présenter dans une ville et de découvrir d’autre parchemin.

Si vous voulez m’aider, je dois d’abord connaître votre identité et savoir pour quelle raison vous voulez m’aider.

Aglérasia profita de lui adresser cette phrase afin de l’examiner de haut en bas à la recherche d’une arme dissimulée. Ensuite en attendant sa réponse, elle regarda tout autour d’elle pour voir si la silhouette était bien seule. Une fois qu’Aglérasia eut fini de tout examiner autour d’elle, elle se détendit peu à peu.



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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMar 7 Jan 2014 - 18:37
Le froid avait tendance à engourdir les sens, à ralentir l'esprit, et à paralyser le corps lorsqu'il réussissait à s'insinuer par-delà les vêtements de fourrure que portaient les rares voyageurs à oser traverser ces terres glacées. Pourtant, Aglérasia ne paraissait pas affectée par cela. C'était du moins le point de vue de celle qui l'observait depuis la route, les mains toujours bien en évidence, afin de ne pas effrayer la femme de l'Est. Car bien qu'encapuchonnée, on pouvait deviner au timbre de sa voix qu'elle était du beau sexe. Sa frêle silhouette et sa taille modeste ne faisaient que corroborer cette première observation. Toutefois, il semblait que l'espionne ne se laissait pas amadouer par l'apparence peu dangereuse de son interlocutrice. Elle avait décidé de sortir de là où elle se tapissait, certes, mais non sans observer aux alentours à la recherche du moindre signe de danger. Elle craignait, et cela se voyait, de tomber dans une embuscade. Car après tout, que pouvait bien lui vouloir une jeune femme, isolée en plein milieu des terres vierges de l'Arnor balayé par les vents glacés, sinon du mal ? Tout le monde leur avait voulu du mal depuis qu'elle avait fait la rencontre de Nesrine. Aglérasia avait donc, prudemment, pris soin de dégainer une de ses dagues. Elle avançait en prenant soin de rester attentive à tout mouvement suspect, et l'inconnue mettait un point d'honneur à ne rien dire et à ne faire aucun geste qui pût être interprété comme un signal. Elle demeurait immobile, au milieu de la route, frissonnant par moment lorsqu'un souffle plus glacial que les autres l'effleurait. Mais c'était tout ce qu'elle était résolue à laisser passer, afin de rassurer l'espionne qui continuait à avancer.

Aglérasia avait les yeux à la fois sur la menace potentielle que pouvait représenter son interlocutrice, et sur le parchemin qu'elle avait laissé tomber. Afin de mieux le voir, il lui fallut se rapprocher très près, une distance à laquelle il était facile pour l'inconnue de lui sauter dessus. Si elle était assez douée, elle pourrait bloquer ou éviter le coup de dague qui ne manquerait pas de venir, et s'arranger pour asséner une frappe décisive. Peut-être un coup de poing, bien qu'elle parût avoir le bras trop faible pour réellement être dangereuse sans une arme. Mais peut-être qu'elle cachait quelque chose dans sa manche ou dans son dos : une petite lame dont elle saurait se servir au corps à corps ? Le genre de choses dont raffolent les assassins, qui habituellement s'habillent de sorte à cacher leur visage... précisément comme cette femme inconnue.

Aglérasia termina de regarder le parchemin, qui représentait sommairement ses traits et ceux - masqués par un voile - de Nesrine. Toutefois, leurs deux noms étaient bien lisibles, ainsi que la prime liée. Braga avait mis sur leur tête un contrat juteux, qui expliquait pourquoi les tueurs s'étaient bousculés pour les ramener les pieds devant à Annùminas. Pour les Arnoriens, les femmes ne représentent pas grand-chose. Traquer deux femmes pour une telle somme, cela semblait une tâche presque trop facile. Voilà pourquoi la plupart de leurs poursuivants ne s'étaient pas montrés très méfiants, et qu'ils avaient été éliminés. Mais maintenant qu'elle cherchait à rejoindre la capitale, Aglérasia devait compter avec le fait que la nouvelle de la mort de plusieurs chasseurs de prime allait pousser les autres à prendre des mesures. Des mesures drastiques pour réussir une bonne fois pour toutes à remplir leur mission.

Le parchemin, au final, ne lui apprenait rien de très important, sinon leur prix sur le marché du crime. C'était simplement la preuve qu'il était fou de vouloir retourner à Annùminas, et pourtant c'était là qu'elle devait aller si elle voulait délivrer Nesrine d'une mort certaine. Se posait alors la question de cette aide étrange, proposée par un personnage tout aussi étrange. Comme le souleva très justement Aglérasia, comment pouvait-elle prouver qu'elle ne voulait pas elle-même récupérer la prime. Il aurait été commode de s'associer avec sa cible, pour ensuite la poignarder dans le dos. Une méthode fort peu orthodoxe, mais très efficace. Après tout, l'objectif était de récolter l'argent, pas de se laisser au luxe de l'honneur, du courage, et du respect. Si les mercenaires étaient réputés pour ces qualités, ils seraient probablement beaucoup moins efficaces qu'actuellement, et ils auraient certainement moins de travail. Personne ne recrutait un mercenaire avec l'espoir qu'il aurait des états d'âme. On cherchait des gens efficaces, qui allaient jusqu'au bout de ce qu'on leur demandait, sans jamais poser de questions. En l'occurrence, tuer.

La jeune femme, qui avait toujours les mains levées, répondit à la question sur un ton hésitant :

- Je peux pas le prouver, malheureusement. Je sais ce que vous pensez. Vous pensez que je suis là pour vous tendre un piège. A votre place, je réagirais pareil. Mais en attendant, vous m'avez à votre merci, et c'est vous qui contrôlez la situation, pas vrai ?

C'était effectivement le cas, mais l'inconnue doutait que cela aidât à convaincre Aglérasia. Au contraire, il était fort possible qu'elle craignît quelque chose, et qu'elle battît en retraite. En général, quelqu'un qui exposait son plan ouvertement était soit parfaitement dingue, soit parfaitement sincère - selon les gens, cela pouvait se recouper -, soit parfaitement préparé à tendre un piège superbe. Un peu comme le serpent qui feindrait la mort, et qui dirait à sa proie d'approcher sans crainte, car elle domine la situation. Mais comment trancher ? Comment déterminer ce qui était vrai, ce qui était faux ? Etait-il encore possible de faire confiance à quelqu'un sur la foi de simples allégations ? Si "je veux vous aider" avait suffit à convaincre une personne de vous apporter son soutien, alors les menteurs seraient des Rois, et les Rois des dieux !

Aglérasia ne dut pas trouver de bon moyen de vérifier les intentions de la jeune femme, car elle finit par changer d'approche, et elle demanda à son interlocutrice de se présenter. Peut-être, effectivement, qu'en commençant par là les choses seraient plus simples. Après tout, si elle n'était pas là pour autre chose que pour apporter une assistance bienvenue, alors elle pouvait très bien se découvrir. Mais il sembla qu'elle hésitait. Comme si cette demande apparemment anodine soulevait en elle une foule de sentiments contradictoires.

- Euh... Je...

Une hésitation palpable, une difficulté à formuler sa pensée... La jeune femme semblait avoir envie de marcher en long en large, et de se gratter la tête, mais immobile et les mains en l'air, elle n'en était que plus frustrée. Elle semblait buter sur quelque chose qui, pourtant, était très simple. Elle n'avait qu'à rabattre son capuchon, se présenter, et expliquer pourquoi elle voulait apporter son soutien à Aglérasia. Au bout d'une bonne minute, qui parut durer une éternité au milieu de cet univers figé et royalement silencieux, elle finit par se décider à bouger. Elle abaissa très lentement ses mains, comme pour ne pas faire paniquer la femme de l'Est, comme pour se garder d'attiser une quelconque colère. Saisissant les rebords de sa capuche entre ses pouces et ses index, elle révéla doucement son visage fin, et encadré de cheveux lisses et d'un noir profond. Le plus saisissant étaient ses deux yeux d'un bleu profond, qui contrastaient avec son type méridional.

La famille, orage à mépris - Page 2 Alyss10

En vérité, en la regardant, on avait un excellent exemple de ce que serait le visage de Nersine si elle ne portait pas en permanence son voile. Nesrine en un peu plus jeune, et avec des traits moins durs, moins imprégnés de rage et de colère. Avant qu'Aglérasia posât la question fatidique, cette jeune femme y répondit, la voix tremblante et le regard quelque peu désespéré :

- J-je m'appelle Aliya Isra Os'Arin, et je veux vous aider parce que Nesrine est... ma sœur.

Nesrine avait cherché sa sœur pendant longtemps, et la voilà qui apparaissait comme par enchantement devant Aglérasia, au moment providentiel. Cela pouvait passer pour une coïncidence, mais en réalité non. Les informations reçues par la danseuse étaient exactes, et Aliya se trouvait bel et bien à Annùminas. Mais elle n'y occupait pas le poste qu'on pouvait attendre de quelqu'un disposant de ses qualités. Elle était la servante d'une noble locale, et il était évident qu'elle ne fréquentait pas les établissements sordides dans lesquels son aînée l'avait recherchée. En outre, elle se faisait appeler Alyss, par contraction de ses deux prénoms, ce qui aurait encore compliqué la tâche de Nesrine si celle-ci avait su globalement où la chercher. Mais Aliya connaissait bien Annùminas, y habitant depuis quelques temps déjà, et elle avait rapidement appris que quelqu'un la recherchait, sans savoir de qui il s'agissait. Elle avait fait preuve d'une grande prudence, et cherché à se renseigner sans attirer l'attention. Jusqu'au jour où elle avait vu l'affiche portant le nom de sa sœur, accompagnée. Le rapprochement n'avait pas été difficile à faire, et elle avait compris que c'était Nesrine qui la recherchait.

Cela lui avait fait un choc terrible, immense, et elle avait été perdue, ne sachant que faire. Lorsqu'elle avait appris, le matin même, que Nesrine avait été capturée par des chasseurs de prime alors qu'elle essayait de rentrer en ville, elle n'avait vu qu'une solution pour la sauver : contacter la seule autre personne à des lieues à la ronde qui n'avait pas intérêt à la voir morte : sa complice. Aliya ignorait ce que les deux femmes avaient fait pour mériter une telle poursuite, mais elle savait que sa sœur était en danger, et c'était une raison plus que suffisante pour faire des compromis avec la morale. Même si elles avaient tué des gens, elle s'en fichait complètement. Elle venait de retrouver sa sœur, ce n'était pas pour qu'on la lui enlevât immédiatement après.

Il y eut un moment de silence surpris entre les deux femmes, qu'Aliya dissipa la première :

- Je... Est-ce que Nesrine vous a parlé de moi ? Est-ce qu'elle vous a dit quelque chose à mon sujet ?

Le regard d'Aliya était suppliant, et il était évident que cette question était cruciale pour elle. Il appartenait désormais à Aglérasia de lui révéler ou non que Nesrine entendait la tuer dès qu'elle la trouverait. Quelle que fût la décision de la femme de l'Est, ses conséquences seraient énormes sur la vie des deux jeunes femmes... Bien qu'elle ne sût rien de ce qui pouvait les opposer...


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La famille, orage à mépris - Page 2 Fille_11

Nesrine ne s'était pas tenue tranquille, comme le lui avait conseillé l'homme qui la tenait prisonnière. Elle s'était débattue comme une diablesse, avait rué, donné des coups de pied jusqu'à en perdre haleine. Mais le mercenaire la tenait fermement, et elle ne pouvait pas se libérer. Ses mains étaient solidement attachées dans son dos, et il avait refermé ses deux bras immense autour de son ventre, avant de la soulever de terre. Ses jambes avaient battu dans le vide, privées de force, et aucun des coups de crâne rageurs qu'elle avait tenté de lui donner n'avait atteint son but. Elle s'était épuisée en vain, avant de s'arrêter finalement, à bout de souffle. Alors, elle l'avait supplié. Ce n'était pas dans ses habitudes, mais ce qu'on se proposait de lui faire était bien trop horrible pour qu'elle acceptât de se laisser faire. Elle voyait dans ce mercenaire poli et bien élevé une porte de sortie. Peut-être, se disait-elle, qu'il ne supporterait pas l'idée de la voir souffrir le martyr... peut-être qu'il serait attentif à ses suppliques... Au fond d'elle-même, elle savait que s'il l'avait emmenée jusqu'ici, il irait jusqu'au bout. Mais elle ne pouvait pas s'empêcher d'essayer.

Elle avait d'abord imploré de sa voix la plus misérable, avant de tempêter devant son absence de réaction. Elle l'avait insulté au-delà du possible, avait maudit mille fois sa lignée et tous ceux qui le connaissaient, et avait juré qu'elle le tuerait - il avait dû bien en rire. Puis, elle avait essayé de l'enjôler, de le séduire, en lui murmurant de douces paroles, en lui promettant qu'elle s'offrirait à lui s'il la libérait. Elle ne comptait pas le faire, bien entendu, et il devait en être parfaitement conscient car il ne répondit même pas. Elle s'emporta à nouveau, et hurla de rage dans l'espoir que quelqu'un l'entendît et vint la sauver. Mais personne ne se présenta, et nulle aide opportune ne vint la sortir de ce mauvais pas dans lequel elle était. Alors, elle se remit à ruer, à frapper, hurlant derechef, sans jamais percevoir la moindre faiblesse dans la prise qui était refermée sur elle.

- Mais qu'est-ce que c'est que ce vacarme ? Fit une voix derrière Nesrine, que cette dernière aurait préféré ne pas entendre. Vas-tu donc te taire, petite sotte ?

- Monsieur Braga, je crois que c'est la femme que vous recherchiez...

Braga, car c'était bien lui qui venait de prendre la parole, eut un sourire absolument ravi. Celui d'un enfant de cinq ans qui vient de trouver un jouet sur lequel il va pouvoir se défouler, déchaîner toute la colère qu'il a en lui. Un jouet qu'il risque d'ailleurs fort de briser entre ses doigts maladroits. Il ressemblait vraiment à un horrible gosse, dans un corps d'adulte musculeux, et avec l'esprit sadique d'un taré de première. Il était suivi par deux hommes à lui, qui avaient autant de charisme que des bougies... la lumière en moins. Mais pour Braga, c'était comme s'il n'y avait que lui et Nesrine dans la pièce, et il ignora superbement le mercenaire, écartant sa réflexion d'un geste de la main. Pendant ce temps, la jeune femme avait fait silence, et attendait désormais, guère rassurée, de savoir quelle serait la suite des événements :

- Tu ne veux pas enlever ce masque, qu'on puisse voir ton joli minois ?

Il tendit la main dans sa direction, mais elle tenta de l'atteindre avec un coup de pied qui manqua sa cible d'un cheveu. D'abord surpris, Braga éclata de rire en regardant ses sbires qui l'imitèrent bêtement. Il trouvait de toute évidence sa résistance amusante, et il se délectait de la voir ainsi à sa merci. Elle voyait dans son regard pervers qu'il prendrait plaisir à la torturer personnellement, et que chacun des cris qu'elle lâcherait serait une jouissance à ses oreilles. Elle se résolut à ne rien laisser échapper, qu'au moins il ne pût tirer aucune satisfaction de son acharnement sur elle. Elle espérait simplement mourir de douleur le plus rapidement possible.

- Bien, bien... Reprit-il. Tu veux garder cette chose, je l'accepte. Mais je n'arrêterai de te torturer que si tu me supplies de l'ôter... On verra quelle souffrance te fera finalement changer d'avis...

Elle frémit, et serra les dents derrière son voile. Une telle proposition, cela ne pouvait signifier que la mort. Elle était prête à mourir plutôt que d'accepter de faire ce qu'il demandait, surtout pas une telle proposition. D'un geste sec, Braga désigna ses deux hommes, et les cordes qui pendaient du plafond. Nesrine cria, et se débattit entre leurs mains alors qu'ils la récupéraient au mercenaire. Celui-ci s'écarta quelque peu, mais comme il n'avait pas reçu son paiement, il n'osait pas partir de peur de ne jamais pouvoir le réclamer par la suite. Toutefois, le chef de bande paraissait obnubilé par sa proie, et le déranger dans cet instant si particulier pour lui aurait été suicidaire. Il n'était pas connu pour sa patience, ni pour sa clémence d'ailleurs. Les bras croisés, un sourire hideux sur les lèvres, il regarda ses hommes accrocher les mains entravées de Nesrine à la fameuse corde. Tandis que l'un d'entre eux retenait la jeune femme et l'empêchait de s'enfuir, l'autre tirait sur l'extrémité du toron. Comme celui-ci passait par une poulie fixée au plafond, les bras de la jeune femme furent immédiatement tendus en l'air selon un angle particulièrement anormal. Elle fut contrainte de se hisser sur la pointe des pieds, le buste penché en avant. Elle sentait déjà une gêne affreuse, innommable, mais ce fut cent fois pire à la traction suivante.

Ses pieds décolèrent du sol, et tout le poids de son corps fut transféré à ses épaules, et qui ne pouvaient en supporter autant. Elle hurla de douleur à en percer les tympans, son corps agité de tremblements incontrôlables. Des larmes apparurent sur ses joues, et coulèrent abondamment sur son visage. Elle s'était juré de ne rien laisser filtrer, mais cette sensation était au-delà de toute commune mesure. Elle avait l'impression d'être déchirée en deux à une lenteur affligeante par les mains d'un géant indélicat. Elle essaya de se débattre, mais chacun de ses mouvements ne faisait que renforcer sa souffrance, accentuant l'ignominieuse douleur qui la tenaillait. Elle avait l'impression que la foudre s'était abattue dans son crâne, tant elle était à la fois écrasée par la peine, et incapable de l'exprimer. Sa poitrine comprimée ne pouvait désormais plus laisser passer un seul son, ayant déjà du mal à laisser passer le mince filet d'air qui la maintenait en vie et consciente - hélas !

Braga éclata de rire, et s'approcha d'elle. Désormais, leurs visages se faisaient face, et il attrapa son menton pour la forcer à le regarder. Elle tremblait de douleur, mais dans son regard on lisait la rage, la haine. Elle aurait tué cet homme à coups de dents si on lui en avait donné l'occasion, tant elle le détestait. Il vit tout cela dans ses yeux embués de larmes, et cela lui tira un sourire satisfait qu'il laissa envahir son visage malsain. Il lui adressa un clin d'œil malicieux, puis ordonna à ses hommes de la monter encore. Celui qui la tenait tira une nouvelle fois avec un "han" de bûcheron. Elle hurla à s'en briser la voix, et implora que le supplice s'arrêtât. Sa voix était celle d'une petite créature sur le point d'être totalement détruite, et qui gémissait pour un peu de clémence, pour une grâce inattendue. Mais Braga ne semblait pas avoir pris suffisamment de plaisir à la voir ainsi. Il poussa sur une de ses jambes qui pendait dans le vide, la faisant tourner sur elle-même. Cette simple rotation lui tira de nouveau un cri qui s'acheva dans un grognement qu'elle voulut étouffer. Sa respiration s'était emballée, et bien qu'elle tentât de demeurer calme, le mal qu'elle endurait était plus fort que tout ce qu'elle pouvait invoquer pour penser à autre chose, pour éloigner son esprit de son corps. C'était comme être forcé à rester éveillé quand on ne demande qu'à s'endormir.

Braga, savourant sa victoire, s'empara d'un couteau qui était posé là, une des nombreuses lames de torture qu'il caressait du regard avec amour. Il examina la pièce longuement, sans dire un mot, tournant autour de la jeune femme. Elle était perdue, terrassée par la douleur, et elle n'imaginait rien de pire que ce qu'il était en train de lui infliger. Mais c'était sous-estimer l'inventivité de son bourreau. Il tendit le bras, et posa le fil de son poignard sur le ventre nu de la jeune femme. A chaque respiration, elle sentait le froid de l'acier contre sa peau, et la pression qui s'intensifiait à mesure que le sadique qui la détenait appuyait. Bientôt, le fer perça la chair, et un mince filet de sang se mit à couler. La plaie n'était guère profonde, mais la douleur bien présente. Par réflexe, Nesrine voulut se dégager, ce qui eut pour effet de lui laisser une estafilade bénigne sur la peau, et de raviver cruellement la douleur dans ses épaules. L'onde de choc se propagea à la vitesse de l'éclair dans son corps, et elle se raidit, essayant de contrôler ses tremblements nerveux. Braga, devant ses pathétiques tentatives pour endiguer la douleur, s'autorisa un sourire suffisant comme il savait si bien les faire. Il lécha le sang qui avait goutté sur la lame, et lança d'une voix joyeuse :

- Essaie de ne pas trop bouger, la prochaine fois... J'ai peur qu'à ce rythme, tu finisses par te vider entièrement sur le sol... D'ailleurs, j'espère pour toi que ton amie te rejoindra bientôt... si elle ne t'a pas déjà oublié.

Il éclata de rire, et leva à nouveau sa lame, lentement, lentement, dans l'espoir de percer à nouveau la chair de la jeune femme. Et derrière lui, pendant ce temps, un mercenaire continuait d'attendre son paiement. Son visage crispé était révélateur de ce qu'il pensait de la situation. Ses poings se fermèrent, et il dut faire un effort pour se maîtriser. Combien de temps allait durer ce petit jeu ?


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMar 7 Jan 2014 - 23:59
Aglérasia qui commença à se détendre un peu, fit à nouveau le chemin inverse en voyant que son interlocutrice avait du mal à répondre. Sa main se crispa et enserra à nouveau sa dague. A ce moment elle crut qu’elle avait commise l’erreur à ne pas faire, or ce ne fut pas le cas. Son interlocutrice ne trouvant pas les mots pour s’exprimer, décrétant que les gestes valaient mieux que la paroles et décida de retirer sa capuche afin de dévoiler son visage. Elle agissait tout en douceur afin de ne pas effrayer Aglérasia.

C’est alors qu’Aglérasia découvrit son visage. L’étonnement ne put être cacher. Aglérasia fit machinalement un pas en arrière et posa sa main, paume vers son interlocutrice, afin de cacher la bas du visage. Elle crut pendant un moment rêver.

Nesrine, ton voile !

Voila les seuls mots qui lui vint en tête. Heureusement Aglérasia put retenir sa voix et ne l’avait uniquement pensé. Cependant cela dut se voir car la jeune femme se présenta d’elle-même comme étant la sœur de Nesrine.

En quelques instants, des milliers de question se firent la course dans la tête d’Aglérasia. Alors qu’elle sentit son arme se dérober sous l’effet de choque que lui fit la rencontre avec la sœur de celle qui avait partager tant de temps à ses cotés, Aglérasia se ressaisit et empoigna à nouveau son arme afin de ne pas montrer son manque de concentration sur sa défense. Aliya avait beau être la sœur de Nesrine, elle restait néanmoins une parfaite inconnu pour Aglérasia.

Alors qu’Aglérasia essaya de trouver une lueur qui lui annoncerait une traitrise ou, de préférence, une honnêteté dans les yeux de la jeune femme, celle-ci lui posa la question tant redouté.

Non, pas du tout. Euh oui un peu sans entrer dans les détails. Tu devrais arrêter de la rechercher, elle ne e veux pas forcément du bien.

Tant de réponse possible. Laquelle devrait-elle choisir à présent.

Afin de ne pas faire de mal et risquer une attaque du à la colère, Aglérasia décida de rester plus ou moins vaste et ainsi ne pas tout dévoila à Aliya.

Oui. Un moment de silence se fit entendre. Ta soeur,  m’a un peu parler de toi, mais tu dois surement la connaître, elle est très discrète sur sa vie privée.

Aglérasia décida machinalement de tutoyer la sœur de son amie. Un tutoiement qui signifiait que même si elle lui parlait, si elle était la sœur de son amie, la méfiance était de rigueur et que la peur ne l’était pas.

Je ferais bien un brin de causette avec toi, mais je crains fort que ce ne soit le moment. Es-tu prête à m’aider dans la recherche de ta sœur ? Si oui, connais-tu assez Annùminas pour savoir où peux être détenue ta sœur ? Que connais-tu sur notre histoire ? Je ne pense pas que ta sœur risque la mort tant qu’il ne me tienne pas. Nous devons faire quelque chose pour ta sœur.

Aglérasia ne s’en rendit pas contre mais jamais au court de la discussion avec la jeune femme, elle ne prononça le prénom de Nesrine. Elle se le refusait. La prochaine fois qu’elle prononcerai ce prénom, ce sera en sa compagnie.

Aglérasia ne voulu pas effrayer Aliya, mais elle sentait que Nesrine n’était pas au mieux de sa forme, Une aide de cette ampleur, ne pouvait évidemment pas être négligeable. Restait juste à voire au fil du temps si cette aide serais bénéfique pour elles ou leurs ennemies.

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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 9 Jan 2014 - 22:00
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Aliya s'attendait à beaucoup de réactions de la part de la femme qui lui faisait face, mais pas vraiment à celle-là. Au moment où elle avait enlevé son capuchon, et révélé son visage, Aglérasia avait tendu la main comme pour ne pas le voir, comme si elle devait se préserver de tout contact visuel avec elle. La jeune haradrim, surprise par ce geste, haussa des sourcils interrogateurs. Elle se demandait si le problème venait d'elle, de son interlocutrice, ou de ce que Nesrine avait pu lui raconter à son sujet. Plus jeunes, elles adoraient se taquiner, se faire des blagues, et peut-être que les années de séparation n'avaient pas changé leur relation. Du fond du cœur, Aliya espérait que ce fût le cas. Elle revint à la situation actuelle, et s'excusa du geste vis-à-vis de la femme de l'Est :

- Pardon... Si vous voulez, je peux remettre mon capuchon...

Mais le problème semblait tout autre, et elle interrompit son geste en plein milieu. L'amie de Nesrine venait de se ressaisir de manière stupéfiante. L'instant d'avant, elle était totalement abasourdie, sur le point de perdre tous ses moyens, et désormais elle avait retrouvé une contenance, et la lueur de méfiance qui avait disparu de son regard brillait avec une force renouvelée. Aliya, qui avait commencé à baisser les mains - ayant les bras qui fatiguaient, et croyant qu'elle s'était suffisamment justifiée - les remonta prestement, afin de ne pas faire un geste déplacé. Elle avait besoin d'Aglérasia au même titre que celle-ci avait besoin de son aide. Si elles voulaient réussir à sauver Nesrine, elles allaient devoir travailler côte à côte, sans quoi l'une se ferait prendre par les chasseurs de prime, et l'autre serait tuée par les sbires de Braga.

Alors qu'elle avait des choses bien plus importantes à régler, Aliya n'avait pas pu résister à la tentation de poser la question qui lui brûlait les lèvres, depuis qu'elle avait appris que Nesrine était en vie. Elle s'était demandée comment elle avait survécu, et comment elle avait réussi à la retrouver. Ce n'était pas un mince exploit, car la cadette avait fait de gros efforts pour couper avec son passé, et s'installer à Annùminas avait été la meilleure solution pour elle : elle était aussi loin que possible des fantômes de sa jeunesse, et elle avait pu y reconstruire une nouvelle vie qui lui plaisait, auprès de gens qu'elle aimait. Pour réussir à trouver sa trace, Nesrine avait dû déployer des trésors d'inventivité, et faire preuve d'une détermination sans failles. La question était de savoir dans quel but ? Voulait-elle renouer avec sa sœur, ou avait-elle des reproches à lui adresser. Après tout, elles ne s'étaient pas séparées dans des circonstances tout à fait normales...

La réponse d'Aglérasia fut... décevante. Après avoir hésité un moment, elle lâcha un "oui" d'une froideur extrême qui envoya un frisson courir dans l'échine de la haradrim. Derrière ce oui, il y avait tant d'interprétations possibles, tant de choses qui pouvaient être comprises et qui la terrifiaient, qu'elle n'osait même pas y penser. Un silence gênant s'installa, rompu par l'espionne qui voulut se montrer polie, et compléter sa première réponse. Ses paroles, particulièrement vagues, laissèrent un goût d'inachevé à Aliya. Discrète quant à sa vie privée ? Nesrine l'était certainement. Mais pour quelle raison ? Quelle émotion dominait chez elle ? Comment allaient se passer leurs retrouvailles, si elles devaient jamais avoir lieu ? La femme du Sud aurait voulu avoir réponse à tout ça, et si la situation n'avait pas été aussi pressante, elle aurait probablement demandé tout ce qui lui passait par la tête. Mais en l'occurrence, elle décida qu'il y avait plus urgent, et qu'il valait mieux ne pas s'éterniser ici :

- Je vois... Répondit-elle laconiquement.

Aglérasia devait être sur la même logique, et elle piaffait d'impatience de retourner à la capitale. Toutefois, avec un bras blessé - Aliya le voyait très nettement désormais -, elle partait avec un sévère handicap. Mais de toute évidence, ce n'était pas cela qui risquait de l'arrêter, et elle interrogea la haradrim quant à ses connaissances sur la cité. Elle était probablement en train de préparer un plan d'action, et elle avait besoin d'informations pour le peaufiner, pour le compléter, et surtout pour limiter les risques qu'elles devraient prendre. Ses interrogations étaient vagues, et appelaient des réponses complexes qui prendraient du temps à être expliquées. Et du temps, elles n'en avaient plus guère.

- Je vous raconterai ça en chemin, répondit Aliya avec empressement.

Elle s'éloigna de quelques pas, et alla chercher son cheval, caché derrière un arbre. Elle y grimpa souplement - avec la même technique étrange que sa sœur, ce qui devait suffire à prouver que ce qu'elle disait était vrai -, et tendit un bras à Aglérasia pour la hisser derrière elle. Une fois installées, elles rejoignirent la propre monture de l'espionne, et elles mirent le cap vers Annùminas, où elles devraient affronter maints dangers. Elles placèrent leurs chevaux côte à côte, de sorte à pouvoir discuter tranquillement, mais elles jetaient toujours des regards inquiets autour d'elles, comme si elles craignaient de voir surgir des chasseurs de prime. Dans l'attitude d'Aliya, on retrouvait beaucoup de Nesrine, et il était évident qu'elles avaient été élevées ensemble, éduquées de la même façon. La plus jeune des deux prit la parole, en réponse aux questions qui lui avaient été formulées un peu plus tôt :

- Pour tout dire, je ne sais pas grand-chose de ce qui vous amène à Annùminas toutes les deux, mais je suppose que je ne suis pas étrangère à tout ça...

Elle marqua une pause lourde de sens, puis continua :

- J'ai cru comprendre, en laissant traîner l'oreille, que vous aviez causé quelques soucis à Braga. C'est un bandit assez bien entouré, et je ne comprends pas quelle folie a pu pousser Nesrine à le défier... Mais ça a toujours été son caractère, et ça ne devrait pas m'étonner plus que ça...

A mesure qu'elle parlait, on avait l'impression qu'elle replongeait dans des souvenirs d'enfance. Des choses enfouies très loin dans sa mémoire, et qu'elle n'avait pas eu le temps de se remémorer depuis longtemps, mais qu'elle chérissait toujours. Elle parlait de sa sœur avec émotion, et, surtout, avec une certaine admiration qui transparaissait dans ses paroles. Elle était la plus jeune des deux, et il était probable que Nesrine avait dû lui servir de modèle alors qu'elles étaient enfant. Un modèle qu'elle idéalisait aujourd'hui. Elle reprit :

- Les autorités de la ville ne font rien contre Braga, car il s'arrange pour que ses petites affaires soient toujours menées par des tiers. Vous avez dû remarquer qu'il aime employer des mercenaires. C'est son style. Du coup, il n'est pas très secret, et je pense savoir où il se cache. Si on excepte l'auberge qui lui sert de repaire, il n'y a que deux autres endroits où il aime se rendre : sa garçonnière, et la maison d'un de ses amis. C'est dans cette dernière qu'il a dû aller, selon moi.

Elle montra à Aglérasia un petit sentier qui s'éloignait de la route principale, et qui ne les amènerait pas directement à Annùminas, où les attendaient probablement un bon nombre de chasseurs de prime. Aliya connaissait quelques gardes qui lui devaient un service, et ils avaient accepté de lui ouvrir une poterne. Ces militaires avaient envie de voir Braga tomber, et elle n'avait pas eu de mal à les convaincre de l'aider su ce coup. Les deux femmes s'engagèrent sur cette piste sinueuse et guère déblayée. Leur progression était ralentie, et elles contournaient la forteresse, mais cela leur permettrait d'arriver discrètement. Aliya reprit immédiatement :

- J'ai un peu surveillé cette maison, et il se trouve que des hommes sont venus y monter la garde récemment. Et hier, j'ai vu Braga lui-même s'y rendre, et ressortir une demi-heure plus tard, l'air satisfait. Je pense qu'ils vont la retenir là-bas, et la torturer jusqu'à ce qu'elle meure, ou jusqu'à ce que nous arrivions... Car vous ne connaissez pas Braga : ce n'est pas quelqu'un de très patient, et quand il en aura assez de la faire souffrir, il la tuera purement et simplement. Même s'il ne peut vous avoir toutes les deux, il se satisfera de ça.

Cela changeait la donne, et expliquait pourquoi elles devaient agir rapidement. Car bientôt, Nesrine perdrait sa valeur aux yeux du bandit, et lorsque ce moment arriverait, elle perdrait la vie, c'était certain. Il fallait espérer - même si c'était triste à dire -, qu'elle fût capable d'endurer la douleur suffisamment longtemps pour permettre à ses deux alliées providentielles de trouver un plan d'attaque. A ce sujet, Aliya avait quelques informations supplémentaires :

- J'ai un peu examiné la maison. Elle est sur deux niveaux. Au rez-de-chaussée, je pense qu'il y a des gardes en faction. Des hommes de main de Braga qui seront sûrement coriaces. Quant à leur nombre, je n'en ai aucune idée. A l'étage, à mon avis, ils retiennent Nesrine. C'est plus difficile à attaquer, et ça leur permet de voir venir le danger. Attaquer frontalement ne me paraît pas une bonne idée, et essayer de les avoir un par un me semble impossible. Ils nous attendent, et ce ne sont pas des bleus.

Elle soupira, et ses épaules s'affaissèrent. La tâche était ardue en effet, mais il ne fallait pas se laisser gagner par le désespoir. Elle espérait qu'Aglérasia trouverait quelque chose à lui proposer, car bien que ses compétences fussent très utiles dans bon nombre de situations, elle n'était pas certaine qu'une bataille rangée fût de son ressort, hélas. Et sa coéquipière de fortune qui était blessée au bras ne pourrait sans doute pas faire beaucoup mieux dans une mêlée. Non, il allait falloir ruser si elles voulaient se sortir de ce mauvais pas : trouver ce que leurs adversaires n'avaient pas prévu, et exploiter la faille dans leur défense. La question cruciale était celle du temps. Plus il passait, plus elles risquaient de perdre Nesrine. Une contrainte qui ne pouvait que les motiver et les pousser à se montrer inventives. Attention, toutefois, aux excès d'imprudence qui pouvaient leur coûter la vie.

Les deux femmes arrivèrent bientôt en vue de la poterne qu'ils visaient. Aliya fit signe à Aglérasia que tout irait bien. Elle ne souhaitait pas la piéger, mais elle ne pouvait pas le lui prouver véritablement. Il lui faudrait passer la porte pour s'assurer que personne ne l'attendait derrière, prête à la capturer. Les gardes qui se trouvaient là, et qui venaient de leur ouvrir cet accès caché adressèrent un signe de tête à la jeune haradrim, et les pressèrent de se dépêcher. Elles franchirent le passage qui se referma derrière elle, et se retrouvèrent à l'intérieur d'Annùminas, enfin. Autour d'elles, aucun signe de mercenaires, ni de chasseurs de prime, ni de personne d'autre d'ailleurs. Elles étaient rentrées par un passage peu fréquenté, et à part les quelques gardes qui étaient des amis d'Aliya, personne ne savait qu'elles étaient en ville. Voilà qui leur conférait un avantage certain. La plus jeune des deux prit la tête, et les mena vers un bâtiment abandonné comme on en trouvait dans toutes les villes. C'étaient des lieux de rencontre pour bandits, ou des refuges pour miséreux. Mais avec le froid qui s'était abattu sur la région, personne ne trouvait la force de s'y rendre et d'y rester plus de quelques minutes. Si elles supportaient le froid, cela leur fournirait un lieu idéal pour préparer un plan. Elles étaient sûres de ne pas être dérangées.

- Voilà, dit Aliya d'une voix un peu tendue. Nous y sommes. Il est encore tôt, mais la nuit ne va pas tarder à tomber. Si vous avez un plan, peut-être pouvons-nous agir dès ce soir. Je n'ose pas imaginer dans quel état nous retrouverons Nesrine si nous attendons une journée de plus...

Et elle avait raison. Qui pouvait dire qu'elle serait encore en vie dans vingt-quatre heures ? Pour l'instant, elles avaient environ trois heures devant elles pour réfléchir. Après cela, la nuit s'abattrait sur la ville, et elles auraient alors tout le temps nécessaire pour intervenir.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptySam 11 Jan 2014 - 12:21
Pendant qu’Aliya partit chercher sa monture, Aglérasia en profita pour desserrer l’emprise qu’elle avait sur sa dague et la ranger. Elle avait bien remarqué qu’il ne servait à rien d’essayer de cacher la douleur qu’elle supportait depuis quelques jours maintenant. A peine eut-elle rangée sa dague qu’elle prit son bras pour soutenir son bras qui était devenu plus un membre emplie de douleur qu’un bras pouvant lui servir d’arme contre ces brutes qui se trouverai bientôt face à elle. Lors ce qu’Aliya monta à cheval, Aglérasia vit une sorte de flashback et vit Nesrine monter à cheval. Ce fut qu’au moment où Aliya lui tendit son bras afin de l’amener à sa propre monture, que la vision de Nesrine disparu afin de laisser place à Aliya. Holly, monté par Aglérasia, marche tranquillement au coté de la monture d’Aliya afin que les deux jeunes femmes se retrouvent cote à cote. Les deux jeunes femmes ne purent s’empêcher de se retourner maintes fois afin de s’assurer qu’elles n’étaient pas suivies.

A plusieurs reprise, ce ne fut pas Aliya qu’Aglérasia vit à ses coté mais bel et bien Nesrine. Les deux jeunes femmes avaient une attitude très similaire et pouvais très facilement être confondu de loin. Ces nombreux trompe-œil, firent comprendre à Aglérasia qu’elle s’était attaché plus rapidement qu’elle ne le crut à sont amie venu du Désert. Aliya décida soudainement de cassé ce moment de silence qui devenaient, semblait-il, un peu pesant pour la jeune femme. En effet, Aglérasia avait l’habitude de chevaucher en silence, Nesrine et elle,  pouvaient autant passer de long moment à parler, mais elles pouvaient aussi rester aussi longtemps éprises d’un long silence.

A la fin de sa dernière phrase, Aglérasia ne put s’empêcher d’intervenir sans prendre de gant.

Ta sœur n’y est pour rien ! son ton retomba comme pour s’excuser. Nous nous sommes simplement retrouver au mauvais endroit au mauvais moment.

Aglérasia s’en voulu un peu de la façon dont elle avait réagit au dire de la jeune femme, mais elle ne la connaissait pas assez afin d’en dévoiler plus sur elle-même et Nesrine. Elle s’en voulu d’autant plus en voyant avec quel émotions Aliya parlait de sa sœur. A ce moment là, des images de Nesrine revint en tête à Aglérasia, tant de moment passer avec cette jeunes femme qui était il y a quelque temps encore une parfaite inconnue.

Soudain Aliya parla d’un sujet qui importunait beaucoup plus Aglérasia. L’endroit de détention de Nesrine. A un moment, alors qu’Aglérasia partait en direction de la porte principale d’Annùminas, ce qui en soit était la plus grande des erreurs, Aliya lui montra un petit sentier qu’elles empruntèrent toutes les deux sans pour autant arrêter leur discussion, qui fut composée en majeur partie par un monologue de la part d’Aliya.

D’un seul coup, Aliya dit qu’Aglérasia et Nesrine ne connaissaient pas Braga. Cet homme qu’elle avait pu rencontrer et qu’elle estimait déjà en connaître trop. C’est alors qu’Aglérasia apprit qu’il n’hésiterait pas à torturer voire tuer Nesrine même s’il ne procédait pas les deux jeunes femmes qu’il recherchait. Aglérasia sentit la colère monter en elle, ses doigts se cramponnèrent aux rênes des sa monture.

Alors qu’elles venaient tout juste de passer les gardes et d’entrer enfin dans Annùminas, Aglérasia était déjà en train d’essayer de trouver un moyen de venir en aide à son amie. Aliya lui annonça enfin qu’elle savait, quasiment à coup sûre, où se trouvait sa sœur. Hélas à la vu de la difficulté d’approche, elle finit par démontrer son inquiétude. Aglérasia remarqua ce changement, qui avait déjà commencé en terminant sa phrase, et décida d’essayer de la rassurer.

Ne t’inquiète pas, nous allons trouver un moyen de la sortir de là.

Aglérasia n’avait pas trouvé d’autre phrase afin d’essayer de la rassurer or elle ne connaissait à cet instant aucun plan d’attaque. Au contraire à plusieurs reprises, Aglérasia vit passer des images de Nesrine en train de se faire torturer, devant ses yeux. Enfin après un moment assez long, Aliya désigna la poterne qui leurs serviraient d’abri jusqu’à la fin de la journée.

Aliya termina sa dernière phrase, mais Aglérasia ne répondit pas aussitôt. En effet, certes elle avait réfléchit à un plan d’attaque depuis leurs arriver dans la ville, mais aucun ne lui sembla assez fiable pour en parler. Aglérasia réfléchit encore un bon moment, donnant à Aliya sans doute l’impression d’être toute seule dans cette panade.

Je pense qu’il faudrait faire diversion afin d’attirer le plus de sbires à Braga en dehors de l’endroit. Je pense que tu devrais endosser ma cape, et te placer devant la garçonnière de Braga en appelant ta sœur. Avec ma capuche sur la tête, ils ne verront pas que ce n’est pas moi et vu que tu connais la ville mieux que moi, tu n’auras pas de mal à t’échapper. Je crin fort que ce ne soit notre unique plan d’attaque plus ou moins fiable.

Aglérasia laissa un moment de répits et enchaina d’une voix un peu désolé.

Si le risqué te parais trop importa nt, je comprendrais que tu ne veuilles pas y prendre part, dans ce cas, j’élaborerai un autre plan d’attaque.

Un plan d’attaque, ce terme qui les faisait passer pour des bandits alors que c’étaient elles qui étaient traquée depuis trop longtemps au goût à Aglérasia. Le plan ne paraissait pas génial mais comme elle l’avait dit à son guide improvisé, elle n’en avait pas d’autre qui soit moins suicidaire.

Aglérasia attendit la réponse d’Aliya et ensemble elles partirent se préparer pour l’affront.

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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptySam 11 Jan 2014 - 21:05
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Aliya baissa la tête en entendant les encouragements d'Aglérasia. Cette dernière se voulait rassurante, et essayait de la persuader qu'elles pouvaient réussir à libérer leur connaissance commune, mais cela ne suffisait pas enlever des épaules de la jeune femme le poids immense qui pesait sur elle. En dépit de son jeune âge, elle avait une certaine expérience de ces situations de crise, et elle savait qu'aujourd'hui, les choses allaient être terriblement difficiles. Braga avait déjà été berné une première fois, et il ne se laisserait pas avoir aussi facilement, surtout pas après avoir été humilié aussi cruellement par deux femmes. Les tueurs qu'il avait envoyés à leurs trousses avaient été tués, ou étaient revenus bredouille, et cela avait porté un coup sévère à sa réputation. Désormais, il devait restaurer son honneur de brigand, et il était prêt à tout pour y arriver.

C'était cette donnée qu'Aglérasia sous-estimait grandement : la détermination et l'intelligence retorse de Braga. Il n'était pas une vulgaire brute à la tête d'un petit réseau de banditisme. C'était un homme rusé, qui savait très bien comment contraindre les gens à agir comme il l'entendait. Le plan que la femme de l'Est proposait était valable, mais pas contre un homme tel que lui. Il ne tomberait pas dans le piège, car il savait avoir l'avantage, alors qu'il détenait Nesrine. Tant qu'il la garderait auprès de lui, c'était à Aglérasia de faire le premier pas, et donc de se mettre en danger. Elles ne pouvaient rien changer à cela. Aliya réfléchit intensément, analysant la situation et ce qu'elle risquait d'entraîner. Si elle se déguisait, et essayait d'attirer certains des hommes de Braga dans les rues, elle pourrait éventuellement en faire sortir un ou deux, mais pourquoi iraient-ils courir après elle, quand ils savaient qu'elle allait nécessairement revenir ? D'autant qu'ils devaient avoir beaucoup d'alliés dans les rues qui pouvaient les épauler. Il leur suffirait de faire passer le mot que la femme recherchée était en ville pour rameuter tous les chasseurs de prime de la ville. Et une traque de cette ampleur finirait par les débusquer, où qu'elles se cachassent.

En outre, que pouvait bien faire Aglérasia seule, avec son bras en écharpe ? Même si elle réussissait à rentrer, pourrait-elle affronter et tuer Braga ? A supposer qu'il demeurât sans protection dans cette maison, bien entendu, ce qui était fort peu probable. Pour réussir un coup pareil, il leur fallait plus de bras, une aide substantielle qui leur permettrait de faire une diversion efficace, tout en menant une attaque chirurgicale et décisive. A deux, elles ne pouvaient rien envisager de tel. Les deux femmes restèrent silencieuses un moment, réfléchissant intensément, cherchant à savoir si le plan allait marcher, et si elles allaient toutes s'en sortir en vie. Rien n'était moins sûr. Finalement, au bout de ce qui parut une éternité, Aliya ouvrit la bouche :

- Aucun risque n'est trop grand. Nous ferons comme vous l'entendez, mais je vous demande de ne pas intervenir sans moi ! Je peux attirer certains hommes de Braga loin de sa tanière, mais il en restera toujours trop pour vous seule. Si vous êtes prise, alors vous vous condamnez toutes les deux.

Aliya n'avait vraisemblablement pas besoin de rappeler à son interlocutrice qu'elle était la pièce clé de cette mission, et qu'elle devait privilégier la fuite à la défaite. Mais est-ce que le moment venu, elle saurait s'en souvenir ? La volonté de sauver quelqu'un pouvait parfois pousser à l'erreur, à l'irrationalité, et au sacrifice. Il fallait espérer qu'Aglérasia aurait les nerfs assez solides pour se rappeler ce qui était en jeu. La jeune haradrim se leva soudainement, et tendit une main apaisante pour inviter sa coéquipière à demeurer assise :

- Je pense que nous devrions attaquer cette nuit, mais avant cela je dois faire quelque chose. Je vous en prie, restez ici, et ne bougez surtout pas. Je reviendrai vous chercher quand nous passerons à l'action. En attendant, gardez votre couverture, car il ne va pas faire très chaud.

Et elle s'en alla sans rien ajouter. Aglérasia se retrouvait donc seule, dans une ville qu'elle ne connaissait pas, entourée d'une horde de chasseurs de prime qui voulaient sa tête. Est-ce que la jeune sœur de Nesrine avait prévu de la livrer elle-même à Braga, ou ce qu'elle avait à faire était-il réellement important ? Il était impossible de le savoir, mais si l'aînée avait le profond désir de tuer sa cadette, il devait y avoir une raison valable. Il ne pouvait pas s'agir que d'une simple dispute, même s'il était vrai que Nesrine pouvait s'emporter facilement, et dans des proportions terribles. Aucune des deux n'avait laissé échapper le moindre indice concernant ce qui avait pu les séparer, et elles se rapprochaient inexorablement l'une de l'autre, poussées par des sentiments apparemment contraires. Aliya paraissait plus chaleureuse, moins tendue, et elle avait visiblement très envie de retrouver sa grande sœur. Cette dernière, plus froide et habitée par une sourde colère, désirait plus que tout lui planter une dague dans le cœur. Y en avait-il une des deux qui jouait double-jeu ? Et si c'était Aliya, que fallait-il penser de tout cela ? Est-ce que le risque de collaborer avec elle n'était pas plus grand que ce qu'elle pouvait apporter ? Difficile à dire.

Une deux heures passèrent, à une lenteur exécrable. La rue qui passait devant la petite maison où Aglérasia se tenait tapie était calme, et de là où elle se trouvait, elle pouvait voir venir tout le monde. Il aurait fallu connaître un chemin détourné pour pénétrer dans la bâtisse à son insu, et à part Aliya, personne ne savait où elle se trouvait. Il n'était pas possible de faire un feu, de peur d'être repéré, et la femme de l'Est dut combattre comme elle le pouvait le froid qui l'enserrait dans ses bras. Elle était à l'abri du vent, certes, mais cela ne la protégeait guère de l'atmosphère glaciale. Autour de sa bouche, à chacune de ses expirations, un petit nuage de vapeur se formait, et disparaissait presque immédiatement, avalé par ce géant invisible qu'était le Rude Hiver.

Et puis Aliya revint enfin. Elle avait l'air un peu essoufflée, comme si elle avait dû courir pour revenir, ou comme si elle était partie effectuer une tâche particulièrement harassante. Elle ne dit rien à propos de ce qu'elle était allée faire, gardant le secret sur tout ce qui n'était pas lié à cette mission. Elle avait la même culture du silence que sa sœur, et on reconnaissait un trait de famille dans leur façon d'éluder les sujets dont elles ne voulaient pas parler ouvertement. Une conversation entre les deux devait être prodigieuse à voir, si elles se comportaient ainsi entre elles. Parler à un mur n'était déjà pas facile, mais assister à la conversation de deux murs avait de quoi intriguer. Afin de ne pas laisser l'opportunité à Aglérasia de l'interroger sur la raison de son absence, la jeune femme s'empressa de prendre la parole pour orienter la conversation vers un tout autre sujet :

- La nuit est déjà en train de tomber. D'ici à ce que nous soyons rendues là où se trouve Braga, il devrait faire totalement noir. Donnez-moi votre cape.

Les deux femmes échangèrent de vêtements, et constatèrent avec un mélange d'amusement et d'irritation qu'elles étaient loin de faire la même taille. Aliya avait le profil d'une femme du Sud, plus petite, et elle nageait dans les habits d'Aglérasia, qui quant à elle devait se sentir quelque peu à l'étroit. Mais de toute façon, c'était une simple cape dont elle se débarrasserait bien vite quand il leur faudrait prendre les armes. C'était simplement pour lui tenir chaud en attendant qu'une opportunité d'agir se présentât. Une fois prêtes, elles répétèrent brièvement leur plan d'action pour l'avoir bien en tête : Aliya devait faire diversion et attirer des gardes à elle, Aglérasia devait rester cachée, et observer la situation. Elle devait attendre le retour de la petite haradrim, et ensuite elles se lanceraient à l'assaut du bâtiment si elles avaient détourné l'attention d'assez de gardes. Sinon, elles devraient trouver autre chose. Une fois que les choses furent bien claires, elles mirent le cap sur la bâtisse, se laissant peu à peu aspirer par les ombres environnantes qui gagnaient à chaque minute un peu plus de terrain.


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Braga étouffa un bâillement. Il commençait à être fatigué, et Nesrine avait cessé de réagir depuis un moment, ce qui avait rendu tout son petit jeu prodigieusement ennuyeux. Tant qu'elle avait crié, qu'elle s'était débattue, cela avait eu de l'intérêt, mais il fallait croire qu'elle avait fini par perdre trop de sang, et qu'elle n'avait plus supporté la douleur. Le bandit avait bien tenté de la réveiller en la cognant, mais elle était restée sans réaction, et il avait conclu qu'elle ne simulait pas. Il avait donc demandé à ses hommes de la faire revenir sur le sol - en douceur, car il tenait à ce qu'elle fût éveillée lorsqu'il lui disloquerait les deux épaules -, et à l'un d'entre eux de lui prodiguer les premiers soins. Le garde du corps s'était exécuté sans broncher, et avait soigné ses innombrables petites coupures, infligées méthodiquement par la lame acérée de Braga. Il avait fait en sorte de ne pas percer trop profondément la chair, afin de ne pas abîmer sa proie, et de la faire souffrir à petit feu. Ce jeu lui avait procuré un grand plaisir, le temps que cela avait duré. Nesrine était désormais assise sur une chaise, le menton sur la poitrine, totalement inconsciente. Elle respirait à peine, mais Braga avait pris soin de lui lier les mains et les pieds au siège qu'elle occupait, de sorte à ne pas prendre le moindre risque. Il avait fait l'erreur de la sous-estimer une fois, il ne recommencerait pas.

Il s'était approché de la fenêtre, tout en sirotant une bonne bière, et observait la nuit qui tombait sur la cité d'Aldarion. Annùminas était une belle ville, où il faisait bon vivre d'ordinaire, si on exceptait le climat horrible de ces derniers mois. Il y avait grandi, et avait acquis sa réputation à la force de ses bras, et grâce à son intelligence. C'était avant tout sa bonne connaissance des lieux qui lui avait permis de se hisser là où il était aujourd'hui. Et s'il n'avait plus le temps de déambuler comme il le faisait auparavant, dans les ruelles les plus sombres et les avenues les plus belles, il trouvait toujours agréable de regarder sa ville s'endormir et se réveiller. En l'occurrence, les lumières étaient peu nombreuses - on économisait le bois et l'huile, à cause du temps -, mais cela ne l'empêchait pas de reconnaître le moindre bâtiment. Il aurait pu dessiner leurs contours du bout de son doigt, et les yeux fermés il voyait chaque détail dans sa mémoire. Toutefois, quelque chose d'inhabituel attira son attention. Une chose mouvante, qui se glissait dans l'ombre, et qui paraissait chercher à approcher la maison qu'il occupait. Au départ, il pensa que ce n'était qu'un chien errant, à la recherche d'une maigre pitance qu'il ne trouverait pas ici, mais il lui apparut bientôt que ce chien portait une cape, et se déplaçait sur deux jambes. Il fit un geste rapide de la main en direction de ses deux hommes à l'étage, qui allèrent prévenir ceux qui se tenaient en bas. Neuf de ses meilleurs et plus fidèles sbires étaient installés confortablement, attendant le moment où Aglérasia allait se montrer. Ils avaient passé la journée à attendre et à écouter les hurlements de damnés que poussait Nesrine, et ils allaient enfin pouvoir passer à l'action.

- Monsieur, maintenant que vous en avez terminé, puis-je avoir mon paiement ?

Braga se retourna en plissant les yeux. C'était le mercenaire, bien entendu, qui n'avait pas osé bouger de toute la journée, peu désireux d'interrompre le bandit dans sa séance de torture. Il ne tenait pas particulièrement à s'attirer son courroux, et à prendre la place de la malheureuse qui subissait ses coups. Mais maintenant qu'il semblait y avoir une accalmie, il avait tenté sa chance. La réponse fut sèche et sans appel :

- La prime valait pour les deux femmes, qu'est-ce que tu croyais ?

- Mais... Il est écrit que vous offrez 5000£ pour chacune d'entre elles...

Le regard de Braga s'assombrit, et il baissa la tête comme un taureau prêt à charger. Il en avait la puissance, assurément, et il semblait bien en avoir la bestialité. La moindre contrariété le pousserait à agir avec violence, sans se soucier des conséquences. Ici, dans les bas-fonds, il était aussi puissant qu'un seigneur, et nul ne se soucierait d'un mercenaire tué :

- Ferme-la, tu veux ? Tu m'as ramené Nesrine, c'est bien, mais tu crois que cette catin a une quelconque valeur ? Crétin... Ramène-moi celle qui nous espionne dehors, et tu auras ton paiement.


~~~~


Aliya bondissait d'une cachette à l'autre, jetant de brefs regards en arrière pour voir si Aglérasia restait bien cachée. Pour le moment, elle paraissait obéir aux ordres, bien consciente que la sécurité de Nesrine dépendrait de leur capacité à agir de concert. Mais est-ce que cela suffirait ? La haradrim contourna le bâtiment, et essaya de voir à l'intérieur, grâce à la projection des ombres, combien d'hommes la séparaient de sa sœur. Mais il était impossible de le déterminer à cette distance, et se rapprocher signifiait se placer à une distance suffisante pour être repérée. Mais puisqu'elle n'avait pas le choix, et que cela faisait partie du plan, elle franchit la rue aussi discrètement et rapidement que possible. Arrivée à mi-chemin, la porte s'ouvrit à la volée, menaçant d'être arrachée de ses gonds. Les types ne faisaient pas dans la dentelle, de toute évidence, et entendaient bien lui faire passer un sale quart d'heure. Trois d'entre eux dévalèrent les marches, d'un pas aussi lourd et gracieux que celui des Mûmakil, avant de se ruer à sa poursuite. Aliya se dit que son plan marchait peut-être un peu trop bien, et elle battit en retraite précipitamment. Ses pieds glissaient un peu sur le sol gelé, mais elle trouva dans la crainte que lui inspiraient ses poursuivants la force suffisante pour ne pas glisser maladroitement, et s'offrir trop facilement à eux.

Elle courut en direction de la rue qui se trouvait en face d'elle, y voyant là sa seule porte de sortie. Elle s'engouffra dedans en trombe, sans même prendre garde à autre chose qu'aux trois gorilles qui la talonnaient. Soudain, elle sentit son genou heurter quelque chose et se dérober sous elle. Son élan l'emporta trois bons mètres plus loin, où elle s'écrasa sans grâce, roulant dans la neige glaciale. Elle ne savait plus où elle en était, sonnée par le choc, et elle ne se remit debout qu'à cause d'une main immense qui venait de la saisit par le bras. Le type qui la tenait venait de la soulever du sol sans la moindre difficulté, et lui attrapa l'autre bras avec une poigne digne d'un Uruk-Haï. Elle gémit en sentant ses doigts s'enfoncer dans son muscle : on aurait dit qu'il essayait de la démembrer à mains nues. Sa voix retentit bientôt dans la rue :

- Reculez, reculez j'ai dit ! Braga voulait que je la capture, et c'est chose faite. C'est à moi de la conduire jusqu'à lui...

Il s'agissait naturellement du mercenaire, qui venait d'accomplir ce pour quoi il avait été payé. Ca n'avait pas été trop difficile de prendre par surprise la compagne de Nesrine : il lui avait suffi de sortir par une seconde porte qu'elle ne pouvait pas voir d'où elle était, et de contourner quelques bâtiments au pas de course. Les bruits de course l'avaient attiré, finalement, dans la bonne rue. Il n'avait eu, ensuite, qu'à la frapper dans la jambe à l'aide de son épée rengainée pour l'envoyer par terre. Un jeu d'enfant, en somme, mais qui méritait une récompense. Cette fois, il espérait qu'il pourrait bénéficier de son paiement, sans quoi il risquait bien de perdre patience.


~~~~


Aglérasia avait assisté à la fuite d'Aliya, jusqu'à perdre le contact visuel avec elle. Quoi qu'elle eût en tête, attendre effectivement le retour de celle-ci, ou bien tenter quelque chose de son côté, elle n'eût pas le temps de le mettre à exécution. Les trois sbires de Braga revinrent, traînant des pieds, suivis par un quatrième homme et qui tenait fermement la jeune femme. Celle-ci boitait un peu, mais paraissait en bonne santé, encore qu'un peu sonnée. Elle ne se débattait même pas, et cela n'aurait de toute façon servi à rien. Son adversaire lui rendait au moins une tête, et elle n'aurait pas pu rivaliser avec lui à mains nues, quand bien même eût-elle été en pleine possession de ses capacités. En réalité, elle venait bel et bien de se faire capturer, ce qui impliquait que leur plan initial tombait à l'eau.


~~~~


La situation était critique pour Aglérasia, qui tombait désormais à court d'options. Seule, elle n'était pas en mesure de rivaliser avec treize hommes qui l'attendaient de pied ferme. Ou plutôt, qui l'attendraient de pied ferme quand ils auraient découvert que ce n'était pas elle qu'ils avaient capturée, mais bien sa complice. Alors que les choses, semblait-il, ne pouvaient être pires, une imposante silhouette sortit de nulle part, et s'avança droit vers la femme de l'Est. Pour autant qu'elle pût en juger, il s'agissait d'un véritable colosse, de plus de deux mètres, à la musculature impressionnante. A côté de lui, les hommes de main de Braga ressemblaient à des brindilles. Il était massif, et son visage à peine éclairé ne dégageait aucune sympathie. Pourtant, il ne portait aucune arme.

La famille, orage à mépris - Page 2 Freylo10

De toute façon, il était évident qu'il n'en aurait pas besoin. A mains nues, il pouvait fracasser le crâne d'un adulte, et désarmer sans même s'essouffler Aglérasia, si elle avait eu l'idée folle de tenter quelque chose contre lui. Contrairement à la plupart des gens d'ici, il était vêtu assez légèrement - une simple tunique de cuir, chaude certes, mais qui n'était rien comparée aux épais manteaux qui étaient de rigueur -, ce qui témoignait de ses origines nordiques. Il continua à avancer droit vers la jeune femme, sans même marquer un instant d'hésitation. Etait-ce là la fin des trois jeunes femmes ? Etait-ce l'épilogue de leur tentative de résister à plus fort qu'elles ? Le mastodonte s'arrêta à quelques pas de la jeune femme, la dominant de toute sa taille :

- Aglérasia ?

Sa voix était rocailleuse et profonde. On aurait dit que dans ce simple mot, il y avait une menace à peine voilée, et qu'il risquait de se transformer en ours dès qu'il aurait eu confirmation de l'identité de la jeune femme. Mais en vérité, il n'en avait pas vraiment besoin : qui d'autre pouvait se tenir là, à épier la maison de Braga, sinon celle qui avait le plus intérêt à sauver Nesrine ? Son visage et son nom étaient sur tous les avis de recherche : une confirmation verbale n'était pas nécessaire. Il tendit sa main énorme en direction de la jeune femme, et avant qu'elle n'eût le temps d'interpréter ce geste comme une menace, il ajouta :

- Aliya m'a dit que je vous trouverais ici... Elle a un plan, mais nous devons faire vite : est-ce que vous vous sentez prête à les attaquer de front ?

Il savait qu'elle avait un bras blessé, mais il avait aussi vu sa dague, et la détermination qu'on lisait en elle, et dont Aliya lui avait parlé. Elle n'était pas obligée de lui faire confiance, mais pour l'heure il était la seule personne sur qui elle pouvait compter pour espérer sauver Nesrine. Même si pour cela elle devait prendre le risque le plus énorme de toute sa vie. Aller, seule, défier treize hommes... C'était de la folie, et ils le savaient tous les deux. Il ne lui demandait d'ailleurs pas de tous les tuer, mais de les occuper suffisamment longtemps. Avait-elle le choix ?


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMer 15 Jan 2014 - 12:57
Les deux jeunes femmes s’étaient installées dans une vieille bâtisse. Cela faisait à peines quelques dizaine de minutes qu’elles y étaient sans bouger, quand Aglérasia commença à avoir vraiment froid. Elle ne put dire si cela venait uniquement de la température ou du faite qu’elles ne soient plus en mouvement ainsi que de la fatigue accumulé ces derniers jours. Aglérasia s’enroula de sa fine cape et accepta volontiers la couverture que lui proposa Aliya. Aglérasia s’interrogea sur le pourquoi Aliya lui avait tendu sa couverture au lieu de la garder pour elle. En effet aucune des deux jeunes femmes n’était habituée à ce rude hiver.

Soudain Aliya brisa le silence. Elle accepta, malgré que ce ne soit pas le meilleur, le plan d’Aglérasia. Elle poursuivit en informant qu’elle devait s’absenter un moment et pria Aglérasia de ne pas bouger d’ici. Aglérasia fixa la jeune femme et se demanda pour quel raison devait-elle partir ? Sans elle de surcroit. Un grand doute s’installa dans la tête d’Aglérasia, et si elle avait eu tort ! Si Aliya était de mèche avec Braga. Certes elle était bien la sœur de Nesrine, le doute était quasi nul sur ce fait, mais ça ne lui donnait pas le statut de gentille pour autant. Alors que cette pensé lui traversa la tête, Aglérasia se remémora les propos remplie de haine que Nesrine avait envers sa sœur. Cela ne rassura guère Aglérasia, mais elle essaya de se convaincre qu’elle avait bel et bien fait le bon choix et qu’Aliya était bien de leur coté.

Aglérasia s’habitua doucement à la pénombre et au silence quand soudain elle entendit des bruits autour d’elle. Ses mains empoignèrent directement ses dagues et elle se positionna tel un ressort prêt à bondir. Machinalement elle empoigna ses deux dagues, même si elle ne pouvait se servir de ses deux bras, cela camouflerai autant que possible son infirmité du bras. Le temps lui sembla d’un seul coup stoppé. Le bruit se fit entendre mais personne ne vint dans son champ de vision. D’un seul coup raisonna la voix d’Aliya. Aglérasia garda ses dagues dégainer au cas où Aliya était partit chercher les hommes de main de Braga. Fort et heureusement ce ne fut pas le cas. Aglérasia donna à contrecœur mais pour le bien de Nesrine, sa cape qui ne l’avait pas quitter depuis le début de son voyage.

Il était temps. Les deux jeunes femmes partirent en direction du reperd de Braga. Aglérasia se camoufla dans un endroit bien sombre que lui avait indiqué sa nouvelle collaboratrice qui continua sa progression vers la garçonnière. Aglérasia suivit tous les mouvements d’Aliya du regard en jetant sans arrêt des coups d’œil vers la maison ciblé.  A un moment, Aglérasia crut voire bouger par la fenêtre. Elle sentit que le plan commençait à fonctionner. L’adrénaline commença à monté en elle et elle failli partir à l’assaut plusieurs fois d’affilé mais elle s’y résigna sachant qu’elle ne pouvait, malgré-elle, pas être d’une grande aide. Voyant Aliya progresser sans pour autant être discrète, comme le voulait le plan, et ne pas se faire filler, Aglérasia trouva ça étrange et douta à nouveau de la loyauté de sa nouvelle connaissance. Ce fut juste au moment où elle pensa à cette possibilité que des hommes s’extirpèrent de la maison et lui coururent après. Aliya essaya de fuir, mais se fit attraper par une grande brute qui l’emmena directement à l’intérieur. Aglérasia failli partir à l’assaut afin de retirer Aliya de l’emprise de ce mercenaire, mais elle y renonça, considérant qu’elle avait une plus grande chance de survit en conservant cette situation dans laquelle Braga ignorait sa présence. Cela lui ferait sans doute un deuxième appât afin d’attirer Aglérasia. Le doute s’installa dans la tête d’Aglérasia.

Etait-ce vraiment un bon plan ? Au lieu d’avoir uniquement Nesrine, maintenant Braga se retrouvait avec les deux sœurs en tant que prisonnières. Alors qu’Aglérasia se perdit dans ses pensés. Soudain une imposante ombre noir se dirigea vers elle. Aglérasia dégaina à nouveau ses armes et se remit en position défensive prêt à attaquer. L’homme qui n’avait rien avoir avec ceux de Braga au niveau de la corpulence et de la façon de se vêtir, se dirigea d’une façon décidé et sur de lui dans sa direction. Mille questions se ruèrent dans la tête d’Aglérasia.

Comment peut-il connaitre ma position ? Ai-je donc était si visible que ça ? Serait-ce un coup monté et aurais-je vraiment été trahit par Aliya ?

Toutes ces questions n’avaient dans le moment présent aucune réponse. Aglérasia qui vit peu à peu l’homme se définir devant elle s’assura de ne pas le connaître et même si elle savait qu’elle n’avait aucune chance face à lui, s’apprêta à lui sauter dessus quand tout à coup l’homme l’appela par son prénom. Aglérasia fut surprise or quand elle reconnut un ton plutôt amicale et qu’il révéla que ce fut Aliya qui lui avait donné sa position, ses mains lâchèrent un peu l’emprise sur ses armes ce qui réveilla la douleur dans son bras.

L’homme lui demanda, après lui avoir fait part qu’Aliya avait un plan dont elle ne connaissait pas la composition, si elle fut prête à causer une attaque de front. Aglérasia qui fut encore sous l’emprise de son adrénaline n’hésita pas une seule seconde et malgré la douleur qui se fit sentir dans son bras se prépara mentalement à affronter une dizaine d’hommes de main de Braga sans tenter de se camoufler.

Elle remercia l’homme de son aide, empoigna correctement ses deux dagues pour exercer une plus grande pression sur ses adversaire qu’avec une seul d’entre ses prolongement de bras mais savais très bien qu’une seule d’entre ses dagues allait pouvoir lui servir dans ce combat.

Aglérasia se remémora une bonne fois le visage de Nesrine et fit signe au Nordique qu’elle fut prête.
C’est alors que sans hésitation et emplit de rage, Aglérasia se rua dans la bâtisse et frappa autant de cible que possible. Elle se visualisa tout les point critique à frapper dans la tête et les frappa autant que possible sur ses adversaires.
Bien entendu elle le savait, cette technique d’approche n’avait rien de héroïque, mais plutôt stupide, mais à la vue de ses dernier jours, même les techniques les plus raisonnable n’avait guère porté ses fruits et elle ne savait plus quoi faire pour sauver son amie qui l’avait tant aidé ses dernier temps. Sa rapidité fut son avantage, mais le fait d’être seul la conduirait surement à sa perte. Elle espéra que le plan, dont elle ne connaissait rien, allait pouvoir l’aider un temps soit peu.

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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyJeu 16 Jan 2014 - 23:59
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Aliya n'avait pas réellement fait exprès de se faire capturer par les hommes de Braga. Pas réellement car elle avait tout de même prévu cette éventualité, fort heureusement pour elle. Elle savait que le plan était risqué, et qu'il reposait sur sa capacité à échapper suffisamment longtemps aux hommes qui pouvaient la poursuivre. C'était une chose plus facile à dire qu'à faire, car même si elle était vive et agile, ils étaient toujours plus rapides qu'elle. Si elle avait pu se cacher dans une foule compacte, elle les aurait semé sans la moindre difficulté, mais alors que les rues étaient désertes, c'étaient eux qui avaient l'avantage. Elle savait qu'elle n'aurait quelques minutes pour casser la distance, et elle savait que ce serait bien trop juste pour leur filer sous le nez. Elle avait donc prévenu la seule personne en qui elle pouvait avoir une totale confiance, et qui pouvait l'aider sur ce coup-là. Elle lui avait tout raconté, lui avait expliqué le détail de leur plan, et lui avait demandé de se tenir dans les parages s'il le voulait bien. Elle risquait d'avoir besoin de son assistance. Lorsqu'elle avait été saisie par ce mercenaire étrange, elle avait compris qu'il était trop tard pour appliquer le plan initial, et que Aglérasia allait devoir se débrouiller avec ses maigres options : fuir, ou tenter quelque chose avec son nouvel allié. Il fallait espérer qu'il fût là.

La jeune femme n'en était pas certaine, car en dépit de sa taille impressionnante et de sa carrure titanesque, ce n'était pas un combattant. Il aurait certainement pu exterminer la moitié des hommes de Braga à mains nues, mais il n'était pas disposé à se battre sauf en dernier recours, et même alors, il faisait en sorte de ne pas tuer. Un chic type, que l'on aimait avoir de son côté, mais qui pouvait vous laisser mourir pour ses principes. Il fallait savoir jouer avec ça, et s'en accommoder, car de toute façon il aurait été vain de crier sur cette montagne de muscles. Aliya, fut conduite sans ménagement à l'intérieur, en priant pour qu'il comprît ce qu'elle avait prévu de faire. Elle lui avait souvent parlé de ses talents, elle espérait désormais qu'il ferait le lien. Il n'était pas bête, et elle avait confiance en lui. Mais si elle se trompait... elle et sa sœur étaient mortes. Lorsqu'elle arriva devant Braga, elle chassa ces pensées de son esprit, et essaya de se concentrer sur autre chose : ne pas l'énerver, déjà. On lui donna un coup vicieux derrière la jambe, et elle tomba à genoux, dans une position de soumission totale. Le bandit releva brutalement son capuchon, un sourire sadique sur les lèvres, satisfait d'avoir réussi à ferrer ses deux proies. Mais son sourire disparut aussitôt, et ses yeux s'agrandirent de stupeur et de colère.

- Qui est le crétin qui m'a ramené ça !? Hurla-t-il.

Aliya profita de sa colère pour jeter un regard à Nesrine. Car oui, nul doute, ce ne pouvait être qu'elle... Tout du moins ce qu'il en restait. Elle était suspendue par les bras à un système affreusement ingénieux qui la maintenait au-dessus du sol. Le supplice de l'estrapade. La cadette frissonna d'effroi. La première vision qu'elle avait de sa sœur après des années de séparation était celle-ci : une femme brisée, accrochée comme un cadavre, ensanglantée et couverte de multiples lacérations pratiquées avec une patience et une méthode qui confinaient à la folie furieuse. Elle était inconsciente, ce qui était probablement mieux pour elle, car la douleur devait être absolument infernale, tant son corps semblait avoir été minutieusement et sauvagement mutilé. Oui, il valait mieux qu'elle restât plongée dans l'obscurité protectrice d'un sommeil sans rêves. Ce serait mieux pour ce qui suivrait.

Autour de la jeune femme, les hommes se disputaient. Certains se défendaient d'avoir jamais rien fait, d'autres accusaient à tout va, et finalement on désigna du doigt et de la parole le coupable : le mercenaire qui s'était emparé d'Aliya. Elle ne le vit pas, car c'était toujours lui qui la tenait fermement, l'empêchant de se défiler, mais elle devina au silence pesant qu'il n'était pas content d'avoir été ainsi balancé par ses petits compagnons. Elle l'imagina très bien leur jeter un regard assassin, puis essayer de retrouver son calme devant le chef, qui attendait une explication. Il inspira profondément, et lâcha finalement :

- Monsieur... J'attends depuis des heures mon paiement, et quand je vous l'ai demandé vous m'avez dit que je l'aurais si j'allais capturer cette femme. La voici. Un contrat est un contrat, et vous me devez désormais dix mille pièces.

Ouch. Sacré réplique. Voilà qui n'allait pas plaire au grand chef, qui risquait de voir rouge. Aliya leva les yeux timidement, et vit qu'elle ne s'était pas trompée. Braga n'était pas un chef avisé, et il ne savait pas faire preuve de magnanimité quand il en avait l'occasion. Il aurait dû accepter la proposition, et faire sortir le mercenaire qu'il aurait de toute façon été obligé de payer un jour ou l'autre. Cela aurait été beaucoup plus simple. Mais il était trop habitué à être obéi de manière servile qu'il en oubliait qu'il ne dominait pas encore l'ensemble de la Terre du Milieu. Sa main partit à toute vitesse, et vint frapper le mercenaire en plein visage. Pas un coup de poing, non, mais une gifle prodigieuse qui fit reculer le malheureux de plusieurs mètres, emportant la jeune femme avec lui. Elle avait eu la bonne idée de bander ses muscles avant l'impact, et elle avait pu se relever opportunément. Toutefois, cela la plaçait dans une situation difficile, car elle était désormais entre Braga et le mercenaire :

- Arrêtez ! Cria-t-elle en le voyant avancer. Vous me vouliez, vous m'avez, alors arrêtez de le frapper !

- La ferme !

Sa réaction fut aussi violente qu'incontrôlée, et cette fois ce fut un coup de poing qu'il envoya dans la joue de la jeune femme. Un redoutable crochet du droit qui l'étala immédiatement. Sa lèvre éclata sous l'impact, et elle demeura couchée sur le sol, sonnée, totalement paralysée. Même le mercenaire qui la tenait n'avait pas pu la retenir de tomber, alors qu'il avait pourtant une prise ferme. Braga paraissait sur le point de tuer quelqu'un, et il hurla d'une voix déformée par la rage :

- Ça t'apprendra, pétasse ! Personne ne me parle sur ce ton ! Tu entends, personne ! Sale femelle dégénérée, je pense que je vais te couper la langue en guise de punition.

Aliya, qui reprenait peu à peu ses esprits, passant une main glacée sur sa joue rougie et gonflée, entendit très distinctement la menace prononcée par le bandit. Une menace qui n'en était pas une, car il avait déjà porté la main à son poignard, prêt à le dégainer. Alors, ce fut le mercenaire qui s'interposa, levant les mains de manière apaisante :

- Monsieur, vous ne pouvez pas faire ça... Si vous lui tranchez la langue, elle ne pourra pas vous révéler où est la femme que vous cherchez. Puisqu'elle a son manteau, je suppose qu'elles sont de mèche... Une fois qu'elle vous aura tout révélé, j'irai la chercher pour vous.

L'homme se tourna vers elle en achevant son discours, et alors que dans sa voix on entendait la perfidie d'un être vénal et impitoyable, elle lut dans son regard qu'il faisait tout ça pour la protéger. Il s'assura qu'elle allait bien, puis revint à Braga, qui paraissait d'être calmé. Il lâcha son poignard, puis hocha la tête pesamment. De toute évidence, l'idée de la torturer pour obtenir des informations venait de l'apaiser, et il semblait attendre de commencer avec une certaine impatience. Sa précédente victime était inconsciente depuis trop longtemps, et celle-ci tombait à point pour le distraire. Il fit un geste univoque, et deux de ses sbires s'emparèrent d'Aliya, la firent asseoir sur une chaise, et l'attachèrent fermement. Du travail de professionnel, comme elle l'espérait. Sitôt qu'ils eurent tourné le dos, elle commença son travail pour se libérer, aussi discrètement que possible.

Nesrine et Aliya avaient été formées l'une et l'autre à la survie, mais elles avaient chacune une spécialité propre. La première avait appris l'escalade, et maîtrisait cette discipline avec talent. Parmi ses nombreux faits d'armes, elle avait notamment escaladé plusieurs étages de la cathédrale de Minas Tirith, ce qui au regard de l'architecture des lieux n'était pas un mince exploit. Elle aimait à s'entraîner sur tout ce qui attirait son attention, et paraissait apprécier de se trouver en hauteur plus encore que de marcher. Aliya, quant à elle, avait appris comment se défaire de la plupart des entraves. Grâce au matériel adéquat, qu'elle cachait en permanence sur elle, elle était capable de se sortir de n'importe quelle situation. Aucune serrure ne lui résistait, et encore moins des cordes. Elle s'était échappée des endroits les plus sécurisés, et était devenue experte en infiltration et exfiltration. En l'occurrence, cette dernière compétence allait lui servir considérablement.

Braga s'approcha de la jeune femme, avec un sourire carnassier sur le visage. Il s'empara de la lame qu'il avait utilisée pour saigner Nesrine, et l'agita sous le nez de sa jeune sœur. Fort heureusement, il ignorait le lien de parenté qui les unissait, sans quoi il aurait probablement été pire encore. Il considéra l'arme qu'il tenait dans les mains un instant, avant de la déposer sur la petite table où il l'avait prise. Aliya laissa échapper un soupir de soulagement. Et c'était, de toute évidence, tout ce qu'il attendait. Au moment où elle croyait s'en tirer à bon compte, il pivota sur lui-même, et lui décocha un revers de la main en pleine tempe. Elle laissa échapper un plainte sourde, incapable de crier pour évacuer la douleur. Elle avait l'impression qu'on venait de lui fracasser le crâne à coups de marteau, et des étoiles aveuglantes dansaient devant ses yeux fermés. Sa tête rejetée sur le côté resta un moment dans cette position, comme si elle voulait s'assurer que son cou avait tenu le choc. Par miracle, il ne lui avait pas dévissé la tête. Elle ouvrit et ferma la bouche, la mâchoire douloureuse, et essaya de se préparer au prochain coup qui ne manquerait pas d'arriver. Braga souriait de toutes ses dents, et il lança, joyeux :

- C'est par surprise qu'ils sont les plus amusants, je trouve. Quand les gens ne s'y attendent pas, ils ont toujours une tête hilarante.

Elle aurait bien répondu quelque chose, mais elle ne trouva rien de particulièrement approprié. En outre, elle avait le cerveau en purée, et la lèvre encore ouverte. Un filet de sang coulait sur son menton, et elle essayait de faire un effort pour ne pas passer sa langue sur la plaie. Pas parce que cela faisait mal, même si c'était le cas, mais parce qu'elle craignait qu'une nouvelle attaque surprise ne la lui fît mordre. Serrant les dents, elle attendit le prochain assaut. Le brigand secoua la tête de droite à gauche :

- C'est injuste, tu es préparée maintenant. Eh bien soit, tu veux que je te cogne, allons-y.

Il leva la main, et la jeune femme ferma les yeux par réflexe, prête à endurer le second assaut... qui ne vint jamais. Braga s'interrompit au milieu de son mouvement, son oreille attirée par un brouhaha anormal à l'étage d'en dessous. Pendant une demi-seconde, il semblait qu'il ne se passait rien, jusqu'à ce que des cris se fissent entendre : la maison était attaquée. Le regard du brigand trahit son immense surprise, et une part de crainte. Les hommes en bas étaient assaillis, et ils braillaient des ordres, cherchant à se réorganiser. Pourtant, ils étaient nombreux et comptaient parmi les meilleurs. Aglérasia, en réalité, avait fondu sur eux au moment où il s'y attendait le moins. Elle avait défoncé la porte, et s'était jetée sur son premier adversaire, qu'elle avait réussi à tuer avant qu'il eût compris d'où venait la menace. Mais les autres avaient réagi vivement, et il s'étaient rués sur elle. Toutefois, dans leur précipitation, ils négligèrent un élément crucial : ils étaient neuf, et ils ne pouvaient pas tous passer dans l'embrasure de la porte. La jeune femme les cueillit à coups de dague, leur infligeant des blessures plus ou moins superficielles, recevant en retour des éraflures qui auraient été mortelles si les brigands ne s'étaient pas gênés entre eux, pour savoir qui porterait l'estocade.

C'était la diversion dont Aliya avait besoin. Elle avait depuis un moment réussit à se débarrasser de ses entraves, et il lui avait fallu un effort de volonté pour accepter sans broncher le coup de Braga, pour ne pas lever ses mains et essayer de se protéger. Mais sa survie dépendait de son contrôle. Et elle avait réussi à lui faire croire qu'elle était toujours entravée. Maintenant que les hommes étaient attaqués, toute l'attention de Braga, de ses deux sbires et du mercenaire était focalisée sur l'escalier qui menait en bas. Ils ignoraient s'ils devaient descendre et participer à la mêlée, ou bien essayer de s'enfuir. Ils n'avaient aucune idée des forces qui les menaçaient, et ils perdirent de précieuses secondes à réfléchir. Pendant ce temps, la jeune haradrim se démena comme une diablesse. Elle se leva maladroitement, encore un peu sonnée, et s'empara du couteau qui se trouvait sur la table. Avec, elle trancha d'un coup sec les liens qui retenaient Nesrine, et recueillit le corps inerte de sa sœur, dont elle se saisit aussi bien que possible. Le bruit alerta les quatre hommes, qui se retournèrent comme un seul, et ouvrirent des yeux ronds. Aliya, ne les voyait déjà plus, et avisait la fenêtre qui se trouvait face à elle.

Elle courut avec l'énergie du désespoir, et plongea au travers dans un concert de verre brisé. Elle avait sauté sans se soucier de l'atterrissage, et c'était là que résidait la partie dangereuse de son plan. Si jamais elle échouait, elle s'écraserait plusieurs mètre plus bas, sur les pavés de la route, où elle mourrait sur le coup, avec de la chance. Sinon, elle finirait paralysée, Braga la retrouverait, et la torturerait encore plus, pour lui faire payer. Mais les choses ne se passèrent pas ainsi. L'immense Freyloord, son ami le plus fidèle, se tenait là. Il se déplaça souplement pour intercepter les deux femmes, et il les rattrapa dans ses bras. A deux, elles pesaient tout de même assez lourd, et elles tombaient tout de même du premier étage, tant et si bien que le guerrier se retrouva au sol, le souffle coupé. Mais il avait réussi à amortir la chute des deux anciennes prisonnières, qui étaient toutes deux dans un état compliqué. Nesrine inconsciente, Aliya éreintée et presque incapable de s'orienter, il était le seul à pouvoir faire quelque chose. Il se releva, saisit une femme sous chacun de ses bras massifs, et s'élança en direction des ruelles. D'une voix puissante, il hurla :

- Aglérasia, suivez-moi !

La jeune femme était aux prises avec encore huit adversaires coriaces, qui commençaient à reprendre le dessus, mais elle réussit à leur échapper. En avançant, ils se retrouvèrent bloqués par le chambranle qui ne céda pas sous leur poids conjugué. Du bon travail. La jeune femme put s'élancer dans les rues, à la suite de l'énorme montagne qui paraissait pourtant la distancer à chaque pas. Et derrière eux, le bruit caractéristique d'une poursuite : on les avait pris en chasse. Ils ne devaient pas se faire rattraper, ni être repérés, sans quoi des chasseurs de prime pouvaient se mettre eux aussi à leurs trousses. Le colosse semblait particulièrement bien connaître sa route, et avoir prévu un plan de repli, car il les mena sans hésiter le moins du monde, dans des ruelles de plus en plus étroites, et où il était de plus en plus difficile de les retrouver. Ils arrivèrent bientôt devant une porte d'où venait de la lumière, et l'homme entra sans frapper. Qu'était-ce donc que cet endroit ?

La famille, orage à mépris - Page 2 Freylo10

Aglérasia fut contrainte d'y rentrer elle aussi, et la porte se referma derrière elle sans un bruit. Immédiatement, ils se sentirent en sécurité. Ils étaient dans l'arrière-salle d'une taverne bien connue d'Annùminas, où l'homme avait ses petites habitudes. Il connaissait bien le propriétaire, et avait demandé à ce qu'il lui rendît un petit service. Le propriétaire était du genre sympathique, et il avait accepté immédiatement. De toute façon, il y avait bien peu de gens qui refusaient un service à un tel titan. L'homme déposa Aliya sur le sol, puis de sa main redevenue libre, il débarrassa la table - envoyant tout par terre avec fracas. Aglérasia l'aida à installer Nesrine, qui paraissait terriblement mal en point, avant de dégager un autre espace sur une autre table pour Aliya, qui était en meilleure forme globalement.

Une porte s'ouvrit face à eux, et le nordique leva les yeux. Le tavernier, qui avait entendu du bruit, venait de faire irruption dans la pièce avec un gourdin :

- Nom de... Freyloord ! Tu m'as fichu une de ces trouilles ! J'ai cru que c'étaient des voleurs... Comme tu n'arrivais pas, je me suis dit que tu n'allais finalement pas venir, mais...

- Oswald, j'ai besoin que tu m'amènes de l'eau chaude, et des linges propres. (se tournant vers Aglérasia) Est-ce qu'il faut autre chose ?

Le tavernier jeta un regard circulaire sur la pièce, comme s'il la voyait pour la première fois : des assiettes, des carafes et des couverts jetés par terre, deux femmes blessées étendues sur ses tables, et une troisième qui tenait une dague ensanglantée en mains. En effet, il n'avait pas véritablement l'impression d'être chez lui. Avec la célérité et la discrétion d'un homme habitué à servir des clients, il s'éclipsa, et revint quelques minutes plus tard avec le nécessaire, qu'il déposa en vrac sur une troisième table. La pièce n'en contenant que quatre, il était heureux qu'ils n'eussent pas eu un blessé supplémentaire. Freyloord se tourna alors vers Aglérasia, et l'examina brièvement du regard. Il avait la carrure d'un guerrier sans cervelle, mais le regard vif d'un individu extrêmement intelligent. Ses yeux allaient vite et précisément, analysaient les traces de sang pour débusquer une plaie cachée. Mais il ne vit rien d'autre que des coupures sans gravité, bien qu'elles dussent être douloureuses, et lâcha simplement :

- Je ne suis pas très doué avec ces choses là... Occupez-vous de Nesrine, et essayer de panser ses plaies. Elle sera plus en sécurité entre vos mains qu'entre les miennes.

Et il avait raison. Ses grandes pattes d'ours étaient capables de broyer la tête de n'importe quel adversaire, mais pas d'appliquer avec précision les remèdes, ni de réparer une plaie. La jeune femme avait besoin de beaucoup d'attentions, car elle avait perdu énormément de sang. La plupart de ses blessures étaient superficielles, et guériraient sans qu'il soit besoin de les refermer ou de les recoudre. Elle n'en garderait même aucune cicatrice. Toutefois, il fallait éviter qu'elles ne s'infectassent, et pour cela il fallait les traiter. En outre, elle avait les épaules fragilisées par le supplice qu'elle avait enduré, et il faudrait l'empêcher de trop les remuer pendant quelques temps. Fort heureusement, Braga n'avait pas eu le temps d'aller jusqu'au bout de l'estrapade, qui consistait à disloquer les épaules de la victime... Il aurait probablement privé à jamais Nesrine de l'usage de ses bras. Pendant qu'Aglérasia s'occupait de sa coéquipière, Freyloord s'approcha d'Aliya, qui était toujours étendue, et qui reprenait peu à peu ses esprits.

- Ça va ?

- Pas vraiment, grogna-t-elle. T'as pas un truc froid, j'ai l'impression que la tête enfle...

Il n'avait rien de tel à portée, mais il revenait du dehors, et malgré la course, son corps était encore froid. Il déposa sa main gigantesque, plus grande que la tête de la jeune femme, contre la joue de cette dernière. Elle eut un soupir de soulagement, et ferma les yeux un moment. Le seul bruit qu'ils pouvaient entendre était celui d'Aglérasia qui s'affairait. Aliya finit par ajouter :

- Sacrée évasion, hein ? Je t'avais dit qu'on y arriverait...

L'homme fronça les sourcils, ce qu'il fallait interpréter comme un sourire fugace. Il n'était pas particulièrement démonstratif pour ces choses-là. Il écarta négligemment une mèche de cheveux qui tombait sur le visage de la jeune femme, et laissa son pouce caresser sa joue avec une tendresse étonnante. Il répondit d'une voix caverneuse :

- J'ai du mal à croire que tu l'aies fait.

- Et pourtant... Est-ce que Aglérasia va bien ?

Freyloord s'effaça - ce qui n'était pas un mince exploit eu égard aux dimensions de sa carcasse - pour qu'elle pût la voir. Aliya lui sourit, révélant des dents maculées de sang, et leva péniblement un bras pour lui adresser un salut :

- Vous avez encore plus mauvaise mine que moi, plaisanta-t-elle pour détendre l'atmosphère. Mais je suis heureuse que vous soyez en vie... Bravo ! Et merci...

- Et maintenant, reprit le géant, quel est votre prochain objectif ? Récupérer Nesrine est une chose, mais échapper à Braga en est une autre. Ils vous traquera jusqu'à vous tuer, et il le fera personnellement pour être sûr de vous mettre à mort lui-même... à moins que vous ne le tuiez avant.

Il regarda tour à tour Aliya et Aglérasia, Nesrine ne semblant pas prête d'émerger de son long sommeil. De toute évidence, la décision revenait à la femme de l'Est, car elle était la première concernée par la vendetta de Braga. La haradrim n'était intervenue que tardivement, et elle n'était pas directement menacée, même s'il était vrai que le brigand n'hésiterait pas à se débarrasser d'elle s'il en avait l'occasion. Toutefois, à Annùminas, elle était mieux protégée que les deux autres. Elle avait des alliés puissants, des endroits sûrs où se rendre, et une meilleure connaissance des lieux. Elle ne pouvait pas être prise au dépourvu ici. Toutefois, elle était d'accord avec Freyloord. Cette affaire avec Braga devait se terminer, et vu comme les choses étaient parties, seule sa mort mettrait un terme à la traque. La jeune femme glissa alors :

- Aglérasia, si vous avez une idée pour l'éliminer, je peux vous aider. Je peux mettre à votre disposition tout ce dont vous aurez besoin, à l'exception d'hommes supplémentaires. Si vous avez besoin d'armes, de matériel, je peux trouver ce qu'il vous faut, faites-moi confiance.


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMer 22 Jan 2014 - 0:22
Aglérasia frappe son premier adversaire sans même qu’il s’aperçu de quelque chose. Hélas au moment de se diriger vers les autres hommes, elle se rendit compte qu’ils avaient tous bougé en même temps. Ni une ni deux, Aglérasia recula de retour dans la première salle. Les hommes eurent l’intention de passer simultanément dans l’encadrement de la porte, ce qui bien évidement ne fonctionnait pas et les condamnèrent à se coincé pour la plupart. Aglérasia en profita pour en frapper quelque uns, mais elle prit des revers de couteau. En effet, ses adversaires s’étaient rué vers elle mais le faite de se trouver tous réunis permettait certes à Aglérasia de les attaquer sans trop de difficulté, mais elle ne lui permettait pas de voir les coups de couteau arriver. Aglérasia n’arriva plus à éliminer ses adversaires. Quelques un avaient réussit à passer l’encadrement de porte et son combat se trouva transformer en une lutte ou seul l’évitement de coup fit mise au bout du jour.

D’un seul coup une voix puissante résonna dans le bâtiment. Cette voix invita Aglérasia à la suivre. Aglérasia, qui commençait à ne plus pouvoir se servir de son bras encore fragile, expédia deux des adversaires à l’aide de son corps en fonçant dessus, ce qui mire un moment d’interrogation sur le visage des autres.
Ce fut le moment opportun. Aglérasia profita de ce moment d’interrogation qui s’afficha sur leur visage pour ressortir du bâtiment et suivre l’intonation de la voix qui l’avait appelé. Aglérasia vit l’homme du nord et le suivit. Elle se concentra sur sa respiration et le trajet à suivre. En effet le fait de s’être servit de son bras lui avait réveillé sa douleur et à présent, que le combat fut terminer, le bras se retrouva en position de repos et laissa la douleur devenir de plus en plus présente. Aglérasia ne remarqua pas la présence de Nesrine. Elle avait bien entendu remarqué que le nordique portait deux femmes, mais elle ne les avait pas reconnus.

Le Nordique se rua dans un bâtiment sans même frapper à la porte. Aglérasia ne réfléchit pas et le suivit sans hésitation. A l’intérieur, l’homme débarrassa deux table du rêver de la main et y déposa les deux femmes. Ce fut à se moment qu’Aglérasia vit le visage de Nesrine. En moins de temps qu’il fallu pour le dire, Aglérasia se retrouva à ses coté. Elle vérifia son pouls, qui contre tout attente était bon et très calme. Nesrine avait trouvé la possibilité de se placer en une sorte de sommeil qui la protégeait. Aglérasia, qui se tenait calmement devant son amie en se tenant fermement le bras afin de compresser cette douleur qui commencer à la faire souffrir, fut captiver par le regard paisible que tenait Nesrine sur son visage.

Soudain, la main d’Aglérasia lâcha son bras et se saisit de l’une de ses dagues. Une porte s’ouvrit brutalement et un homme entra. A entendre ses paroles, Aglérasia comprit que ce fut le propriétaire des lieux et appris par la même occasion que le Nordique s’appela Freyloord. Freyloord en profita pour passer commande de ce dont il lui fallu et demanda à Aglérasia s’il lui fallait quelque chose pour soigner Nesrine. Aglérasia, qui en profita pour apprendre le prénom de l’auberge, lui répondit.

Il va me falloir la même chose. Ainsi qu’une boisson bien forte pour calmer la douleur.

Les hommes la regardèrent d’un ton étonné. En effet les deux jeunes femmes ne fut pas très consciente pour boire quelque chose. L’aubergiste partit et revint tout de même avec la boisson demandée. Aglérasia prit la bouteille la déboucha et bu une bonne gorgée. Cela ne lui enleva pas la douleur, mais ça l’aida à faire abstraction de celle-ci. Aglérasia nettoya les plaies comme elle le put et s’aperçu qu’elles avaient était déjà nettoyer préalablement.

Ils devaient vraiment vouloir la torturer à nouveau pour penser ses blessures de la sorte !
Le fait de voir ces blessures fit remonter la nervosité en elle. Après tout elle était également responsable de ce qui était arrivé à Nesrine. Sans elle, Nesrine ne serait pas là où elle en était en ce moment.

Aglérasia entendit à nouveau une voix que ne fut pas celle de Freyloord. Elle reconnut la voix d’Aliya et ne put s’empêcher de se retourner. La jeune femme essaya d’avoir un peu d’humour en cette situation envers Aglérasia, hélas elle fut trop chargée de nervosité pour lui répondre. La seule action que fit Aglérasia fut un signe de la tête pour remercier celle qui avait sans nul doute permit à Nesrine et Aglérasia de s’en sortir. Ce fut à Freyloord de poser une question. Aglérasia écouta attentivement la requête qu’il annonça et réfléchit un moment avant d’y répondre. En effet la question ne fut pas facile et il lui fallut un petit moment avant de pouvoir répondre.

Je pense qu’avant tout il va nous falloir un endroit pour nous reposer et permettre à Nesrine de se réveiller et prendre des forces. Ensuite il va nous falloir au moins deux dagues ainsi que des armes de jet si cela est possible. Aurais-tu une idée d’où ils auraient pu placer la monture de ta sœur ? Il va lui falloir une monture pour partir et la sienne serait préférable. Je pense qu’un endroit sure sera primordiale pour ce soir. Concernant le plan d’action, il va falloir se la jouer rusé. Hélas à la minute présente, je n’en ai aucune idée.

Aglérasia baissa la tête et s’occupa à nouveau de soigner les plaies de son amie. Elle savait que ce dont elle demandait n’était pas évident à trouver, cependant ce fut la seule chose qui lui vint à l’esprit.

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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyVen 24 Jan 2014 - 17:40
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La porte de la petite auberge s'ouvrit lentement, laissant pénétrer une vague de froid intense, qui fit frissonner les rares clients. Tous remontèrent le col de leur veste, ou se dépêchèrent de ranger leurs mains au fond de leurs manches. Certains, ceux qui avaient la chance d'avoir un bon repas chaud, refermèrent leurs doigts glacés autour du bol de soupe qu'on leur avait servi. Les autres devaient se contenter de légumes tièdes, d'une bouillie nourrissante à défaut d'être appétissante, et d'une bière de mauvaise qualité. Mais ce qu'ils cherchaient avant tout, c'était le calme, la sérénité, et une bonne nuit de sommeil pour pas cher. Ils étaient dans un de ces endroits comme il en existe à la fois beaucoup et bien peu, où l'on peut venir avec ses histoires, s'installer sans avoir de comptes à rendre, et repartir comme on est venu. Les rares pièces que l'on déposait sur la table suffisaient à peine à faire vivre le patron, mais les informations que celui-ci vendait de temps à autre constituaient sa véritable source de revenu. Il accueillait dans son établissement de drôles de types, pas toujours fréquentables, mais qui savaient reconnaître en lui un homme fiable et un excellent informateur. Un homme qu'on ne pouvait pas tuer sans une bonne raison.

Une silhouette solitaire franchit rapidement le seuil, et referma le lourd battant derrière elle. Immédiatement, le courant d'air cessa, et l'atmosphère se réchauffa. Au sens littéral du terme, naturellement, car personne n'était véritablement chaleureux à l'intérieur. Les clients étaient réservés pour ne pas dire fermés, et ils chuchotaient à voix basse, évitant de se regarder les uns les autres. Il était malpoli de dévisager un autre individu, car cela revenait à se faire passer pour un des gardes de la cité, ou un des espions du Roi. Non, il valait mieux faire profil bas, et ne rien demander à personne. Ce fut la raison pour laquelle la silhouette s'élança d'un bon pas, passa devant le propriétaire en lui adressa un signe de la tête, et grimpa à l'étage. Il y avait plusieurs chambres, ridicules par la taille, où pouvaient dormir deux personnes dans un lit de fortune, miteux et inconfortable. Mais c'était mieux que rien. La silhouette frappa une fois à la porte, attendit un bref instant, puis entra sans qu'aucune réponse ne lui parvînt. Le code avait été convenu à l'avance.

A l'intérieur de la pièce, se tenaient deux femmes, dont l'une était allongée sur le fameux lit, recouverte par une fine couverture. On le voyait très nettement, son corps était couvert de minuscules cicatrices qu'on avait bandées. Elle ressemblait à un spectre enveloppé dans les lambeaux de ses vêtements. Ses bras étaient maintenus par des attèles, pour ne pas tirer inutilement sur ses épaules. Elles avaient souffert de la torture, mais elles n'étaient pas déboîtées, ce qui était heureux. Il lui faudrait toutefois les ménager quelques temps, et procéder à un peu de rééducation quand elle se réveillerait... si elle se réveillait un jour. Cela faisait presque quarante-huit heures qu'elle dormait ainsi, insensible à tout stimulus extérieur. Elle respirait régulièrement depuis peu, et paraissait sur la voie de la guérison physique, mais elle s'agitait périodiquement, et semblait vivre des rêves affreux. Ses sourcils étaient froncés, ses mains se serraient régulièrement, et sous ses paupières closes, on pouvait déceler le mouvement de ses yeux qui semblaient poursuivre du regard un ennemi onirique.

A ses côtés, une femme était installée. Elle n'avait pas quitté les lieux depuis qu'elle y était arrivée deux jours plus tôt, elle-même blessée. Son bras était toujours bandé, mais elle paraissait retrouver un peu de sensibilité. Elle avait reçu une flèche, mais la pointe n'avait rien sectionné, et la plaie avait été bien traitée par des mains expertes. Elle n'en garderait aucune séquelle, même si elle n'était pas encore totalement apte. Il lui faudrait encore plusieurs semaines avant de pouvoir retrouver ses capacités, mais elle pouvait déjà recommencer à le bouger de temps en temps. Le tout était de ne pas forcer. Mais ce n'était pas cette blessure qui allait l'empêcher de faire ce qu'elle avait à faire. Elle avait monté la garde auprès de sa coéquipière inconsciente avec une assiduité rare, avait fait en sorte de reprendre des forces après l'expédition hasardeuse pour arracher Nesrine aux mains de Braga. Et à dire vrai, ces deux jours de repos semblaient lui avoir redonné des couleurs.

Aliya, car c'était bien elle qui venait de rejoindre l'auberge, rejeta sa capuche en arrière, dévoilant son visage. Les deux jours passés n'avaient pas suffi à faire disparaître le joli hématome qu'elle avait sur la pommette gauche, qui avait pris une teinte plus sombre. Il semblait lui faire mal quand elle le touchait, mais elle essayait de ne pas y prêter attention, et appliquait un onguent supposé accélérer sa disparition pour rapidement s'en débarrasser. Depuis ce fameux soir où ils avaient rejoint l'auberge - que Nesrine n'avait plus quitté, migrant simplement de l'arrière-salle à une des chambres -, elle n'avait pas eu beaucoup de temps pour elle, cela dit. Elle avait dû accepter à contrecœur de laisser Freyloord repartir, et elle avait dû aller faire quelques emplettes pour satisfaire la jeune femme de l'Est, dont les exigences étaient précises. Elle avait fait de son mieux pour éviter d'être filée par des hommes qui auraient pu être loyaux à Braga, et avait marchandé pour acheter des armes avec un argent qui n'était pas le sien. Mais réussir à se faire prêter ce fameux argent avait probablement été la partie la plus difficile du travail, et elle avait dû se montrer convaincante comme jamais pour y parvenir.

C'était la raison pour laquelle il lui avait fallu quarante-huit heures de prospection, avant de revenir voir Aglérasia. Elle lui adressa un signe de la main, frissonnant à cause de la différence de température entre l'intérieur et l'extérieur. Il ne faisait pas très chaud, mais la petite cheminée privée dont ils disposaient dispensait ce qu'il fallait pour rendre l'atmosphère plus agréable qu'à l'extérieur. Toutefois, le bois était un extra - car son prix s'était envolé depuis le passage du Rude Hiver -, et elles devaient se rationner pour ne pas en manquer. Aliya laissa tomber un lourd sac de voyage qu'elle transportait sur son dos, et se défit de sa cape, qu'elle accrocha non loin de l'âtre :

- J'ai trouvé quelques petites choses qui devraient vous plaire. Je ne dis pas que j'ai tout ce qu'il vous faut, loin de là, mais ça devrait vous plaire.

Plongeant la main dans son sac, elle en ressortit une arbalète de belle taille, un peu ancienne et un peu usée, mais qui paraissait encore capable de tirer. Elle la tendit devant elle, comme si elle visait un adversaire invisible qui se serait tenu dans un coin de la pièce, et la soupesa avec un air satisfait :

- Je ne suis pas experte de ce genre de choses, mais je pense que ça peut être précis jusqu'à une trentaine de mètres. Au-delà, j'ai autant de chances de toucher que de mettre à côté.

Elle sourit, comme si cette information était amusante, ou comme si la situation n'était pas véritablement grave. Si Aglérasia avait cru que Nesrinet et Aliya étaient identiques au niveau du comportement, elle avait désormais la preuve que non. Autant la première était sombre et froide, autant la seconde était enjouée et chaleureuse, même lorsque la situation semblait incroyablement tendue. Mais sa décontraction ne cachait-elle pas quelque chose de plus ? La jeune femme posa l'arbalète par terre, et sortit une arbalète légère. Elle pouvait être tenue à une main, et tirait des carreaux plus petits, à moins longue distance. C'était une arme d'assassins, ce qui devrait convenir à l'espionne :

- Ça, c'est pour vous. Je me suis dit que votre bras aurait du mal à supporter le poids de l'autre. Mais avec ça, vous devriez faire du dégât. J'ai voulu en prendre une seconde, mais le marchand n'a pas voulu me la lâcher...

Elle passa l'arme à Aglérasia, et la laissa l'examiner brièvement. Puis elle continua sa distribution de cadeaux. Elle extirpa de son sac deux sets de couteaux de lancer. Il y en avait six, trois chacune. Elle les passa à la femme de l'Est, tout en lui répétant ce que le vendeur lui avait expliqué :

- Les lames ne sont pas très équilibrées, et il faudra faire attention en les jetant, pour bien toucher la cible. Comme vous voyez, la lame n'est pas très longue, mais elle est suffisamment solide pour percer une petite armure de cuir, si vous y mettez du cœur...

Aliya, qui semblait parfaitement à l'aise avec cette arme, la fit tourner dans sa main avec une dextérité incroyable. Elle le faisait sans même y penser, comme par pure habitude. La lame courait entre ses doigts, sans jamais dévier de la trajectoire prévue, sans jamais osciller plus que nécessaire. Et quand la jeune femme prononça le mot "cœur", la lame sembla jaillir de ses doigts pour aller se planter net dans une poutre située près de la porte. La sœur de Nesrine eut un sourire d'excuse :

- Désolée, l'habitude.

A n'en pas douter, c'était son arme de prédilection, et maintenant qu'elle avait enlevé sa cape, il était possible de voir sur elle des étuis à couteaux nombreux. Il y en avait au moins quatre visibles, et combien d'autres pouvaient être cachés ? Elle apparaissait d'ordinaire sous l'apparence d'une jeune fille enjouée et peut-être un peu idéaliste, mais il semblait qu'elle avait des arguments à faire valoir contre d'éventuels mercenaires. Elle récupéra l'arme fichée dans le bois, et essuya l'acier de ses doigts, avec un geste presque affectueux. La proximité qu'elle semblait entretenir avec ses armes était dérangeante, presque effrayante. Après avoir rangé l'arme dans son fourreau, elle tira une paire de dagues de son sac. Elles étaient communes, à vrai dire, mais de bonne qualité. Leur fiabilité compenserait sans doute leur manque d'élégance : c'étaient des lames de tueurs, discrètes et sans fioritures... en plus d'être à un prix abordable. La jeune femme tendit à Aglérasia ce nouveau présent, et lui confia :

- C'est tout ce que j'ai pu avoir, en plus des carreaux pour les arbalètes, qui sont ici. C'est un petit arsenal, mine de rien, mais je ne suis pas certain que cela suffira à abattre Braga. D'ailleurs, à ce propos...

Elle jeta un regard en coin à Nesrine, qui dormait toujours. Pendant un bref instant, son regard se fit vague, alors qu'elle semblait songer à quelque chose de lointain. Etait-elle remontée dans un ancien souvenir ? Venait-elle de se rappeler quelque chose de vital ? La raison pour laquelle Nesrine la détestait, peut-être ? Si tel fut le cas, elle n'en dit rien, et reprit comme si rien ne s'était passé :

- J'ai demandé à Freyloord de se renseigner et... vous savez comment il est (elle mima la démarche d'un gros bras, un sourire aux lèvres), il a réussi à obtenir des informations très fiables. Braga nous recherche activement, et il a mis pas mal de mercenaires sur le coup. Il pense que vous allez vouloir quitter la ville, et la plupart de ses hommes surveillent les allées et venues.

Ce n'était pas une très bonne nouvelle, car dans leur état, elles n'auraient aucune chance de quitter la ville en vie. D'autant qu'Aliya, elle, n'entendait pas en partir. Elle avait encore des choses à y faire, et elle devait rester dans les parages. Il fallait donc régler le problème de manière définitive. Elle poursuivit son explication :

- Braga est tellement en colère, et sûr que vous allez vous enfuir, qu'il a commencé à négliger sa propre sécurité. Il a envoyé plusieurs de ceux qui forment sa garde personnelle sur notre piste, et pour compenser ça, il bouge tout le temps, et s'arrange pour être introuvable.

Il n'y avait pas de quoi s'en réjouir, et pourtant elle affichait un sourire ravi. Elle s'en expliqua rapidement :

- Mais Freyloord a réussi à savoir où il se trouverait ce soir. Il a prévu de s'arrêter dans une auberge du centre. Un endroit fréquenté par des marchands, essentiellement. Le souci, c'est qu'il y a plus de chances de tomber sur des gardes là-bas que dans les bas-fonds de la ville, vous comprenez ? Ça signifie deux choses : premièrement, si on essaie de le tuer, il faudra l'attaquer de front, et nous débarrasser de ceux qui le protègent encore ; secondement, que l'on réussisse ou qu'on échoue, nos chances d'être capturées par la garde sont très élevées. Et, prises sur le fait en train d'agresser Braga, nous serions totalement en tort. Toutefois, c'est notre meilleure - et notre seule - chance.

Elle soupira largement :

- Voilà, j'ai tout expliqué. Si vous êtes prête à agir, malgré votre bras, en laissant Nesrine ici, alors nous avons peut-être une chance de mettre un terme à tout cela. Vous êtes partante ?


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyVen 21 Fév 2014 - 9:24
Aglérasia s’était à nouveau baisser vers Nesrine afin de rincer les plaies qu’elle avait à de nombreux endroit. Aliya attendit le retour de l’aubergiste et avant même qu’elle puisse ouvrir la bouche, ce fut Freyloord qui demanda à l’aubergiste, qu’il connaissait vraisemblablement beaucoup mieux qu’Aliya, s’il lui restait une chambre de libre pour accueillir les trois jeunes femmes. En effet Freyloord avait entendu les requêtes d’Aglérasia et en avait profité pour donner une dernière fois un coup de pouce aux jeunes femmes. L’aubergiste accepta volontiers, après tout ce fut le meilleur moyen de libérer l’arrière boutique. Cependant il proposa aux jeunes femmes de monter rapidement afin de ne pas éveille les soupçons. Freyloord décida spontanément de porter Nesrine à l’étage supérieur.

A peine étaient-elles installées dans la chambre, qu’Aliya décida de partir afin d’honorer la requête d’Aglérasia au sujet des armes. Elle partit si vite et si silencieusement, qu’Aglérasia ne remarqua son absence qu’un bon moment après son départ. Aglérasia fut fatigué et son bras l’incommodait à plusieurs reprises tellement elle fut exténué. Or elle décida de ne pas laisser Nesrine sans surveillance et se força à ne pas s’endormir. Hélas malgré toute a volonté de la jeune femme, elle tombe de sommeil. Certes ce ne fut pas un sommeil profond, mais elle ne fit plus attention à tous les détails. Au bout de plus d’une dizaine d’heures de sommeil, elle entendit quelqu’un frapper à la porte. Aussitôt elle se retourna et empoigna l’un de ses dagues. C’est alors que sans même qu’elle eut donné une réponse, la personne entra. Aglérasia comprit alors que cela ne pouvait être personne d’autre qu’Aliya qui revint après plus de deux jours d’absence.

Aglérasia, qui commençait tout juste à émergée, suivit Aliya du regard et fut ravi au moment où Aliya commença à parler. Aglérasia regarda la première arme que la jeune femme sorti du sac et fut ravi en entendant qu’Aliya n’avait pas prit les premières armes venu et qu’elle en connaissait les particularités. Soudain une action interpela Aglérasia. Aliya, qui ressemblait fortement à Nesrine, sourit. Cette différance fut flagrante et Aglérasia ne put empêcher le faite que cela engendra à nouveau des questions sur la loyauté d’Aliya. Alors que la jeune femme avait fait ses preuves en les aidants à se cacher de Braga, Aglérasia prit, involontairement, toute bonne humeur pour un camouflage. Un camouflage pouvant signaler que la personne ne soit pas du bon coté. Cette pensé fut interrompue quand Aliya sortit la deuxième arme qui était désigner pour Aglérasia. Aglérasia leva la tête et vit l’arbalète légère. Aglérasia qui était encore en plein doute fut ravie de voire que la jeune femme avait pensé à son bras douloureux. Aglérasia prit l’arbalète dans les mains et l’examina de près. Elle fut surprise tant elle était légère pour une arme aussi puissante. Puis elle tendit les mains afin de recueillir les couteaux que la femme du Sud lui tendit en lui expliquant qu’elle n’était pas très équilibrée. Aglérasia écouta toutes les indications que lui donna Aliya et fut surprise de voir avec quelle dextérité Aliya mania les couteaux de jet. Soudain sans que l’on aurait put le deviner, un couteau partit de la main d’Aliya tel un boulet de canon et se planta près de la porte.
Aglérasia faillit dégainer son arme jusqu’au moment où la jeune femme s’excusa en prétextant l’habitude de les manier. Aglérasia ne comprit pas son acte. Pour elle une arme qui part fut désigner à toucher un ennemie ou à s’entrainer, C’est alors qu’Aglérasia remarqua que la jeune femme avait retiré sa cape laissant ainsi se dévoiler ses étuis chargés d’armes de jet. Aglérasia suivit Aliya du regard et remarqua la façon qu’elle avait d’entretenir ces armes. Il ne fut aucun doute possible, ces couteaux était inévitablement le prolongement direct des mains d’Aliya.  Ce fut ensuite le tour des dagues de se montrer. Aglérasia ne prêta aucune importance au faite qu’elles n’étaient pas élégante mais remarqua cependant immédiatement la qualité de la lame. Aglérasia qui prit les dagues que la jeune femme lui tendit en posa une sur la table et rangea directement la deuxième sur elle. Il fut très nettement visible que ce fut l’arme qu’elle préféra parmi toutes celles présenter.
Aliya annonça alors que ce fut tout ce dont elle avait pu se procurer.

Je te remercie, ce n’est plus que ce dont je ne m’imaginais que tu aurais pu trouver.

Aglérasia alla enchainer pour lui dire que c’était leur connaissance des armes qui ferait à présent la différence, quand elle fut stoppée net par le prénom qui sortit de la bouche de la jeune femme. Elle remarqua qu’Aliya regarda sa sœur sans dire un mot avant de lui expliquer qu’une sortie discrète de la ville n’était pas à prévoir.

Je m’en doutais un peu, mais je ne pense pas partir avant de voir ta sœur se lever et tenir debout. Cependant ce qu’il serait judicieux de faire c’est trouver un autre endroit afin de se cacher, si tel endroit existe.

C’est alors qu’Aliya esquiva la suggestion d’Aglérasia et lui expliqua que Braga négligeait à présent sa propre sécurité et qu’elle avait trouvé un moyen de connaitre l’endroit où il se trouvait ce soir.

Toutefois, c'est notre meilleure - et notre seule – chance.
Cette phrase raisonna à présent dans la tête d’Aglérasia.

Après un long moment de silence, Aglérasia regarda Aliya et lui dit :

Qu’il en soit ainsi alors. !

Je ne suis pas aussi doué que ta sœur en camouflage et discrétion, mais je pense qu’il va nous falloir des vêtements plus discret et connaître toutes les possibilités d’évasion de cette auberge. Nous devons nous fondre dans la masse, et choisir le bon moment pour intervenir. Il nous faudrait quelqu’un qui puisse faire diversion afin d’attirer la plus part des gardes or de l’auberge et pourquoi pas quelque personnes chargées de la sécurité de Braga. Pendant se temps avec les armes que tu nous as procuré je pense que l’on va pouvoir calmer une fois pour toute les ardeurs de ce types qui nous fait vivre un cauchemar depuis un bon moment à ta sœur et moi.


Aglérasia n’y était pas allée par le dos de la cuillère, pour cause en voyant l’état générale de Nesrine ainsi que le sien, elle n’eut même pas un soupçon de regret en choisissant d’ôter la vie à cette homme. D’ordinaire, elle ne cautionne pas ce type de règlement, mais dans le cas présent aucune autre possibilité ne se présenta à elles.

Aglérasia jeta un regard vers Nesrine.

C’est ton domaine ça. C’est toi qui devrais prendre ces décisions. Tu es inévitablement la meilleur dans ce domaine, mais bientôt tout cela sera terminer et tu n’auras plus à t’en faire. Après tout c’est de ma faute que tu es dans cet état.

Aglérasia sentit la colère monté en elle. L’adrénaline mélangée à l’effet de colère estompa momentanément la douleur qui se fit sentir dans son bras depuis plusieurs jours.

Allons-y! Il ne doit pas se passer un lever de soleil de plus sur le visage de cette crapule !


___


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Ryad Assad
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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyDim 23 Fév 2014 - 15:53
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De toute évidence, l'heure de la bataille finale contre Braga approchait. Le bandit les avait poussées dans leurs derniers retranchements, et il les traquait désormais dans toute la ville, conscient qu'elles étaient prisonnières comme des rats à bord d'un navire. Quitter leur tanière signifiait rencontrer des individus peu fréquentables qui n'hésiteraient pas à les abattre à vue. Freyloord avait entendu qu'elles étaient recherchées mortes ou vives, et cela ne faisait pas leurs affaires. Aliya était une experte en évasion, et elle avait toujours agi avec l'idée que dans le pire des cas, elle serait capturée et attachée. L'idée qu'on puisse la mettre en joue et l'éliminer d'un trait était assez perturbante. Cela ne lui faisait pas peur, bien entendu, mais elle se sentait beaucoup moins frivole et beaucoup moins encline à plaisanter. Cette fois, les enjeux étaient bien réels, et il ne s'agissait pas uniquement de frimer, de montrer ce qu'elle savait faire au monde entier.

De toute évidence, Aglérasia était sur une logique similaire, et elle était prête à partir à l'attaque dès maintenant. Elles n'avaient qu'un seul essai, et pas vraiment d'options d'attaque alternatives. La femme de l'Est, elle se projetait assez loin dans le futur, et elle prévoyait déjà les options de sortie, comme si leur mission n'était qu'une formalité. Une attitude résolument optimiste qui ne pouvait pas leur faire de mal, à l'heure où elles se préparaient à affronter ce qui s'apparentait à une petite armée. La prime sur leur tête était juteuse, et si elles ne bénéficiaient pas de l'effet de surprise, ou si elles jouaient simplement de malchance, elles risquaient de mourir dans d'atroces souffrances aux mains de leur ennemi. Aliya apporta quelques précisions au plan d'Aglérasia, pour lui dresser un tableau aussi fidèle que possible :

- Les gardes ne sont pas dans l'auberge, dit-elle, cela dérangerait trop les marchands. Mais ils patrouillent tout à côté. Je pense qu'on n'aura pas plus de cinq minutes - dix si on a de la chance - pour tuer Braga et nous enfuir. A ce stade, toute tentative pour attirer les hommes de Braga à l'extérieur nous ferait perdre un temps précieux. Non, il vaut mieux foncer dans le tas, et discuter après. L'avantage que nous avons, c'est que nous pouvons prendre place dans l'auberge avant eux, et les y attendre. Ca ne devrait pas poser de problèmes, et ça nous donnera un avantage considérable. Et j'oubliais... sur ce coup-là, nous n'aurons pas de soutien. Freyloord ne peut pas nous aider plus qu'il ne l'a déjà fait, et je ne connais personne qui accepterait de nous assister plutôt que d'empocher la prime, crois-moi.

La litanie des mauvaises nouvelles continuait, et il leur faudrait s'y habituer, car leur mission était proprement suicidaire. Elles ne savaient pas exactement combien d'hommes elles auraient à affronter, ni dans quelles conditions, et elles ne pouvaient pas prévoir quelle serait la réaction des marchands : est-ce qu'ils prendraient peur et s'enfuiraient en courant, ameutant les gardes plus rapidement que prévu ? Est-ce qu'ils s'emporteraient et essaieraient de calmer les deux furies qu'ils verraient comme des assassins chargés de tuer l'un d'entre eux ? Il n'était pas possible de prévoir comment ils se comporteraient, mais cette inconnue pouvait se transformer en obstacle insurmontable pour les deux jeunes femmes, en dépit de l'arsenal dont elles disposaient désormais.

- Je pense, lança tout de même Aliya, que nous devrions y aller sur-le-champ, pour faire un peu de repérage. Nous n'aurons que quelques heures à attendre, mais au moins nous serons déjà sur place, et nous diminuerons les risques d'être repérées par des chasseurs de prime.

C'était le plan le plus logique, et elles n'avaient de toute façon rien d'autre à faire dans la modeste chambre qu'elles occupaient. Aliya se leva donc, et s'approcha de Nesrine qui dormait toujours d'un sommeil profond. Son souffle régulier indiquait qu'elle avait un peu récupéré, et que son organisme s'attachait désormais à réparer les blessures cruelles infligées par Braga. Les nombreux bandages qui recouvraient ses plaines fines et régulières attestaient de la violence du traitement qu'elle avait subi. La petite brune posa une main fraîche sur celle de sa sœur, un contact fugace et éphémère, qu'elle n'accompagna d'aucun mot. Ce fut comme si ce geste n'avait jamais existé, lorsqu'il s'évanouit alors qu'elle s'éloignait en direction de la porte.

Elle ne jeta pas un regard en arrière, et franchit le seuil sans rien ajouter, précédant Aglérasia qui la suivait. Elles fermèrent la porte à clé, davantage pour protéger Nesrine que pour l'enfermer, car elles savaient toutes deux que la jeune femme était experte en escalade. Même blessée, elle parviendrait sans peine à s'échapper par la fenêtre, et à rejoindre le sol sans difficulté. Il restait simplement à espérer qu'elles reviendraient avant que leur amie émergeât de son sommeil, pour lui annoncer de vive voix que Braga était mort. C'était, quelque part, l'objectif d'Aliya, qui pourtant ne semblait pas particulièrement rassurée à l'idée d'affronter le regard de Nesrine. Elle dissimulait cela derrière une façade travaillée, mais on pouvait deviner qu'elle éprouvait une forme de crainte coupable, dont elle n'avait pas parlé à Aglérasia. Et elle ne lui en parlerait pas.


~~~~


Les deux combattantes arrivèrent sans encombre à l'auberge du Gai Repos, un établissement de qualité, qui s'adressait surtout aux marchands qui avaient fait une longue route, et qui étaient prêts à débourser plus que nécessaire pour passer une nuit agréable dans un lit confortable et entretenu avec soin. Elles avaient, en chemin, repéré plusieurs hommes qui leur évoquèrent des chasseurs de prime, mais elles avaient su passer inaperçu grâce aux longues capes qu'elles avaient récupérées auprès de l'ami de Freyloord, l'aubergiste chez qui elles avaient séjourné. Elles étaient, en cela, bien aidées par le temps exécrable qui régnait dans la cité. Une pluie terrible s'était abattue sur la région, et avait transformé les rues en rivières. Les gens marchaient, serrés les uns contre les autres, sur les minces ilots qui avaient survécu à l'inondation générale. Elles pouvaient donc se dissimuler dans la foule, et se déplacer sans crainte d'être repérées.

Ce soir, à cause des conditions climatiques, le Gai Repos était bondé, et il leur fallu attendre un moment avant de pouvoir s'installer à une table qui venait de se libérer. Elles se retrouvèrent assises loin au fond de la salle, éloignées du feu crépitant, entourées par des marchands qui discutaient bruyamment. Il régnait une ambiance bon enfant, et quelques ménestrels jouaient des airs doux pour apaiser les voyageurs, et espérer récolter quelques pièces pour leur prestation. Ils n'étaient pas mauvais, et Aliya déposa négligemment un peu de monnaie dans le chapeau de celui qui passa à leur table. Elle ne tenait pas particulièrement à attirer l'attention, et elle ne souhaitait pas non plus qu'il s'éternisât à essayer de les convaincre... ce qui n'aurait fait que ruiner leur couverture.

Les deux femmes discutaient à voix basse, imitant leurs voisins, sirotant une bière au goût médiocre, mais qui avait au moins le mérite de leur occuper les mains. Si elle n'avait pas cette chope, Aliya aurait eu du mal à se retenir de caresser ses poignards. Elle les portait sur elle, sous sa cape, et elle sentait ses doigts inexorablement attirés par leur manche lisse, parfaitement adapté à sa main. Elle désespérait de sentir la froideur de l'acier contre ses doigts, et de soupeser les lames une dernière fois avant de les lancer dans le cœur de Braga, qui mourrait avant d'avoir eu le temps de comprendre d'où venait la menace. Pour patienter, elle pianotait sur la table, essayant de dissimuler son impatience derrière un calme apparent.

Aglérasia paraissait être dans le même état, et attendre le moment fatidique avec une grande impatience. Autour d'elles, certains clients se levaient, d'autres venaient s'asseoir, en un ballet ininterrompu. La serveuse circulait gracieusement au milieu des tables, attirant les regards - et parfois les mains - avides des marchands. C'était une grosse soirée, ce qui signifiait beaucoup à gagner, mais il y avait toujours une contrepartie. Aliya la suivait du regard, imaginant sans peine à quel point elle devait hurler intérieurement d'être ainsi traitée par des hommes qui n'étaient même pas encore ivres. Elle devait revenir en cuisine, et pester après leur comportement odieux, se plaindre de leur manque d'éducation. On devait la regarder avec compassion, avant de lui fourguer un autre plateau entre les mains, et de lui dire de replonger dans l'arène. Elle s'exécutait avec résignation, inspirant profondément comme une nageuse s'apprêtant à descendre dans les profondeurs abyssales de la bêtise humaine.

Et pourtant, à côté de l'enfer qu'Aliya et Aglérasia allaient déchaîner dans l'auberge, ces rudoiements apparaîtraient bien innocents, et bien ridicules. Elle regretterait pour un temps son petit bonheur confortable, pleurerait devant le carnage chaotique qui prendrait la place de son univers bien rangé. Et puis, quand le calme serait revenu, elle oublierait cette histoire, et reviendrait à son quotidien en se plaignant de sa dureté. Elle retrouverait le cours de sa vie, et cet épisode se transformerait en souvenir, qu'elle raconterait à ses petits-enfants d'une voix docte, pour leur expliquer à quel point de son temps les choses étaient difficiles, et qu'ils n'avaient pas à se plaindre.

Aliya détacha son regard de la serveuse en entendant la porte s'ouvrir. Elle tourna la tête aussi discrètement que possible, et vit un homme entrer. Il était grand et costaud, le prototype du garde du corps impressionnant. Il balaya la salle d'un regard circulaire, tout en relevant sa capuche trempée, révélant un visage inexpressif surmonté de cheveux blonds. Pas besoin de la voir pour deviner qu'il avait une arme au côté, et probablement au moins une autre cachée sur lui. Il s'écarta, et laissa passer un autre colosse, puis un troisième, un quatrième, un cinquième. C'était un véritable défilé d'affreux, qui formaient un arc de cercle autour de la porte. Ils s'effacèrent enfin devant le plus affreux de tous, un homme dont les deux femmes n'avaient sûrement pas oublié le visage. Braga...

Aliya referma immédiatement sa main sur celle d'Aglérasia, comme pour l'empêcher de se lever et de passer à l'attaque immédiatement. Ou peut-être pour chercher la force de ne pas attaquer maintenant. L'occasion était extrêmement tentante. Il était là, debout au milieu de la pièce, entouré par une demi-douzaine de gardes, en train de chercher une table libre. Ses hommes scrutaient les alentours, mais ils ne s'attendaient sans doute pas à être attaqués ici. C'était le moment parfait. Trop parfait. Si elles rataient leur coup, pour une quelconque raison, leur homme serait parti avant qu'elles eussent eu le temps de réagir, comme il se trouvait près de la porte :

- Attendez... Attendez encore...

Ces mots, elle les adressait autant à sa coéquipière qu'à elle-même. Elle essayait de se calmer, d'apaiser les tremblements qui s'étaient emparés de ses bras. L'envie de déclencher les hostilités immédiatement était tentante, et elle n'aurait pas hésité une seconde si sa seule vie avait été en jeu. Mais elle ne pouvait pas se permettre de jouer ainsi avec la vie des autres, et elle devait faire preuve de patience. Oui... Patience. Braga paya l'aubergiste en espèces sonnantes et trébuchantes, avant d'aller s'installer à une table libre, qu'on lui indiqua du doigt. Aliya se pencha négligemment vers le sac posé à côté d'elle. Elle referma ses doigts sur l'arbalète qui s'y trouvait cachée, et se leva avec un air profondément déterminé sur le visage.

- A terre ! Cria-t-elle d'une voix sonore.

Les clients tournèrent la tête dans sa direction, et se figèrent immédiatement en la voyant ainsi armée. Elle n'avait pas vraiment escompté qu'il se missent à plat-ventre pour lui faciliter le tir, mais elle était certaine qu'ils allaient s'arrêter, et lui dégager un angle de vue magnifique. Elle ne s'était pas trompée. Son œil s'aligna avec le carreau, et elle mit Braga au centre de son champ de vision. Une demi-seconde passa, lourde, silencieuse, avant qu'elle ne tirât. Un cri fendit l'air juste avant que l'acier ne mordît la chair du bandit, qui reçut le projectile au niveau de la hanche. Un tir raté, puisqu'il n'était pas mortel, mais qui empêcherait Braga de prendre la fuite trop facilement.

L'instant d'après, ce fut le chaos. Tous les clients se mirent à hurler, et certains essayèrent de détaler prestement. D'autres, plus courageux, essayèrent d'arrêter les jeunes femmes qui paraissaient bien trop frêles pour représenter un danger. Aliya fit comprendre au premier qu'il se trompait lourdement, et elle l'assomma d'un revers de son arbalète en pleine tête. Elle n'avait pas le temps de recharger, et elle jeta son arme au sol, cherchant instinctivement ses poignards. Braga au sol, elles n'avaient plus de ligne de vue pour l'atteindre, et elles devraient donc passer outre les quatre sbires qui s'avançaient droit sur elles, épaulés par une bonne douzaine de marchands peu motivés, mais convaincus de pouvoir les écraser sous le poids du nombre. La jeune haradrim, consciente qu'elle n'avait plus aucune chance d'éviter le duel, se jeta sur le premier marchand et lui coupa le souffle d'un coup de poing, avant de l'envoyer rouler par terre. Elle essaierait du mieux possible de ne pas tuer ceux qui n'avaient rien à voir avec Braga, mais ne reculerait devant rien pour accomplir sa mission.

Avec une lucidité extraordinaire, elle se rendit compte alors qu'il ne lui restait plus que cinq minutes... Cinq minutes avant l'arrivée des gardes, et avant que toute cette histoire ne s'achevât. Elles n'y arriveraient jamais...


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La famille, orage à mépris - Page 2 EmptyMer 26 Nov 2014 - 0:03
Aglérasia et Aliya se préparent à partir, Aglérasia rangea avec précision les dagues, qu’elles possédait à présent, et enfila les vêtements que Freyloord leur avait amener. Elle écouta avec attention les précisions qu’Aliya lui apporta sur le plan à suivre. Hélas ce fut pendants ces précisons qu’Aglérasia apprit également qu’elles seront seule ce soir là. En effet Freyloord ne pourras les assister. Aglérasia eu un petit pincement au cœur car elle ne pourrait par conséquence guère le remercier. Elle ferma les yeux pendant quelques secondes et le remercia par la pensé. Aglérasia fut entièrement d’accord par le dernier argument énoncé par Aliya mais ne jugea pas intéressant de le lui partager.
Aglérasia vérifia la solidité des liens qui tenait à présent ses nouveaux prolongements de bras et eu tout juste le temps de fermer sa cape avant d’entendre Aliya qui proposa d’y aller sur le champ afin de faire quelque peu de repérage et ainsi prévoir leur sortie.

Aglérasia profita de pouvoir regarder les deux sœur côte à côte et ferma à nouveau les yeux en citant :
Nesrine, je ne sais guère si tu m’entends ou pas mais nous allons en déduire que c’est le cas. Je m’en vais au combat. Reste ici, je serais de retour et nous pourrons alors prévoir quelques choses pour les jours à venir ! En attendant c’est à moi de te venger !

Aglérasia attendit qu’Aliya emboita le pas et la suivit tel son ombre vers la sortie de l’auberge. A ce moment la une phrase lui revint en tête.
Je pense qu’on n’aura pas plus de cinq minutes – dix si on a de la chance – pour tuer Braga et nous enfuir. Espérant que la chance soit avec nous pour changer un peu.

Après quelques minutes de marche en discrétion sous la pluie, Aglérasia vit l’enseigne du Gai Repos. Un sentiment de soulagement, dû au fait d’être arriver jusqu’ici sans s’être fait repérer, mais également celui de haine et colère, qu’elle portait uniquement à l’égard de Braga.

Au moment où Aliya ouvrit la porte, Aglérasia pu sentir une chaleur s’abattre sur son visage. La chaleur humaine qui se produis lorsqu’un bon nombres de personnes se retrouvent dans une même pièce. En entrant à l’intérieur elle put de suite confirmer la thèse de la chaleur. Pas une seule table ne fut libre. Encore une fois elle demanda de l’aide à la chance afin qu’une table se libère et ainsi rendre leur plan plus facile à réaliser. Malheureusement elles durent attendre un long moment avant de voir une table se libérer. Une attente qui ne fut pas une surprise, à la vue du temps qui attendit les personnes sur le porche de l’entrée de l’auberge.
L’instant était venu de faire jouer leur talent de comédienne. En effet il était temps de réussir à se faire passer pour des consommateur lambda et ainsi ne pas attirer l’attention sur elles, chose qu’elles réussirent à merveille et qui ne fut pas une surprise quand on connaissait la réputation des deux femmes. Hélas le fait de rester assise de la sorte avait permis à leur muscle de se refroidir et par conséquence de réveiller la douleur qui sommeillait dans son bras. Aglérasia dut se concentrer à plusieurs reprise pour contrôler les spasme qui se fit sentir dans son bras mais réussit a faire obstruction de la douleur en imaginant les différentes façon de punir tous ces hommes qui ne respectaient aucunement ces femmes, qui malgré le nombre de client s’accroit, s’exécutent le plus rapidement possible afin de subvenir aux besoins et ainsi fidéliser au mieux la venue des clients. Certes cela ne présentait pas grand-chose à coté de leur affaire, or à cet instant cela permettait à Aglérasia d’oublier peu à peu sa douleur qui reprenait en intensité.

Soudain la porte d’entré s’ouvra, cinq hommes costaud et grand entrèrent. A ce moment précis, alors que Braga n’avait pas encore passer le pas de la porte, un frisson parcouru tout le corps de la jeune Rhûnienne. Subitement une rage fit disparaître peu à peu le frisson pour envahir totalement le corps d’Aglérasia. L’idée de se lever et de surgir sur le corps de Braga parcouru l’esprit d’Aglérasia mais se dissipa au moment même où la main d’Aliya se referma sur la sienne. Malgré que l’idée ne fut pas totalement oublier, Aglérasia y renonça et ce fut alors qu’elle entendit tout bas : Attendez… Attendez encore… Ces mots furent, pour le coup, rassurant. Elle n’étais pas seule.

Ce fut l’instant T ! Aliya avait saisit son arbalète. Soudainement elle cria aux clients de se coucher et un carreau partit rapidement de son logement.
Les réactions ne mirent pas longtemps à prendre place. Certains marchand se mirent à défendre Braga et sa troupe. La colère partagea le corps d’Aglérasia avec le haine. Aglérasia balança d’un coup de pied la chaise se trouvant devant elle afin de parer un coup destiner à Aliya, se leva aussitôt tout en dégainant ses armes. Aglérasia pris tout de même le soin d’essayer d’assommer les innocents mais ne se gêna pas pour infliger le plus de douleurs possible aux sbires de Braga. Le haine faisant office de Direction pour les coups établis par Aglérasia, elle tua deux des sbires et ce fut ensemble que les deux jeunes femmes attaquèrent Braga. Etant surprit d’être attaquer dans un tel endroit et par ces deux femmes là, Braga eu à peine le temps de sortir ses armes et les armer.
Ce fut ensembles que les deux femmes le projeta à terre et lui perforèrent le corps ne lui laissant aucune chance de survie. Malgré le temps qui fila à tout allure, Aglérasia prit le soin de tourner sa lame plusieurs fois avant de la retirer afin de causer la plus grande perte de sang possible.
Les deux femmes se jetèrent un regard, agitèrent leur tête et se faufilèrent rapidement au travers de la masse de personnes, toujours a terre, dans deux direction totalement opposées afin de dissuader toute personne de les suivre.

Leur plan avait fonctionner. L’effet de surprise, leur seule chance de réussir, fut totale.
Aglérasia passa de ruelle en ruelle pendant un long moment avant de décider de se cacher dans un endroit obscure pendant quelques minutes.
Ces quelques minutes furent précieuses. Ces quelques minutes lui permit de vraiment se rendre compte de la situation. Enfin Nesrine fut venger. Le colère et la haine commencèrent à s’évanouir et ce dut ce moment qu’Aglérasia choisi pour se rendre à l’auberge, à l’opposé de sa position, afin de retrouver Nesrine.

Le trajet retour mis énormément de temps. Malgré le temps, il eurent beaucoup de personnes à l’extérieur. Le fait que la foule se dirigea vers le Gai Repos, rassura un temps soit peu Aglérasia. Hélas en passant par la porte de service de sa destination, Aglérasia se fit remettre un mot et se fit rapidement raccompagner vers sa chambre.

Aglérasia passa la porte et le referma de suite à clefs, jeta un regard vers Nesrine et s’installa sur la chaise qui se trouva à l’opposer de la fenêtre. La jeune femme prit à nouveau quelques minutes afin de repousser tout sentiment de colère, de haine et d’énervement. Malgré le fait que la jeune femme ne se désarma pas, elle prit le soin de panser se blessure avant de se repositionner au chevet de Nesrine et de lire le mot reçu plus tôt.

J'ai fait tout ce que j'ai pu pour vous aider, mais je sais que Nesrine va vouloir me retrouver si vous lui dites que je suis en vie. A vous de voir si vous souhaitez lui révéler la vérité, mais je ne peux pas rester pour m'expliquer sur ce qu'il s'est passé entre nous.





Ce mot, qui n’étais pas signé mais dont Aglérasia connaissait avec certitude la provenance, la bouleversa. En effet, elle qui étais également à la recherche de sa sœur s’imagina ce qu’elle penserai de sa sœur si elle découvrait un jour que sa sœur l’ai vu mais n’aurait pas voulu la rencontrer. Après l’avoir relut plusieurs fois, Aglérasia décida de la faire disparaître en y mettant le feu à l’aide de la bougie qui était posé sur le chevet près de Nesrine.

Aglérasia cligna des yeux et s’aperçu en les ouvrant à nouveau que la lueur du soleil commença à percer. Ce clignement, qui lui avait sembler durer uniquement quelques secondes avait en réalité durer plusieurs heures. La jeune femme sursauta, jeta un regard autour d’elle en examinant toute la chambre d’un rapide coup d’œil et s’aperçu qu’elle tenait l’une de ses dagues à la main. Ne voyant aucune menace à l’horizon, elle décida de relâcher sa garde et contempla le visage de Nesrine, toujours plonger dans un sommeil profond.
Aglérasia se leva, rengaina ses dagues dans leur étui et descendit sur un pas de loup voir l’aubergiste. Elle lui demanda si quelqu’un avait demander après elles et fut ravie d’entendre qu’il leur avait dit que personne ne correspondait à leur signalement. Ce fut un peu gêner qu’Aglérasia lui demanda l’autorisation de garder la chambre quelques jours de plus afin d’attendre en sécurité le réveille de son amie. L’aubergiste lui fit un sourire et accepta à condition que dès qu’elles le pourront elles s’en iraient. Aglérasia, qui n’avait de toute évidence pas l’intention de rester plus que nécessaire dans cette ville, remonta et ouvrit la porte de la chambre.

En  ouvrant la porte, Aglérasia fit un petit saut, tout en douceur, en arrière et dégaina ses dagues. En effet Nesrine s’était réveiller et avait entendu des pas se diriger vers la porte. Elle avait dégainer ses armes et accueilli Aglérasia en la menaçant.
Les deux jeunes femmes se regardèrent fixement pendant quelques instant avant de baisser leurs armes et se saluer. Nesrine demanda à Aglérasia où se trouvait a présent sa sœur. Aglérasia ne put lui mentir et lui annonça qu’elle avait du s’en aller afin de pouvoir mener leurs assaillants sur une autre piste. Nesrine acquiesça sans montrer ne serait-ce qu’une ombre de sentiment et commença à préparer ses affaires.

Ça  y est ? Nous levons le camp ?

Aglérasia fit ses bagages et tendit à Nesrine une capes qu’avait laisser Freyloord. Les deux jeunes femmes, toutes deux vêtues de capes qui leur permettrai de passer inaperçu dans la ville, descendirent les marches de l’auberge, payèrent leur chambre et se fut toujours ensemble qu’elle se dirigèrent vers l’endroit où furent installer leur monture et quittèrent ainsi la ville leur monture à la main afin de ne pas attirer l’attention.

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