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 Pour une bouchée de pain.

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Lovir Dirileth
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Lovir Dirileth

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Rôle : Prospecteur, traqueur.

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Pour une bouchée de pain. - Page 2 EmptyLun 1 Sep 2014 - 17:55
HRP - Je surgis des abysses du forum, pour m'excuser de l'absence. Mais je suis en réalité, davantage honteux de faire ce que trop de monde fait, sur ces communautés de RPïste, venir et repartir. Pour revenir trop longtemps après. Puis repartir sans doute... Plantant les RPistes et pire encore, les MJ qui leadent. Je ne pourrai vraiment me faire pardonner, mais j'ai néanmoins, un court un RP, qui explique de façon RP, ma disparition sur ce présent sujet.

HRPbis - Aussi vous verrez mon personnage suivre la trame que j'avais déjà lancé et dont les administrateurs, modérateurs et MJ, m'avaient autorisé à continuer sur le chat, un soir de Janvier. J'espère que cela est toujours possible.


« Il n'y a pas d’échec, seulement des abandons... »

L'archer se tenait là, parfaitement immobile, légèrement en retrait dans la lisière d'un bois clair. Non loin coulait l'un des rapides agités de la rivière aux Iris. Lovir avait étendu une bâche d'un tissu épais aux mailles si serrées, qu'elle était presque imperméable. Il s'y trouvait en dessous, assit en tailleur sur les feuilles mortes, entouré de fougères ruisselantes. Car en ce jour il pleuvait. D'une pluie lourde, chaude et longue. Les traits d'eau donnaient l'assaut aux végétaux et aux vivants, depuis maintenant une heure et demie. Mais l'homme sylvestre, du moins jadis, appréciait la symphonie d'une forêt, figée et chantante, sous la chute des gouttes. Lui même était parfaitement immobile, comme prit de stupeur par la splendeur du tableau, et la fatigue des éléments.

C'est l'introspection qui le gagna. L'image lointaine d'une Nordique, d'un Nain et d'une Elfe avec qui il partagea peu de jours, sous le Rude Hiver. Sept longs mois s'étaient écoulés depuis ces jours froids. Maintes pluies et maintes journées ensoleillées passèrent entre temps, mais c'est en cette journée ci, que Lovir Dirileth, prospecteur en Terre du Milieu et ancien gardien du Camp de Lunespoir, fit face à sa lâcheté.

Car c'est bien de cela qu'il s'agit. Lenwest, Mandür et Kristvina, n'étaient plus que de lointains fantômes, pour autant, ils résidaient encore parfois dans la demeure de son esprit. D'où lui était venue cette force, ou cette faiblesse, qui lui permit de laisser dans le blizzard ces trois compagnons. Lovir qui lança lui même l'expédition punitive. Lovir qui tenait tant à son compagnon de route, enlevé par ces coupe-jarrets. Lovir qui toujours eu pour pilier philosophique, l'honneur et qui était désormais couvert du déshonneur. Lâche, depuis le jour où, d'une nuit glaciale il prit le soin de se lever dans le silence et de partir vers le Sud. Était-ce la peur ? Le doute ? L'abandon, face au danger et au climat mortel ? Rien de tout ceci, il le sentait.

Car au fond de lui résonnait, depuis le Rude Hiver, un appel lointain, sombre et froid comme la roche du Mordor. Un vent, non physique, le poussait vers le Sud, inlassablement. Ses cauchemars s'intensifiaient et semblaient se nourrir de ses songes les plus obscurs. La raison lui était, à sa conscience, parfaitement floue et difficilement concevable. Qui ? Et pourquoi ? Pourquoi lui ? Qu'est-ce qu'un archer, honteux, par deux fois exilé ? Qu'un simple mortel, homme parmi les hommes. Ni talents innés, ni dons, ni noble sang. Pas même d'héritage, de famille, de communauté. Lovir était une coquille vide, torturé par son sur-moi. Mais il savait que cela ne venait point d'une folie maladive. Il y avait quelque chose, vers ces lames rocheuses, vers ces terres noires qui vibrait et faisait claquer l'air de ses nuits. Qui l'enveloppait d'amertume et de fantasmes inavouables. De conjuration, de traîtrise et de domination. Son cœur s'était refroidit et il avait perdu du poids. Les longues marches auxquelles il se livra sept mois durant, l'usaient et il n'avait jamais le cœur à la chasse. Préférant mendier aux portes des longères et des huttes, qu'il croisait sur sa route. Néanmoins il ne perdit rien de son acuité visuelle et de ses talents d'archer. Il avait l’œil vif et le carquois plein.

Ainsi disparu Lovir Dirileth, aux yeux du Nain, de l'Elfe et de la femme Nordique. Aussi devint-il à leur yeux un faible, un couard. Mais, alors que cela participait à ses tourments, il en souriait aujourd'hui, de machiavélisme.

La pluie cessa, il leva le nez vers les nuages gris et su que ce n'était qu'une question de minutes. Il prit sa besace, roula sa bâche et reprit la route du Sud, longeant la rivière aux Iris, vers Anduin le Grand Fleuve, qu'il suivra à son tour, vers le Sud. Toujours vers le Sud...
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Lovir Dirileth
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Pour une bouchée de pain. - Page 2 EmptyMar 30 Déc 2014 - 23:07
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Trois mois et une vingtaine de jours plus tard

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Tu ne restes pas ? S’éleva la voix de la fille du tavernier, à peine réveillée, enroulée dans un drap en lin.
Lovir ne daigna pas répondre.

Les premières lueurs du jour traversaient les petits carreaux d'une fenêtre délabrée, semblant transporter dans ses traits de lumières, des volutes de poussières. Le vagabond se tenait droit comme un « i » devant cette fenêtre, totalement nu, les bras croisés, observant le calme d'une lisière d'un petit bois à une centaine de mètres de la longère. La saison était chaude. Un contraste presque surnaturel avec le Rude Hiver que Lovir avait affronté seul un an plus tôt. Une chance qu'il en soit sortit vivant. Car la nature est un adversaire naturel bien plus puissant et imprévisible que n'importe quel stratagème militaire et le Rude Hiver était resté dans bien des mémoires. Il s'était arrêté dans cette petite taverne, qui – en réalité – avait davantage des allures de taudis, ou de repaire de chasseurs, que d'un lieu convivial pour les voyageurs. Mais ça n’empêchait pas les propriétaires de prétendre le contraire.

La jeune femme aux longs cheveux blonds et bouclés se leva, gardant contre son corps nu, fin et élancé, un long bandeau de tissu beige plein d'accrocs.
On pourrait recommencer... lança-t-elle à son amant d'une nuit, tout en se collant à son dos.
Il va revenir, répondit Lovir d'un ton lointain sans lâcher l'horizon du regard. Et je doute qu'il soit ravis de me voir.
Mon père n'est pas un monstre.
Lui, peut-être pas. A l'aune de son propos, l'archer tourna son regard assombrit vers elle, avant de la bousculer légèrement pour attraper ses affaires au pied du lit.

Il se rhabilla sans se hâter plus que ça, avant de s'asseoir enfin sur le lit pour lacer fermement ses bottes.

Tu ne m'as pas demandé comment je m'appelais, renchérit-elle sur un ton inquisiteur.
Pourquoi le devrais-je ?
C'est peut-être la moindre des choses quand on partage une couche. Ainsi qu'une table bien fournie et une toilette.

Il haussa les épaules et se releva. Elle avait l'air blessée, mais s'en cacha du mieux qu'elle le pu en détournant vivement le regard du siens.

Cent vingt jours s'étaient écoulés depuis sa profonde introspection sur les rives de la rivière aux Iris. Son long périple était bientôt terminé, du moins le prologue. Lovir nourrissait toujours les mêmes ambitions. Ses rêves noirs ne le lâchaient plus, mais il avait appris à en éviter l'amertume lorsqu'il était éveillé. Éviter les regards perspicaces qui démasqueraient chez lui son déséquilibre mental et sa tristesse, lui semblait être vital. Sans compter que ces mois de vie presque exclusivement sauvage, l'avait rendu méfiant et de moins en moins enclin à la communication avec ses semblables humains. L'exilé prospecteur avait longé l'Anduin depuis le champs aux Iris et se trouvait maintenant à une centaine de kilomètres au Nord d'Osgiliath, non loin de Cair Andros. Il lui fallut passer quelques fois de la rive gauche à la rive droite, afin d'éviter diverses zones qui lui semblaient hostiles. Notamment la forêt de Lorien. Bien qu'il n'en connaissait que des rumeurs, il préféra rester précautionneux à son égard.

La marche ne fut pas de tout repos. Il aurait pu arriver bien plus rapidement, en faisant plus de trente kilomètres par jour, mais il n'en fit rien, affaiblit par son refus étrange de chasser le gibier. Il mangeait peu et dormait peu. Son corps était faible, mais son appétit sombre pour le larcin et la luxure le poussait à aller d'habitations en habitations. Évidemment, le long de l'Anduin, les moulins et autres cabanons de pêcheurs et de chasseurs ne manquaient pas. Il n'en reste pas moins que Lovir eut a affronter de nombreuses fois la solitude, la vie sauvage et maints nuages porteurs de pluie ou annonciateurs de grands vents. Dans l'idéal, il aurait voulu croiser quelques bateaux en direction du Sud, mais n’ayant pas de réelles destinations, les petites nefs fluviales Gondoriennes n'avaient rien à faire au Nord de Cair Andros.

Lovir enfila son arc en bandoulière et ajusta sa ceinture portant sa dague. Il descendit quatre par quatre les marches dont le bois agonisant craqua lourdement. Il se rendit dans ce qui semblait être le garde-manger et remplit sa giberne de fruits et de légume, ainsi que quelques champignons blancs. La jeune femme comprit bien vite que l'archer se servait librement dans leur bien et descendit à son tour afin de s'interposer. Elle lui barra la route, sur le seuil d'une porte dont les battants avaient été retirés. La jeune femme s'était promptement habillée d'une tunique verte et sombre. Elle avait les cheveux en bataille et le regard sévère. L'archer s'arrêta et eut un sourire qui trahissait son mépris.

Ne joue pas les idiotes pour quelque fruits.

Il ne lui laissa pas le temps de répondre et la renversa sur le côté du revers de la main. Elle tenta de s’agripper à son avant bras mais sa prise glissa sur les canons lisses de Lovir. Il la laissa choir sans se soucier d'elle, mais c'est une soudaine intrusion qui changea la donne. Vraisemblablement le père, ainsi que trois autres chasseurs, venaient de rentrer de la chasse. Sans attendre une seconde, Lovir sortit sa dague et rejeta sa giberne derrière lui. Tout se déroula très vite, le premier homme à rentrer était âgé d'une cinquantaine d'années, grand et fort, les cheveux blonds et bouclés, comme ceux de la jeune femme. Pas de toute, il devait s'agir de son père. Il tenait dans une main un long couteau à dépecer ensanglanté en bien meilleur état que la lame de Lovir, émoussée par l'âge.

Aucun mot ne fut échangé. Les chasseurs semblaient avoir tout compris dès lors qu'ils passèrent tous la porte d'entrée. Le regard furieux du père allaient de sa fille à Lovir frénétiquement. Le pilleur de nourriture gardait son sang froid et faisait mine d'être déterminé – bien qu'il ne connaissait pas vraiment ses chances – tout en resté parfaitement immobile. Une charge éclair fut lancé par le grand blond, hurlant, qui lâcha même les lapins qu'il tenait dans l'autre main tandis que les autres se placèrent en arc de cercle derrière lui. Lovir ré-assura sa prise sur le manche de sa dague et prit une grande inspiration, il esquiva le seul et unique coup d'estoc tenté par la brute. Il y eu quelques secondes de silence, toute la lame du pilleur avait pénétré la chair du chasseur au niveau du foie. Il toussa avant de s'écrouler lourdement juste à côté de sa fille, les yeux se retournant dans leur orbite.

Les trois autres furent abasourdis. Lovir n'en attendait pas moins pour avoir une chance d'en réchapper. Il lança une course soudaine jusque vers la sortie malgré la proximité des chasseurs. Ces derniers n'eurent le temps de sortir leur arme respective et l'un d'eux – le plus proche de la porte d'entrée – parvint à placer un coup de poing sur l'arcade droite du fuyard, mais l’adrénaline à son comble, permit à Lovir de ne pas être déséquilibré. Il continua sa course à grandes enjambées jusque vers la lisière du petit bois qu'il observait quelques minutes plus tôt. Il entendait derrière lui les cris de désespoir de la jeune femme, ainsi que, plus près et visiblement à ses trousses, les injures et les grognements de haine des trois autres hommes. Ils étaient tous les trois bien en chair et leur musculature indiquait qu'ils ne fournissaient guère d'efforts quotidiens, contrairement à leur ami désormais mort, étendu chez lui. Une chance que ce soit le plus dangereux qui se soit lancé sur lui le premier.

Lovir jeta un rapide coup d’œil derrière son épaule afin de jauger la distance qui le séparait de ses suiveurs. Une cinquantaine de mètres déjà. Ses pas firent craquer les premières brindilles du petit bois. Il y entra et fut contraint de réduire sa vitesse par la densité des végétaux, fougères et arbustes qui obstruaient sa course. Néanmoins, l'archer restait un expert des forêts et si les chasseurs ne savaient le suivre en plaine, ils le perdraient rapidement dans ce bosquet. Mais l'excitation meurtrière s'était réveillée en Lovir, il ne pouvait simplement pas se contenter de les semer. Il lui fallait plus. Il rangea tout en courant sa dague et fit basculer habilement son arc afin de le récupérer dans sa main gauche. Il sauta sur un tronc d'arbre couché afin de gagner en visibilité, souffla, conscient qu'il n'avait pas décoché de flèche vers des cibles mouvantes depuis plusieurs semaines, espérant qu'il n'avait rien perdu de son talent. Sa main droite vint chercher une flèche de son carquois, il la plaça promptement, ajusta la trajectoire imaginaire et lâcha la corde. Un bruit sec de textile perforé et de cage thoracique forcée par une pointe en fer retentit dans le silence d'une matinée d'hiver forestière. Le poursuivant le plus proche s'écroula dans sa course juste à la lisière du petit bois.

Il décocha une autre flèche qui siffla en pourfendant l'air ainsi que – au bout de sa course – le flan du cou d'un autre chasseur, lui sectionnant une artère importante. Tendu et crispé, Lovir avait malgré tout perdu du « naturel » dans l’exercice de son art de prédilection, l'archerie. Tant et si bien que son pied manqua de glisser du tronc, humidifié par la rosée du matin et la brume ambiante. Il se détendit et laissa venir le dernier homme, tellement aveuglé par sa colère qu'il ne vit pas directement les corps inertes de ces deux camarades. Lovir inspira, encocha une nouvelle flèche et colla la corde tendue de son arc à sa pommette. Il attendit que la cible constate sa solitude, profitant d'un arrêt de surprise pour viser plus haut cette fois : la tête.

Hélas, l'homme en question pénétra dans le bois à pleine vitesse, grognant comme une bête qui ne pouvait arrêter sa charge. La flèche se logea dans son bas ventre très profondément. Il termina sa course à genoux, tenant de ses de mains le trait, grimaçant de douleur. Lovir replaça son arc et s'approcha de sa victime encore vivante. Il écarta une fougère et s'accroupit, peut-être cinq mètres devant le pauvre homme agonisant. L'archer, les mains ballantes, poignets posés sur ses genoux, chercha son regard, comme pour y voir la mort venir. Sans malveillance, mais curieux. Le moribond leva le nez, la pupille pleine de questions, avant de se laisser tomber sur le côté, accueillit par une mousse barbue moelleuse. Lovir se releva et vint plus près de lui encore. Sa dernière victime de la journée s'éteignit pour toujours, le ciel parsemé de nuages se reflétant dans ses yeux ouverts, brillants et larmoyant, mais inertes.

Le prospecteur se redressa et observa au loin la longère. Pas un bruit, ni un mouvement. Il respirait fort et de la fumée s'échappait de sa bouche à chaque expiration. Il posa le regard successivement sur l'Anduin, plus bas dans la vallée, les trois cadavres puis les bois environnant. Il ferma même les yeux quelques secondes, écoutant le chant du matin, quelques oiseaux d'hiver qui sifflaient ça et là, la brise qui balayait la cime des arbres. Il décida de reprendre sa route, vers Osgiliath, après avoir récupéré ses trois flèches meurtrières. Il lui restait une centaine de bornes. Là-bas il pourra réfléchir à la suite de ses projets. Et peut-être acquérir une meilleure dague.

Il s’encapuchonna et reprit sa marche vers le Sud.


Dernière édition par Lovir Dirileth le Mer 2 Sep 2015 - 20:06, édité 1 fois
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Pour une bouchée de pain. - Page 2 EmptyJeu 1 Jan 2015 - 19:44
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Deux jours plus tard
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En bleu et italique, les liens cliquables, qui redirigent vers Tolkiendil, pour compléments d'informations.
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Les jambes commençant a faiblir, Lovir décida de s'allonger, le dos contre le tronc d'un Culumalda (voir lien plus bas dans le texte) et d'ouvrir sa giberne dans lequel il piocha quelques baies et fruits qu'il avait pillé deux jours auparavant, avant de commettre un quadruple homicide. A leur vu, l'archer se replongea dans le souvenir de cette matinée. En quatre mois de vie sauvage et de dangers divers, jamais il n'eut à retirer la vie d'un homme. Il y pensait beaucoup, malgré la fatigue et l'usure du corps provoquée par tant de jours loin de la civilisation ou de quelconques autres communautés. Il y pensait en cherchant – en vain – d'être attristé, dérangé d'avoir tué quatre hommes qui légitimement se battaient pour ce qu'il leur était dû, ainsi que la mémoire d'un compagnon.  Au lieu de ça, Lovir ne sentait que de la satisfaction, de pouvoir manger et de n'être inquiété de rien. Les larcins et crimes du genre était monnaie courante pour les lieux loin des royaumes principaux. A cette pensée, le prospecteur se dit qu'il devait désormais retenir ses excès de violences. En effet, le culumalda contre lequel il était adossé, était un grand arbre fin aux feuilles rouge-doré, très peu répandu, que l'on trouvait au nord de l'Ithilien et principalement aux alentours des Champs de Cormallen. Ce qui signifiait qu'officiellement, Lovir se trouvait sur les terres du Gondor.

Il croqua dans une pomme juteuse, bien que déjà ramollie. Le crépuscule répandait tout le lustre de ses feux pardessus les nuages et les températures, fraîches, restaient douces. Les Hivers semblaient ne plus s'entendre les uns les autres en ce début de 4ème Âge. Lovir ne savait en réalité pas encore qu'il en était déjà arrivé sur ces Terres, à quelques milles de Cair Andros, qui se trouvait plein Ouest de sa position. Il sentait qu'il ne tarderait plus à rencontrer la civilisation, au sens le plus urbain qui soit et qu'il devrait désormais répondre du moindre crime découvert par les Gondoriens.

Ce qui était étonnant, étant donné que le vagabond suivait le plus consciencieusement possible son itinéraire sur une carte de l'Anduin, qui partait du Rimdath jusqu'à Minas Tirith, mais plus depuis les deux dernières lunes. Sur cette pensée, il fouilla dans une partie de sa giberne séparée de la nourriture et y sortit la carte, visiblement très fatiguée elle aussi, humide et déchirée à plusieurs endroits. Pourquoi l'avait-elle oubliée ? D'abord la fuite pressée des lieux d'où il tua les quatre hommes, mais surtout ces longues pointes noires et terrifiante qui faisait de l'Est, un horizon d'enfer, inconstant, à la manière d'une gueule de loup gigantesque. Il s'agissait bien sûr, des premières montagnes du Mordor. Jamais il en avait été aussi proche et l'excitation le gagnait furieusement à chaque fois qu'il posa son regard sur elles. « Quelle beauté sombre, se répétait-il souvent, quel vent me pousse à en dépasser les cols ? Quel désir fou, sinon d'autodestruction m'amène à me considérer suffisamment brave pour m'y aventurer ? »

Comme pour accompagner ses réflexions, une brise se leva et balaya les environs tandis que l'astre solaire envoyait l'assaut de ses derniers traits d'or, sur ces montagnes sombres, que l'archer regardait, stupéfié, irradié, ne mâchant même plus sa pomme. Le vent se transforma en bourrasque et fit claquer sa cape contre le tronc d'arbre qui s'agitait doucement, avant de disparaître et de laisser place au silence. Lovir détacha finalement son regard de ses ambitions profondes de l'Est et tenta de retrouver son chemin sur cette carte négligée. A vu de nez – ainsi que de sa position vis à vis des montagnes noires – il était effectivement sur les terres du Gondor. Il la rangea et termina de manger.

Ses muscles étaient tendus, ses habits plein d'accrocs et décolorés faisant écho à son air minable, le teint blafard et son regard assombrit. Il peinait même à serrer ses poings. Il avait toujours ce pendentif, cette pointe de flèche elfique qu'il reçut dans la jambe des années plus tôt et son équipement létal était toujours en parfait été, à l’exception de cette vieille dague indéfinissable, dont la lame encore tachée de sang, n'avait pas été lavée. C'est bien la raison pour laquelle il ne comptait pas se jeter immédiatement à l'assaut des pentes rocailleuses et hostiles, gardienne du Mordor et de ses plaines maléfiques. Il lui fallait se reposer, dans une couche décente, retrouver un équilibre alimentaire convenable et récupérer de toutes ses forces. Et si le destin lui était clément : s'enticher d'une escorte pour le Mordor, sinon de conseils. Il était conscient que ça ne sera pas une mince affaire. Certes pas aussi dangereux que le Mordor lui même, mais tout aussi délicat.
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