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 [Concours] La guerre n'est pas le seul moyen

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Aldarion
Roi d'Arnor
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Aldarion

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[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen EmptyMer 18 Juin 2014 - 13:54
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Concours de rentrée !


Alors que les lignes de batailles se sont plus ou moins figées après la prise de Dur'zok par les rebelles menés par Taorin, les protagoniste de la guerre au Harondor sont réunis par le destin et surtout par un beau mariage.

Même si les tensions sont exacerbées, il semble impensable de ne pas tenter une conciliation afin de mettre un terme à cette guerre sanglante. Un appel a été lancé aux médiateurs à travers l'ensemble de la terre du milieu ! L'objectif : rapprocher les points de vue.

Ce médiateur, ça peut être vous, ou plutôt votre PNJ. C'est l'objet de ce concours.

Votre objectif, nous proposer une fiche de PNJ d'au moins 20 lignes pour décrire le candidat idéal pour la fonction.

ATTENTION : Outre l'originalité et la qualité de la fiche, nous prendrons également en compte la crédibilité du personnage. Le candidat idéal se devra d'être suffisamment informé que pour comprendre la situation complexe, suffisamment important que pour négocier dans les hautes sphères et suffisamment neutre que pour être accepté par toutes les parties prenantes.

Les candidatures sont à poster dans ce sujet d'ici au 27 juin 2014 ! Il n'y a pas d'excuse, il n'y a pas de match ce jour là !

Bonne chance !


Invité, n'oublie pas que le regard des Rois d'Arnor porte au delà des frontières de leurs royaumes.
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Mardil
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[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen EmptyDim 22 Juin 2014 - 11:33
Bon allez j'ouvre le bal^^

Je n'aurai qu'une seule question : pour quand faut-il que la fiche PNJ soit prête?

J'avais dit que je serai ravi de faire un concours quand il y en aurait un alors je vais pas manquer ça^^
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Aldarion
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[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen EmptyDim 22 Juin 2014 - 14:30
C'est pour le 27, soit ce vendredi minuit Bad)


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Mardil
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[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen EmptyDim 22 Juin 2014 - 14:45
ok, j'avais juste compris qu'il fallait s'inscrire d'ici au 27 pour participer au concours...

Je suis pas très doué des fois.
Bon bah j'essaierai de faire ça dans les temps quand même mais c'est pas garanti...
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Aelyn
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[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen EmptySam 28 Juin 2014 - 0:52
[Heu... j'ai posté volontairement après l'heure pour m'auto-disqualifiée parce que je comptais jouer pour du beurre. Mais du coup je suis un peu gênée de poster alors qu'il n'y a pas de candidature sérieuse =/. J'avais envie de participer au concours surtout parce que j’avais eu une idée de perso, mais du coup je l'ai écrit vite fait sans être vraiment partie pour le jouer... Du coup c'est un truc vite tapé sans prétentions. Bon de toute je poste, si ça peut encourager les autres joueurs à se lancer...]

[Concours] La guerre n'est pas le seul moyen Sans_t14

Nom/Prénom : Abbas Abd Al-Haqq dit "Le Sanglant"
Âge : 38 ans (naissance automne 262 4A)
Sexe : Masculin
Race : Harondorim
Particularité : Des ensembles de tâches de naissance lie-de-vin sur le visage, le cou ainsi les pectoral et biceps droits qui ressemblent à des giclées de sang, lui valant son surnom.

Alignement : Neutre
Rôle :
- Ancien seigneur d'un fief d'Ithilien (reçu en dot) qu'il revendit terres et titres pour une importante somme d'argent.
- Ancien seigneur, vassal de l'Emir du Harondor par extension, d'un fief entre Djafa et Dhar Akbhat jusqu'à ce qu'il ne vende encore une fois ses terres et titres en échange d'une rente conséquente.
- Actuellement très riche rentier de la vieille noblesse sans terre, philosophe et érudit, installé à Methir.

Famille :
- Grand-père : Asas Abd Al-Haqq, mort de vieillesse.
- Père : Saad Abd Al-Haqq, mort d'arrêt cardiaque.
- Première épouse (mariage secret 281 4A - 281 4A) : Hasa Riham, une prostituée haradrim chassée après l'annulation du mariage.
- Deuxième épouse (mariage 289 4A - 290 4A) : Ythiel de Source-Noire, petite noble d'Ithilien, morte en couche.
- Enfants de son deuxième mariage : des triplés de 10 ans, Hanae, fille muette, et Tayeb, fils de faible constitution, ainsi qu'un autre garçon qui ne survécu pas.
- Troisième épouse (mariage 291 4A) : Bet Djéhoutimès, riche bourgeoise harondorim.
- Enfants de son troisième mariage : Jenael, garçon de 8 ans, Ghaith, fille de 7 ans, Geb, garçon de 5 ans, Teti, fillette de 2 ans, Baya et Chama, fillettes de 8 mois.

Possession et équipement :
- Une très grande et riche demeure sur les côtes de Methir.
- Une immense richesse investie notamment en de vastes collections d'objets, d'armes, d'armures et une immense bibliothèque de livres, rouleaux, gravures et autres documents de toutes nations. L'une des plus grandes de ce côté-ci de l'Anduin, si l'on excepte les amas de trésors mal rangés des Seigneurs Pirates d'Umbar.
- Une dague de cérémonie en argent et ivoire de Mûmak.

Description physique : Abbas est un homme de taille moyenne, au teint légèrement halé et un léger embonpoint au niveau du ventre. Son visage fier et noble reflète un sérieux inébranlable, souligné par quelques rides plus prononcées autour des yeux et des sourcils, signes de nombreuses journées de soucis. Une barbe noire bien entretenue encadre sa face au milieu de laquelle trône deux yeux d'obsidienne pénétrants. Chose marquante, Abbas est né avec une grande quantité de tâches lie-de-vin sombres de petites tailles sur le visage et la gorge, ainsi que sur le pectoral droit et une partie du bras, qui donnent un aspect de giclées sanglantes sur le corps. Cette particularité, qui lui a très tôt valu son surnom, lui a tantôt été présentée comme un bon présage, le signe d'un avenir guerrier, tantôt comme la marque d'une malédiction qui effrayait, étant enfant, les plus jeunes que lui. Un long turban dissimule des cheveux longs jusqu'aux épaules, brillants et largement bouclés. Il s'habille de tissus luxueux mais dans des tenues relativement simples et sans fioritures qui contrastent souvent avec celles de ses pairs. Si ce n'est sa dague et une grosse bague en or, il ne porte guère de bijoux et seules les broderies dorées ou argentés de ses atours y font office.

Description mentale : Contrairement à ce que semble indiquer son surnom, Abbas n'est ni sanguinaire ni même violent. Bien sûr, étant plus jeune il a suivi un entrainement martial, comme tous les hommes de sa condition. Mais, bien qu'il ne se débrouillait pas si mal, il n'avait jamais été spécialement doué en la matière, plus motivé à défier ses camarades à la course de pur sang qu'à les provoquer en duel à l'épée. Il est par contre impitoyable quand la situation l'exige, tout est bon pour se sortir de n'importe quelle situation. Il a des principes certes, mais ceux-ci se résument souvent à "tous les coups sont permis pour assurer son avenir sans prendre de risques".  Cette doctrine a été le fondement même de son éducation, comme son père et son grand-père avant lui, technique de survie ultime dans un pays en perpétuel changement et en perpétuel conflit. Mais attention à ne pas confondre impitoyable et plaisir à écraser les autres sous sa semelle car c'est bien loin d'être le cas. Comme personne, c'est un homme qui aime les plaisirs simples de la vie, la tranquillité, la sécurité et sa famille. Il a d'ailleurs beaucoup d'amis (particulièrement depuis qu'il a laissé le précepte familial derrière lui) et une très bonne réputation auprès du voisinage. Avide de savoir, il lit énormément et suit beaucoup l'actualité de la Terre du Milieu. Généralement décrit comme un sage, un philosophe et un érudit, il travaille depuis plusieurs années sur des traités de philosophie, d'histoire et des poèmes. Abbas est tout à fait le genre de personne à se sentir à l'aise avec tout type de personnalité, même avec des elfes (bien qu'il en ait rencontré très rarement dans sa vie).
Son seul véritable vice est la boisson, pas qu'il soit un ivrogne, loin s'en faut. Mais il n'en est pas moins alcoolique, facilement mit de mauvaise humeur s'il ne peut boire ses deux verres de vin dans la journée.
Il paye des espions pour lui faire part des actualités du monde extérieur sans autre intérêt que celui légèrement malsain, comme d'aucuns se plaisent à lui faire remarquer, de savoir ce qui se passe au dehors de chez lui. A cette fin, il entretien également des relations très amicales avec nombres de nobles et de notables de chaque pays voisin forgées aux fils des ans, étendant même son bras jusqu'au delà des frontières du Khand (bien qu'il trouve peu de gens, il est vrai, pour s'aventurer dans ces terres particulièrement hostiles).
C'est un collectionneur compulsif. Il a les moyens d'assouvir sa passion et entretenir sa grande famille, il investit une très grande partie de sa fortune dans sa bibliothèque, et ses collections d'antiquités. Ce n'est pas un homme particulièrement ambitieux, il n'a jamais convoité plus qu'il n'avait en argent ou en pouvoir. Du reste, les Abd Al-Haqq sont très heureux de leur train de vie ni excessif, ni tape-à-l'œil. La famille semble se suffire à elle-même et, s'il n'est pas rare d'inviter un ami à diner, ils n'organisent jamais de grandes réceptions, étalage de richesses inutile.
A vrai dire, le summum du bonheur pour Abbas se résume à peu de chose : s'assoir sur sa terrasse face à la mer, dans sa meilleure chaise, une coupe de vin du sud à portée, un livre gondorien à la main, un de ses bébés sur les genoux, sa femme qui chantonne en allaitant l'autre. Ghaith jouant au senet avec Hanae tandis que ses fils aînés font la guerre dans un coin du jardin et que les plus jeunes s'amusent avec le chat. Il a fait de sa villa de Methir son paradis et ne compte pas en partir de si tôt.


Histoire :
Ayant perdu sa mère très jeune, si jeune qu'il n'en garde aucun souvenir, Abbas fut élevé par son père, Saad Abd Al-Haqq, et son grand-père, Anas Abd Al-Haqq, seigneur d'un petit domaine en plein centre du Harondor. Et il faut dire que les Abd Al-Haqq ont une sacrée réputation, celle de se maintenir à leur place malgré les trop nombreux troubles qui agitent leur pays. Anas laisse l'image d'un vieillard rusé et vicieux qui ne recule devant rien pour obtenir ce qui lui revient et conserver ce qu'il a gagné. Il sait aussi bien se faire mielleux que menaçant, et s'il est majoritairement peu apprécié voir craint, c'est dans les hautes sphères du pouvoir qu'il joue ses coups et gagne souvent, résistant aux changements de dirigeant comme un roc en pleine tempête. Quant à Saad, il suit la lignée familiale bien qu'il soit plus apprécié et plus souvent qualifié d'intelligent que de sournois, au contraire de son père. Dans cette famille il faut savoir réfléchir, et réfléchir vite, prévoir cent coups à l'avance et ne jamais se laisser distancer, tout savoir, tout déduire. La base même de l'éducation du jeune Abbas dès qu'il fut en âge de comprendre (ce qui, pour cette famille, signifiait "très jeune"). Et si son père prenait soin de mettre beaucoup d'affection dans son éducation, ce fut loin d'être le cas de son grand-père qui le détestait... ou du moins qui l'ignorait superbement, ce qui, dans la tête d'un enfant, signifiait exactement la même chose.

En grandissant, il suivit l'éducation de tout jeune homme de bonne naissance : percepteur, arithmétique et rhétorique, maître d'arme et équitation, de trop longues heures de protocole et de politique... Une vie relativement banale et ennuyeuse à laquelle le jeune homme se pliait sans se poser de question. Il se devait d'apprendre pour ses responsabilités futurs et le bien de sa famille. Soit...
A l'âge de 13 ans, il fut envoyé en apprentissage chez un notaire pour apprendre les subtilités de la loi et nombres d'autres choses qui tenait à cœur à son père. Il trainait avec les jeunes gens de son âge, bravait parfois les interdits et profita un peu de sa jeunesse. Son maître, le notaire de Dur'Zor, n'était pas particulièrement exigent sur son travail ou ses horaires.
A 16 ans, il tomba éperdument amoureux d'une fille de joie haradrim du nom d'Hasa Riham. De 5 ans son aînée, belle comme une rose en plein désert, de long cheveux de jais et un rire cristallin. Il ne pouvait que succomber. Dans la fougue de la jeunesse, sans aucune réflexion, il décida de l'épouser ! A la première tentative, elle ne pu que lui rire au nez. Combien de fois avait-elle déjà entendu ça ? Et puis il était si jeune... Mais la persévérance et l'enthousiasme du jeune homme finirent par avoir raison de sa résistance et finalement, elle accepta. Ils se marièrent le jour même dans le plus grand secret... Mais quand on est le petit-fils d'Anas Abd Al-Haqq, rien, absolument rien ne peut rester secret très longtemps. Le veille homme a des espions partout et ne peut laisser passer une telle injure à sa famille. Hasa manque de peu une tentative d'assassinat qui refroidit définitivement le climat entre Abbas et son grand-père. Mais personne ne veut ni ne peut en rester là, évidement. Saad décida donc d'intervenir avant que la situation de dégénère entre son père et son fils. A force de menace et de relations, il fit annuler le mariage, et pour être sûr que cela ne se reproduise pas, fit chasser la pauvre femme du pays, la renvoyant dans sa tribu du désert sans la moindre pitié. Et Abbas fut envoyé servir dans l'armée du Harondor "pour apprendre la discipline et la réflexion !".

Dans l'armée, eut égard à son sang de la vieille et respectable noblesse, on lui confia un petit grade d'officier plus honorifique que réel, et l'affecta aux services de renseignements. Son talent, développé par la nécessité familiale, lui fut alors d'une très grande utilité. Il passa beaucoup de temps à parcourir le territoire et au-delà, la frontière de l'Ithilien et le Proche Harad. Curieux et à l'affut d'informations, il se montre particulièrement efficace, étudiant l'ennemi suivant toutes ses dimensions et l'allié dans toutes ses faiblesses. Mais il finit pourtant par être libéré du service suite à au rapport d'un de ses supérieurs signifiant " [...] qu'il montre un intérêt trop grand pour les agissements et les coutumes des peuples qu'il doit surveiller et, au contraire, un désintérêt total envers la cause qu'il est censé défendre, et semble se plaire dans une neutralité dangereuse. En l'état, il nous est donc impossible de lui apporter une pleine confiance, ne sachant si sa fidélité ne peut être acquise par un autre de quelque façon que ce soit. Sans compter la réputation de sa famille, il serait imprudent de le garder dans nos rangs."

Retiré du service alors qu'il atteignait à peine ses 25 ans, son père se voit contraint de lui organiser un mariage arrangé dans le but de l'éloigner de la fureur du grand-père qui voit en lui le déshonneur de sa famille. Le vieux renard, sentant le vent tourner en faveur des alliés du Gondor dans la guerre civile qui fait rage en Harondor, décide de se rapprocher du nord. Abbas se retrouve donc époux d'une femme de l'Ithilien de petite noblesse mais fort riche qui lui permit d'acquérir un fief par sa dot.
Lâché dans une culture qui ne lui était guère familière, perdu au milieu de personne qui le regardaient avec dédain ou curiosité, il lui fallu un certain temps pour s'adapter. La différence culturelle fut évidement la première barrière à un mariage heureux. Ythiel était une petite jeune femme de 19 ans, toute fine et délicate si bien qu'on pouvait facilement croire qu'un coup de vent pouvait la briser. Elle avait peu de caractère, était timide et baissait souvent la tête. Finalement, les deux jeunes gens étaient dans le même bateau, mariés avec un parfait inconnu considéré il y a quelques mois encore comme l'ennemi. Malgré tout, elle lui confia rapidement qu'un autre de ses prétendants eut été une bien pire union.
Heureusement les nombreux points communs et les efforts des deux époux à comprendre l'autre finirent pas donner forme à un couple étonnement harmonieux lié d'une profonde amitié... bien qu'il ne fut jamais question d'amour. Ils passaient, il est vrai, bien plus de nuits à discuter philosophie, histoire et coutumes au coin du feu qu'à honorer leurs devoirs conjugaux qui étaient, pour eux, une corvée vite expédiée à laquelle ils avaient hâte de mettre fin dès la naissance d'un héritier.
Se faisant, Abbas se passionna pour la culture du nord, collectionna des objets et des armes anciens, étudia la héraldique, les seaux et les documents au point d'officier un temps comme spécialiste en authentification auprès de ses voisins nobles ou bourgeois. Son obsession des détails et son caractère agréable faisait de lui l'un des meilleurs à des lieux et des lieux à la ronde. Et, malgré un certain mal du pays, il pouvait honnêtement se vanter d'être heureux. Loin de son grand-père tyrannique, avec une compagne agréable et de nouveaux amis, il aurait pu bien plus mal tomber.

Mais voilà, quand enfin Ythiel finit par tomber enceinte, tout ne se passa pas comme prévu... Et pour une raison très précise : elle ne portait pas un mais trois bébés à l'étroit dans le corps bien menu de la jeune femme. Quant à la naissance, ce fut un terrible désastre. Avec deux mois d'avance, elle fut prise de violentes contractions. L'accouchement dura près de 14h, épuisant la jeune mère. Le premier bébé naquit alors, une petite fille et, vingt minutes plus tard, arriva un garçon. Le troisième tarda à venir si bien qu'Ythiel fut prise d'une hémorragie face à laquelle son état de fatigue ne lui permit pas de lutter. L'accoucheuse appelée à son chevet dû pratiquer une césarienne pour extraire le dernier enfant mais, hélas, il était trop tard pour la mère qui rendit son dernier souffle avant même d'avoir pu voir ses enfants. Le dernier garçon était bien trop petit et bien trop maigre, même comparé aux deux autres membres de sa fratrie, et il mourut dans la nuit. Pour Abbas, ce fut un choc terrible ! Lui qui avait assisté impuissant au calvaire de son épouse, cette amie si chère qui lui était arrachée si jeune et dans de si atroces souffrances. Il lui fallut des mois pour se remettre complètement. Prenant avec lui ses enfants, une guérisseuse et deux nourrices pour prendre soin d'eux, il retourna auprès de son père en Harondor après avoir vendu les terres et le titre qu'il avait reçu par le mariage. Le vieil Anas ayant rendu l'âme plusieurs mois auparavant, il n'était plus persona non grata dans le vieux domaine familial et fut accueillit à bras ouvert par Saad qui, mieux que quiconque, pouvait comprendre la douleur de son fils.
Ses enfants grandirent difficilement, affectés eux aussi par leur naissance prématurée et difficile. L'aînée, qui reçu le nom d'Hanae, ne put jamais parler, tandis que son frère Tayeb, se révéla un enfant de constitution faible, rapidement fatigué et très souvent malade. Mais l'un comme l'autre survécurent.

Moins d'un an après, comme la première fois, son père organisa pour Abbas, un autre mariage. Le vent politique ayant de nouveau tourné, il souhaita l'unir à une melkorite mais le jeune homme se rebella, refusant d'épouser une femme rendue aveugle par la foi et qui risquerait d'être un danger pour ses premiers enfants au sang gondorien. Ainsi fut-il uni à une fille de la haute bourgeoisie de l'est du Harondor, dont la famille, fidèle au nouveau pouvoir n'avait pourtant pas le fanatisme religieux de ses pairs. Puis Saad se retira pour lui laisser les rênes de son domaine, estimant qu'un homme marié de son rang se devait d'avoir des terres à gérer (bien qu'en pratique, Saad restait le gestionnaire sur bien des points).
Sa nouvelle épouse, Bet, était la parfaite antithèse d'Ythiel tant physiquement que dans le caractère, et l'entente fut plus longue à s'installer entre les deux époux. L'une reprochait à l'autre son intérêt excessif pour les royaumes du nord alors que l'autre l'attaquait sur son étroitesse d'esprit. Aux premiers instants, ils étaient comme chien et chat. Mais leurs échanges passionnés ne débouchaient jamais sur des conversations stériles, au contraire. Il s'avéra que la jeune femme au caractère de feu était douée d'un esprit vif qui rendait stimulantes tous leurs débats et même leurs disputes. Là où en Ithilien chaque histoire du passé et calmes discussions devant l'âtre faisaient avancer les époux l'un vers l'autre, ici c'était les éclats de voix et les désaccords qui soudaient le couple. Et, à la naissance de leur premier fils, les disputes étaient le plus souvent feintes et surtout prétextes à l'échange d'idées et de points de vue. Etonnamment, c'était presque de l'amour qui flottait entre eux... presque...

Pour préserver sa famille et son domaine en ces temps politiquement chaotiques, Abbas apprit, comme son père avant lui et son grand-père avant ça, à écouter et observer les mouvements alentours et au delà, les alliances, les projets, les avancées de troupes. Chaque fois, il jonglait avec les règles politiques et les traités pour se trouver du bon côté sans pour autant se trahir de l'autre, si bien qu'un changement de camp dirigeant n'affectait en rien son domaine. Il semblait ne prendre aucun parti sans jamais que cela ne lui soit reproché. Donner de l'argent aux villes plutôt qu'aux dirigeants ne changeait rien dans la réalité des choses par exemple mais ce faisant il ne prenait pas officiellement le parti du dirigeant en question et pouvait justifier ses fonds en aide pour une ville sous le joug de l'ennemi et inversement. Toujours avoir de quoi intéresser le pouvoir en place en temps que personne et non pas en temps que territoire pour éviter d'être déposséder. Savoir anticiper, connaitre la prochaine cible ou la prochaine avancée grâce au climat, aux situations géopolitiques des pays voisins, aux besoins des populations, aux alliances nouvelles et anciennes, un gigantesque plateau d'échec sur lequel Abbas avait appris à faire évoluer son malheureux pion pour éviter d'être sacrifié. Et il avait fini par devenir maître de cet art. Il s'agissait d'avoir des yeux et des oreilles partout, dans tous les camps et en toute discrétion. Il gagna d'ailleurs par ses manœuvres plus d'admirations que de haine (née plus vraisemblablement de la jalousie) car ces perpétuels changements avaient fait tombés bien des nobles, et le domaine des Abd Al-Haqq était l'un des rares a avoir été dirigé par la même famille pendant l'intégralité de cette période troublée. La plupart perdant et regagnant leur fief aux grés des changements politiques passant sans cesse de respectés à exilés. De plus, jamais il n'avait hésité à confier quelques tuyaux à l'un ou l'autre de ses pairs en difficulté malgré le fait que plusieurs fois cela faillit lui coûter cher.

Mais quand Abbas eut vent de la disparition des deux premiers prétendants au titre d'Emir et la nomination du Prince d'Ithilien à cette place, il fut prit d'une grande lassitude. Ce mode de vie fatiguant et cette angoisse perpétuelle de faire une erreur de calcul l'avait petit à petit rendu dépendant à l'alcool, au thé très fort et avait détérioré sa santé. Parallèlement celle de son fils aîné montra elle aussi des signes de dégradation évidente. Et puisque son père était mort l'été précédent, il ne mit pas longtemps à se décider. Il vendit, sans le moindre remord, le domaine familial et le titre qui l'accompagnait contre un important capital et une rente à vie pour s'installer près de la mer où, lui avait-on garanti, la santé de Tayeb s'améliorerait rapidement. Il acheta une grande propriété à Methir où il s'installa avec son épouse et ses nombreux enfants. Par habitude et pour s'occuper, il continua à payer ses espions et converser avec ses sources et suivre l'actualité du monde, tout en passant la majorité de ses journées à agrandir ses collections et sa bibliothèque.

C'est de sa demeure de Methir qu'Abbas assista à l'avènement de Radamanthe et sa prise de pouvoir en temps qu'Emir, le rattachement au Gondor et aux changements qu'apporta le nouveau chef. Il apprit les vagues qui secouaient le nord et des complots tramés dans le sud. Il suivit avec autant d'intérêt que d'inquiétude, étape après étape, manœuvre après manœuvre, l'avancée de l'armée des Seigneurs Pirates. Parfois, il regardait la mer avec inquiétude, guettant des voiles qui jetteraient le chaos sur son petit paradis.

Un beau jour, alors qu'il jouait avec ses enfants dans sa cours aux oliviers, un messager se présenta à sa porte. Un de ses éminents amis gondoriens lui avait fait parvenir une lettre. L'homme lui expliquait dans les grandes lignes les préparatifs du mariage royal qui allait se dérouler à Minas Tirith et, chose importante, la présence en invités à la fois du Prince d'Ithilien et Emir du Harondor de par son titre, et des Seigneurs Pirates qui l'avaient chassé de chez lui. La volonté affichée des dirigeants des Royaumes Réunifiés et de ses alliés était de trouver un accord pour faire revenir la paix au sud étant donnée l'importance stratégique du Gondor du Sud dans la défense des terres du nord.

" [...] Et puisque voilà, mon cher ami, un art dans lequel vous excellez, il se trouve que les autorités recherche un médiateur digne de confiance et neutre pour mener les négociations. Ce sera, je le crains, une bataille difficile où chaque petit bout d'os sera tourné, retourné, négocié, arraché et disputé des heures durant. Et je vous pris de m'excuser si j'ai pris la liberté de glisser votre nom sans votre accord préalable mais je ne doute pas que vous soyez le seul à pouvoir venir à bout de cette impensable situation. Je ne connais pas d'homme qui ait votre impartialité et votre connaissance de ce conflit, tout ça en même temps, qui puisse régler ce problème. Vous avez toujours su faire preuve d'objectivité et il semblerait bien que ce soit là notre seul espoir de sortir de ce conflit qui pourrit - et c'est bien malheureux - votre pays.
Je m'en veux déjà de vous arracher de la sorte à votre famille mais croyez bien que je ne me serais pas permis cette impolitesse si je ne croyais pas que vous soyez le seul à pouvoir régler le problème dans les plus brefs délais - pour autant que ce soit possible aux vues des parties en présence.
Je vous enverrais plus de précisions dans ma prochaine missive car je crains de n'avoir pas le temps dans les prochains jours. Tenez-vous près malgré tout, s'il le faut, à être appelé à la Cité Blanche.

Je vous adresse mes plus profonds respects Messire Abd Al-Haqq ainsi qu'à votre épouse et vos enfants. [...] "


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