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 Divergences

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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Nathanael

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Divergences EmptyMer 17 Déc 2014 - 12:56
Divergences Daeron12 Divergences Miston11 Divergences Baudoi11

Daeron maugréait contre le vent, pestait contre la chaleur et s’escrimait à chasser les mouches qui vrombissaient à ses oreilles. La Nature toute entière semblait se mouvoir et s’éveiller autour de lui pour l’empêcher de procéder à l’activité la plus importante de sa journée : la sieste. Ses jambes, alourdies par trop d’années passées à foulée les prairies du Riddermark, ne pouvaient plus le porter et il était coincé dans un confortable fauteuil, condamné à se faire grignoter par tous les insectes qu’Eru avait bien voulu laisser sur terre. Sa pipe s’était éteinte pendant qu’il somnolait et la fumée qui repoussait jusqu’à présent toutes les créatures ailées ne faisait plus son office.

- Miston ! Miston …

Il tambourinait le parquet de bois avec sa canne aussi lourdement qu’il le pouvait. Il maudissait la vilenie de son jeune serviteur et sa facilité à s’emporter pour la moindre remarque. Miston était de plus en plus susceptible. L’enfant muait en délaissant progressivement la peau de son insouciance enfantine pour se vêtir d’un esprit mordant et extrêmement sagace. L’intelligence qui faisait son charme autrefois le rendait aujourd’hui extrêmement agaçant.

- Miston !

Le jeune garçon sortir de l’embrasure de la porte, les lèvres pincées, prêt à mordre. Son sourire taquin et ses fossettes d’enfant s’étaient effacées pour laisser apparaître une moue sévère et revêche.  

- Monseigneur et maître souhaite me voir à présent ? …
- Miston ! Arrête de roucouler comme un fat prétendant et aide-moi à sortir de là. Fais-moi rentrer dans la maison, à l’ombre.
- Voulez-vous sortir ou entrer, je ne comprends guère votre requête ? Le soleil a du être bien dur avec vous aujourd’hui pour vous malmener ainsi l’esprit.
- Miston ! Que Morgoth me prenne à témoin, si je pouvais me lever je te rosserai pour t’apprendre les bonnes manières.
- Mais vous ne le pouvez pas …
- Miston !


La dernière apostrophe était plus grave, et le jeune homme se retourna avec un petit sursaut. Baudouin était sur le perron, ses vêtements salis par le travail aux champs et la sueur du labeur. Il resta silencieux quelques temps, puis gravit les marches qui le séparaient de Daeron. Le ton qu’il prit ensuite ne laissait aucune place à l’objection.

- Aide-moi à le mettre dans le petit salon.

Miston se mordit les lèvres pour se taire et aida son ami à transporter le vieillard dans la maison. La fraîcheur qui y régnait était une bénédiction. Ils installèrent le vieil homme derrière un vaste bureau où s’entassaient des liasses de parchemins, de rares livres manuscrits et quelques plumes émoussées.

- Merci Baudouin.

Le vieil homme soupira, bienheureux de quitter la moiteur de sa terrasse et les attaques des insectes. Baudouin adressa un regard plein de reproches à Miston qui fit semblant de l’ignorer puis se tourna gravement vers Daeron.

- Sire, au-delà de vos champs j’ai vu un cavalier rôder aux abords du bois. Il était seul, à première vue, mais nous n’avons fait mandater personne il me semble.

Daeron haussa les sourcils, entre surprise et profonde réflexion.  Il n’aimait guère que des étrangers viennent empiéter sur ses terres mais l’ennui de ces dernières semaines lui fit espérer un peu d’animation avec l’arrivée d’un importun.

- Il est donc judicieux que tu t’enquières de ses motivations pour oser se hasarder jusque chez nous Baudouin.

L’homme acquiesça et s’apprêtait à partir lorsque Daeron reprit la parole.

- Ce serait également une bonne chose si tu emmenais Miston avec toi. Il semble avoir besoin de se dégourdir les membres ces derniers jours. Sortir un peu lui fera le plus grand bien ! Baudouin tu prendras Juvénile, Miston sortira la mule, vous irez plus vite ainsi.

Miston et Baudouin échangèrent un regard quelque peu étonné. Baudouin s’assura que tout était à portée de son maître pendant leur absence, puis il fit signe au jeune garçon de le suivre.



**************************



Miston ruminait. Il était toujours en colère contre Daeron et ne comprenait pas pourquoi il lui permettait soudainement de prendre l’air alors qu’il lui avait interdit toute sortie depuis plusieurs jours. Il ne parvenait pas à discerner s’il avait réussi à l’exaspérer au point qu’il veuille se débarrasser de lui ou si Daeron s’était soudain adouci.  L’un comme l’autre était tout à fait probable. Miston lui en voulait néanmoins de lui avoir laissé la mule, animal de bât, têtu, utilisé pour divers travaux agricoles … alors qu’il y avait un autre cheval à disposition. Daeron ne lui avait pas tout à fait lâché la bride et cette décision était une moquerie amère. Il suivait Baudouin légèrement en retrait, fulminant contre les adultes et leurs décisions injustifiées. La présence de son ami ne l’aidait guère puisqu’il l’avait rabroué juste avant leur départ en le traitant comme un enfant puéril et ingrat.

Ils firent moins d’une lieue avant d’apercevoir un cavalier au loin. Il montait un cheval à la robe foncée dont la prestance laissait clairement entrevoir qu’ils ne gagneraient pas à la course s’il fallait le poursuivre. Juvénile était une jument souffreteuse malgré une détermination acharnée et la mule était beaucoup trop caractérielle pour lui demander une allure supérieure au pas … chaque coup de talon engendrait une ruade qui aurait désarçonné le meilleur Rohirrim. Baudouin et Miston se rapprochèrent donc dans le calme, formant un couple étrange au milieu des prairies. C’est le grand rohirrim qui prit la parole, Miston étant considéré en dehors des murs de son maître comme sourd et muet.

- Hola cavalier ! Quel vent te mène sur les terres du Seigneur Daeron ? As-tu un message pour lui ? Une requête ?



#Daeron #Miston #Baudoin
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Limir Farhanorn
Cavalier du Rohan
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Limir Farhanorn

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Divergences EmptyMer 17 Déc 2014 - 19:21
Un léger tremblement fit s'éveiller le jeune combattant. Limir ouvrit les yeux pour voir passer devant lui un petit groupe à cheval.
Il s'assit sur la terre encore fraîche et observa le campement plutôt calme. Les tentes se dressaient de manières régulières dans son champs de vision, abritant moult guerriers.
Le guerrier se redressa, lui préférait dormir à sous la nuit étoilée, son bouclier dominé par un sac de vêtements lui servant d'oreiller. Après plus d'une dizaine année d'armée et son enfance difficile, il parvenait aisément à faire abstraction du confort.
Il commença à revêtir son maigre équipement quand du coin de l’œil il aperçut le groupe qui venait de le réveiller. Sans s'arrêter il les observa.
Aucun d'eux n'était un soldat, ils chevauchaient des chevaux de trait et n'était pas armés, de simples villageois que Limir et ses semblables devaient défendre corps et âmes, tout comme cette terre sur laquelle il marchait.
Ce groupe indiscret au milieu de ce campement en plein réveil s'arrêta devant un homme que le soldat reconnut rapidement, c'était un des capitaines.
La conversation fut courte, les paysans furent probablement précis et direct, quand leur discussion prit fin et que le groupe commença à s’éloigner le capitaine se rapprocha du rohirrim enfin prêt.

"Vous là, il semblerait qu'un petit groupe s'amusent à semer le trouble à une lieu d'ici, proche de la forêt. Allez voir ce qui se passe et revenez me faire un compte rendu avant que j'établisse comment réagir."

Au fond de lui, Limir voulut poser une simple question : pourquoi devait il y aller seul? Mais il n'osa pas la poser à voix haute. Il c'était engagé dans les rangs pour redorer un nom injustement sali, il ne devait pas passer pour un pleutre ou un lâche. Il se contenta de répondre :

"Bien mon capitaine."

Il s'empara alors de son bouclier et se saisit par la suite de sa selle. D'un pas décidé il se dirigea vers l'enclos regroupant une partie des chevaux de sa cohorte.
Doucement il posa la selle sur la barrière de bois, et releva le visage pour chercher son cheval, Enphor.
Il ne mit pas longtemps à l'apercevoir et le ramener prêt de la palissade pour le préparer avant de quitter le camp, armé de son épée et son bouclier, la lance étant trop encombrante pour une simple reconnaissance du terrain.
Le court voyage se passa sans le moindre incident jusqu'à la lisière du bois. Une fois devant, le soldat hésita quelque peu. Si il était prit dans une embuscade, sa vie serait probablement indéfendable. Il décida de faire le tour du bois afin de trouver une demeure pour le renseigner un peu plus sur les agissements des brigands sur ces terres.
Pendant qu'il trottait, il put voir se rapprocher deux personnes qui finirent par l'interpeller :

- Hola cavalier ! Quel vent te mène sur les terres du Seigneur Daeron ? As-tu un message pour lui ? Une requête ?


Limir se redressa sur sa monture, jaugeant du regard la personne qui lui adressait la parole et son compagnon, un jeune enfant à dos de mule.
Une idée germa dans l'esprit du cavalier, serait il possible qu'on cherche à le duper, et que ces deux personnes ne soit rien d'autre que des rabatteurs pour un piège bien préparé?
Ne voulant pas se risquer dans une telle mésaventure, le rohirrim plaça sa main sur la garde de son épée, le geste était parlant bien que son attitude était loin d'être agressive.

-Laissez moi me présenter. Je me nomme Limir Farhanorn, cavalier de la marche ouest. Nous avons eu vent d'agissement criminel en sur ces terres, celle de votre Seigneur. Je n'ai point de message à transmettre ni de requête à soumettre.

Une légère brise souffla, faisant frétiller les feuilles à proximité, attirant l'attention du cavalier. Pendant qu'il regardait le sombre bois, il crut apercevoir un mouvement venant des deux étrangers. Il se retourna subitement, repensant au rôle que pourrait remplir ces personnes, avant de déclaré toujours prêt à dégainer.

-Pourquoi votre seigneur envoie un simple homme accompagné d'un enfant, qui plus est, pour avoir vent de ce qui se passe sur ses terres? Ne peut il pas se déplacer lui même pour demander les informations qu'il souhaite? Il me semblerait plus approprié de m'adresser respectueusement à votre seigneur pour faire part des intentions de mon capitaine.

Sur ces paroles, Limir Farhanorn fixa les deux inconnus d'un air méfiant. Il ne les avait jamais vu auparavant et ne pouvait pas être certain de la véracité de leur propos, et comptait bien leur faire savoir.
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Lithildren Valbeön
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Divergences EmptyMer 17 Déc 2014 - 23:10
Cela faisait bien des jours que je chevauchais loin du Lothlorien, ma "patrie" adoptive. J'ai oublié pourquoi je l'avais quittée. Je ne me souviens de pas grand chose de ma vie, mon passé au-delà des 100 dernières années. Que m'est-il arrivée ? Serais-je amnésique ? Ou ma mémoire sélectionne-t-elle des passages de ma vie, ici et là, au gré de ses envies ?  Je l'ignore. Je ne l'espère pas, préférant la simple hypothèse d'un oublie pur et simple. Pourquoi se tourmenter de thèses farfelues et idiotes sur des a priori stupides ?

Aldranys et moi avions marché pendant des jours et des jours, tantôt je le chevauchais, tantôt je marchais. Nous étions fatigués tout deux, affamés depuis peu, avec un reste maigre de provisions frugales, un peu d'eau au fond de la gourde gardée au chaud dans les sacs de selle de mon compagnon de route, mon seul. Mes vêtements noirs captaient toute la chaleur écrasante du soleil, ma capuche sans cesse rabattue sur mon visage n'arrangeait rien, et la marche pénible non plus. Il arrivait qu'Aldranys refuse de marcher pendant un temps qui me paraissait éternel, temps pendant lequel je songeais, laissant mon frêle esprit voguer parmi les nuages, le vent, le bruit de la Nature... C'était le seul moment où je sentais que je pouvais en profiter.

Dès que la nuit tombait, Aldranys et moi dormions à la belle étoile, près d'une roche creuse en général, loin des chemins et des routes, loin de tout les bruits potentiels. Nous avions fini par croiser des humains, assez loin. Je faisais en sorte qu'Aldranys et moi ne soyons jamais vus, jamais soupçonnés d'exister. J'ignore si j'y suis parvenue, mais je savais que cela ne pouvait durer éternellement sur une terre humaine. Une Elfe vêtue de noir accompagnée d'un cheval blanc, cela ne pouvait passer inaperçu. Les humains me prendraient pour une sous-espèce bâtarde des Elfes, ou que sais-je ? une hallucination, quelque chose de fugace tel un mirage.

Deux ou trois jours plus tôt, j'avais vu ce qu'il me semblait être un petit bois, en plein milieu du Rohan ! Cela m'a rappelé bien des souvenirs enfouis, enterrés, qui revenaient en masse à la surface. Je me suis précipitée dedans, sentant une joie nouvelle dans mon être que je croyais avoir perdu. L'odeur des arbres, le parfum des feuilles, le bruit des oiseaux... Un tel apaisement, une telle allégresse se sont installées si vite en moi, que j'ai eu de la peine à reprendre mes esprits ! Je n'étais plus l'Ombre Blanche, mais l'Elfe nostalgique d'une terre lointaine, très lointaine. Je n'arrivais plus à me souvenir le nombre de jours qu'il m'avait fallu pour arriver en plein Rohan, dans ces plaines hostiles et étrangères, et pourtant familières. J'ai regardé Aldranys, qui suivait avec peine.
- Nous devrions nous reposer, ne crois-tu pas, mon cher Aldranys ?
Mon compagnon de route a lancé vers vers moi un regard qui je n'arrivais pas à déchiffrer, puis il s'est allongé et s'est reposé. J'étais toujours aussi surprise que ce fils d'Aldranys, descendant d'Aldranys,me comprenne. Je me suis trouvée une place au pied d'un arbre, au milieu des racines, et j'ai laissé mon esprit voguer dans les arbres et leur feuillage.

J'essayais de me rappeler ma vie d'avant. Je me souvins... de Fondcombe... de mes parents... une jeune Elfe, beau, grand, avec un arc et des dagues. Je ne revois pas son visage précisément, juste un sourire charmant, un physique mince, élancé et agile. Je revois un cheval blanc, Aldranys premier du nom. Je ressens une étreinte, un baiser sur mes lèvres... Je frémis et me ressaisis. Je ne dois pas retomber dans ces souvenirs-là. Je ne suis plus l'enfant innocente qui ne connaissais rien à l'amour ou la vie. Je suis une femme, et je dois agir en tant que telle. Je me suis levée de mes racines et j'ai tenté d'explorer rapidement les alentours. Pas une bête, pas un humain. Je souriais, bien contente de cette plaisante solitude. La nuit est arrivée après avoir rêvé longtemps, longtemps... Je me rappelle m'être endormie près de mon cheval, ma tête sur ses jambes pliées contre son poitrail, sa tête au-dessus de la mienne, mon dos contre son ventre. Sa respiration lente et profonde me berça, telle une comptine que l'on me récitait étant enfant.

J'étais bien endormie lorsque des éclats de voix m'ont réveillée brutalement. Je n'entendais rien distinctement, mais ma fine ouïe me permit de me guider. Je marchais sans un seul bruit vers le bruit, suivie par un Aldranys pas très discret voire pas du tout discret, et je me postais en espionne dans un buisson. Je n'entendis pas grand chose, puis me concentrais plus sur les personnages. Je vis, de loin bien sûr, un homme chevauchant une noble monture, parlant avec politesse, mais méfiance. Il faisait face à deux jeunes gens, enfin j'en déduis que ce sont des jeunes gens, montant respectivement une âne et un cheval. Le cavalier de l'âne était un tout jeune garçon, sortant de l'enfance à peine ; tandis que l'autre semblait plus âgé. J'observais les protagonistes de cette étrange scène, n'ayant jamais vu d'humains des 400 ans de ma vie. J'étais à la fois curieuse, intriguée, effrayée, méfiante. Des questions et des émotions se bousculaient dans mon être tout entier, et je me convaincs de me calmer immédiatement. L'Ombre Blanche doit être de marbre. Je me contente de continuer d'observer, oubliant ma monture blanche qui se voit à peine - ironie du sort puisque ce cher Aldranys est blanc comme neige - parmi les arbres de ce petit bois.

#Lithildren
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Esméralda Läenia
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Divergences EmptyJeu 18 Déc 2014 - 19:05
Esméralda avançait tranquillement perdue, comme souvent, dans ses pensées.
Après sa rencontre avec Kastav, elle avait finalement rejoint son peuple.
Elle avait parlé avec certains d'entre eux sans trouver de réponse. Personne ne savait qui elle pouvait bien être.

Mais, après qu'elle lui ait dit son nom, l'un d'eux c'était souvenu de quelque chose : un elfe était passé quelques mois auparavant, il cherchait justement quelqu'un du nom d'Esméralda. Cet elfe avait l'air particulièrement découragé et avait indiqué à son interlocuteur que si il ne trouvait rien ici, il irait chercher en Rohan où la personne qu'il cherchait aimait aller.

Pour cette raison, elle s'était dirigée vers ce pays dont elle ne savait rien avec son cheval. Elle n'avait de cet elfe mystérieux, que la description, mais ça ne l'avait pas arrêtée. Elle avait traversé plusieurs villages, aucun d'eux n'avait vu passer d'elfe et ça ne l'aidait pas. Seule la présence (un peu agaçante certaines fois) de Kirzan lui avait permis de garder son moral intact. Et ils avançaient maintenant sans savoir où ils allaient.

Ses pensées se tournèrent ensuite vers ses rêves, ils n'étaient pas plus clairs, ni plus nets. La  personne qu'elle entendait, était-ce celui qu'elle recherchait ? Si oui, qui était-ce ?
Elle fut tirée de ses pensées par l'arrêt brutal de son étalon. Elle revint à la réalité et laissa son regard glisser sur ce qui l'entourait et vit la raison de son arrêt. Des humains, trois humains à cheval. Ils parlaient, et la discussion avait l'air d'être tendue. Elle hésita, devait-elle passer son chemin ou s'arrêter et leur poser cette même question qu'elle posait depuis... depuis qu'elle avait quitté la Forêt Noire, elle ne savait plus exactement à quand cela remontait.
Elle choisit de passer son chemin, cela l'obligeait par contre à passer à côté d'eux. Elle n'avait pas le choix tout de façon. Elle s'approchait tranquillement quand elle remarqua un léger reflet blanc au milieu des arbres, elle observa plus attentivement, se rapprochant des humains.

À ce moment, Kirzan, qui était malheureusement d'humeur joueuse ce jour-là, s'arrêta... pile devant eux.
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Nathanael
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Divergences EmptyDim 21 Déc 2014 - 12:56
Divergences Baudoi10  Divergences Miston11

Baudouin se raidit dans sa selle. Juvénile s’arrêta à quelques foulées du cheval de l’étranger en ronflant, les naseaux dilatés, inquiète. Rares étaient les personnes qui s’aventuraient sur les pâtures de Daeron, sa mauvaise réputation suffisait à repousser toute intrusion voisine. L’homme devait venir de plus loin, et ce n’était guère réconfortant. Miston, trop occupé à ruminer ses sombres pensées, ne prit pas garde à l’arrêt de Baudouin ; sa mule s’immobilisa dans la croupe de la jument en la bousculant. Peinture grotesque de la maladresse de deux rustres serviteurs … tout ce que Baudouin détestait. Passer pour un grossier personnage. Il se retourna et lança un regard noir à Miston. Celui-ci était tout aussi déconcerté et tira tant bien que mal sur ses rênes pour se mettre à côté de son ami. L’art et la manière de se ridiculiser. Et les propos du cavalier le leur confirmèrent … il les prenait pour des gueux.

- Notre Seigneur est bien trop occupé pour se déplacer lui-même. Nombreuses sont les charges qui lui incombent, et il n’est guère dans les manières d’un seigneur de venir appréhender des intrus sur son domaine.

Il soutint le regard de Limir, le mettant au défi de les prendre pour de ridicules paysans au service d’un petit seigneur rural et sans envergure. La vérité s’en rapprochait pourtant assez, mais Daeron leur avait appris à manipuler la vérité… Baudouin, sous ses haillons salis par le labour et les semis, dépassait d’une tête la plupart des rohirrims. Détail non négligeable, qui le rendait aussi impressionnant à pieds qu’il était ridicule à cheval. Juvénile était trop petite pour lui.

- Les criminels et les bandits ne viennent pas jusqu’ici. Et ceux qui ont la prétention de nous importuner n’ont malheureusement jamais l’occasion de réfléchir à leur méfait.

Simple d’apparence, Baudouin ne sortait néanmoins jamais nu, et il posa très calmement la main sur le manche d’un outil qui pendait à sa ceinture et reposait à l’arrière de sa selle. Ce marteau ne valait son arme de guerre, mais il avait fendu plus de crâne qu’aucun autre outil à des lieues à la ronde. La rudesse de son expression et la menace que représentait son geste contrastèrent de façon étonnante avec le ton qu’il prit, courtois et amène.

- Mais mon seigneur sera heureux d’apprendre de votre bouche les nouvelles que vous pourrez lui apporter. Si vous consentez à nous suivre, il vous offrira son hospitalité. Dans tout autre cas nous vous accompagnerons jusqu’aux limites de son domaine. Le seigneur Daeron n’aime guère que l’ont piétine l’herbe de ses troupeaux.

Plus loin quelques brebis broutaient effectivement une herbe rare et déjà jaunie par la brûlure du soleil. Curieux sursaut de la nature. Baudouin restait sur ses gardes. La vue portait assez loin pour s’assurer que Limir n’était pas accompagné par d’autres cavaliers, bandits de grand chemin en manque de réjouissances. Son accoutrement était bien celui de l’armée rohirrime ; Baudouin l’avait porté suffisamment longtemps pour se souvenir de ses moindres détails. Réminiscences d’un passé houleux et lointain. Il sortit de ses réflexions bousculé par Miston. Décidemment celui-ci ne savait plus se tenir ! Il s’acharnait à tirer sur sa tunique, la bouche ouverte sur un son qui ne pouvait pas sortir. Le jeune garçon pointait du doigt frénétiquement deux formes qui s’étaient rapprochées du bois. Deux ... femmes ? Il fronça les sourcils, la chose n’était pas normale. Deux femmes, à cheval, voyageant seules dans les contrées sauvages du Rohan. Il se retourna vers Limir et sa voix exprimait une profonde colère.

- L’armée rohirrime a-t-telle changé au point de recueillir des femmes pour défendre son peuple ? Cavalier de la marche Ouest ! Et pour un peu je vous aurais presque cru. Quel mauvais tour espériez-vous nous jouer ? Aussi simples que soient les hommes de Daeron, nous ne sommes pas stupides !

Il sortit le marteau de sa ceinture, le tenant avec la ferme intention de s’en servir. Miston continuait de gesticuler sur sa mule. Il donnait l’impression de vouloir retenir Baudouin tout en continuant de pointer du doigt en direction des deux femmes. Il était surexcité et cette attitude ne lui ressemblait pas. Baudouin n’en tint pas compte, il craignait trop une escarmouche de plus, et commença à former un cercle autour de Limir et de son cheval.

- Expliquez-vous !


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Limir Farhanorn
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Divergences EmptyDim 21 Déc 2014 - 14:19
A la première réponse que lui fournit l'étranger, Limir se détendit légèremment. Il avait toujours la main sur sa garde, dévoilant ainsi son armure et son arme, mais ses épaules se relâchèrent. Il était vrai qu'un seigneur avait de longues et pénibles tâches à accomplir bien qu'elle ne soit pas forcément manuelles, et qu'ils ne pouvaient pas se permettre de sortir à tout bout de champs sans prendre un retard colossal. Petit détail qui avait échappé au jeune esprit du cavalier.
Seulement la deuxième réponse du grand homme face à lui le perturba quelque peu. Comment cela aucun bandit ne sévissait dans le coin? Pour quelles raisons un petit groupe de villageois viendrait demander le support de l'armée si il n'y avait pas de réel danger? Surtout qu'avec la guerre civil, beaucoup de soldats ont péri. Ce n'était guère le moment de jouer au plaisantin avec les capitaines.
Le soldat qu'était Limir avait presque décidé de quitter les lieux pour informer son capitaine des propos qu'il avait ouï, mais le geste menaçant que venait de produire l'inconnu à son égard lui fit prendre conscience que ce fourbe pouvait très bien tenter de le manipuler pour couvrir ses arrières. Il était pauvrement armé, un simple marteau, mais la dureté de son regard laissait deviner que ce n'était pas son premier regard. L'inconscient cavalier supporta son regard, resserrant encore sa lame le long de la poignée de son épée, qui elle aussi n'en était pas à son premier combat.

Limir fut surpris de la suite des événements, ainsi posté, menaçant, dur et armé, son interlocuteur l'invita à rejoindre la demeure de son seigneur. C'était un contraste étonnant qui ne vint qu'alimenter la méfiance que le rohirrim portait à son égard. Il le conduisait surement dans un piège de coupe jarrets. Pour refuser tout en évitant de faire comprendre à l'homme accompagné de l'enfant ses intentions il répondit :

-Et bien je remercie votre seigneur de son offre, cependant nous avons fort à faire au campement. Les seules nouvelles que j'avais à vous apporter étaient celles dont je vous ai fait part il y a peu. Cependant si il désire s'entretenir avec mon capitaine notre campement se trouve dans cette direction, à moins d'une lieue. Vous présenterez mes excuses quant au piétinement de l'herbe, ce n'était point mon intention.

Et c'est quand il eut terminé sa phrase que l'enfant commença à s’agiter, il tirait sur les vêtements du colosse et semblait passablement excité. Limir en chercha la raison. Il remarqua une tâche blanche dans la forêt et qu'un quatrième cavalier se rapprochait de leur position. La lame aiguisé du cavalier commença à sortir de son fourreau.
Le geste se finit beaucoup plus rapidement, puisque l'étranger dégaina son arme en exprimant une profonde colère à l'égard de Limir.
Il reprit les rênes d'Enphor d'une seule main et leva son épée de l'autre, d'ores et déjà prêt à défendre sa vie contre les assauts répétés qu'il allait subir.
La manœuvre qui suivit était courante, il voulut intimider le cavalier en le privant de possibles issues, tout simplement en tournant autour du cavalier de la marche ouest. Celui ci s'empressa de se remettre face à son adversaire pour éviter cette position de faiblesse.
Il pointa sa lame en direction des quatre individus à proximité de lui tour à tour en sommant cette menace :

-Je n'ai rien à vous expliquer, perfide que vous êtes! Je ne connais pas ces cavalières mais ma lame est aiguisée. Vous avez inventé cette piètre histoire de Seigneur dans le but de me faire perdre du temps afin de préparer votre embuscade mais je me défendrais jusqu'à la fin ! Et si je dois périr, je vous emmènerais vous tous avec moi rejoindre vos ancêtres !

Il ramena sa lame en position de combat. Un dernier détail vint le frapper. Il vit rapidement une oreille pointue accroché au visage de la dernière personne arrivée dans la conversation. Il ajouta alors :

-Lorsque vous serez agonisant, et que votre sang coulera sur cette herbe, je vous obligerez à m'expliquer comment vous avez réussi à engager une mystérieuse elfe, race dont on ne conte plus la noblesse, dans votre groupe de brigands! Maintenant en garde !
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Lithildren Valbeön
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Divergences EmptyDim 21 Déc 2014 - 17:18
J'étais à mon poste d'observation dans mon buisson lorsque je vois un petit homme s'agiter en me pointant du doigt. Bon sang ! Aldranys ! Si ce cheval ne me suivait pas et ne me servait pas, je l'égorgerais sur place ! Je soupire bruyamment et un bruit me fait tiquer. Le plus "noble" des humains a dégainé une épée. Ce geste me remplit d'effroi, l'autre aussi a une arme. Un sentiment de crainte et de peur s'installe en moi. Je déteste les batailles, je ne supporte pas le sang mais je possède deux dagues pour me protéger. Je ne sais plus qui me les a donné, mais je ressens un tel amour dans ces deux objets que je présume la chose suivante : j'ai dû avoir un amant dans le passé qui m'a offert ces dagues à mon départ de Fondcombe.

Je me redresse finalement en écoutant l'humain vociférer.
-Je n'ai rien à vous expliquer, perfide que vous êtes! Je ne connais pas ces cavalières mais ma lame est aiguisée. Vous avez inventé cette piètre histoire de Seigneur dans le but de me faire perdre du temps afin de préparer votre embuscade mais je me défendrais jusqu'à la fin ! Et si je dois périr, je vous emmènerais vous tous avec moi rejoindre vos ancêtres !


Je frémis à ces paroles plus que glaçantes. Je ressens une peur grandissante, mais mon visage reste de marbre, avec une sorte de sagesse et de douceur qui ne sont pas en moi. Mes yeux blancs flottent sur toutes les personnes présentes : les 3 humains et l'elfe qui vient d'arriver. Cette dernière m'est familière, mais je ne saurais dire si je la connais, et je ne sais pas son nom. Mais cet air, ce cheval, tout me paraît familier. Je reste à l'orée du bois, debout près d'Aldranys qui attends patiemment des consignes. Mes dagues sont bien cachées dans mon dos, croisées pour cacher mon postérieur, manches vers le haut. Il suffirait d'un geste et je pourrais planter ces dagues dans un humain.

Je ne parle pas et observe. Les dernières paroles de l'humain achèvent de me faire peur.

- Lorsque vous serez agonisant, et que votre sang coulera sur cette herbe, je vous obligerez à m'expliquer comment vous avez réussi à engager une mystérieuse elfe, race dont on ne conte plus la noblesse, dans votre groupe de brigands! Maintenant en garde !

Je n'ai pas compris la moitié des mots, n'ayant jamais côtoyer les humains, mais le ton de la voix suffit à faire ressentir le discours en lui-même. Je reste bien sagement dans mon coin de bois et me prépare à une bataille à laquelle je ne participerais qu'en ultime recours.
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Divergences EmptyVen 2 Jan 2015 - 21:26
Et voilà, la situation s’aggravait. Pour une fois, ce n'était pas la faute de Kirzan. Enfin, c'est ce qu'elle avait cru comprendre.
Ils avaient parlé de plusieurs cavalières, mais elle ne voyait aucune autre qu'elle. À moins qu'ils voient quelqu'un qui lui serait caché. Oui, c'était sûrement ça. Mais bon, qu'il y ait quelqu'un d'autre ou pas, ça ne changeait pas grand-chose.
Elle soupira, pourquoi fallait-il que, où qu'elle aille, elle se sente rejetée. Non, pas partout, elle n'avait pas ressenti ça dans la Forêt Noire, elle avait juste senti qu'elle n'était pas à sa place là-bas. En tous cas, c'était le seul endroit où elle s'était sentie... bien, simplement bien.

Quand elle posa de nouveau son regard sur les humains, il était presque suppliant. Elle savait se battre, elle était même capable de tuer, elle le savait. Mais elle n'aimait pas le faire.
Quand elle entendit ensuite qu'un des humains la soupçonnait de faire partie d'un groupe de brigands, elle passa du découragement à l'agacement. Elle ne put s'empêcher de dire ce qu'elle pensait à voix haute, plus pour elle-même que pour eux mais assez fort pour qu'ils entendent.

- Je ne comprendrais jamais toute cette méfiance. Si c'est impossible de voyager sans que quelqu'un ne se mette à penser que vous êtes là avec de mauvaises intentions, autant enfermer tout le monde chez soi.

Esméralda se détendit un peu. Bon, dire tout ça n'était sûrement pas la meilleure des solutions mais elle en avait assez. Elle esquissa un sourire et caressa doucement son étalon.
Décidément, tu es vraiment le seul en qui je puisse avoir une entière confiance. Songea-t-elle avec tristesse. Quand tu ne fais pas l'idiot. Son sourire s'élargit. Elle se redressa et regarda les trois hommes, elle avait déjà eu l'occasion de voir à quel point les elfes étaient respectés et avait remarqué en plusieurs fois que les humains avaient peur d'eux. Mais elle, elle n'était pas dangereuse ou bien alors, il fallait vraiment l'énerver.
Heureusement que je ne suis pas ce qu'il pense, sinon, ils seraient très mal.

- Écoutez, je ne suis que de passage, je recherche quelqu'un qui... elle hésita. Qui peut peut-être m'aider. Je ne pense pas être concernée d'une quelconque manière par vos histoires. Dit-elle, cette fois-ci d'une voix tranquille.
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Nathanael
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Divergences EmptyMar 6 Jan 2015 - 9:09
Divergences Baudoi10 Divergences Miston11

Baudouin sentit son sang ne faire qu’un tour. La fureur lui grisait l’esprit et il fut prit d’un terrifiant frisson. L’air vibrait de la lutte qui s’annonçait et il avait déjà en bouche le goût subtil qui précède toute bataille.  Il raffermit sa prise sur son marteau tandis que l’étranger débitait des paroles vides de sens auxquelles il ne prêta aucune attention. L’ivresse du combat le rendait sourd. Juvénile peinait néanmoins à suivre le rythme qu’il lui imposait. La jument était vive, mais vieille. Et Baudouin était lourd. Elle se déplaçait latéralement mais son piaffer se perdait en de ridicules jambettes fébriles. Miston continuait de remuer comme un damné sur sa mule et la scène prenait des tours irréels, absurdes, ridicules. Les deux femmes au loin ne vinrent jamais soutenir Limir, personne ne sortit du couvert des arbres, et aucun cri de guerre ne brisa l’écrasant silence qui environnait les deux Rohirrims. Les prémices du duel étaient destinées à mourir dans l’œuf, avorton de bataille malingre.

Baudouin continuait de faire marcher Juvénile pour contrecarrer toute velléité agressive de la part de Limir. La situation n’était pas claire, et le doute et l’incertitude étaient deux variables insoutenables pour Baudouin. Un bon coup de marteau valait mieux selon lui que d’éternelles menaces. Il en était là de ses réflexions, s’apprêtant à les mettre en pratique, quand il vit Miston prendre les rênes et se poster entre lui et Limir. L’enfant s’était arrêté de gesticuler et arborait à présent un visage dur. Il tournait le dos à l’étranger et se planta devant Baudouin en lui adressant quelques signes incompréhensibles. Il répéta à deux ou trois reprises son geste. Baudouin semblait ne plus rien y comprendre et se tourna vers les deux femmes dont il vit clairement les oreilles pointues.

- Des elfes ?

Baudouin y perdait son rohirique. Il oublia momentanément le duel qui s’annonçait avec Limir et eut une lueur d’incrédulité totale. Il n’avait jamais vu d’elfes. L’une d’entre elle prit la parole. Son accent était particulier et il crut qu’elle ne parlait pas leur langue avant de discerner clairement quelques mots qui lui étaient familiers. Sa seconde phrase lui parut plus claire alors même que la situation prenait des tours beaucoup trop alambiqués. Il se tourna vers Limir, perplexe, incapable de formuler clairement ce que son esprit ne pouvait concevoir.

- Où les avez-vous-trouvées ?

Cette rencontre fortuite brisait la stabilité de son existence et remettait en cause une grande partie de ses croyances. Les elfes faisaient partie pour lui d’un monde ancestral et perdu et n’existaient que dans les légendes et les contes pour enfants.

Ce fut Miston qui prit les devants. Sa jeunesse le rendait un tantinet plus ouvert à l’improbable et il fit signe à l’elfe qui se tenait toujours à proximité de la forêt de les rejoindre. Il posa son regard dur sur Limir et Baudouin, comme un adulte pourrait réprimander deux enfants qui se sont laissés emporter par leur jeu.  Il fit un signe à Baudouin afin que sa communication si particulière puisse être comprise de tous. Le rohirrim prit la parole tandis que l’enfant commençait à mouvoir ses mains.  Sa méfiance lui imposait néanmoins de ne pas se dessaisir de son marteau. Le tableau était cocasse.    

- Je vais traduire les paroles de mon jeune compagnon. Il ne peut pas parler.

Baudouin prit une coute inspiration pour se concentrer sur le dialogue étrange qui s’instaurait.

- Notre Seigneur Daeron ne saurait tolérer une échauffourée sur ses terres. Et la méfiance nous impose de prendre les devant pour éviter le pire. Pardonnez L’excessivité de mon ami, mais …

Baudouin se rendit compte qu’il se faisait le traducteur de ses propres gestes et la conception de Miston n’était pas tout à fait la sienne.

- Miston ! Tu ne peux pas …

L’enfant ne lui laissa pas le temps de protester et continua sans ambages ses gestes, lui imposant de reprendre la parole.

- Les derniers évènements en ces terres nous obligent à la prudence. Mais nous souhaiterions éviter un nouveau combat fratricide. Le peuple rohirrim à trop souffert de ces querelles intestines et notre seigneur refuse de voir couler le sang de ses frères sur son sol. Elfes ! …

Et Baudouin se tourna vers les deux femmes pour s’adresser directement à elle.

- Votre présence est impromptue et vos semblables ne foulent plus nos contrées depuis longtemps. Ni Baudouin ni moi ne sommes à même de juger de votre sort et des décisions qui en retournent. Nous ne pouvons rien vous imposer, si ce n’est de partir et de laisser libre les terres du Seigneur Daeron. Néanmoins il serait plus judicieux que nous nous rendions tous à sa demeure, afin qu’il démêle lui-même les implications de votre venue. Je sais que notre Seigneur est friand des nouvelles des contrées d’au-delà du Rohan, et il serait heureux de dialoguer avec vous ! Limir …

Baudouin se tourna une nouvelle fois pour faire face au cavalier du Rohan.

- Vous portez les armes du Rohan ainsi que de mauvaises nouvelles. Ni Baudouin ni moi-même n’avons vu de brigands, mais d’autres sont au service de Daeron et pourront peut-être vous apporter des informations. Sa demeure n’est pas loin et ne présentera qu’un maigre détour à votre ronde.


 
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Divergences EmptySam 10 Jan 2015 - 22:06
Je me forçait à ma détendre. Le ton neutre du jeune homme me laissa perplexe et force de constater qu'il semblait pacifiste. J'ai compris la plupart des mots employés, et je finis même par m'approcher avec mon cheval. Aldranys marche près de moi sans que je le tienne, il me suit naturellement, comme un chien suit son maître.

Je regarde avec méfiance la compagnie d'humains. je reste prudente malgré une sorte de "confiance" que j'accorde à ces êtres.
- Si telle est la volonté de votre maître, alors telle sera ma décision. Faire couler le sang est inutile, et éviter un combat par la parole me paraît sage.

Que dire de plus ? Je flatte l'encolure d'Aldranys qui devient nerveux. Il n'aime pas beaucoup les humains, tout comme moi. Ma capuche est renversée sur mon visage, ne montrant que la moitié de celui-ci. Le vent souffle doucement, et cela m'apaise. Les murmures que j'entends ont un effet de berceuse sur mon esprit tourmenté.

Des images me reviennent. Je vois un visage flou, encadré de longs cheveux blonds, s'approchant de moi. A peine plus tard, je revois ce même visage mais dont je m'éloigne. Un sentiment de déchirement, de tristesse m'envahit, alors que je ne souhaitais pas cela. Je reste de marbre à mes propres émotions. Et je réfléchis.

Je n'ai pas de nouvelles du Lothlorien depuis bien des jours. Comment expliquer cela ? Je réfléchis.
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Divergences EmptyMer 14 Jan 2015 - 17:55
Elle les avait surpris apparemment, mais aussi calmés. La situation s'apaisait enfin. Le plus jeune des humains se mit à faire toutes sortes de gestes qu'un autre traduit. Ils les invitaient, elle et sa compatriote qui les avait finalement rejoint, à se rendre chez leur seigneur. Elle était très surprise par ce jeune humain, si son compagnon traduisait mot pour mot ce qu'il leur disait, cela voulait dire qu'il était vraiment très réfléchi pour son âge.

Les accompagner... elle ne savait pas trop, elle n'arrivait pas à faire de choix. Elle n'aimait pas être en compagnie de quelqu'un d'autre, elle n'en avait pas l'habitude. Pourtant, les suivre pourrait éventuellement l'aider dans ses recherches. Son regard se posa sur l'autre elfe, elle était suivie par un magnifique cheval entièrement blanc. Elle avait choisi de les accompagner. Elle avait fait son choix. À son tour.

- J'ai peur de ne pas vous être d'une grande aide concernant des nouvelles quelconques, mais si vous pensez qu'il serait mieux d'aller voir votre seigneur, alors je vous suivrais.

Elle les regarda intensément pendant quelques instants. Elle avait si peur de perdre la mémoire une fois de plus qu'elle préférait graver leur visage dans ses pensées. Elle tourna ensuite ses yeux vers l'elfe encapuchonné. À ce qu'elle vit de son visage, il lui parut pensif.

- À quoi penses-tu ? Tu m'as l'air d'être plus ailleurs qu'avec nous. Elle lui sourit amicalement.

Kirzan lui faisait assez souvent remarquer qu'elle était tout le temps dans la lune, alors trouver quelqu'un dans le même cas qu'elle l'amusait beaucoup.
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Divergences EmptyJeu 15 Jan 2015 - 19:52
Divergences Miston11 Divergences Baudoi11

Miston avait le regard perdu, emporté par la contemplation des elfes qui se trouvaient devant lui. Son discours traduit par Baudouin avait porté ses fruits et il était heureux, en son fort intérieur, de savoir qu’il pourrait passer un peu plus de temps avec des représentants de cette race. Seule l’éducation ferme de Daeron l’empêchait de se précipiter vers elles pour les questionner sur leurs semblables, sur leurs terres lointaines, leur vie, leur si longue vie … était-ce possible ? Derrière son regard dur se cachait tout un monde de merveilles et de légendes, de mythes aussi vieux que le monde et d’histoires rocambolesques. Des elfes ! Il n’en croyait toujours pas ses yeux… Baudouin ne semblait pas du même avis, qui n’aimait pas tout ce qui pouvait sortir du commun. Il s’enfermait à présent dans un silence borné et se contentait de regarder chacun des protagonistes, les points serrés sur le pommeau de sa selle. Limir brisa le silence.

- Je dois faire un rapport à mon capitaine. Nous demeurerons ici plusieurs jours. Nous aurons l’occasion de nous revoir.

L’élocution, fut brève mais claire. Les Rohirrims ne s’encombraient guère avec des formules de politesse, surtout dans l’armée. Miston l’avait vite appris avec Baudouin. Le jeune garçon fit signe aux deux dames de bien vouloir les suivre et mit sa mule en tête du groupe pour les mener jusque chez son seigneur. Le ridicule qui lui pesait sur les épaules comme une armure trop lourde se dissipait. Il se sentait plus léger, porté par la brise qui battait les vastes prairies autour d’eux. Il avait le sentiment d’être soudainement projeté dans un autre Âge, transporté par les Elfes dans des contrées inaccessibles aux simples mortels. Emporté par son imagination il se voyait combattre des créatures ancestrales pour défendre le peuple des forêts contre un ennemi impitoyable. Il reconstituait des scènes de banquets et de veillées sans fin, suspendues dans le temps, où les elfes chantaient et dansaient sur des notes de musique envoutantes. Ces chants contribuaient à la création du monde, le métamorphosait imperceptiblement tout en maintenant une paix et une sérénité hors de toute atteinte.

- C’était un peu plus d’un cavalier qui rôdait alentours !

La voix aiguë de Cyrielle le sortit de ses pensées. Ils étaient revenus auprès de la demeure de Daeron, grande bâtisse de bois et de pierre entourée de petites parcelles cultivées, protégées par de courtes haies erratiques où pépiaient gaiment des oiseaux. Le bâtiment oscillait entre l’architecture d’un chalet destiné à la vie paisible et celle d’une maison forte construite pour résister aux assauts répétés de quelques agresseurs. Certaines ouvertures du premier étage étaient larges et donnaient sur les plaines du Riddemarck tandis que celles du rez-de-chaussée étaient étroites et n’offraient que peu de lumière. La bâtisse était formée d’un seul bloc, imposant, et semblait servir autant d’habitation que de grange …

- Qui nous ramenez-vous là ? Daeron s’impatiente Baudouin, il craignait qu’il ne vous arrive malheur ! Ho ! il ne l’a pas dis comme ça, vous pensez bien, mais ne vous faites pas prier plus longtemps ou il se pourrait qu’il arrive à venir vous chercher lui-même.

Cyrielle avait un regard doux et triste. Ses rides étaient autant de rayons de soleil qui lui éclairaient le visage, mais une ombre semblait peser sur son esprit. Condamnée à vivre auprès d'un mari grabataire à l’esprit tourmenté nulle promesse d’une vie meilleure ne l’attendait. Miston attacha sa mule à une grande poutre servant de pilier à une large véranda de pierre ouverte à tout vent. Baudouin fit de même avant d’indiquer d’un signe de tête aux deux elfes où elles pouvaient attacher leur monture.  Sans plus de courtoisie il monta une courte volée de marches et entra. Miston prit les devants en indiquant aux elfes de le suivre avec leur destrier. Il n’était pas courtois de laisser ainsi des invitées, car à ses yeux il ne s’agissait plus d’intruses, et il les mena jusqu'à une petite écurie fraîche et sombre. Il leur laissa le loisir de s’occuper de leurs animaux avant de leur montrer une porte derrière les boxes. Il s’agissait plus réellement d’un haut porche étroit dont l’encadrement était constitué de boiseries finement ciselées où se dessinaient de nombreux motifs de chevaux, de cavaliers partant à la guerre et de nombreux symboles propres au peuple rohirric. Ainsi, derrière la sobriété des murs et de la charpente, de petits chefs d’œuvre architecturaux agrémentaient discrètement la demeure. Ce passage menait aux appartements privés de Daeron. Baudouin devait déjà s’y trouver car derrière l’épaisseur des cloisons on entendait les échos d’une conversation animée. Baudouin, d’habitude si réservé, mettait au profit de tous les tonalités très graves de sa voix de stentor.

Miston frappa sur un battant, signalant ainsi son arrivée ainsi que celle des elfes. Un silence soudain, lourd comme une chape de plomb, envahit un moment la pièce. L’attente parut interminable avant que Baudouin ne daigne se déplacer pour venir leur ouvrir, ses pas résonnant lourdement sur le sol, signe évident qu’il était proche de l’ébullition. Ses colères étaient aussi rares qu’explosives, mais elles ne duraient jamais … en général. C’est pourtant d’un regard enflammé et chargé de reproches qu’il ouvrit la porte au jeune garçon et aux deux dames. Miston détourna la provocation en l’ignorant superbement et en s’inclinant poliment devant les deux femmes pour les inviter à entrer.

Divergences Daeron12

La pièce était petite … ou plutôt saturée par d’innombrables objets, parchemins, cartes en tout genre, plumes, flacons intrigants et moult autres curiosités qui semblaient faire crouler les meubles sous le poids de toute l’histoire de la Terre du Milieu. Derrière le bureau qui trônait au milieu de la pièce, un homme maigrichon à l’œil malicieux portait avec un plaisir non dissimulé son regard sur les deux dames. Ses yeux, bleus comme les profondeurs des lacs glaciaires, contrastaient avec sa chevelure et sa barbiche argentée. Ses traits révélaient une beauté passée que le temps avait emporté avec lui. Il fumait calmement la pipe et les volutes de fumée qu’il exhalait louvoyaient entre les faibles rais de lumière pour se dissiper en atteignant le haut plafond. Ses lèvres étaient étirées en un sourire franc et amical, presque charmeur. C’est sans se lever, pourtant, qu’il prit la parole pour accueillir les nouvelles venues.  

- Soyez, elfes amies, les bienvenues dans ma demeure. Je me nomme Daeron, haut seigneur de ces terres et maîtres des bois que vous avez traversés. Prenez le loisir de vous installer ! Il désigna d’un geste de la main les deux fauteuils qui se trouvaient de l’autre côté de son bureau. Baudouin a fort à faire et Miston prendra le plaisir de vous apporter un rafraîchissement. L’été s’annonce aussi précoce que l’hiver fut rude et je présume que le voyage vous a un peu assoiffé.

Il connaissait l'amour que portait le jeune garçon au peuple des elfes et son ordre était une invitation subtile à rejoindre la conversation un peu plus tard. Il fit une pause appuyée dans son discours afin de laisser le temps à ses deux serviteurs de s’exécuter. Tandis que la porte se fermait sur Baudouin et Miston un bruit caractéristique de claque puis un coup sourd se firent entendre. Les deux  hommes devaient certainement régler quelques différends entre eux. Afin d’éviter tout questionnement inutile Daeron reprit la parole.

- Baudouin m’a fait part de votre visite sur mes terres. Je n’y vois pas d’inconvénients, mais j’ai quelques questions à vous poser. Que font donc deux elfes aussi loin de chez elles, sur les rivages australs du Riddermarck en ces temps troublés ? Quel vent vous pousse à délaisser ainsi les vôtres ?
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Divergences EmptyJeu 15 Jan 2015 - 20:42
Mon esprit s'était perdu dans les landes du Lorien lorsque que la voix du cavalier en armure résonna. Il indique l'urgence de son départ, et s'en fût aussitôt ces paroles prononcées. Je regardais ensuite les deux garçons. Le plus jeune semblait emporté par ma présence et celle de ma congénère. Son regard pétillait, et je sentis son esprit voguer dans un passé autrefois emporté par la musique et l'allégresse. Un passé que j'avais certainement connu, mais dont j'avais oublié les détails. Au contraire, son aîné semblait bien moins enclin à accepter la présence de deux elfes. Il était bien plus froid et dur que son jeune ami, ce qui me mit de suite en garde. Mes sens se mettaient en alerte d'eux-mêmes.

J'ai beau avoir accepter à contre-coeur une trêve, mais je n'acceptais que moyennement l'idée de rencontrer un humain et parlementer avec lui sur mon peuple. Les Humains ne méritent pas cette "générosité" feinte que je leur apporte. Je ne me rappelle que trop bien des histoires d'Isildur, de la faillite des Hommes que mes pairs m'ont contée. Quoi qu'il en soit, il est désormais trop tard pour reculer, et je suis bien obligée de les suivre.

Le jeune garçon nous fit signe, à ma congénère et moi-même, de le suivre. Mon regard, invisible sous l'ombre de ma capuche, ne cessait d'observer ce petit être transporté par une joie sans fin. Un Humain ne ressentant aucune cupidité ? Etait-ce possible ? Je ne pouvais y croire, et ma méfiance m'obligeait à prendre garde d'un si jeune garçon, aussi inoffensif soit-il. Nous marchâmes donc dans la plaine dans un silence mortuaire. Aldranys était plus que nerveux, je le sentais à son souffle saccadé, une espèce de ronflement grave couplé d'un renâclement fréquent. Certains de ces pas étaient plus appuyés, comme pour signifier son mécontentement.

Nous arrivâmes près d'une grande bâtisse, bien étrange. Etait-ce une grange ? Ou une sorte de château ? Je me demandais si c'était ici que vivaient tout les seigneurs de ces terres, si tous ressemblaient à des paysans faussement érudits se donnant un titre sans droit. J'eus un sourire intérieur que je fis aucunement paraître à l'extérieur, et je regardais une vieille femme à la voix désagréablement aiguë parler.

- C’était un peu plus d’un cavalier qui rôdait alentours !

Je regardais cette petite femme dont le regard voilé laissait penser qu'elle n'était point heureuse dans ce lieu rustre. Alors que le jeune homme laissait sa monture seule pour rejoindre l'intérieur de la bâtisse - suivi par la petite femme -, le plus jeune indiqua le chemin d'une écurie. Aldranys devint très nerveux et je dû lui murmurer d'apaisantes paroles pour le calmer. Il n'était pas enclin à se sentir enfermer, comme tout les chevaux d'Elfes.

Je suivis donc le petit homme dans les écuries. Il me montra un box où je mis mon cheval aussi blanc que ma chevelure, puis je m'en occupais un peu. Je le débarrassais de son harnachement, avant de le caresser, de lui parler en elfique. Aldranys se calmait, se rassurait. Le petit homme me regarda longuement faire avant de montrer une porte devant laquelle il se posta. Je sortis du box, toujours ma capuche sur le visage, et me dirigeais vers le petit être. J'entendais les éclats colériques d'une vive conversation à l'intérieur de la pièce derrière la porte. Je me mis alors à regarder cette fameuse entrée, et vis les gravures dans le bois. Je m'approchais des représentations et les effleurais du bout de mes longs doigts fins, ornés d'ongles mi-longs et sans aucune bague ou autre bijoux quelconque.

Alors le maître de ces lieux - apparemment nommé Daeron, selon ma mémoire - aurait un goût pour l'art, si rustique soit-il ? Cela me surprenait, sans pour autant le montrer. Le jeune garçon toqua à la porte et l'aîné mit un certain avant de venir ouvrir. Ses lourds pas claquant sur le sol trahissaient sa colère, de même que son regard que ne pouvait que confirmer cette donnée de son caractère. Je me permis d'entrer à la suite du jeune garçon.

La pièce était... étrange, emplie de paradoxe. J'étais surprise - dois-je préciser que je ne montre jamais mes émotions ? - de voir un Humain posséder un penchant pour l'Histoire de la Terre du Milieu, tant de parchemins, et d'autres objets aussi extravagants les uns que les autres aussi développé. Etait-ce possible ? Je ne concevait pas que la connaissance était permise à des êtres cupides, avides de pouvoir et sans confiance aucune. Je ne me permis pas de méditer sur ces pensées, mais je devrais trouver le temps pour cela. Le vieil homme nous regardait, nous les deux Elfes, d'un oeil plutôt gênant, à vrai dire. Un tel regard venait de piquer à vif ma curiosité, et je me sentais outrée de cette sensation. Il eut un franc sourire.

- Soyez, elfes amies, les bienvenues dans ma demeure. Je me nomme Daeron, haut seigneur de ces terres et maîtres des bois que vous avez traversés. Prenez le loisir de vous installer ! Il montra deux sièges et poursuivis son discours. Baudouin a fort à faire et Miston prendra le plaisir de vous apporter un rafraîchissement. L’été s’annonce aussi précoce que l’hiver fut rude et je présume que le voyage vous a un peu assoiffé.

Je refusais poliment de m'asseoir d'un signe de tête, préférant resterdebout. Je vis le regard intrigué du vieil homme sur mes cheveux blancs, et j'enlevais ma capuche en signe de respect. Certes, je n'aime pas du tout les Humains, mais je connais le respect que je dois aux seigneurs de terres. Je montrais mes traits réguliers et fins, portant la luminosité caractéristique des Elfes. Mais cette luminosité pure de la peau, je l'avais légèrement perdue au fil du temps. Mon regard à l'iris blanche était aussi déterminé que dur, aussi froid que ferme. Mais mon air poli et calme atténuait ce regard sombre que j'avais ancré en moi.

Les deux jeunes sortirent, et j'entendis deux coups : une claque et un autre que je jugeais être un poing bien placé. Une ombre de sourire flotta brièvement sur mes lèvres fines et sensuelles, puis elle disparut aussitôt. Le vieillard reprit la parole.

- Baudouin m’a fait part de votre visite sur mes terres. Je n’y vois pas d’inconvénients, mais j’ai quelques questions à vous poser. Que font donc deux elfes aussi loin de chez elles, sur les rivages australs du Riddermarck en ces temps troublés ? Quel vent vous pousse à délaisser ainsi les vôtres ?

Je décidais donc de prendre la parole. J'étais plutôt gênée de le décevoir, mais un Elfe ne sait pas mentir.

- Cela fait maintenant deux siècles que j'ai quitté les miens, à Fondcombe, pour mener une existence paisible en Lothlorien. Mon départ de cette contrée fut causé par un ennui certain, et un désir de voyage. Cela fait maintenant plusieurs jours que je n'ai pas de nouvelles de mes congénères d'où qu'ils soient. Les pas de mon cheval m'ont conduits en ces terres du Rohan, et j'avoue ne pas connaître ma prochaine étape de ce voyage... imprévu.
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Divergences EmptyDim 18 Jan 2015 - 12:42
Ils avaient fini par repartir, mais avec seulement deux des humains, le troisième avait dû les quitter. Esméralda ferma les yeux, elle se sentait... oppressée, l'air était lourd, trop lourd et ce calme... il ressemblait à un calme avant une tempête, une tempête gigantesque qui ravagerait tout. Elle secoua la tête, mais qu'est-ce-qui lui prenait ? Ça ne lui ressemblait pas de penser comme ça. Sentant son trouble, Kirzan tourna la tête vers elle, inquiet. Elle lui sourit gentiment et le caressa doucement.

Se rendant compte qu'ils étaient arrivés, elle releva la tête et frissonna en voyant la maison devant eux. Quelqu'un vivait vraiment à l'intérieur ? Ignorant cette sensation de malaise elle suivit, presque machinalement, le jeune humain et l'autre elfe jusqu'aux écuries. Là, Kirzan, qui avait horreur d'être enfermé, s'arrêta pile. Elle réussit quand même, en lui promettant que ça ne serait pas long, à le faire entrer dans un box. Elle voulut lui enlever son équipement mais il l'en empêcha. Si ça n'était pas long, c'était totalement inutile de lui enlever. Elle soupira en sortant. Elle le supplia une dernière fois de ne pas essayer de sortir et de ne rien détruire. Elle le connaissait suffisamment pour savoir qu'il en était capable.

Esméralda rejoignit finalement les autres. Ils entrèrent dans une pièce surchargée. Pour elle qui se sentait déjà mal, ce n'était certainement pas l'endroit le plus recommandé mais bon...
Le maître de maison se trouvait là, assis au milieu de ce grand trouble. Il invita les deux elfes à s'asseoir. Esméralda et sa compatriote refusèrent presque en même temps. Si son étalon se mettait à faire des siennes, elle préférait être debout pour pouvoir aller le calmer au plus vite. Les deux humains qui les avaient guidées jusqu'ici sortirent. Elle tressaillit en entendant des bruits de coups. L'amour n'avait pas l'air de régner dans cette maison.

Le vieil homme reprit la parole, leur demandant ce qu'elles faisaient là, puis ce fut le tour de l'elfe aux cheveux blancs. Elle voyageait, sans but précis. Les regards se tournèrent ensuite vers elle.

- Personnellement, je suis en Rohan pour chercher quelqu'un, quelqu'un qui me connaît peut-être. J'ai quitté la Forêt Noire pour le chercher... et me chercher. Elle resta un peu silencieuse avant de reprendre. J'ignore d'où je viens et je ne sais pas où je vais, je me contente d'avancer pour essayer de savoir qui je suis.

Elle avait prononcé cette dernière phrase avec un air... absent. Elle ne savait pas à quoi cela les avancerait de savoir ça. Mais elle avait eût besoin de le dire. Au moins, ils savaient maintenant.
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Nathanael
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Divergences Daeron12 Divergences Miston11

Sans se destituer de son sourire malicieux, Daeron fut néanmoins attristé par les paroles des deux Elfes. Leur beauté venue d’un autre âge, la lumière si vibrante qui animait leur visage et les souvenirs qu’elles portaient en elles affleuraient dans leurs traits si délicats. Il examinait avec un plaisir exquis les cheveux blancs de celle qui parla la première et scruta avec attention les fines oreilles légèrement pointues de la seconde. Détails qui les rendaient si différentes des hommes et des autres races et qui ranimaient en son cœur de longs séjours où, plus jeunes, il rencontra alors certains des leurs et en apprit beaucoup auprès d’eux. Il était émerveillé comme un enfant, seule la curiosité et la fascination l’habitaient, et, un instant, les ans semblèrent glisser de ses épaules comme on se défait d’une cape trop lourde. Ses rides semblaient moins profondes et ses épaules moins voutées.

Miston entra à ce moment, chargé d’un plateau où étaient disposées trois tasses et une théière fumante. Il était aussi sérieux que de coutume mais ses gestes rapides trahissaient la nervosité qui l’habitait. Il avait le cœur troublé de se trouver aussi près d’êtres extraordinaires dont Nathanael lui avait tant parlé. Il posa le tout sur le bureau, ne sachant pas bien que faire après s’être exécuté. Avant de partir il s’était querellé avec Daeron tout en respectant scrupuleusement les règles de la politesse mais le mal été fait. Le petit homme n’avait pourtant pas l’air de lui en tenir rigueur.

- Je te remercie Miston, prend un fauteuil si tu le souhaites puisque ces dames  préfèrent rester debout. Veuillez excuser ce jeune homme, il n’est pas impoli mais il ne peut parler et il est presque sourd. Il vous comprend en lisant sur vos lèvres et par quelques techniques que lui seul maîtrise.

Daeron se pencha légèrement pour servir les elfes d’un thé brûlant et fortement odorant, douceur de la menthe fraîche et de la mélisse citronnelle, parfum de sous-bois mêlés aux aromes des prairies. Miston ne se fit pas prier deux fois et s’assit un peu plus rapidement qu’il ne l’aurait voulu. Il fit un signe à son seigneur qui traduisit immédiatement.

- Ce jeune homme souhaiterait apprendre vos noms si jamais vous consentez à les partager avec lui.

Miston reformula plusieurs signes avec ses doigts et ses mains dans un langage dont la complexité se rapprochait fortement de la langue parlée. Ceux qui la pratiquaient en connaissaient les nuances et les subtilités mais l’œil étranger ne pouvait en percevoir les tonalités et les couleurs, comme la voix sait les moduler. Daeron eut un rire franc et sincère quand Miston finit son discours gestuel.

- Il se sent honoré de votre présence et aimerait avoir votre autorisation pour vous raccompagner jusqu’aux limites de mon domaine lorsque vous nous quitterez. Sa pudeur et sa politesse l’empêchent de vous le dire, mais comme je suis son traducteur, je me le permets, il ajoute discrètement qu’il vous trouve d’une grande beauté … et

Miston fit de nouveaux quelques gestes frénétiques, pressé comme un jeune homme peut l’être lorsque ses sentiments dépassent sa compréhension.

- Il précise que votre beauté n’a pas son égal parmi les Rohirrims, car elle ne tient pas tant à votre physique qu’à l’éclat de votre peuple qui illumine vos regards et baigne votre front.

Daeron eut l’air très amusé par la situation. Miston n’avait jamais vu d’elfe, mais aussi jeune qu’il fût, il avait très bien choisi les termes pour déchiffrer ce que beaucoup d’hommes ne parvenaient jamais à expliquer.

- Excusez-le, il est jeune et plein d’idées, et un homme un peu trop bavard lui a raconté tant d’histoires et de légendes à propos de votre peuple qu’il ne sait en cet instant plus déchiffrer la réalité de la fantasmagorie.

Mais qui l’eut pu ? L’étrangeté des elfes ne résidait-elle pas dans le fait qu’ils étaient perpétuellement ici et ailleurs, présents mais l’esprit tourné vers d’autres terres, en d’autres temps, exilés contraints de demeurer en ce monde. Daeron s’apprêtait à reprendre la parole quand un cri terrible résonna dans les couloirs. Des pas précipités piétinèrent le sol et les chevaux hennirent alors que le tintement de deux lames qui s’affrontent faisait vibrer l’air. Un nouveau cri. Miston sentit un frisson glacial lui remonter l’échine jusqu’à la nuque et le paralyser. Daeron serra fermement la canne qui reposait contre un accoudoir de son siège et se releva fébrilement. Ses jambes flageolaient, révélant son infirmité, et il se tenait fermement sur le bureau pour ne pas chanceler. Dehors Baudouin houspillait l’envahisseur en hurlant à chaque coup porté. Miston reprit ses esprits, bondit sur ses jeunes jambes et repoussa les fauteuils contre les battants de la porte, il renversa l’un d’eux et bloqua l’ouverture. Il tira de sous sa courte veste une dague finement ciselée, une œuvre d’art mortelle. Daeron sortit également de sa canne une longue et fine épée, faible rempart contre l’ennemi, comme son porteur, mais déterminée à mordre la chair.

Baudouin hurla tant qu’il le put et se fut le silence. Miston serrait résolument son arme à s’en faire blanchir les phalanges, se mordant la lèvre inférieure, les yeux rivés sur la porte. Daeron était fixé dans la même attitude, tableau d’anxiété. Des pas firent des allers-retours devant la porte, d’autres purent être entendus à l’étage supérieur. Des meubles étaient renversés, d’autres jetés par les larges fenêtres. Cyrielle cria, il y eut un bruit de verre brisé et un homme hurla de douleur. Aussi frêle était-elle, elle comptait donner du fil à retordre à leurs assaillants. Seules les allées et venues leur indiquaient où se trouvaient les agresseurs, dont le nombre semblait toujours croissant. Les battants de la porte sursautèrent à l’assaut d’un premier coup d’épaule. Une voix rauque maugréa d’inaudibles insultes puis se fit plus forte.

- Ils se sont enfermés, va chercher Helmin, qu’il s’en occupe !

Nouvelle attente. Miston osa à peine jeter un regard aux elfes et à Daeron. Ce nom ne leur était pas inconnu. Il s’agissait du bras droit de leur voisin le plus proche, un seigneur belliqueux et plein d’orgueil qui cherchait à étendre son pouvoir dès que la situation le permettait. Il n’avait néanmoins jamais manifesté une telle violence à leur encontre. Miston espérait sincèrement que les elfes leur viennent en aide, d’une façon ou d’une autre. Aussi courageux était-il, il se rendait bien compte qu’un vieillard et un adolescent ne pourraient pas grande chose contre une cohorte de guerriers malveillants. D’autres coups firent trembler les battants de la porte. Miston sursauta malgré lui. Les gonds d’un panneau se déchaussèrent et le bois craqua, des éclats traversèrent la pièce et un dernier coup fit sauter la porte. Un homme aux dimensions singulières se trouvait dans l’encadrement, dominant d’une tête ses compagnons. Le géant s’avança en tenant d’une main un court bélier que d’autres hommes n’auraient pu soulever seuls. Il le lâcha et saisit le reste des battants pour les arracher. Derrière lui quatre ou cinq hommes armés d’épées et de haches, l’œil torve, prêts à s’abattre sur eux, sûrs de leur victoire. Ils les submergeraient comme une crue emporte des fétus de paille. Daeron eut un sursaut de lucidité, ou de folie, et s’époumona à vociférer sa colère.

- Helmin ! Quel est cette mascarade ? Par les Valars, quelle démence vous a saisi pour venir ainsi détruire ma maison et effrayer mes gens ? Quelle nouvelle lubie melkorite vous a aliéné au point de venir semer le trouble ici ? N’y a-t-il pas eu assez de massacres et de morts ? Répondez !

Le petit homme si frêle était devenu écarlate et s’agitait derrière son bureau en secouant sa fine épée devant le géant comme s’il n’avait été qu’un mauvais élève. Sa dernière somation vibra sur une note aiguë, manifestation de l’intense nervosité de Daeron. Miston recula prudemment, se positionnant entre les hommes armés et son seigneur, vaillant symbole de défense face à la vacuité de la situation.

- Qui sème le vent récolte la Tempête Daeron ! Thengel t’as proposé un marché. Tu l’as négligemment refusé et nous sommes ici pour te faire reconsidérer sa proposition !

Les hommes derrière Helmin s’écartèrent pour laisser passer quelque chose dont le colosse se saisit et qu’il exposa devant lui. Il tenait Baudouin par le col de sa tunique à bout de bras et le laissa choir à ses pieds. Le Rohirrim avait le visage tuméfié et une longue estafilade ceignait son front comme une couronne sanguine. Il respirait. Miston fut emporté par une rage sans nom et sauta au cou de Helmin, aveuglé par la douleur de voir son ami ainsi traité. Le monstre n’eut aucun mal à attraper l’enfant au vol et il se contenta de le repousser violemment contre une étagère. Les bibelots et les rares livres qui s’y trouvaient dégringolèrent sur Miston et ensevelirent son corps dans une virevolte de poussière. La sueur baignait le visage de Daeron et un profond désarroi l’envahit, tétanisé par la crainte de perdre ses plus proches compagnons !

- Parle Helmin, parle ! Mais par Eru je t’en prie ne leur fait aucun mal !

Helmin, aussi grand que son esprit pouvait être lent, prit alors conscience de la présence des deux elfes et eut envers elles un regard des plus salaces.

- Tu te voues également au proxénétisme Daeron ? Tu élargis ton commerce et étends tes droits sur des marchandises qui sont un peu au dessus de tes moyens. Mais Thengel saura en faire bon usage, j’en suis sûr !    

Et il s’avança avec la ferme intention de poser la main sur Lithildren, et de se l’approprier comme une délicate étoffe de chair.
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Divergences EmptyLun 19 Jan 2015 - 21:53
L'entretien commençait bien. Je regardais Daeron, ce vieil homme aux allures de noblesses. Je commençais à changer d'opinion sur les Humains. Je me rendais compte au fur et à mesure des secondes que tous ne sont pas belliqueux, tous ne sont pas aussi avides, rongés par une fièvre permanente, une folie croissante, un mal invisible régnant en maître sur les coeurs et les âmes.

Le jeune garçon arriva alors, apportant un plateau avec de quoi boire. Je regardais la boisson avec un certain délice. Une bonne boisson ! Et un thé aux arômes si familiers... des arômes qui me remirent en mémoire ma vie passée au Lothlorien. Le petit jeunot, dont j'ai retenu le nom de Miston, se met à faire de rapides signes avec les mains. Le vieil homme se mit à traduire les mots du jeune enfant surexcité.

- Ce jeune homme souhaiterait apprendre vos noms si jamais vous consentez à les partager avec lui.

J'écoute le vieil homme traduire le garçon. Ce discours me laisse de marbre. les Humains sont sans cesse émerveillés des Elfes. Mais j'ai perdu de la splendeur de mes ancêtres, je ne suis qu'une pâle copie moins "lumineuse" de mes pairs. J'étais perdue dans mes pensées, dans une pleine observations. Ces mots avaient fait remonté en moi des scènes du passé...

- Rien n'a d'égal que votre beauté, Lithildren. Elle est aussi pure qu'un lever de soleil, que la lumière de la lune.

Cette voix résonna dans ma tête. Un cri me tira de ma douce rêverie. Je vis Miston paniquer et coller les sièges contre la porte au bruit de lames. Je ne prends aucune arme et patiente. Je ne comprenais rien de ce qu'il se passait, de ce qu'il se disait.

- Ils se sont enfermés, va chercher Helmin, qu’il s’en occupe !

Je reste stoïque et me met devant Daeron, dans un élan de protection. Je regarde Miston qui est devant moi, enfin un peu plus loin, près des fauteuils. Le sol trembla, tout comme la porte qui vola en éclats. Le géant s'avança, me faisant reculer d'un court pas. Je fixe le géant d'un air mauvais, haineux. Pas belliqueux ni avides, hein ? Je devrais réviser mon jugement. Je ressens la peur de Miston et celle de Daeron, la haine des ennemis.

- Helmin ! Quel est cette mascarade ? Par les Valars, quelle démence vous a saisi pour venir ainsi détruire ma maison et effrayer mes gens ? Quelle nouvelle lubie melkorite vous a aliéné au point de venir semer le trouble ici ? N’y a-t-il pas eu assez de massacres et de morts ? Répondez !

Je vis Miston reculer et restais devant lui, ainsi que devant le seigneur Daeron. La brute parla d'une voix forte, grave, qui ne provoque même pas un frisson chez moi. Je ne ressentais qu'une légère adrénaline du moment.

- Qui sème le vent récolte la Tempête Daeron ! Thengel t’as proposé un marché. Tu l’as négligemment refusé et nous sommes ici pour te faire reconsidérer sa proposition !

Et là, je crus exploser de colère : les hommes jetèrent le corps ensanglanté de Baudouin au sol, balafré. Je ressentis un effroi que je ne montrais pas. Il avait beau être mauvais, ce Baudouin, il ne méritait certainement pas une telle violence. Il avait eu le mérite, courage et honneur de défendre son seigneur. J'aurais fait de même pour les seigneurs de mon peuple. J'allais avancer lorsque je vis Miston foncer tête baissée sur le géant qui l'envoya valser à l'autre bout de la pièce. Je me jetais vers le petit et le dégageait rapidement, prudemment du tas sous lequel il se trouvait inconscient. J'entendis la voix paniquée et tremblante du vieillard que j'avais laissé seul.

- Parle Helmin, parle ! Mais par Eru je t’en prie ne leur fait aucun mal !

Je me tournais vers le géant, laissant l'enfant près du tas de livres et babioles, en me redressant. Je vis alors le regard de l'être à l'âme infâme se poser sur moi.

- Tu te voues également au proxénétisme Daeron ? Tu élargis ton commerce et étends tes droits sur des marchandises qui sont un peu au dessus de tes moyens. Mais Thengel saura en faire bon usage, j’en suis sûr !

Je n'avais aucune envie profonde de me battre, mais je ne pouvais laisser trois crimes impunis : l'entrée sur ces terres qui m'avaient accueillies, les blessures de Baudouin et l'inconscience de Miston. Je pris vivement mes deux dagues, une dans chaque main, et tranchais la main que le géant tendait vers moi. Helmin poussa un cri de douleur en tenant son poignet tranché. Mon regard n'affichait que la haine que j'emmagasinais depuis tout ce temps. J'étais légèrement fléchie sur mes jambes, prête à tuer, mais ne faisant rien de plus que défendre le corps de Miston et le seigneur Daeron non loin de moi.
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Esméralda Läenia
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Divergences EmptyVen 23 Jan 2015 - 23:10
Quelques instants après qu'elle eût fini de parler, le jeune humain rentra en portant un plateau d'où s'élevait une odeur sucrée.

- Je te remercie Miston, prend un fauteuil si tu le souhaites puisque ces dames  préfèrent rester debout. Veuillez excuser ce jeune homme, il n’est pas impoli mais il ne peut parler et il est presque sourd. Il vous comprend en lisant sur vos lèvres et par quelques techniques que lui seul maîtrise.

Esméralda se rappela que l'autre humain le leur avait signalé. Le jeune, qui s'appelait donc Miston, se mit à ''parler'' et Daeron, à traduire ce qu'il voulait leur dire. Il commença par leur demander leurs noms puis continua avec de bien belles paroles. Elle sourit doucement.

Soudain, des cris se firent entendre. Elle se raidit. Ces cris, ils lui rappelaient... non, décidément, ses souvenirs ne revenaient pas, elle avait dû entendre tant de cris avant, et sûrement juste avant de perdre la mémoire. Des cris... mais les cris de qui ? Elle quitta en frissonnant le vide effrayant qu'était maintenant devenu ses souvenirs pour revenir au présent. Elle regarda autour d'elle : la porte était bloquée, Miston et Daeron s'étaient armés, l'autre elfe s'était mise entre eux et elle, elle s'était inconsciemment écartée d'eux. Par peur ? Non, plutôt par besoin de solitude ou... par réflexe ?

Des voix et des bruits de pas se firent entendre à l'extérieur puis des coups contre la porte, avant qu'elle ne cède. Un très grand humain entra. À sa discussion avec Daeron, Esméralda put connaître la raison de leur présence, sans pour autant la comprendre. Pourquoi régler des choses pareilles par la violence ? Après avoir parlé, le dénommé Helmin fit apparaître Beaudoin, couvert de blessures et inconscient.

Miston réagit immédiatement. Helmin l'assomma d'un seul geste, c'était couru d'avance, Miston n'était pas de taille. Une attaque courageuse mais inutile. L'elfe aux cheveux blancs alla le dégager après son atterrissage brusque avant de revenir vers eux, et alors qu'Helmin tendait la main vers elle, elle la coupa. Elle était furieuse, vraiment furieuse. Esméralda lisait sa propre colère en elle. Jusque là, elle était restée en retrait, les bras croisés pour... éviter de leur bondir dessus. Il poussa un cri. Son visage affichait la douleur mais aussi la surprise. Il n'était de toute évidence pas habitué à ce qu'on lui résiste, encore moins une femme.

Seul problème, son cri attira plusieurs de ses compagnons. Un problème ? Non. Elle avait besoin de bouger, de décroiser ses bras, crispés au point de lui faire mal. Elle remarqua du coin de l’œil que l'autre elfe était en position de défense. Parfait, elle, elle allait attaquer. Et sans plus attendre, elle le fit. Le premier humain qui l'approcha se reçut son pied dans l'estomac. Elle n'avait même pas dégainé. C'était la première fois qu'elle se battait sans arme. Visiblement, ça ne lui posait aucun problème. Un coup de coude bien placé et un deuxième tomba, assommé. Deux hommes surgirent sur elle et sans même avoir eu le temps d'analyser son geste, ses poignards se retrouvèrent plantés dans le corps des deux individus qui s'écroulèrent à ses pieds.
D'autres arrivaient, Esméralda songea qu'une petite aide serait la bienvenue. Elle lança un rapide regard en direction des autres.
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Nathanael
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Divergences EmptyJeu 5 Fév 2015 - 9:20
Divergences Daeron12 Divergences Miston11 Divergences Baudoi11

Un cri rauque et sauvage résonna contre les murs de la petite pièce. Helmin regardait le moignon rougeoyant d’où s’écoulaient vivement des jets sanguins. De petites tâches pourpres maculaient le sol, le bureau, les parchemins éparpillés et les vêtements de la brute immense. Il ramena son bras serré contre lui comme un enfant serre un jouet fétiche dans le noir pour lutter contre la peur  et la douleur. Son hurlement se transforma progressivement en grognements gutturaux inaudibles ; une haine incommensurable embrasa son regard tandis qu’il se tournait vers l’elfe et Daeron. Lithildren était aussi belle et menaçante que le Rohirrim était laid et pitoyable, souillé par son propre sang et sa sueur abondante, puant comme un rustre vagabond de basse fosse. Aveuglé par la douleur et la rage, il ne voyait pas autour de lui que ses hommes de main étaient abattus comme de vulgaires pions sur un jeu de table, mis hors jeu d’un simple mouvement de main, efficace et précis. Esmeralda démontrait avec fougue toute la vivacité dont les elfes pouvaient faire preuve. Quatre hommes tombèrent avant même d’avoir réellement engagés le combat.

Daeron se tenait comme il le pouvait sur ses jambes fragiles et maladroites. Il s’était avancé devant son bureau, maintenant un équilibre précaire, s’aidant de sa cane tout en serrant son épée dans une main hésitante et fébrile. Depuis combien d’années n’avait-il plus combattu ? Sa mémoire ramenait avec elle un bataillon de tactiques et de parades mais ses membres lui faisaient défaut. Il eut somme toute le courage de s’avancer d’un pas, tremblant comme une feuille sur des pieds incontrôlables et malades.  Il pointa sa fine épée sur la gorge de Helmin qui continuait de perdre ses couleurs et de serrer ce qui était encore peut avant son poignet. Deux hommes demeuraient devant la porte, hésitants. La fureur d’Esmeralda et la rapidité d’exécution de Lithildren les avaient pris de cours, et ils ne savaient guère s’ils devaient poursuivre leur assaut démesuré ou prendre la tangente. Leur hésitation les perdit.

Cyrielle, que l’on avait entendu crier plus tôt, ne s’était pas laissée faire. Elle tenait dans ses vieilles mains un vase qui s’encastra rapidement sur la tête du premier assaillant. L’homme eut un soubresaut avant de s’écrouler sur le sol. L’autre qui se tenait devant lui se retourna, laissant le temps à Baudouin, hagard mais conscient, de se retourner et de saisir les jambes de l’individu dans une prise de lutte rohirrime. L’homme fut déséquilibré et s’affala sur l’empilement des corps de ses compagnons. Cyrielle profita de la situation pour lui asséner un violent coup de pieds dans les côtes puis dans la figure, mettant hors d’état de nuire le dernier de leurs agresseurs. Daeron, essoufflé par ses quelques pas et rouge tout autant de colère que d’effort, prit la parole.

- Helmin ! Voici notre réponse à ton seigneur et maître. Daeron et les siens ne se soumettront jamais devant la violence et la cupidité, pas plus que devant la peur et les menaces ! Jamais vous n’aurez mon domaine, pas plus que mes troupeaux, et jamais vous ne soumettrez mes hommes à l’avilissement. Si ton seigneur était plus charitable et moins indifférent au labeur de ses serviteurs, peut-être que ceux-ci prendraient mieux soins de ses champs et de son bétail. Et vous n’auriez pas alors à vous inquiéter de la famine qui vous menace !

Daeron fit une pause pour reprendre son souffle. Tant de rancœur et de colère lui étreignait la poitrine qu’il se sentait le besoin de les déverser par un flot de paroles qu’il retenait depuis trop longtemps, par prudence, par nécessité. Il était temps de mettre un terme aux manigances des petits hobereaux qui lorgnaient avec envie les rares places qui entouraient le siège du roi, prêts à tout pour accroître leur pouvoir et leur richesse.

-  Tu diras également à Thengel qu’il ne suffit pas de porter le nom d’un illustre ancêtre pour en avoir les qualités et le mérite. Je te laisse en vie aujourd’hui car j’ai besoin d’un messager et qu’il n’est pas question que je mette en danger mes proches pour faire connaître mes paroles à ton maître. Retourne chez toi et prends le repos qui te conviendra, si tu oses encore une fois semer le trouble ici, je te promets de faire enterrer ton corps sous le tas de fumier !

Helmin était parfaitement livide. Il avait perdu beaucoup de sang mais son changement de couleur était également du à la honte et à l’humiliation dont il souffrait. Il se redressa tant bien que mal, pris de vertiges, serrant toujours fort son bras. Il ne prit même pas la peine de ramasser son épée pas plus que de vérifier si certains de ses compagnons étaient toujours vivants. Ceux que Cyrielle avait assommé reprirent connaissance l’un après l’autre. Ils furent rudement remis sur pieds avec force coups et bousculades et jetés dehors par Baudouin, revigoré par le fait de pouvoir leur rendre la pareille. Il s’assura qu’ils prennent bien la bonne direction pour retourner chez leur seigneur et rejoignis Daeron et les autres à l’intérieur.

Le vieil homme s’était rassis, harassé de s’être tenu debout si longtemps et par les émotions qui l’agitaient. Miston s’était redressé, une bosse ornait son front où les couleurs nacrées d’un large bleu commençaient d’apparaître. Le jeune garçon était secoué de sanglots et tremblait comme une feuille. Trop de douleurs, trop d’horreur pour un si jeune homme. Il regardait les elfes avec reconnaissance et bonté, ne sachant que trop bien ce qu’il leur devait. Baudouin était déconfit mais il leur accorda le même regard de remerciement et de bienveillance, silencieux. Il s’était trompé au sujet des étrangères. Daeron reprit la parole pour exprimer ce que tous ressentaient, bien plus maître de ses mots que de ses jambes.

- Amies elfes, je regrette amèrement que notre entrevue ait été interrompue par tant de haine et de violence. Et je vous dois des explications ainsi que des excuses. Veuillez nous pardonner de l’image si sanglante que nous vous renvoyons, tous les Rhorrims, et tous les hommes ne sont pas aussi mauvais et profondément pervertis par la méchanceté. J’ai refusé de vendre mes bêtes à Thengel car je sais qu’elles n’auraient servi qu’à nourrir ses ambitions sans remplir le ventre de ses serviteurs. Et il nous l’a fait chèrement payé. Je crains que cette attaque ne soit que la première d’une longue chaîne de vengeance personnelle.

Il resta un moment méditatif, réfléchissant aux tenants et aux aboutissants de ce qui venait de se produire. Il était aussi fragile physiquement qu’il était vif d’esprit et les rouages qui constituaient la mécanique bien huilée de son cerveau se mirent rapidement en route. D’autres hommes viendraient, il en était certain, et il ne serait plus en sûreté à présent. La bataille des Trois Rois avaient laissé de profondes blessures dans la mémoire rohirrime et il faudrait encore longtemps pour qu’elles cicatrisent.

- Je ne puis vous aider plus, personnellement. Néanmoins je connais un rôdeur qui séjourne actuellement à Edoras et qui pourrait vous aider toutes deux. Je ne suis pas certain qu’il apporte de réponses à vos questions, mais il éclairera sans doute d’une nouvelle lumière votre chemin. Il se nomme Andor. Vous le trouverez très certainement dans une taverne, il les affectionne particulièrement. Dîtes-lui que vous venez de ma part qu’il doit régler ses dettes. Il comprendra.
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Divergences EmptyJeu 5 Fév 2015 - 20:34
Je regardais Helmin avec rage. Il criait de douleur et colère, tenant son moignon sanglant contre son torse. Je jubilais : moi, une elfe fine et sans carrure, j'arrivais à tenir tête à un géant baraqué en lui coupant la main. Cet... ce monstre avait compris l'étendue de la force elfique. Je fixe Helmin, puis me rapproche de Daeron qui s'avance en tremblant, chancelant, s'appuyant sur sa cane pour marcher. Il pointa sa lame sur la gorge d'Helmin et parla si fort que j'eus un sursaut de surprise par ce ton qu'elle pensait impossible pour ce vieil homme d'employer.

- Helmin ! Voici notre réponse à ton seigneur et maître. Daeron et les siens ne se soumettront jamais devant la violence et la cupidité, pas plus que devant la peur et les menaces ! Jamais vous n’aurez mon domaine, pas plus que mes troupeaux, et jamais vous ne soumettrez mes hommes à l’avilissement. Si ton seigneur était plus charitable et moins indifférent au labeur de ses serviteurs, peut-être que ceux-ci prendraient mieux soins de ses champs et de son bétail. Et vous n’auriez pas alors à vous inquiéter de la famine qui vous menace ! Tu diras également à Thengel qu’il ne suffit pas de porter le nom d’un illustre ancêtre pour en avoir les qualités et le mérite. Je te laisse en vie aujourd’hui car j’ai besoin d’un messager et qu’il n’est pas question que je mette en danger mes proches pour faire connaître mes paroles à ton maître. Retourne chez toi et prends le repos qui te conviendra, si tu oses encore une fois semer le trouble ici, je te promets de faire enterrer ton corps sous le tas de fumier !


Je regardais avec surprise Daeron, puis lançais un regard vers Helmin. Il s'en alla avec le reste de ses hommes chassés à coups de pieds par un Baudouin furieux. Je souriais à cette vigueur après une telle violence administrée à ce jeune homme, puis je me tournais vers Miston que j'entendis se réveiller. Je m'accroupis près de lui et prit le petit homme dans mes bras, tel un enfant, puis je le bordais doucement pendant qu'il pleurait. Je regardais Baudouin, puis Daeron qui venait de s'affaler.

- Amies elfes, je regrette amèrement que notre entrevue ait été interrompue par tant de haine et de violence. Et je vous dois des explications ainsi que des excuses. Veuillez nous pardonner de l’image si sanglante que nous vous renvoyons, tous les Rhorrims, et tous les hommes ne sont pas aussi mauvais et profondément pervertis par la méchanceté. J’ai refusé de vendre mes bêtes à Thengel car je sais qu’elles n’auraient servi qu’à nourrir ses ambitions sans remplir le ventre de ses serviteurs. Et il nous l’a fait chèrement payé. Je crains que cette attaque ne soit que la première d’une longue chaîne de vengeance personnelle.

Je bordais doucement Miston qui pleurait toujours. Le pauvre petit homme n'avait pas à supporter les violences telles que celle d'Helmin et ses sbires. Je pris alors la décision de lui apprendre ce que je savais du combat. Je pris la décision de rester ici pour protéger ce vieillard sur la fin de ses jours qui m'avait accueillie, je pris la décision de rester auprès des Hommes qui en valaient la peine. J'eus un sourire intérieur à cette idée.

- Je ne puis vous aider plus, personnellement. Néanmoins je connais un rôdeur qui séjourne actuellement à Edoras et qui pourrait vous aider toutes deux. Je ne suis pas certain qu’il apporte de réponses à vos questions, mais il éclairera sans doute d’une nouvelle lumière votre chemin. Il se nomme Andor. Vous le trouverez très certainement dans une taverne, il les affectionne particulièrement. Dîtes-lui que vous venez de ma part qu’il doit régler ses dettes. Il comprendra.

Je m'avançais vers le vieil homme et me mis sur un genoux dans un mouvement solennel. Je levais les yeux vers Daeron, mon regard blanc affichait un respect et une bonté qui m'était rare, et qui changeait de ma froideur habituelle. Mes ces yeux distants présentaient aussi une dureté et une détermination normales pour moi.

- Messire, je ne puis accepter un tel taux de violence envers un Homme sage et réfléchi. Je ne puis laisser ces crimes impunis auprès de gens hospitaliers. Je marquais une courte pause le temps de me relever. Je désire rester ici avec vous, Messire Daeron. Je mets mes dagues et mes compétences à votre service. Je penchais un peu mon buste vers l'avant avec respect, malgré la présence de Miston dans mes bras. Je vivrais avec mon cheval Aldranys s'il vous est impossible de m'héberger. Mais je désire être à votre service et demeurer en ces terres.

Ma prise de parole était courte, mais claire. Je voyais des sentiments contraires sur le visage balafré de Baudouin. Miston, lui, avait l'air de se sentir en sécurité, et ses larmes s'étaient faites plus rares pour être remplacées par le sommeil, ou un silence calme. Je gardais l'enfant dans mes bras, ne souhaitant pas vraiment le poser. Je me sentais bizarre à me comporter de la sorte, mais cela me donnait un sentiment d'appartenance.
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Esméralda Läenia
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Divergences EmptyJeu 12 Fév 2015 - 19:24
L'aide avait fini par venir. Les deux autres humains gisaient à terre, finalement mis hors de combat. Un léger sourire éclaira le visage d'Esméralda quand Daeron renvoya le géant et ses compagnons. Il finit par se rasseoir, visiblement épuisé. Elle regarda en silence Miston qui venait de se réveiller avant de tourner de nouveau son regard vers le vieil homme quand il prit la parole.

- Amies elfes, je regrette amèrement que notre entrevue ait été interrompue par tant de haine et de violence. Et je vous dois des explications ainsi que des excuses. Veuillez nous pardonner de l’image si sanglante que nous vous renvoyons, tous les Rhorrims, et tous les hommes ne sont pas aussi mauvais et profondément pervertis par la méchanceté. J’ai refusé de vendre mes bêtes à Thengel car je sais qu’elles n’auraient servi qu’à nourrir ses ambitions sans remplir le ventre de ses serviteurs. Et il nous l’a fait chèrement payé. Je crains que cette attaque ne soit que la première d’une longue chaîne de vengeance personnelle.

Il fit une pause avant de reprendre.

- Je ne puis vous aider plus, personnellement. Néanmoins je connais un rôdeur qui séjourne actuellement à Edoras et qui pourrait vous aider toutes deux. Je ne suis pas certain qu’il apporte de réponses à vos questions, mais il éclairera sans doute d’une nouvelle lumière votre chemin. Il se nomme Andor. Vous le trouverez très certainement dans une taverne, il les affectionne particulièrement. Dîtes-lui que vous venez de ma part qu’il doit régler ses dettes. Il comprendra.

Esméralda ne put s'empêcher d'être intéressée par cette offre. Puis elle se rappela de se qui venait d'arriver. Non, elle ne pouvait pas partir comme ça. Ils auraient besoin de toute l'aide possible. Et elle était prête à en faire partie. Visiblement de son avis, l'autre elfe répondit à Daeron.

- Messire, je ne puis accepter un tel taux de violence envers un Homme sage et réfléchi. Je ne puis laisser ces crimes impunis auprès de gens hospitaliers. Je désire rester ici avec vous, Messire Daeron. Je mets mes dagues et mes compétences à votre service. Je vivrais avec mon cheval Aldranys s'il vous est impossible de m'héberger. Mais je désire être à votre service et demeurer en ces terres.

Kirzan va me détester. Songea-t-elle avec amusement. Elle redressa la tête.

- Je suis également prête à vous apporter mon aide, si toutefois vous la voulez. Indiqua-t-elle doucement.

Même si son envie de continuer son voyage était grande, elle voulait aussi rester un peu, les aider, ne plus avoir cette impression de vide et d'inutilité... elle aimait beaucoup être seule avec son étalon pour unique compagnie mais voulais aussi avoir plus de contacts avec d'autres personnes, qu'elles soient de son peuple ou non. Et c'était une occasion parfaite...

HRP : Je sais, c'est court, je me rattraperais sur le suivant (enfin j'essaierai) : HRP

#Esméralda
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