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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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Nathanael

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En campagne  EmptyLun 9 Fév 2015 - 14:21

Helmin haletait en gémissant. Il tenait difficilement sur son cheval. Ses deux compagnons de mauvaise fortune n’étaient pas en meilleur état : l’un présentait un bleu en travers du visage, empreinte violacée du pied de Cyrielle, l’autre se tenait les côtes en restant tant bien que mal en selle. Ils auraient du rentrer triomphant auprès de Thengel, galopant fièrement sur leur monture écarlate du sang de leurs victimes. Ils rentraient la tête courbée et nauséeux, estropiés. Helmin ne pourrait plus jamais tenir son épée ; son moignon était extrêmement douloureux, serré dans une étoffe arrachée à sa tunique, bandage de fortune en attendant de meilleurs soins. Sa vue se brouillait par moment, il sombrait alors dans de courtes périodes de délires où apparaissait, terrible, l’elfe qui lui avait sectionné l’avant-bras. Il gardait en mémoire des détails auxquels il n’avait même pas prêté attention tandis qu’il était chez Daeron, et il mettait ces réminiscences sur le compte d’un enchantement elfique dont il était victime. Ces deux étrangères étaient venues soutenir cet infirme de Daeron, et sans elles, ils seraient parvenus à leur but. Elles n’étaient pas prévues dans le plan, elles devraient payer pour ce qu’elles leur avaient fait. Helmin ne serait en paix que lorsque ces sorcières brûleraient sur un brasier rédempteur et que Daeron pendrait au bout d’une corde.

Son cheval s’arrêta et hennit. Il releva la tête tant bien que mal et découvrit la somptueuse bâtisse de Thengel. D’autres chevaux s’agitaient dans un large corral circulaire, prison étrange sur ces terres de peuple nomade. Sur le perron un grand homme aux cheveux d’un blond sombre les attendait. Ses lèvres pincées indiquaient un mécontentement retenu, promesse d’un châtiment futur. Helmin serait peut-être épargné, mais ses comparses subiraient force coups de fouet jusqu’à ce que la leçon pénètre bien en leurs esprits : « On ne déçoit pas Thengel ». A ses côtés une forme plus petite, plus ramassée regardait également les cavaliers se rapprocher. Les mèches éparses sur son crâne révélait une calvitie mal dissimulée, et ses traits ravagés par la perfidie ne faisaient qu’accentuer la laideur du personnage. Ainsi Thengel avait fait appel à Dunmod. Tractations secrètes pour assouvir leur quête de pouvoir et leur insatiable soif de richesse. Helmin ne pouvait que s’en féliciter, plus le gâteau était gros, plus les miettes étaient grosses … et il en profiterait autant que les autres.

Il descendit de cheval en serrant les dents, tentative désespérée pour reprendre prestance devant son seigneur. Mais Thengel n’était pas dupe. Il claqua des doigts et deux servants, pouilleux et étriqués, se dépêchèrent de courir au devant du géant pour l’aider à franchir le pas de la porte. Ils le menèrent jusque dans une salle qui servirait momentanément d’infirmerie. Thengel ne prit même pas la peine de le rejoindre pour lui demander ce qu’il s’était passé, il ne le savait que trop bien. Il était temps de passer aux choses sérieuses. Daeron l’agaçait depuis trop longtemps, comme un petit caillou dans une chaussure dont on n’arrive pas à se débarrasser.

Les deux hommes entrèrent dans le vaste chalet et retournèrent à leurs affaires. Dunmod pouvait apporter un soutien militaire conséquent, fort de ses dix cavaliers à son service. Il était de plus noble lignée et bénéficiait donc d’une plus grande fortune, mais il était aussi riche que bête et gâchait son patrimoine en luxe et en luxure. Il n’avait aucune ambition, signe de débilité profonde aux yeux de Thengel. Ils reprirent leur conversation là où ils l’avaient quittée avant d’être dérangés par Helmin et ses deux imbéciles de compagnons.

- Nous disions donc que la famille qui fait pâturer ses bêtes au pied des Montagnes Blanches dispose de trente têtes de bétail ainsi que de deux chevaux. C’est assez peu mais ce sera toujours ça de pris. Mebold et Thédolin ont une dizaine de chevaux et une centaine de moutons sous leur responsabilité. Ils se déplacent seuls, leur famille reste à proximité d’Edoras pendant la saison de pâture. Ce sera donc plus facile et plus rapide de s’en débarrasser. Nous nous occuperons en dernier de la famille de Fendras. Il s’est déjà montré belliqueux à mon égard et il risque de se montrer méfiant. Il faudra menacer ses filles et sa femme pour le calmer, mais ça ne reste qu’un point de détail.

Dunmod ne disait pas un mot, se contentant d’acquiescer à chacune des remarques de son voisin sur lequel il comptait beaucoup pour l’aider à gravir le dernier échelon qui le ferait parvenir aux portes d’Edoras. Thengel le prenait pour un imbécile, il s’en rendait bien compte, mais celui-ci avait besoin de ses hommes et de sa fortune, ce qui n’était pas négligeable. Ils étaient forcés, en quelque sorte, de s’accommoder l’un de l’autre. Si Dunmod parvenait à se faire une place dans les hautes sphères, Thengel suivrait ses traces, comme un parasite. Mais il n’y avait pas d’autres choix, aux grands maux, les grands remèdes.
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Nathanael
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En campagne  EmptyDim 15 Fév 2015 - 19:28
La neige reflétait fébrilement la pâle lueur de la lune dans son dernier quartier. Les hauts sommets des Montagnes Blanches formaient une muraille immense qui avait toujours intrigué Miston. Le jeune garçon était accoudé à la fenêtre de la chambre qu’il partageait avec Baudouin. Il avait toujours sur le front le souvenir de sa rencontre avec Helmin ; une bosse dont les teintes viraient progressivement du mauve nacré au noir. L’air frais de la nuit était une bénédiction après la chaleur étouffante de la journée. Malgré leur récente altercation ils avaient vite repris le cours de leur vie aux côtés des elfes qui leur apportaient aides et soutiens. Miston aimait profondément ces deux femmes, tout particulièrement Lithildren, dont l’étrangeté n’avait d’égale que la gentillesse. Baudouin avait été soigné par les mains habiles de Cyrielle et rapidement remis sur pieds. Son bras était étroitement serré dans une attelle et il portait de nombreuses contusions au visage, mais il avait repris un peu de joie de vivre. Helmin avait voulu les affaiblir et les diviser, il avait au contraire resserré les liens qui les unissaient. Daeron passait beaucoup de temps avec les elfes pour en apprendre d’avantage sur elles, et quoi qu’énigmatiques, elles laissaient supposer qu’une amitié sincère pouvaient naître entre elles et ce groupe d’humains si particulier.

Daeron avait rapidement fait parvenir un message à son ami, Andor, drôle de rôdeur s’il en est, mais loyal et dévoué, qui saurait sans doute trouver la solution à leur problème. Thengel n’avait pas renvoyé de troupes pour les soumettre ou les tuer, mais, de temps à autre, un groupe de cavaliers venait rôder à la frontière du domaine de Daeron, s’arrêtait quelques secondes, et repartait. Miston les avait vus une première fois, puis Beaudouin, ainsi que les elfes plus tard. Miston avait accompagné une fois Lithildren et Esmeralda à cheval pour voir de quoi il retournait mais les cavaliers avaient tourné bride et s’étaient  enfuis au galop. Daeron savait pertinemment que Thengel souhaitait maintenir la peur dans leur cœur, mais il n’en dit rien à ses proches. Inutile de leur mentir, tout un chacun savait ce qu’ils risquaient.

******************************

Mebold et Thédolin campaient non loin des berges de l’Anduin avec leur troupeau, parlant vivement de leur famille, de leur femme et de leurs enfants, des difficultés du quotidien ainsi que de la somme qu’il pourrait retirer de la vente de leurs agneaux. Chaque jour les bêtes grossissaient un peu plus et les agneaux nés en hiver atteignaient un poids très respectable malgré la sécheresse qui s’annonçait. Au bord du fleuve les pâturages étaient toujours un peu plus verts. Ils s’estimaient heureux de leur situation car ils pourraient bientôt doubler leur cheptel et le fils de Mebold pourrait ainsi avoir accès à une éducation.

Les deux hommes rêvassaient sur leur proche avenir, sur leurs rêves bientôt réalisables, sur la promesse de jours meilleurs. Thédolin se leva pour surveiller les chevaux, jeter un dernier coup d’œil aux brebis et se soulager avant de regagner sa couche. Il tarda à revenir. Mebold le héla une première fois puis se leva à son tour. Le troupeau semblait agité, un cheval fit un écart devant un objet étrange et ronfla de peur. Mebold s’avança pour calmer la bête et trouva son ami étendu sur le sol, deux flèches plantées dans le dos. Son cœur manqua un battement, une sueur froide se saisit de tout son corps et devant le cadavre de son ami, empreint par la peur, il se laissa choir sur le sol. Il entendit alors une flèche lui siffler au visage et se planter quelques mètres derrière lui, manquant de peu sa cible. Sans savoir si sa tête ou une force supérieure lui intimait de bouger, il roula sur lui-même, reprit appui sur ses jambes et courut dans la nuit jusqu’au fleuve. Il dévala précipitamment la rive et plongea aussi rapidement qu’il put dans le flot impétueux du fleuve tandis que d’autres flèches s’abattaient sur lui, ricochant sur un caillou ou disparaissant dans le remous des eaux.

Nager n’était ni dans sa nature, ni dans son éducation, et il se débattit longtemps pour ne pas se noyer tandis que des cavaliers riaient à gorge déployée. Il lui sembla voir dans la faible clarté nocturne le reflet blanc d’un méaras et il sombra, englouti.

******************************

La morsure du soleil lui brûla les yeux. De vifs éclairs lumineux lui transperçaient les paupières et semblait vouloir le rendre aveugle. Des contours indistincts et une voix étrangère lui parvinrent, inquiétants. Mais la fatigue l’écrasait de tout son poids et l’emportait loin du monde des hommes. Mebold bougea vaguement la main comme pour se défendre, mais son mouvement se perdit dans le sable au bord du fleuve. Il avait dans la bouche le goût de la vase et de tous les poissons de l’Anduin, mais il ne parvenait pas à se retourner pour cracher. Le moindre geste lui semblait une prouesse irréalisable, et il ne trouvait de réconfort que dans la chaleur du jour qui réchauffait doucement ses membres engourdis et glacés par les eaux. Il entendit de nouveau cette voix, si étrange, si différente. Il tenta de parler mais ses mots se perdirent en borborygmes étranglés. Il était en présence d’une ombre mystérieuse, sans parvenir à savoir si elle serait salvatrice ou mortelle.
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Lithildren Valbeön
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- -: Elfe Noldo
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En campagne  EmptyMer 18 Fév 2015 - 13:57
L'altercation avait laissé en moi un sentiment de rancune que je n'avais jamais connu jusqu'ici. Daeron était assez faible, et il s'affaiblissait un peu plus chaque jour. Sous sa supervision et celle de Baudouin, j'aidai à reconstruire, en compagnie de Miston et Esméralda, les parties détruites par Helmin et ses sbires. Quelques jours passèrent. J'alternais reconstruction et discussions avec Daeron et l'autre elfe, entraînement au combat et chevauchées, surveillance et apprentissage du langage des signes avec Miston.

Le temps passait parfois lentement, parfois vite, et j'avais peu de moments de repos. La nuit, je veillais ; le jour, je travaillais. Miston, deux jours plus tôt, m'avait fait comprendre que je devais chevaucher avec lui et Esméralda à cause de cavaliers aux frontières du domaine. J'avais exécuté son conseil, le prenant avec moi sur ma selle, et allant à la rencontre de ces fameux cavaliers qui avaient fuient lâchement. J'avais compris de quoi il en retournait, et je ne m'en méfiais que plus encore. En elfique, sur le chemin du retour, j'avais discuté avec Esméralda. Nous nous échangeâmes nos noms, un peu de nos passés, et quelques détails par-ci par-là.

Rentrés, je m'entraînais. Je faisais d'amples mouvements de dagues, jouant des poignets et des jambes, en coups rapides et précis. Miston était venu m'observer un peu, puis j'avais surpris Baudouin me surveiller par une fenêtre. Il ne m'appréciait guère, malgré qu'Esméralda et moi lui avions sauvé la vie. Il n'était point si reconnaissant que je le pensais, mais la gentillesse de Miston compensait cette froideur. Le jeune garçon me posait des tas de questions sur les elfes, et je lui répondais du mieux que je le pouvais. Je lui apprenais aussi comment parler elfe avec les signes, bien que ce soit très compliqué. Je lui avait donc appris une phrase simple mais que je trouvais belle : Que la lune bénisse tes pas dans la lumière. Il avait grand plaisir à mimer cette phrase.

Ce matin-là, j'avais disparu aux premiers rayons de l'aube. Il m'était venu une intuition étrange, quelque chose de cruel s'était passé. L'aube avait des lueurs rougeoyantes, ce qui me faisait craindre le pire. J'avais passé la journée à chevaucher dans les terres de Daeron, seule. Quand je revint, Miston s'était précipité à ma rencontre. Il me fit comprendre son inquiétude et je lui avais posé une main sur la tête en souriant, ce qui m'avait valu un très beau sourire de sa part aussi. Baudouin manquait de me faire un sermont, mais je m'enfermais avec Esméralda, Baudouin et Daeron dans le bureau de ce dernier pour discuter d'une préparation en cas d'attaque. Un plan se formait dans nos têtes, mais il fut balayé par la colère de Baudouin qui n'acceptait pas que je prenne une place dans le domaine.

Le soir venu, je restais dehors à m'entraîner dans la neige sur laquelle ma légèreté elfique me permettait de marcher. Je maniais ma dague avec grâce et rapidité, portant des coups meurtriers dans le vide. Mes mouvements semblaient former une danse agile, belle, dans laquelle mes cheveux blancs ondulaient doucement. Lorsque je fus rassurée de mes talents d'escrimeuse, je regardais la lune et entamait un doux chant elfique, très bas, dans un murmure. Un chant mélancolique sur une vieille histoire dont j'avais oublié les tenants et aboutissants.

#Baudoin #Daeron #Lithildren
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Sigvald Lingwë
Mercenaire
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Sigvald Lingwë

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- -: Elfe Sylvain -Nandor/Sindar-
- -: Né en l'an 2799 du TÂ- 526 ans
- -:

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En campagne  EmptyMer 18 Fév 2015 - 18:57
Lingwë était arrivé à Edoras depuis déjà plusieurs mois, trois mois, une semaine et cinq jours pour être exact. Il savait cette terre en pleine ébullition et reconstruction, la guerre civile dont elle avait été le terrain de jeu avait laissé des traces dans le cœur de tous. Des vies prisent, des maisons partit en flammes, la souffrance avait été grande. Quand il appris les troubles que traversaient ces gens, il sut que même les temps dur n'arrêterons pas le flot de pièces d'or. La vengeance et la colère est un moteur puissant pour laisser quelques pièces d'or s'échapper dans les mains de mercenaire, pour régler rivalité et autres...

Arrivé après les derniers évènements et la guerre, son arrivée ne se fit pas dans la plus grande discrétion. Une fois les portes d'Edoras atteinte, tous les regards se tournèrent vers lui, notre elfe s'était habitué à ce genre de réaction, il ressentait sur leurs visages de la surprise, de l'émerveillement, de la jalousie, du dégoût et plus rarement de la colère pure. Il s'installa dans la taverne la plus connue de la cité et il y prit une chambre. Les jours, les semaines passant, les regards s'estompèrent, il commençait doucement à travailler. Au début, les nobles l'invitaient à des réceptions dont il refusa la plupart. Il accepta celle qui lui semblait les plus sincères, de gens respectueux qui voulait apprendre et parler simplement, non ceux qui le sollicitaient pour juste ce faire bien voir par d'autres... "Regardez ! Même les elfes viennent me voir !"

L'essentiel de ses missions consistait à régler d'anciennes rivalités, bon nombre de familles se scindèrent après la guerre, par opinion politique ou autres. Lingwë usait plus souvent de la persuasion et la menace que la force. Il s'étonnait toujours de voir que sa nature elfique, mettait les gens plus rapidement en confiance, comme si ses paroles avaient plus d'importance et de valeur. Rares étaient ceux qui le défièrent, l'instant d'avant un homme insultait un autre en lui claquant la porte au nez, mais juste après notre elfe était accueilli avec une certaine courtoisie. Ce respect "spécial" l'amusait toujours.

Il passait ses soirées en dehors de la cité à marcher sous le couvert étoilé du ciel ou à conter des histoires devant le feu, entouré d'enfants et d'hommes toujours ébahi par les histoires de ce monde. Dans ces moments-là, il se sentait hors du temps, son tempérament d'ordinaire solitaire, s'effaçait et partait dans les oubliettes pour son plaisir et celui des autres. Au départ une sorte d'attraction, il fut accepté par bon nombre au fur et à mesure du temps.
D'autres mercenaires le défiaient en combat singulier, non mortel bien sûr, testant leur capacité face à un guerrier plusieurs fois centenaire. Le tavernier laissait ces combats ce passer dans l'arrière-cour, l'ambiance était au rendez-vous et l'argent souriait à Edgor le tavernier. Entre mercenaires, la violence n'est pas toujours de la violence, entre eux c'est à moyen de nouer des liens, de se faire connaître, de s'amuser et de passer de bons moments.


* ~ ~ *~* ~ ~ *


Ce soir-là, les rires et les histoires fusaient de toute part dans la taverne. Lingwë se tenait au premier étage, poser sur la rambarde, le regard se perdant dans la salle en contrebas. Notre elfe était devenu "plus" heureux qu'avant, il mettait son passé un peu de côté, mais à chaque fois que les soldats du royaume venaient boire et qu'il racontait avec joie leurs histoires, de comment il avait tué, traqué et chassé les Dunlendings, son sang bouillonnait rapidement. Mais là tout était calme. Il sentit les pas un peu saccader de Timbold, un vétéran avec qui il s'était entendu, non sans être lié d'amitié pour l'elfe, c'était un homme sage et bienveillant avec ceux qui l'entourent.

- Lingwë, mon ami, vous allez bien ?

- Oui.. Timbold, un jour comme les autres.

Que répondre à cela ? Timbold avait toujours eu un peu de mal à trouver ses mots devant cet être "magique". Il avait le plus profond respect pour Lingwë, ils avaient passé beaucoup de temps ensemble, en missions etc... Il lui avait présenté sa femme et ses enfants, ils s'entendaient bien.

- Mmmmhhh... Regardez, celui-là ! J'ai toujours trouvé les rôdeurs étranges, ont leur dit bon nombre de choses, mais bon. Je n'ai jamais cherché à en apprendre plus, déjà le fait qu'un d'entre eux pénètre ici, m'étonne déjà.

- Intrigant... Il cherche quelques choses.
Le rôdeur tout en se frayant un chemin dans la foule, regardait autour de lui, puis la discussion qu'il avait avec le tavernier semblait réjouir celui-ci. Edgor, l'infatigable serveur de boisson désigna l'elfe et le vétéran, ainsi qu'un deuxième groupe à une table. Le rôdeur examina les deux et laissa une petite bourse sur le comptoir... et il prit les escaliers.

- Nous allons avoir de la visite...

- Parlez pour vous, je pars demain pour l'ouest, la sœur de ma femme se marie. Une certaine appréhension se lisait sur son visage.

- Un problème ?

- Non, pas grand-chose, lui et moi avions eu des conflits par le passé, il était sous mes ordres et j'ai parfois dû sévir devant sa bêtise.

- Le temps a passé, son animosité à dû s'apaiser depuis. Et je pense qu'un tel évènement... enfin, vous passerez tous un bon moment.

- Excusez-moi. Le rôdeur fit un signe de tête pour saluer.

- Je vous laisse. Au revoir mon ami.
Et d'une tape sur l'épaule de Lingwë, il quitta l'un et l'autre.

- Pardonnez-le, il a des obligations auxquelles il ne peut se défaire.


- Ce n'est rien. Je suis Andor. Maître elfe, je cherche des épées afin de servir la volonté d'un ami de confiance, le seigneur Daeron. Bien sûr, une récompense sera à la clé.


- Exposez votre demande, je vous écoute.

Les minutes défilèrent tandis qu'Andor expliquait la situation, ce qu'il s'était passé et pourquoi il cherchait des hommes aptes à pouvoir combattre si la situation l'exigeait. Il ne dit que les grandes lignes, que le seigneur Thengel menaçait son égaux Dearon. Que le sang avait coulé et que la situation s'envenimait de plus en plus, que la tension s'accentuait de plus en plus. Notre elfe prit en compte les risques etc... la menace d'un combat ne l'inquiétait pas plus que ça, même s'il tenait à sa vie. Mais les complots entre "haut" de la société attirent toujours des problèmes qui vous suivent par la suite. Même si les problèmes sembles résolus, il n'en est jamais rien et ressortira un jour ou l'autre. Il examinait tout, comme à son habitude.

- J'accepte votre requête. Laissez-moi apprêter mes affaires, réglez certaines choses et je vous suis.

- Merci. Nous partirons demain au lever du soleil. Le temps de préparer les chevaux. On se retrouve aux portes.

- A demain, alors.

Lingwë tourna les talons et parti dans ses appartements, pour faire son sac et entretenir son arme. Il lui restait plusieurs choses à faire, régler la note au tavernier, rendre une visite à Timbold, lui dire que si la situation s'envenime, ce serait peut-être la dernière fois qu'ils se verraient. Lingwë avait toujours une grande appréhension dans les conflits entre nobles, cela prend parfois des chemins politiques, mêlés de mensonges, de corruption et de trahison dont il est difficile d'en sortirent.



* ~ ~ *~* ~ ~ *


Et les premières lueurs du jour commencèrent à éclaircir les plaines entourant la cité d'Edoras...

#Sigvald


Dernière édition par Lingwë le Ven 20 Fév 2015 - 22:55, édité 1 fois
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Esméralda Läenia
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Esméralda Läenia

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En campagne  EmptyJeu 19 Fév 2015 - 21:58
Esméralda s'étira doucement et se fit pousser par un cheval de mauvaise humeur. Depuis qu'elle avait choisi de rester et qu'elle le lui avait annoncé, il lui faisait la tête. Il pouvait réagir comme il voulait, elle savait qu'elle avait fait le bon choix. Elle leva la tête et ferma les yeux, laissant les souvenirs des derniers jours l'envahir.

Après l'attaque, un moment de paix était venu. Bien que chacun sache que cela ne durerait pas, tout le monde en profitait pour reprendre des forces, se détendre un peu, se préparer à une attaque éventuelle, reconstruire... pour la première fois depuis le début de son amnésie, Esméralda se sentait vraiment acceptée. Et ça lui faisait du bien, beaucoup de bien.

La tension se faisait de plus en plus forte, surtout depuis que des cavaliers avaient été vus, elle était allée à leur rencontre avec Lithildren et Miston mais ils s'étaient enfuis en les voyant approcher. Le retour lui avait permit de faire plus ample connaissance avec Lithildren. Quand cette dernière l'avait questionné sur son passé, Esméralda s'était attristée mais lui avait répondu en toute honnêteté. Ses premiers souvenirs ne remontaient qu'à quelques mois. En parler avait fait remonter en elle différentes odeurs, sensations, elle avait revu le visage d'Errin et de ses compagnons, celui de Kastav... mais aussi des choses beaucoup moins agréables comme les gobelins ou le froid. Autre chose lui était revenu. Une voix douce, chaleureuse murmurant son nom. Sortant brusquement de ce souvenir, elle avait continué à parler avec Lithildren jusqu'à ce qu'ils soient rentrés. Un peu plus tard, elle avait longuement réfléchit et avait finalement été convaincue d'une chose : la voix de ses rêves et celle de ce souvenir ne pouvait qu'appartenir à la même personne.

Un hennissement agacé la réveilla. Derrière elle, un Kirzan énervé tapait du sabot sur le sol. Elle sourit et monta sur son dos. À peine fut-elle installée qu'il partit au galop, la surprenant. Elle se sentait vraiment bien. Même si le comportement de son étalon l'embêtait un peu en journée, ces balades qu'ils faisaient tous les deux le soir la remplissait de joie. Pendant ces promenades, qui permettaient également de surveiller les limites des terres de Daeron, elle lui confiait ce qu'elle ressentait vraiment. Elle le regarda.
Si seulement tu pouvais parler, tu sais qui je suis toi, tu connais mon passé. Songea-t-elle tristement. Non. Notre passé. Corrigea-t-elle. Elle releva la tête, quoi qu'il se passe, elle serait avec lui. C'est avec lui qu'elle avait perdu la mémoire et c'est avec lui qu'elle la retrouverait. Elle le savait.

#Esméralda
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Firiendil
Cavalier de Gar Thulion
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Firiendil

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En campagne  EmptyVen 20 Fév 2015 - 20:23
Cela faisait plusieurs jours que Firiendil galopait le long des montagnes blanches. Le paysage se déroulait sous ses yeux, les forêts, les bois, les plaines verdoyantes, les immenses montagnes à sa gauche, et au loin, l’Anduin. Il suivait la grande route vers Edoras, mais n’avait pas croisé bien grand monde sur celle-ci. Feälor se trouvait en train de descendre une petite colline puis, une fois retourné sur la plaine, il ralentit le pas puis se remit à trotter. Le soleil était au zénith et frappait de plein fouet l’elfe de toute son énergie. Le ciel était d’un bleu pur, sans nuage, et sans voile, c’était d’une beauté magnifique, avec les sommets enneigés des montagnes blanches et la végétation abondante de la région. Firiendil pouvait entendre toutes les bêtes et les insectes qui bourdonnaient tout autour, la vie emplissait l’air, et cela, Firiendil ne pouvait que l’apprécier.

A Edoras, il se dirigerait plus au Nord, vers la Lorien, où il devait rendre visite à un ami de longue date, Ellarad, un elfe du Lindon, comme lui, avec qui il avait combattu de maintes fois, et qui était venu s’installer à Fondcombe après le départ de nombre des siens pour les terres éloignées de Valinor. Il avait souhaité rester lorsque Firiendil partit pour Gar Thulion, et mal lui en prit, car il fut assailli par les renégats et ne s’en tira que de justesse. Malheureusement pour lui, il fut grièvement blessé, et n’aurait certes pas résisté bien longtemps sans l’aide que lui procurèrent les siens qui l’emmenèrent pour la Lorien. Il y demeura ainsi depuis ce jour-là. Ne pouvant plus combattre, ou en tout cas, pas dans les rangs des soldats de la Lothlorien, Ellarad se morfondait dans ces bois sombres, car il était du même tempérament que Firiendil, un aventureux, qui voulait traverser les Terres du Milieu, voyager.

Firiendil avait promis de le revoir ainsi que d’autres de ses amis, très prochainement, c’est pourquoi il voyageait ainsi vers le Nord. Auparavant, le cavalier Noldor séjournait à Minas Tirith, comme il en avait de plus en plus l’habitude. Il était à la recherche d’aventure, et observait continuellement le royaume des hommes, comme pour veiller sur lui. Il avait passé la plupart de son temps avec Madrod, un dunedain avec qui il avait sympathisé depuis plusieurs années, et avec qui il passait son temps à chevaucher dans les contrées du Gondor.
Il avait du le laisser, car il ne pouvait plus attendre pour partir en Lorien, et malheureusement pour eux, ils n’avaient pas réussi à trouver d’aventure à leur hauteur, et avait donc passé des journées entières à piétiner dans les rues de la cité, ou bien à écumer les auberges, chose que Firiendil n’aimait pas particulièrement.

Ainsi se trouvait il, lui, tout elfe qu’il était, à pénétrer dans la région du Rohan. L’Estfolde se dressait devant lui, terre magnifique, certes tenu par des paysans parfois rustres, comme il avait l’habitude d’en croiser un peu plus au Nord, dans l’Est Emnet, mais qui était fort sympathiques, et qui, surtout, élevaient des chevaux d’une noble race, et d’une grande beauté. Firiendil aimait passer du temps au milieu des troupeaux de chevaux du Rohan, même si Feälor ne semblait pas partager cet enthousiasme, souvent mal à l’aise devant ces chevaux étrangers qui osaient se faire monter par des brutes épaisses.
Cependant, le chaos qui régnait au Rohan ces derniers temps en faisait une région peu sûre et un nouveau motif pour justifier l’animosité des elfes contre les hommes. Car ces guerres intestines étaient ce qu’il y avait de plus terrible, affaiblissant les peuples libres, dégradant leur image, et ainsi, leurs relations avec les autres peuples. Firiendil aurait bien aimé les aider à faire régner la paix, mais il n’avait pas la légitimité pour cela, et ne comprenait guerre ces querelles, qui aux yeux d’un elfe, paraissent souvent ridicules.

D’ailleurs, Firiendil se rappela son dernier passage à Edoras, les paires d’yeux rivés sur lui, la tension ambiante … A vrai dire, il n’avait pas vraiment envie de revivre cela. Certes, il aimait ce peuple, mais préférait les laisser tranquille. Il arrêta donc son cheval, puis sortit de la route, vers le Nord, pour couper à travers les plaines, sur les bords de l’Anduin. Il n’avait d’ailleurs plus qu’à longer le grand fleuve, sa route se simplifiait et il éviterait les villages. Il redoubla d’ailleurs son allure.
Quelques villages apparurent au loin, mais il ne croisa heureusement personne. Enfin, l’Anduin s’offrit à lui : une grande étendue d’eau s’étendait devant lui, immense, l’autre rive était bien loin. Il s’apprêtait alors à prendre la direction de l’ouest, pour longer la rive à contre-courant, quand il vit alors en amont une silhouette allongée sur la rive, à plusieurs centaines de mètres. Sa vue était bonne et ne le trompait pas : L’homme semblait inconscient. En quelques secondes, il se trouvait à son niveau et descendit de cheval pour s’agenouiller auprès de l’homme, un paysan du Rohan visiblement, vu ses haillons et ses cheveux. D’une main, il put constater que l’homme était encore en vie. Il le retourna pour le mettre sur le dos, puis passa sa main au-dessus de son visage en marmonnant quelques brides d’elfique. Puis, d’une poigne énergique, il appuya de ses deux mains entrelacées sur la poitrine de l’homme, d’un coup sec. Celui-ci se redressa dans un réflexe en crachant un peu d’eau puis retomba sur le dos.

L’homme tourna les yeux vers Firiendil, agitant sa main pour se protéger du soleil. Firiendil prit alors la parole :

“ Vous avez eu de la chance l’ami, c’est une sacré coïncidence et une chance que je vous ai aperçu. ”

Visiblement, l’homme n’entendit rien, car il ne réagit pas et continua de cligner des yeux bêtement, apparemment encore ébloui par le soleil. Puis Firiendil continua :

“ Que vous est-il arrivé l’ami, qui êtes-vous ? ”

L’homme secoua la tête, grimaçant, et continuant de cligner des yeux, puis tenta de parler, mais seul un bruit incompréhensible sortit de sa bouche. Firiendil l’aida alors à se pencher sur le flanc puis le frappa énergiquement derrière le dos. Dans des spasmes, le pauvre homme cracha des quantités d’eau et de vase qui n’étaient pas belles à voir. Puis il s’essuya la bouche et tenta avec difficulté de se redresser, tentative qui réussit finalement, avec l’aide de l’elfe. Puis quand il fut remit, Firiendil le regarda droit dans les yeux, un genou à terre, à sa hauteur, et répéta sa question :


“ Que vous est-il arrivé et qui êtes-vous ? Comment avez-vous fini dans les eaux de l’Anduin ? ”
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Nathanael
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Nathanael

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En campagne  EmptyJeu 26 Fév 2015 - 20:26
Bêêêêêêêêêêêê …

Une brebis s’écarta du troupeau pour renifler une odeur dans l’air. Ses narines se comprimaient sous l’effet de la concentration, cherchant, inspectant, analysant cette nouvelle flagrance portée par le vent. De lourds nuages annonçaient un orage proche et, au loin, de rares éclairs zébraient le ciel. Le vent du nord s’était amplifié dans la journée et les bergers se serraient les uns contre les autres pour se protéger du vent. La bise leur mordait le visage et la poussière soulevée par les bourrasques les aveuglait. Les arbres étaient rares, voire inexistant, dans cette partie du Rohan, et le troupeau, d’ordinaire éparpillé, se tenait groupé pour lutter contre les éléments.

Bêêêêêêêêêêêêê…

La brebis frappa du pied. L’odeur ne lui convenait pas. Son petit essaya de la téter mais elle lui donna un coup de tête pour l’en empêcher. De nouveau elle battit le sol de son antérieur, sèchement et avec détermination. La petite fille la regardait avec curiosité, cachée dans les jupes de sa mère occupée à traire les quelques femelles du troupeau. Elle tira sur le vêtement de sa mère mais celle-ci la repoussa gentiment de la main, trop affairée à sa tâche. La petite se tourna vers son aînée, mais sa sœur l’ignora également. Son père soignait le seul bélier qu’ils possédaient, un mâle aux cornes longuement enroulées sur elles-mêmes.

Il y eut un hennissement. Le père tourna la tête mais ce fut trop tard. Une flèche lui transperça le mollet de part en part. Il hurla de douleur tandis que sa femme et ses deux filles hurlaient de peur. Des bruits de sabots martelèrent le sol, sortis de nulle part. Profitant de l’inattention des bergers et d’une faible colline pour dissimuler leur approche, des cavaliers s’abattirent sur eux comme la foudre. L’homme tenait son mollet fermement, hébété, regardant la flèche comme s’il était impossible qu’elle se trouvât à la fois dedans et dehors. Il haletait sans comprendre, puis leva les yeux pour dévisager leurs agresseurs. Il ne vit rien. Le pommeau d’une épée s’abattit sur son front et l’assomma…

Ce furent les lamentations et les hurlements de sa femme qui le sortirent de sa stupeur et de son abrutissement. « Gaïa, …. Gaïa et Mewyn … ils les ont emporté … ils ont emporté mes enfants … ». Puis les pleurs l’étouffèrent et sa femme ne dit plus rien. Les brebis autour d’eux avaient disparu, et leurs deux chevaux n’étaient plus là, au piquet. Leur modeste tente, faite de peaux et de toiles avait été arrachée de ses amarres et s’éparpillait aux quatre vents. Seuls la marmite en cuivre, plus lourde, demeurait solitaire dans le néant de la vaste plaine de l’Eastfold.

**************************************

LITHILDREN ET ESMERALDA

Miston donnait des coups de pieds dans de petits cailloux ici et là. Il s’ennuyait. Baudouin l’avait chassé des écuries où, le dos courbé, il s’échinait à parer et ferrer Juvénile. La vieille jument n’en était plus à sa première ferrure, et elle s’appuyait obstinément sur Baudouin pour soulager ses membres. Aussi patient avec les animaux qu’intolérant avec les humains, Baudouin avait fait comprendre avec force noms d’oiseaux au jeune garçon qu’il n’était pas le bienvenu dans les parages. Après une réplique piquante Miston était sorti en trottinant,  sachant que Baudouin n’était pas en état de lui courir après. Grâce aux elfes il échappait  à la vigilance de Daeron et l’école buissonnière lui faisait le plus grand bien après ce qu’il s’était passé. Il n’était plus d’humeur à comploter pour son seigneur ou à lire des textes qui n’avaient ni queue ni tête. Flirter avec les papillons et courir après les agneaux lui suffisaient à occuper ses journées.

Il s’était écarté de la demeure de Daeron en début d’après midi pour suivre le troupeau de brebis et esquiver les ordres. Les bêtes somnolaient à l’ombre du petit bois pour se soustraire au vent et au soleil en attendant une heure plus propice pour se remettre à manger. Miston s’était lui-même allongé sur le sol pour se reposer, décidé à profiter de cet après-midi pour en faire le moins possible. C’était sans compter sur l’arrivée de deux pauvres hères,  miséreux sales et boiteux, tranchant rigoureusement avec l’image des robustes Rohirrims qui vivaient à proximité. Miston se remit sur ses pieds, prêt à s’enfuir, ne sachant à quoi s’attendre. Mais la curiosité mordante qui l’habitait le poussa à se dissimuler grossièrement derrière un arbre en lisière pour observer ce curieux manège … il ne mit pas longtemps à comprendre que quelque chose n’allait pas, que ces deux personnes n’étaient ni des agresseurs, ni des mendiants, mais des blessés. Aussi vite que ses jambes le permettaient il rejoignit la demeure de Daeron, se précipita dans les écuries et força Baudouin à le suivre. Il se saisit au passage de la mule, une simple corde autour de l’encolure, et exhorta son ami à se dépêcher.

Les deux compagnons retrouvèrent rapidement le couple de bergers. Leurs yeux étaient rougis par le vent, la poussière et les pleurs. L’homme tenait à peine debout et sa femme ne parvenait plus à le soutenir. Baudouin et Miston aidèrent l’homme à se hisser sur la mule et portèrent à moitié la femme jusqu’aux portes de la grande bâtisse.

- Daeron ! Daeron ! Cyrielle ! Vite …

Miston fut plus prompt à aller chercher les elfes. Ces deux nouvelles victimes n’étaient pas là par hasard. Elles étaient une menace de plus, la gageure que Thengel tiendrait ses engagements pour les mener à leur perte. Dans l’agitation et la précipitation, ils ne virent pas les deux étrangers qui s’approchaient à cheval.

****************************************

LINGWË

Ils chevauchèrent deux jours durant dans les plaines du Riddermark. Ils croisèrent de nombreuses familles de nomades, bergers ou commerçants, trouvant ici et là de quoi s’alimenter sans avoir à porter de vivres. Andor avait suffisamment de pièces sonnantes et trébuchantes dans une petite bourse pour attirer tous les curieux et s’offrir des largesses gustatives. Il était assez étonnant d’ailleurs de le deviner aussi riche, car il portait de vieilles frusques sans côtes de maille, son épée ne semblait pas très bien entretenue et son haleine en disait long sur sa relation à l’hygiène. Il était pourtant courtois et amène, ayant toujours une attention pour les gens qu’il croisait, un geste d’amitié ou une piécette supplémentaire. Mais il était aussi prodigue avec son argent qu’avars en paroles  et les soirées partagées avec l’elfe était longue et morne. Il le regardait souvent du coin de l’œil, l’évaluant sans doute, d’un œil expert, mais ne lui avait pas même demandé d’où il venait, s’il avait de quelconques motivations pour l’aider, lui ou quelqu’un d’autre, et si l’appât du gain suffirait à attirer une loyauté temporaire. Andor, dans tous les cas, saurait régler le moindre conflit d’un coup d’estoc bien placé et les mauvaises attentions étaient souvent punies d’un revers du droit dont il avait le secret.

Ils parvinrent non loin de la demeure de Daeron dans l’après-midi. Le vent soufflait fort et les chevaux marchaient quelques fois de travers pour se soustraire aux bourrasques, les oreilles plaquées contre la nuque. La cape d’Andor lui revenait par devant la figure, et il se battait depuis la mi-journée avec ce surplus d’étoffe qu’il ne pouvait se résoudre à attacher à sa selle, par orgueil peut-être, le couvrant de ridicule. Il se tourna à peine vers l’elfe pour lui lâcher un court :

- C’est là…

Ne pointant même pas du doigt la bâtisse qui se dessinait au détour d’un petit bois. Un nouveau coup de vent fit voltiger sa cape et lui couvrit le visage, dissimulant à ses yeux la scène qui se déroulait devant eux, au loin, l’homme boiteux et sa femme fatiguée, l’agitation d’un garçon et d’un robuste Rohirrim pour leur venir en aide.

****************************************

FIRIENDIL

Mebold regarda, ahuri, l’elfe qui venait de lui sauver la vie. L’elfe ? Il n’en avait jamais vu, et, un moment, il crut que son âme avait quitté les Terres du Milieu pour regagner le monde des esprits. Il comprit la question, mais il resta un moment silencieux, interloqué. Son esprit était embrumé par un temps trop long passé sous l’eau et la mort de son ami, si rapide, ne s’était toujours pas ancrée dans sa mémoire. Il n’était même pas certain que tout se soit réellement passé, et il se demanda s’il n’avait pas fini dans l’Anduin après une soirée trop arrosée avec Thédolin. Mais l’image onirique du Méaras lui revint, un éclair de lucidité le saisit, et il se mit à parler rapidement, sans se soucier d’être cohérent ou non. Il lui fallait expliquer, tout expliquer, avant que sa mémoire ne lui fasse à nouveau défaut.

- Thedolin, il est mort. Hier dans la nuit, on a été attaqué, par des chevaux. Un grand méaras s’est dressé devant moi dans l’obscurité et le froid m’a noyé. J’ai sauté dans le fleuve, j’ai couru, j’ai … des flèches aussi, plusieurs, partout, ils ont voulu me faire la peau. Les bêtes ? Où sont les bêtes ? Elles étaient là, mais …

Mebold, assis jusque là, se mit comme il le put à quatre pattes pour regarder tout autour de lui. Il n’y avait que de l’herbe à perte de vue. Le fleuve continuait de couler derrière lui, et au loin, les Montagnes Blanches miroitaient fièrement dans le ciel. Il ne comprenait plus. Ce pic, au loin, ne devrait-il pas le voir par son flanc est plutôt que par le sud-est ? Le fleuve l’avait-il transporté si loin de chez lui ? Dans le doute, il fut prit d’une nouvelle envolée verbale, sans plus de sens que la précédente.

- Au sud … je suis au sud de … là-bas ! Et il pointa le pic en question. Normalement on le voit depuis là. Il fit un signe avec ses mains pour faire visualiser à l’elfe ce qu’il voulait dire. Ca veut dire que … le long fleuve m’a noyé sur au moins plusieurs kilomètres. Alors, on est plus très loin de chez le vieux fou maintenant. Ca doit être ça. A une demi-journée à pieds, on peut trouver une maison. Mais…

Mebold fit une moue étrange. Ses longs cheveux blonds étaient emmêlés et sa barbe ruisselait encore de l’eau de l’Anduin, ses vêtements lui collaient à la peau et révélaient des membres musclés et secs, façonnés par de longues heures de marche et de frugales repas. Son esprit ne semblait pas aussi bien forgé et les épreuves de la veille l’avaient considérablement ébranlé. Il avait tout perdu, son ami, ses bêtes, chevaux et brebis, et, loin de chez lui, face à un étranger, il ne savait plus très bien quoi faire. Son abrutissement se lisait clairement sur son visage et il dut se concentrer quelques secondes supplémentaires pour formuler une nouvelle phrase, un peu plus compréhensible cette fois.

- Il faut aller jusque chez le vieux fou, il m’aidera…

Il se tourna vers l’elfe et son regard se durcit. Malgré le péril qui s’abattait sur lui, l’orgueil rohirrim l’étreignit et il dut faire un effort pour prononcer ces derniers mots. Il était faible, et, seul, il ne parviendrait jamais jusque chez Daeron, il le savait.

- M’accompagnerez-vous ?


Dernière édition par Nathanael le Jeu 19 Mar 2015 - 9:29, édité 2 fois
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Lithildren Valbeön
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En campagne  EmptyJeu 26 Fév 2015 - 22:08
J'étais dehors, debout, les sens en alerte. Miston était un peu plus loin, s'ennuyant à donner des coups de pieds dans d'innocents cailloux. Baudouin venait de l'expulser des écuries. Le temps était beau, calme, rien ne troublait cette fraîche journée. Je fermais les yeux un instant, puis entendit du grabuge. Miston vint en courant, Baudouin partit, et je vis un couple blessé, aidé par les deux garçons. Quand je m'avançais, ma vision d'elfe me fit voir autre chose.

Je vis deux silhouettes, au contour un peu incertains. Je ne pouvais pas vraiment distinguer si c'étaient des Hommes ou des Elfes, mais j'étais certaine que l'un d'eux était un Elfe. Ils étaient à cheval, dont l'un blanc qui me rappelait fortement Aldranys. J'allais chercher rapidement Aldranys, à cru, et galopais à la rencontre des deux cavaliers. L'un d'eux était bel et bien un Elfe, l'autre un Homme. L'Elfe avait la capuche sur le visage, masquant ses yeux. La nervosité d'Aldranys se faisait sentir sous mes jambes.

- Vous entrez sur les terres du Seigneur Daeron. Mon nom est Lithildren, et je vous serais gré de m'indiquer la raison de votre venue, ainsi que votre identité.

Cela par simple question de sûreté... Au moins, je ne risquais pas grand-chose : mes dagues étaient non loin et j'étais très vive pour les dégainer et me défendre. Cet instant m'en rappelait un autre... A ma mémoire revint l'instant où Baudouin et Miston avaient interpelé Limir Farahorn à une autre frontière de terres. C'est là que j'avais rencontré Esméralda, Baudouin et ce cher Miston... Ce garçon m'avait bien attendrie et avait changé mon regard sur les Hommes, tout comme le Seigneur Daeron.

[HRP] Navrée de la petite taille du post... Mais je ne voyais pas grand-chose d'autre à écrire, et je n'aime pas faire un pavé pour ne rien dire. Je ferais mieux plus loin, certainement. [/HRP]
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Sigvald Lingwë
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En campagne  EmptyMar 3 Mar 2015 - 11:25
Les deux jours furent assez longs pour notre elfe. Andor étant aussi loquace que lui, les moments passés à deux semblaient paraître des éternités. Toujours en retrait, notre mercenaire observait Andor, sa façon d'être avec d'autres, ses mimiques, sa façon de le scruter quand il croit ne pas être vu etc... Il était quelqu'un de respectueux et plein de gentillesse envers les gens qu'il rencontrait. Un rôdeur... Droit dans ses bottes, protégeant les siens en dehors des cités et des routes, un solitaire, ce qui expliquait ses vêtements usés et sa "propreté" naturelle.

Il arrivait que le soir, tandis qu'Andor faisait son tour de garde et  que Lingwë se reposait à la façon des elfes, que celui-ci sentes le regard curieux de l'homme sur lui. Percevant aussi chaque son, du petit oiseau en haut d'un arbre, à la brise légère pénétrant ses cheveux, les faisant onduler et se mouvoir sous sa puissance. Dans ses moments-là, Lingwë ressentait le monde qui l'entourait, tandis qu'il se tenait immobile, dans un calme et une sérénité total...

Après avoir fait une brève halte pour reposer les chevaux, l'homme et l'elfe repartirent à une allure plus soutenue. Notre elfe sentait que la fin de ce petit voyage touchait bientôt à sa fin, il pouvait voir les yeux d'Andor pétiller d'impatience, à mesure qu'il passait une à une les grandes collines.

Le midi passé, le vent se leva, ralentissant les deux compères. Mais ils y arrivèrent.

- C’est là…

Lingwë releva la tête, il dut retenir les cheveux qui lui barraient son visage tandis que le vent tentait à chaque moment d'arracher la capuche de sa tête. D'un coup, il entendit distinctement la cape d'Andor claquer, se retournant il ne put s'empêcher de rire à grand éclat, mais l'instant suivant son visage se figea.

De sa place l'elfe voyait distinctement la maison du seigneur qui l'avait engagé et de ce qui s'y trouvait. La situation faisait peine à avoir, une femme soutenait son mari en criant, lui boitait et semblait à bout de forces; tandis qu'une flèche traversait sa jambe de part en part, laissant une trace sanglante sur leur pas. Il vit l'agitation prendre plus loin, les gens de ce seigneur Daeron partaient déjà rejoindre les deux paysans. Mais il sentit une autre présence, il chercha au loin et tomba sur une elfe. Une elfe qui avait plus ou moins son âge, des cheveux blancs tout comme lui, des vêtements de facture elfique, mais il ne put bien voir son visage, les nuages gris dans le ciel plongeaient en grande partie la vallée en contrebas dans l'ombre.

Un autre elfe ? Quel autre elfe prendrait le risque de sortir de son royaume ? Cela intriguait Lingwë, sa tête fourmillait d'idées. Si elle lui posait les questions suivantes : "Quand avez-vous quitter vos terres ? Quelles aventures avez-vous vécues au cours de vos périples ? Est-ce que vous avez rencontré des gens importants ? Etc.." Il se disait, mentir pour mentir, ça passerait ce serait sûr, sa vie n'était qu'un mensonge perpétuel. Lui dire la vérité ? Il imaginait sa tête couper planter sur un pique ou le fer gelés d'une prison lugubre du Rohan, tout en subissant interrogatoires et mauvais traitements. Il se serait libéré et se serait vengé. À cette pensée, il souriait, lui donnant un air angélique, tout en fixant l'elfe loin devant lui. Le rôdeur le visage encore masqué par sa cape...

- Andor nous y allons ?! Où vous souhaitez laisser votre amie vous procurez de douce caresse aux joues ?! Il y a de l'agitation là-bas. Sans y prêter attention, il dit ses mots sur un ton courtois, mais moqueur, presque méchant.



HRP/ Excusez-moi du retard, des portes ouvertes pour les écoles de commerce etc... et plusieurs anniversaires sont tombés en même temps.
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Esméralda Läenia
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Esméralda Läenia

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En campagne  EmptyVen 6 Mar 2015 - 14:58
- Maintenant ça suffit Kirzan, calme-toi ! S'énerva Esméralda.

Il était reparti dans une crise. Il refusait d'avancer, de se laisser approcher et s'énervait pour une raison encore connue de lui seul. Un peu inquiète et vraiment agacée, Esméralda tentait de le calmer. Il ne lui faisait pas souvent ça et d'habitude, elle arrivait à l'apaiser assez vite mais là...
Elle allait s'énerver pour de bon quand Miston arriva en courant. Comme si c'était ce qu'il attendait, l'étalon se calma immédiatement. Un peu surprise, l'elfe attrapa rapidement les rênes de son cheval et se tourna vers le jeune humain. Il lui fit signe de le suivre. Il avait l'air affolé. Elle accrocha Kirzan avant de lui obéir. Ensemble, ils rejoignirent les autres.

En chemin, Esméralda remarqua Lithildren qui s'éloignait au galop, elle chercha du regard la raison de son départ. Apercevant finalement les deux cavaliers, elle détourna son attention d'eux pour se concentrer sur les deux blessés vers lesquels Miston la guidait. Cyrielle et Baudouin étaient déjà là. Leur vue l'attrista. Elle s'approcha doucement et s'accroupit en face de l'homme. Une plaie apparemment sans gravité sur le front et une flèche dans la jambe.
Sans un mot, elle cassa la tête de la flèche et la retira rapidement. L'homme poussa un cri. Elle sursauta en l'entendant mais finit quand même de le soigner tout en écoutant la femme à côté raconter entre deux sanglots par des paroles incompréhensibles ce qui leur était arrivé.

Une attaque. C'est tout ce qu'Esméralda arrivait à comprendre de ces paroles embrouillées et de leur état. Deux mots revenaient souvent aussi : Gaïa et Mewyn. Sûrement des noms, mais les noms de qui ?
Elle regarda le bandage de l'homme. Elle venait de le faire. Sans savoir comment. Donc elle savait soigner les blessures. Était-elle guérisseuse ? Pas forcément. Elle se releva, quand même heureuse de savoir une chose en plus sur elle. Esméralda s'éloigna un peu en interrogeant Baudouin du regard afin d'en apprendre plus sur ces deux humains nouvellement arrivés.
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Firiendil
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En campagne  EmptyMar 10 Mar 2015 - 20:48

Le paysan resta hagard pendant un temps, puis soudain, sans prévenir, ses yeux s’écarquillèrent et il parla à toute vitesse, racontant un charabia auquel Firiendil ne comprit que quelques brides. Il parla d’un certains « Thedolin », puis de « Méaras », de « flèches », et de « bêtes ». Cela n’avait ni queue ni tête. Vraisemblablement, le pauvre paysan avait eu une drôle de mésaventure et semblait tout paniqué. Quelque chose s’était passé, quelque chose d’anormal, et Firiendil ressentit la détresse de l’homme qu’il venait de sauver. Celui-ci regarda autour de lui, toujours aussi hagard, ouvrant grand les yeux comme si cela allait lui permettre de mieux voir, puis il se leva péniblement. Firiendil fit un geste pour l’aider mais le paysan ne le remarqua pas. Tout en titubant, il regarda autour de lui, puis son regard s’arrêta sur les montagnes blanches, au sud-est, et là il cria tout en pointant une montagne

« Au sud … je suis au sud de … là-bas ! Normalement on le voit depuis là. Ca veut dire que … le long fleuve m’a noyé sur au moins plusieurs kilomètres. Alors, on est plus très loin de chez le vieux fou maintenant. Ca doit être ça. A une demi-journée à pieds, on peut trouver une maison. Mais… »

Cette fois-ci, Firiendil avait compris chaque mot, enfin compris … disons plutôt qu’il les avait entendu, mais n’avait toujours pas compris le sens qu’ils avaient. En parlant, le paysan avait gesticulé pour accompagner ses mots et montrer à l’elfe où ils étaient.

Après ça, le paysan traina les pieds sur quelques mètres, manquant de perdre l’équilibre à plusieurs reprises, puis trouva un rocher où il s’assit. Il n’avait apparemment pas encore toute sa tête ni recouvert tous ses sens. Il resta là, le regard vide, pendant plusieurs secondes. Puis sans s’adresser à l’elfe en particulier, comme pour lui-même, il parla à voix haute :

« Il faut aller jusque chez le vieux fou, il m’aidera… »

Firiendil n’avait pas bougé, il observait le rescapé avec curiosité et tentait de démêler de ses quelques mots prononcés un semblant de fil directeur. Il se remémora ses paroles … Il n’était pas seul, et avait été attaqué avant de finir dans le fleuve. Ce qu’il voulait faire, il n’en savait rien, mais il cherchait un vieux fou. L’homme était dans un état si déplorable que Firiendil se sentait obligé de l’aider. C’est à ce moment que le paysan s’adressa à l’elfe, droit dans les yeux, et avec une intonation beaucoup plus claire et nette :

« M’accompagnerez-vous ? »

Il semblait désespéré, et ne semblait pas en accord avec ce qu’il venait de demander. Firiendil le sentait au ton de sa voix. Firiendil l’avait sauvé, il n’allait pas le laisser à lui-même désormais, vu la situation dans laquelle il se trouvait.

“ Je vous aiderai l’ami, je vous accompagnerai où bon vous semble. Je ne vous ai pas tiré d’affaire pour vous laisser tomber : je ne fais pas le boulot à moitié. Vous semblez désorienté et je n’ai certes pas tout compris à votre mésaventure. Vous voulez aller chez ce vieux fou ? Et bien soit, mettons-nous en route, mon cheval peut bien porter le poids de deux hommes pour un temps, et je ne vous laisserai pas à pieds sur ces terres immenses de toute façon. Cependant, en chemin, j’aimerai bien qu’une fois vos esprits retrouvés, vous me racontiez précisément votre mésaventure et ce qui se trame. ”

Sur ces mots, il alla chercher Feälor et monta sur son destrier. Il s’approcha ensuite du paysan, puis lui tendit le bras pour l’aider à monter.
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celarith nydaem
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En campagne  EmptyDim 15 Mar 2015 - 12:56
Après s'être rendu dans le GrandNord pour le Mont Gundabad dans l'espoir d'infiltrer la forteresse Gobelinne, Celarith quitta les terres gelées afin de retourner vers des territoires plus cléments.

Il se dirigea donc vers le Rohan, accompagné comme à son habitude par son loup et fidèle ami OeilDeNuit. Grâce à ce dernier, aucun des deux ne manquaient jamais de nourriture, exception faite aux toundras visitées précédemment où ne vivaient que les plus dangereux prédateurs.

Le Rôdeur se rendit tout d'abord aux environs du Gué de l'Isen, afin de refaire un stock de simples pour ses onguents et poisons, bien que les plantes poussant dans ces régions ne fussent guère utiles pour tuer mais plutôt afin de désorienter, endormir et autres effets utiles en certaines situations.

Ils firent ensuite route vers la Fôret de Fangorn où le semi-elf parvint à trouver une feuille d'Athélas, celle-ci pourrait se rendre utile plutôt qu'il ne le pensait...

Se rendant enfin en direction d'Edoras, Celarith entendit des rumeurs, des bandits attaquaient des paysans, fermiers et autres petites gens. Plus il se rapprochait de la capitale, plus ces rumeurs augmentaient. La garde n'était-elle pas censée s'en occuper?

Arrivé à Edoras, il se rendit dans les échoppes, tavernes ainsi qu'au marché afin de glaner quelques informations...
Il n'en apprit cependant pas plus, car personne n'en savait plus que lui...
Le Rôdeur décida de se rendre dans l'une des tavernes de la ville afin de s'y désaltérer.

L'établissement était bruyant des bavardages d'ivrognes, de discutions animées et empestait la bière renversée, qui d'ailleurs gisait par-ci par-là.


-Z'attaque les ro-ro-rohirrims maint'nant j'te dis!
-Arrête tes conneries, que peuvent avoir à y gagner des bandits en s'attaquant à des cibles armées et bien plus dangereuses que de simples fermiers comme nous?
-Qu'est-c' que j'en sais moi, c'est arrivé c'tout. Ça commence à fiche la trouille.


Celarith ayant prêté une oreille attentive à la conversation, il apprit également qu'un groupe de rohirrims était partit récemment. Il interpella l'homme:

-Sais- tu par où ils sont partis?
-Qu'est c'que j'en sais moi, et pis en quoi ça t'regarde toi?


Un autre homme intervint, ressemblant plus à un homme d'armes qu'à un paysan.


-Ils sont partis en direction de l'Ouestemmet, cependant je ne connais pas leur destination.



-Merci, je t'en suis redevable.



Celarith lui tendit un petit objet d'une facture stylisée représentant un arc et un loup. C'était son insigne personnel,étant un rôdeur libre il n’était affilié à aucun fief ni royaume.


-Si jamais tu as besoin d'aide, remet ceci à un garde royal, il saura quoi faire.

Sur ces mots, le Rôdeur se rendit aux écuries.

-Palefrenier, j'ai besoin de la meilleur et de la plus rapide bête que tu as, je payerai le prix.
-Cela risque de vous coûter cher vous savez...


Le semi-elf lui montra son insigne de rôdeur.


-Je pense en avoir les moyens, cependant je peux t'en donner une partie et soit sur que le reste te sera payer par après également.

-C'est d'accord, cet étalon là, il n'a pas encore de nom, il est dressé mais reste caractériel et peu docile. C'est cependant une belle bête et je n'ai jamais vu un cheval galoper aussi vite.



L'étalon en question était noir, avec sur la tête une étoile blanche et ses yeux reflétait une intelligence dissimulée, il plut rapidement au Rôdeur, en espérant cependant qu'il s’accommoderait de la présence d'OeilDeNuit...


-Je la prend, voici 5000 pièces d'or. Je pense que cela devrait suffire.

L'homme écarquilla les yeux, quand il se retourna, Celarith enjambait déjà la monture, sellée et prête à partir.

-Au revoir, l'homme.

Il talonnât sa monture et sorti au galop de la ville en direction du nord-est, espérant rattraper le groupe de rohirrim.

#Celarith
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Nathanael
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En campagne  EmptyJeu 19 Mar 2015 - 17:28
En campagne  Daeron10 En campagne  Miston10 En campagne  Baudoi10

Miston était essoufflé par sa course et Baudouin ne présentait pas meilleure figure. Ils avaient les joues rougies par leur effort, soudain et imprévu, la poussière collait à leur front où perlaient des gouttes de sueur. Baudouin soutint la femme jusqu’aux portes de la demeure où il la déposa fébrilement sur le perron. Il aida ensuite l’homme à descendre de la mule et à s’asseoir. Cyrielle était déjà auprès d’eux, ainsi qu’Esméralda. L’elfe soigna rapidement la plaie du Rohirrim. Elle n’était pas belle à voir, gonflée, suppurante, la chair changeait de couleur là où la poussière et le sang s’étaient mêlés. L’homme suait à grosses gouttes, emporté par la fatigue et la fièvre sans doute. Sa femme gémissait sans interruption, pleurait beaucoup et parvenait avec peine à leur raconter ce qui s’était passé.

- Une attaque … elle renifla. Des cavaliers en groupe. Un sanglot l’étouffa à nouveau et elle se tut quelques secondes, submergée par la tristesse. Ils ont emmené nos enfants, nos deux filles.

Et s’en fut trop pour elle. Son mari la regardait en serrant les dents tandis que l’elfe le soignait. Il semblait vouloir dire quelque chose mais la douleur l’empêchait de parler. Il reprenait sa respiration avec peine entre deux interventions d’Esméralda. Il attendit donc que l’elfe finisse sa besogne avant de prendre la parole.

- Ils ont pris nos bêtes, moutons et chevaux. On avait déjà pas grand-chose, mais maintenant on a plus rien. La tente, nos affaires, tout est éparpillé dans la plaine, aux quatre vents. On ne sait pas qui c’est, ils étaient une dizaine avec de bons chevaux, des hommes forts et gaillards. On ne comprend même pas pourquoi ils ont pris nos bêtes, à peine une trentaine. Juste de quoi nous nourrir cette année, sans ça c’est la mort qui nous attend.

Baudouin saisit le regard interrogateur d’Esméralda. Il savait de qui il s’agissait. Il s’empressa d’aller chercher Daeron qui déambulait difficilement dans le long couloir qui menait vers l’extérieur. Il pestait et maugréait contre ses jambes mal fichues et ses pieds tordus quand son serviteur parvint à ses côtés pour le mener au dehors. Ses yeux si rieurs s’assombrirent brusquement en voyant la scène. Et il comprit aussitôt.

- Menez-les à l’intérieur, vite ! Miston, va chercher les bêtes. Ne pose pas de questions. Rentre les moutons dans la bergerie, à coup de trique s’il le faut, rentre la mule, les poules et tout ce qui nous appartient. Ferme solidement les portes et rejoins-nous à l’étage.

Le jeune garçon regarda attentivement les lèvres de son seigneur avant de déguerpir aussi vite que ses jambes le lui permettaient pour regrouper les brebis. Dans sa course, il vit, au loin, les deux cavaliers et Lithildren, mais le devoir prit le dessus sur sa curiosité et il accéléra sa foulée pour retrouver les animaux. Il n’avait jamais vu Daeron si inquiet. Le vieil homme s’adressa ensuite à Baudouin, l’intense nervosité qui l’habitait faisait palpiter une veine sur sa tempe et augmentait le tremblement de ses membres. Il tenait debout par la seule force de sa volonté.

- Une fois à l’étage va chercher les armes Baudouin, toutes celles qui sont encore utilisables. Prend également l’arc et les flèches de chasse. Et monte nos réserves d’huile, une brassée de bois et une botte de paille. Et tout ce qui peut se manger. Miston et Esméralda t’aideront à monter tout ça.  Et va chercher Lithildren, tout le monde à l’abris !

Baudouin s’afféra aussi vite qu’il le put. Avec l’aide de l’elfe et de Cyrielle il fit monter les deux blessés à l’étage. S’ensuivit des allers et retours rapides, précipités, pour fortifier les fenêtres, fermer portes et grange, et monter tout ce qu’il fallait à l’étage. Miston les rejoignit peu après en racontant que deux cavaliers rôdaient sur leurs terres, Lithildren ayant pris les devant pour les rencontrer. Daeron soupira, étreint tout à la fois par l’angoisse et le soulagement.

- Espérons qu’il s’agisse d’Andor. Il aurait du arriver hier, mais il a pu être retardé. S’il s’agissait des hommes de Thengel nous l’aurions déjà su.


******************************************

En campagne  Andor_10

Andor arracha sa cape de devant son visage, agacé par ce vêtement, jurant contre le vent et ces maudites plaines qui n’offraient aucun abri à son emprise. Il entendit le pas d’un cheval qui se rapprochait et finit par se dépêtrer de sa cape tandis que Lithildren se présentait devant eux. « Encore une elfe ! Ils ont tous migré dans le coin ? Quel vent pousse les longues oreilles à fuir leur patrie ? ». Andor était autant intrigué qu’inquiet. Que se passait-il au Nord pour que les vieilles forêts voient leur peuple les quitter petit à petit ? Il refoula son questionnement et se concentra sur la situation présente, il y avait urgence.

- Je sais qui est Daeron, et Daeron sait qui je suis. J’ai reçu un message il y a quelques jours requérant mon aide et quelques bras supplémentaires. Il fit un signe de tête en direction de Lingwë. Un de vos compatriotes à ce qu’il semble. Deux elfes ne seront pas de trop pour lutter contre la pourriture qui s’étend sur ces terres. Menez-nous auprès de Daeron, le message était assez pressant et j’ai déjà du retard. Si je traîne encore un peu ce vieux grabataire est bien capable de me laisser dehors avec ses ennemis aux trousses.

Andor n’attendit pas réellement la réponse de Lithildren et la dépassa en remettant son cheval au petit trot. Au loin l’agitation semblait faire chanceler le havre de paix que Daeron avait mis plusieurs années à consolider. Tous ses efforts étaient ébranlés par l’avidité de ses plus proches voisins et le besoin urgent de palier à la famine à venir. « La faim justifie les moyens … ». Il talonna son cheval et lui fit prendre le galop pour rejoindre prestement les murs de la bâtisse. Des volets claquaient à tout va, fermés précipitamment, des pas courraient à droite et à gauche dans toute la maison, et cette demeure, d’habitude si tranquille, grouillait de nervosité et d’anxiété. Lithildren et Lingwë sur les talons il prit une profonde inspiration pour couvrir les bruits intérieurs et se faire entendre.

- Daeron ! Vieux fou, c’est ainsi que tu accueilles tes vieux amis, en leur claquant la porte au nez et en les laissant dehors ? J’avais souvenir que l’hospitalité était meilleure il y a quelques années en arrière… Je n’ai trouvé qu’une paire de bras supplémentaire, mais il m’a tout l’air d’en valoir deux à lui tout seul.  Ouvre donc, on te sera d’une meilleure aide vivants plutôt que morts, et si tu nous laisses ici je ne fais pas grand cas de notre sort.

Une fenêtre s’ouvrit à la volée et Daeron, s’accrochant aux battants, lança une rapide tirade avant de finir de barricader sa demeure, transformée si rapidement en petite place forte.

- Et j’avais souvenir que tu étais plus prompt dans tes jeunes années. La tranquillité te ramollit l’esprit autant que les jambes. Miston va vous ouvrir l’écurie. Montez !

Les trois cavaliers firent le tour de la bâtisse et trouvèrent Miston qui ouvrait la porte de l’écurie, l’œil aux aguets. Le jeune garçon avait des gestes précipités mais sûrs et une fois les chevaux rentrés, il referma le lourd battant avec une force et une dextérité insoupçonné pour un si jeune âge. Plus aucune insouciance ne se lisait dans ses yeux, et son visage, fermé, ne laissait plus transparaître la moindre émotion. Un système de poulies permettait de rabattre un long et large tronc de bois au travers des battants et de clore la porte. Une lampe à huile balbutiait, accrochée à un crochet en métal contre une poutre. Miston s’en saisit sans mot dire et mena Lithildren et les deux arrivants au premier étage. Les deux blessés étaient assis contre un mur dans une vaste salle où tous les meubles avaient été repoussés pour laisser un large espace au centre. Un volet était maintenu ouvert d’un côté, laissant filtrer un peu de lumière, offrant également un angle de vue sur une partie des terres de Daeron. Le vieux seigneur prit la parole avec un sérieux qui ne lui était pas coutumier. Et si ce n’était ses membres défaillants et une tremblote permanente qui l’affectait quand il était debout, on eut dit un guerrier Rohirrim des temps anciens, fièrement dressé contre l’ennemi.  

- Voici Andor, venu d’Edoras pour nous aider avec une aide bien précieuse. Il remercia Lingwë d’un signe de tête. Ici sont Lithildren et Esméralda qui nous ont déjà porté secours et qui devront sans doute nous aider encore.

Andor tiqua en voyant qu’une elfe était également présente entre les murs. Cette fuite en avant de l’ancienne race ne le rassurait guère. Daeron continua de parler.

- Et voici Mealm et Fréa. Ce sont des bergers qui vivent avec leur famille au pied des Montagnes Blanches à une journée à cheval d’ici. Ils ont marché toute la nuit et une partie du jour pour nous trouver. Ils ont été attaqués par des cavaliers armés d’arcs et de lances. En d’autres circonstances j’aurai accusé un groupe de bandits mais tout me laisse penser que ce sont les hommes de deux seigneurs voisins ; Thengel, et plus probablement Dunmod, qui sont à l’origine de ce malheur. La défaite d’Helmin et mon refus de leur vendre à bas prix mon bétail ne leur a pas plu. Mais ils ont les idées bien placées et ils s’en sont pris à plus faible pour gonfler leur cheptel et ainsi leur richesse. Mais ils condamnent ainsi une famille à la famine et à la mort.

Daeron parlait d’une voix dure. Beaucoup le prenait pour fou car ses excès de mégalomanie lui avaient quelques fois valu de nombreuses critiques et une réputation de vieux grincheux pénible. Mais il semblait bien avoir toute sa raison en ce jour.

- Nous avons été attaqués il y a plusieurs jours. Puis ces bergers. D’autres Rohirrims ont probablement essuyé leurs attaques. Thengel rêve de puissance et de reconnaissance et il ne fait pas les choses à moitié. Il attendra le moment opportun pour terminer ce qu’il a commencé. Il viendra ici tôt ou tard, et c’est pourquoi je t’ai appelé Andor. Je te suis reconnaissant de nous avoir rejoins.

***************************************************

Mebold se tenait péniblement derrière l’elfe. Ils marchaient depuis deux heures déjà et il leur faudrait encore autant de temps pour arriver chez le vieux fou. Ils se trouvaient sur le territoire de Fendras et de sa famille. Des bergers nomades, comme lui, qui possédaient néanmoins un troupeau plus grand et plus gras que le leur … que le sien. Thedolin ne serait plus jamais là pour partager ses journées, si jamais il parvenait un jour à remettre la main sur ses brebis. Sans s’étendre sur le sujet il en avait appris un peu plus à Firiendil sur les circonstances de son plongeon dans l’Anduin. Après avoir retrouvé ses esprits il était parvenu à expliquer en langage commun qu’on les avait attaqués dans la nuit et qu’il avait sauté dans le fleuve pour se protéger. Des cavaliers armés de lances et de flèches. Et un Mearas… L’elfe l’avait écouté avec attention puis le Rohirrim s’était prostré dans le silence.

Ils arrivèrent aux portes de la demeure dans l’après-midi, sous un ciel de plomb balayé par des rafales qui annonçaient une tempête proche. La chaleur, excessive pour cette période de l’année, entraînait de violents orages. Au loin, au nord, les éclairs s’annonçaient déjà. Au nord, il y avait également une forme, un petit tas de poussière qui se déplaçait rapidement sur une masse sombre et noire. Mebold se raidit et l’elfe dut le sentir car il arrêta son cheval. Le Rohirrim pointa du doigt le cavalier qui s’avançait auprès d’eux, une créature étrange à ses côtés.

- Celui-là est seul mais espérons que ce ne soit pas un des leurs. Un éclaireur ou quelque chose du genre. S’ils reviennent on est fichu. Et on risque de retrouver Thédolin plus vite que prévu.


***************************************************

Celarith galopait à bride abattue en direction de la demeure de Daeron. Sur sa route il avait croisé des corps étendus sur le sol autour d’une petite tente : un grand rohirrim aux cheveux blonds baignait dans son sang, une flèche plantée en travers de la gorge ; à côté de lui se tenait une femme qui fut belle, les lèvres encore ouvertes sur un cri moribond. Ils ne respiraient plus. Des traces de chevaux partaient vers le Sud, contournaient une haute colline et disparaissaient dans les plaines. Des crottes de brebis ici et là, indiquaient qu’un troupeau paissait quelques heures auparavant, mais plus aucun animal n’était visible, tous avaient disparus. Pas même un oiseau ne chantait

Puis une petit fille était sortie de sous la tente, fluette, fragile, innocente mais terrorisée. Elle serrait un bout de chiffon entre ses mains sales, ses pleurs creusant de profonds sillons dans la poussière sur ses joues. Elle avait eu peur : du loup, de Celaryth et du cheval noir qui lui rappelait les hommes qui avaient agressé ses parents. Elle avait crié et s’était enfui sous la tente. A force de patience le rôdeur avait obtenu qu’elle le laisse approcher. Elle lui raconta dans son jargon d’enfant que des grands hommes étaient venus sur des chevaux pour tuer ses parents, ils avaient emmené leur troupeau mais aussi sa sœur.

La petite se souvenait d’une maison où l’on pouvait se mettre à l’abri quand le temps devenait trop mauvais ou que les hivers étaient trop froids. Elle n’y était jamais allée mais ses parents en parlaient quelques fois. C’était plus au Sud, après un petit bois.

- Une maison toute en pierre et en bois, comme dans les histoires. Et eux ils ne bougent pas, ils ne changent pas de camps, ils ont un toit avec des planches et de la paille, et même des serviteurs pour leur faire à manger. Ils n’ont pas froid, et pas faim. C’est un grand seigneur avec une belle femme et beaucoup de serviteurs.
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Lithildren Valbeön
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En campagne  EmptySam 21 Mar 2015 - 16:59
[HRP]
En raison d'un arrêt d'internet, je suis dans l'obligation de faire un dernier post pour retirer Lithildren de l'aventure. J'ai été heureuse de commencer ce voyage en votre compagnie ! Je reviendrais vers mai-juin voire juillet, et je reprendrais dans mon petit coin.
En attendant, le livre de Tolkien me tiendra compagnie et florira mon esprit.
[/HRP]


Je regardais Andor et Lingwë passer. Je les laissai faire, puis je regardai vers le nord-ouest. Un appel sourd dans le vent m'appelait dans les terres lointaines et hostiles que je n'avais jamais vues. Je regardai vers l'habitation de Daeron, Miston, Baudouin... Les souvenirs de ces derniers temps depuis ma rencontre avec eux me revinrent en mémoire.

Je me rappelai la rencontre avec Limir Farahorn qui fut courte, celle de Miston et Baudouin, celle d'Esméralda et celle de Daeron. Je me remémorai combat vif et court contre ces brutes au service de Thengel. Je fermai les yeux, et une douce larme perlée roula sur ma joue de porcelaine. Aldranys s'agita sous ma selle. Je pris une grande inspiration, et flattai l'encolure douce de mon cher et fidèle destrier.

Je fermai ma cape avec une broche elfique de la Lorien offerte par une personne encore floue dans mon esprit vagabond, puis je mis ma capuche large pour cacher mes cheveux et mon visage, puis je lançai mon cheval blanc au triple galop pour laisser ce doux endroit derrière moi. Des adieux me fendraient le coeur, et je n'aurais pas le courage de regarder Miston déçu.

Pendant que mon cheval galopait, des larmes couplées avec le vent me giflaient les joues, celles-ci devenant rouge. Je chevauchai rapidement vers le nord-ouest, et bifurquai après un moment vers Edoras. Une pensée me traversa l'esprit.

Je devais disparaître. Vraiment. En attendant que l'on m'oublie dans les ombres des montagnes, que mon nom soit devenu un souvenir vague et improbable. Mon nom devrait être réduit à une simple petite chose, comme mes propres souvenirs encore vagues. Je ne devrais pas reparaître avant quelques temps, tenter de subsister dans les Ombres, loin des remords et regrets qui commençaient déjà à me ronger l'esprit et l'âme. Alors que ces pensées me hantaient, des larmes roulaient doucement, tel un ruisseau, sur mes joues rougies par la honte, le remord, la tristesse et les souvenirs délicieux de ces derniers temps...
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Sigvald Lingwë
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En campagne  EmptyLun 23 Mar 2015 - 12:45

Tandis que tous trois se dirigeaient en direction des écuries, Lingwë et la femme elfe Lithildren entamèrent une discussion. Lingwë apprit qu'elle venait de Fondcombe, mais qu'elle avait juré allégeance à la Lorien et qu'elle défendait son royaume en dehors de ces frontières. Notre mercenaire manqua de peu de partir à la reconquête de Fondcombe, cité capturée par son ancienne Ordre, mais il ne se sentait pas prêt à combattre avec ses amis elfes.

Ils échangèrent quelques mots en elfique, petit résumé rapide sur la situation et les gens du Seigneur Daeron. Notre elfe parlait avec bonheur, il se rendit compte que Vertbois lui manquait, mais il devait se racheter avant de pouvoir ne serait-ce qu'imaginer retourner chez lui.

La maison était barricadée, volets fermés, rien ne transparaissait sur l'intérieur, ces gens étaient désespérés donc... Andor prit la parole à grand voix, Lingwë fut surpris de le voir prononcer autant de mots en une fois. Ce qui le fit sourire, un homme comme les autres en fin de compte. Une vieille voix lui répondit, le Seigneur Daeron, et quelques instant après un jeune garçon leur ouvrit les portes des écuries. Les trois cavaliers mirent pieds à terre et suivirent le jeune Miston.

- Voici Andor, venu d’Edoras pour nous aider avec une aide bien précieuse. Ici sont Lithildren et Esméralda qui nous ont déjà porté secours et qui devront sans doute nous aider encore. Tout comme Dearon, Lingwë le salua d'un signe de tête.

Encore une elfe ? Notre mercenaire était surpris, tombé sur une elfe était surprenant, mais deux c'était rare. Donc trois elfes, il regarda Esméralda de haut en bas, une qui sait se battre peut-être. Tout en examinant chaque personne ici, Lingwë écouta le vieil homme parler, tous sont capables de tenir une arme, mais il n'y a que deux ou trois vrais guerriers ici. Et vu les récits de Daeron, Lingwë commençait à penser que la situation était plus critique qu'on ne lui avait dit.

- Pardonnez Seigneur, j'ai quelques questions. D'un signe d'acquiescement il reprit. Combien d'hommes ont Helmin et Thengel ? Où se trouvent leurs terres ? Et comment pensez-vous régler cette situation ? Je ne veux pas vous faire perdre espoir, mais nous sommes trop peu, combien ont déjà combattu ou donné la mort ? Plus de la moitié d'entre nous ne serait pas capable de rivaliser avec l'un d'eux en combat singulier ! En tenant ces derniers mots, il plongea son regard dans ceux du vieillard, du jeune Miston, sur les bergers, passa rapidement sur les deux elfes et Baudouin dont il ne connaissait que peu de choses.

Tous le regardèrent décontenancer par ce qu'il venait de dire. Ce que pensent ces gens, Lingwë s'en fichait éperdument, son but était de se faire connaître, d'avoir une vraie place chez lui, de se faire accepter. Et mourir pour une cause dont l'issue lui paraissait fatale n'en faisait pas partie.

Si ces deux seigneurs œuvraient de concert pour attaquer, notre elfe présageait déjà le pire, il imaginait toutes les situations possibles. Pour lui, sortir les armes était la fin assurer, il fallait ruser... Tandis que tous le dévisageaient, Lingwë était dans ces pensées, fixant Daeron, comme s'il essayait de trouver une solution dans les yeux grisâtres et les rides creusés du vieux Rohirrims.
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Esméralda Läenia
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En campagne  EmptyVen 27 Mar 2015 - 22:00
Après avoir rapidement croisé son regard, Baudouin rentra dans la maison pendant quelques instants avant d'en ressortir en compagnie de Daeron. L'expression de ce dernier changea en quelques instants. Il donna ses instructions.

- Menez-les à l’intérieur, vite ! Miston, va chercher les bêtes. Ne pose pas de questions. Rentre les moutons dans la bergerie, à coup de trique s’il le faut, rentre la mule, les poules et tout ce qui nous appartient. Ferme solidement les portes et rejoins-nous à l’étage. Une fois à l’étage va chercher les armes Baudouin, toutes celles qui sont encore utilisables. Prend également l’arc et les flèches de chasse. Et monte nos réserves d’huile, une brassée de bois et une botte de paille. Et tout ce qui peut se manger. Miston et Esméralda t’aideront à monter tout ça.  Et va chercher Lithildren, tout le monde à l’abri !

Le ton de sa voix fit comprendre à Esméralda à quel point la situation s'était aggravée. Sans rien dire, elle aida l'homme qu'elle avait soigné à monter puis redescendit précipitamment afin de faire rentrer Kirzan. Alors qu'elle revenait, elle entendit Daeron parler.

- Espérons qu’il s’agisse d’Andor. Il aurait du arriver hier, mais il a pu être retardé. S’il s’agissait des hommes de Thengel nous l’aurions déjà su.

Elle fronça les sourcils avant de comprendre de quoi ils parlaient. Il s'agissait sûrement des deux cavaliers qu'elle avait aperçu un peu plus tôt. Elle retourna aider les autres. Personne ne parlait. Malgré le bruit qu'ils faisaient à côté, ce silence avait quelque chose de pesant, vraiment pesant. Entendre quelqu'un appeler Daeron dehors la soulagea, beaucoup. Daeron lui répondit rapidement et Miston passa en coup de vent devant elle pour aller leur ouvrir.
Elle rejoignit les autres afin d'attendre les arrivants avec eux. Elle s'adossa au mur en réfléchissant mais ses pensées furent vite interrompues.
Quand ils arrivèrent, le vieil homme s'occupa des présentations. Esméralda les détailla avec un air pensif avant de remarquer qu'un des nouveaux venus le faisait aussi. Elle esquissa l'ombre d'un sourire. Un autre elfe. Elle se demanda la raison de sa présence ici puis écarta cette pensée, cela ne la regardait pas. Cherchant Lithildren du regard, elle prit conscience qu'elle n'était pas là. Elle allait se redresser afin de demander si quelqu'un savait où elle était quand l'elfe prit la parole.

- Pardonnez Seigneur, j'ai quelques questions. Combien d'hommes ont Helmin et Thengel ? Où se trouvent leurs terres ? Et comment pensez-vous régler cette situation ? Je ne veux pas vous faire perdre espoir, mais nous sommes trop peu, combien ont déjà combattu ou donné la mort ? Plus de la moitié d'entre nous ne serait pas capable de rivaliser avec l'un d'eux en combat singulier !

Elle le regarda, un peu surprise. Il posait d'excellentes questions... et faisait de très bonnes remarques ! Elle tourna la tête.

- Si seulement je me souvenais, au moins, je serais sûre de pouvoir aider... si seulement... Se rendant compte qu'elle avait murmuré ces mots, elle se mordit la lèvre, se maudissant intérieurement. Elle l'avait encore fait, elle avait encore laissé ses pensées s'exprimer oralement. Esméralda lança un regard circulaire en espérant que personne ne l'ai entendue. Comme elle n'avait pas non plus parlé à voix haute, il y avait des chances pour que ça ne soit pas le cas.

Elle réfléchit à ce qu'elle venait de dire.
C'est vrai, conclut-elle, c'est totalement vrai. Quand je me bats, je laisse mes réflexes prendre le dessus. Dans ces moment-là, je ne sais même pas ce que je fais...
Elle poussa un profond soupir.
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celarith nydaem
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En campagne  EmptyLun 13 Avr 2015 - 22:42
Celarith avait observé le site de l'attaque attentivement: les tentes avaient été détruites, les hommes et femmes tués rapidement, rien ne subsistaient de valeur. Le but de cet escarmouche était clair, le pillage rapide et simple avec un petit plaisir sanglant.

Comment des hommes pouvaient-ils commettre de tels actes? La réponse paraissait simple pourtant... la richesse, le pouvoir, l'avidité. Quant aux massacres qui avaient eu lieu, ne laisser aucun témoin. Les pillards avaient-ils prit plaisir à cela? Aucune idée, cependant cela restait un massacre.

L'étalon noir du Rohan s'impatientait, tapant du sabot, de plus l'odeur du sang l’incommodait.
OeilDeNuit quant à lui surveillait les alentours, rodant autour du camp, cherchant peut-être un indice.

S'adressant tant à la petite qu'à ses deux autres compagnons il décida qu'il était temps de reprendre la route.


-Mettons-nous en routes. A ce que tu m'en dis petite, il y aura une maison où s'abrité plus au sud.
Je te prendrai sur mon cheval devant, tu risqueras moins et j'aurai moins à m'inquiéter.


Agissant tant par la parole que par les actes, il hissât la fillette sur le grand animal, qui heureusement resta calme et se remit en selle. Le loup quant à lui était déjà prêt à partir.

Celarith talonna le cheval noir et parti au galop. Il réfléchit, les attaquants étaient également parti vers le sud, en direction de la maison? Peu probable étant donné qu'ils devaient escorter le troupeau volé. Cela les ralentirait considérablement, mais comment savoir qui ils étaient. Il en avait une petite idée.
Les bandits qui avaient attaqué d'autres paysans et les rohirrims devaient être les mêmes qui sévissaient déjà depuis un moment dans ces régions. Un seigneur avare les payait-il? Aller savoir.

Galopant à travers les vastes plaines du Rohan, il pu apprécié les paysages qui s'étendaient à l'horizon. Des plateaux gigantesques où pouvaient galoper d'innombrables chevaux, paître des brebis, béliers, chèvres et autres animaux. Les paysages étaient parsemés de touffes d'herbes, tantôt ternes et  peu nombreuses, tantôt verdoyantes et pleines de vie à en perdre de vu.


Ils établirent un campement afin de se reposer en fin d'après-midi. OeilDeNuit en profita pour partir chasser, quant à la petite elle s'endormi d'un sommeil profond au bord de l'épuisement et de la tristesse. Celarith aurait voulu évaluer la distance qu'il leur restait à parcourir, cependant il ne connaissant pas ces terres par coeur et encore moins le chemin menant à la bâtisse mentionnée par la petite fille.

Il se laissa aller au sommeil en au d'un arbre, mais toujours aux aguets grâce à se faculté hérité de sa mère. Ils avaient installé le campement dans un renfoncement naturel ressemblant à une grotte. OeilDeNuit revint quelques heures plus tard avec de la viande. Du lapin, dont il rapporta les cadavres un par un. Il en rapporta trois, mais le Rôdeur devina qu'il s'était déjà surement nourri de un ou deux autres auparavant.

Le demi-elf dépeça les prois et les mit à cuir. L'odeur était alléchante et sorti la petite du sommeil, son estomac grondent à l'unisson de celui de notre ami et ils partirent d'un grand éclat de rire.
Ils se restaurèrent puis effacèrent toutes traces de leur passage et se remirent en route.

Trottant à une bonne allure, ils aperçurent bientôt un domaine assez vastes mais sans fioritures au loin. Celarith et OeilDeNuit aperçurent cependant autre chose aussi... un cavalier, un homme approchait, non deux, un autre homme se tenait en croupe et se dirigeant également vers la maison dont il était plus proche.
Ami? Ennemi? Il le saurait bien assez tôt.

Se dirigeant vers le lieu au grand galop, il n'était plus très loin quand les deux autres hommes, dont un était en fait un elf, arrivèrent  devant les portes...


Dernière édition par Celarith Nydaem le Mar 14 Juil 2015 - 12:33, édité 1 fois
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Nathanael
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En campagne  EmptyMar 21 Avr 2015 - 20:44
Mebold mit pied à terre, laissant l’elfe sur son destrier. Le Rohirrim avait voyagé derrière Firiendil pendant de longues heures, mais il n’était pas commode d’être à deux sur un cheval. Il avait des courbatures douloureuses qui l’élançaient de toute part. La forme au loin se rapprocha et ils virent rapidement qu’il s’agissait en réalité d’un rôdeur accompagné d’un enfant et d’un gros chien. Un chien comme Mebold n’en avait jamais vu … un chien bien trop gros pour n’être qu’un chien. Mebold fut plus preste qu’il ne le laissait penser et il sauta sur la croupe du cheval de Firiendil en espérant ôter ses mollets aux dents de l’affreux canidé.

- Un loup par Eru, c’est un loup ! C’est un mauvais présage !

Mebold se tenait aux vêtements de Firiendil pour ne pas tomber et relevait haut les jambes pour échapper à toute morsure potentielle. Les bergers et les loups ne faisaient jamais bon ménage…

*****************************
Miston regardait ce curieux tableau tandis que Daeron exposait à leurs comparses l’imminence de l’attaque qui les menaçait. Les volets étaient suffisamment entrouverts pour que l’adolescent puisse voir le Rohirrim sauter sur un cheval tandis qu’un étranger les rejoignait. Il se retourna vers Baudouin et lui donna un coup de coude pour le pousser à regarder au-dehors. Sa réaction fut immédiate.

- Seigneur Daeron, il se passe un drôle de manège au-dehors et ceux-là ne semblent pas être de la partie. Il y a comme un gros chien avec un homme, peut-être un enfant et deux hommes que je ne connais pas qui sont montés sur un même cheval.

Daeron eut l’air dubitatif. Aucun Rohirrim alentours ne possédait de chiens, et il était assez peu coutumier de voir deux cavaliers sur la même selle : soit les hommes étaient trop pauvres pour posséder une monture, soit ils étaient assez riches pour se porter seul sur son dos.

- Andor, soit prudent mais va voir ce qu'il se passe. S’il s’agit de nouvelles victimes, fait les entrer, dans tout autre cas, ... éloigne-les d'ici.


*****************************

Andor sortit de la demeure tandis que les nuages formaient de tortueux labyrinthes dans le ciel, les nuances de gris dessinaient un avenir sombre et annonçaient les rumeurs d’un violent orage. Un éclair stria le ciel de ses bras électriques et le grondement rauque du tonnerre couvrit la plaine jusqu’aux montagnes où l’écho de sa voix inonda les vallées. La foudre fut si soudaine et si proche qu’elle fit trembler le sol comme si toutes les collines alentours étaient agitées d’un spasme tellurique. Le rôdeur se précipita à longues enjambées pour retrouver le groupe de trois cavaliers. Il s’aperçut rapidement qu’il s’agissait tout à la fois de victimes et de rencontres hasardeuses. Elfe, rohirrim et rôdeur ne se côtoyaient pas d’aussi prêt de coutume et moins encore en présence d’une enfant. Andor prit les devants sans leur laisser le temps de parler.

- L’orage et la guerre menacent. Suivez-moi jusque dans la demeure du seigneur de ces terres. Nous avons besoins de bras et vous avez besoin d’un abri. Un juste échange pourra se faire. Votre aide contre notre mansuétude.

Tandis qu’Andor parlait une longue muraille grise s’approchait rapidement, aussi haute que le ciel et plus large que l’Eastfold, des Montagnes Blanches à l’Anduin et bien au-delà. Une clameur sourde poussée par un vent froid leur parvint tandis qu’ils arrivaient aux portes de la demeure de Daeron. Les chevaux furent rentrés à l’écurie, attachés simplement à des anneaux dans les murs, et tandis que Celaryth entrait en portant la fillette dans ses bras, une pluie violente et glaciale s’abattit sur les terres du Rohan. Le bruit était tel qu’il fallait parler fort pour se faire entendre et la vue ne portait plus aussi loin. Depuis les étages, même le bois aux limites des terres de Daeron ne semblait être plus qu’une tâche floue aux couleurs indécises. Andor fit monter tout le monde dans la grande pièce où se trouvaient tous les autres. Un voile de tristesse passa sur les yeux de Daeron tandis qu’il reconnaissait Mebold et voyait seule la fille de Fendras. Combien de Rohirrims ses deux voisins avaient-ils fait abattre ? La guerre fratricide n’avait-elle pas fait assez de morts ces derniers mois ? Baudouin salua amicalement Mebold. Les deux hommes se connaissaient, les bergers échangeaient quelques fois de menus services avec les propriétaires terriens contre un repas chaud ou des parcelles d’herbe. Tous se tournèrent vers Daeron, mais le vieil homme semblait perdu dans de sombres et lointaines pensées. Ce fut pour tous une surprise que d’entendre Cyrielle prendre la parole. Elle se tourna vers Firiendil et Celaryth.

- Je suppose que vous avez tous deux croisés leur route et leur avez apporté votre aide. Nous vous demanderons, si vous le pouvez, de nous aider encore, sans quoi il vous faudra quitter ces lieux car personne n’est ici en sécurité. Ce toit nous abrite de la pluie et du vent, mais nous nous attendons, à tout moment, à être attaqués. Et les volets en bois, les fenêtres et le toit de chaume ne résisteront pas longtemps à un assaut.

Puis elle se tourna vers Lingwë dont les questions étaient pertinentes, mais pour qui, sans doute, les réponses seraient décevantes.

- Nous savons que Dunmod dispose à ses ordres d’une dizaine de très bons cavaliers, ils manient le glaive et l’épée, mais nous n’en savons pas plus. Thengel est assez convaincant pour avoir sur rallier à lui d’autres hommes encore. Mais ce n’est qu’une supposition. Nous avons déjà essuyé une attaque et seuls trois hommes sont rentrés chez eux. Nous sommes piégés ici. Il y eut un bref silence. La pluie sera au moins notre alliée aujourd’hui, ils ne pourront pas faire brûler le toit tant qu’il sera mouillé.

C’était un bien piètre avantage. Leurs adversaires semblaient toujours être en surnombre. Daeron tenait à peine sur ses jambes, Cyrielle semblait courageuse mais elle était frêle et vieille, Miston était bien trop jeune pour combattre, tout comme la petite fille qui se tenait la tête baissée en serrant fort la main de Celaryth, Meaml et Fréma ne pourraient pas combattre non plus, ou pas longtemps. Baudouin était solidement bâti malgré son bras en écharpe mais ils devraient probablement comptés uniquement sur les épaules des elfes et des rôdeurs. Tous devaient se faire la réflexion car les blessés et les faibles maintenaient le regard au sol, comme honteux de ne pouvoir prendre part au combat, tandis que les autres jetaient des coups d’œil pour estimer leur chance de s’en sortir. Daeron reprit contenance et ses yeux d’acier brillaient comme une étincelle dans l’obscurité de la pièce.

- Ils nous encercleront, ils n’ont pas le choix. Il y a deux entrées dans la bâtisse. Les deux battants qui mènent au couloir depuis la véranda et les portes de l’Ecurie. Elles sont fermées solidement mais ils pourront les faire céder en les dégondant. Ils ne pourront entrer de front qu’un par un dans le couloir sans se gêner, je pense qu’ils préféreront donc les écuries. Mais il sera mal aisé pour tout le monde de combattre là-bas. Deux hommes peuvent se poster à chaque entrée en espérant les repousser un moment, mais il faudra rapidement se replier ici pour éviter d’être tué sur le champ.

Daeron eut un regard entendu envers Baudouin, puis il posa ses yeux bleu-gris sur chacun de ceux qui pouvaient combattre : Esmeralda, Lingwë, Firiendil, Celaryth et Mebold. Le calme et la rudesse de ses traits laissaient entrevoir une profonde détresse mêlée à la peur gravées dans les rides de son front.
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En campagne  EmptyJeu 23 Avr 2015 - 23:07
Lingwë entendit clairement les mots d'Esméralda. D'un air interrogateur, il croisa son regard tandis qu'il revenait à sa place, tournant dos au Seigneur Daeron. Une guerrière elfe ? Une, qui ne sait même plus ce qu'elle fait. Un cadeau bénit des di...

De nouvelles personnes ? Le jeu commençait à devenir intéressant. L'air ahuri du jeune Miston amusa notre elfe, il n'allait pas regretter cette mission qu'il avait acceptée. Plus il y a de fou, plus il y a de rire... ou de mort, ça dépend des circonstances. S'ils étaient des réfugiés en plus, se défendre deviendrait une tâche plus difficile.

Un elfe, un rôdeur et son loup, s'en oublié un rohirrim blessé... Notre elfe examina chaque nouveau venu de la tête aux pieds, comme il le faisait jadis pour ses prisonniers destinés aux sacrifices et aux tortures. Un Noldor ! Lingwë ne les appréciait pas particulièrement, ils les trouvaient en général trop arrogant. Un guerrier, pour sûr, ses lames ne trahissait pas sur sa condition. Lignwë avait toujours aimer joué à un petit jeu "Quelle âge à l'elfe devant lui !", il lui donnait deux milles ans. Quant au rôdeur, un homme du Nord a tous les coups, comme bon nombre de ces semblables. Il portait plusieurs armes, une ou plusieurs lames. Il reconnut dans son dos, un arc de facture elfique, quel rôdeur ne porte pas un arc ! Et accessoirement son loup dont les crocs acérés aurait fait pâlir le plus téméraire des hommes.

Il fixa le loup. Se rappelant le temps de la guerre. L'un des maîtres chiens de Djafa avait entraîné des molosses à la dur. Dans ce temps Djafa était une cité Melkorite, les Valarytes vivaient presque en paria. Ils étaient chassés ouvertement et amenés aux temples pour qu'ils subissent les tourments et la justice que Sauron réservait au traître. Les chiens du maître se nourrissaient des carcasses ensanglantées. Une scène macabre, des armes de chairs et de sang. Spécialement élevés pour la venu du Roi Elessar et de son armée. Ce loup était "dangereux", une surprise pour ceux qui allaient attaquer cette demeure.

Il écouta attentivement Cyrielle. Ils étaient en sous-nombre, désormais la moitié aurait des armes, l'autre... Cette demeure n'était pas l'endroit le plus approprié pour une défense digne de ce nom, une flamme et la bâtisse partait en fumée. La situation se présentait exactement comme le siège de Djafa, plus de civils que de guerriers, pas assez d'armes... Mais aujourd'hui les forces en présence étaient plus ou moins équivalentes, il y avait une maigre chance de s'en sortir. Lingwë ne tenait plus, son calme apparent cachait le désir d'un proche combat. Son tempérament avait changé depuis son arrivé, il se montrait plus impatient et un peu plus négatif qu'à la normal. Chose dont-il se rendit compte et qu'il ne comprenait pas vraiment, peut-être le fait de s'être remémorée des pensées moroses.

- J'ai déjà vécu pareille situation par le passé, il faut se servir de ce que l'on a et du terrain. J'ai croisé le fer de nombreuses fois, dans aucune armée à proprement parler, j'ai ôté la vie peut-être plus qu'aucun d'entre vous. Ceux qui ne sont plus en état de combattre peuvent toujours jouer un rôle ou tenir un arc. Nous pouvons tenir cette position, mais nous pouvons aussi mourir. Seigneur Daeron, excusez-moi, je n'ai jamais pu tenir ma langue en de pareilles circonstances, mais je suppose que les voies diplomatiques ne sont plus possibles ?



PS : Excusez-moi pour la piètre qualité de ce RP, une semaine bien chargée, la fatigue est plus présente que jamais...
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Esméralda Läenia
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En campagne  EmptyMar 26 Mai 2015 - 20:46
- Seigneur Daeron, il se passe un drôle de manège au-dehors et ceux-là ne semblent pas être de la partie. Il y a comme un gros chien avec un homme, peut-être un enfant et deux hommes que je ne connais pas qui sont montés sur un même cheval.

Esméralda sursauta légèrement, arrachée de ses pensées par la voix de Baudouin. Elle était soulagée de sortir de ses sombres réflexions. Elle s'approcha de la fenêtre après que Daeron eût envoyé Andor en reconnaissance. Observant silencieusement la prise de contact, elle fronça les sourcils en voyant le ''gros chien'' cité par Baudouin. Un loup ? Pourquoi avait-elle ce sentiment de malaise en le regardant ? Quand lui et son maître entrèrent, elle tenta de l'ignorer mais elle ne pouvait pas s'empêcher de regarder dans sa direction. Elle n'en avait pas spécialement peur et le trouvait même magnifique mais cette sensation la troublait. Avait-elle eu des ennuis avec un loup auparavant ? Elle l'ignorait, comme tout le reste.

Esméralda se força à tourner les yeux et regarda les trois autres personnes qui étaient arrivées en même temps qu'eux. Une petite humaine, un elfe et un autre humain. Elle adressa un sourire rassurant à la fillette.
Quand Cyrielle prit la parole, elle ne fit aucun commentaire et écouta en silence. Ils étaient mal, vraiment mal. S'ils avaient la moindre chance de survie, elle aurait bien aimé la connaître. Sans arrêter d'écouter, elle étudia la situation. Faire sortir les blessés aurait été une bonne idée mais ils n'avaient plus le temps. Si les hommes des voisins de Daeron étaient des cavaliers, alors défendre la maison, là où ces derniers ne pourraient entrer qu'à pied, aurait sûrement été plus avantageux mais un grand nombre d'adversaires cassait ce maigre avantage.

Troublée, elle secoua légèrement la tête. Pourquoi se mettait-elle à penser ainsi ?

Daeron prenant la suite de Cyrielle, elle choisit de remettre ces réflexions à plus tard. Mais plus elle l'écoutait, plus elle finit par se dire qu'elle n'en aurait pas le temps. Puis, le premier elfe à être arrivé repris la parole, il cherchait et trouvait des solution, ce qu'elle ne réussissait pas. Elle esquissa un sourire amusé en entendant sa question. Au vu des ''émissaires'' de Dunmod et Thengel, elle ne pensait pas vraiment qu'un combat soit évitable. Elle hésita mais choisit finalement de ne faire aucun commentaire.

HRP : Je suis vraiment, vraiment désolée de cet énorme retard mais j'ai eu des problèmes d'ordi, puis toute une série de contrôles et enfin un deuil à faire... : HRP
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Nathanael
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En campagne  EmptyLun 8 Juin 2015 - 19:17
La terre et le ciel se livraient un combat sans merci, la foudre éclatait en myriades d’étincelles alors que le tonnerre martelait l’atmosphère de ses graves échos. La pluie inondait la plaine et les collines alentours assoiffées par les dernières semaines de sécheresse. Au-dehors la visibilité s’était considérablement réduite, l’on ne voyait plus la forêt à quelques centaines de pas de la bâtisse, et le bruit était tel qu’on ne pouvait anticiper une arrivée inattendue. Miston continuait de veiller à la fenêtre, assigné à la surveillance du domaine à défaut de pouvoir porter les armes. Il se redressa brutalement comme s’il avait été touché par la foudre attirant l’attention de tous. Baudouin se porta derrière lui et il vit comme l’enfant le groupe de cavaliers. Une quinzaine d’hommes armés : quelques lanciers, les autres portaient épée et arcs à l’épaule ou sur la selle. La pluie avait couvert leur arrivée, mais malgré la surprise, il n’y avait plus de temps à perdre. Daeron eut un coup d’œil en direction de Lingwë pour lui faire comprendre la situation : l’activité de ses cavaliers mettaient fin à une promesse de discussion. Le vieil homme fut empli d’une énergie nouvelle, celle du désespoir, suffisante pour lui permettre d’organiser la défense à défaut de lui permettre de combattre sur ses jambes.

- Les blessés et les enfants, mettez-vous aux fenêtres, vite ! Servez-vous des objets que vous trouverez, n’importe lesquels, ça n’a plus d’importance. Ce seront tous des projectiles de plus pour gêner les cavaliers et ça effrayera peut-être les chevaux.  Baudouin, tu te charges de l’arc. Andor ! Il y a deux petits seaux en métal, de quoi faire du feu et un peu d’huile !

Le rôdeur acquiesça, il comprenait où Daeron voulait en venir, même s’il doutait d’avoir le temps nécessaire pour y parvenir. Les cavaliers n’étaient qu’à trois ou quatre arpents mais le martèlement des sabots étaient déjà presque perceptibles. Miston prit tout ce qui lui tombait sous la main, babioles, coupe papier, encriers, bocaux en verre ; Cyrielle avait déjà quant à elle aligné un certains nombres de pots en terre et de vases le long des fenêtres. Elle aidait à présent Mealm à se tenir debout pour lancer leurs armes de jets impromptus. Daeron continuait de distribuer les ordres comme s’il était le commandant d’une petite armée, non pas car il estimait avoir le droit de le faire, mais car l’urgence l’y pressait.

- Mebold ! Et tandis qu’il s’adressait au Rohirrim, il lui tendit une épée, plutôt objet d’apparat qu’arme affûtée. Portez-vous derrière la porte qui mène à la véranda avec la dame elfe ainsi que le rôdeur et son loup. Vous ! Il héla Lingwë et Firiendil. Postez-vous aux portes de l’écurie. Andor vous rejoindra. Et qu’Eru vous vienne en aide !

Daeron fit quelques signes religieux, murmura quelques paroles, et tout le monde prit son poste, retenant son souffle tandis que les hommes de Thengel et Dunmod parvenaient au pied de la bâtisse. Dehors, une voie traînante vociféra des ordres en Rohirric puis s’adressa aux fenêtres entrouvertes.

- Ta résistance ne sera que mort et souffrance Daeron !

Il n’y eut pas de propositions de pourparlers. Thengel avait envoyé ses sbires pour en finir avec son plus proche voisin et s’assurer l’omnipotence sur ses terres. Daeron répondit en lançant un livre à la tête du cavalier. La couverture rebondit sur le casque de leur attaquant, lui arrachant un juron de surprise et de colère. Baudouin continua sur le ton de la conversation en blessant un soldat à l’épaule d’une flèche. Cyrielle eut un sourire acéré.

- Bien visé Baudouin. Mais l’homme eut l’air gêné.
- Je visais la tête ma dame…

Mealm et Frema s’activaient dans la pièce d’à côté pour harceler les cavaliers avec des objets divers et variés, insolites pour certains. Un cheval rua et fit tomber violemment son cavalier au sol en découvrant à ses pieds un ensemble de bocaux remplis de créatures amphibies à l’odeur nauséabonde. Andor quant à lui avait décidé de changer de tactique. Il avait rempli les deux petits seaux d’huile froide ; il n’était plus temps de faire du feu … il y avait suffisamment de torches au premier étage pour mettre en œuvre son idée. Il rejoignit Lingwe et Firiendil alors que des coups sourds faisaient déjà trembler la porte des écuries. Les gonds sursautaient à chaque assaut faisant tressaillir les chevaux aux yeux exorbités par la panique. Tout d’un coup une lance brisa une petite fenêtre d’un box. Andor échangea un regard avec Lingwë avant de comprendre que le bout de la lance était enflammé. La paille s'embrasa presque immédiatement, le cheval rua dans son boxe pour échapper à la morsure du feu. La panique se répandit dans l’écurie et tous les chevaux se mirent à hennir, à cabrer et à lancer les antérieurs. Le tumulte était impressionnant face à ces bêtes si lourdes qui menaçaient à présent de piétiner les trois hommes.

De l’autre côté de la demeure l’attente était interminable. Les cavaliers faisaient montre de moins de tactique et tentaient d’abattre les portes avec leurs armes, épées et haches à la main. A force d’acharnement, un éclat de bois sauta, la lumière filtra dans le long couloir, et la respiration haletante des cavaliers parvint aux oreilles des assiégés. L’un d’entre eux haranguait ses pairs pour les exhorter à activer la cadence.

- Encore quelques coups et on les aura ces fumiers ! Eux et ces chiens de bergers ! A nous les brebis grasses et les repas de viande fumante ! Allez, allez !

Encore quelques secondes et la porte céda, un dernier coup de pied mettant fin à sa résistance. Un homme se tenait devant l’entrée, la lumière du jour découpant son ombre sur le paysage pluvieux. Épée à la main, il entra avec détermination dans le couloir,  prêt à en découdre.


Dernière édition par Nathanael le Dim 19 Juil 2015 - 8:29, édité 1 fois
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Sigvald Lingwë
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En campagne  EmptyLun 29 Juin 2015 - 22:44
Pluie, tonnerres et éclairs... Le ciel grondait de toutes ses forces, comme pour ajouter du dramatique à la situation. Lingwë commençait à regretter cet élan de gentillesse et de bravoure inconsidéré pour cette mission dont-il ne connaissait quasi rien au départ. Aider ses hommes dans leur lutte fratricide, quel acte noble se disait-il avec ironie. Et qui sont dans cette bataille ? Trois elfes, un de Fondcombe, une de la Lothlorien et notre elfe de Vertbois, il ne manquerait plus qu'un elfe des Havres-Gris et le tableau était réuni. Sans oublier Celarith, Andor et Baudouin, et les autres, des vieux, des jeunes et des blessés. Tout bien considéré, Lingwë se disait qu'avec une bonne organisation ils pouvaient  "tous" s'en sortir avec plus ou moins de décès.

D'un coup Baudouin se leva et se précipita à la fenêtre, des cavaliers, et un bon nombre, notre elfe les entendit en même temps que le jeune homme. Les claquement de l'acier et les cris allaient commencer. Dearon s'agita et surpris notre elfe, il semblait plus vivant que jamais, décider à ne pas céder et à ne laisser de mort que notre ennemie. Tous s'afferaient à préparer une défense sommaire, quoique les projectiles imbiber d'huile inspirait notre elfe. Il lançait ses ordres comme un vrai chef, précis et concis.

- Postez-vous aux portes de l’écurie. Andor vous rejoindra. Et qu’Eru vous vienne en aide !

Notre elfe acquiesça et accompagnés de Firiendil, ils dévalèrent à grands pas les escaliers menant jusqu'aux écuries. Un cri aigu parvint de l'extérieur, les premières attaques étaient lancées, cette tension palpable attisa une envie de combattre que notre elfe avait depuis longtemps oubliée. Mais aussi une profonde envie de retrouver la sécurité et la vie normale de Vertbois. Andor arriva à la suite des elfes, découvrant alors des chevaux paniqués et une porte menaçant de céder à tout moment. Sans trop réfléchir... Lingwë couru droit vers la grande porte, dans le but de la retenir, pour qu'elle ne cède qu'aux plus tard moment.

- Libérez les chevaux ! Alors qu'il courait et qu'il venait de parler, il entendit distinctement la fenêtre sur sa gauche se briser, un objet fendit l'air passa près de sa nuque, lui donnant une forte sensation de chaleur et finit sa route sur sa droite. Tournant la tête il vit les flammes prendre et grandir rapidement, consumant instantanément le foin.

La porte subissait des assauts répétés toujours plus violents, et notre elfe bien que fort avait bien du mal à retenir la porte, la vieille planche de bois qui barrait la porte commençait à craquer. Sentant la fumée arriver jusqu'à lui, entendant les hennissements paniqués des chevaux, il ne pouvait se dire que son plan allait encore mieux marcher. Une fois les chevaux libérés, bien qu'incontrôlable et la porte briser, ceci ce lanceraient dans une charge afin de fuir les flammes et le tumulte de l'écurie, faisant des obstacles sur leur passage, des morts.

Les hommes dehors insultaient abondamment les défenseurs, des hommes avides de richesses et de mort facile. Lingwë ne tint plus, sentant la colère monter en lui, d'une voix forte il les maudits, d'un elfique distinct et puissant.

- Lyele daged dhaer! (Vous mourez tous !)


Retenant la porte il n'attendait qu'un mot de ses camarades pour l'ouvrir en grand ou relâcher la pression sur elle pour qu'elle cèdes.
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En campagne  EmptyMar 7 Juil 2015 - 12:04
Ils n'eurent pas beaucoup de temps pour parler car Miston, toujours de garde vers la fenêtre, se redressa. Esméralda ne lui lança qu'un vague regard. Leur répit était fini. Daeron prit immédiatement les choses en main et se mit à donner des instructions à chacun. Tout le monde obéit sans discuter. Les ordres qui la concernait étaient clairs : se diriger vers la véranda et ne laisser personne entrer.

Étant la personne qui connaissait le mieux le chemin, elle guida les autres vers la porte. Une fois arrivée, elle s'adossa à un mur. Tant que la porte tenait, inutile de s'inquiéter. Et cette porte semblait très solide. Enfin, c'est ce que lui disait les bruits qu'elle entendait. Celui qui la fit vraiment réagir furent les hennissements paniqués des chevaux. Elle se redressa vivement, prête à aller voir mais l'expression paniquée de Daeron lui revint en mémoire. Elle hésita et lança un regard à ses compagnons avant de choisir finalement de rester. D'autres personnes étaient là-bas. Mais elle, elle était là et il fallait qu'elle y reste.

Entendant la porte céder, Esméralda sortit ses armes et se mit en garde. Le premier homme entra et regarda autour de lui, il recula légèrement en voyant le loup puis se tourna vers elle, la prenant sûrement pour une cible facile. Elle se contenta d'esquiver sa première attaque et lui planta un poignard dans les côtes. Elle le retira et s'éloigna de lui, apparemment sûre d'elle. Mais en vérité elle avait peur. Peur pour elle, pour Kirzan et pour ses compagnons. Elle se crispa. Elle ne devait pas penser à ça, surtout pas, pas maintenant.
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En campagne  EmptyMer 8 Juil 2015 - 15:12
Mebold surveillait l'horizon par la fenêtre où un épais rideau de pluie rendait la visibilité quasiment nulle. Soudain, il se releva et désigna le groupe d'hommes armés qui se dirigeaient vers la bâtisse.

Daeron, prit d'un élan de courage, ou peut-être de désespoir, lança des ordres afin d'organiser la défense du lieu.
Celarith, OeilDeNuit et Esméralda furent assignés à la porte arrière qui menait à la véranda.

Ceux-ci se mirent en route directement. A leur arrivée, des coups tonnaient déjà contre la porte en bois solidement barrée, Esméralda était placée près de la porte, OeilDeNuit s'était réfugié dans un coin  sombre afin de surprendre les imprudents tandis que Celarith se tenait derrière un poteau une flèche prête à être décochée.

Les coups étaient de plus en plus acharnés, les assaillants voulant en découdre et en finir vite avec cette bataille qu'ils croyaient gagnée d'avance.
Esméralda, sur le coup de l'adrénaline cria une insulte elfique, surement pour également se donner du courage, car ils en auraient tous besoin pour survivre à la bataille qui était imminente.

-OeilDeNuit, reste là, tu sais ce que tu as à faire.

En effet, le Rôdeur et le loup se connaissaient depuis longtemps et avaient l'habitude de se battre ensemble, le loup se chargeant souvent d'attaquer discrètement, lacérant les mollets, mettant au sol les ennemis, ou profitant d'un instant d’inattention  afin de faire un carnage.

Une idée germa dans l'esprit de Celarith... mais plus tard, pas encore.

Des morceaux de bois cédaient sous les coups et soudain, la porte s'ouvrit sous un dernier coup.
Un soldat entra, regardant autour de lui. Il repéra vaguement une tâche sombre qui n'était autre que le loup, puis se tourna vers Esméralda.

Pensant surement s'attaquer au membre le plus faible, celui-ci fini poignardé sans avoir eu le temps de frapper. Avant que d'autres n'entre, le loup avait déjà traîné la carcasse de l'homme dans coin afin d'éviter que cela ne gênent ses deux compagnons mais également dérouter les assaillants concernant la disparition de leur congénère.

Deux autres hommes entrèrent avec fracas en agrandissant l'ouverture de la porte. Sur leur garde, la premier s'écroula, une flèche traversant sa poitrine tandis que le second remarquait le Rôdeur, arc à la main, qui venait de décoché un deuxième trait qui vint se fiché dans sa jambe.

OeilDeNuit quant à lui n'avait pas encore bouger de sa cachette, ce n'était pas encore le bon moment...

D'autres hommes entrèrent et la bataille sérieuse débuta...
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Nathanael
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En campagne  EmptyDim 19 Juil 2015 - 20:06
Chaleur étouffante. L’air devenait irrespirable. Les flammes se propageaient rapidement, léchant les poutres, faisant exploser les lampes à huile suspendus aux murs, menaçant toute retraite. Il restait peu de temps. Andor détacha deux chevaux simplement retenus par une corde dans d’étroites stabulations, puis il parvint, avec l’aide de Firiendil, à ouvrir les boxes où les chevaux ruaient inlassablement, cabrant et jetant les antérieurs. Andor ouvrit la dernière porte en hurlant un ordre qui lui arracha une quinte de toux.

- Maintenant Lingwë, ouvrez les portes ! Ouvrez les portes !

Les chevaux, paniqués, se bousculaient dans l’espace exiguë, glissant sur la dalle de pierre, piétinant frénétiquement sur place jusqu’à ce que le jour paraisse dans les écuries alors que l’elfe abandonnait son poste. Les battants de bois cédèrent sous la poussée hargneuse de leurs assaillants, surpris par l’absence soudaine de résistance ainsi que par la violente débandade des chevaux dont les fers battaient le pavé pour fuir les flammes. Un hurlement atroce franchit les murs, le premier des hommes qui se trouvaient sur le passage des chevaux en furie se fit piétiner par leurs foulées meurtrières. Les autres cavaliers avaient eu le temps de s’écarter, mais, tandis que la fumée s’échappait par la porte béante, le corps convulsé de leur compagnon leur fit froid dans le dos. Ses membres formaient des angles incongrus,  son visage n’était guère reconnaissable, accumulation hasardeuse de chair, de sang et de poussière où la pluie battante formait des cratères morbides. Il respirait encore, peut-être, mais face à l’horreur les hommes détournèrent le visage, déterminés à venger leur pair en faisant payer du même sort ceux qui avaient osé s’opposer à eux.

Au milieu du brasier, Andor, Firiendil et Lingwë se protégeaient les yeux, suffoquant presque dans la fournaise souterraine. Les poutres commençaient à prendre feu et il était illusoire d’étouffer les flammes et d’éteindre l’incendie. Les écuries étaient perdues, et leurs assaillants devraient, sans doute, passer par la vaste véranda, à moins de laisser quelques lambeaux de peau à la morsure des flammes. Les trois combattants gravirent rapidement les courtes marches qui montaient jusqu’au long couloir où la confrontation venait juste de commencer. La fumée les avait précédés et ce n’était qu’un combat d’ombres et de lumières, de formes éthérées dans un brouillard opaque et irritant. Deux hommes étaient morts, tués par la flèche du rôdeur et la dague de l’elfe. Le troisième soldat qui s’était engagé par la porte était blessé mais il tentait encore vainement de toucher un adversaire, agitant aléatoirement sa courte épée, formant d’étranges arabesques dans la vapeur blanche qui envahissait la demeure. Il leur faudrait combattre un maximum de cavaliers dans ce couloir étroit avant de regagner l’étage supérieur. Leur choix était restreint. Les deux portes du bâtiment étaient dévorées par les flammes, ou par l’ennemi.

Deux cavaliers pénétrèrent dans  le corridor, leur longue lance pointée devant eux, devinant avec peine ce qui les attendait, avançant pas à pas, sur leur garde, mais prêt à en découdre. L’un d’eux aperçut Esmeralda, qui, toujours, se trouvait en première ligne devant la porte. Sa pique manqua une première fois sa cible. Il évita la parade de l’elfe en retour, et chargea une nouvelle fois. La lame acérée de sa lance effleura le côté droit de la jeune femme, déchirant sa tunique avant de rencontrer la pierre des murs et de se briser dans un fracas métallique. Il dégaina alors sa courte épée, prêt à engager le combat. Le second rohirrim profita de cette altercation pour passer derrière son compagnon et se rapprocher de Celarith. Le rôdeur dut user de souplesse et de vitesse pour éviter les assauts répétés de son adversaire dont la rapidité était surprenante.  Il maniait sa lance avec vigueur et agilité, parant aisément avec la hampe, solide et cerclée de métal.

Quant à Andor, Lingwë et Firiendil, il était compliqué pour eux d’agir de si loin, avec aussi peu de visibilité dans un espace aussi exigüe. Même l’archer le plus adroit aurait pris le risque d’embrocher un de ses alliés ou de faire ricocher sa flèche sur le crâne d’un compagnon. Andor fit signe aux deux elfes de le suivre à l’étage supérieur où se trouvaient enfermés les blessés et les plus faibles. Ils délaissèrent la pièce solidement barricadée pour gagner une soupente de toit qui, au vu de la fumée qui commençait à gagner le plancher, devait se trouver au-dessus des écuries. Au-dessus des poutres le toit n’était fait autrement qu’avec du chaume et il était aisé avec une épée de trancher une large ouverture pour se faufiler à l’extérieur du bâtiment. Andor se tourna vers les deux elfes, parlant inutilement bas, sa voix étant largement couverte par les cris et les bruits des combats.

- Vous êtes plus agiles, passez par l’extérieur pour les prendre à revers. Tuez-en autant qu’il vous est possible de le faire. Si, ma foi, je parviens à mes fins, il se pourrait que la situation tourne à notre avantage d’ici quelques temps. Tenez-bon ! Et faites attention, ces toits glissent comme s’ils étaient couverts d’huile quand il pleut.

Andor se savait trop lourdaud pour se hisser sur le toit et parvenir jusqu’en bas sans se casser un membre. Les elfes seraient plus à même de se faufiler sur l’épais toit de paille. « Advienne que pourra ». Sans plus discuter, il les planta là, et partit chercher les deux petits seaux d’huile que Daeron lui avait laissée quelques temps plus tôt. Il était temps de faire parler sa rancœur.
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