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 Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras

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Nathanael
Espion de l'Arbre Blanc
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Nathanael

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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyVen 3 Avr 2015 - 16:10

- Allez Fumseck, daaaaa, avance gros tas, on se traîne !

Le vieux cheval de trait peinait dans la montée, tirant tant bien que mal sur son collier pour hisser la petite carriole jusqu’au sommet de la colline. Anton le motivait avec force insultes et coups de fouet, n’hésitant pas à descendre pour l’injurier directement dans les oreilles, en le tirant par la bride ou en poussant le chariot comme un pauvre hère. Il avait le col de la chemise sale et humide, son torse dévoilait une sueur abondante et dans son sillon on pouvait humer un musc fort et puissant. N’importe qui aurait pu le suivre à la trace et son cheval devait avoir perdu l’odorat depuis longtemps pour supporter encore son maître. Fumseck était le seul compagnon de route qui possédait assez de gentillesse et de pardon pour continuer à suivre Anton et ce depuis plusieurs années maintenant. Son cornage l’essoufflait à mourir dans les montées, le trot et le galop étaient une souffrance permanente, et le moindre repos était une bénédiction. Le cheval souffrait donc le martyr depuis l’aube pour tirer son maigre chargement entre des routes sinueuses et mal entretenues qui menaient des berges de l’Anduin jusqu’aux champs du Pelennor. Anton savait, pour sa santé, qu’il n’était pas bon de rentrer entre les murs de la Cité Blanche, mais aux alentours de Minas Tirith, beaucoup de petits villages et de marchands ambulants se laisseraient facilement embobinés. Son commerce n’avait pas été des plus florissants dans le Sud, le terme de désastre aurait été plus approprié. Il espérait que les frontières du Gondor seraient plus clémentes avec lui.  

Il bifurqua et entreprit de traverser un chaume pour gagner du temps lorsqu’il entrevit un autre chariot plus loin sur la route. Deux cavaliers étaient en tête quelques dizaines de mètres devant et un autre plus en arrière semblait fermer la marche. Le meneur était seul à bord, dirigeant deux chevaux légers au petit trot. Le chargement qu’ils possédaient était autrement plus conséquent que le sien et il enviait irrésistiblement ceux qui parvenaient à faire plus de profit que lui. Il s’arrêta à moitié dans le champ et se retourna vers la route pour les observer. Ils avaient tous le teint brun et basané des gens de l’Est. Le cavalier en tête fit un écart pour se porter au-devant de lui.  Anton serra la poignée de sa dague ; avec la poisse qui le suivait comme son ombre, tout pouvait mal tourner. Le cavalier s’arrêta juste devant lui, une foulée de plus et Anton aurait perdu des orteils. Le marchand cracha au sol pour manifester son dédain et le cavalier lui répondit par un rire sonore.

- Toi qui viens du fleuve, où est le meilleur endroit pour traverser ?
- Et pourquoi je te répondrai ? Que l’Anduin vous avale et vous recrache à la mer ! On sera débarrassé de la vermine étrangère et des voleurs dans ton genre !


Anton grognait plus qu’il ne parlait, la mâchoire serrée, plus déterminé que jamais à en venir aux mains. Le Rhûnien continuait de l’observer du haut de son cheval, le regard fier, mesquin, où brillait une lueur d’intelligence mauvaise, un sourire sardonique sur les lèvres.

- Parce que ton chariot est plus vide que le verre d’un nain qui a soif ! Et que ton cheval serait plus heureux dans une assiette que sur les chemins. Où peut-on traverser ?
- C’est pas gratuit !


Le Rhûnier ne dit pas un mot de plus et décrocha une petite bourse de sa ceinture. Le tintement des pièces entre elles étaient un supplice pour Anton, il ressentit un manque profond et l’envie irrésistible de dépecer l’ignoble cavalier qui se trouvait devant lui pour s’en saisir. Ses yeux s’étrécirent et il se pencha en avant, prêt à bondir pour se saisir de ce petit trésor inattendu. Le Rhûnien éclata de rire.

- Vous êtes tous les mêmes, Gondoriens ou pas, les gens de l’Ouest se courbent devant nous en leur propre pays ! Et pour quoi ? Pour quelques piécettes de bronze ou d’étain… car nous sommes plus à mêmes de vous enrichir que les dirigeants de votre propre royaume. Et vous avez encore l’audace d’appeler cela la liberté ! Nos esclaves se portent mieux que vos gueux qui divaguent en crevant la faim.
- Plus loin, il faut quitter la route et prendre une sente qui mène à un bac. Vous traverserez peut-être à pieds, mais les chevaux pourront pas.


Anton n’avait pas pris le temps de la réflexion. Le Rhûnien continuait d’agiter devant lui la bourse pleine de pièces comme on présente un morceau de viande devant un chien affamé. Le Rhûnien finit par laisser tomber le petit sac à ses pieds. Anton se précipita pour la ramasser, les yeux emplis d’une folie sans nom, assoiffé par l’argent, incapable de résister au pouvoir qu’il avait sur lui. Maintenant qu’il avait l’argent entre ses mains, toute peur s’était évanouie et il regardait le Rhûnien droit dans les yeux, comme si rien ne s’était passé.

- Si je te retrouve sur mon chemin sale chien de l’Est, je te crève ! Casse toi !

Le Rhûnien eut une grimace de dégoût avant de reprendre brièvement son masque et son petit sourire en coin.

- Bien évidemment !

Il talonna son cheval et reprit la route pour rattraper le chariot et les deux autres cavaliers qui avaient continué d’avancer. Lorsqu’ils se retrouvèrent, les deux hommes de l’Est eurent un signe de tête commun et ils continuèrent leur route sans plus se retourner.

Anton était encore fébrile. Non seulement aucune bagarre n’avait eu lieu, mais en plus il s’en était tiré avec une somme rondelette entre les mains. La chance lui souriait, et le prochain village n’était pas loin. Il allait pouvoir fêter ça !

*************************************

Un bruit de ronflement ignoble résonnait entre les murs de la taverne. Anton s’était endormi sur un banc, une pinte encore à la main, des bulles se formant irrégulièrement aux coins de ses lèvres quand un filet de bave ne venait pas lui inonder la joue. Ses cheveux étaient collés par l’alcool et le gras qui couvrait le banc, sa veste sentait autant la transpiration que le repas de l’avant-veille et des morceaux de pot-au-feu couvraient sa chemise en indiquant assez précisément là où il avait vomi.  Il fut jeté dehors au petit matin par le tavernier en personne qui prit soin de lui mettre la tête dans l’abreuvoir avant de lui réclamer les trois tournées qu’il avait offertes à tous les poivrots du village.

- Ola mon petit ami, on s’affole pas !

Anton avait étrangement très bien pris ce réveil brutal et glacé. L’eau lui dégoulinait sur la figure, ses cheveux étaient aplatis sur son crâne et il avait des cernes aussi larges qu’une quille de bateau. Il arborait néanmoins un sourire goguenard et plein de fierté. Il mit la main sans aucune élégance à l’intérieur de son pantalon et en ressortit la bourse qu’il agita au nez du tavernier !

- J’ai de quoi payer mon gros ! Tu t’y attendais pas à celle-là hein ?

Anton se saisit de trois pièces rhûniennes qui avaient une valeur supérieure à la somme exigée par le propriétaire des lieux. Il fit mine de les donner au tavernier tandis que l’homme tendait la main pour les recevoir. Anton ferma la main sur les pièces et les ramena à lui et recommença son petit manège deux fois avant de recevoir un sévère crochet du gauche dans les côtes. La patience n’était pas l’apanage des taverniers et Anton avait dépassé les bornes. Il eut un hoquet de surprise et s’empressa de donner l’argent au gros bonhomme tout en se tenant le côté droit. Il attendit que ce dernier ait le dos tourné pour lui sauter dessus et le prendre à la gorge comme pour l’étouffer.

- Espèce de gros lard ! Tu ne m’as même pas remercié pour le paiement, on ne traite pas de la sorte Anton le Grand ! Anton le Magnifique. Je vais te faire crever sale porc.

L’incartade se transforma en véritable bataille de chiffonnier devant les yeux ébahis du boulanger venant livrer son pain et de quelques badauds levés aux aurores. Les coups s’échangeaient avec mollesse mais détermination, Anton étant encore trop saoul pour se battre et le tavernier trop gros pour avoir le geste leste. Tandis que les deux hommes essayaient de s’entretuer, les pièces quittèrent leur propriétaire et se retrouvèrent dans la poussière, aux pieds de tous, mais pas de n’importe qui.
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyDim 26 Avr 2015 - 13:05
Aglérasia venait de quitter le petit village dans lequel était à présent hébergé sa sœur qu’elle venait de rencontrer.

Poiana, le rapace qu’elle avait récupérer alors que celle-ci venait de tomber du nid lors d’un hiver assez rude, volait devant elle dans le ciel en faisant de grand cercle comme si elle ressentait en permanence ce besoin de s’assurer que la personne qui l’avait recueillis était toujours derrière elle.

Aglérasia, qui montait sa jument Hory, trotta tranquillement en ce demandant si ce fut bien la bonne solution de laisser sa sœur seule derrière elle. Elle venait tout juste de rencontrer Isabella et voilà qu’à présent elle était déjà à la recherche de sa nièce Nerwa. Heureusement, au fur et à mesure qu’ Hory fit des pas, ce ressentit disparu en même temps que le village se dissipa derrière la brume du matin. Hory était fière d’avoir à nouveau sa maitresse sur son dos et n’hésita pas à passer régulièrement du trot au galop et vice versa. Ce fut donc de cette manière qu’en à peine une demi journée, Aglérasia, sa monture et son rapace avait parcouru bien des lieux. Le paysage fut agréable à regarder et paru si calme. Cet hiver qui fut enfin terminé permit à la chaleur du printemps de se dévoiler et de caresser le visage des randonneurs qui purent enfin quitter leur foyer.

Aglérasia s’arrêta un moment pour donner à boire à sa monture et profita du calme qui l’entoura pour faire une petite séance de méditation comme celle qui lui avait été enseigner dans sa jeunesse au près de son père. La jeune femme termina sa séance et se sentit bien plus reposer qu’avant mais surtout plus détendu. Elle replaça la selle sur sa jument et siffla afin de prévenir son rapace que le départ n’allait pas tarder. Poiana revint vers sa maîtresse et après l’avoir effleurer fonça à nouveau dans le ciel comme pour lui indiquer la trajectoire à suivre. Aglérasia fit un sourire et demanda à sa monture d’avancer.

Au bout d’un temps, alors que plusieurs kilomètre furent parcouru, Poiana commença à faire des ronde dans le ciel. Aglérasia savait avec l’expérience que cela signifiait que son rapace avait repérer quelque chose de spéciale. La Rhûnienne avança jusqu’à l’endroit indiquer et pu apercevoir un petit village. Petit n’était pas forcément le mot qui convint le mieux si l’on comparait le village précédant à celui-ci mais à la vue de tous les villages que la jeune femme avait déjà traversée, celui-ci ne lui paraissait pas très grand. La jeune femme décida de s’y arrêter afin de faire quelques provisions et de nourrir sa monture. Elle se dirigea vers le maréchal ferrant afin d’offrir à sa jument l’un des plus beau repas. Poiana se posa sur l’écurie dans laquelle la jument fut placé et ce fut seule qu’Aglérasia se dirigea vers l’endroit ou se trouva le marchand du village. Le marchand se trouve juste à coté de la taverne comme s’il avait décider de tout regrouper. Plus la jeune femme avança vers la taverne, plus elle put entendre un bruit de dispute. Ce bruit de cris éveilla en elle le sentiment de danger qu’elle n’avait pas ressentit depuis un petit moment. Ses anciens reflex se manifestèrent rapidement et se fut machinalement et sans s’en rendre compte qu’elle ne put s’empêcher de vérifier la présence de ses dagues dans les fourreaux qui se trouvèrent dans son dos, dissimulés sous sa cape. La jeune femme put, peu à peu, apercevoir l’entrée de la taverne et vit un nuage de fumée se levé de la bagarre qui s’y déroula.

Aglérasia avança prudemment vers la bagarre et vit soudainement des pièces rouler à ses pieds. Aglérasia lança un regard à la bataille, qui se déroula à quelque mètre d’elle, avant de se baisser et de prendre ces quelques pièces, qui n’attendaient qu’à être ramassées. Ayant vu la façon dont les deux hommes se battaient, la jeune femme pris le soin d’essaya de faire tinter les pièces aussi fort que possible afin d’attirer l’attention des deux bougres qui se battaient ou du moins essayaient vu l’état dans lequel ils se trouvèrent.

« Si personne ne les veut, moi je les prends. Je trouverai bien une personne qui les voudra. »
fit Aglérasia assez fort pour que tout le monde l’entende.

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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyMer 6 Mai 2015 - 8:33

La patte molle du tavernier lui écrasait la tête contre le sol, le ventre bedonnant du vieux tenancier rebondissait sous son nez tandis que la poussière lui couvrait le visage. Anton se débattait encore comme un rat pris dans un piège, voulant éviter à tout pris la mort. Le tavernier le maintenait avec difficulté mais son poids seul suffisait à écraser l’alcoolique. Plusieurs personnes s’étaient maintenant regroupées autour des deux duellistes de bas étages et les plus avertis échangeaient des coups d’œil connaisseurs tout en estimant les chances des deux parties de sortir victorieux. Epuisé par sa nuit forte en gnole et en bière, Anton finit par rester sans bouger, couché sur le dos, peinant à respirer tout en continuant de regarder son adversaire avec des yeux exorbités par l’effort et plein de colère. Une voie féminine des plus inattendues brisa les murmures des badauds et couvrit le bruit de la respiration des deux hommes. Anton se contorsionna pour regarder de quoi il s’agissait tandis que le tavernier relâchait un peu sa prise, le roublard s’aperçut qu’il s’agissait de ses sous, et dans un effort désespéré, il parvint à renverser le tavernier ventru sur le dos comme une tortue pour sauter sur ses pieds et se précipiter devant la jeune femme. Il estima plus avisé de ne pas lui sauter à la gorge, il n’était jamais bien vu de s’en prendre à une femme, pas même dans les villages les plus reculés du Gondor. Il sortit de son pantalon la bourse qui contenait les pièces, la présenta aux yeux d’Aglérasia et pointa du doigt l’ouverture béante où pendaient deux lacets en cuir.

- T-t-t-t-t-t-t …. C’est pas bien de voler les sous des braves gens ma dame ! Surtout pendant qu’ils ont le dos tourné. Je serai vous je remettrai rapidement ces pièces d’où elles viennent, sinon …

Il n’eut pas le temps de terminer sa phrase. Le tavernier lui avait déjà remis le grappin sur le dos et le saisissant par le col de sa chemise, l’envoya retrouver le sol un bon mètre plus loin. Le tenancier se présenta devant la jeune femme, le visage rougi par sa récente échauffourée, soufflant comme un bœuf et ruisselant de sueur.

- Je vous prie de m’excuser brave dame, mais ces pièces me sont dues. Ce bon à rien à offert des tournées toute la nuit en pensant que quelqu’un les paierait pour lui. Il me doit trois pièces comme celles que vous avez dans la main, pour le reste gardez les si ça vous fait plaisir.

Le tavernier ne laissa pas le temps à Aglérasia de lui répondre pas plus de se demander qui avait tord ou raison. Le tavernier lui prit la main avec gentillesse mais fermeté, prit les trois pièces qu’il réclamait et s’en retourna devant la porte de sa taverne. Il avait d’autres chats à fouetter et les bagarres n’étaient plus de son âge, il se tenait le dos et marchait comme un grabataire. Avant de s’en retourner derrière son comptoir, il prit tout de même le temps de s’adresser une dernière fois à la jeune femme.

- Je serai vous, je traînerais pas longtemps à côté d’un homme comme ça. C’est jamais bon signe quand un saltimbanque fricote avec les gens de l’Est. L’alliance de brigands et de marchands d’esclaves, ça fais pas bon ménage !

Anton se remettait difficilement debout en se tenant les reins. Sa dernière chute l’avait refroidi et toute sa colère et sa fureur s’étaient évanouies avec la douleur. Il maugréait maintenant comme s’il était la victime d’un terrible coup monté et il gémissait à n’en plus finir sur les mauvais temps qui s’annonçaient, la disparition du respect, du droit, des codes d’honneur et de tout ce qui lui passait par la tête. Il jouait la parfaite victime éplorée en prenant soin de temps en temps de jeter un œil à Aglérasia pour attirer son attention. Il y avait toujours quelque chose à tirer d’une jolie fille pareille, à défaut d’argent, elle saurait bien le récompenser en nature. Son œil torve caressait ses courbes généreuses tandis que milles idées lui encombraient l’esprit d’images luxurieuses.

- Vous avez toujours des pièces à moi dans la main ! Anton avait fini par se redresser en se tenant à l’abreuvoir en pierre qui se trouvait devant la taverne. Mais si vous me dites pourquoi quelqu’un comme vous traîne dans un trou pareil, je veux bien vous les laisser.
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyDim 10 Mai 2015 - 11:53
[HRP: Encore félicitation ! Je commence ce RP avec une animatrice et je continue avec une Staffeuse première du nom de surcroit !]

Aglérasia fut ravie de voire que son action avait fonctionné et de ce fait attirer l’attention des deux hommes. La réaction ne se fit pas attendre bien longtemps vue que le roublard retrouva assez de force pour renverser son assaillant et se diriger vers son bien. La jeune Rhûnienne n’eut pas le temps de lui dire qu’elle n’avait pas l’intention de leurs volé leur bien, que son interlocuteur se fit à nouveau agripper par le tavernier. Celui-ci se mit à lui parler à son tour comme si Aglérasia était devenu juge de leur débat. Ceci dit à peine eut-il finit son argumentation, il prit le bien qui lui était dût et laissa le reste dans les mains de la jeune femme avant de repartir vers sa taverne en essayant de mettre la jeune femme en garde face à cet homme qui essaya péniblement de se redresser.

Aglérasia jeta un regard froid en direction de la porte qui venait tout juste de se fermer en se demandant comment cet homme avait put la prendre pour un brigand voire pire un marchand d’esclaves. D’après sa phrase, le tavernier devait la prendre soit pour l’un soit pour l’autre à moins qu’il ne connaisse l’identité de son ancien client.

Le regard d’Aglérasia se fit à nouveau attirer par la silhouette de l’homme qu’elle put apercevoir du coin de l’œil et vit comment cet homme fit mine d’être la victime alors qu’elle avait bien compris et surtout entendu que ce fut bel et bien le tavernier la victime dans ce débat. Elle mit sa réaction sur le coup de l’ivresse qui se fit sentir à présent que là fumé se dissipa avec la plus part des personnes qui furent de même attirer par la querelle.

Aglérasia écouta les dire du roublard et profita de la phrase qu’avait dit le tavernier pour rebondir sur celle-ci. Elle s’avança vers cet homme, qui paraissait bien plus que son âge surement dû à ses longues cuvés et batailles, et lui plaça le restant des pièces de force dans sa main en lui disant :

« Vos pièces ne m’intéresse guère ! »
La jeune femme sortit cette phrase d’un ton assez sec afin de bien montrer à son interlocuteur, ainsi qu’au gens rester sur place, qu’elle n’était pas du genre à se laisser faire et enchaina de suite.

« Ceci étant dit, je suis à la recherche de marchand d’esclave qui possèderait de jeunes esclaves de préférence. »
En effet le tavernier l’ayant prit pour un marchand d’esclave ou brigand, la jeune femme espéra que se fut aussi le cas des autres personnes présentent.
La Rhûnienne ne put s’empêcher de rajouter : « Et si ces esclaves son des jeunes filles la personne m’ayant engagé est prête à payer le prix fort ! »

En effet, qui pourrait refuser d’aider une personne parlant d’argent de nos jours ? Avec cette phrase ainsi que le faite que l’argent aie été rendu, Aglérasia fut persuader que l’attention fut captée.
Ses dires firent également partir une grande partie des personnes présentes qui la regardèrent d’un tout autre regard à présent. D’autres semblèrent comprendre que de nos jours, les temps était dur et qu’un travail était un travail.

Après tout elle était une espionne et de ce fait tout ce qui concerne les mensonges était devenu sa spécialité. Rien ne pouvait se mettre en travers de sa route quand elle décidait de suivre une piste.




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Nathanael
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyDim 17 Mai 2015 - 17:26
[HRP : Merci ! Mais attention, ça veut aussi dire que j’ai plus de pouvoir pour te malmener ^^]

Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras Anton_10

Anton gardait les yeux rivés sur ses pièces de monnaie. Il écoutait d’une oreille distraite ce que l’étrangère lui disait, prêt à lui sauter à la gorge si elle s’avisait réellement de partir avec son dû. Il fut surpris tout autant qu’heureux de voir que l’argent n’était pas sa principale préoccupation. Son esprit tira rapidement les conclusions d’un tel acte. Soit c’était une bonne âme naïve, soit elle possédait tant d’argent que quelques pièces rhûniennes ne lui importaient guère. Quel que ce soit le cas, il avait tout intérêt à rester dans le giron de cette étrange damoiselle en mal d’aventures. Qu’elle mente ou qu’elle dise la vérité était sans intérêt, même si sa méfiance coutumière lui imposait de ne pas trop jouer avec le feu.

- Marchands d’esclaves hein ?

Il se redressa avec un semblant de dignité, comme s’il était le meilleur interlocuteur à cent lieux à la ronde pour lui donner les informations qu’elle cherchait. Il renifla, prit un air un peu hautain et sûr de lui et répondit sur le ton de la conversation.

- J’ai bien croisé quelques drôles d’oiseaux hier soir avant de venir par là. Des gars sur des chevaux et tout, trainant une carriole où il y avait bien deux ou trois trucs bizarres, voyez ? Je connais bien ces revendeurs, je viens du Sud, je fais du commerce, oui je les connais bien. Ils font des zig-zags dans les royaumes pour ramasser de la marchandise et puis ils repartent chez eux pour y vendre sur le grand marché. Y en a un qui va se tenir dans une bonne semaine par chez eux. Mais votre patron il doit déjà savoir tout ça non ?

Anton posa un regard insistant sur la jeune femme pour voir si son discours faisait effet. Il savait que ses talents d’orateur n’avaient pas prise sur tout le monde, mais il suivait sempiternellement l’adage des anciens « qui ne tente rien, n’a rien ».

- Ils ont pris vers le nord-est si vous voulez tout savoir, pas loin d’une demi-douzaine de cavaliers, sans compter le meneur, et sans doute qu’ils ont rejoint d’autres copains à eux si vous voyez ce que je veux dire. Toute seule ma petite dame, vous arriverez pas à grand-chose. Mais il se pourrait bien qu’on trouve un accord…

Il fit sonner les pièces dans le creux de sa main. Il ne savait pas lui-même combien il y avait d'hommes parmi les marchands d'esclaves. Peut-être que le groupe rencontré l'avant-veille s'était-il dispersé. Ou peut-être avait-il réellement retrouvé d'autres compagnons de route pour rejoindre le Rhûn. Dans tous les cas, ils n'étaient pas trop de deux pour leur tendre une embuscade ou pour mener des négociations musclées.

- Si votre patron il paie si bien que ça, il se pourrait que j’ai droit à ma part si je vous aide à leur mettre le grappin dessus non ? Vous, vous prenez ce que vous trouvez, et je mettrai ma main au feu qu’ils trimballaient pas des timbales et des assiettes dans leur carriole, et moi je les détrousse, si ça vous embête pas. Chacun a ce qu’il veut et tout le monde est heureux !

Anton renifla encore une fois avec dédain, comme s’il n’y avait aucun moyen de négocier sa proposition. Il fit sauter encore une fois ou deux les pièces dans sa main et regarda la jeune femme droit dans les yeux.

- Alors, qu’est ce que vous en dites ?

Il y a avait bien encore un ou deux importuns qui laissaient traîner leurs oreilles dans le village, mais Anton s’en moquait éperdument. Il savait depuis longtemps qu’il ne servait à rien de cacher son identité véritable dans les recoins perdus de la Terre du Milieu. Les bonnes gens craignaient plus les voleurs et les brigands que les hommes de droit et les gens en armes. Les miliciens et les soldats du Gondor ne traînaient plus leurs grôles dans le coin depuis belle lurette, les villageois faisaient face comme ils pouvaient aux petit banditisme, et personne ne se souciait des orphelins qui disparaissaient ici et là ; autant de bouches en moins à nourrir. Et puis, si ça pouvait faire marcher le commerce local, de quoi se plaignait-on ?
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyJeu 4 Juin 2015 - 21:01
Aglérasia écouta calmement l'homme parler sans montrer de réaction bien que ce qu'il disait l'intéressa fortement. Quand l'homme lui proposa de venir avec elle, en sous entendant que son patron pourrait le payer, cela ne plut guère à la jeune Rhûnienne. Cependant deux bras de plus en cas de combat ne serait pas de trop, en espérant simplement qu'il se batte mieux étant sobre qu'il n'ait pu le faire contre le tavernier.

La jeune Rhûnienne, profita de ce moment de pause afin de contempler les personnes autours qui s'en allaient. Certaines faisaient une mine déçu de découvrir la face caché de la jeune femme qu'est Aglérasia, d'autres s'en allèrent sans se retourner et le reste restèrent afin de savoir si le jeune homme allaient partir avec elle ou pas.

« Votre aide serez appréciable or je ne pense pas que mon patron acceptera de payer une personne de plus. Or il n'a besoin que d'une jeunes esclave du pays, donc tout ce dont vous pourrez vous procurer d'autre durant ce voyage sera votre. »

Aglérasia ne savait guère si cela lui donnerai envie de venir ou pas, mais elle avait eut les renseignements recherchés, ce qui fut le principale.
A ce moment là, elle ne put s'empêcher de vérifier qu'après ses dires, le jeune homme ne devenais pas nerveux. En effet, il lui proposait son aide et elle lui annonça sans hésiter que s'il décidait de l'accompagner, il ne serait nullement récompenser.
Or en repensant à la fierté de son interlocuteur au moment ou il parla de ce dont il avait vu, elle savais qu'il ne mentait pas. Elle décida d'utiliser cette fierté, tant marquée, à son avantage ainsi que pour s'assurer qu'il n'essaie pas de lui soudoyer d'argent.

« Hélas, je ne suis pas dans la capacité de vous proposer autre chose. Soit vous acceptez de vous joindre à moi afin de ne pas laisser une femme seule à la recherche de marchands d'esclave soit je serais contraint à poursuivre mon chemin seule. »

Dans le cas où son interlocuteur déciderait de venir avec, soit il saura se battre et il sera un avantage soit ce sera le contraire et dans ce cas de figure il servira de leurre. A ce moment là, ce fut le coté espionne qui repris le dessus car elle savait pertinemment que les esclaves ne laisseront pas reprendre, la Rhûnienne, l'enfant sans rien dire.

Aglérasia fit une mine un peu attristé et fit mine de partir sans pour autant lui tourner le dos car elle n'avait guère confiance en cet homme qui se trouva devant elle.


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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyMar 16 Juin 2015 - 10:00
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- Ha ha, mais ce qui est rare est cher ma dame, et je ne pense pas que ces saltimbanques de l’est vous laisseront leur tomber dessus comme une araignée sur des mouches ! Il faudra être plusieurs à tisser une toile si on veut les prendre au piège ! Je viens avec vous !

Anton avait retrouvé un ton plus jovial. Oubliées sa gueule de bois et sa précédente bataille de chiffonnier, il avait repris de la vigueur avec la promesse de mettre la main sur des trouvailles improbables au fond d’un charriot de marchands d’esclaves. Et comme le disait si bien Aglerasia, pour peu qu’elle ne cherche effectivement qu’une seule esclave, s’il y en avait d’autres parmi la caravane, il se les approprierait, purement et simplement ! L’Arnorien fit une courbette décousue et maladroite ; les effluves d’alcool habitaient encore son esprit et rendaient ses gestes imprécis.

- Suivez-moi, si vous le voulez bien ! Je m’en vais chercher mes affaires et notre caravane à nous ! Un couple de marchands passera plus inaperçu que deux chasseurs de tête !

Il eut un sourire un peu trop prononcé en employant le terme « couple », le genre de sourire qui aurait fait fuir n’importe quelle femme de bonne condition tenant à sa pureté et à son entrecuisse. Anton comptait bien profiter de tous les petits plaisirs du voyage, avec ou sans l’accord d’Aglerasia, bien qu’il se méfiât du regard dur de la jeune femme et des possibles armes dissimulées sous sa cape de voyage. Certaines femmes étaient plus coriaces que d’autres à convaincre, mais Anton savait les cueillir avec douceur au moment où elles étaient le plus mûr. Anton ne s’attarda cependant pas à dévisager son interlocutrice, il fit volte-face et partit derrière l’auberge pour récupérer ses biens. Un moment passa avant que l’Arnorien ne revienne aux rênes d’une carriole branlante et cahotante qu’un vieux cheval poussif tirait avec peine, poursuivis par les insultes de l’aubergiste qui n’avait, semble-t-il, toujours pas digéré leur récente altercation. Anton jouait du fouet pour mettre le plus de distance entre le gros lard et ses fesses.

- Espèce de chiabrena, truandaille ! Par les couilles de Melkor, que la foudre te tombe dessus et te brûle le cul, râclure de basse fosse, corbineur ! Va donc avec ta puterelle te faire griller par les feux d’Aüle…
- Vite, sautez donc sur vot’ bourrin et vn’ez avec moi ! Yahaaa !


Et il fouetta de plus belle son vieux compagnon de trait, déjà essoufflé par cette mise en jambe matinale et le galop effréné que lui imposait son meneur. Anton poussait son cheval à une allure qui risquait de faire basculer le charriot à tout moment, mais comme un équilibriste, il maintenant les roues en suspension, parvenant toujours à retomber sur la route malgré les cahots de la piste, soulevant un important nuage de poussière sur son chemin comme s’il avait Morgoth aux trousses. Il maintint cette allure vive quelques minutes, le temps suffisant pour parcourir assez de distance entre le village et son séant et être sûr que l’aubergiste n’engage aucune poursuite dangereuse. Il attendit qu’Aglerasia le rejoigne. Il riait à gorge déployée tel un enfant qui vient de jouer un mauvais tour à la barbe des adultes, sans se soucier du danger ni des péripéties à venir.

- On l’a eu le gros lard Fumseck ! Hein mon vieux, Anton l’Intrépide, toujours une longueur d’avance …

Et il flatta la croupe de son vieux cheval qui s’époumonait à reprendre un souffle normal, toussant tout ce qu’il pouvait, au bord de l’arrêt cardiaque. Anton lâcha un peu les rênes et laissa l’animal mener son chargement librement sur le long chemin qui serpentait entre les collines devant eux.

- Je les ai croisés pas loin derrière la grande butte qu’on voit là-bas. Il indiqua d’un signe de main vague un endroit un peu plus élevé couvert d’un bosquet. A mon avis ils ont du traverser le fleuve dans la nuit et va falloir qu’on fasse pareil. Faut prendre le bac dans la trouée au nord de l’Ithilien.

Il espérait secrètement que ces avortons de l’Est se soient noyés dans les eaux de l’Anduin dont le débit était bien supérieur à la normale avec les fortes chaleurs et la fonte des glaces. Il se garda bien de mettre Aglerasia en garde contre les risques que représentait cette traversée, sans parler du coût des passeurs, si jamais il y avait un fou qui voulait bien les faire traverser. Ils cheminèrent donc une grande partie de la matinée sans échanger beaucoup de paroles, chacun étant perdu dans ses propres pensées. Anton estimait les chances qu’ils avaient de rattraper les esclavagistes. S’ils s’arrêtaient encore dans un ou deux villages pour finir d’amasser leurs jeunes marchandises, ils avaient une chance de retrouver leur piste, sans quoi ils ne les rattraperaient pas avant d’arriver au Rhûn. Ils arrivèrent sur les berges du fleuve peu après le zénith alors que le soleil dardait sur eux ses rayons les plus agressifs. Ils remontèrent l’Anduin sur plusieurs centaines de mètres avant de tomber sur le bac où un homme somnolait à proximité d’un tas de rondins et de planches qui ressemblait plus à un radeau de fortune construit par des enfants qu’à une embarcation solide et fiable. Anton héla le passeur

- Si ça continue on va se prendre l’orage !
- Vous croyez pas si bien dire ! Y a du grabuge un peu plus au Sud, des hommes ont vu une armée immense marcher sur l’Ithilien hier.


Anton fut tellement coi qu’il ne répondit pas. Une armée ? Si le Gondor se faisait effectivement attaquer, c’était bien le moment de mettre les voiles et de s’extirper des frontières du royaume pour éviter la mort. Mais Anton restait méfiant, les gens du coin racontaient souvent des histoires pour s’occuper, autrement l’ennui se révélait mortel.

- Qui est-ce qui vous a raconté ces calembredaines ? Y a pas une seule armée fichue de mettre la pâtée au Gondor à des lieues à la ronde.
- A ce qu’on dit ils venaient de l’Est, alors vous savez, ça peut bien être des Rhuniens, ils sont capables de tout. C’est un peuple fourbe et acharné, vicieux et teigneux. Ils pourraient même faire ça juste pour s’amuser, vous voyez ? Histoire de mettre le bordel et de repartir content d’avoir foutu la trouille à tout le monde.
- Moi je dis, foutaises ! Mais après tout ils font bien ce qu’ils veulent, tant qu’ils me foutent la paix
- Z’avez bien raison … mais vous êtes là pour traverser ?


Anton opina du chef en montrant sa carriole et Aglerasia sur sa jument. Le passeur émit un petit sifflement en lorgnant sur la jeune femme et ses courbes dissimulées sous sa cape. Il posa ensuite son regard sur la face d’Anton, illuminée d’un grand sourire conquérant.

- Et ben, y en a qui s’embête pas ! Mais si vous voulez passer, jolie ou pas, ça change pas le prix. C’est 250 pièces par personne, 100 de plus pour la carriole et 50 par cheval.
- Comme vous dites, y en a qui s’embête pas !


Anton émit un grognement et son sourire disparut de son visage. Il avait à peine de quoi faire passer sa propre personne, mais il était hors de question de laisser son vieux cheval et sa carriole sur place. Il se tourna vers Aglerasia.

- Je suppose que votre patron vous a fait une avance pour les frais du voyage non ?


Dernière édition par Nathanael le Lun 6 Juil 2015 - 10:25, édité 1 fois
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyVen 3 Juil 2015 - 23:42
Aglérasia fut ravi au moment ou son interlocuteur brisa le silence et d'autant plus en s'apercevant que sa supercherie avait fonctionnée. Cela se voyait sur le visage de son interlocuteur, qu'il n'aurait pas pu résister au gout de l'aventure d'autant plus qu'elle lui avait clairement annoncé qu'il pourra prendre tout ce dont il désirait.

La jeune femme fut surprise quand tout à coup l'Arnorien changea d'attitude, comme si les effets d'alcool s'étaient dissipés comme s'il n'avait pas bu. Cependant sa surprise laissa vite place au doute quand les effets de l'alcool repris le dessus et qu'Anton faillit perdre son équilibre.

Sans dire un mot, Aglérasia accepta de suivre Anton afin de voire en quoi consistait son idée de "couple de marchands", qui le fit sourire de la sorte. Ils se dirigèrent vers l'arrière de l'auberge mais Aglérasia décida de ne pas suivre Anton dans l'obscurité qui le mena jusqu'à sa monture. Pendant un cours instant, elle cru qu'il ne reviendrait pas. Cependant, cette pensé fut vite balayer au moment où elle entendit la voix de l'aubergiste retentir.

Tout à coup, la Rhûnienne posa sa main sur l'une de ses armes. En effet le bruit du fouet réveilla son instinct de défense mais l'espionne réussit à se retenir avant de dégainer. La jeune femme ne supportait pas que l'on puisse s'en prendre aux animaux que se soit verbalement ou physiquement.

Au moment où Anton lui demanda de prendre sa monture, Aglérasia siffla afin d'appeler sa monture. Elle pu apercevoir son rapace s'envoler et faire des ronde dans le ciel au moment où Anton apparu.

Pendant la période de galops, Aglérasia dut se placer parallèlement à la route, vue de la poussière qui se dégagea du chariot que ce pauvre cheval dû tirer sans vraiment en avoir envie. Elle n'eut pas de mal à suivre la cadence mais à plusieurs reprise, elle dut se résigner de lui crier de se taire à cet homme qui n'avait vraisemblablement aucune gratitude envers sa monture. Voyant que la fumée se dissipa, elle conclut que la charrette s'était arrêter et se rapprocha alors d'elle.

Après que l'Arnorien aie cessait de rire, pour une poursuite qu'il avait soit disant gagné alors qu'aucune poursuite n'eut réellement lieu, elle put à nouveau l'entendre parler avec ce dialecte qui commença déjà à l'énerver.

Un cours moment de silence ce fraya un chemin parmi le brouhaha des paroles, et ce fut le moment de l'étonnement. En effet Anton eut un geste plutôt amical envers sa monture avant de parler dans un dialecte plus audible pour les oreilles de la jeune femme.

Elle attendit que son interlocuteur termina sa phrase et lui lança la réponse qui fut évidente dès le début.

“Allons-y qu'attendons nous ?“

Les voilà tout deux partis sur les bord de l'Anduin. En effet, Aglérasia savait très bien que plus le temps passait, plus il serait difficile de retrouver sa nièce. Cependant elle se demanda si elle n'aurait pas du demander plus de renseignement sur cette fameuse traversé.

Ne connaissant pas du tout les danger qui allait se présenter à elle, le trajet, qui ne fut pas très long, permis tout de même à la jeune Rhûnienne de repenser à tout ce dont il s'était passé depuis les retrouvaille avec sa sœur. Elle espéra que celle-ci allait mieux et que la traque des marchands d'esclaves ne durerait pas une éternité mais surtout qu'aucune mission de la part du Rhûn arriverait avant que sa nièce fut retrouvée.

Ils arrivèrent à l'endroit du passage quand Aglérasia resta en retrait pour laisser Anton parler avec le passeur. Elle écouta leur conversation sans trop d'attention quand soudain elle entendit parler du Rhûn. Serait-ce vraiment une armée ou simplement que les nombres de marchands d'esclaves qu'ils traquèrent à présent était bien plus nombreux qu'ils ne le pensaient.
A ce moment là, Aglérasia prit un peu plus conscience de la cible qu'elle traquait et se dit que cela allait être sans doute un peu plus compliqué que prévu et qu'il faudra être bien plus sur ses gardes au moment où ils seraient juste sur leur talon.

La Rhûnienne fit mine de partir dans ses songes afin de pouvoir écouter la conversation sans attirer l'attention, quand soudain le passeur haussa la voix en annonçant le prix de la traversée. Aglérasia eut un léger sourire en voyant Anton perdre le sien.
Avant même que l'Arnorien termina sa phrase, Aglérasia lui jeta une bourse contenant assez pour payer le passage de tout le monde. En effet étant espionne elle ne s'était pas privé de dépouiller quelques cadavres qui s'était attaqués à elle, et puis une espionne ne dépense pas tant son argent que ça.
Ce fut à son tour de dessiner un sourire sur ses lèvres. Elle leva les yeux afin de regarder les cercles que dessinait Poiana, qui signifia qu'elle n'avait aperçu aucune autres personne, avant d'emboiter le pas vers ce qui servait d'embarcation.

En effet, avec le temps, Aglérasia avait appris à déchiffrer les différentes façon que le rapace avait de voler en fonction de si elle observait une autre personne ou pas.

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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyLun 6 Juil 2015 - 11:37
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Le passeur ne dissimula même pas son franc sourire tandis qu’il attrapait la bourse que lui lançait Aglérasia. Il devait voir passer peu de monde, et les longues journées s’étiraient inlassablement en un exil morne et solitaire, le fleuve s’écoulant aussi vite que les années passées à surveiller le bac. Le passeur ne devait pas avoir plus d’une cinquantaine d’années, mais cela faisait déjà beaucoup pour un seul homme en cette région où la maladie et les accidents faisaient plus de victimes que la vieillesse. Anton se demanda s’il s’agissait du dernier fou du coin pour faire passer les voyageurs ou s’il était chanceux au point d’avoir nargué la mort de longues années durant. L’agilité et l’expérience n’aidaient pas beaucoup à survire sur ce long fleuve, Anton en savait quelque chose. Il avait entendu beaucoup d’histoires à propos de marins et de navigateurs émérites qui avaient fini par laisser leur peau au fond de l’eau à cause d’un mauvais rocher ou d'une crue soudaine. Sans parler de tous ces pauvres gens qui se faisaient emmener chaque année par les caprices de la nature et les remous soudains de l’Anduin.

L’Arnorien prit son cheval par la bride et l’amena devant le bac qui s’enfonça dangereusement sous le poids de la carriole. L’eau ne submergeait pas le radeau de fortune mais il s’en fallait de peu pour que l’équilibre ne se brise. Fumseck n’avait pas bronché pour monter sur la frêle embarcation mais à présent qu’il sentait le sol se soustraire sous ses sabots, il ronfla de peur et se mit à trembler de tous ses membres. Anton resserra sa poigne sur la bride du vieux cheval tandis que la Rhûnienne engageait sa propre monture à leur suite. Les remous du fleuve semblaient lécher les bords du radeau avec gourmandise, attendant le meilleur moment pour les submerger.

- Tenez donc votre canasson qu’ils nous fassent pas passer par-dessus bord hein ! Je tiens pas à me baigner avant la semaine prochaine !

Le passeur partit d’un rire gras qui ne détendit même pas l’atmosphère. Anton ne savait pas vraiment nager, et les rares fois où il avait fini par se retrouver dans l’eau il avait échappé de peu à la noyade. Le bac quitta la berge Ouest de l’Anduin et vacilla quelques secondes avant de se faire happer par le courant. Ils étaient au beau milieu du fleuve quand le vieil animal céda à la panique et finit par lever les antérieurs. Le transfert de poids fit basculer une première fois le bac. Les visages étaient tendus, Anton beuglait comme un ours après son cheval mais l’équilibre fut retrouvé de justesse. L’embarcation fit encore quelques mètres mais n’atteignit jamais la rive opposée. Tandis que le passeur maniait tant bien que mal le radeau au milieu du cours de l’Anduin, Fumseck se cabra de nouveau, mais avec une violence telle qu’il fit reculer la carriole. L’équilibre fut rompu. Les roues du charriot basculèrent dans l’eau, entraînant avec elle le vieux cheval et faisant valser tout le monde dans l’eau. La violence du courant surprit les voyageurs qui luttaient à la fois pour leur survie tout en cherchant à sauver les animaux d’une mort certaine. Le passeur disparut rapidement de leur vue ; la chance l’abandonna aussi rapidement que la vie. Anton tenait toujours son cheval par la bride, l’animal luttant avec acharnement au poids qu’exerçait le charriot sur son encolure, l’entraînant inexorablement vers le fond. L’Arnorien fit un geste désespéré en sortant un couteau attaché à sa ceinture pour libérer l’animal. Toujours emportés par les eaux tumultueuses du fleuve, ils continuaient de dériver vers le royaume de Mandos.

Anton dut s’y reprendre à trois fois avant de réussir à couper le harnais de Fumseck, libérant l’animal. Dans la panique, le cheval lui avait donné un violent coup de sabot au genou, et Anton était au bord du malaise, se raccrochant tant bien que mal à la crinière de son compagnon de route qu’il poussait à présent à regagner la rive. Chaque mètre gagné sur le courant leur demandait une énergie importante, et ils parvinrent sur l’autre rive essoufflés et harassés. Anton avait connu bien des aventures, mais celle-ci lui couperait l’envie de reprendre le bateau jusqu’à la fin de ses jours. Fumseck n’attendit pas après son propriétaire pour se remettre sur pieds et rejoindre le cheval d’Aglerasia qui était parvenu sur la berge une centaine de mètre en amont. La jeune femme se trouvait non loin, trempée jusqu’aux os, mais elle semblait avoir moins souffert qu’Anton dont le genou avait doublé de volume en quelques secondes.

- Foutre merde ! Si ce vieux salopard n’était pas mort je m’occuperai moi-même de lui faire la peau ! Manquer crever pour 800 pièces et perdre en plus ma carriole …

Tout en jurant Anton se tenait le genou entre ses mains, essayant de constater les dégâts et de voir, surtout, s’il ne s’était rien brisé. Une importante ecchymose aux teintes bleues et violacées recouvrait déjà l’ensemble de l’articulation mais il parvint à bouger sa jambe. La douleur était vive mais aucun n’os n’était cassé. Il se remit debout et rejoignit la Rhûnienne en boitant fortement. Entre les vestiges de sa gueule de bois, son genou gonflé et ses frusques trempées et déchirées, les cheveux collés sur le front, il faisait peine à voir. Seul le flot continu d’insultes qu’il vociférait sans interruption permettait d’attester de son état de santé.

Haut dans le ciel, un corbeau tournait en croassant, et l’écho de son cri était comme un rire moqueur envers les voyageurs.

- Sale piaffe ! Pose toi un jour, et je te jure que je bouffe à la broche !

Le corbeau suivait Anton depuis plusieurs années, et, sans qu’il n’ait aucun lien particulier avec l’animal, celui-ci croisait régulièrement sa route dans les moments inopportuns. Anton lui attribuait la cause de tous ses malheurs. Il se tourna vers Aglerasia dont le regard cinglant était pire qu’un coup de fouet. Anton n’en fit pas cas et prit Fumseck par les rênes pour monter sur son dos. Deux bouts de harnais pendaient encore au collier de l’animal et il restait suffisamment de longueur de rênes sur la bride pour pouvoir s’en servir comme d’un simple filet.

- Pas le temps de traîner nos grolles ici. Faut vite remonter au Nord-est et prendre vers Dagorlad. Si y a vraiment une armée dans le coin je veux pas être pris entre deux feux, manquerait plus qu’on se prenne une flèche perdue ou qu’on nous prenne pour qui qu’on est pas !

Anton cracha, il avait encore un peu de vase sur ses vêtements, du sable et des gravillons dans les cheveux mais il ne s’en préoccupait pas. Il leur fallait avancer pour se soustraire à tout regard indiscret et à tout incident diplomatique si la guerre avait réellement lieu. Plus ils se trouveraient loin des frontières gondoriennes, plus ils seraient en sécurité.

- On marchera jusqu’à la nuit s’il faut. Va encore falloir qu’on évite les Marais des Morts à ce que je sais. Pas un coin charmant à ce qu’on en dit … le nom en dis déjà bien assez long ! Allez, en route…

On ne pouvait savoir si Anton parlait réellement à Aglerasia ou s’il marmonnait dans sa barbe. Dans tous les cas il avait l’air farouchement déterminé et sa décision était sans appel, il fallait se remettre en route, quel que soit leur état. Ils se reposeraient sous l’œil bienveillant des étoiles, sous le voile de la nuit.
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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyMer 19 Aoû 2015 - 9:06
Aglérasia se dirigea à son tour vers l'embarcation. Le mot désigna bien un contenant pouvant flotter sur l'eau, mais il ne fut absolument pas représentatif de cette chose dans laquelle ils allaient placer. Ne faisant aucune allusion à la remarque que lui fit Anton, le Rhûnienne se concentra sur le ressentiment de peur de sa jument. Celle-ci l'ayant accompagné dans de multiple situation lui fit totalement confiance et monta non sans crainte dans le bac. Une fois à l'intérieur, la jument ferma les yeux et se blotti contre sa maitresse tandis que Poiana les regardèrent depuis la cimes d'un arbre de l'autre coté de l'Anduin.

La traversée commença plus ou moins bien, ils ressentirent à plusieurs moment des secousses, or ce ne fut rien d'anormale étant donné les remue que s'amusait à faire l'Anduin. Soudain le bac commença à bouger dangereusement et Poiana décolla pour venir faires des rondes au dessus des voyageurs afin de démontrer son inquiétude. Ce ne fut pas ce remoud là qui les firent vaciller mais le deuxième. En une fraction de seconde, les deux montures et leur maître respectif se trouvèrent à l'eau.

La Rhûnienne sortie la tête de l'eau et regarda autour d'elle. Le temps sembla s'arrêter et eut l'air d'avoir repris uniquement au moment où la jeune femme revit la tête de sa monture ressortir de l'eau. Sa vie et celle de sa jument passant avant tout, Aglérasia essaya de guider sa jument vers la rive sans même se soucier du passeur ou d'Anton et son canasson. Une fois arriver sur la rive et ayant rassurer Hory, Aglérasia regarda le lit de l'Anduin à la recherche de son compagnon de route. Ce ne fut qu'au moment de regarder plus en contrebas sur la surface du fleuve qu'Aglérasia vit la tête du cheval et de l'Arnorien sortir de l'eau. Fumseck sortit de l'eau non sans mal et se précipita dans la direction de la jeune femme. Elle attrapa les rênes de Fumseck et attendit l'arriver d'Anton sans se précipiter vers lui. D'une part les deux montures avait besoin de reprendre leur respiration, et d'autre part elle ne voulait pas offenser l'orgueil masculin de l'Arnorien par dessus de ce qu'il venait de se passer.

Comme à son habitude, Anton injuria tout ce dont il pouvait mais en voyant son genoux qui avait doublé de volume, la jeune femme trouva que pour une fois ce fut acceptable et justifié.

« Au moins c'est qu'il allait plus ou moins bien. »
Pensa Aglérasia sans rien dire afin de ne pas le frustrer voire de l'énerver encore plus.

Soudain Aglérasia vit une ombre tournoyer sur eux, elle leva les yeux et pensa voire Poiana, mais fut surpris de voir un corbeau. En effet, Poiana ayant vu sa maîtresse remonter à la surface, s'était posée sur une branche en face d'eux afin d'avoir une vision claire sans la moindre branche d'arbre pour la gêner.

A nouveau, Anton fit fuser des injures et Aglérasia fit à nouveau aucune allusion à ses paroles mais croisa le regard de l'auteur de celles-ci qui compris pour l'occasion ce dont elle en pensait, semblerait-il un peu trop fort.

Le jeune homme, annonça leur départ en s'adressant à Aglérasia or celle-ci acquiesça simplement avant de remonter sur sa jument et de suivre son compagnon de route. Poiana décolla à son tour et ensemble, les aventuriers reprirent la route.

Anton sembla s'adresser à Aglérasia quand il indiqua l'itinéraire dont ils allaient suivre, or au moment où la jeune femme allait lui répondre, elle ne sembla pas du tout sûre que ces paroles lui étaient destinait et après les événements survenu quelques minutes plus tôt, elle préféra ne rien dire et attendre que la situation se calme un peu avant de lui adresser à nouveau la parole. Elle n'avait pas vraiment peur de son compagnon de route, mais trouva plus astucieux de ne pas l'énerver d'avantage afin que le trajet qui sembla être assez long, ne leur paresse pas plus interminable encore.

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Un tiens vaut mieux que deux tu l'auras EmptyMar 1 Sep 2015 - 20:17
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Ils cheminèrent jusqu’à la nuit tombée sous les croassements moqueurs du corbeau qui continua de les suivre jusqu’à ce que le jour disparaisse et que l’ombre des Montagnes Blanches ne dévore les berges du grand fleuve. Ils avançaient à tâtons dans le noir au milieu d’un étroit sentier forestier qui devait les mener rapidement « en dehors de cette foutue forêt de merde » … aux dires d’Anton. La forêt n’était autre qu’une ripisylve large et encombrée par des centaines d’années sans entretien, l’homme ayant depuis longtemps abandonné les terres qui jouxtait Cair Andros et le Nord Ithilien.

- Y a bien que des fornicateurs de coureur des bois et des bougres mal rasés qui jouent de la flûte aux orcs pour habiter dans le coin. L’impôt gondorien n’est fait que pour offrir des putes au roi ? Pas moyen d’avoir une route correcte qui mène à travers tout le royaume pour faciliter le commerce et les voies de traverse. Minas Tirith, tu m’étonnes … Minas t’irrites tout le monde. Minable t’irrites même si je puis dire. Ca grouille de bons à rien là-bas, de fonctionnaires drapés dans leurs petits papiers …

Anton n’avait pas arrêté de marmonner de toute la soirée, menant Fumseck avec force coups de talon et violentes secousses dans la bouche. L’Arnorien finit par s’arrêter avant que la forêt ne disparaisse de leur champ de vision et n’offre au loin qu’une immensité parsemée de buissons épars et tordus au milieu d’une tourbe profonde et traîtresse où d’autres aventuriers avant d’eux avaient déjà laissé leur peau.

- Le marais des Morts ! Tu parles d’un nom.

Il se tourna vers Aglerasia qui affectait un profond mutisme depuis leur péripétie fluviale. Son cheval semblait en bien meilleur état que Fumseck mais il présentait pourtant des signes de fatigue évidents ; sa foulée s’était raccourcie et il avait perdu un peu de la prestance qu’il avait le matin lors de leur départ.

- On va poser notre besace ou ce qu’il en reste par ici et demain on avisera hein. J’ai pas envie de m’engluer dans des résidus de cadavres et de macabées ce soir. On aura largement le temps demain de voir des trucs bizarres.

Et Anton descendit de son cheval, avec un grognement de douleur lorsque son genou encaissa le choc, avant de s’asseoir à même le sol. Son cheval portait encore sa bride et les restants de son harnais d’attelage, mais cela ne semblait pas inquiéter l’homme aux yeux fatigués et à la mine déconfite. Le voyage ne s’annonçait pas aussi plaisant que prévu, il avait perdu son maigre pécule et ses possessions dans le fleuve et il voyait mal comment se refaire après ce coup dur. Il leva un regard vide vers Aglerasia, attendant apparemment quelque chose. La jeune femme ne comprenant pas ses attentes muettes, il leva les bras avec l’énergie et la colère qui lui restait.

- Bha alors ma petite, on remonte ses manches et on prépare la popotte. Doit bien y avoir de quoi faire une soupe avec des champignons ou quelque chose du genre. Vous reste bien une gamelle pour faire à manger dans vos sacoches ?

Il était à présent à genoux, faisant mine de ramasser ici et là deux brindilles fragile pour commencer un feu. Il n’attendit pas la réaction de la jeune femme et amassa rapidement assez de bois pour réaliser un petit foyer en bordure de forêt. Il sortit de sa poche un vieux briquet à amadou encrassé, encore mouillé, presque inutile. Mais malgré son sale caractère, ses choix de chemin tortueux, son odeur repoussante et sa mine de bandit de grand chemin, il réussit avec dextérité à faire crépiter quelques flammes dans le creux de ses mains tel un magicien qui fait jaillir les étincelles du néant. Il émit un sifflement approbateur et se congratula.

- Ben mon gars, t’as pas perdu la main dis donc. Qu’est ce que vous en dites ? Il vous reste plus qu’à faire à manger maintenant !

Et sans rien ajouter d’autres, il se vautra sur le dos, à moitié appuyé sur la souche d’un arbre, les jambes croisées et le regard planté sur les courbes voluptueuses d’Aglerasia comme si elle lui appartenait déjà. S’il fallait se faire passer pour un couple de marchands ambulants, autant jouer le jeu jusqu’au bout. C’était du moins l’état d’esprit de l’Arnorien. Il fit un mouvement de menton envers la jeune femme pour l’inciter à se dépêcher un peu.

- Allez, allez, on a pas que ça à faire. On mange, on dort et on repart à l'aube. C’est que les esclavagistes ils nous attendent pas. On pourra leur mettre la main dessus d’ici demain ou après demain ma foi. Ca m’étonnerait qu’ils risquent le passage au travers des marais, ils ont du remonter vers les chutes, et si on arrive vivant de l’autre côté, on aura pris un sacré raccourci. De quoi leur couper la route et récupérer la marchandise hein !
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