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 [Passé] La diplomatie est la police en grand costume

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Taorin
Emir du Harondor Libre
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Taorin

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[Passé] La diplomatie est la police en grand costume EmptyMar 23 Juin 2015 - 11:25
Les portes ouvertes, dont les figures gravées fixaient la troupe qui passait sous le linteau de pierres blanches, laissèrent passer la troupe des Seigneurs Pirates survivants, en route pour le Palais royal. Chacun était escorté par trois ou quatre de ses hommes, des vétérans de multiples batailles, soudards experts dans l’art d’ôter une vie. Bien qu’arborant des vêtements de parade, ou ce qui pouvait s’en rapprocher le plus pour des corsaires, tous étaient exceptionnellement armés, qui d’un lourd sabre d’abordage qui battait son flanc, qui d’un long coutelas à la lame bien entretenu, qui d’un arc attaché dans le dos, le carquois rempli de flèches sûrement empoisonnées. La délégation était accueillie aux portes par une forte troupe de soldats gondoriens, qui servaient à la fois à protéger les Suderons des éventuelles attaques dont ils pourraient être victimes lors de leur traversée de la cité, mais aussi pour les maîtriser en cas de trahison de leur part.

La troupe fendait la foule de badauds qui s’était regroupée, attirée par ce défilé peu commun pour cette fin de cérémonie nuptiale. Au centre, Taorin, Reznor et Yse discutaient des derniers points de détails des négociations à venir. Ils en avaient déjà discuté toute la nuit, à l’abri de leur campement : ils avaient fini par se décider de montrer leur volonté de mettre un terme au conflit en ne venant que si légèrement escorté. Il fallait montrer aux nordistes que le Sud ne se mettrait pas à genoux, mais ils ne devaient pas non plus irriter les rois des grands royaumes dont la puissance n’aurait aucun mal à balayer le nouvel Emirat, Umbar et tous leurs alliés. La tâche serait ardue, surtout que Radamanthe était une personnalité bien connue des deux souverains du Royaume Réunifié, et pouvait encore faire valoir son titre de Prince de l’Ithilien. Mais les Seigneurs Pirates ne venaient pas sans arguments en leur faveur.

La montée jusqu’au dernier rempart de la Cité Blanche se fit sans incidents notables. Bien sûr, les Suderons avaient été insultés à plusieurs reprises par des Gondoriens emportés par leurs préjugés, mais comment les en blâmer ? Ils en étaient, pour la plupart, restés aux insultes, peu intéressés par une potentielle confrontation avec les soldats lourdement armés aux armes de l’Arbre Blanc. Seul un petit groupe d’ivrognes avait lancé quelques fruits et légumes de mauvaise qualité sur la troupe, touchant majoritairement les pavés usés de la Cité mais aussi l’épaule d’un caporal ou autre sous-officier du Gondor, salissant son armure jusque-là immaculée. Les pirates restaient impassibles, conformément aux instructions : il ne fallait surtout pas créer un nouvel incident qui ne manquerait pas dégénérer rapidement.

La délégation arriva finalement devant la porte du dernier rempart de la Cité Blanche. Les gardes du corps des Seigneurs Pirates furent priés d’attendre, et furent installés dans un corps de garde. Reznor, Yse et Taorin furent alors conduits jusqu’au palais, passant devant l’Arbre Blanc planté par le roi Elessar, passant sus l’ombre de la tour d’Echtelion, foulant, pour la seconde fois, les pavés qui avaient été foulés par d’innombrables hommes de légende. Toujours impassibles, ils se dirigèrent vers la salle du trône, où Sa Majesté Aldarion d’Arnor devait les recevoir, avant de se diriger vers une salle plus calme où les véritables négociations pourraient avoir lieu. Chaque Seigneur Pirate n’avait plus qu’un homme de confiance, un bras droit, sur les talons.

Le sabre ayant appartenu à l’ancien roi gondorien Castamir, appelé l’ « Usurparteur » par les gens du Nord, battant son flanc, le Chien Borgne pénétra dans la salle du trône de l’une des plus grandes puissances des Terres du Milieu. Sans hésiter, les trois Seigneurs Pirates s’avancèrent entre les colonnes de marbre, entre les Gardes de la Citadelle en uniforme d’apparat, jusqu’au souverain nouvellement marié…

*** *** *** *** ***

La salle où auraient lieu les négociations était située au quatrième étage d’une aile du palais, et possédait de larges fenêtres donnant vers l’Est, les Champs du Pelennor, Osgiliath, et, au loin, les montagnes noires du Mordor. Une grande table ovale trônait au milieu. Sur le mur opposé aux fenêtres étaient suspendus divers boucliers et étendards antiques, ainsi qu’une tapisserie décrivant les exploits d’un ancien roi ou Intendant. De petites tables avec plumes et encriers étaient disposées dans les coins, afin de permettre aux scribes de noter les discussions et ainsi d’en tirer un traité que les différentes parties en présence pourraient signer.

Quelques personnes étaient déjà dans la pièce lorsque les Umbarites entrèrent : Radamanthe, l’ancien maître de Dur’Zork, vaincu devant ces mêmes murs, attendait, accompagné de ce qui semblait être un conseiller ainsi que de deux ou trois serviteurs munis de carafes, parchemins, plumes et encre. Taorin vit le regard noir que lui jeta le Prince d’Ithilien alors qu’il donnait son sabre à l’un des deux soldats qui montaient la garde devant la porte. Yse et Reznor faisaient de même avec le second gondorien.

Un siège luxueux avait été placé en tête de table : il s’agissait sans doute de celui réservé à Sa Majesté Aldarion d’Arnor, qui devait arbitrer les négociations. A la droite de ce qui s’apparentait presque à un trône, un fauteuil vide accueillerait sans doute le nouvel Intendant du Gondor, puis venait celui de son prédécesseur, Radamanthe. A sa gauche, un deuxième fauteuil vide était sans doute celui du général Cartogan, puis venaient les trois sièges des Seigneurs Pirates. Yse prit place au milieu, Reznor à sa droite, pendant que le Chien Borgne prenait place à sa gauche, uniquement séparé de celui dont il avait pillé les coffres et vaincu sur le champ de bataille par une maigre largeur de bois ciré.

Ils n’attendirent pas longtemps Aldarion, qui entra rapidement, Alcide d’Illicis sur les talons. Les deux hommes prirent place autour de la table, et, sans plus attendre, l’Arnorien ouvrit les négociations. Après les présentations d’usage, et les premières discussions toujours fleuries bien que tendues, Taorin prit la parole.

« Majesté, Altesse, messires, » commença-t-il, insistant particulièrement sur le titre de Radamanthe, « nous venons aujourd’hui dans l’espoir de mettre fin au conflit qui nous a opposé. La guerre qui a eu lieu, et ne manquerait de reprendre si nous ne parvenions à un accord, a assez duré. Le Harondor est meurtri par les innombrables conflits qui y ont pris place depuis des siècles, et il est temps qu’il connaisse enfin une période de paix et de prospérité, libre de toute domination extérieure.


Mais, malgré notre bonne volonté, certaines personnes semblent toujours s’opposer à une clarification des relations entre le Sud et le Nord. Vous n’êtes pas sans savoir que notre confrère et ami, le Seigneur Pirate Riordan, a été assassiné il y a quelques jours à peine, alors qu’il marchait dans les rues de Minas Tirith. Nous même avons été attaqués, et n’avons survécu que par chance. Plusieurs de nos hommes ont été tués ou grièvement blessés pendant ces attaques. Il ne s’agissait pas de vulgaires brigands. Fort heureusement, nous avons réussi à capturer l’un d’entre eux… Et, bien que cet homme n’ait pas encore avoué l’identité de son employeur, nous craignons que la divulgation de telles informations ne créent d’inutiles tensions… »


*** *** *** *** ***

Il était suspendu par les poignets à une poutre. Mis à genoux, il saignait abondamment du dos, où le fouet avait fait ses ravages, et avait la peau marquée de contusions dues aux coups assénés avec violence par les pirates. Plusieurs dents manquaient à son sourire, un de ses yeux ne s’ouvrait plus, et son nez n’était plus qu’une bouillie sanglante. Il sentait dans son dos deux hommes, torses nus, les poings tâchés du sang du prisonnier, qui attendaient leur heure en préparant quelques autres accessoires de mauvais augure. Autour de lui tournait  un troisième homme, celui qui posait les questions.

Il ne savait pas où il était : la pièce semblait grande, mais remplie de caisses de bois et de sacs de toile épaisse. Seule une lanterne éclairait l’endroit où il était retenu, zone libre délimitée d’un côté par un mur de bois légèrement incliné, et par des empilements de caisses pour les autres. Etait-il dans un entrepôt ? Dans les bas quartiers de la Cité ? Il était inconscient quand on l’avait amené ici et suspendu à cette poutre honnie. Il n’avait plus non plus aucune notion du temps : ses tortionnaires entraient et sortaient de manière apparemment aléatoire, et, de temps en temps, un homme ou une femme venaient lui poser des questions : ils voulaient savoir qui l’avaient employé, principalement. Mais, malheureusement pour eux, il était loyal à ses convictions : il ne trahirait pas son employeur.

L’interrogateur lui posa une question. Toujours la même. Qui t’as engagé ? Il cracha par terre un mélange de salive et de sang pour toute réponse. Il n’arrivait pas à bien discerner le visage de cet homme qui lui tournait autour, mais ce dernier semblait, au rythme rapide de ses pas, excédé par le manque de coopération de son invité.

« Attachez-le à une chaise, et préparez la pince » dit-il aux autres tortionnaires.

Les deux hommes lui détachèrent les mains, soulageant enfin ses épaules du poids de son corps, et l’assirent sans efforts sur une chaise. C’était sans doute le moment de tenter de s’échapper, mais il n’aurait jamais réussi à vaincre ces trois hommes en pleine possession de leurs moyens. Ils l’attachèrent à la chaise, et, soudain, l’un d’eux lui attrapa la main droite, et, avant qu’il n’ait le temps de s’en rendre compte, lui arracha l’ongle du pouce avec une pince de fer terriblement imposante. Il cria, de douleur et de surprise.

« Parle, et j’abrégerais tes souffrances. Epargne-toi ces horreurs. »

Il grogna, puis cria de nouveau lorsqu’un deuxième ongle se vit arraché. Il tremblait, ligoté sur sa chaise par une épaisse corde qui aurait pu être utilisée dans un navire. Elle lui comprimait la poitrine, marquait ses chairs. Encore, la pince s’approcha de ses doigts et de ses orteils. Il n’arrivait plus à compter, son esprit était perdu dans un océan de douleur. Il n’entendait plus que les grincements du bois, que les respirations lourdes de ses tortionnaires, leurs pas autour de lui, et les gouttes de sang qui tombaient de ses mains rougies dans la flaque de plus en plus grosse à ses pieds. Et, de temps en temps, la voix douce de son interrogateur, voix qui entrait en contradiction avec les horreurs qu’il subissait.

Puis, alors qu’il sentait la dureté de la pince contre l’un de ses derniers doigts possédant encore un ongle, il craqua. C’en était trop. Il allait leur répondre, il allait leur dire ce qu’ils voulaient entendre, il allait tout raconter : tout était bon pour faire cesser le supplice, pour mettre fin à la souffrance.

« C’est… C’est cet homme qui m’a engagé… J’connais pas son nom, mais il est v’nu à l’auberge un soir et il m’a dit… »
#Taorin #Reznor #Yse
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